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Temps de lecture estimé : 9 mn
30/11/01
Résumé:  Je venais de découvrir le saphisme, même si à l'époque je n'avais encore jamais entendu ce mot... Troublée et déstabilisée, j'en voulais plus...
Critères:  ff jeunes asie intermast
Auteur : Marie A  (Suis-je réelle, ou ne suis-je que rêve? A vous de décider...)

Série : Amours de jeunesse.

Chapitre 02 / 02
Amours de jeunesse 2



Il n’y avait pas eu de suite après l’épisode que j’avais vécu avec Allison, et de toute façon, je ne pense pas que j’aurais accepté: j’étais dégoûtée, horrifiée par ce que j’avais fait ou plutôt par ce que je n’avais pas fait! Par ma passivité face aux caresses de ma camarade de chambre; de mon silence alors que j’aurais dû lui crier d’arrêter avant de ne plus en être capable; de mon plaisir même, alors que ses doigts fouillaient mon intimité, jusqu’alors restée vierge même de moi! Et pourtant je n’avais rien fait, je m’étais laissée faire, portée par une vague de plaisir telle que je n’en avais jamais connue (et pour cause)…


Allison ne me portait aucune attention, du moins pas plus qu’à n’importe qui d’autre: elle avait l’habitude de considérer les autres filles avec une vague indifférence mêlée de cynisme, envers nous petites bourgeoises filles à papa, alors qu’elle était une fille du peuple, comme elle se plaisait à le faire remarquer. Pourtant, malgré cette attitude apparemment indifférente, elle me collait, venant souvent s’asseoir à côté de moi, me frôlant dans les couloirs de façon apparemment anodine (mais nous savions toutes deux qu’il n’en était rien), racontant des plaisanteries grivoises en me regardant dans les yeux, etc… Au début je crus que c’était par amour, mais je compris au bout d’une semaine, alors qu’elle ne donnait jamais suite: elle s’amusait avec moi, se plaisant à me mettre en situation inconfortable.


Intérieurement, je bouillais de colère, aussi bien contre elle que contre moi-même, mais je n’en donnais jamais signe, renfermée comme je l’étais. Je me contentais d’essayer de l’éviter, en vain: chaque fois que je me croyais en paix, elle surgissait de nulle part. Ces quelques semaines furent un calvaire interminable. Je mis plus d’un mois à comprendre pourquoi, ou du moins à l’admettre: ce n’était pas son attitude blessante qui me mettaient si mal à l’aise, pas plus que la culpabilité ou la solitude…


La vérité, c’était que ça m’avait plu, et que chaque fibre de mon corps en redemandait. J’étais en manque! Je voulais à nouveau sentir ses doigts s’attarder sur moi, son regard plein de tendresse se perdre sur mon corps,… connaître l’extase… Après une lutte interminable contre mes remords et ma conscience, je finis par trouver le courage de lui adresser la parole. L’attente de l’occasion propice fut la période la plus longue de ma vie. Lorsque la prof nous lâcha ce jour-là, Allison fut retenue quelques minutes suite à un devoir qu’elle n’avait pas remis. J’en profitai pour l’attendre dehors, laissant les autres rejoindre la salle de maths pour le cours suivant. Quant elle sortit, je fis mine d’être occupée à relire une feuille, puis je lui emboîtai la pas. Nous finîmes par passer dans un couloir désert,et je l’interpellai. Ma rousse incendiaire se retourna, et je la rejoignis d’un pas lourd, comme une condamnée qui se sait déjà perdue.



Tu penses peut-être qu’on ne t’a pas remarquée, quand tu écoutes nos conversations le soir, avec Cheng et Jenny, en faisant semblant de dormir? Tu crois qu’on ne t’a pas vue nous espionner, le soir où je suis allée rejoindre Jenny dans la salle de bains?"

J’étais sur le point de pleurer. Je m’étais écartée d’elle au moment où elle avait commencé à parler, persuadée qu’on nous entendait, que les surveillantes allaient venir voir. Mes yeux étaient brouillés de larmes, et chacun de ses mots me blessaient. Je sentais une larme couler sur ma joue.


"Rien à faire ma chérie… Si tu tiens à faire partie de notre groupe, il te faudra abandonner ta mise d’aristo bûcheuse, et apprendre à partager tes expériences. On est comme des soeurs ici, et il n’y a aucune raison que tu fasses exception. De toute façon, tu ferais mieux, sauf si tu as envie de passer toutes tes années d’unif dans ton coin!"

