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Temps de lecture estimé : 20 mn
15/02/01
Résumé:  Deux chercheurs découvrent une substance aux effets très spécifiques et se découvrent.
Critères:  #sciencefiction fh collègues collection noculotte fellation pénétratio uro
Auteur : David 2  (Fada de rollers et d'histoires érotiques)

Série : Heat

Chapitre 02 / 02
Heat (deuxième partie)



VIII.


Gaby était assise quand je suis retourné dans le hall, elle tenait sa tête dans ses mains et grognait. Je la laissai là et allai chercher un seau et un balai-éponge. La flaque devait être de l’urine, celle de Gaby. Il m’aurait été impossible de la faire, et même dans ces circonstances, nous n’aurions pas pu produire assez de fluides sexuels pour faire une telle flaque. J’avais un vague souvenir de Gaby, à quatre pattes, laissant couler un jet contre le mur, pendant l’un des rares moments où je n’étais pas en elle. Mon Dieu.


Une fois le seau rempli, je retournai dans le hall. Gaby était debout, un peu chancelante, les jambes trop écartées, s’examinant, abasourdie. Je réalisai que tous deux avions des éraflures et des bleus ; Gaby semblait évaluer les dommages. Elle était couverte de sueur, la sienne et la mienne, de sperme et d’urine. Tout comme je l’étais.


Elle me regardai alors que j’approchai. Je ne parvenais pas à comprendre l’expression de son visage. Peut-être ressentait-elle des émotions qu’aucun humain n’a jamais senties ou nommées auparavant. Je ne savais pas quoi dire. Je posai le seau, pris délicatement sa joue dans ma main et l’embrassai. Elle jeta ses bras autour de mon cou et me rendit le baiser.


" A présent nous savons, " dit-elle.


" A présent nous savons, " répondis-je.


C’étaient, je venais de le réaliser, les premiers mots cohérents que nous ayons prononcés depuis notre arrivée dans le bungalow.


IX.


Gaby se dirigeait vers la salle de bain pour se laver pendant que j’allais nettoyer le sol avec le balai-éponge. À chaque fois que je déplaçais l’éponge, l’indescriptible parfum de son odeur me parvenait et à chaque fois j’avais une nouvelle bouffée d’excitation. Je vidai le seau dans l’évier de la cuisine et je sortis le spray désodorisant. Je traversai le hall avec les plus grandes précautions. Mon érection persistait. J’avais un étrange sentiment de soulagement, mélangé d’une tristesse ancienne, presque primaire.


Je retournai dans la cuisine pour improviser un repas. J’étais affamé et je venais juste de le réaliser. Nous avions du brûler une semaine de calories en une seule nuit. J’empilai dans une assiette tout ce que pouvais trouver dans le frigo et j’allai chercher Gaby.


Elle était toujours dans la salle de bain. Apparemment, elle avait bu un peu d’eau et s’était lavée. Elle avait retiré les restes de sa petite culotte et son soutien-gorge, ce qui faisait que je la voyais entièrement nue. J’aimais ça. Elle était svelte et avait une silhouette harmonieuse, ses petits seins étaient parfaits, ses tétons bruns légèrement relevés, adorables. Ses cheveux avaient gagné la rébellion contre la queue de cheval. Alors que je la regardais, elle leva les bras, étira son élastique et rassembla ses cheveux pour le mettre. C’était une scène insignifiante, mais mon cœur s’emballait de la voir.


Je lui proposai la nourriture, elle me jeta un tendre regard tandis qu’elle attrapait du raisin. Je laissai l’assiette et allai dans la chambre à coucher, songeant qu’elle aimerait sans doute une robe de chambre. Une fois rendu, je réalisai que sa jupe était toujours dehors sous le porche. J’enfilai la robe de chambre et récupérai la jupe. Maintenant, pensai-je, nous allons juste aller sous la douche et reprendre tranquillement nos esprits.


