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n° 02660Fiche technique45703 caractères45703
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Temps de lecture estimé : 32 mn
25/12/23
corrigé 25/12/23
Résumé:  Que faut-il donc faire pour rentabiliser un élevage de lapins ?
Critères:  f fh bizarre amour fmast facial fellation pénétratio humour
Auteur : Jeanette      
Les lapins

Il n’est pas un peu gonflé, Eddy ! Organiser un concours avec un sujet pareil : « Un savant fou se livre à des manipulations génétiques sur des lapins afin d’en rentabiliser la production ». Et en faire une histoire érotique, en plus !


Ce qui suit est pure fiction. Toute ressemblance avec des individus vivants ou morts est purement accidentelle, et totalement indépendante de la volonté de l’auteur, et blablabla, et blablabla…


Cela dit, je remercie tous mes copains et copines, qui m’ont gentiment permis d’utiliser leurs prénoms.


ET, une précision importante : ce texte fut écrit bien avant le « Grand tremblement de terre de Revebébé », alors que tout le monde il était beau, et tout le monde il était gentil.


Inutile, donc, d’y chercher des messages subliminaux…


Soyez patients. L’érotisme ne viendra qu’à la fin…



Il en a vraiment plein le cul de faire la file, Jérôme. Déjà qu’il en a marre de cette putain de charrette avec une roue bloquée et une autre qui grince. Ça n’a pas été de la tarte, de pousser cette ferraille à travers le supermarché. Il ne vient pas ici souvent, seulement quand Sophie le bigophone au boulot parce qu’elle a oublié quelque chose. Mais n’empêche, il y a ses habitudes : il s’empoigne un petit panier rouge, et en une deux trois, il rafle au passage la commande de Sophie et se dirige vers la caisse express et vers Gwladys et ses merveilleux nichons. Les miches de Gwladys, c’est son rayon de soleil, à Jérôme.


Ça a démarré il y a quelques mois. Il attendait patiemment son tour, retournant un problème dans sa tête, quand il réalisa qu’il matait sans vergogne la naissance d’un magnifique nichon. Le vieux Jérôme d’il y a cinq ans, le loubard, l’agitateur professionnel se réveilla soudain :



Elle a dit ça avec un grand sourire, un faux accent anglais, et une voix qui ferait bander le pape. Il n’est pas con, le Jérôme, il a tout de suite compris. Il a aussi fait l’inventaire : de beaux nichons, quoique pas très fermes, une petite jupe trop courte et trop serrée, le ventre qui boudine un peu, dix kilos de trop, et un petit petit petit cerveau minuscule. Il y a cinq ans, il aurait attendu à la sortie et aurait scoré, mais ce jour-là… il se contenta de savourer le moment et de bander mollement.


Mais bon, aujourd’hui, c’est bien différent. Gwladys est à l’autre bout de la rangée de caisses, cette foutue charrette déborde, la caissière est horrible et plate comme une planche, et ça traîne, et ça traîne.


Soudain, on le tire par la manche. Une dame très BCBG habillée d’un tailleur strict.



Effaré de son bonheur, Jérôme pousse sa ferraille et commence à décharger. La dame met un signe « fermé ». Les autres clients se dispersent en maugréant.


La dame scanne les articles à toute vitesse, puis ralentit, et lui demande à voix basse :



Sans se préoccuper de l’entourage, la dame bascule la séparation, s’agenouille devant lui, et descend sa tirette. La queue de Jérôme, qui ne partage pas les doutes de son propriétaire, jaillit à la verticale.



Jérôme réalise avec effarement qu’elle défait sa ceinture, et lui descend le pantalon et le caleçon. Il se retrouve debout, les jambes nues, la queue dressée, avec cette dame agenouillée qui lui caresse délicatement la hampe et soupèse ses boules. Étrangement, ça n’a l’air d’étonner personne. Les autres clients ne semblent pas les voir. Le regard d’une caissière est posé sur eux sans le moindre intérêt, comme s’ils étaient transparents.



Après l’avoir décalotté avec art et lenteur, et sans perdre un atome de sa distinction, la dame enrobe le gland de Jérôme d’une salive visqueuse. Ses doigts glissent le long de la hampe avec une légèreté éthérée. Les longs ongles de l’autre main semblent s’insinuer à l’intérieur des testicules. Une langue pointue commence à taquiner le gland, puis elle se l’enfourne et commence à téter vigoureusement.



