n° 02605 | Fiche technique | 29755 caractères | 29755 5031 Temps de lecture estimé : 21 mn |
14/12/23 corrigé 14/12/23 |
Résumé: C'est à la cantine d'entreprise que je croisais Morgane la première fois. Un jour pluvieux de juillet, où... | ||||
Critères: fh | ||||
Auteur : T-A |
C’est à la cantine d’entreprise que je croisai la première fois Morgane. Un jour pluvieux de juillet, où le soleil jouait et perdait la partie contre les nuages. Je repérai son visage lumineux à quelques tables. Elle était sagement assise, droite, les yeux baissés. Des personnes plus âgées, ses parents peut-être, déjeunaient avec elle. Ses cheveux étaient bruns, coupés en carré court, et je remarquai bientôt son geste de la main pour replacer ses mèches. Elle avait un visage triangulaire très attirant, le nez un peu retroussé, des taches de rousseur sur les pommettes hautes, de longs cils et de grandes lèvres rose pâle. Ses mains étaient grandes et ses doigts longs et fins. Son regard surtout me marqua, d’un bleu pur et intense. Je pouvais apercevoir le haut d’un corsage transparent sous lequel se cachait un caraco foncé.
Quand elle passa devant moi, rapportant son plateau-repas, j’eus la confirmation de sa taille et de sa fine silhouette. À mon grand désespoir, ses rondeurs étaient comme masquées par le chemisier blanc. Je la suivis discrètement des yeux, elle avait un style très précieux et sensuel à la fois.
Le lendemain, je déjeunai avec mes collègues à une table de distance de la sienne. Je pus la détailler de plus près, ses yeux fréquemment baissés me facilitant la tâche. C’était une très belle jeune fille, réservée, apparemment pleine de gentillesse, et cependant peu bavarde et à peine souriante : au bout du repas, je n’avais toujours pas vu ses dents. Elle portait toujours son chemisier blanc sur un haut à fines bretelles, violet cette fois, et sur la fin, j’entrevis la pointe d’un téton saillant. Alors que mes collègues comparaient les collections de décalcomanies de leurs enfants, sur lesquelles étaient collés des fragments de météorites achetées avec des céréales au chocolat, je me levai à sa suite, prétextant un travail urgent. Dans la file devant la desserte des plateaux, je pus ainsi respirer son parfum, discret, lui aussi, et fleuri, avec des touches citronnées.
Elle croisa une autre fille devant le tapis roulant, qu’elle ne salua pas. Celle-ci, je l’avais déjà repérée auparavant. Petite, la peau mate, les cheveux très noirs, les yeux noirs au regard perçant, le corps musclé, tonique, superbe avec les seins en avant, elle était un peu provocante, mais pas vulgaire. Elle semblait avoir du caractère et du répondant. Elles étaient physiquement presque aux antipodes l’une de l’autre. Et quelle ne fut pas ma surprise de les entendre se fixer un rendez-vous dans un murmure !
J’enregistrai discrètement cette phrase, le regard volontairement perdu dans le lointain.
L’Harmonica désignait un petit bar du centre-ville, à côté du Conservatoire et non loin de la cathédrale où artistes et poètes fauchés, fumeurs et fumeuses en tout genre, aimaient à se réunir autour d’une bière et devant un quartette prétendument jazzy – trombone-trompette-saxo-accordéon –, ou bien devant une troupe expérimentale noisy, jouant des claquettes en tapant sur des bidons avec des manches à balai…
Par curiosité, je m’arrangeai pour traîner discrètement dans les parages ce soir-là. Ce qui n’était pas difficile, vu la chaleur lourde et orageuse qui planait… de nombreux badauds se promenaient dans les rues piétonnes. Je repérai d’abord la plus petite. Je la dévisageai de côté, sans qu’elle me voie. Elle avait accentué son côté oriental en tressant ses cheveux et en les parsemant de colifichets brillants. Son visage fin était très maquillé, un trait noir étirant vers les tempes ses paupières fardées de khôl, sa bouche sensuelle et charnue colorée de rouge à lèvres très foncé. Outre les bagues, bracelets et colliers, elle portait un sac noir, de hautes sandales de même couleur, un pantalon moulant bariolé, un haut à manches courtes fuchsia assez court pour montrer son nombril piercé, et elle était généreusement décolletée sous un gilet en croûte de cuir. Envoûtante, me dis-je alors, carrément envoûtante. Elle se laissait aborder par des jeunes en groupe ou de vagues connaissances, jouait de son corps avec retenue et sans arabesques, leur livrait son prénom, Nadia, et les chassait d’une réplique bien sentie.