Quand je revins, Gaby était toujours dans la baignoire. Alors que j’approchais, je ne parvenais pas à voir ce qu’elle était en train de faire. L’assiette de nourriture était toujours là, quasiment intacte. Gaby tenait quelque chose dans sa main gauche et regardait le bout du doigt de sa main droite. Il y avait quelque chose sur le sol…


C’était mon pull. Elle l’avait sorti du panier de linge sale. Sa main gauche tenait une petite fiole de verre, décapuchonnée. Le bout de son doigt était parsemé d’une demi-douzaine de cristaux pourpres.


" Mon Dieu, Gaby, non " criai-je. " Je t’en prie, non. "


Elle me regardait avec cette expression ancestrale et innommable, puis elle baissa sa main et enfonça son index droit profondément dans son sexe.


X.


Le dosage plus fort semblait avoir un effet paradoxal. Ou alors peut-être étions-nous trop fatigués de notre premier round. En tout cas, nous eûmes cette fois l’impression de bien mieux garder le contrôle. Nous ne nous sommes pas limités à un tringlage en levrette par terre dans le hall. À la place, nous avons utilisé le lit, le canapé, le plan de travail de la cuisine, la douche, la chaise longue et oui, le sol encore une fois. Et je me rappelle très nettement de ces dix heures. Gaby était étonnante. Elle était insatiable, ce qui n’était certainement qu’un effet de la drogue. Mais elle était également joueuse, créative et expérimentatrice. Je ne peux pas dire que nous ayons découvert des techniques entièrement nouvelles, mais nous en avons pratiqué bien plus que je n’en avais jamais essayé.


Nous avons même réussi à faire quelques pauses pour satisfaire d’autres besoins. Je découvris que tant que je restais à quelques distances de Gaby, je parvenais à perdre mon érection et à soulager ma vessie. Nous avons même mangé un petit peu, quelque chose qui ne prenne pas de temps à préparer.


Gaby passa au moins une heure à embrasser, lécher et sucer ma pauvre bite toute flétrie, me donnant une série d’orgasmes. Il y a bien longtemps que je ne produisais plus de sperme, mais l’intensité de chaque secousse me semblait encore plus forte à cause de cela. Comment Gaby me faisait-elle cela, en ignorant les demandes insistantes de son propre corps de se faire pénétrer, je ne sais pas. Je peux simplement dire que j’étais littéralement incapable de retourner la faveur. Aussitôt que mon nez approchait de son minou, je restais complètement interdit, puis dans les secondes qui suivaient, il fallait simplement que j’arrête, que je me tourne et que j’entre en elle. Elle ne se plaignait pas de ce manque de tendresse de ma part. Au lieu de cela, elle appuyait simplement ses hanches pour que son clitoris frotte également, afin qu’elle me rejoigne dans la jouissance, encore et encore.


Bien avant que la drogue ait terminé d’agir, j’étais totalement épuisé. Je m’allongeai sur le lit pour quelques instants, incapable de trouver l’énergie de me lever, ou même de lever un bras. Cependant, mon érection ne faiblissait pas. Gaby s’installa sur moi à califourchon et me chevaucha jusqu’à un nouvel orgasme passionné. Je ne vins pas pendant cet épisode. Je n’en avais plus la force. Après coup, Gaby roula à côté de moi, pris ma main et la plaça entre ses deux jambes, puis elle serra ses doigts autour de ma perche. Toujours en érection. Ma bite était comme si elle appartenait à quelqu’un d’autre. Nous restâmes allongés ainsi pendant une heure.


Cette heure pris fin, alors que la journée entrait doucement dans la soirée - C’était le début de notre deuxième nuit ensemble - mon érection s’éteignit. Gaby commença un tendre massage qui ne fit aucun effet, la pauvre petite chose était pratiquement engourdie. Mais elle trouva la solution. Elle me lâcha et glissa sa main entre ses jambes, serrant mes doigts, puis les enfonça profondément dans sa chaude humidité. Elle retira sa main et fit courir ses doigts le long de mon ventre puis de mon torse. Puis elle toucha mes lèvres de ses doigts glissants de son humidité et frotta son miel sous mon nez et sur mon menton.


