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Temps de lecture estimé : 16 mn
22/07/01
corrigé 18/07/22
Résumé:  A chaque fois qu'il passe devant le kiosque à journaux, il jette un oeil aux livres de cul...
Critères:  h fh jeunes collection revede hmast
Auteur : Jean-Claude
Le kiosque à journaux


Ode à Marion




Le début de mon expérience fantasmatique coïncide en gros avec mon entrée au collège. J’étais un véritable petit obsédé qui pensait sans cesse au sexe, et plus généralement aux filles. Le drame c’était que celles-ci restaient désespérément intouchables… parce que j’étais incroyablement timide et solitaire, d’une timidité maladive et très handicapante. Pour tout dire, je n’osais même pas leur adresser la parole ! Toutes ces excitées gesticulantes et braillardes qui virevoltaient autour de moi représentaient autant de dangers et de sources d’attraction. Alors, je les imaginais en d’autres lieux, en d’autres circonstances, et affublées d’une bonne dose de coquinerie. Dans mes rêves, c’était toutes forcément des cochonnes.


Il faut dire qu’un jour j’avais surpris ma mère, à moitié nue dans le garage, et dans les bras d’un vieux livreur, sa grosse poitrine bien blanche en partie dénudée. Était-ce là l’origine de mes obsessions ? Non, ce n’était somme toute qu’un épisode. Mais cela m’avait en tout cas pas mal marqué. Ce jour-là, je m’étais éclipsé sans rien dire, et n’avais bien entendu parlé de cet incident à personne. Deux ou trois tentatives maladroites de ma génitrice pour essayer de crever l’abcès, pour mettre les choses au point ou, simplement, pour qu’on en parle, mais j’avais fui comme une anguille… et j’étais devenu encore plus secret, encore plus cachottier… je gardais tout pour moi.


« Toutes des putains, toutes des salopes ! Des vierges immaculées quand elles paraissent en société, à l’école, dans la rue, en famille, mais dans leurs têtes, elles ne pensent vraiment qu’à ça ». Tout pareil que Mézigue, c’était donc plutôt rassurant. Le seul petit hic, c’est qu’aucune d’entre elles n’acceptait jamais de me montrer ce côté obscur.


À seize/dix-sept ans, je n’avais jamais ne serait-ce qu’osé un petit bisou sur la bouche. Je n’étais pas spécialement en avance pour mon âge. Les filles me faisaient peur.


Je passais tous les jours devant un kiosque à journaux pour aller au lycée, sans omettre une seule fois de m’arrêter derrière la bicoque pour regarder, à travers la vitre, les titres suggestifs des bouquins pornographiques qui s’étalaient.


C’était un couple de personnes âgées qui tenait cette boutique. Parfois, l’un d’entre eux passait la tête par-derrière et me regardait du coin de l’œil en faisant mine de ranger des revues. Mon addiction avait l’air de passablement les amuser et j’en avais chaque fois le visage empourpré. Le vieux était sévère, vraiment grincheux, quelque peu irascible, en tout cas très hermétique ; j’avais chaque fois peur qu’il ne m’engueule ou qu’il me dénonce aux flics pour abusive perversité. Par contre, sa femme, une bonne vivante d’un réel embonpoint, paraissait réellement gentille. Toujours souriante, quoique très certainement moqueuse, elle avait un regard que je jugeais coquin et supposais lubrique. Au milieu de toutes ces revues cochonnes, je l’imaginais réellement salope et fantasmais à fond sur cette vieille femme. Et, le soir, dans mon lit, son expression salace se mélangeait aléatoirement aux titres ronflants des revues et aux images pornos, le tout saupoudré çà et là par les minois des filles de ma classe, cela donnait une espèce de mutante dépravée qui ne vivait plus que pour le sexe. Et j’en aspergeais toujours abondamment mes mouchoirs et mes draps…


Le jour de mon dix-huitième anniversaire, j’avais voulu fêter ça dignement, comme il se doit. Le soir, en revenant du bahut, alors que je passais pour la nième fois près du kiosque à journaux, je m’étais dit « Putain, mec, maintenant t’es majeur, t’es en classe de prépa, t’as des potes qui se tapent des filles chaque semaine, tu ne vas pas rester puceau toute ta vie quand même ! ».