Je m’enfonçai dans une porte cochère quand celle qui m’avait séduit depuis deux midis arriva à grands pas décidés. Outre son chemisier blanc sur un haut violet, très sobre, elle portait un pantalon hippie très large, des mocassins et un sac US kaki sur le dos, duquel dépassait un étui. Elle n’était pas maquillée et semblait vivre au-dessus des basses contingences terrestres. « Un ange, une fée, une sainte ? » me demandai-je.
Elle aborda Nadia d’un neutre « Salut », laquelle lui répondit de même. D’un signe de tête, elle lui intima de la suivre.
Je leur laissai une vingtaine de mètres d’avance avant de les filer à mon tour. Elles traversèrent plusieurs rues, longèrent l’imposante cathédrale, puis le cimetière, avant de prendre une petite rue très étroite qui descendait en zigzaguant vers le fleuve. Pour ne pas être repéré, je pris la rue suivante qui y menait également. Je débouchai sur le quai juste à temps pour les voir, à cinquante mètres, descendre seules sur la berge parmi les hautes herbes, dans ma direction, vers l’aval.
« Qu’est-ce que ces manigances ? », m’exclamai-je intérieurement. Il n’y avait personne sur le quai, l’essentiel de l’animation se trouvant plus haut en ville. Je restai sur mon trottoir en contre-haut, et avançai, toujours vers l’aval, me retournant discrètement pour vérifier leur présence sur la berge. Alors, c’est moi qui les précédais, mais ne lisait-on pas cela dans les meilleurs polars ?
Un aboiement furieux derrière moi me fit sursauter d’un coup. Un immense Danois, les pattes appuyées à la grille, la gueule noire, immense et l’écume aux lèvres, aboyait violemment après moi !
Le cœur battant fort, je filai doux vers l’embrasure d’une boutique, me reprochant ma distraction. J’avais nettement senti le souffle du molosse sur ma nuque. J’en frissonnais rétrospectivement. Encore haletant, je me retournai vers le fleuve. Disparues !
Je traversai la rue en courant, me penchai doucement par-dessus le muret. Je ne vis que le petit chemin tracé par les promeneurs, mais rien ni personne d’autre ! Je dévalai un escalier et remontai le fleuve. Dans l’obscurité croissante, je faillis rater une grille dans le mur ! Elle était complètement rouillée et pendait lamentablement, manquant de s’effondrer.
Je me faufilai sans bruit dans le passage étroit, dallé. L’odeur d’eau croupie ne flatta guère mon odorat. Le sol étant très inégal et l’obscurité presque totale, je continuai pendant quelques pas, puis je me résolus à allumer mon briquet de temps à autre pour me repérer et éviter les pierres en travers du chemin. Les murs pavés ainsi que le plafond très bas suintaient. Le boyau descendit d’un coup en profondeur et la grille derrière moi fut bientôt hors de vue. Au bout de quelques minutes, deux boyaux, plus petits, débouchèrent à gauche ; je les repérai par le léger courant d’air qu’ils provoquaient. Je décidai de continuer dans le tunnel principal, qui décrivit une grande courbe ascendante. Qu’allais-je trouver ? Une secte mystérieuse prêchant la fin du monde, un rassemblement de fidèles intégristes ou sataniques – j’avais décidément trop d’imagination –, ou bien tout bêtement un rendez-vous d’adorateurs et d’adoratrices de catacombes ?
Le couloir déboucha sur une petite salle dont les murs étaient richement décorés de petits diables, crapauds et gargouilles, horribles à souhait. Je me trouvais dans une sorte de crypte, dont je sortis par une petite issue tout au fond pour déboucher dans un… tombeau funéraire ! Des niches étaient creusées tout autour dans le mur. Je ne m’en approchai pas. Loin de moi l’idée de manipuler quoi que ce soit ici, même pour ouvrir un passage secret !
Un large escalier majestueux montait vers la surface. Cimetière ou bien chapelle de famille… ? Je jetai un dernier regard circulaire avant de l’emprunter, quand un détail attira mon attention. Une des niches, vides, n’avait pas de fond ! La paroi faisait un coude serré, mais je vis nettement, alors, à la lueur du briquet, une sorte de gorge étroite dans laquelle je me glissai, accroupi, en retenant mon souffle. Des éclats de voix me parvinrent. J’avançai la tête pour apercevoir une salle, comme une autre crypte, éclairée de torches et ornée de colonnes richement sculptées. La sortie du tunnel donnait derrière une de ces colonnes, ce qui me permit de m’approcher de la scène sans être repéré. Un gros monument de pierre surmonté d’une gigantesque croix en fer trônait au milieu de la pièce. Tout autour, les parois étaient creusées entre les colonnes, et de grandes plaques de marbre se rejoignaient derrière elles, à l’horizontale, pour former comme une gigantesque couronne.