Cela prit un peu de temps, mais mon érection revint, à ma grande stupéfaction. Le repos m’avait fait du bien. Je me retournai, pris Gaby par la taille et l’amenai à se mettre sur le dos. Je roulai pour passer sur elle ; baissant les mains j’attrapai ses genoux, les levai et les écartai. Elle me donna un sourire radieux et glissa ses hanches doucement vers moi. J’acceptai l’invitation. Elle me guida à l’intérieur de ses doigts prestes. Ses soupirs devinrent des gémissements et des petits cris au fur et à mesure que j’accélérais le rythme. À présent, j’étais capable de contrôler un peu mon propre rythme, jouant avec elle en m’arrêtant, la faisant grogner de plaisir en me retirant et en frottant mon gland contre son clitoris et l’intérieur de ses cuisses avant de retourner dedans. L’orgasme, lorsqu’il vint finalement, fut riche et satisfaisant pour tous les deux.


Il y en eut d’autres encore, mais pas beaucoup, avant que nous tombions finalement de sommeil. Il était l’aube lorsque je me suis réveillé, j’écoutais les insectes de la fin de la nuit se taire et les premiers oiseaux commencer leurs chants. Je me levai et allai pisser un bol. La fiole était là où nous l’avions laissée le matin précédent. Je la regardais un long moment. Je la tins au-dessus de la cuvette des toilettes pendant une longue minute. Puis je la refermai et l’amenai dehors à l’arrière du bungalow, dans la véranda, où je savais que Gaby ne la trouverait pas. Je retournai au lit.


XI.


Gaby était belle et son parfum était encore plus doux. Elle se blottit contre moi dans un câlin alors que je me rallongeais à côté d’elle. Je restais couché là, tentant de comprendre ce qui nous était arrivé.


Cette drogue était un aphrodisiaque humain, aucun doute là-dessus. Et elle semblait prouver que les hommes, ou leurs lointains ancêtres, avaient vraiment un cycle d’œstrus, qui était toujours latent et qu’il était possible de réveiller. Peut-être que c’est ce qu’est l’excitation sexuelle humaine : un écho de ces anciennes bouffées d’excitation, modifiées et bien diminuées sauf quand nous nous autorisons à les écouter.


Avec cette drogue, impossible d’éviter cette envie. Dès le début, Gaby avait montré tous les signes d’une forte excitation sexuelle, rougissement de la peau, pulsations cardiaques rapides, respiration accélérée, érections des tétons et du clitoris, lubrification vaginale. Un peu plus tard, elle avait montré un comportement de posture, que les humains ne sont pas sensés avoir. Je me souvenais des images de Gaby dans le hall, à quatre pattes, montrant une chatte ouverte et humide à tous les mâles passant dans les environs.


OK, Gaby était en chaleur, peut-être même était-elle la première femme à l’être.


Je me souvenais soudain des hommes au Micky’s. Ils savaient. Ils l’avaient … sentie. Et moi aussi. À chaque fois que le vent me ramenait son odeur, j’ai réagi avec une envie presque irrésistible.


Mais je n’avais pas pris de drogue. Les hommes du bar non plus.


Gaby avait produit des phéromones ! Et tous les mâles à proximité avaient été affectés.


Je tendis le bras vers elle et blottis ma main dans le creux de sa taille. Elle murmura dans son sommeil, se blottissant plus près encore.


Une phéromone humaine serait un don du ciel pour les hommes frappés d’impuissance. Cela pourrait être un cauchemar si cela devenait disponible pour le grand public. Je me rappelais la sensation de pomper malgré moi dans la culotte me bloquant l’accès au minou de Gaby. Je n’aurais pas pu m’arrêter, ni m’empêcher de déchirer cette barrière et de la baiser, la baiser, la baiser. Mon esprit était complètement hors service et l’instinct était aux commandes. Voilà pour l’objectivité, pour l’homme rationnel. Autant pour le point de vue objectif du scientifique. Autant pour Monsieur Le Chercheur Principal.


