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Temps de lecture estimé : 15 mn
23/01/01
corrigé 28/05/21
Résumé:  Comment une femme de grande moralité se dévergonde !
Critères:  f photofilm fmast fgode fdanus -mastf -filmx
Auteur : Bubu.53            Envoi mini-message

Série : Chroniques de mon village

Chapitre 01 / 04
Chroniques de mon village -1- La pharmacienne, chapitre I

Si de nombreuses localités se sont rendues célèbres par le fait d’événements ou de personnes importantes, le village où je réside, lui, a gardé le plus profond anonymat.


C’est une petite bourgade, de l’Ouest de la France, où il y fait bon vivre. Nous n’avons pas la chaleur méditerranéenne mais, en revanche, pour un certain nombre d’entre nous, la chaleur du corps et de l’esprit. Lors de soirées aussi intimes qu’arrosées, avec quelques libertins que je côtoie, nous avons plaisir à relater un certain nombre d’histoires locales plus ou moins anciennes dont l’un d’entre nous a été témoin ou acteur, ou qui sont parvenues à nos oreilles par la lecture de journaux intimes ou le récit de confessions post-amoureuses.


Voici donc la première (sans ordre hiérarchique ni chronologique) dont l’héroïne est Gaëlle Mavine, notre pharmacienne.


Dix-huit mois, dix-huit mois que mon mari n’est plus ! pense Gaëlle. Veuve à quarante et un ans. Comme je l’aimais ! Il était si doux, si tendre.

Devant son visage, flotte une foule d’images : leur mariage, alors que tout le monde avait voulu la dissuader d’épouser un homme de près de vingt ans son aîné, leur premier baiser après de nombreuses et chastes rencontres, les longues promenades bras dessus bras dessous, les fous rires interminables, cette merveilleuse chaleur quand il la serrait dans ses bras, ce visage reposé qui semblait lui sourire quand elle l’a découvert, sans vie.


Oui, vraiment, il me manque ! Il était si tendre, si câlin ! Des câlins de plus en plus sages, c’est vrai, mais cela m’importait peu ! Si j’ai éprouvé du plaisir au lit, avec lui, le seul homme de ma vie, je n’ai jamais été très passionnée par les ébats physiques ! Mon plaisir, je le prenais dans son regard et non par son sexe. Au fil du temps, nos rapports sont devenus à la fois plus proches et plus frileux !

Oui, elle me manque cette tendresse, ces petits riens qui emplissaient ma vie ! Il était si attentionné pour moi, toujours prêt à me faire plaisir ! Je ne l’ai même pas vu vieillir. Ces cheveux ont blanchi mais son humeur est restée joyeuse et apaisante jusqu’au bout.


Gaëlle est dans le couloir qui relie son officine à l’appartement familial. Elle s’arrête devant la porte du bureau d’Edmond. Depuis combien d’années n’est-elle pas entrée dans cette pièce ?

Edmond ne lui en avait jamais interdit l’accès mais il ne l’avait jamais encouragée à y pénétrer. À chacun son jardin secret !

Seule la femme de ménage y fait la poussière chaque semaine, mais elle, Gaëlle, comme si elle n’avait pas encore « fait son deuil » n’a jamais osé franchir le seuil de cette porte, une fois son mari mort.


Un peu émue, elle tourne la poignée et pénètre dans le bureau. Au premier regard, elle ne voit que des livres, une montagne de livres que renferment diverses bibliothèques. Elle longe les différents meubles, effleurant au passage des ouvrages posés sur les tables ; elle hume ce parfum si particulier que dégagent les livres. Elle se sent bien dans ce cadre où plane la présence d’Edmond.


Elle avait oublié que la pièce était aussi grande. Arrivée dans le fond, elle est surprise par un aménagement dont elle ignorait l’existence : derrière une bibliothèque qui se dresse telle une cloison, elle découvre un petit renfoncement dans lequel trône un fauteuil en cuir avec repose-pied. Elle en comprend vite l’utilité : Edmond était insomniaque et souvent, pour ne pas la déranger, il passait une partie de la nuit dans son bureau.


