Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 02480Fiche technique8038 caractères8038
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Temps de lecture estimé : 6 mn
01/07/01
corrigé 16/07/07
Résumé:  Une histoire sans un poil de sexe, rien, nada, pas de cul, même pas un chaste baiser. Juste une histoire imaginaire, de la pure fiction. Le jeune Garoun, dans un univers préhistorique, tente de devenir un homme.
Critères:  #nonérotique #historique #initiatique
Auteur : Masteros      
Garoun


Allez, on tente le coup, une histoire de pure fiction, sans érotisme, sans sexe, juste pour le plaisir d’écrire et de mettre en situation un personnage. Je vais peut-être détoner avec la plupart des histoires qui paraissent sur ce site, mais pourquoi pas !


Avertissement aux lecteurs qui ne me connaissent pas :toutes les autres histoires parues sur ce site avec mon pseudonyme (Masteros) n’ont rien à voir - mais alors rien à voir - avec celle-ci.

Je vous aurais prévenus.


Au fait, les critiques et les auteurs de textes, ne vous prenez pas trop au sérieux. Votre passe d’armes est assez sympathique, cela détend un peu. Mais quelle importance d’avoir une bonne ou une mauvaise critique ? Pour le critique qui vous sac… il se fait plaisir cinq secondes. Pour vous, une petite colère, vite compensée par un e-mail chaleureux d’un lecteur enthousiaste.


Alors, écrivains, faites-vous plaisir en prenant la plume, le reste n’a que peu d’importance.






Le soleil commençait à peine à se lever sur l’horizon. Depuis l’aube, le jeune Garoun attendait patiemment le passage de sa proie. Aujourd’hui, s’il arrivait à tuer ce Grandes-Dents, il allait enfin devenir un homme. Il pourra alors revenir vers sa tribu la tête haute, sinon il restera parmi les enfants du clan jusqu’à la prochaine saison chaude et ça, il ne pouvait pas le tolérer. Trop de choses dépendaient de sa réussite.


En premier, Elore, fille d’Aren, le plus brave guerrier du clan. Elore lui disant, avant son départ pour sa quête, l’amour qu’elle éprouvait pour lui et la confiance qu’elle avait en sa réussite. En second, Garus, son pire rival, lui aussi était en âge de devenir un guerrier, et il convoitait également Elore. Pour ses deux raisons, il se devait de terrasser ce Grandes-Dents qu’il avait remarqué rôdant depuis quelques jours dans la savane.


Peu de jeunes chasseurs avaient réussi cet exploit. Les Grandes-Dents étaient les plus grands fauves vivant sur le territoire de la tribu, les plus dangereux aussi. Très intelligents, ils observent leur proie afin de l’étudier avant de fondre sur elle de toute la puissance de leurs membres robustes. Une fois à terre leur victime n’a plus aucune chance, les griffes acérées et les longues canines du fauve ont vite fait de donner la mort.


Soudain, Garoun prit conscience que tout n’était plus que silence autour de lui. Pas le moindre chant d’oiseaux. Du fond de son être, il sentit surgir la peur ancestrale, celle que tout guerrier avait dû maîtriser devant l’imminence d’un combat. Il était là, Garoun le savait. Le Grandes-Dents était tout prêt, l’épiant, le surveillant. Ce sera une lutte sans merci. Chacun devant vaincre pour la survie de son espèce. D’une main ferme, le jeune chasseur saisit sa sagaie dont il avait patiemment fait durcir au feu l’une des extrémités. Les sens aux aguets, calmant sa respiration par de longues inspirations, Garoun se laissait remplir par un vide immense.



Aujourd’hui, pour la première fois, il devait mettre seul en application toutes ses heures d’apprentissage. Aux souvenirs de ces moments passés, un calme serein l’envahit. Il ne fit plus qu’un avec la nature qui l’entourait.


Maintenant il percevait le moindre bruit, le moindre craquement de brindilles et Garoun sut avec certitude que le Grandes-Dents était derrière lui. La pire des situations qu’il pouvait envisager. Comment s’était-il laissé avoir ? Où avait-il commis une erreur ? Plus le temps de se poser des questions. Tout allait se jouer en quelques instants. Sa mort risquait d’être le prix à payer pour son étourderie. Le beau visage d’Elore passa devant ses yeux, immédiatement remplacé par celui de Garus, souriant, se moquant de lui tout en prenant la main d’Elore pour la conduire vers le puits sacré des unions. Cette vision sortit Garoun de sa torpeur et, d’un rapide mouvement sur le côté, il se laissa tomber dans un roulé-boulé. Le Grandes-Dents, sur le point de bondir, fut déstabilisé un moment suffisamment long pour que Garoun, dans un réflexe, puisse lancer sa sagaie. Un rugissement furieux répondit à son geste, lui faisant comprendre qu’il avait fait mouche.


