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n° 00170Fiche technique18676 caractères18676
Temps de lecture estimé : 11 mn
01/03/00
corrigé 29/07/07
Résumé:  Un jour après le cours de danse Domi veut consoler Anne qui a un gros chagrin. Elle lui demande si ça lui ferait plaisir de passer le week-end avec elle, en copines....
Critères:  ff volupté intermast init -initff -fplusag
Auteur : Dominique276  (Domi)
Ma nuit avec Anne


À quoi bon vous dire que j’ai vécu cette histoire, cette nuit de blanc satin. À cette époque, j’avais 26 ans et un look un peu différent, avec des cheveux plus courts qu’aujourd’hui. Je n’avais toujours pas trouvé le prince charmant et partageais ma vie avec des compagnons épisodiques. Mon éducation avait été assez stricte et mes amours étaient (et sont toujours) tout ce qu’il y a de plus orthodoxe. J’étais ce que l’on appelle une jeune femme sage et rangée. Je ne m’en vante pas et n’en ai pas honte non plus. C’était comme ça, voilà tout. Ceci pour dire que j’étais parfaitement hétéro et ne nourrissais nul fantasme envers les femmes, quel que soit leur âge. Enfin, j’étais depuis la fin de mes études, infirmière à l’hôpital T., à Paris. Rien ne me prédestinait donc à cet épisode exceptionnel de ma vie avec Anne.


Depuis l’enfance, je faisais de la danse. Ma pratique n’avait pas été régulière. J’arrêtais, puis reprenais. Je m’étais à nouveau inscrite depuis deux ans à un cours dans le XVème par goût et pour maintenir la forme et la ligne, qui n’avait que trop tendance à s’arrondir… Il y avait des pratiquantes de tous âges. En même temps que mon cours le vendredi soir, dans la salle voisine, se déroulait un cours d’adolescentes. Nos horaires étaient identiques. Nous arrivions et repartions ensemble. Elles étaient comme nous le sommes toutes à cet âge, joyeuses, insouciantes, vives, bavardes, rieuses. Une moins que les autres cependant ; longiligne, plutôt fluette, une jolie petite frimousse toute fine avec une frange de cheveux noirs bouclés et d’immenses yeux noirs. Je l’avais remarquée parce qu’elle restait le plus souvent à l’écart avec un air un peu triste, quand les autres babillaient en sortant.


Un soir, de novembre je crois, alors que dehors la pluie tombait drue, je sortais derrière elle et la vis courir vers son bus qui venait de démarrer et qu’elle manqua. Sa fragile silhouette dans sa cape bleue trempée, dans les lumières tristes de la ville, me serra le cœur. Je me dirigeai vers elle et lui proposai de la ramener avec ma voiture. Elle accepta immédiatement avec un beau sourire et c’est ainsi que je fis la connaissance d’Anne. Elle avait 18 ans et en paraissait un peu moins. Elle se sentit tout de suite en confiance avec moi. En fonction du temps, de ma disponibilité, je la ramenai plusieurs fois chez elle et je compris, peu à peu, les raisons de ses fréquentes tristesses.


D’abord comme souvent à cette période de la vie, elle se sentait mal dans son corps et les relations avec les garçons avaient été jusque là décevantes. Mais surtout elle n’était pas heureuse chez elle, entre une mère remariée et un beau-père avare d’affection. Elle avait, à tort ou à raison, l’impression que toute la tendresse de ses parents, entre lesquels tout n’allait pas toujours très bien, allait vers son jeune demi-frère de 9 ans et que personne ne l’aimait ni ne s’intéressait à elle. Bref, ça n’était pas drôle tous les jours à la maison et j’imagine que c’était important pour elle de se sentir reconnue par une adulte.


De mon côté, même si ça peut paraître nunuche, j’avais l’impression que les quelques instants que je lui accordais étaient une bonne action et j’y prenais d’autant plus de plaisir qu’elle avait l’esprit vif, des idées bien arrêtées sur tout et que c’était, quand on avait percé sa carapace, une jeune fille sympathique et attachante.


Un soir de mars, alors que je la ramenais chez elle, je la sentis particulièrement en dehors de ses baskets. Elle ne me répondait que par monosyllabes puis se mit à pleurer doucement. Je ne savais trop quoi lui dire, quoi faire pour la consoler ; c’est toujours si désarmant le chagrin d’une autre. Je savais que je serais seule la prochaine fin de semaine, mon mec de l’époque partant je ne sais plus où. Je lui ai demandé si ça lui ferait plaisir de passer le week-end avec moi, en copines, si ses parents étaient d’accord, bien sûr. Elle me répondit oui et ça alla beaucoup mieux ensuite. Je téléphonai à sa mère dans la semaine et il fut convenu que je la prendrai tout de suite après le cours et que je la ramènerai le dimanche après-midi.