Comme un cérémonial qu’elle s’invente, elle prend place dans le fauteuil et ferme les yeux. De nouvelles images apparaissent et les larmes sont prêtes à jaillir.

Elle rouvre illico les yeux. C’est alors que face à elle, elle aperçoit un meuble qui ne ressemble pas aux autres bibliothèques : pas de vitrines, mais deux portes massives qui cachent le contenu d’une armoire. Intriguée, elle se lève, cherche les clés, qu’elle découvre dans l’instant sur le dessus. Pas très imaginatif, Edmond ! pense-t-elle.

Pressée de voir ce que peut bien contenir ce meuble, elle est maladroite et doit s’y reprendre à plusieurs fois pour qu’enfin grincent les ferrures des portes.


Surprise, elle l’est !

L’armoire est partagée en deux. À gauche, un combiné télé-magnétoscope, avec au-dessous des piles de catalogues et revues. À la lecture des titres, son esprit est si choqué qu’elle regarde aussitôt le côté droit qui n’est qu’un mur de cassettes. Ses yeux se posent sur des titres tels que « Femmes en chaleur – Ulysse mon bel étalon – La reine des salopes ». C’est plus qu’elle ne peut en supporter. Elle referme vivement les portes de l’armoire, met les clés dans la poche de sa blouse et quitte le bureau, tel un voleur qui s’enfuit de peur d’être pris sur le fait.


Son dîner passe mal. Pour tout dire, elle grignote une tartine trempée dans un bol de café et c’est tout. Elle ne comprend pas. Edmond ne lui avait jamais parlé de ces cassettes. Pourquoi ?

À force de tourner et retourner l’énigme dans tous les sens, elle finit par repenser à un événement qui pourrait expliquer ce silence : lors de vacances estivales, dans les années soixante-dix, un soir, en flânant dans les ruelles d’un port, ils s’étaient retrouvés devant un cinéma dont l’affiche avait attiré l’œil d’Edmond. Elle se souvient encore du titre ; c’était « Les jouisseuses ». Edmond avait insisté pour qu’ils y aillent, mais Gaëlle avait refusé. Ils ne s’étaient pas fâchés mais Gaëlle avait pu lire dans les yeux d’Edmond, une incompréhension totale face à ce refus. Il n’avait pas crié mais, ce soir-là, au lit, en se tournant dans son coin, pour la première fois, il ne lui avait pas souhaité, comme les autres soirs, une bonne nuit.


Ainsi, il s’était fait son cinéma à domicile ! Finalement, ce n’est pas bien méchant ! Je ne devais pas lui suffire ! C’est vrai que nous avons été parfois des mois entiers sans faire l’amour, et, évidemment… !


À y repenser, elle fait un lien naturel entre les nuits d’insomnie de son mari et les soirs où elle se refusait à lui. Refuser est un mot bien fort. Jamais, elle ne disait non, mais Edmond qui la connaissait à merveille, lisait longuement dans son regard et comme souvent, il n’y trouvait pas la lueur espérée, gentiment, il l’embrassait et se tournait pour dormir. Quelques minutes, après, dans le silence de la nuit, il quittait le lit conjugal. Elle devinait maintenant ce qu’il allait faire !


Quelques jours passent. L’envie de voir ce que peuvent bien contenir ces cassettes fait son chemin dans sa tête. D’abord, elle a cru les oublier mais passer plusieurs fois par jour devant le bureau d’Edmond n’arrange rien. En plus, sans avoir fait le moindre effort, les titres entraperçus se sont gravés dans sa mémoire et bien qu’elle s’en défende, certains provoquent chez elle un trouble étrange.


Finalement, les événements vont l’aider à percer ce secret. Un coup de fil de Madame Dumoulin, la femme du notaire, lui apprend que le dîner prévu ensemble est annulé.

Vingt-et-une heures ! Le livre qu’elle lisait est fini. Elle pénètre dans le bureau d’Edmond pour en choisir un nouveau, un de ceux touchés et aimés par son mari. Enfin, c’est ce qu’elle veut se faire croire car, dès qu’elle est dans la pièce, son cœur se met à battre plus fort. Comme un automate, ses pas la mènent à l’armoire aux cassettes. Longuement, elle fait jouer les clés dans sa main. Elle se dit qu’elle ne devrait pas, que ce sont forcément des images sales qu’elle va voir, mais la curiosité et la raison ne font pas toujours bon ménage !


