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n° 01986Fiche technique10233 caractères10233
Temps de lecture estimé : 7 mn
17/03/01
corrigé 24/10/22
Résumé:  L'histoire d'une pulsion... irrésistible.
Critères:  fh inconnu fête anniversai voir exhib fellation cunnilingu pénétratio
Auteur : Solal
Le salon

Il y a ce salon immense. Tous ces invités que je ne connais pas. Il y a la lumière bleutée. La musique de John Lewis, bleue elle aussi. Je suis assis dans un fauteuil Voltaire nouvellement refait, aux feutres délicats. On m’offre du champagne. Je bois.


C’est l’anniversaire d’une amie. La soirée s’étire langoureusement, s’enveloppe dans le velours… Afternoon in Paris… devant moi, trois couples discutent, rient. Je suis bien, calme. Je me laisse porter par la musique, le champagne… Puis, dans un seul mouvement, la foule qui se déplace vers le buffet et en face de moi, de l’autre côté de la pièce… seule…


Enveloppée dans la lumière tamisée qui semble la caresser, elle (mon inconnue à jamais) porte aux lèvres sa flûte dont les reflets d’or jouent dans ses yeux brillants… L’éclat ! Mon cœur se soulève, s’électrise comme traversé de millions de petites aiguilles. L’explosion d’un désir. Nos regards qui se télescopent… une impression presque physique. En une seconde ce sentiment violent qui traverse l’espace en aller-retour véhiculé par nos regards croisés.


Il y a peu de monde entre nous. Je devrais dire, il n’y a plus personne au monde… deux âmes, deux corps, deux désirs…


Temps suspendu… Elle croise les jambes si haut que je crois apercevoir le triangle de soie… Sa longue robe noire fendue laisse voir sa cuisse au galbe parfait. Ses bras dénudés sont fins et ses mains fines et blanches. Ses longs cheveux noirs sont retenus avec art par deux épingles d’ivoire croisées. Son regard projette dans l’espace vide du salon, plus de désir que mes yeux ne peuvent en recevoir. Grâce et perversion… Éclat impudique du désir… Cette femme est l’amour ! Plaisir exprimé, plaisir affirmé… cette liberté la rend encore plus belle.


Les femmes sont tellement plus fortes que nous parfois…


Les rires dans la pièce. Et cet érotisme entre nos deux corps, plus fort au cours des minutes, l’attirance parfaite, inexplicable, violente, sensuelle…


Je bois un verre puis un deuxième. Je me déplace vers le buffet. Tout en baissant les yeux, je sais qu’elle me regarde. Par touche, moi aussi je l’observe, plus séduisante que jamais… Jeu connu de nous deux seulement… attirer l’un vers l’autre, le faire succomber. Elle me provoque avec un art consommé de petits gestes discrets mais divinement sensuels. Relevant encore plus haut sa jambe magnifique, elle dévoile la splendide nudité de sa cuisse… Mon corps s’approche un peu plus. On l’aborde. Elle parle comme si je n’existais pas mais rien n’est plus présent à son esprit que moi, que mon corps, que notre désir de se trouver… Elle sait que je l’observe, que je la désire… Puis ses yeux, à nouveau, tournés vers moi. Mon cœur qui s’arrache. J’ai les mains moites, les jambes dans du coton. Je me tourne vers la fenêtre près du long canapé où elle est assise… odeur de parfum, parfum de femme, voix délicatement posée. J’ai envie de sentir son regard planté dans mes yeux. Je me tourne. Moment intense. Attirance quasi magnétique de deux corps qui se veulent, qui se rapprochent irrésistiblement. Immobile violence. Comment oser un mouvement, comment résister à cette projection du désir ?


S’abandonner au trouble. Elle et moi.


Je regarde par la fenêtre. Elle est tournée vers moi, tout près. Je devine sa respiration précipitée… Elle est debout, merveilleuse. Ce pouvoir qu’elle a sur moi, confine à l’ivresse. Son souffle m’appelle. Mon corps tout entier la réclame. Surtout ne rien briser, se faire oublier des autres, de la fête, du monde…


Je me dégage pour m’éloigner. Mon visage passe si près du sien que nos lèvres se frôlent et, comme au ralenti, mes yeux se mêlent aux siens et l’invitent à me suivre.


À petits pas, le premier, je me dirige vers le long couloir. Inconsciemment, je le longe jusqu’au bout et je m’abrite dans un petit bureau, loin de l’agitation du salon, loin des autres. J’attends derrière la porte, comme un voleur. Ai-je tout compris ? Les minutes sont des heures. Me serais-je trompé ? Mon cœur voudrait sortir de ma poitrine. Attendre encore. Encore un moment et là, dans le noir, un visage.


Et nos corps qui se trouvent, enfin, coincés, cachés, au détour d’un couloir. La respiration bloquée, elle m’embrasse éperdument. Je la laisse faire… je suis ivre, je tremble. Nous n’échangeons aucun mot. Je brûle. Elle me caresse la nuque. Je lèche son cou. Nos lèvres à nouveau… corps à corps… exaltation des sens, caresses.


