Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 00128Fiche technique12578 caractères12578
2122
Temps de lecture estimé : 8 mn
05/02/00
Résumé:  Que fait-il pendant ses voyages ? Rien ! Il rêvasse et il fantasme.
Critères:  fh inconnu bizarre vacances bus pénétratio voyage
Auteur : Un voyageur délirant
Boule de nerf

J’étais en train de rêvasser comme souvent… comme toujours, lorsque j’étais en voyage. Je ne sais pas si les voyages forment la jeunesse, mais, en ce qui me concerne, ils me permettaient surtout de roupiller ou plutôt de rêver tout éveillé. J’étais là physiquement, mais ailleurs en pensée. Parfois, une hôtesse de l’air, un contrôleur SNCF ou un chauffeur de taxi s’adressait à moi et me sortait de ma léthargie. J’émergeais un instant, quelque peu irrité par cette intrusion dans ma réalité, mais ce n’était que pour mieux replonger un plus tard dans l’univers virtuel de mes fantasmes.

De cette période, je ne retiens pas grand-chose, aucun paysage ne m’a vraiment marqué, aucune rencontre n’a bouleversé ma vie. Mais il me plaisait à penser que tous les endroits étaient sensiblement les mêmes et que les gens qui les peuplaient n’étaient que les clones d’autres gens qui vivaient déjà ailleurs. Partout, ce monde uniforme, sans cesse réifié, ces comportements identiques, ces gestes surfaits et ces idées toutes faites, jamais rien d’original, on savait presque déjà ce qui allait se passer à l’autre coin de la rue.


Pourtant je n’étais pas blasé, simplement fou à lier, au bord du précipice d’une infinie dépression. D’ailleurs, par la suite, l’on m’a vraiment enfermé… dans un cloaque pour dérangés du ciboulot.




Ce jour-là, j’étais une nouvelle fois perdu dans mes délires, quelque part en route pour l’étranger. J’avais pris une espèce de car local qui serpentait dans la montagne, peut-être en Italie en Autriche ou même dans les Balkans. J’avais hérité de la fortune colossale de mon vieux père et j’étais en train de tout dilapider, mais sans y prendre vraiment goût.

Il n’y avait guère de touristes, ce n’était pas l’époque, j’étais peut-être le seul ! Quelques Anglais aussi, deux couples de vieux Britishs, fripés et radoteurs, et l’une de ces femmes avaient une voix aiguë et criarde qui m’entêtait. C’est d’ailleurs pour cela que je me suis levé et que je suis allé m’asseoir à l’arrière du car.

À l’arrêt suivant, c’est là qu’une fille du coin est venue s’asseoir près de moi. Pas juste à côté, de l’autre côté de l’allée pour être précis. J’ai tout de suite remarqué qu’elle avait l’air affolée et fébrile. Moi qui venais de faire deux mille kilomètres sans rien voir, dans un état semi-désabusé, j’ai tout de suite senti la panique chez cette femme, c’est ce qui m’a attiré.




Châtain clair, longue et épaisse crinière et le type italien prononcé (Ce qui me fait dire que je devais être en Slovénie ou en Croatie à ce moment-là). Mama Mia… Pas belle, mais pas moche non plus, de toute façon, je m’en foutais, je n’ai jamais regardé les femmes pour leur beauté plastique, mais uniquement pour cette espèce d’étincelle de vie qu’elles sont seules à porter, la joie, la vitalité. Elle n’était pas sexuellement attirante, plutôt intrigante, fascinante, énigmatique. Elle regardait partout, avec une frénésie de tics nerveux que je n’avais jamais nulle part rencontrée, mais qui confinait à la folie. Elle ne pouvait attarder son regard plus de deux secondes sur chaque objet. Elle regardait à droite, à gauche, devant, derrière, elle se retournait, fixait un instant la route, revenait vers moi, se détournait vers le chauffeur, dévisageait la fille assise au fond du bus, et puis encore ailleurs. Et elle avait la bougeotte. Elle se trémoussait sur le siège, passait d’une fesse à l’autre comme si elle avait eu envie d’uriner. Et ses mains aussi étaient pleines de gestes nerveux, elle se torturait les doigts avec une nervosité extrême. Ne parlant pas la langue du pays, je ne pouvais m’enquérir de son mal, mais, de toute façon, je n’aurais jamais osé, je ne me serais pas risqué. Je me contentais de la regarder sans faiblir, en bon ethnologue.




