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n° 00067Fiche technique8650 caractères8650
Temps de lecture estimé : 6 mn
05/11/99
corrigé 14/07/07
Résumé:  Jocelyne était toute difforme, monstrueuse, une épaule plus haute que l'autre et une bosse dans le dos lui donnaient l'aspect d'un phénomène. Un léger bec-de-lièvre venait compléter ce tableau peu ragoûtant.
Critères:  fh laid(e)s amour pénétratio init -attirlaid
Auteur : Marc 1
La bossue de mon village


Si j’étais salaud, je pourrais me vanter d’être l’un des seuls, et en tout cas le premier, à être passé (Quelle expression ordurière !) sur Jocelyne. Bien maigre exploit me direz-vous mais qui m’a beaucoup marqué.


Jocelyne était à peu de chose près du même âge que moi et au primaire nous étions dans la même classe. La pauvre était affublée d’une malformation congénitale. Elle était même toute difforme, monstrueuse pourrait-on dire. Une épaule plus haute que l’autre et une bosse dans le dos lui donnaient l’aspect d’un phénomène. Un léger bec-de-lièvre venait compléter ce tableau peu ragoûtant. Sans doute de nos jours la chirurgie serait-elle capable de faire des miracles dans ce cas. Mais à l’époque ce n’était pas envisageable, en particulier dans la campagne reculée où nous habitions.


Bien entendu pour Jocelyne la vie n’était pas rose tous les jours, les enfants ne sont pas tendres avec ceux qui s’écartent de la norme. Et elle était souvent la risée de toute l’école, en particulier dans la cour de récréation, et le souffre-douleur des apprentis caïds. En un mot comme en cent, tous se moquaient d’elle et la tenaient à l’écart. Elle n’avait pas de copine, était charriée par les garçons et malmenée par la maîtresse d’école, qui lui reprochait sans doute de ne pas être très fute fute.


Elle n’avait donc rien pour elle, la pauvre, c’est sans doute pour cela que je suis devenu son ami. J’ai toujours recueilli les animaux blessés et été attendri par les faibles. Et puis et surtout, j’ai horreur de la méchanceté, je suis un peu un redresseur de torts. Jocelyne n’avait certes pas inventé la poudre, mais du moins elle était gentille, sensible et fidèle en amitié. Elle devint même bientôt une de mes meilleures amies. Évidemment, personne ne comprenait vraiment cela, surtout pas mes copains qui se foutaient de ma gueule lorsqu’ils me voyaient avec elle. Comme cela je comprenais parfaitement ce qu’elle pouvait, elle, ressentir et j’avais vraiment honte pour eux.


Après le primaire, nos routes se séparèrent, je poursuivis mes études au collège puis au lycée tandis que Jocelyne fut orientée vers un LEP quelconque dans lequel elle ne resta d’ailleurs pas très longtemps. Elle arrêta les études pour aller travailler à la ferme avec ses parents adoptifs. Pour ma part, j’étais moins souvent au village et il y eut toute une période pendant laquelle je la perdis de vue.


Je venais juste d’avoir 17 ans et je m’étais cassé un bras quelque temps avant les grandes vacances ce qui m’avait privé d’un séjour linguistique en Allemagne. Je m’ennuyais chez mes parents, alors je traînais près du lac avec les quelques amis qui me restaient là-bas. Je regardais surtout les autres s’éclater au tennis et, ne pouvant pas jouer à cause de mon bras convalescent, j’attendais sur la terrasse en buvant des panachés. C’est comme cela que je la revis passer sur une mobylette, une jeune fille bossue qui ne pouvait être que Jocelyne.


Elle avait bien changé et était devenue femme. Je ne dirais pas une jeune et jolie femme. Non, elle était toujours bossue et difforme, mais elle avait acquis des rondeurs. C’est peut-être cela qui me donna envie de la revoir. Aussi, je poussai un saut à pied jusqu’à sa ferme. Les retrouvailles furent tendues et difficiles, il faut dire que cela faisait plus de 5 ans que nous ne nous étions pas revus et que je n’avais jamais même daigné prendre de ses nouvelles. Je me sentais coupable vis-à-vis d’elle, bien qu’elle ne semblât pas m’en tenir grief. D’ailleurs elle vint de suite me faire la bise comme avant, une bise de bonne copine, mais plus tout à fait, car entre-temps sa poitrine avait poussé et dans des proportions qui font rêver.