Tu pressens peut-être, puisque je te raconte cette histoire, que c’est à l’occasion de ce week-end que le sexe va s’y introduire (si je puis dire, entre femmes), que l’invitation était au fond préméditée et que je cachais, enfoui au fond de mon subconscient, un désir d’elle inavoué et inavouable. Ai-je pris le prétexte d’un bain ensemble pour découvrir nu son mince corps juvénile, l’enduire de savon parfumé, le caresser et l’inonder de tendres baisers ? Ou peut-être avons-nous feuilleté ensemble le Kama-Sutra et ses gravures troublantes pour apprendre à cette pure et tendre innocente les gestes de l’amour et qu’en même temps qu’elle mouillait son doigt pour tourner les pages d’une main de plus en plus tremblante, dans un souffle de plus en plus court, ma main exploratrice et gourmande glissait le long de sa cuisse frémissante jusqu’à l’échancrure de sa petite culotte et sa fente entr’ouverte ? Ou lui ai-je proposé de dormir avec moi pour mieux l’avoir douce et tiède contre mon corps, faire dresser du bout de ma langue la pointe de ses petits seins mignons, la posséder toute entière frémissante et palpitante, m’enivrer du parfum de ses cheveux, me bercer de ses doux gémissements et me noyer dans ses grands yeux ?


Grands dieux, non ! Rien de tout cela, au risque de te décevoir. Aucun fantasme de ce genre, aucune attirance physique pour les jeunes filles en général et Anne en particulier. Aucune câlinerie entre nous. Une simple camaraderie sans la moindre équivoque. Nous fîmes les boutiques. Je l’emmenai au restaurant et au cinéma. Elle avait souhaité voir Astérix. Pas ma tasse de thé, tu t’en doutes. Mais il avait été si bon de l’entendre rire. Nous avions papoté ensemble de tout et de rien. Ce week-end lui avait fait du bien et j’avais été heureuse de lui faire oublier un peu son quotidien. Si j’insiste tant sur l’absence d’attirance physique et de tout désir charnel, c’est en fonction de ce qui va suivre et qui revêtit un caractère d’autant plus inattendu, surprenant et exceptionnel.


Quand arrive le moment de l’acte d’amour (oui, je sais, ça fait démodé et je pourrai écrire la baise, mais je suis comme ça) avec un homme par lequel on a décidé de se laisser séduire, c’est fort et délicieux, bien sûr, mais attendu. Mes émotions sexuelles les plus intenses, je les ai toujours éprouvées quand rien n’était prémédité, que la relation sexuelle était imprévue, inattendue et surgissait sans prévenir, si je puis dire. Qu’existe-t-il de plus suave que la surprise ? Et en l’occurrence, aussi extravagant que cela continue à m’apparaître, faire l’amour avec Anne, s’il faut dire les choses ainsi, fut une sacrée surprise pour moi. Et pour elle tout autant. Du moins, je le crois.


C’était le dernier cours de l’année, avant les vacances d’été. Une belle et chaude journée de juin. Anne savait que j’avais prévu de la ramener et elle m’avait dit que sa mère m’invitait à dîner. Elle était tout heureuse, se réjouissait de me faire visiter sa chambre et ses posters de danseuses. À notre arrivée, nous trouvâmes sa mère affolée, sur le départ, quittant l’appartement en catastrophe pour prendre le train et rejoindre son ami présent auprès de son père dont l’état était préoccupant. Le dîner avait été préparé et elle me dit de ne rien changer à la soirée. Anne s’en était fait une telle joie. Nous mangeâmes donc ensemble et, je dois bien le dire, bûmes peut-être un peu plus qu’il n’eût fallu. Ce qui donna un bel entrain à la conversation, des fous rires et des joues roses. Puis Anne m’emmena dans sa chambre où nous continuâmes longuement nos papotages en écoutant ses disques préférés. Zazie surtout, qu’elle adore. Tout ayant une fin, même les bonnes soirées, je lui dis qu’il était temps que je m’en aille. Elle me demanda de rester encore un peu, me dit que si je voulais, je pourrais rester dormir chez elle, que ce serait sympa. J’étais un peu fatiguée, ressortir, faire le trajet, ne me disait rien.