Un peu plus tard, elle s’est levée. Bien avant l’arrêt prévu !

Elle était debout dans l’allée, toujours aussi nerveuse, toujours aussi paniquée. Le regard étonné des autres passagers la faisait passer pour folle. D’ailleurs, folle, elle l’était sans doute. L’autocar à ce moment-là gravissait péniblement une montagne, on approchait d’un col. Sans doute, était-ce là sa destination. Lorsque le bus s’est arrêté, je ne sais quel coup de folie m’a pris. Je suis sorti moi aussi. Je lui ai emboîté le pas et suis sorti dans cet endroit austère. De grandes rafales d’un vent glacial s’engouffraient sous mon blazer et me laissaient frigorifié. Et moi, pauvre ère, je filais le train à cette foldingue en laissant le bus repartir avec la plupart de mes bagages. Angoissante question : qui était-elle et qu’est-ce qui la mettait dans cet état ?




Dans cette pseudo-station balnéaire quasiment désertique, il y avait une rue principale et… et une rue principale. Impossible de se tromper, on habitait forcément dans la rue principale. Quelques commerçants, pour la plupart fermés, je vous l’ai déjà dit, ce n’était vraiment pas du tout la saison. Je me suis vu un instant en train de crever de froid dans cette artère gelée en attendant un bus qui ne viendrait jamais. Et puis zut ! De toute façon, ça ou l’ennui ! Et cette fille qui continuait à trottiner à quelques mètres devant moi et qui habitait sans doute à l’autre bout de cette rue sans issue, cette fille qui continuait à regarder partout et nulle part et à se retourner…

« L’horrible tueur en série sanguinaire qui va te trouer la peau après t’avoir troué les cuisses… » : le concept me plaisait assez, mais ce n’était pas mon style. Et puis le froid, ce vilain froid piquant recroquevillait mon désir à l’état de mollusque tout rabougri. Bon dieu, cette maudite route avait bien une fin, que diable !

La fin, on l’atteignit enfin et elle grimpa sans plus hésiter les quelques marches en bois qui la séparait encore de l’entrée de l’avant-dernier chalet.

Je me suis arrêté, en ce qui me concerne, tout juste en bas des marches, réalisant soudain le grotesque de la situation : à quel point j’avais été stupide de suivre cette fille et de me retrouver là comme un con dans le froid glacial de la nuit tombante.

Mais qu’est-ce que j’espérais et qu’est-ce que je voulais ? Cette fille habitait là, un point c’est tout, et la porte se refermait déjà derrière elle. Devant la peur que je lui avais probablement inspirée, par mon regard insistant et pernicieux, elle ne serait sans doute pas la première à bien vouloir m’ouvrir.




Eh bien si ! C’était mon jour de chance. La porte à peine fermée que déjà elle la rouvrait. Elle me parlait. Elle me criait quelque chose. Mais sa voix était étouffée par la tempête, je ne saisissais rien, de toute façon, je n’aurais rien compris. Finalement, elle me fit de grands gestes, m’invitant à venir la rejoindre, ce que je fis avec quelques réticences. Elle s’effaça alors dans la pièce pour me laisser passer et referma la porte aussi sec derrière moi.