Assailli de sensations, Jérôme se balance d’une jambe sur l’autre, et ne peut s’empêcher de gémir. Abandonnant les testicules, la dame défait fébrilement les boutons de sa veste, qui disparaît comme par enchantement pour laisser la place à deux énormes nichons un peu pendants, les nichons de Gwladys. Tout en continuant à sucer, elle le regarde droit dans les yeux. Avec stupéfaction, Jérôme reconnaît le visage de Sophie, ses grands yeux verts, son petit nez mutin. Elle s’arrête de sucer, et le branle vigoureusement.



Affolé par cette femelle polymorphe, Jérôme éjacule à longs jets sur son visage et ses seins. La créature recueille du sperme dans sa paume, et masse son gland, déclenchant des sensations incroyables.



Baigné de sueur, le sexe toujours bandé, Jérôme se découvre affalé sur sa chaise de bureau, alors que son copain Robert le secoue par l’épaule.



Le regard de Robert se pose alors sur la bosse qui orne son entrejambe.



Jérôme n’est pas convaincu, mais il en a tellement marre qu’il n’insiste pas. Il sait que lorsque Robert a une idée dans la tête, il ne l’a pas dans le cul. Et finalement, il en a vraiment ras le bol, de tout, de tout le monde en général et de lui-même en particulier.



Les deux copains marchent dans le parking. Jérôme s’arrête à sa voiture, que Robert contemple avec intérêt.



Jérôme ouvre la portière, mais Robert le rappelle :




Le lendemain…


Jérôme s’éveille seul dans le grand lit. Les choses lui reviennent lentement. Le délire du supermarché. Les conseils de Robert. Le départ de Sophie. Le petit bar à Orly où il s’est enfilé trop de bières. Puis il retourne en arrière…


L’université, où il n’a pas foutu grand-chose, mais étrangement, il n’a jamais eu besoin de travailler beaucoup pour obtenir son doctorat en biologie. Son premier job, qu’il a détesté, dans une grosse entreprise pharmaceutique. Sa rencontre avec Sophie, aussi fauchée que lui, qui commençait des études de médecine. Le coup de foudre, l’amour fou et désordonné, l’exultation des corps.


Et les conneries ! Les conneries ! Robert l’a bien aidé, dans ce domaine. Drôle de mec, ce Robert. Vendeur d’encyclopédies de son état, tirant le diable par la queue, il vivait un amour dément avec la petite Nadine. Sans aucun diplôme, mais passionné d’informatique, le Robert, un autodidacte total. Et quand Jérôme, allergique à la hiérarchie et au respect des supérieurs, s’est fait foutre à la porte, il a complètement déconné. Sans un sou, il a créé sa propre compagnie de recherche biologique. Mais de nos jours, la complexité de ce sujet est telle que la recherche est impossible sans une base de données bien organisée. Donc, connerie suprême, il s’est associé avec Robert. Les deux mecs faisant la chasse aux contrats, Sophie poursuivant ses études, il ne restait que la petite Nadine, qui bossait comme femme d’ouvrage, pour apporter un peu de blé dans ce groupe débile.


Puis un jour, le miracle. Bien sûr, la façade n’était pas mal : les cartes de visite (impayées), le papier à en-tête (impayé), tout ça foutait bien. Si bien qu’une grosse entreprise californienne leur a offert un contrat. Le montant : un million de dollars. L’avance : cent mille. Assez pour payer les dettes et s’équiper. Puis il s’est avéré que et Robert, et Jérôme, ils étaient des génies dans leur branche, et après ce contrat, il y en eut d’autres. Le succès, quoi. Elle ne fait plus les ménages, Nadine. Elle écrit.