La vieille était seule, cela tombait bien. Avec lui, je crois que je n’aurais jamais osé, j’aurais passé mon chemin… J’étais resté à baver devant les revues pendant plus d’une demi-heure, analysant tous les titres et tardant à me décider. J’étais tendu à l’extrême, convaincu par avance que j’allais essuyer un refus ou une rebuffade de la part de la vendeuse. À la moindre alerte, j’étais prêt à prendre mes jambes à mon cou et à me casser, j’en tremblais dans tout mon corps. « Et si, et si, et si… », mille suppositions sur ce qui aurait pu se passer et m’arriver si elle avait porté plainte. J’étais sur le point d’abandonner, mais c’était trop bête, vraiment trop bête, alors qu’il suffisait sans doute de demander simplement à la dame. Je m’étais fait hara-kiri pour bredouiller les quelques mots qui avaient permis cette transaction. Je demandais, en bafouillant et à voix très basse… un livre de cul, deux livres de culs, trois livres de cul ; si j’avais eu un peu plus d’audace je crois bien que je les aurais tous pris !


Elle m’avait regardé avec son sourire quelque peu ironique en commentant mes choix :



Heureusement que nous étions seuls, sinon je crois bien que j’aurais explosé de honte. Et son air ironique qui signifiait pour moi : « Tu ne dois pas avoir l’âge, tu sors à peine des couches de ta mère, tu es encore puceau ». J’avais juste deux/trois poils au menton, alors je n’avais pris que deux/trois livres, et parmi les plus soft, pour ne pas avoir l’air… Je devais surtout avoir l’air horriblement nigaud, rougeoyant à l’extrême ! Ensuite, j’étais parti à grandes enjambées, mon trésor sous le bras, pour me réfugier dans un parc voisin, et j’avais aussitôt dévoré ces bouquins, les yeux exorbités, avant de rentrer chez moi pour me branler abondamment sur ma couche.


Les semaines qui suivirent furent consacrées à de nouveaux achats. Petit à petit, je prenais de l’assurance, me hasardant à demander des ouvrages de plus en plus licencieux et pervers, les fameuses revues qui étaient sous plastique… Ma témérité néanmoins se cantonnait à cette femme, avec cette espèce de complicité qui nous unissait désormais, comme s’il s’agissait d’une grand-mère compréhensive envers les frasques de son petit-fils. Par contre, dès que son mari pointait son nez, je passais rapidement mon chemin et remettais mes achats à plus tard.


J’avais désormais une belle collection de revues qui alimentaient mes branlettes de jeune puceau, tout mon argent de poche passait dans ces achats. Parfois, je découpais les photos pour les coller sur des cahiers. Parfois aussi, je m’inventais mes propres histoires, recomposant des romans-photos à l’aide de quelques clichés. Et je mettais des noms et des âges sur ces visages, sur ces seins, sur ces chattes, sur ces suceuses de bites. Certaines d’entre elles ressemblaient à une cousine, une voisine, une copine de classe, et même au besoin à une prof. Et le même scénario inlassablement se répétait, d’apparence classique et anodine : ces femmes sages étaient secrètement avides de luxure et affublées d’un tempérament de feu.


Collection de photos, confessions écrites, recueils de petites annonces, j’achetais tout ce que je trouvais et je planquais tout au fond du placard, derrière mes affaires de gym… Il y avait souvent des livres de cul cachés dans mes livres de math, du moins à la maison car au bahut je n’aurais surtout pas voulu que l’on découvre ma perversité que je jugeais pathologique. À la maison, par contre, mes parents faisaient si peu attention à moi, préoccupés qu’ils étaient par leurs vies personnelles, qu’il n’y avait vraiment aucun risque. Alors le soir, et parfois toute la nuit, je plongeais dans les fantasmes. Je passais mon temps libre à me branler.


Désormais, les revues sexy ne me suffisaient plus, après tout, ce n’était finalement que du papier… mais à dix-huit ans, j’étais toujours hyper-coincé et loin d’être en mesure de passer à l’acte. Je fuyais toujours la présence des filles, tout autant que je pensais à elles. Or je pensais à elles sans arrêt, à elles et à elles toutes, toutes mes connaissances y passaient, excepté peut-être ma mère qui restait sur un piédestal. Les autres m’excitaient toutes, les belles comme les moches, les jeunes comme les vieilles… Blondes, brunes, grosses, maigres, attirantes ou pas, elles avaient toutes leur place dans le gigantesque scénario qui se jouait dans ma tête. Une telle allait chez une copine pour la gouiner dans sa chambre, une autre se masturbait lubriquement sous le regard du facteur, une troisième était obsédée par la grosse bite du prof de gym, etc., ça ne s’arrêtait jamais. Et il y en avait vraiment pour tous les goûts. Parfois aussi, certaines de ces filles organisaient des parties de cartes, pour savoir laquelle aurait le privilège de me violer. Elles se battaient comme des chiffonnières et finissaient à moitié nues avant de se jeter sur moi.