Dans son sommeil, Gaby bougea ses jambes, les remontant et les glissant sur moi. Ce faisant, elle me remonta la bite et les boules et les appuya sur mon estomac. Je grognai et levai sa jambe pour réarranger mes petites affaires. Elle murmura encore puis se réassoupit.


Ainsi l’œstrus humain était une réalité. Et nous ne pouvions divulguer une telle découverte. Pas de drogue, pas même une drogue vétérinaire, ne pourrait tenir secrète sa composition et les effets humains seraient immédiatement connus. Nous aurions à clore le projet, annoncer son échec et détruire les notes. Cela peut paraître fou, mais c’est faisable. Mes collègues me suivraient si je le leur disais…


Si je leur disais quoi ? Que nous avons ingéré une substance expérimentale sans permissions ni même précautions ? Que nous avons été transformés en primates dénués de raison, baisant malgré nous à n’en plus finir jusqu’à ce que l’effet se dissipe ? Et comment se porte ta carrière académique ces jours-ci, Monsieur le neurochimiste ?


Je fis glisser ma main jusqu’aux fesses de Gaby, douces et fermes. Nous ne pouvions conserver ce secret sans nous détruire, devant laisser pour toujours la seule chose que nous aurions voulu faire pour le restant de notre vie. Quand nous ne baisions pas.


Je pensais à Gaby et moi. Qu’allait-il arriver demain ? Serions-nous des amants, ou détesterions-nous jusqu’à la vue, la voix ou l’odeur de l’autre ? Des hormones puissantes ont des effets secondaires tout aussi puissants. Cela pourrait être un contrecoup. Ou… Peut-être aurions nous pris la Potion d’Amour Numéro Infini. Pour l’heure, je voulais tenir Gaby comme cela pour le restant de mes jours. Quand elle se réveillerait, ressentirait-elle la même chose ?


Je réalisai qu’elle pourrait être enceinte ? Les contraceptifs étaient les dernières choses dont nous nous étions souciés ces -combien ? - trente dernières heures. Je n’étais pas trop inquiet à propos des MST, mais nous aurions à en parler également.


Hum, et alors ? Si Gaby voulait bien rester avec moi, pas de problème. Si elle est enceinte, nous nous marierons, si elle veut bien de moi et du bébé. Je l’aimais beaucoup, et elle était si belle - ou alors était-ce juste un reste de la drogue ? Je réalisai que je ne pouvais pas faire confiance à mes sensations, pas encore.


Puis, instant coupable, je réalisai que Gaby n’était pas le seul choix possible, que je pouvais avoir n’importe quelle femme, absolument n’importe quelle femme, et lui faire vouloir mon corps désespérément. J’essayai de chasser cette pensée de mon esprit. Cela n’était probablement pas juste, mais je ne serais pas le seul homme sur Terre à avoir cette idée, du moins une fois que la drogue serait connue du grand public.


Gaby remua encore, sa main glissa vers le haut et vint s’appuyer au creux de mon épaule. Le bout de mes doigts se lovaient en haut de ses petites fesses. Etait-ce mon imagination, ou était-elle en train d’appuyer sa petite motte contre ma cuisse ? Je ne voulais pas n’importe quelle femme, je voulais Gaby, pensai-je.


Que pouvions-nous faire ?


Si nous continuions et publiions les résultats, que nous faisions comme si rien ne s’était passé, le monde entier devrait sûrement accepter ces nouvelles connaissances. Les gens l’utiliseraient comme une drogue de loisir, comme Gaby - la seconde fois. Quel était le problème ? Personne ne serait blessé. Mais qu’arriverait-il si des hommes sans scrupules, notamment les plus maléfiques, l’utilisaient comme la drogue ultime de séduction ? Que pourrait faire une femme après coup, sachant que pendant l’acte, elle l’a voulu, elle a ressenti au plus profond d’elle-même le besoin désespéré de se faire sauter ?