Elle se radoucit soudain, s’approcha de moi et sécha mes larmes de sa main, me prenant dans ses bras.

"Tu sais, Marie, dans le fond, je t’aime bien…" Et sur ce, elle m’embrassa rapidement, avant de filer au cours de maths. Notre retard nous valut une heure de colle, mais je m’en fichais: mon cauchemar était fini!


Lorsque je rentrai à la chambre vers 18h, Allison y était déjà; elle était la seule, d’ailleurs. À la fois gênée et impatiente, je me débarrassai de mes affaires en vitesse. Puis je me présentai à elle, un peu gauche, sans un mot. Elle eut un sourire vaguement amusé, mais ne se leva pas de son lit pour autant. Inquiète, je l’interrogeai du regard, sans oser lui dire quoi que ce soit, mais elle me rétorqua: "Eh bien, tu as déjà oublié? On a dit qu’on partageait avec les autres, maintenant". C’est seulement à cet instant que je compris toute l’implication de ce qu’elle avait voulu dire, et qu’une crampe de terreur me submergea.



Je sentais mes jambes se dérober sous moi, j’étais effondrée… On m’avait retirée du peloton d’éxécution uniquement pour me pendre… Non, il n’y avait aucune façon que je me livre à ces jeux impudiques! La mort dans l’âme, je lui murmurai: "Non… je suis désolée… je ne peux pas".

A ma grande surprise, elle n’insista pas. Au cours de la soirée qui suivit, dire que j’étais tendue relèverait de l’euphémisme: je m’attendais à chaque instant à ce qu’Allison relance le débat devant les autres, à ma grande honte. Mais je me rends compte que je ne vous ai pas encore parlé de mes deux autres camarades de chambrée…


Jenny revenait des Indes, où son père avait travaillé en tant qu’investisseur financier. C’était une grande blonde, aux formes athlétiques, fine, élancée, les cheveux noués en une longue natte qu’elle laissait redescendre sur son buste. Sa poitrine, si elle n’était aussi volumineuse que celle d’Allison, n’avait cependant aucun mal à me rendre jalouse. Les yeux clairs, presque gris, c’était une élève studieuse et calme, sereine même, quoique je devais apprendre cette même soirée que les livres dans lesquels elle était plongée si souvent n’avaient rien à voir avec les cours: c’étaient des livres indous, l’art du kama-sûtra. En effet, Jenny voulait, comme projet d’avenir, retrouner en Inde et s’y installer pour enseigner l’"Art de l’Amour". Je doutais fort que ses parents acceptent, mais soit…

Cheng quant à elle, était Chinoise. Son père était un important diplomate, et elle avait été envoyée en Angleterre pour y apprendre la langue. Elle avait appris, et connaissait bien plus d’une langue désormais, quoiqu’il n’eut certainement pas s’agit des mêmes! Physiquement, elle était menue, pas bien grande, ses cheveux noirs coupés au carré encadrant à merveille son visage de poupée. Une bouche charnue (une bouche à pipes, comme l’appelait Allison), des petits seins en poires, mais surtout un cul à faire damner un saint, qu’elle trémoussait sans cesse devant les yeux des gens, sans en avoir l’air.


Pour en revenir à cette soirée, je l’avais passée à travailler sur un devoir de bio (comme je déteste cette matière), faisant tout mon possible pour n’accorder aucune attention aux filles de la chambre, de peur que ça ne tourne "mal". Aussi, j’allais au lit de bonne heure, alors qu’elles étaient descendues se chercher à manger. Quand elles remontèrent, je ne dormais pas encore, mais j’en avais tout l’air, et j’avais éteint les lumières. Elles décidèrent alors de redescendre finir la soirée (ou ce qu’il en restait, on devait être au lit à 9h30) en-bas. Enfin rassurée, je m’endormis…


Je ne sais pas ce qui me réveilla: peut-être un courant d’air froid; peut-être les rires étouffés; peut-être encore, ces mains qui remontèrent ma nuisette en coton, et qui se mirent à parcourir mon ventre. Toujours est-il que je me retrouvai dans un demi-sommeil, la couverture rejetée, la chemise de nuit sur les seins, avec trois ombres au-dessus de moi. N’ayant pas encore émergé, je me laissais aller avec un soupir à ces caresses, qui remontaient sur mes seins. Seule une silhouette devait être à l’oeuvre, penchée sur moi, mais les autres ne perdaient rien du spectacle. Puis le rêve fut brisé. Brutalement: je me rendis compte que c’était réel! Tout d’un coup, je me crispai, mais une main vint se placer sur ma bouche, aussitôt suivie d’un visage que j’identifiais comme celui d’Allison, malgré la pénombre (peut-être à cause du poids de ses seins s’écrasant plantureusement sur les miens).