Sans regarder en arrière, Garoun se releva et courut de toute la puissance de ses jambes vers l’arbre le plus proche. Sa vie dépendait de sa rapidité à atteindre ce refuge et à grimper dans les branches les plus hautes. Les Grandes-Dents ne pouvant pas sauter aussi haut et, étant trop lourd pour monter sur ces fines branches sans qu’elles ne cassent, il serait sauvé. Le souffle rauque, il atteignit l’arbre refuge qu’il avait choisi. Garoun sauta, et d’un rapide rétablissement, grimpa sur la première branche, puis il enchaîna l’escalade jusqu’à se trouver sur la plus petite qui pût supporter son poids. Alors seulement, il prit le temps de regarder où se trouvait le Grandes-Dents et fut surpris de ne plus l’apercevoir. Il avait beau regarder dans toutes les directions, plus de traces du tigre. Sachant de quelle ruse ce fier animal était capable, Garoun prit la décision d’attendre, afin d’avoir la certitude qu’il était bien parti. Il patienterait jusqu’au coucher du soleil s’il le fallait.


Petit à petit, le chant des oiseaux rompit le silence provoqué par l’apparition du Grandes-Dents et Garoun acquit la certitude que tout danger était écarté. Pourtant, une chose l’intriguait : pourquoi le Grandes-Dents avait-il abandonné la lutte si rapidement après avoir été blessé ? La seule réponse qui lui vint à l’esprit fut que le Grandes-Dents était une femelle et qu’elle désirait retourner auprès de ses petits. Garoun descendit de son refuge et se mit en quête des traces laissées par le fauve dans sa fuite. Rapidement il trouva les premières empreintes de pas, puis des taches de sang indiquèrent régulièrement le chemin à suivre.


Après quelques centaines de mètres, un feulement le cloua sur place. Le cœur battant la chamade, il découvrit, tapie dans l’ombre d’un buisson, la femelle Grandes-Dents. Sa sagaie était plantée dans le flanc de l’animal, au niveau du cœur. Le hasard avait permis à Garoun de blesser à mort le magnifique félin, dont la vie s’écoulait goutte à goutte par la plaie. La tigresse le regardait par intermittence, mais elle fixait régulièrement le buisson. Lorsqu’il fit mine de bouger, un nouveau feulement sorti de la gorge du Grandes-Dents, immédiatement suivi d’un petit miaulement. Un jeune tigron sortit du buisson et se mit à mordiller la patte de sa mère mourante.


Garoun fut touché par cette scène, il était responsable de la blessure mortelle de la femelle Grandes-Dents et se sentait coupable. La règle d’or des chasseurs était de ne jamais tuer une femelle qui avait des petits, afin de respecter le cycle de la vie. Garoun avait enfreint cette règle. Il se mit à genoux à quelques pas du fauve, son regard fixé dans les yeux de la femelle, essayant de se faire pardonner pour son erreur.


Le petit chaton s’approcha de lui, mais Garoun n’osa pas décrocher son regard du fauve adulte, ne sachant pas si, dans un réflexe désespéré, elle n’allait pas l’attaquer pour défendre son petit. Le jeune félin se fit de plus en plus entreprenant, venant même jusqu’à lui lécher la main. Le regard de la tigresse allait de son petit à Garoun et de Garoun à son petit, comme pour lui indiquer la marche à suivre. Garoun se saisit du tigron, qui se mit immédiatement à ronronner, puis il fixa la bête mourante. Un petit feulement sortit de sa bouche, comme si elle approuvait son geste, puis ses yeux se fermèrent pour ne plus jamais se rouvrir.


Garoun avait réussi, dès qu’il serait de retour au village, il allait devenir un homme lors de la fête du Soleil et il pourrait alors prendre Elore pour femme. Mais il savait aussi qu’il avait une dette envers ce magnifique animal, mort à ses pieds. La seule façon de s’en acquitter serait d’élever son petit. Jamais, de mémoire d’homme, on n’avait tenté d’apprivoiser un Grandes-Dents, lui, Garou, sera le premier. Il était sûr d’y parvenir.