Cela n’était pas comme l’alcool, qui trompe les sens, réduit les inhibitions et finalement brise la capacité de résister. Cela n’était pas comme les autres drogues, les anesthésiants vétérinaires, qui mettent les femmes dans des transes sans défenses. Gaby n’avait pas été inconsciente, ni même physiquement affaiblie. Elle avait été une participante volontaire, et même ardente. Elle en avait été l’initiatrice et l’instigatrice. Si quelqu’un avait manqué de jugeote, c’était moi.


Non. C’était choisir la solution de facilité. Elle a pu être volontaire, mais même si elle ne l’était pas, elle n’aurait sans doute pas pu s’arrêter. N’importe quelle femme se comporterait comme l’avait fait Gaby sous l’influence de ce produit, même si l’homme qui lui donne la dose la répugne.


Quelles autres informations pourrais-je en retirer ? Comment l’œstrus fonctionne dans la nature ? Quand une femelle a ses chaleurs, que se passe-t-il dans un groupe de chimpanzés ? Je tentais de me rappeler les films animaliers. Les femelles ne chassaient-elles pas les males dont elles ne voulaient pas ? Ou y avait-il toujours une compétition entre les males pour déterminer qui s’accouple et qui reste sur le carreau, à gémir et à hurler ? Je n’arrivais pas à me rappeler, et cela n’aurait sans doute pas été pertinent de toute manière. Les humains sont peut-être de proches cousins, mais ce ne sont pas des chimpanzés. Merci mon Dieu. Je caressai la joue de Gaby.


Je pensais aux armes nucléaires. Les gars du projet Manhattan avaient eu de la chance. Ils étaient en plein cœur de la guerre, travaillant pour cette Bon Dieu d’armée et n’eurent pas à penser aux conséquences, du moins pas avant qu’il ne soit beaucoup, beaucoup trop tard. La décision était celle de quelqu’un d’autre. Enfoirés de veinards. Gaby et moi devions nous débrouiller seuls.


A ce moment, Gaby parla, gardant les yeux fermés. " As-tu trouvé tout ce que tu pensais ? " demanda-t-elle.


" En partie, répondis-je, mais je ne sais toujours pas quoi faire. " J’attendais sa réponse, puis je m’aperçus qu’elle s’était rendormie. Quel sorte de rêve avait pu lui faire prononcer précisément ces mots ? Comment Gaby et moi pouvions-nous appréhender tout cela ? En tant que scientifiques, nous nous concentrons habituellement sur un problème très pointu, mais un seul à la fois. Cela ne nous entraînait pas à être philosophes.


Il y avait d’autres équipes de recherches scientifiques travaillant sur des sujets similaires. Si nous avions pu découvrir la drogue, d’autre en serait capables. L’avaient-ils déjà découverte ? La découvriraient-ils un jour ? Je sais que je suis plutôt brillant, et que n’importe qui n’aurait pas pu développer le modèle de l’œstrus qui mène à la drogue. Mais je ne suis pas aussi brillant que cela, pas assez égocentrique pour imaginer un seul instant que personne ne pourrait jamais reproduire ce que j’ai fait. Peut-être devrions-nous stagner, remettre à plus tard, ne publier que des petits bouts de résultats, continuer nos carrières et surveiller la littérature. Si quelqu’un venait à trop s’en approcher… Non. Cela revenait à refiler le bébé à quelqu’un d’autre. Au moins Gaby et moi avions le droit, et même le devoir, de prendre cette décision par nous-mêmes.


Gaby souffla, puis se tortilla dans le lit. Enfin elle ouvrit les yeux. " Bonjour, " dis-je.


" Bonjour ! Il fait bon, répondit-elle, quelle heure est-il ? "


" Pas loin d’être l’aube, je crois. "


" L’aube d’une nouvelle ère, " dit-elle. Ce commentaire provenait-il du souvenir de son rêve ? Ou parlait-elle de nous, ou bien de la drogue ?