Bon, ben il est temps de se secouer. Après avoir pris une douche et jeté pêle-mêle quelques vêtements dans une valise, il décroche le téléphone :



Une fois passée la chierie du périphérique, le pied de Jérôme se fait plus lourd sur le champignon, et le paysage défile. Trois cents bornes, le temps de penser un peu. La ferme, où il a passé son adolescence. La tante Jeanette, l’oncle Nicolas. Ils l’ont élevé après l’accident. Une bien curieuse relation avec un bien étrange couple. Pas du tout typique des paysans de la France profonde, ces deux-là ! Ça n’a jamais été mon oncle et ma tante, seulement Niko et Jeanette. Sans aucune raison, il se rappelle soudain de sa première fois avec Jocelyne, la fille de ferme, dans la grange. Première fois suivie de nombreuses autres. Un jour qu’ils étaient en pleine action, la petite porte de derrière claqua violemment, et la Jocelyne de s’affoler et de s’encourir. Il ne sut jamais qui les avait surpris, nul n’en fit jamais mention… Mais le même soir, il trouva ce paquet de capotes sous son oreiller…


La ferme est en vue. Il laisse la voiture sur la route, et se faufile le long des murs de la grande cour, jusqu’à la fenêtre de la cuisine. Elle n’a pas changé, la Jeanette. Toujours ses affreuses lunettes d’écaille brunes, ses cheveux courts un peu ébouriffés, et sa poitrine opulente. Elle est en train d’éplucher des légumes.



Ça ne lui fait pas drôle, à Jérôme, de s’entendre appeler ainsi par cette femme qui a à peine dix ans de plus que lui. Ils se serrent dans les bras l’un de l’autre.



Une pétarade se fait entendre, alors qu’un vieux camion brinquebalant fait son entrée dans la cour. En descend un géant à la moustache fournie. Il se dirige vers la cuisine en boitant légèrement. Jérôme saisit son verre et se cache dans la pièce d’à côté.



Jérôme fait son entrée, et les deux mâles se fichent de grandes claques dans le dos.



La soirée…


Après un souper délicieux et bien arrosé, Niko et Jeanette disparurent un moment, il faut bien s’habiller pour le théâtre. Puis il fut entendu que dans cet appareil, la BMW conviendrait mieux que le camion. Un peu emprunté dans son beau costume, Niko déclara qu’il allait « jeter un coup d’œil » et s’en fût. Répondant au regard interrogatif de Jérôme, Jeanette dit simplement : « ses lapins ». Niko ne fut pas long, mais quand il revint, il avait l’air bien embêté.



Jérôme suivit Niko dans la partie de la grange réservée aux lapins, et se trouva face à une vingtaine de cages individuelles, chacune contenant un énorme lapin, chacune pourvue d’une étiquette indiquant le prénom de l’animal.



Niko saisit Maurice par la peau du cou, et le retourne sur le dos, à la grande indignation de l’animal qui rue à qui mieux mieux. Niko farfouille entre ses cuisses, et dévoile un petit pénis rose de trois ou quatre millimètres de long.



Après leur départ, Jérôme alluma la télé, mais ce n’était vraiment pas la joie. Il se mit donc à errer dans la maison, redécouvrant les chambres. Puis la grande pendule sonna six fois. 22 h 30. Le moment pour Maurice de tirer son coup.


La grange. Il saisit Maurice par la peau du cou, et le dépose délicatement sur le dos d’Antoinette, qui n’a pas l’air contraire. Pris d’une soudaine frénésie, Maurice mord Antoinette dans le cou, et ses hanches commencent à s’agiter. Mais, après cinq ou six coups, il glisse et tombe sur le flanc. « Et merde », pense Jérôme. Il reprend donc l’étalon, le remet en place, et l’agitation recommence, mais après quatre coups de reins, Maurice s’effondre. Cent fois sur le métier… Jérôme répète la séquence une dizaine de fois, sans que le pauvre Maurice parvienne à se maintenir en place. Et maintenant, il ne s’agite même plus. Antoinette, par contre, semble pleine de bonne volonté, et attend patiemment ses hommages. Jérôme remet dans sa cage un Maurice complètement amorphe.



Tard dans la nuit, un Niko et une Jeanette qui ont l’air en pleine forme font leur réapparition.



Le lendemain, Jérôme qui erre dans la ferme entre dans la grange ou Niko s’occupe des lapins.




Dix jours plus tard, au laboratoire, en fin de journée…


Un Robert outrageusement bronzé s’arrête devant le bureau de Jérôme.



Et Jérôme d’expliquer la situation, les lapins, et le reste.



Jérôme passa une bonne soirée avec Nadine qui a échangé les ménages pour la littérature. Son premier roman vient d’être accepté par une grosse maison d’édition, et elle est aux anges.



