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n° 01742Fiche technique31381 caractères31381
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29/01/01
corrigé 25/04/22
Résumé:  Fête familiale dans la maison des vacances. Les retrouvailles de deux cousines. Parfums charnels d'une nuit d'été. La peau douce et tiède d'Audrey, si près. Mon désir d'elle. Ma tentation...
Critères:  ff rousseurs cousins vacances amour volupté intermast cunnilingu uro
Auteur : Dominique276  (Dominique)
Le Goût d'Audrey

La famille au grand complet devait fêter, le dernier dimanche de juin, les 50 ans de mariage de mes grands-parents paternels, qui sont aussi ceux d’Audrey. Ils ont un amour de maison en vieilles pierres, avec des volets bleus, en bordure de la rivière de Crac’h, derrière La Trinité. C’est une ria aux eaux vertes et abritées, où remonte tranquillement la mer, bordée d’anciens parcs à huîtres et de petites maisons blanches de pêcheurs. Des voiliers et des plates en bois y sont mouillés et se balancent doucement sur les corps-morts. La lumière y est souvent d’une douceur extraordinaire, en soirée surtout. La maison est à une dizaine de mètres de la rivière, à laquelle on accède par une cale de pierres moussues, au bout du jardin. Il y a une treille, une gigantesque glycine toute tordue aux grappes bleu pâle odorantes, des hortensias désordonnés et de vieux rosiers aux parfums délicats.


C’est la maison magique, chère à mon cœur, de mes vacances d’enfant. Certaines se passèrent ici, avec Audrey. Ses parents revenaient en France l’été, une année sur deux. Ils voyageaient de-ci, de-là, mais ne repartaient jamais sans passer au moins quelques jours à Ty Koz. Je n’avais pas revu Audrey depuis l’été 1993 et nos 14 ans. Diverses circonstances, des évènements familiaux, avaient fait que six années s’étaient écoulées sans se revoir.


Elle était arrivée avec ses parents d’Italie, le samedi matin. Ils devaient repartir le lundi. J’étais là depuis deux jours. C’était le début des vacances. Mamie Line m’avait prévenue que, faute de place, Audrey et moi dormirions dans la même chambre.



Nous nous sommes retrouvées toutes les deux avec beaucoup de plaisir et une immense joie. Les petites cousines, amies d’enfance, les adolescentes dégingandées, à la poitrine menue, étaient devenues deux femmes, et au risque de passer pour immodeste, deux chouettes nanas. Elle était tout bonnement splendide, ma cousine, avec son corps aux formes harmonieuses, ses cheveux châtain clair qu’elle avait laissés pousser, ses yeux verts, sa peau diaphane parsemée de mignonnes taches de rousseur, marques de son ascendance irlandaise par son père.


Audrey a une beauté radieuse, comment dire, une flamboyance tranquille, un charme naturel, que je n’aurai jamais, même si, sans fausse modestie, je suis moi aussi plutôt bien faite. Moi, je suis la Bretonne typique, pas très grande (en fait, pas aussi grande que je l’aurais souhaité), aux cheveux noirs, les yeux noirs. Nous sommes physiquement bien différentes toutes les deux. J’aimerais posséder son aisance, me sentir aussi bien dans ma peau qu’elle dans la sienne. Pour autant, je ne l’envie pas. Pas plus que je ne ressens à son égard la moindre jalousie.


S’il y avait eu moins de monde à cette fête de famille, sans ce lit à partager, rien ne serait jamais arrivé…


… Le soir était venu. La nuit était tombée. La lune était pleine, énorme, brillante. Il n’y avait pas le moindre souffle de vent. L’air était empli de parfums évanescents d’iode et de fleurs. Était arrivée l’heure, où tous étaient montés se coucher. Nous avons pris, elle et moi, à tour de rôle, une douche rapide, pour nous rafraîchir.