L’endroit était plongé dans une demi-obscurité, simplement éclairé par un feu de cheminée sur le point de s’étouffer et par un chandelier qu’elle venait d’allumer. Elle s’approcha de l’âtre pour attiser le brasier, pour remettre une ou deux bûches et faire jouer du soufflet, avec des gestes toujours aussi saccadés. Elle me parlait, dans une langue que je ne comprenais pas, un mélange d’Italien et de Hongrois ou alors un patois montagnard : étais-je en Suisse Romande ou alors en Slovénie ou dans quelque contrée imaginaire et encore inexplorée ? Toujours est-il que je lui répondais en bon vieux français des familles et qu’elle ne semblait guère plus au fait de ce dialecte. Et du coup, prenant sans doute conscience de ne pas avoir affaire à un autochtone, elle se hasarda dans un Anglais plus qu’approximatif :



« Are you mad, are you mad, oh shit, are you completely disturbed ? » : C’est tout ce qui m’intéressait, la question que j’aurais voulu lui poser. Au lieu de cela, je restais bouche bée à la regarder s’agiter. Elle ne pouvait rester un instant en place, c’était une véritable pile Wonder.



Elle s’adressait à moi, avec un ton assuré, mais sans me regarder, ce qui est assez gênant pour une proposition aussi indécente. Elle ne pouvait laisser son regard sur moi qu’une fraction de seconde et déjà, il partait ailleurs, probablement une espèce de mutante issue d’une autre planète.

Joignant le geste à la parole, elle était en train d’installer une espèce de matelas juste devant la cheminée, nous allions sentir le cochon grillé. Cette litière improvisée, à peine pausée, que déjà elle était en train de se désaper. Un gros pull de montagne, un maillot style Damart et puis rien dessous, pas de soutien-truc, juste deux petits seins nus et bien fermes, sans rien pour les entraver. Le bas suivit immédiatement, pantalon et collant en laine. Pas non plus de petite culotte, l’usage des sous-vêtements semblait à priori lui être étranger. Elle exhibait sa toison brune sans complexe, un triangle parfaitement dessiné qui trônait entre ses cuisses. J’eus à peine le temps de la regarder que déjà elle était ailleurs, partie je ne sais où, faire je ne sais quoi, complètement nue dans la maison. J’étais médusé.




Lorsqu’elle revint enfin, je n’avais pas bougé d’un poil. À peine avais-je fini de délacer mes chaussures.



Elle avait ramené une espèce d’édredon qu’elle jeta sur le matelas avant de se jeter sur moi. Je n’allais sans doute pas assez vite à son gré. Elle me pressait pour me déshabiller, m’arrachant à moitié mes vêtements. Puis, une fois nu, elle m’entraîna sur le lit improvisé et, après m’avoir sommairement branlé pour me faire durcir convenablement, elle m’invita à la pénétrer sans plus de préambules.

Elle se déchaînait comme une folle (c’est le cas de le dire !), embrochée sur mon vit. Une violence inouïe dans ses coups de rein qui nous fit jouir l’un et l’autre en quelques minutes. Sans aucune précaution, elle se fit remplir de semence. Tandis que pour ma part, je commençais à regretter de ne pas avoir mis de capote et de m’être pratiquement laissé « violer » (Mes compagnes prenaient rarement les devants).


« Où diable cette folle avait-elle encore offert sa grotte, où et à qui ? » J’en étais là de mes réflexions, tandis qu’allongés l’un sur l’autre, nous reprenions tous les deux nos esprits.



Et, sans plus attendre, elle se remit en quête de m’astiquer, avec ses doigts et sa bouche, ne ménageant aucun effort pour que je durcisse à nouveau avant de se mettre à quatre pattes devant la cheminée pour que je l’enfile à nouveau.




Je ne vous raconte pas cette nuit d’enfer, cette cinglée en voulait toujours plus. Pourtant, visiblement, elle n’arrêtait pas de jouir, mais elle voulait sans cesse recommencer. Lorsqu’une fois totalement épuisé, j’ai déclaré forfait, elle a même trouvé le moyen de se masturber à nouveau en caressant mes couilles.


Nous ne nous sommes endormis qu’au petit matin devant l’âtre rougeoyant pour nous réveiller sur le coup de midi. J’étais vidé, tellement vidé que j’avais les couilles qui me faisaient mal. Aussi, quand je l’ai vue prête à recommencer, toujours aussi énervée, avec des gestes toujours aussi saccadés, je lui ai fait comprendre que je devais absolument m’en aller. Et je crois bien que c’est à contrecœur qu’elle m’a laissé partir.

Par chance, il y avait un car qui passait en tout début d’après-midi…