Le lendemain, Jérôme entre au laboratoire, et y trouve un Robert endormi sur sa chaise.



Et Robert de disparaître. Jérôme regarde avec effarement un listing de cinq pages pleines de chiffres, et couvertes d’annotations manuelles. Ça n’a l’air d’avoir aucun sens, mais après un moment il comprend le système. Et en effet, certains gènes sont incompatibles. Ils ne peuvent être introduits dans le même individu, sous peine de créer un monstre non viable. Donc il suffit d’attendre le retour de Robert. Il programmera la sélectionneuse, et… Et merde, pourquoi attendre ? Bien sûr, toutes les bases de données sont codées en assemblée, langage totalement incompréhensible, mais la sélectionneuse est programmée en C++, que Jérôme a étudié… et puis c’est un simple travail de transposition. « Il va être furieux », se dit Jérôme, « mais tant pis ! ». Au travail !


Le même soir, un Jérôme fatigué, mais satisfait, contemple les dix incubateurs. Le lendemain, Robert était bien un peu mécontent, mais ayant tout contrôlé, il ne trouva rien à redire. Un des dix super lapins mourut le troisième jour, mais les déchets sont inévitables dans ce genre d’entreprise…


Trois semaines plus tard, Jérôme charge neuf cages dans une camionnette de location et se dirige vers la ferme. Il se gare devant l’entrée de la grange, qui a bien changé. On dirait maintenant une arène de cirque, où déambule une vingtaine de lapins.



Jérôme décharge les cages, et présente les animaux :



Jérôme s’empare de Chris, et le gratte un moment au-dessus de la queue. Puis il l’empoigne par la peau du cou, dévoilant un énorme pénis violacé de dix centimètres de long.



Une semaine plus tard… Jérôme et Robert échangent leurs impressions…



Une secrétaire entre dans le bureau.



Et en effet, cinq minutes plus tard, la Jeanette fait son entrée.



Jeanette sort une farde épaisse de son sac en bandoulière, et se plante ses affreuses lunettes sur le nez :



– Chris : Le meilleur de la bande. Le pénis au garde-à-vous à toute heure du jour et de la nuit. Mais les femelles n’en veulent pas. Absolument rien à faire.

– Eddy : Un animal vicieux ! Croyez-le ou non, il a enculé Maurice ! Et il mange à tous les râteliers. Il pourchasse Antoinette dans tous les coins, mais elle ne veut rien entendre.

– Tom : Quel pourri, celui-là ! Il ne fait que dormir !

– André Sébastien : Un malade ! Il passe sa vie à aller reluquer les femelles une à une, spécialement par-derrière, puis il s’éloigne d’un air blasé. Et pourtant, pour lui, elles sont bien disposées !

– Jean Sébastien : Un voyageur. Nous l’avons perdu plusieurs fois. On l’a retrouvé la première fois dans un tiroir de la cuisine, la seconde fois dans un tiroir de la chambre à coucher, au milieu de mes culottes, qui sont maintenant pleines de crottes ! Aucun intérêt pour le sexe ! Niko l’appelle « Monsieur Tiroir » !


Quant aux femelles, ce n’est pas mieux :

– Léna : Une hystérique ! Le pauvre Maurice a essayé de la couvrir, et il s’est fait mordre cruellement. Mais croyez-le ou non, cette Léna est lesbienne. Elle gouine les femelles sans aucune vergogne !

– Angel : Elle passe sa vie à présenter son arrière-train à Chris, qui ne veut rien savoir. Je pensais que vous aviez déprogrammé l’inceste hors de vos créations ?

– Nora : La pauvre ! Personne ne veut avoir affaire à elle, sauf Léna, qui la broute régulièrement. Mais ça n’est pas bien productif !

– Et finalement, Mélanie. Elle aussi, nous l’avions perdue. On l’a retrouvée sur le toit de la grange, un soir de pleine lune.


Jérôme et Robert se regardent d’un air accablé. Robert prend la parole :




Jeudi après-midi… Robert montre à Jeanette le principe d’opération de leur nouveau mainframe, pendant que Jérôme s’occupe des incubateurs. Le téléphone sonne. C’est Niko. Jérôme le branche sur le haut-parleur.



Vendredi soir. Robert, Nadine, Jérôme et Jeanette arrivent à la ferme. Un repas pantagruélique les y attend.