XII.


Gaby voulut l’utiliser encore. Je répondis non, malgré l’envie qui me taraudait. Cela prit un moment, mais je parvins à la convaincre qu’il fallait du temps pour avoir le recul nécessaire sur ce qui s’était passé. Et pour connaître les effets secondaires, s’ils existaient.


Le premier effet secondaire était bassement terre à terre. Nous devions appeler le campus et expliquer notre journée d’absence. J’avais manqué des heures de bureau, mais aucun cours. Gaby aurait à rattraper ses cours et avait été absente du labo une journée. Heureusement, un de mes étudiants avait soigné les animaux, bien que Gaby ait dû lui promettre un jour libre pour l’avoir fait. Nous étions vendredi aujourd’hui, et tous les deux avions des responsabilités, nous nous douchâmes donc ensembles, nous habillâmes et prîmes la direction du campus. Nous n’avions plus le temps de discuter, je fis jurer à Gaby de ne rien dire jusqu’à ce que nous en ayons reparlé. Gaby me serra passionnément alors que nous nous embrassions pour nous dire au revoir.


Je ne valais probablement pas mieux qu’un lecteur public ce matin pendant ma classe. Gaby et moi nous retrouvâmes au labo après le repas. Elle m’embrassa, très " chaleureusement ", devant les autres. Notre secret était révélé, pensai-je. Au moins la journée d’absence serait-elle expliquée par les ragots.


Nous partîmes tous les deux aussitôt que Gaby eut fini de soigner les animaux. Cela a dû faire jaser également, j’imagine. J’entendis une voix dire doucement " Félicitations, Gaby, " alors que nous sortions. J’étais flatté et fier, bien que j’eus peu de raisons de l’être.


Nous fîmes quelques courses dans une épicerie et préparâmes le dîner chez moi. Nous marchâmes un petit peu. Nous ne parlâmes pas de la drogue avant la vaisselle.


" Ce à quoi je ne m’attendais absolument pas, disait-elle, était ce besoin irrépressible. Plus rien d’autre n’avait d’importance. Je ne pensais même plus au labo, au cours, ou même que je puisse être enceinte. Si j’y avais pensé, je l’aurais oublié l’instant d’après. Tout ce qui m’importait était de te sentir en moi, tout de suite. " Elle se tenait debout derrière moi, je tendis le bras pour lui pincer la taille avec ma main savonneuse.


" Je pense que j’étais encore pire que toi, au moins pendant le premier round. Je ne m’en souviens quasiment pas. "


" Dieu si je m’en souviens, dit-elle. Tu étais un monstre. Pendant un moment, tu me serrais si fort que je pouvais à peine respirer. J’ai dû te taper dessus pour que tu me lâches. "


" Oh Gaby, je suis désolé. " Je frottai mon avant-bras. " Alors c’est ainsi que j’ai eu ces bleus. "


" Laisse moi regarder. " Elle posa le torchon et prit mon bras, embrassant le point douloureux. " Ca va mieux ? "


" Bien mieux, " répondis-je, pensant à cette absurdité qui voulait qu’un bisou améliore les choses. Mais bon sang, ça allait bien mieux. Comment cela se faisait ? Pourquoi cela semblait-il soudain si important ?


" Je me demandais pourquoi ça avait été si différent la deuxième fois. Qu’est-ce qui a pu changer ? "


Elle fronça les sourcils. " Voyons voir. La dose était plus importante, je m’en souviens. À peu près le double. Mais elle aurait dû nous rendre encore plus hors de contrôle, tu ne penses pas ? "


" Oui, tu as raison. Ça a duré plus longtemps, donc nous savons que le dosage a une importance. Mais il y avait d’autres différences. J’étais très fatigué, même au début du deuxième round. J’étais épuisé avant la fin des effets. Comme je ne pouvais plus me sentir aussi " parti ". "