Les deux filles, Morgane et Nadia, se tenaient face à face, en silence, à gauche du monument, de trois quarts par rapport à ma position. À moins de dix mètres d’elles, accroupi dans l’ombre d’une colonne, je les entendis parfaitement reprendre leur conversation, et apparemment elles n’étaient pas vraiment d’accord.
J’avais donc droit à une dispute, une vraie, entre rivales au sujet d’un certain JC… JC pour Jean-Christophe ? Ce devait être le jeune éphèbe du 3e qui travaillait à la boîte pour les vacances. Il n’était pas franchement beau, mais franchement séduisant, j’imagine, en comparaison des autres représentants masculins souvent bedonnants, dégarnis ou vulgaires, qu’elles devaient croiser. Vêtements et coiffure rasta, démarche souple pour ne pas dire relax, il devait avoir son petit succès.
À ces paroles, le regard de Morgane s’affola.
Nadia entrouvrit la bouche et fit langoureusement passer sa langue rose sur ses lèvres foncées dans une pose sensuelle.
C’en était trop pour Morgane. Ébahie par les attaques virulentes de Nadia, les larmes aux yeux, elle se tordait les mains, incapable de répondre à Nadia sur ce terrain.
L’histoire avait récemment défrayé la chronique dans les journaux locaux. Une jeune femme de confession musulmane avait été punie et battue par son frère pour avoir fréquenté un garçon d’une autre religion. Elle avait ensuite porté plainte en justice pour fuir sa famille et éviter le mariage arrangé qui l’attendait.
Mais là, Morgane y allait fort et je trouvai son argument déplacé. Visiblement, à sa bouche pincée et son air contrit, elle avait honte de ce qu’elle venait de dire. Nadia, bouche bée, venait d’encaisser et son regard lançait des éclairs. Ça sentait la poudre !
D’abord abasourdie par ces imprécations, Morgane s’était tue, puis avait essuyé ses larmes, et la révolte couvait maintenant en elle : elle ne pouvait se résoudre à céder devant la colère de Nadia et à lui abandonner le fameux, le fabuleux Jean-Christophe qui lui était destiné.
D’un ton sec, elle lança :
Je n’en croyais pas mes yeux ni mes oreilles. Morgane, la plus grande, tourna donc le dos pendant que Nadia défaisait son ceinturon. C’était un large ceinturon en cuir noir avec une belle boucle en métal travaillé. Elle saisit la boucle dans sa main droite, enroula le ceinturon autour, puis s’entraîna plusieurs fois à frapper contre une colonne toute proche de Morgane. Nadia prit ensuite son élan, fit siffler son ceinturon en l’air aux oreilles de sa rivale, puis la fouetta de tout son élan !
Le son, qui me parut assourdi par le pantalon, fut couvert par le cri strident de Morgane qui se retourna vers Nadia, le regard fixe et… sec.
Morgane fit deux pas vers la sortie, je reculai précipitamment et en silence, mais elle ne fit que saisir son sac kaki à terre et en sortit plusieurs affaires.
Morgane s’avança vers sa rivale, la cravache à la main. La cravache fouetta soudain l’air et toucha la peau nue du flanc de Nadia, sous les côtes. Le bruit fut plus clair et moins assourdi et l’effet n’en fut pas moindre : Nadia, touchée par surprise, poussa un grand cri, porta la main à son côté et s’affala contre le bloc gris.
Morgane s’exécuta et prit appui des deux mains sur le bloc, offrant son corps à Nadia. Celle-ci saisit d’abord le sage corsage blanc d’une main, puis le haut violet, et les retroussa sur les épaules de sa rivale, révélant au passage un soutien-gorge bleuté.
Puis reprenant un ton méchant :
Le ceinturon fouetta l’air dans un grand sifflement et claqua Morgane à plein dos. Celle-ci gémit, sembla plier sous le coup, mais se redressa, les yeux écarquillés, le souffle court. Ses pommettes étaient écarlates et son regard plus bleu que jamais.