Mais bon, je ne désespère pas, loin de là. De toute façon, j’ai maintenant plus de mille femelles enceintes, et je ne vous dis pas les problèmes d’infrastructure !


Le souper terminé, Niko déclara qu’il était crevé, et qu’il « ne la ferait pas longue ». Jeanette montra leurs chambres aux invités, et il était à peine onze heures, lorsque tout le monde se retira. Sans aucun artifice, Jeanette et Niko se déshabillent, et se mettent au lit.



Eh, tu en parles comme si c’était fait ?



La tête sur son oreiller récupéré (le sein droit de Jeanette), Niko s’endort du sommeil du juste, et Jeanette ne tarde pas à le suivre.


La lune se lève sur une ferme endormie. La grange projette des ombres fantomatiques sur le terrain environnant. La lune monte et monte dans le ciel. Elle voit tout, la lune, mais elle ne nous dit jamais rien. Le toit de la grange brille, éclairé par la lumière froide. Et bientôt, ce toit s’affuble de petites taches mouvantes. La plupart claires, mais une noire comme du charbon. « Qu’est-ce que ça peut bien être ? » se demande George, perché au sommet d’un chêne centenaire, donc presque aussi vieux que lui.


Qu’importe, ça a l’air comestible. Sans le moindre bruit, George le hibou s’élance. Deux courts battements silencieux, puis ses longues ailes prennent toute leur envergure, plumes écartées, pattes serrées contre son ventre. Il plane, plane, puis replie ses ailes contre son corps, et se laisse tomber comme une pierre. Au dernier moment, ses ailes s’ouvrent, ses serres se projettent en avant, et ses griffes s’enfoncent dans la chair de cette chose noire, qui pousse un glapissement de terreur. George bat des ailes frénétiquement, le bord du toit est proche, la chose noire est comme assommée et se débat à peine. Mais soudain, un poids énorme lui tombe sur le dos. Une chose blanche a osé l’attaquer ! George se plante la gueule sur le toit, et lâche sa proie, alors que tout autour de lui ces choses blanches aux yeux rouges se lancent à l’attaque. Sans doute, George fut-il sauvé par un siècle d’expérience. D’un vol déséquilibré par les plumes manquantes, il arriva à rejoindre son chêne.

Toujours tremblant, il frotte de sa tête son corps ensanglanté. Il sait qu’il doit, il sait qu’il faut crier à la nuit, lancer son hululement le plus fier, pour prouver au domaine des ombres qu’il est toujours le maître de l’obscurité. Mais il n’en a point la force. Un pauvre « hoouuu hoouuu » débile s’échappe de son bec. Et à peine l’a-t-il fait, qu’il voit cette brillante lumière jaune jaillir de l’horizon. C’en est trop !

Un George au crépuscule de sa vie se cache piteusement au plus profond du feuillage.





Elle adore ça, Jeanette, de servir d’oreiller. Bien sûr, c’est inconfortable, mais elle ne donnerait sa place pour rien au monde. Cette pression sur son sein, ces sueurs qui se mêlent, ces odeurs si bien connues, cette main sur sa chatte humide… elle s’était assoupie, puis il y eut dehors comme un bruit anormal qui la réveilla, mais maintenant, tout semble calme. Elle contemple le visage de cet homme, qui dans son sommeil laisse transparaître un éclair de l’enfant qu’il fut il y a longtemps… Elle rêve éveillée, Jeanette, elle est bien…


La fenêtre laisse entrer un rayon de lune. Mais tout à coup, la lumière change, elle devient jaune et criarde, et le crépitement d’un moteur haute performance se fait entendre.


Jeanette dépose doucement la tête de Niko sur un (vrai) oreiller, enfile son peignoir, et descend. Elle ouvre la porte de la cuisine, et se retrouve dans la cour, où une Ferrari rouge vient juste de s’arrêter. En sort une jeune femme de haute taille, à l’allure sportive.



De sa chambre, Nadine a observé l’arrivée de Sophie. Elle eut un moment l’intention de descendre, puis sa timidité naturelle l’emporta. Les bavardages entre femmes, ça n’est vraiment pas son truc, à Nadine. Elle ouvre largement les rideaux, pour laisser entrer la lumière de cette lune splendide.