Quelques secondes, suspendues dans l’éternité. Elle enlève sa main, ses yeux toujours plongés dans les miens. Je ne bouge pas, pétrifiée. Pourtant je sais ce qui va se passer. Je ne réagis toujours pas. Un frisson, je tressaute… Le froid? Non, c’est autre chose et je le sais pertinemment bien… Je me relâche enfin. Le monde reprend vie, Allison se couche sur moi. Elle ne porte qu’une culotte, et je sens sa chaleur éveiller chaque parcelle de mon corps, comme par un baiser chaste. C’est… indescriptible, cette femme se couchant sur moi de tout son poids, et pourtant cette sensation de légèreté, de bonheur absolu, de tendresse infinie. Elle me prend la tête entre les mains, et pose sur mes lèvres un baiser humide. J’y réponds, et nos langues ne tardent pas à se trouver et à se mêler, se tortillant en une longue étreinte. Nos haleines se mélangent, c’est divin, je perds pied. Je vois, comme à travers un voile, Jenny et Cheng (ce sont bien elles) nous regarder, mais loin d’être honteuse, j’en ressens une certaine fierté.


Allison bouge son bassin alors qu’elle m’embrasse, le frottant contre le mien. Des sensations étranges s’accumulent dans mon bas-ventre, mes tétons pointent comme ils ne l’ont jamais fait. Elle me caresse, ses mains entament un ballet, de mon visage à un sein, du ventre à mes cuisses, remontant sur un sein, tout ça sans cesser de m’embrasser. Je suis ailleurs, emportée par le flot des sensations qui jouent avec mon corps comme s’il s’agissait d’un outil, ou d’un instrument pour crier leur tumulte…

Confusément, je sens mes jambes se faire écarter par deux paires de mains, et les bouches de mes camarades commencer à les embrasser, à les lécher, à les sucer. Je gémis.

Allison se redresse un peu, descendant une main vers mon triangle d’or, trempé de cyprine. Quant à Jenny et Cheng, leurs mains remontent vers mes seins… Je n’ai plus besoin de quiconque pour écarter mes jambes au maximum, je me tords, gémis, halète… C’est merveilleux et à la fois affolant, je ne contrôle plus rien, je ne peux que me laisser guider vers le plaisir! Allison enfonce deux doigts dans mon vagin, sans autre préambule, je n’en ai d’ailleurs aucun besoin, mes lèvres sont grandes ouvertes et ne demandent que ça. Ma respiration n’est plus qu’une succession de halètements rapides; elles me triturent les seins, les empoignent, les relâchent pour les caresser ou les laisser souffler une seconde, avant de reprendre leur danse diabolique. Pendant ce temps, tout mon corps est parcouru de spasmes sous les coups de langues de mes bourelles, alors que la main d’Allison se resserre alternativement pour affermir sa prise, emprisonnant ma vulve de façon à ce qu’un véritable feu la consume; ou au contraire se relâche, ne laissant qu’un doigt fureter aux alentours de mon clitoris, avant qu’une des filles englobe un de mes tétons pour le sucer fortement, ou qu’une autre m’empoigne les fesses, signal pour recommencer la curée.


Je m’abandonne, je vais mourir asphyxiée, ou brûlée de l’intérieur peut-être, ça m’est égal, c’est tellement bon… Tout se mélange, je ne suis plus qu’une émotion montant rapidement vers l’explosion… Et vient le coup de grâce, je le sens venir, il me rattrape sous la forme d’un plaisir presque douloureux à grande vitesse, part de la base de ma vulve mais remonte en flèche vers mes entrailles… Et me transperce!!! Je crie, hurle même mais une fille (je serais bien incapable de dire laquelle) a été plus rapide: elle étouffe mon cri sous un oreiller. Moi, pantelante, frénétique, me replie en boule sur cet oreiller, le mordant de toutes mes forces; je ne peux que trembler et succomber aux vagues de jouissance qui m’envahissent. Je reste comme ça longtemps, avant que mes maîtresses ne me recouchent et ne me rebordent. Epuisée, je sombre dans le sommeil…