Elle ouvre le meuble, met en marche le téléviseur qui se met aussitôt à grésiller. Visiblement, il attend qu’une cassette soit introduite. Sans même en regarder le titre, elle en prend une qu’elle glisse dans le magnétoscope.

Elle s’assoit et est aussitôt pétrifiée par le spectacle qu’elle a sous les yeux. Une femme est à genoux avec devant elle, trois hommes qui, à tour de rôle lui présentent leur sexe qu’elle enfourne goulûment. Gaëlle n’en croit pas ses yeux. Que dire quand l’un des hommes laisse éclater son plaisir et inonde le visage de la Belle. Quelques gros-plans après, c’est au tour des deux autres de cracher leur jus que la Belle, la bouche ouverte, semble déguster avec ravissement.

C’en est trop pour Gaëlle. Le temps d’un éclair, la pièce a retrouvé la nuit qui était la sienne avant la venue de la pharmacienne.


Gaëlle se refuse à penser. Elle se précipite sous la douche pour se calmer : son bas-ventre est tiraillé par une chaleur troublante et enivrante. Elle lutte contre ce qu’elle pense être mal : cette chaleur qui la submerge, elle ne peut pas exister sans Edmond. Son corps était pour Edmond ; sans lui, il n’existe plus ! Elle se martèle qu’elle n’a pas le droit, que c’est mal !

Elle tourne le robinet d’eau chaude vers la gauche ce qui a pour effet quasi immédiat de lui offrir une eau fraîche. Elle tourne encore le robinet jusqu’à ce qu’elle sente le froid de l’eau la transpercer.


Deux minutes plus tard, à peine séchée, elle est au lit. La chambre est plongée dans le noir.

Il faut que je dorme !

Rien à faire ! L’image de ces hommes et de cette femme la hante. Cette chaleur qu’elle croyait avoir tué sous la douche revient, et avec encore plus de force.

Elle tourne, vire, mais rien n’y fait. Elle rallume, reprend le livre que pourtant elle vient de finir et se met à vouloir le lire. Ses yeux parcourent le texte mais elle ne comprend pas ce qu’ils voient !

Elle se lève, va dans la cuisine, prend un grand verre d’eau bien fraîche et retourne se coucher.

Elle a à peine éteint la lumière qu’elle la rallume.

Puisque c’est ainsi, je m’habille et je vais marcher. Une bonne marche, ça va me calmer !


Il est plus de deux heures du matin quand elle rentre.

La fraîcheur de la nuit semble avoir fait son effet et, finalement, Gaëlle réussit à s’endormir.


Au matin, « l’incident » semble oublié.

Quand elle ouvre la pharmacie, elle se dit que c’était une mauvaise fièvre et qu’elle est passée.

La matinée se passe paisiblement jusqu’à l’arrivée d’une cliente : à peine celle-ci se présente devant Gaëlle que la pharmacienne voit en elle la femme de la cassette. Perdant son calme habituel, Gaëlle bafouille, tellement elle est émue ; elle arrive tant bien que mal à la servir et quand elle se retrouve seule, elle se traite de folle, de vicieuse : Ce n’est pas possible que je me comporte ainsi ! Je me fais honte !


Ainsi, l’événement de la veille qu’elle croyait avoir chassé est toujours là.


Heureusement la grippe est en train de sévir dans le village, et l’après-midi se passe sans qu’elle ait un instant à elle.


Comme tous les soirs, Gaëlle se retrouve seule mais, ce soir, la solitude est pesante : devant elle, ressurgit l’image de cette bouche ouverte, de cette langue qui virevolte sur trois sexes masculins, et quels sexes ! Elle ne s’était jamais interrogée sur l’inégalité entre les hommes au sujet de leur virilité, mais Edmond, avec ses quinze centimètres semble bien ridicule à comparer avec les membres qu’elle a pu observer.