Les jours et les semaines qui suivirent, nous nous vîmes de temps en temps, dès qu’elle avait un moment de libre, ce qui n’était pas fréquent. J’ai l’impression qu’à la ferme c’était un peu la bonne à tout faire, et qu’on lui réservait les tâches les plus ingrates. Lorsque j’abordai le thème de ses fréquentations, il y eut un grand silence, elle préféra ne pas répondre. En ce qui me concerne, j’avais une copine qui, elle, était bel et bien partie en Allemagne et que j’allais retrouver à la rentrée, mais je n’avais aucune envie de l’assassiner avec cela…


Notre idylle est arrivée le plus naturellement du monde. Un soir, nous nous sommes retrouvés, et au lieu de nous faire la bise comme nous faisions d’habitude, nous nous sommes embrassés sur la bouche. C’est arrivé tout naturellement, nous en avions envie tous les deux je pense depuis longtemps, l’amour bouillonnait entre nous. L’instant d’après nous nous étions réfugiés sous un appentis pour nous rouler une pelle interminabllllllllleeeeeeeeee. Nos langues semblaient enlacées pour l’éternité. Nous nous tenions serrés, je dirais même blottis, dans les bras l’un de l’autre, ma main posée sur sa bosse ne semblait pas la gêner. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés ainsi à nous bécoter dans la demi-obscurité, mais nous ne pouvions plus nous décoller. À ce moment, je ne me suis même pas posé la question de savoir si j’étais un salaud de faire cela, de lui donner tant d’espoir. Non, nous avions tous les deux envie de cela et c’est pour cela que nous le faisions.


Ensuite j’ai eu envie de voir ses seins et elle me les a gentiment montrés. J’étais le premier à voir ainsi sa poitrine nue, des seins lourds et pleins avec des aréoles très larges et claires et des tétins épais. Elle avait des seins splendides, parsemés de grains de beauté. Je les lui ai embrassés, religieusement, tendrement, avec beaucoup de tendresse, sans doute avec encore plus de douceur que je ne l’avais fait avec mes précédentes conquêtes. J’avais l’impression de découvrir l’amour avec elle, un besoin de pureté, une envie de la protéger, de la cajoler, de lui offrir toute la tendresse possible. Oui, je suis tout d’un coup devenu amoureux de cette fille difforme, alors que ma copine était canon et courtisée par plus d’un garçon. La différence, c’est que l’une je l’aimais, alors que l’autre je la trouvais belle, excitante, baisable et socialement convenable… La vie est ainsi mal foutue.


En attendant nous avons passé notre première nuit d’amour dans un cagibi. Pour elle c’était la première, elle m’a offert sa virginité sans détour, sans complexe et en toute candeur. Elle m’a offert sa nudité sans fausse pudeur, me laissant regarder à quoi ressemblait sa bosse lorsqu’elle était nue. Elle m’a offert la plus belle nuit d’amour que j’ai jamais vécue, parce que tout était simple et sans problème, deux jeunes amoureux, tout simplement, qui se découvraient sans se poser de question, avides l’un de l’autre. J’ai joui en elle et elle a joui en moi et de suite nous avons recommencé. Plusieurs fois, avant de nous effondrer épuisés sur un vieux matelas… Au petit matin, elle s’est sauvée à la hâte, du travail à la ferme l’attendait.


Plusieurs jours de suite nous nous sommes retrouvés et à chaque fois c’était parfait, trop parfait en fait. Je savais que la fin des vacances approchait, que nous allions être à nouveau séparés, que notre amour n’y survivrait pas. J’aurais voulu être fort et affirmer à tous mon amour pour elle, j’aurais voulu l’épouser et faire ma vie avec elle. Mais je n’étais qu’un lâche, honteux vis-à-vis des autres de sortir avec une femme bossue… Je ne voulais pas que cela se sache, alors je n’ai pas assumé.


Nous nous sommes pourtant revus régulièrement depuis, presque un week-end sur deux, mais je dois préciser que je mène une double vie car la semaine j’ai d’autres amies, d’apparence plus normale, que je baise régulièrement. Néanmoins, par comparaison, j’adore faire l’amour avec Jocelyne, car elle a un sacré coup de reins et se donne entièrement, sans fausse pudeur. Et je sais qu’en plus elle passe sa vie à m’attendre, à attendre que je rende visite à mes parents et que je passe ma nuit à la baiser. D’un autre côté, elle est consciente que notre amour est impossible et que jamais nous ne vivrons vraiment ensemble et qu’elle devra passer sa vie à attendre que je veuille bien lui donner mes faveurs.