Audrey était passée la première dans la salle de bain. Et à mon retour dans la chambre, je vis qu’elle était déjà couchée. Je me suis déshabillée, et je me suis allongée auprès d’elle, sur le lit dont nous avions retiré la couette inutile. Le vieux volet fermait mal et laissait largement entrer une pâle clarté laiteuse.


Après avoir murmuré un :



Audrey s’était détournée vers le mur. Elle portait, comme moi, un pyjama qui laissait apercevoir, entre son haut et son bas, un bout de peau légèrement bronzée, couleur miel.


Je reste encore aujourd’hui stupéfaite, abasourdie que ce brin d’épiderme si innocent, à la charge érotique bien légère, ait pu provoquer en moi aussi soudainement, aussi brutalement, un désir charnel, fort, subit, violent. Comme un coup de foudre sensuel, que brusquement plus rien d’autre n’ait compté que mon envie de son corps… que cette obsession de le sentir, de le palper, de le caresser, de l’effleurer, de le posséder… et ce désir brûlant de ses lèvres sur les miennes, de ses doigts sur ma peau.


Plus de raison, plus de morale, de bonne éducation, de bienséance, de pruderie, de honte ou de sentiment. Il n’y avait que cette envie irrésistible, suffocante, ce besoin impérieux d’elle, comme une évidence incontournable. C’est totalement incompréhensible, vous ne trouvez pas ? Incroyable. Inimaginable. Comment peut-on, comme ça, soudainement, comme un éclair dans un ciel sans nuage ? Comment peut-on, quand on est, comme je le suis, une jeune femme sage, hétérosexuelle, éprouver quelque chose d’aussi insensé qu’un désir fou pour sa cousine, et si brusquement, comme par enchantement, comme par magie ?


Et la magie, je n’y crois pas. Mais alors pas du tout. Vous pensez bien si, après, j’ai médité longuement, pour tenter de trouver une explication. Car, si j’en étais arrivée là, ce n’était pas par l’opération du Saint-Esprit (curieusement placé en l’occurrence)… Il devait y avoir eu nécessairement, qu’ils soient conscients ou inconscients, des prémisses me conduisant à adopter un jour cette attitude envers Audrey.


J’ai recherché, dans les images anciennes de nos vacances communes, des signes annonciateurs du désir d’elle, des germes de nos ébats à venir. Nous aimions jouer ensemble… Elle, toujours plus délurée que moi qui participais avec crainte et excitation à ses facéties. En réalité, nous étions deux cousines très complices, mais sans jamais rien d’équivoque entre nous. Je n’ai retrouvé, dans mes souvenirs de ces années, aucune trace, même infime, fugitive, de troubles, d’émois, ou même d’un contact physique sensuel.


Rien, absolument rien. Nous n’avions jamais dormi dans le même lit, la maison étant alors suffisamment vaste pour abriter toute la tribu, moins nombreuse à l’époque, il est vrai. Nous n’avions jamais pris de bain ensemble, dans l’antique baignoire aux glougloutants borborygmes. Je n’ai aucun souvenir que nous n’ayons jamais eu l’occasion, passée la toute petite enfance, de nous voir nues, de jouer au docteur ou à l’infirmière. Pas de touche pipi, pas de comparaison de nos timides fentes ou de nos poitrines naissantes. Bien sûr, à l’adolescence, nous avions échangé des confidences (elle, surtout ! Moi, j’avais si peu à raconter), et nous ne parlions que des garçons. À 14 ans, elle m’avait décrit son flirt avec le fils du boulanger. Le même avec lequel, l’été suivant, je devais connaître mon premier vrai baiser et les premières caresses un peu osées. Non, décidément rien, pas le moindre frémissement de désir saphique dans tous ces souvenirs.


J’ai alors cherché plus près. J’ai cherché, si dans les heures précédentes, il avait pu y avoir un facteur déclenchant, pour expliquer mon comportement, mon désir soudain. Elle et ses parents étaient arrivés en fin de matinée. Nous avions beaucoup papoté ensemble, comme peuvent le faire deux cousines proches se retrouvant après une longue absence. L’après-midi, comme nous aimions à le faire enfants, Audrey a voulu descendre la rivière à l’aviron, jusqu’à La Trinité, avec le canot en bois du papy.