Les plus timides étaient, à mon instar, toujours les plus vicieuses. Elles ne pensaient vraiment qu’au sexe, le jour, la nuit, pendant les cours, à l’église ou en prenant leurs douches, et étaient presque aussi obsédées que moi… Elles devaient se branler, elles aussi, comme des folles, en pensant à nos bites, en rêvant que des gros sexes leur défonçaient tous les trous sans relâche et, même après la jouissance, elles en demandaient encore. Luxure et partouses, c’était tout ce qu’elles désiraient, elles étaient exactement comme moi…


Malheureusement, dans la vie réelle, il y avait loin de la rose aux lèvres ! J’étais tellement perdu dans mes fantasmes que j’avais perdu toute notion de réalité, je ne voyais plus les choses ni les gens qu’à travers le crible de mes désirs inassouvis. À force, j’aurais sans doute pu devenir fou, je l’étais déjà peut-être un peu…



-------------



Un jour, en rentrant du lycée, j’étais encore à roder autour du kiosque à journaux, à la recherche de nouveautés, lorsque derrière mon dos…



Je m’étais retourné, complètement paniqué, c’était Marion. Je savais que ses parents avaient déménagé dans mon quartier en début d’année mais, franchement, je ne pensais pas la croiser un jour sur le chemin de l’école. Pris sur le fait que j’étais, je ne savais plus où me mettre ni quoi faire, et encore moins quoi dire. Elle avait parfaitement vu ce que j’étais en train de regarder, la situation était sans équivoque, donc, inutile de nier. Qui plus est, j’étais en train de bander comme un satyre au moment où elle m’avait surpris ! Mais sa présence m’avait bien vite calmé.


Elle m’avait proposé de faire un bout de chemin avec moi. Désarçonné, je l’avais suivi tel un zombie. Tandis qu’elle me parlait, je l’écoutais à peine, perdu dans les limbes de ma médiocrité, mortifié et mortifère. Je n’avais qu’une envie… qu’elle passe vite à autre chose et que tout ceci ne s’ébruite pas… au pire, qu’elle ferme sa gueule, qu’elle garde tout cela pour elle ! Mais je ne trouvais pas mes mots et étais vraiment mal parti pour négocier, j’avais la honte de ma vie et je restais enfermé dans mon mutisme.


Je ne sais plus très bien comment j’avais fait pour me retrouver un peu plus tard dans son immeuble. Je l’avais accompagnée, tel un automate, bien passivement, jusqu’à chez elle.


Elle m’avait fait visiter son appartement. C’était beau, bien rangé, très clean, très spacieux, très agréable, beaucoup plus moderne que dans ma baraque. Elle parlait sans relâche, un vrai moulin à paroles, mais, comble d’impolitesse, je l’écoutais à peine. Au bout d’un long moment, je finis par me rendre compte qu’elle était en train de me parler de livres de cul… Mon Dieu !



Salope, elle se fichait de ma gueule ! Je n’en croyais bien entendu pas un traître mot, visiblement elle prenait un malin plaisir à me torturer. Elle insista encore un peu avec un large sourire, radieuse et conquérante. Mais oui, il n’y avait pas de raison que les filles en soient privées, elles aussi devaient être intéressées par le sexe et les revues érotiques ! Dans ma logique perso, impossible pourtant qu’une fille de bonne famille, qui fréquentait un lycée honorable, s’intéresse à ce genre de choses ; elle devait bluffer, dire ça pour me tester, elle cherchait certainement à savoir à quel point je pouvais être dépravé.



Pour confirmer ses dires, elle m’entraîna dans sa chambrette, ouvrit le tiroir de son bureau avant de saisir – toute guillerette – deux revues érotiques en papier glacé, cachées sous une pile de feuilles de cours, et de les agiter devant mes yeux ébahis.



M’assenant là un coup de massue… Impossible, irréel, je préférai penser qu’elle faisait encore sa maline, ces deux bouquins devaient appartenir à son frère, à son père ou à un mâle de la famille… Putain, quel cauchemar ! Et ce sourire malicieux, aguicheur, provocateur, ce sourire de vraie vicieuse… Je ne l’avais jamais vue ainsi, véritable sorcière. Je l’ai sentie fondre sur moi, s’apprêter à me sauter dessus pour me violer…


Alors j’avais cédé à la panique et m’étais sauvé à triples enjambées, j’avais traversé l’appartement comme un voleur, avant de courir dans la rue à perdre haleine… Tout oublier, une grande envie de crier, de hurler, j’étais en train de devenir fou.