Puis vint le moment où je lui demandai où je pourrais trouver des draps et me faire un lit. Avec sa fraîcheur et sa spontanéité habituelles, elle me proposa alors de dormir avec elle. Précisant que son lit était bien assez large pour nous deux, que ce serait chouette et que ça lui ferait plaisir. Comment refuser ? Deuxième problème. Où trouver pour moi un pyjama ou une chemise de nuit de sa mère ? Et deuxième solution simple et limpide d’Anne : dormir toutes les deux toutes nues, « puisque de toute façon, il fait chaud ». Comment refuser sans paraître sottement prude et un peu ridicule et, surtout, en repoussant cette complicité innocente, cette confiance ?


Et voilà comment nous nous retrouvâmes nues l’une à côté de l’autre. Je suis d’un naturel assez pudique, aussi étais-je un peu surprise et gênée de la situation, même si je ne le lui montrais pas. Que penserait sa mère si, revenant impromptu, elle nous trouvait ainsi ? Anne ne se posait pas ces questions. Elle était ravie de la situation. Puisque jamais nous n’avions été si proches l’une de l’autre. Elle s’était prestement déshabillée, enlevant sa robe rouge, ses socquettes et faisant glisser sa petite culotte blanche à pois bleus avant de se faufiler comme une anguille sous le drap mince. J’avais entrevu son corps maigre et gracile qui m’avait rappelé le mien adolescente, les longues cuisses fines, le sexe ombré d’une légère toison, les seins qu’elle avait petits et pointus. Elle m’avait regardée enlever mes vêtements avec ses grands yeux et cette curiosité candide que l’on a toujours pour la nudité dévoilée de l’autre. J’avais senti son regard tranquille et intéressé sur mes seins, mon ventre, mon sexe à la toison épaisse tranchant avec son sexe clair.


Je sentais monter en moi une forme particulière, confuse, indistincte mais réelle d’émotion sensuelle. Quelque chose d’assez indéfinissable et de vaguement troublant. Le sentiment d’une situation spéciale, d’une appartenance l’une à l’autre différente. Bien sûr, elle se blottit contre moi, ses cheveux noirs au creux de mon épaule, le renflement de ses seins mignons contre mon flanc et je lui souhaitais bonne nuit et de beaux rêves. Mais Anne n’avait pas sommeil. Elle me chuchota à l’oreille qu’elle me trouvait très belle, qu’elle n’aurait jamais un corps aussi beau que le mien et d’aussi jolis seins. Je répondis qu’à son âge, les miens n’étaient pas beaucoup plus gros (ce n’était pas tout à fait vrai) et que les siens pouvaient encore pousser. Que de toute façon la beauté ne tient pas aux centimètres et que des jolis petits seins comme les siens, c’est aussi très séduisant (cf. sa Zazie adorée). Je n’ai jamais été particulièrement fière de mon corps mais, sans fausse modestie, ma poitrine n’est pas le plus mal réussi. Et je voyais qu’Anne était assez fascinée par mes seins, que son regard ne quittait pas.


D’un geste naturel, quasi anatomique, elle commença à me palper doucement le sein gauche en me demandant « Tu veux bien, dis, que je touche » sans bien sûr attendre la réponse. Elle avait repoussé le drap léger dans la nuit tiède. Il y avait son corps nu contre le mien, l’odeur légère de ses cheveux, de sa peau. Sa paume posée sur mon sein, appuyant doucement pour en éprouver toute la douceur. Et bien sûr, mes pointes ont commencé à durcir et se dresser. Elles sont très sensibles et très érectiles et, bien que sans élément de comparaison, j’ai toujours pu déduire de la réaction de mes amants à la première étreinte et de leur excitation qu’assez probablement leur longueur dépasse la moyenne. Je sentis sa respiration s’accélérer légèrement tandis que ses doigts agiles passaient et repassaient sur mon bout dressé, si sensible. Je commençai à ressentir une chaleur au creux du ventre qui m’alerta sur la tournure que risquaient de prendre les évènements si je n’y prenais garde et je jugeai qu’il était temps d’y mettre le holà. Je posai mes mains sur ses épaules et la repoussai gentiment mais fermement en lui disant, d’une voix se voulant sévère :



Je me retournai, lui tournant le dos. Et m’endormis.


Je sortis progressivement de mon sommeil, à un moment de la nuit que je serais bien incapable de préciser, dans cet état très particulier qui n’est ni la conscience ni l’endormissement, où les choses se passent dans une sorte de brume, comme dans un rêve éveillé. Je sentais vaguement, fugitivement puis de plus en plus nettement une caresse sur mon corps, une main qui glissait sur mon flanc, s’attardait sur mon sein, effleurait mon cou, mes cheveux. Émergeant à moitié de mon sommeil, je perçus la respiration accélérée d’Anne et, me retournant, la vision de ses yeux clos et de son autre main glissée entre ses cuisses ouvertes et caressant suavement son sexe en de petits gémissements. Dans cet état de semi-conscience qui abolit les tabous, chasse les pudeurs et favorise les abandons, son désir offert, son désir éclatant, fit naître le mien comme une vague et je ne pus ni ne sus y résister.