Et cette chaleur qui la tenaille la tourmente :

Si Edmond était là, il saurait l’apaiser ce feu, bien que… jamais… avec lui… je n’ai ressenti des sensations aussi fortes ! C’est ça que je ne m’explique pas ! Comment se fait-il que mon corps réagisse avec une telle violence ? Ce doit être parce que mon corps est resté endormi pendant si longtemps !


Le cheminement est lent mais progressif ; elle s’interroge :

Le plaisir peut-il exister sans Edmond ?


Sa morale vacille : d’un côté, elle se dit que c’est très mal de regarder de pareils spectacles aussi dégradants ; de l’autre, elle se dit que ces personnes avaient l’air d’y trouver un réel plaisir, et que si plaisir, il y a, pourquoi le refuser ?


C’est vrai qu’Edmond n’est plus là, mais n’ai-je plus droit au plaisir ? C’est que ce n’est pas désagréable du tout, cette chaleur qui gagne tout mon être ; c’est même merveilleusement troublant ! Et cette sensation d’être oppressée dans la poitrine a quelque chose de palpitant ! Bien sûr, quand Edmond me faisait l’amour, parfois, je ressentais une vague chaude et douce m’envahir, mais pas avec cette force. Pourquoi refuser ce plaisir que mon corps semble réclamer ?


À force de se le répéter, elle finit par s’en convaincre : je ne fais de mal à personne et si ces images m’émeuvent, personne n’en saura rien !


Quelques instants plus tard, Gaëlle se retrouve assise dans le fauteuil en cuir. Malheureusement, elle ne se rappelle pas quelle cassette elle avait prise la veille.

Devant ses yeux, défile l’avertissement concernant le copyright d’un autre film. Peu importe, elle va voir !


Après quelques plans généraux sur une bâtisse cossue, apparaît le visage d’une femme qui, visiblement, est allongée sur son lit. Elle semble geindre mais Gaëlle n’entend rien. Elle ne comprend pas pourquoi le son ne lui parvient pas.

C’est alors qu’elle découvre près du combiné TV, un casque. Décidément, Edmond, tu avais pensé à tout ! Elle s’en saisit, le met sur sa tête et cette fois-ci, miracle des techniques, elle perçoit les gémissements feulés de la troublante inconnue.


Pendant ces manipulations, l’image a quelque peu changé : la femme est entièrement visible. Elle est bien sur un lit, elle est nue et se caresse. Ce qui frappe Gaëlle en premier, c’est le sexe de cette femme. Il est lisse comme un œuf ! Que c’est beau, comme ça, mis à nu ! pense-t-elle.


Gaëlle se sent toute chose. Si on pouvait la voir, je crois que ses yeux afficheraient ce voile qui témoigne de la montée du désir. Elle se sent chaude de partout. Quand elle voit l’inconnue prendre ses seins, les caresser, les yeux fermés puis titiller les tétons, elle frissonne. Si quelqu’un entrait dans la pièce, elle ne l’entendrait pas, tellement elle est subjuguée par ce qu’elle voit : l’inconnue se caresse maintenant le sexe. Plusieurs gros plans montrent une fente humide et accueillante. Elle n’en croit pas ses yeux quand elle voit la femme s’introduire un doigt dans le vagin et un autre dans l’anus.


Gaëlle plane !

« Ce n’est pas possible ! » se répète-t-elle comme une rengaine.


Elle croit avoir tout vu quand soudain, un nouveau plan serré : l’inconnue vient de glisser sa main dans le tiroir de la table de nuit. La main ressort, emprisonnant un objet noir.

Plan large : la femme lèche ce que Gaëlle est bien obligée de reconnaître : un sexe factice de taille imposante.

Les images défilent sous ses yeux, le godemiché passant de la bouche au sexe de l’inconnue avant de s’enfoncer dans l’anus.


La limite du supportable vient d’être dépassée : Gaëlle éteint le téléviseur.

Elle a bien du mal à refermer le meuble. Ses jambes ne la portent plus. Elle tremble de tout son corps.


Gaëlle vient de se laisser tomber sur son lit, toute habillée.

Quel spectacle ! C’était tellement dégoûtant… mais… tellement… tellement… !

Elle ne cherche même pas à le nier. Les images reviennent dans sa tête, et cette fois-ci, elle ne les chasse pas ; elle s’en délecte !