Robert a rejeté les couvertures, et est étendu sur le dos. Elle le regarde, elle le contemple, dans tous ses détails. Il est beau, son Robert. Mais ça n’a aucune importance. S’il était affreux, bossu, tordu, elle l’aimerait tout autant. Elle ne se lasse pas de le regarder et prend conscience de cette humidité qui grandit. Soudain, elle sait ce qu’elle va faire, et cette connaissance déclenche chez elle de longs et délicieux frissons. Tout en regardant Robert, elle s’effleure la poitrine très légèrement, taquinant, agaçant le bout des seins. Puis elle les pince, et les sensations se répandent, dans son dos, dans son cou, dans son ventre, et dans cette chose affamée qui coule la tout en bas, et qui veut, qui veut !


Sans pitié pour elle-même, Nadine s’effleure le ventre du bout des doigts. Plus bas ! Plus lent ! Elle se touche les aines, puis soudain la main droite empoigne brutalement cette bête dégoulinante, et la masse sans pitié. Son corps s’agite de soubresauts, ses genoux plient, plient, et elle s’effondre sur le côté. Elle en veut plus, Nadine, mais elle se domine, ses plans sont faits, elle n’en déviera pas.

Mais elle ne put s’empêcher de se lécher les épaules, de se caresser le visage et les lèvres, et d’écraser sa chatte une dernière fois sur la carpette. Dans un sursaut de volonté, elle se relève, et, aussi doucement que ce peut, s’assied sur le lit, puis s’y couche sur le côté, la bouche au-dessus du pénis de Robert. Elle regarde cette petite chose ridicule, ridée, et recroquevillée, qu’elle va transformer. Elle se frotte la langue sur les dents pour saliver au maximum, puis elle gobe ce gland calotté, qu’elle mouille, mouille. Elle engloutit doucement cette petite chose molle et la fait tourner lentement dans sa bouche. Le miracle s’accomplit. La tige s’engorge et s’allonge, tandis que Robert bouge en marmonnant. La hampe a tant grandi, qu’elle lui sort à moitié de la bouche. Nadine la saisit d’une main, la décalotte sans douceur, et se l’enfonce dans la gorge. Et elle pompe, elle pompe. La symbiose entre ces deux êtres est telle qu’elle ressent les sensations qu’elle provoque.

Oui ! C’est le moment ! Perverse, elle ralentit le mouvement, pendant que sa main droite masse les testicules. Sa bouche s’emplit d’un sperme amer et salé, et Robert crie.


Elle s’assied, en tailleur, la bouche pleine.



Elle laisse son jus dégouliner de sa bouche, sur son menton, puis sur ses seins, qu’elle masse sans douceur.



Sa bouche s’écrase sur celle de Robert, et leurs langues se mélangent, longtemps, longtemps, pendant que sa main caresse une verge qui a repris une rigidité de pierre. Robert veut la retourner, et la prendre, mais une main le repousse.



Nadine enjambe Robert. Sa main fébrile guide cette chose énorme entre ses parois qui dégoulinent, et elle se l’enfonce, elle s’empale. Elle le chevauche comme une bête en furie, elle halète, elle balbutie. Le gland frappe sans pitié sa matrice, alors que son clitoris s’écrase sur l’arcade pubienne de son amant.



Ils râlent ensemble.






Elle se lève, pendant que Jeanette range les tasses et les verres, puis ajoute :



Niko se rembrunit.



Ils traversent la cour, et entrent dans la grange. Niko met l’éclairage minimum. Dans la partie des lapines, Léna et Angel sont occupées à lécher Nora sur tout le corps. Mais des couinements leur parviennent de l’autre extrémité.



Un petit groupe de lapins mâles fait cercle autour d’un curieux assemblage. André Sébastien se fait enculer par Eddy, qui est lui-même enculé par Chris.



Niko et Jeanette arrivent sur le toit.



Ils inspectent le toit, et tombent sur Maurice et Mélanie, serrés l’un contre l’autre, le cou levé vers une lune qui s’estompe.



Jeanette se dirige vers le matelas pneumatique. Elle laisse glisser son peignoir et se retrouve nue. Sans aucune pudeur, elle se masse les seins et la chatte.



Un sourire éclaire la face moustachue.




San José, Juin 2001.

(c) Jeanne Libon (Jeanette).