Les frontières étaient abolies. Il n’y eut plus une jeune adulte et une grande adolescente, mais deux femmes s’offrant à la découverte, au partage des caresses désirées. Je la pris dans mes bras, caressant doucement sa joue, serrant ma poitrine contre elle, posant sa main sur mon sein, en dirigeant la pointe vers ses lèvres mouillées qui se refermèrent en une douce pression, me sucèrent et ce fut tellement bon de sentir sa langue mouillée d’abord timide, hésitante puis agile, glisser sur mes bouts, les contourner, les lécher, les titiller. Je me sentais fondre et mon désir grandir et commencer à inonder déraisonnablement mon ventre. Qu’elle était belle et sensuelle avec ses joues empourprées, ses lèvres brillantes, sa respiration saccadée, ses cheveux collés, tous les signes troublants, terriblement excitants, de son désir. Ce désir qu’elle avait de moi. De mon corps. Et le désir que j’avais d’elle et de lui donner le plus de plaisir possible à ce moment extraordinaire, hors du monde, hors du réel.


Elle me picorait, me dévorait de petits baisers humides. Sa peau était très blanche, tranchant sur ma peau mate, avec un goût légèrement acidulé, comme ses lèvres, comme sa langue comme sa bouche que j’explorai sans retenue avec gourmandise, avec délices. Pendant que je lui caressai les cheveux, le visage et que mes doigts agaçaient le tendre petit bouton rose gonflé de ses seins délicats, sa main glissait vers ma toison où ses doigts s’enfouirent avidement, jouant avec mes poils bouclés puis descendirent encore encore écartant les lèvres humides, glissant dans ma fente, explorant mon vagin et s’attardant en un mouvement de plus en plus rapide de plus en plus vif sur mon clitoris, reproduisant, ai-je pensé, ses caresses quand elle masturbait.


Nous gémissions doucement toutes les deux, enivrées du chant de nos gestes câlins, échangeant baisers et mots fiévreux chuchotés, les Ma belle Ma douce croisant les Je t’aime Je t’aime les Anne oh Anne les Michèle Michèle oh Michèle encore comme c’est bon comme c’est merveilleux. Ses cuisses luisantes, lustrées, inondées de son intimité, étaient douces comme la soie et mes doigts de satin à leur tour, avec une prudente et infinie douceur frissonnante, avec précaution, entrouvrirent sa fleur précieuse et en agacèrent le bouton éclos. Nos gémissements enflèrent, devinrent plus rauques. Mon désir était redoublé par le tabou franchi de l’amour avec une femme, une jeune fille inexpérimentée, par le bonheur de provoquer ce qui était certainement son premier orgasme de femme, par son corps léger, transparent, offert, ouvert, si attendrissant.


Je la serrai fort contre moi, mes mains plaquées sur ses fesses rondes et fermes, mon doigt mouillé de son jus glissant dans sa raie, caressant son anus, osant cela, l’élargissant doucement, le pénétrant progressivement, suavement, comme j’aimais qu’on me le fasse, provoquant ses frémissements puis un soubresaut de tout son corps arqué dans un long râle de plaisir suffocant, nos deux sexes collés, frottés l’un à l’autre, nos deux corps frissonnants unis, nos deux liqueurs du plus intime d’elle, du plus intime de moi, se mélangeant et nous jouîmes ensemble tremblantes et palpitantes, chavirées d’une formidable tendresse, d’un exceptionnel désir comblé, d’une fantastique plénitude. D’un intense et fugitif bonheur, comète étoilée filant incandescente au ciel de notre nuit.


Au matin, je me suis réveillée la première. Nos émois irréels de la nuit me paraissant d’un autre monde. Je l’ai regardée avec attendrissement, belle endormie dans l’abandon paisible du sommeil. Je me suis levée sans bruit et suis partie, lui laissant un petit mot sur la table de la cuisine, près d’un bol de céréales et d’un verre de jus d’orange.



Anne.

Je dois partir et n’ai pas voulu te réveiller. Tu dormais si bien. Je veux juste te dire que ce qui s’est passé de rare, d’extraordinaire cette nuit, c’est que nous avons fait ensemble le même rêve. Un de ces rêves merveilleux tellement précieux, tellement exceptionnel, qu’il ne peut rester qu’unique. Pour conserver à toujours son charme et sa beauté.

Bises. Avec toute mon amitié. Michèle.



Non, rien ne vous oblige à croire que cette histoire m’est réellement arrivée. Pourtant.