Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 00776Fiche technique7655 caractères7655
1324
Temps de lecture estimé : 6 mn
14/03/23
corrigé 14/03/23
Résumé:  Un soir, à Prague, elle rencontre la jolie Elke qui est descendue dans le même hôtel qu’elle... Elles se reverront...
Critères:  ff hotel amour volupté init
Auteur : Gwendoline
Elke, ma première expérience féminine

Je suis allée très loin de chez moi pour connaître enfin la douceur d’un corps de femme. J’en avais très envie depuis longtemps mais, honteuse, je ne voulais surtout pas que cela se sache…

D’ailleurs, personne à ce jour n’est encore au courant dans mon entourage, ni mon copain, ni mes amies, encore moins ma famille, bien entendu. C’est mon petit jardin secret, et quel jardin ! Quels souvenirs que ces deux nuits folles passées entre les bras de ma douce Teutonne !


C’est pour cette raison, pour être enfin libre du regard des autres et de leurs préjugés, que j’ai choisi un travail où je voyage beaucoup. J’ai été embauchée dans une société de consulting très dynamique et bien implantée dans les pays anglo-saxons. J’ai eu de la chance, je suis toute fraîche sortie des études, mais je parle couramment trois langues, ça aide… En semaine, je ne suis presque jamais en France et ce n’est pas plus mal.


Question mecs, j’en ai eu quelques-uns, je ne suis pas contre. Pour une homosexuelle refoulée, je trouve même que j’ai eu de nombreuses aventures masculines, j’ai même vécu maritalement plusieurs mois avec le même homme. Maintenant, c’est fini, même si j’ai renoué pendant les fêtes de fin d’année avec un ami d’enfance avec lequel je vis des amours platoniques. On s’écrit, plus rarement on se téléphone, on va se balader tous les deux en forêt, il m’invite le week-end chez ses parents. Je le trouve gentil, c’est un bon copain, mais c’est tout, ça s’arrête là… Ces temps-ci, niveau « garçons », je suis vraiment très sage.


Depuis toujours, je suis attirée par les filles, j’ai envie de les toucher, j’ai un penchant pour elles, une envie folle, irrépressible, j’ai même du mal à me contrôler mais, aussi curieux que cela puisse paraître, en cette fin de siècle, je n’avais encore jamais eu de contact réel avec une femme : aucun frôlement, aucune caresse, aucun baiser, rien du tout… j’en devenais même complètement folle, tellement j’en avais envie et que je n’osais pas franchir le pas.

L’an 2000 est arrivé et, avec lui, son fameux « bogue »… C’est sans doute lui qui m’a libérée, hi hi ! Non, je plaisante, le premier janvier, comme tous les ans, j’avais pris de bonnes résolutions et j’avais décidé de me donner l’année pour franchir ce cap, c’était trop important pour moi.

Je n’ai pas eu besoin de toute l’année, quinze jours heureusement ont suffi.


J’étais à Prague sur un nouveau projet. C’est là-bas qu’un soir j’ai rencontré Elke. Elle était descendue dans le même hôtel que moi, d’après ce que j’avais cru comprendre un voyage d’agrément, pour visiter la ville. Nous nous étions croisées une première fois dans l’ascenseur de l’hôtel et, immédiatement, j’avais flashé sur cette jolie petite blonde au visage poupin. Mes yeux devaient la dévorer et j’avais presque honte de la regarder ainsi, elle me souriait gentiment sans rien dire, et nous nous étions séparées dans le hall sans qu’il ne se passe rien.

Ça, c’était le matin, je suis allée au bureau d’étude comme à l’accoutumée en regrettant, une fois de plus, d’être aussi coincée et de ne pas avoir risqué le tout pour le tout.


Le soir, je suis rentrée seule à l’hôtel. Les autres avaient projeté de sortir je ne sais où, et comme je suis plus du genre casanière que fêtarde, j’ai prétexté un mal de tête pour rentrer seule à l’hôtel. Je serais bien allé me coucher sans manger, j’avais besoin de tranquillité, mais finalement, j’ai opté pour le restaurant. Je l’ai vite regretté, deux hommes, à la table d’à côté, n’arrêtaient pas de me mater, mais bon, la commande était passée, je ne pouvais plus reculer. C’est alors qu’elle a surgi derrière moi, la petite blonde de l’ascenseur, et qu’elle m’a proposé, toujours avec son très joli sourire et dans un anglais parfait, de venir m’asseoir à sa table. J’étais confuse, je ne l’avais pas vue arriver, mais n’attendant que cette occasion, j’ai malgré tout accepté.

Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’ai tout de suite su que cette fois-ci serait la bonne, que quelque chose allait se passer, et j’en ai été quelque peu déboussolée. Manifestement, elle avait ressenti mes penchants pour elle et n’y était pas non plus opposée. Nous avons mangé très sagement en discutant de choses et d’autres, de mon boulot, de sa famille, de nos centres d’intérêts à toutes les deux. Elle habitait du côté de Hambourg (Seule ? Je n’ai pas osé lui poser la question). Elle comptait passer trois jours à Prague et le restant de la semaine à Vienne, sans doute pour visiter ces villes renommées. Moi, ce que je voyais surtout, c’étaient ses regards, ses petites mimiques, son joli sourire, la commissure de ses lèvres, le petit geste qu’elle faisait pour déplacer sa mèche avec sa main lorsque celle-ci retombait sur ses yeux. Très vite, je suis tombée amoureuse de son corps… mais plus la fin du repas approchait et plus ma nervosité reprenait le dessus. J’ai allumé une cigarette pour me calmer, je me suis aperçue que je tremblais. Je ne me sentais absolument pas capable de l’inviter dans ma chambre et pourtant c’était ce que je désirais le plus au monde. Et puis, lorsqu’elle s’apercevrait que je n’avais aucune expérience, peut-être serait-elle passablement déçue ? J’étais tellement nerveuse que je devais être grotesque… lorsqu’elle me prit la main. Sa main était chaude, douce, câline, un geste de gentillesse auquel je n’étais pas habituée.


Tout s’est ensuite passé comme dans un rêve. Nous nous sommes levées toutes les deux et avons pris l’ascenseur sans rien nous dire et en restant toujours très sages. Arrivées à son étage, elle m’a entraînée vers sa chambre. Nous nous sommes assises sur son lit et elle a caressé ma joue. J’ai versé une larme, puis une deuxième. Je l’ai serrée dans mes bras. Nous sommes restées un long moment ainsi l’une contre l’autre, le temps que je me calme.

Ensuite, tout a été beaucoup plus facile, presque évident, ses lèvres sur les miennes, sa peau contre ma peau, mon corps qui s’enflamme de partout tellement j’étais conquise par sa douceur. Un peu plus tard, je ne me suis même pas aperçue que nous étions déjà à moitié nues, que sa bouche se posait sur mes seins, que mes tétons étaient durs à m’en faire mal. Quand plus tard ma bouche s’est posée entre ses cuisses, j’ai ressenti un plaisir intense, presque une jouissance, et c’est avec une infinie tendresse que j’ai embrassé son intimité.


Nous étions nues sur les draps, nous avions déjà joui toutes les deux par la magie de nos bouches respectives et nous étions bien collées l’une à l’autre, blotties l’une contre l’autre, son corps chaud contre le mien. Une plénitude totale m’a envahi, un bien-être divin. Humm, ouiii, je l’aimais. « Je t’aime, je t’aime », je lui ai dit dans toutes les langues que je connaissais et de toutes les façons… « Je t’aime, je t’aime », tout fort en riant, j’étais folle, folle d’amour et j’en voulais encore, toute la nuit, quitte à la passer blanche. Alors, je l’ai à nouveau caressée… et le lendemain, j’ai failli ne pas me réveiller…


Je devais avoir une sale tête, j’avais très peu dormi. En tout cas, j’avais la tête ailleurs, dans les bras d’Elke, entre les belles cuisses d’Elke, pour lui apporter toujours plus d’amour, et il a fallu que j’attende encore toute une longue journée pour que l’on s’appartienne à nouveau. Ce soir-là, nous avons préféré nous faire livrer des plateaux-repas dans sa chambre. Nous avions mieux à faire que poireauter au restaurant.


Sniff ! Ma belle est repartie en Allemagne… Quand la reverrai-je ? J’espère au plus tôt, elle me manque énormément. Et dire que, si cela se trouve, à ce moment précis, elle dort dans les bras d’une autre ! Je préfère ne pas y penser, cela me rend malade…