Elle se pencha avec peine pour reprendre sa cravache et passa machinalement la main dans son dos. Nadia, face à elle, le menton levé, les mains posées sur les hanches, le ventre serré et la poitrine en avant dans sa posture habituelle, la défiait du regard. Elle ne bougea pas un cil quand Morgane la contourna lentement, détaillant son corps superbe de féminité affichée.
Morgane revint se planter en face de Nadia. Tranquillement, elle leva sa cravache, et cingla Nadia en travers, sur toute la poitrine ! Le bout renforcé de la cravache atteignit même une nouvelle fois la peau nue : le haut du sein droit de Nadia, que le décolleté aguicheur ne cachait pas. Celle-ci hurla et tournoya sur elle-même, emportée par le coup !
Je me renfonçai dans ma cachette, prêt à fuir, tendant l’oreille pour capter un sanglot, des bruits de pas… Mais après un gémissement étouffé, j’entendis résonner la voix rauque de Nadia :
Je tendis à nouveau la tête et lorgnai sans vergogne ses magnifiques seins pleins et tendus, offerts à ma vue, plus beaux que je les imaginais et désormais ornés d’une légère balafre en diagonale. Le gilet en croûte de cuir ne les avait pas protégés…
À ces mots, Nadia bondit vers Morgane, la rage aux lèvres et le poing levé, prête à fouetter. Elle retint cependant son geste au dernier moment. Je remarquai que sa rivale n’avait pas cillé.
Nadia, lâchant le ceinturon pour le moment, saisit alors le virginal chemisier blanc par le col et l’abaissa le long des épaules et des bras de Morgane. Puis elle saisit le petit haut violet à pleines mains, et d’une traction violente le déchira en deux, de haut en bas !
Le vêtement s’ouvrit naturellement, chaque morceau retenu par sa fine bretelle, et offrit le spectacle des seins de Morgane dans leur emballage azur. Nadia luttait, tous ongles dehors pour les mettre à nu, avec l’agrafe récalcitrante qui se trouvait sur le devant et non dans le dos du sous-vêtement.
Contre toute attente, mis à nu, les seins de Morgane étaient assez pleins, avec les tétons implantés haut, ce qui leur donnait une forme en poire, originale et très excitante. Sa peau était très blanche, le contraste entre la gorge légèrement hâlée et les aréoles rose pâle était saisissant.
Morgane n’avait pas bronché pendant l’œuvre de Nadia et portait le regard loin devant elle, vers un point à environ cinq mètres à ma gauche. Folles, elles sont complètement folles… Et autant l’une que l’autre ! songeai-je un instant. La scène s’était maintenant chargée d’un érotisme sombre et violent.
Nadia finit de retirer à Morgane son chemisier, son haut déchiré et sa lingerie :
Morgane écarquilla les yeux un instant puis reprit son air détaché et lointain, le port de tête altier. Dressés par le froid, l’angoisse ou l’émotion, ses seins oblongs et orgueilleux pointaient leurs tétons en l’air. Son attitude était magnifique, elle n’imaginait pas une seconde la sensualité qui se dégageait de sa posture hiératique.
Assez énervée, elle fit le tour de sa victime, tâtant une côte, une épaule, une aisselle, pinçant un sein, une oreille, une joue. Morgane frissonnait à chaque contact, les lèvres pincées, les mains jointes derrière sa nuque, la poitrine tendue. Nadia refit un tour et, dans le dos de Morgane, lui posa sa main libre sur l’épaule. Je ne voyais plus Nadia, cachée par la haute taille de Morgane, mais je distinguais nettement les ongles qui s’enfonçaient dans la chair de l’épaule. Puis tout se passa très vite : de derrière, Nadia visa et cingla l’aisselle droite, le ceinturon poursuivit sa course et fouetta vivement le sein de Morgane d’un clac sonore !
Et à la volée, toujours en la serrant de ses griffes, elle frappa violemment et de revers l’autre aisselle, le sein gauche reçut lui aussi de plein fouet le coup de ceinturon !
Une longue plainte sauvage et stridulée s’éleva de la bouche de Morgane, qui prit ses seins à pleines mains pour les masser, et s’agenouilla par terre en gémissant.
Puis elle boucla son ceinturon et fit mine de quitter les lieux, sans un regard pour Morgane.
La folle farandole des coups et les deux dernières flèches cuisantes encore dans les yeux, je me recroquevillai et plongeai dans le tunnel sans bruit, l’oreille aux aguets.
Je fis demi-tour aussi sec, toujours accroupi dans le tunnel.