Mais j’avais dû rêver, je n’étais jamais allé chez cette fille, d’ailleurs cette fille n’existait pas… à moins que d’autres nanas de la classe n’aient été planquées quelque part dans sa chambre à me regarder, c’était peut-être une sorte de piège, une machination, un stratagème pour tester mes réactions.


Cette nuit-là, je n’avais pas pu dormir, j’avais la tête prête à exploser. De toute façon, c’était la fin de l’année, il n’y avait presque plus cours, c’était la période des examens. Non, je n’irais pas les passer ! Je ne m’en sentais plus le courage, car je risquais de la rencontrer et ne pourrais pas le supporter… Alors tant pis pour ma carrière !



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Le lendemain matin, ma mère frappa à ma porte, comme à son habitude. Je pensais qu’elle venait tout simplement m’apporter le petit déjeuner, mais elle me dit :



Il fallait même que je me dépêche car quelqu’un, d’après ses dires, était impatient de me retrouver. J’avoue que je ne m’attendais pas à elle, j’étais loin de penser que cette foldingue allait oser pointer son nez, et puis Fred m’avait dit qu’il passerait…


Mais quand je la vis dans la cuisine, toute fraîche, toute pimpante, maquillée, pomponnée, mon sang ne fit qu’un tour. Elle jouait les filles de bonne famille, candide, timide, innocente, trop polie pour être honnête, ma mère la savourait… Et elle me regardait sereinement avec un très joli sourire empreint de gentillesse, tout en buvant le café que lui avait préparé maman. À voir ma génitrice s’affairer autour de Marion, je devinai qu’elle avait fondu devant la candeur de ma visiteuse, elle la chouchoutait et se mettait en quatre pour lui être agréable, se fendant même d’une boîte neuve de bons biscuits très goûteux !


Prostré au bout de la table, j’attendais que mon calvaire se termine… Mais les deux femmes parlaient de tout, de rien, et de leur bonne entente, alors que moi, de mon côté, je ne savais que dire. Plus tard, ma mère nous poussa tous les deux fermement vers ma chambre, enthousiasmée par la proposition de Marion pour que nous révisions ensemble. Je ne parvins pas à trouver les arguments pour échapper au cauchemar d’un tête-à-tête avec ma tortionnaire. Elle était on ne peut plus radieuse. Debout devant moi, elle me toisait et m’observait, comme un chasseur surveille un animal sauvage. Je n’avais pour ma part qu’une seule envie… qu’enfin elle se casse et, par ma passivité, j’ai essayé de bien le lui faire comprendre.



Qu’est-ce que j’en avais à foutre, moi, de ses aspirations !



Et voilà, ça recommençait ! Arrière, Belzébuth !


Sur ce, voici de retour ma mère, qui nous apportait quelques collations…



Et moi de me faire copieusement sermonner et remonter les bretelles, de quoi me foutre encore plus la honte devant ma copine. C’était décidé, nous allions travailler, d’arrache-pied. En échange, elle ne nous dérangerait plus. Et là, Marion qui s’installait bien tranquillement en terrain conquis.



Et nous voilà de nouveau seuls.



Pour ça, hors de question ! Mais la voici en train de fouiller sans plus attendre sous le lit, elle souleva le matelas, et là, banco, elle tomba sur un journal de confessions érotiques parsemé de quelques rares photos, le bouquin que j’étais en train de reluquer la veille au soir.



J’étais vert, rouge, mauve, livide. Je passais par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Bon Dieu, mais que cherchait-elle ? Quand allait-elle arrêter ainsi de me torturer ? Mais elle continua :



Elle me tendit la revue, on voyait une jeune fille rousse assise entièrement nue dans une baignoire et un type patibulaire debout devant elle, hirsute et mal rasé, qui lui pissait carrément dans la bouche.



Incapable de répondre, je préférai bien servilement fermer les yeux.



Et elle reprit quelques instants plus tard :



C’était plus une affirmation qu’une question.



Mais ses propos étaient loin de me rassurer car je devinai qu’elle avait des envies derrière la tête et quelques intentions aussi. D’ailleurs, pourquoi serait-elle là sinon ? Et pourquoi n’arrêtait-elle pas de parler de cul ?


Je levai les yeux vers elle. Ce n’était pas à proprement parler une belle fille. Elle semblait assez quelconque, peut-être même un peu moche. Mais ses traits étaient fins et harmonieux et son visage était empreint de douceur et d’angélisme, et puis sa gentillesse était réellement touchante. Elle était claire, limpide, d’une grande douceur.


Désormais, elle me regardait avec des yeux immenses, bleu vert profond dans lequel je perdis rapidement mon âme. Quelque part, elle m’hypnotisait… Visiblement, elle savait ce qu’elle voulait, elle fit fondre peu à peu toutes les barrières et je me liquéfiai devant l’intensité de ses envies.