" Hum. C’est probable. Mais à voir la manière dont les choses se sont déroulées lors du premier round, des règles normales ne semblaient pas s’appliquer. Je sais que je n’ai jamais connu une excitation aussi longue, aussi soutenue, même un peu moins forte. Et les orgasmes ! " Elle m’entoura de ses bras et vint tout contre moi. " Je n’aurais jamais imaginé que… "


" Oui, j’ai ressenti la même chose. Je n’ai quasiment jamais conservé une érection après être venu - euh, désolé si ce sont des mauvaises nouvelles. Mais c’est la vérité. J’ai bandé pendant des heures, avec plusieurs orgasmes, mais je n’ai jamais perdu mon érection. Je n’y pensais même pas. Ni a rien d’autre d’ailleurs, excepté ton petit minou doux et rose. Tout cela semblait si irréel, comme si ça arrivait à quelqu’un d’autre. "


Elle caressait mes fesses. " Oh c’était toi, pas de doute, mon étalon. Et le second round était encore meilleur. "


" Je pense que c’était meilleur parce que nous sommes restés maître de nous-même. Il me semblait que nous pouvions nous retenir de trouver la satisfaction immédiate de la pénétration, mais cela la rendait encore plus intense. "


" Oui, acquieça-t-elle, je suppose que cela ressemblait plus à du sexe traditionnel. Tu ne penses pas… "


" Comment ça ? "


" Eh bien… peut-être nous sommes-nous juste habitués à cet acte. Si ça se trouve, le premier round était si inattendu, si prenant que nous avons perdu le contrôle. Mais après la pause, quand nous avons recommencé, nous savions à quoi nous attendre et l’avons pris tel que. Nous l’avons choisi au lieu de le subir. "


C’était une explication séduisante, et très prometteuse pour notre dilemme. " Si c’est ça, alors nous n’avons pas à nous inquiéter autant des conséquences de rendre public nos résultats. Les gens n’auraient qu’à apprendre à le contrôler, un peu comme ils apprennent à tenir l’alcool, mais en fin de compte ce serait juste une nouvelle sorte d’expérience sexuelle. "


" Une sacrée nouvelle expérience, dit Gaby. Mais comment être sûr ? Je ne peux pas m’empêcher de penser aux trois hommes du restaurant, et à ce qu’il se serait passé s’ils nous avaient rattrapés avant que le vent tourne. "


Je l’étreignis tendrement. " Ou si, à l’inverse, nous avions été sous le vent. Je suis fichtrement content de ne pas le savoir. " Je secouai la tête. " Nous n’avons pas assez de données pour continuer. Nous ignorons si ce que nous avons vécu est le cas général. Nous ne savons même pas si ce truc fonctionne sur d’autres personnes. Peut-être que ma petite Gaby est une véritable lapine en chaleur tous les mercredis soir. "


Elle rigola dans mon cou. " A peine. Retenue et prude conviennent mieux. " Elle marqua une pause et leva la tête. " Je n’en avais jamais parlé à personne auparavant, mais j’ai été violée lorsque j’avais quatorze ans, lors d’un rendez-vous. Je n’ai plus fait confiance aux garçons pendant très très longtemps. Hier, ou plutôt avant-hier, c’était ma première fois depuis. "


Je la tenais par les épaules et la regardais dans les yeux. Je la croyais. " Oh ma pauvre Gaby. Qu’ai-je donc été te faire ? "


Elle eut un large sourire. " Tu m’as libérée, c’est tout. Souviens-toi, J’AI fait ce choix. J’étais prête. Et je n’en regrette pas une seconde. "


Ce genre de révélations méritait un baiser, elle en eut un long et chaleureux. Un bisou pour tout arranger. Puis je pris sa main et la menai jusqu’à la véranda. Je m’assis sur ma chère chaise de jardin en bois. Elle s’assit sur mes genoux. La fiole était cachée dans l’un des montants des accoudoirs.