Emportée par son élan, elle trébucha et chuta lourdement de côté, en se protégeant toutefois les seins, alors que Nadia titubait, sans un cri, comme dans un mauvais western, les mains pressées sur son ventre.
Mais tu es inconsciente, tu…
Effectivement, c’était ce que je pensais moi aussi, c’était du massacre d’abîmer – même temporairement – d’aussi jolis attraits féminins. Les seins de Morgane, toujours à l’air libre, portaient chacun une grande griffure jusqu’à l’aisselle, comme les marques d’un sous-vêtement trop serré. Sa rivale n’était toutefois pas près de dévoiler à nouveau ses pectoraux, deltoïdes ou abdominaux, vu les marques sombres que ne cachait pas le haut fuchsia. Quel dommage, me dis-je, d’en arriver là, par désir ou amour ! Ah, les ravages de la passion chez les jeunes femmes de l’an 2000 !
Incroyable, c’était maintenant comme si l’agnelle rudoyait la tigresse ! Laquelle tigresse avait la mâchoire qui en tremblait… mais le regard étincelant.
Nadia s’arrêta net, le ceinturon à moitié sorti, le regard inquiet. La guidant de sa cravache, Morgane lui fit ôter son gilet, puis la fit s’appuyer en arrière, le dos contre le monument de pierre, et lui fit écarter les bras. Le corps de Nadia, adossé à la roche, supportait une position précaire et certainement douloureuse.
Morgane se pencha sur elle :
J’écarquillai les yeux, aussi ronds que ceux de Nadia, quand Morgane prit en main le petit haut fuchsia de sa victime, fit glisser le vêtement vers la gorge, lui dénudant tout à fait les seins, et lui enfourna le tissu dans la bouche !
Nadia n’avait pas bougé, mais semblait désormais bizarrement harnachée avec le tissu qui remontait de son dos directement dans sa bouche en passant sous les bras écartés.
Nadia sursauta, adossée au rocher, et finit par s’exécuter non sans avoir décoché une œillade meurtrière.
Morgane reprit la cravache et en tata du bout le ventre de Nadia, non loin de là où elle avait frappé par deux fois déjà. Nadia lui jetait des regards furieux, toujours en silence, la bouche masquée par le tissu. Sa peau était bronzée, ferme sous le contact. Puis la cravache remonta doucement jusqu’à la gorge, entre les seins magnifiques que lui tendait Nadia. Elle redescendit en une lente caresse pour taquiner un téton arrogant qui se mit aussitôt à darder, comme pour répliquer au contact agaçant.
Au bout de quelques instants, la cravache de Morgane s’attaqua à l’autre mamelon, le triturant plus brutalement. Il ne tarda pas à réagir comme son jumeau en se dressant en l’air. Puis la cravache parcourut chaque sein de savants entrelacs, descendit par le flanc indemne, et atteignit une hanche mate. La cravache surmonta le ceinturon pour caresser toujours plus bas à travers l’étoffe !
Je repris mon souffle, caché derrière la colonne. Je me sentais cramoisi. Jamais je n’aurais cru ça de Morgane, elle si pure, si nette ! Quand je repris ma position du parfait mateur, Morgane, la cravache toujours active, penchée sur Nadia, lui caressait gentiment de sa longue main fine tout le haut du visage, front, nez, tempes et pommettes… !
Elle lui murmura alors d’une voix exagérément flatteuse :
Alors là, comme humiliation, c’était fort ! J’en avais presque les larmes aux yeux moi-même !
Un gémissement puis un sanglot étouffé retentirent. Je fixais intensément les deux filles, mais rien ne me permit de deviner la perdante !
Morgane se redressa enfin, le port de tête et de seins toujours altier, et enfila ses vêtements en silence. Nadia s’était effondrée au pied du bloc, sans un bruit. Aucune ne souriait, ne criait sa victoire, et je dus fuir… sans connaître le fin mot de l’histoire !
Le lendemain, je les revis à la cafétéria de la boîte. Morgane assise à une table en train de siroter un lait-fraise, en noir de la tête aux pieds, avec toutefois un gilet blanc Naf-Naf sur les épaules. Nadia virevoltait de table en table et sa tenue faisait sensation : une jupe classique, un haut beige, strict devant, mais révélant un somptueux décolleté jusque dans le bas du dos ! Avachi dans un fauteuil, le mégot au bec, à trois pas d’elles, se trouvait l’innocent au regard perdu, inconscient de ce qui s’était joué la veille…