Cela faisait presque un an qu’elle était « amoureuse » secrètement de moi, me confia-t-elle. Je lui plaisais bien, j’étais son type de mec… Elle voyait bien que quelque chose clochait chez moi, mais restait patiente et espérait toujours.



Comme si j’aurais pu lui reprocher quoi que ce soit, moi qui n’avais même jamais pensé à elle (ou si peu).



Autant de questions qui étaient beaucoup trop abruptes pour moi.



Et la voici tout près de moi qui me caressait tout doucement entre les cuisses. Pour moi, c’était la première fois. Elle prit une voix encore plus douce et plus câline.



J’avais beau être tenaillé pour la peur, ses lentes caresses me firent doucement bander. Tout en me caressant, elle continuait ses confidences. C’était à la rentrée de janvier qu’elle avait découvert mon vice. Intriguée par mes allées et venues autour du kiosque à journaux, elle avait remarqué que je m’intéressais plus que de raison à ces revues pornographiques. Loin d’en être choquée, cela l’avait un peu plus rapprochée de moi. Elle était prête à en accepter les conséquences et s’était même touchée plusieurs fois chez elle ou au bahut en m’imaginant en train de me branler ! Ainsi, notre rencontre de la veille n’avait en fait rien d’une coïncidence. Elle avait attendu le dernier moment avant de se décider, voyant la fin d’année approcher et ayant peur de me perdre à tout jamais, elle s’était résolue à tenter le coup…


Quel choc ! Comment imaginer un seul instant que cette jeune fille frêle puisse ainsi intriguer et manigancer ? Et les revues cochonnes, elles les avaient achetées sciemment quelques jours auparavant ! Non pas qu’elle n’aimait pas ça, elle préférait le sexe pour de vrai, « toucher une vraie bite plutôt que de la voir en photo », me dit-elle sans ambages. J’en fus assez choqué.

Pour autant je ne pus que savourer l’instant où elle extrayait enfin ma queue de sa braguette pour la prendre dans sa petite main et la frotter sur toute sa longueur.



Puis elle me roula ma première pelle, pour que je prenne conscience de l’abondance de son désir, qui allait de pair avec sa salive.



Mais, ce jour-là, nous étions restés plutôt sages, très loin en tout cas des débauches de mes fantasmes. Elle m’avait longuement branlé, et j’avais éjaculé sur mes draps et sur sa jupe avant qu’elle ne me lèche timidement le gland pour déguster mes dernières gouttes de sperme. Et quand, plus tard, j’aurais bien aimé à nouveau rebander pour cette fois-ci la satisfaire, je fus incapable de la moindre érection et étais resté désespérément flasque, dépité et stressé, malgré la tendresse de la belle qui essayait de me revigorer.


Je ne le savais pas encore mais je venais de rencontrer la femme de ma vie. Ce jour-là, ma mère l’avait invitée à déjeuner et Marion était restée pour réviser jusqu’au soir. Nous avions travaillé un peu, et discuté beaucoup, de choses et d’autres, de tout, de rien, de la vie, de nos désirs communs, de nos incertitudes. Et les jours suivants furent aussi bien remplis, Marion était devenue peu à peu la fille de la maison, la future belle-fille fort charmante et la jeune fille sérieuse qui allait me mettre dans le droit chemin.


Mais ce que maman ne savait pas, c’est que dans le privé c’était une vraie salope, et que ça l’est toujours. Ensemble, nous avons tout connu et tout essayé et, trente ans plus tard, nous essayons encore… Moi qui espérais me faire toutes les filles, finalement je n’en ai connu qu’une. Mais quelle fille ! Une vraie furie qui a été au-delà de toutes mes espérances en matière sexuelle, une partenaire idéale plus débridée que tout ce que j’aurais pu imaginer. Elle m’avait pourtant prévenue qu’elle était prête à tout pour satisfaire l’homme qu’elle aimerait…


Contre toute attente, j’avais été admis dans une grande école. Après avoir été un cancre toute l’année, je l’avais eu ce putain de concours… Ensuite, les vacances étaient arrivées et je n’avais plus quitté Marion d’une semelle. La nuit du 14 juillet, nous fîmes l’amour ensemble pour la première fois : c’était la première fois pour moi, la première fois pour elle, notre première pénétration, depuis nous ne nous sommes plus jamais quittés…


Tout à l’heure, je vais descendre, et lorsque nos regards se croiseront, ce sera encore un beau rayon de soleil qui illuminera ma vie !