Son visage était contre mon épaule alors qu’elle parlait. " Si tu as raison à propos de s’habituer aux effets de la drogue, j’en suis presque désolée. C’était incroyable de se sentir complètement submergée par cet instinct primaire de copulation. C’était comme prendre des vacances d’être des humains, un retour aux balancements dans les branches d’arbres. "


" N’oublie pas non plus que le deuxième a également été joliment intense. Nous avons même oublié l’école, le travail, nos vies habituelles. Nous avons pu mettre un peu plus de fantaisie dans l’acte, mais nous avons encore une fois baisé presque un jour entier sans discontinuer. "


" C’est vrai. Mais j’ai le sentiment que nous aurions pu nous arrêter si nous l’avions voulu… "


" … Simplement nous ne voulions pas, " terminai-je. Nous rîmes tous les deux. Puis Gaby baissa les mains jusqu’à ses hanches et poussa sa jupe sur le côté. Elle était habillée comme les deux soirs précédents, sauf qu’elle ne portait pas de culotte. Elle avait été détruite par une certaine brute un peu bornée qui avait besoin de se tailler un passage pour sa bite en manque. Je glissai ma main entre les cuisses de Gaby, elle soupira de plaisir.


" Que dirais-tu d’essayer ça au naturel pour une fois ? Je veux dire, sans notre chère amie chimique ? "


En réponse, Gaby leva les genoux et s’ouvrit à mes caresses. " Ceci est pour toi quand tu veux, où tu veux, avec ou sans drogue, " chuchota-t-elle. Je répondis en m’occupant de ses petites lèvres, les écartant tendrement et dévoilant sa petite fleur.


Un bisou et tout va mieux. Je devais à Gaby un paquet de caresses orales pour équilibrer les comptes. Je ne pouvais plus attendre.


Comment un bisou rend-il tout meilleur ? Ca ne guérit rien, ne provoque aucun changement physique de la blessure. Ça change juste la manière dont on la ressent. L’esprit transcende la chair. C’est ce qui nous rend humain. Nous avons contrôlé et supprimé nos instincts les plus profonds depuis des centaines de milliers de générations. À présent, nous avions tout à apprendre là-dessus.


" Lundi, nous démarrerons le processus d’application pour les expérimentations humaines de notre drogue. Nous utiliserons la simulation sur ordinateur pour montrer que c’est nécessaire. "


Gaby hocha la tête, me pinçant la hanche.


" Ca va prendre au moins un an avant que nous ayons les résultats et que nous puissions publier cette nouvelle stupéfiante. Tu auras ton doctorat pendant ce temps. "


" Oui mon amour, " soupira-t-elle.


" Tu auras besoin d’un nouveau tuteur. "


" Hmmm. "


" D’ici là, nous ne l’utiliserons plus. Pas sur nous, ni sur qui que ce soit d’autre. Nous prétendrons que ça n’est jamais arrivé. Nous serons aussi surpris que les autres quand nos sujets de recherche réagiront de manière imprévue. " Je glissai un doigt profondément en elle, adorant l’humidité ruisselante que j’y trouvai.


" OK, dit-elle dans un souffle. Tout est arrivé à l’ancienne mode. Nous sommes tombés amoureux comme tout le monde a pu le faire durant ces trois derniers millions d’années. "


Et nous fîmes l’amour là, dans la chaise de la véranda, avec l’ambiance sonore des nuits hawaïennes autour de nous, sans nous soucier de savoir si les voisins étaient dehors pour la voir assise en travers sur mes genoux, ses longues jambes autour du dossier de la chaise, les seins libérés de son T-shirt, ses tétons durcis à portée de ma bouche, ses hanches se balançant en rythme pour caresser ma bite profondément plantée en elle. Ça n’était peut-être pas aussi intense qu’avec la drogue, ça n’était peut-être pas aussi long, mais c’était beaucoup plus qu’un coup de bite, et bien meilleur. Je me demandai comment l’humanité pourrait finalement le comprendre.


(septembre 1996 par Don Boettger, traduit de l’anglais par David)