Elle s’allonge sur le dos et fixe le plafond. La lumière la gêne.

Elle se relève pour l’éteindre et dans le noir de sa chambre, elle se débarrasse de ses vêtements. Imitant l’inconnue, elle s’allonge au creux de son lit.


Ses mains sont hésitantes. Les caresses d’Edmond, elle les a connues, mais les caresses de Gaëlle à Gaëlle, non. Jamais ses mains ne se sont attardées sur son corps comme l’a fait la femme de la vidéo. Gaëlle ferme les yeux et va pour entamer ce qui est pour elle, une initiation. Mais l’image de l’inconnue manque de relief.

Elle se relève, allume, prend en hâte son peignoir et retourne dans le bureau d’Edmond.


Elle remet la cassette au départ, éteint la lumière, ôte son peignoir et prend place dans le fauteuil. Tel un bon élève répétant les gestes de son maître, elle copie la femme de la vidéo.

Ses mains semblent découvrir ses seins (à son regret moins gros que ceux de l’inconnue).

Que c’est bon, mais que c’est bon ! Ses lèvres murmurent tout bas cette déclaration d’un plaisir qui ne va pas tarder à exploser.

Quand deux doigts débusquent son bouton et qu’un autre se met à branler le petit bourgeon de chair, c’est suffisant pour qu’éclate un orgasme d’une intensité qu’elle n’avait encore jamais atteinte.


La retombée du plaisir est douloureuse ; son corps, pas habitué à de telles pratiques, lui fait mal : son cœur cogne dans sa poitrine, sa respiration est difficile, sa vue, même sa vue se trouble. Elle est sur le point de perdre connaissance.


Finalement, elle récupère ; lentement, ses sens reprennent leur état initial.


Pendant tout ce temps, les cris de l’inconnue ne parvenaient plus à ses oreilles, et comme Gaëlle avait fermé les yeux, quand elle refait surface, c’est pour voir la troublante inconnue faire aller et venir le godemiché noir dans son anus.

Cette fois-ci, elle ne se dérobe pas. Elle lorgne avec avidité vers les fesses de la femme.

Que c’est merveilleusement obscène, ce trou que je vois quand elle se l’enlève ! Quelle salope tu fais, quand même !

Pour qui la connaît, l’emploi d’un tel vocable est un événement !


Les mains de Gaëlle ont repris le chemin de son sexe. Elle s’allonge davantage sur le fauteuil, relève ses jambes, mouille l’index de sa main droite dans sa chatte trempée et, lentement, en se traitant de sale petite vicieuse, de cochonne, elle pousse son doigt vers son petit trou, introduit une phalange, recule, pousse jusqu’à la seconde phalange, se retire à nouveau, avant de pénétrer entièrement.

Ahhhhhhhhhhhhh !

La jouissance est autre ! Cette fois, c’est plus par la pensée que par le geste qu’elle vient de jouir. Elle a osé faire quelque chose qui est tellement impensable chez une femme de sa moralité : se tripoter l’anus et s’en délecter !


Il est bien tard quand Gaëlle regagne sa chambre !

Elle est allée au bout de la cassette. Elle a vu cette femme se déchaîner sur tout ce qui lui tombait sous la main : godes, vibros, bougies et pour finir un concombre ! De telles choses, ça, elle ne l’aurait jamais cru possible ! Le corps épuisé par le plaisir, incapable de la moindre réaction, elle a assisté à la fin de cette avalanche de débauches.


Au réveil, elle se sent d’humeur joyeuse. De la nuit qu’elle vient de passer, elle garde un merveilleux souvenir !

Quels pieds, mes enfants ! se dit-elle, en se levant.

La glace de l’armoire lui renvoie son image et elle se rend compte qu’elle a dormi nue. Elle sourit, s’approche du miroir, observe avec malice des cernes marquées sous les yeux, puis se recule pour se voir entière. Elle se parle : Je ne t’aurais jamais cru capable d’une telle audace, petite cochonne !

Elle se tourne, de profil, de dos puis se remet face à la glace. Elle porte ses yeux sur ce buisson brun qui cache sa féminité. L’image du sexe rasé admiré la veille fait irruption et elle murmure : Pourquoi pas, après tout !