Nous avons mis nos maillots de bain et largué les amarres, passant respectivement l’une à la barre, l’autre aux avirons. Elle avait toujours le même grain de beauté posé au creux de l’épaule, comme un papillon gracile. Elle avait aussi conservé ce geste de passer la main dans ses cheveux. C’était agréable de la regarder ramer, un flamboyant coquelicot planté dans sa chevelure claire, de voir ses muscles se tendre, son ventre plat et lisse, sa belle et ample poitrine se gonfler, et les gouttes de sueur perler sur son front, à la naissance de ses seins, sans qu’il y ait, consciemment en tout cas, le moindre trouble, le moindre désir de ma part.


Des quelques bateaux croisés, nous étaient venues des remarques gentilles, des regards admiratifs, quelques propos égrillards et des propositions gaillardes qui nous avaient fait rire aux éclats. Qu’il était agréable de se sentir jeunes et jolies, bien dans nos corps, désirables dans le regard des autres. D’avoir vingt ans, d’être en vacances, au soleil, de mordre à pleines dents dans la vie.


Au retour, nous nous sommes longuement baignées dans l’eau verte, presque tiède. Plongeant du bord du bateau, nous éclaboussant en criant. Comme nous avions coutume de le faire étant petites, nous nous sommes allongées sur la cale, pour nous sécher, nos corps inertes, complètement détendus, abandonnés aux rayons du soleil. Les yeux clos, mes pensées orangées dérivaient mollement en un tourbillon d’images floues. Je m’imaginai, offerte, frissonnante, au monstre étrange et dégoulinant, sorti des flots. Il posait ses ventouses humides comme des baisers gluants partout sur mon corps. Ses tentacules visqueux et frétillants s’insinuaient dans tous mes orifices… Brr… Étranges, sensations, plaisir et répulsion mêlés…


Les bruits du voisinage s’estompaient en une vague rumeur indistincte. De temps à autre, le cri strident d’une mouette et, paupières à peine entr’ouvertes, la vision fugitive d’une flèche blanche striant le bleu limpide du ciel immobile. Sous mon corps, sous mes fesses, les pierres tièdes de la cale. J’étais envahie d’un fantastique sentiment de bien-être, de plénitude. Moi qui, par pudeur, ne le fais jamais, sauf quand je suis absolument seule, j’eus soudain très envie d’enlever mon soutien-gorge. Mais je ne le fis pas. Audrey non plus.


Puis le soir est arrivé. Nous avons tous dîné joyeusement sous la treille : huîtres, langoustines et muscadet.


Vous le voyez bien, rien d’extraordinaire ni de bouleversant. Pas de sensualité torride ni d’érotisme effréné. Rien que les impressions colorées d’une belle journée d’été. Pas de cause évidente, identifiable, à mes audaces nocturnes. Sans avoir de meilleures explications, j’imagine qu’elles furent le produit d’un patchwork de sensations conscientes et inconscientes, d’émotions proches ou lointaines nées de lectures, de films, d’images, de couleurs, de parfums. Il devait simplement être écrit quelque part, pleine lune ou pas, que j’éprouverai un jour du désir pour une autre femme. Que cette femme serait Audrey et que ce jour particulier serait celui-là !


Je me suis donc trouvée brutalement, sans préméditation, littéralement submergée par l’évidence et la force de mon impulsion, de mon désir d’elle, allongée à mes côtés. Seules les timides ont de ces audaces insensées, que rien ne peut arrêter. Je n’ai pas réfléchi une seconde. Mon cœur s’est mis à battre plus fort, très fort, ma bouche à se dessécher. Je sentis une pointe naître lentement au creux de mon ventre et, me tournant vers son dos, me penchant à son oreille, je lui murmurai d’une voix qui résonna bizarrement :



Un petit temps d’arrêt puis :



Et je déposai rapidement sur son cou, comme une petite voleuse, un léger bisou furtif.