Sa robe est légèrement relevée. Je glisse ma main entre la soie et la peau… j’enfonce mes doigts dans son sexe… elle halète dans mon oreille. Tout son corps se tend vers ma main. À son tour, elle s’active sur la bouture de mon pantalon. J’ai envie de parler. Elle pose sa main sur ma bouche, sourit. Elle fait glisser sa culotte. J’entends le frottement de la soie sur ses cuisses… je ferme les yeux. Elle se met à genoux.

Le temps s’arrête. Mes mains jouent dans ses cheveux.


Elle est heureuse. Elle joue avec mon sexe, le lèche, le suce, le frotte contre sa joue, fait tourner sa langue autour du gland. Elle œuvre comme si c’était la dernière fois, goulûment experte… elle se caresse… j’ai envie de son ventre. Je l’attire vers moi, m’agrippe à ses fesses fermes, écarte la fente humide. Elle m’entoure la taille de ses jambes en s’accrochant de toutes ses forces à mon cou… je la pénètre très doucement, très loin, très longtemps… le plaisir est si fort que ça finit par lui mouiller les cuisses. Elle laisse sa bouche entrouverte, collée à la mienne, me lèche avec lenteur, me mordille les lèvres. Je la colle contre le mur pour mieux la prendre et je m’enfonce à nouveau dans sa chair. Elle se laisse embrasser partout… sa tête bascule sur le côté, se blottit contre mon épaule… unis dans le plaisir, enlacés comme si c’était pour toujours, heureux prisonniers de notre désir. Libre d’aimer. Je voudrais crier ce bonheur, cette liberté retrouver.


La profondeur de son con, l’abîme de mes plaisirs.


Je frotte, je sors, je rentre… elle respire vite.


Cette démangeaison, cette brûlure… il n’est pas de plus grand délice ! Je vais à petits coups de reins dans ce sexe humide. Elle s’agrippe, elle suffoque. Un peu las, nous nous tenons serrés, accrochés l’un à l’autre comme cramponnés à un amour qu’on voudrait retenir…


Qui est cette femme ? Qui suis-je pour elle ? J’ai ma tête sur son épaule, elle a la sienne dans le creux de mon cou, je sens sa respiration, léger souffle d’air aux bouffées érotiques…


Je pousse à nouveau au plus profond dans ce merveilleux conduit et une fois encore nos corps frémissent. En elle bouillonne l’eau du plaisir. Elle glisse ses mains sous ma chemise et caresse mon dos, mes seins. J’ai du mal à la tenir. Je lâche ce corps en fusion parcouru comme moi de mille frissons érotiques. Souffle court, yeux au bord des larmes, larmes de bonheur.


Je m’assieds, le dos au mur. Elle m’enjambe et guide mon sexe d’une main experte. Je ferme les yeux… faire l’amour les yeux fermés… Elle s’active. Mes mains caressent les cuisses merveilleusement charnelles, féminines… peau de velours parcourue de mille gouttelettes de plaisir… Elle s’accroche à mes épaules, ses talons martèlent le sol, ses fesses claquent sur mes cuisses. Je lui pétris les seins, à travers la robe.


Derrière la porte, les bruits de la fête… La musique a changé. Elle est plus forte. Mes tempes claquent, ma tête tourne. La chaleur monte en moi comme une sève brûlante. Je me sens basculer. Elle râle de plus en plus. Elle a l’intérieur des cuisses lustrées de sueur et de cyprine. Elle ne veut pas parler. Elle se retient de crier… juste un « ouiii » qui meurt doucement au fond de mon oreille qu’elle taquine avec sa langue… Sa langue mouillée dans mon oreille.


Mes mains s’accrochent à ses fesses rondes, écartent la raie. Je glisse un doigt humide. Elle se mord la lèvre, puis s’arrête un moment de bouger. Je retire mon doigt, je tourne sur son œillet et je le laisse disparaître dans son fondement offert. Elle me lèche les lèvres, les yeux, puis m’embrasse fougueusement. J’aime sa langue. Elle s’en sert si bien !


Je la soulève doucement tout en glissant un deuxième doigt. Elle se mord la lèvre inférieure et lâche un « ahhh » rauque et chaud. Elle s’abandonne encore une fois sur mon sexe. Je la regarde, belle, fatiguée… elle, mon seul bien-être. Les battements de mon cœur concertent avec les siens dans un mouvement ininterrompu de plaisir charnel… Son va-et-vient métronomique bat la mesure de notre bonheur… les mots n’ont pas leur place….


Ses mains me caressent, me griffent, elles m’enveloppent de leur désir. Je regarde son corps aérien monter et descendre. Sa bouche se donne, encore et encore. Sa langue me fouille jusqu’à la gorge. Sa poitrine bat. Fort. Nous dérivons ensemble, encastrés, emmêlés… Le buste dressé, la tête renversée, elle s’arc-boute, ondulant du bassin, frottant ma hampe, glissant sur mon gland telle une ébéniste lustrant une pièce précieuse, sa main libre appliquée à modeler son bouton d’amour… Elle se roule le clitoris à pleins doigts. Cela dure un moment… combien de temps ? Combien de temps tout cela… quelques minutes, une éternité jusqu’à ce qu’enfin, le plaisir l’emporte, d’une rare violence contenue, longue jouissance partagée chacun blotti au creux du corps de l’autre…


Elle s’allonge sur mon torse. J’écoute la musique, les gens qui rient. Je caresse ses cheveux en regardant la raie de lumière que la porte entrouverte dessine le long de sa cuisse nue…

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