Ses yeux remontent maintenant sur ses seins. Elle les prend à pleines mains : Dommage qu’ils ne soient pas un peu plus gros !

Toute guillerette, elle prend sa douche, en profite pour soumettre son sexe à quelques caresses. Elle rit de voir son entrecuisse s’humidifier si rapidement et c’est sans la moindre gêne qu’elle suçote les doigts trempés de cyprine. Quelle métamorphose !


Après s’être habillée, elle s’approche de la cheminée, saisit la photo de son époux qui trône sur le rebord, dépose un tendre baiser sur la glace et murmure :

Edmond, je t’ai aimé, oui, vraiment aimé. Merci pour les années de bonheur que je te dois. Tu vois, même mort tu me gâtes encore : grâce à toi, je viens de découvrir un nouveau monde. Dommage que tu ne sois plus là pour me guider dans mes découvertes, car tu sais, j’ai bien l’intention de recommencer, et dès ce soir !

Elle repose le cadre :

Mais qu’est-ce que je connaissais du plaisir, en fait ? pense-t-elle tout haut.


Quand elle gagne la pharmacie, c’est une femme heureuse, comblée qui se présente à ses clients et la journée se passe avec délice.

À noter qu’à midi, quand elle regagne son appartement pour déjeuner, son cœur se met à battre plus fort quand elle passe devant la porte du bureau d’Edmond.

À ce soir ! murmure-t-elle.


Le soir venu, elle se hâte de dîner – un léger potage suivi d’un fruit et d’une tasse de café – avant de gagner sa chambre pour une douche rapide.


Toutes lumières éteintes, elle s’assoit enfin dans le fauteuil du plaisir (c’est le nom qu’elle vient de lui trouver).

Cette fois-ci, elle ne se précipite pas sur la première cassette venue. Elle prend le temps de regarder les piles et constate que les vidéos sont classées par rubriques : des étiquettes sont collées à divers endroits des étagères.

Femme seule, lesbiennes, partouzes, … Quelques vignettes la choquent : Homos, animaux, travestis. Elle ne s’attarde pas sur ces dernières.


Quelle nouvelle nuit elle passe ! Combien de fois jouit-elle ?

Tous ces membres prenant ces femmes dans toutes les positions, à deux, à trois, voire plus, ces giclées de foutre (un mot que désormais, elle aime s’entendre prononcer), toutes ces chattes et ces culs béants, son corps en voit plus qu’il ne peut en supporter et c’est une nouvelle fois, littéralement épuisée qu’elle retrouve son lit. Nul besoin de la bercer. Elle plonge aussitôt dans un sommeil profond.


Quand le réveil sonne, elle se redresse en sursaut. Elle est en sueur, l’entrecuisse trempée : cet engin de malheur vient d’interrompre son rêve, et quel rêve ! Une femme s’apprêtait à la sucer.

Mais où suis-je aller chercher pareille horreur ? Je deviens folle, ma parole ! Je crois que j’ai eu ce qu’il me fallait cette nuit ! Moi avec une femme ! Non, mais ça ne va pas !

Ce qui trouble encore davantage Gaëlle, c’est le fait que la femme qui s’approchait en rêve de son sexe n’était pas une actrice du film mais une personne qu’elle connaît bien : Madame Dumoulin, la femme du notaire.


Et pourquoi elle ?

Gaëlle n’en sait rien. À moins que ce ne soit l’idée de transformer une femme aussi distinguée, aussi dévote, aussi coincée en une gourgandine ! L’idée la faire sourire. Mais où va-t-on chercher des choses pareilles ?


Gaëlle décide de s’accorder quelques minutes avant de se lever.

Mais cette fois-ci, le sommeil ne revient pas. Elle a beau fermer les yeux, l’image de ces femmes enlacées aperçues dans le film, hier soir, ressurgissent, avec toutefois une différence : Mesdames Dumoulin et Mavine tiennent les rôles ! Madame Dumoulin la regarde d’un œil canaille.

Je deviens folle !, folle de sexe ! moi, madame Mavine, la Pharmacienne !

Gaëlle saute du lit et part sous la douche !



(à suivre)