Je sentis un brusque afflux de sang au visage. J’aurais tellement voulu me trouver à mille lieues de ce lit, à cent pieds sous terre. Je me suis entendue redire, d’une drôle de voix, tout étranglée :



Et tout de suite, ce sentiment de panique. Un silence oppressant. Une angoisse mortelle, glacée. Elle allait se moquer de moi, me traiter de vicieuse, de cochonne, de salope, de gouine, de brouteuse, de je ne sais quelles horreurs pires encore, et puis le clamer à tout vent, ameuter la maisonnée, partir, claquer la porte… !


Quelle frousse, quelle honte, quelle terreur ! J’étais terrifiée, liquéfiée, muette. Si elle s’était à ce moment-là retournée vers moi, en plongeant ses yeux dans les miens, je crois que j’aurais accompli, avant qu’elle n’ouvre la bouche, une retraite piteuse, confuse, embrouillée :



Mais elle est restée, dos tourné, et m’a dit :



Je restai stupéfaite de sa question, ne sachant quoi dire. Je ne sus que bredouiller d’une voix mourante, dans un grand soupir :



Puis il y eut un silence, qui me parut sans fin. J’étais à la torture. Je me traitais de nulle, de foutue idiote, de vraie conne.


Et puis, le miracle, la voix d’Audrey, un peu émue :



Je ne sais si, dans ma vie, je n’entendrais jamais une phrase plus érotique, plus sensuelle, plus bouleversante que celle-là… et si je connaîtrais une délivrance, un sentiment de soulagement plus intense que celui ressenti à cet instant quasi magique.


Soudainement, il n’y eut plus ni angoisse, ni honte, ni enfer, ni péché. Mais un paradis nouveau qui s’ouvrait, un chemin fleuri vers l’inconnu, le franchissement du tabou, la découverte à venir de plaisirs interdits, la satisfaction quasi animale de l’envie de son corps à elle, de ma faim, de caresses, de ses caresses à elle, dans la nuit étoilée. Je me suis sentie fondre, comme roulée par des déferlantes d’émotions indicibles, de reconnaissance éperdue de n’avoir pas été rejetée, méprisée, souillée de sarcasmes.


J’étais là… C’était bien moi, qui passais ma main hésitante dans ses cheveux encore humides, moi qui déposais mille petits baisers tendres et mouillés sur son cou, reniflant sa peau, respirant son odeur, comme une petite chatte. Je me sentais toute chose, à la fois alanguie et tendue. Mes doigts glissaient sur son flanc, sur l’intérieur velouté de sa cuisse et je la percevais, elle aussi, toute frémissante sous son pyjama. Je lui caressai alors le bras, ma main tremblante glissa sur le tissu jusqu’à son sein que je recouvris de ma paume, épousant sa rondeur parfaite, l’écrasant légèrement, sentant sa chaleur, sa pointe durcir et se dresser sous l’étoffe.


J’avais l’impression que mon cœur allait éclater. J’étais tellement émue, m’émerveillant de l’audace tranquille de mes gestes, de sa réceptivité à mes caresses, de l’effet que celles-ci produisaient sur elle. Sur moi aussi, ô combien ! Elle se retourna alors, toute rosissante, et nos regards se croisèrent, tendres et surpris, emplis du même étonnement, du même trouble délicieux.


Nos yeux se fermèrent quand du même mouvement, dans les bras l’une de l’autre, nos lèvres se joignirent, nos bouches s’entrouvrirent, nos langues se mêlèrent dans le plus suave, le plus délicieux, le plus excitant, le plus fondant, le plus miraculeux, le plus troublant des baisers. Comment décrire ce que j’ai pu alors ressentir d’exquis, d’ineffable douceur, de fondante tendresse. Tandis que nous continuions de nous embrasser longuement, profondément, Audrey, à son tour, entreprit de me caresser. De parcourir de ses doigts légers mes cuisses, mon ventre, ma poitrine.


Je vibrais sous ses caresses, avec une intensité jusqu’alors inconnue. J’étais toute sensible, toute palpitante, concentrée pour ne laisser échapper aucune parcelle du plaisir que je ressentais, augmenté de celui que je lui donnais. Pour pouvoir vivre intensément chaque seconde, m’enivrer de chaque goutte de notre ivresse.


J’avais commencé à lui caresser les tétons sous son caraco, à en pincer délicatement le bout dressé, à le presser entre le pouce et l’index enduits de ma salive. Elle avait rapidement passé sa main sur mon entrejambe et laissé échapper un petit gémissement, en constatant, à travers l’étoffe déjà humide, mon émoi et l’effet flagrant de ses caresses. Puis elle aussi avait à même la peau effleuré ma poitrine de ses doigts fins et agiles.


Nous avons enlevé, en même temps, notre haut de pyjama, libérant nos seins, les révélant au regard curieux de l’autre. La peau très blanche des siens, sous laquelle couraient de fines veines bleues, contrastait avec son hâle léger et ses pointes toutes roses. Elle avait des seins superbes, vraiment mignons, un peu plus gros que les miens, en forme de poire prononcée avec une aréole très large, bien plus que la mienne, et des bouts très longs. Ça leur donnait une originalité, un charme tout particulier, tellement attendrissant.


Je me penchai vers elle, ma poitrine effleurant, en un mou balancement, son ventre tiède, s’y appuyant doucement. Je mignotai ses seins tout doux, tout laiteux, de mille petits poutounes mouillés, prenant leurs pointes entre mes lèvres, dans ma bouche, en jouant avec ma langue et m’enivrant de leur saveur en les mordillant, les suçant. Elle fit de même avec moi. C’était si bon, de ressentir cette fièvre, ces sensations. Ses lèvres se refermer, presser mes bouts si sensibles. La vague délicieuse montait et je me sentais, de plus en plus excitée, m’ouvrir et m’épanouir, fondre toute entière au miel de sa douceur. Chaque fibre de mon corps vibrait, violon aux cordes tendues sous l’archet de ses caresses, glissantes et virevoltantes.


Tout au long de notre étreinte, cependant, m’accompagna l’impression bizarre d’un troublant dédoublement. D’avoir une Blandine entièrement à son action sensuelle, à sa gestuelle érotique, à la perception aiguisée de son plaisir. Mais en même temps d’avoir, à côté d’elle, une autre Blandine, assise au bord du lit, la regardant sévèrement et commentant la scène :



Eh bien oui, oui, oui ! Et alors ! Je fais l’amour avec une femme, et cela ne m’était jamais arrivé. Oui, c’est fou ! Et oui, c’est jouissif. Pas bien peut-être, mais comme je m’en fiche, comme je m’en contre fiche ! Et comme c’est bon de ressentir ce trouble, cette émotion, ce plaisir tout aigu et rond à la fois. Ô, si tu savais !


C’est Audrey la première qui, tout en me suçotant le bout des seins, passa sa main sur mon ventre puis sous mon pantalon. Elle fit glisser ses doigts entre les boucles noires de ma toison épaisse, les plaqua sur ma vulve tout humide. Je découvris en même temps qu’elle, combien j’étais troublée, fondante sous ses caresses de satin, sous la légèreté de ses doigts de soie, sous ses lèvres fruitées. Jamais mon sexe ne m’avait semblé aussi ému, aussi mouillé. Elle porta son doigt baigné de ma sève sur ses propres lèvres, le suça en me regardant de ses grands yeux clairs, puis fit de même dans son con et me fit goûter son jus, son odeur la plus intime, à la forte et enivrante saveur.


Tous mes sens étaient exacerbés et je sentais monter, s’accroître, gonfler le levain du plaisir et de la jouissance. Elle fit glisser mon pantalon et je fis comme elle. Nous nous retrouvâmes toutes deux complètement nues, totalement abandonnées, offertes l’une à l’autre en notre état de natureté. À mon tour, mes doigts explorateurs fourragèrent sa lumineuse toison claire, moins touffue que la mienne, s’attardèrent sur l’exquis renflement de son mont de Vénus et connurent la sensation nouvelle du contact lustré avec un sexe de femme qui n’était pas le mien. Un long frisson électrique me parcourut tout le corps. Nos caresses se reproduisaient à l’identique, les miennes se calquant sur les siennes.


Nos doigts butineurs allaient et venaient dans nos fentes respectives, descendant jusqu’au périnée si sensible, au seuil de l’anus, explorant la suave cavité du vagin, s’écartant, se refermant, puis caressant, agaçant, titillant le clitoris, doucement d’abord, puis de plus en plus vite. Notre excitation mutuelle grandissait de l’alchimie enivrante de nos parfums les plus intimes, du rouge colorant nos pommettes, nos poitrines et nos ventres, tendres stigmates de l’intensité du plaisir partagé.


J’étais tout imprégnée d’elle, de son odeur, du goût de sa peau. Emplie du désir qu’elle me donnait et du bonheur du plaisir que je lui procurai. Nos halètements rythmés, nos gémissements étouffés se mêlaient dans la nuit ambrée, chacune baignant dans la lumière de l’éclatante beauté de la jouissance de l’autre.


La vague immense, énorme, montait, montait pour culminer et s’abattre en une succession de spasmes déferlants, en écho d’explosions d’inouïes sensations, en râles étouffés d’agonisantes, nous laissant échevelées, pantelantes, trempées de sueur, cuisses luisantes, joues en feu, mèches collées, toutes mélangées l’une à l’autre dans un désordre de bras, de jambes, bercées d’un tendre decrescendo de petits gémissements, de soupirs béats.


Cela avait été si fort, si intense… J’étais morte, épuisée, tout alanguie. Emplie encore de délicieuses vibrations, s’évanouissant progressivement. Il n’y avait plus dans la nuit que nos deux souffles oppressés, pas encore apaisés. Nous nous regardâmes, étonnées, souriantes. Elle passa sa main dans mes cheveux en désordre, posa sa tête sur mon ventre, lui servant de mol oreiller. Je lui caressai à mon tour doucement les cheveux.



Elle commença alors à me lécher le nombril, puis le ventre, à petits coups de langue rapides. Elle atteignit ensuite ma toison, y déposant des baisers, y frottant sa bouche, l’humectant de sa salive. « Oh, elle va le faire », me suis-je dit, « oh oui, elle va me le faire ». Comme le ressac, à nouveau en moi revenait, se réincarnait le désir, fondant, âpre.


La pointe rose de sa langue glissa tout au long de ma fente, écartant mes lèvres, déclenchant un tremblement irrépressible, nerveux, de mes cuisses que sa main avait légèrement entr’ouvertes. Yeux clos, bouleversée, savourant intensément chaque parcelle de plaisir renaissant, j’étais la toile blanche où sa langue pinceau déposait les touches pastel de mes tendres émois. Elle se redressa, m’embrassa à pleine bouche, m’emplissant des saveurs de mes sucs intimes mêlés à sa salive.


Puis, elle se mit accroupie en bas du lit, attirant mon bassin tout au bord, mes pieds posés sur le sol. Elle me fit écarter en grand les cuisses, sexe béant, largement ouvert, totalement offert. Prenant mon pied gauche dans ses mains, à ma grande surprise elle me caressa les orteils, les massant, les étirant, faisant naître ainsi une myriade de suaves sensations nerveuses qui me parcouraient tout le corps sous forme de petites décharges délicieuses. S’agenouillant, elle porta mon pied vers sa bouche, me soulevant ainsi la jambe et exposant encore plus, s’il était possible, mon intimité à son regard. Je ne m’étais jamais encore sentie aussi nue qu’à ce moment-là.


C’est alors qu’elle m’a demandé de me caresser.



Après une brève hésitation, je fis glisser mes doigts vers ma touffe, puis vers mon sexe fleur tout humide pour qu’ils en écartent les lèvres et qu’ils s’y enfoncent en un va-et-vient de plus en plus rapide dans mon vagin. Je ressentis une chaleur nouvelle, une excitation fiévreuse à me caresser ainsi devant elle, à m’exhiber avec une telle impudeur, à faire ce que j’avais toujours fait toute seule, dans le secret de mon lit douillet ou l’écrin liquide d’un bain tiède. Elle avait pris mes orteils dans sa bouche, y exerçant la pression de ses lèvres, les léchant, les suçant. C’était inattendu et tellement délicieux. Puis ses lèvres glissèrent le long de ma jambe, le long de ma cuisse luisante pour se poser sur mon sexe rosé d’où elle avait doucement écarté ma main.


De sa bouche, de sa langue, de lèchements en frottements, de frottements en pressions, de pressions en succions sur ma vulve inondée, mon clitoris en feu, dans un maelström de caresses, mes deux mains enfouies dans son abondante chevelure, cramponnées à sa tête qu’elle appuyait de plus en plus fortement, qu’elle bougeait de plus en plus vite, au rythme des caresses haletantes de sa bouche sur mon sexe, du balancement de mes hanches, elle me rendit véritablement, complètement folle de plaisir. D’un plaisir d’une intensité inégalée qui atteignit son paroxysme quand, en passant ses mains sous mes fesses, me soulevant légèrement, son doigt baigné de ma sève s’enfonça soudainement dans mon petit trou au plus secret, au plus intime, au plus profond, comme on ne me l’avait jamais fait, et qu’il s’agita en moi, remua, m’ébranla.


Je perdis alors tout contrôle de moi-même, toute à la brutalité et à l’animalité de mon plaisir débordant. Jusqu’à laisser involontairement échapper, à ma honte, quelques gouttes de pipi qui coulèrent le long de mes cuisses et qu’elle lécha. Je me suis mordu les lèvres jusqu’au sang pour ne pas hurler mon bonheur dévastateur et conquérant, quand l’orgasme m’a secouée, emportée, balayée, anéantie, planante dans un kaléidoscope de sensations indicibles, un tourbillon de fragrances délicieusement obscènes.


Faut-il vraiment que je vous raconte tout cela ? Que je vous avoue n’avoir encore jamais joui aussi fort. Pris un tel pied. Au propre et au figuré… !!!


… Audrey me manque. Je sais que là-bas où elle vit, aux États-Unis, elle a aujourd’hui une liaison avec un de ses professeurs d’université… Un homme marié…


Pourquoi faut-il que la mer bergère, toujours, me rappelle son parfum salé. Le bleu du ciel, ses yeux clairs. Les blés dorés frissonnants sous la brise, ses cheveux en liberté. Le lait du matin dans mon verre, sa peau diaphane et ses seins tièdes. Romantisme de midinette, images banales, je vous l’accorde. Mais ce sont les miennes.


Audrey, ou le bel été. Souvent, je m’endors dans la tiédeur du souvenir de cette nuit délicieuse, là-bas, près de la rivière aux eaux vertes. Basculant dans le sommeil, ma main s’entrouvre, laissant s’échapper le coquelicot fragile aux pétales écarlates qui s’envole, papillon léger, vers l’océan aux eaux violettes.


Dieu sait (et me pardonne… !) que j’aspire à une relation intense avec un homme. Mais comme l’avait confiée sa monitrice à Audrey, qui elle-même me l’a répétée, je ne sais plus quel sage hindou a enseigné qu’en matière de plaisirs érotiques, il fallait alterner dans l’année une saison pour les garçons, une saison pour les filles. Sage précepte, n’est-il pas ? Ne vous avais-je pas dit que j’étais une jeune fille bien sage… ?