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n° 03302Fiche technique6025 caractères6025
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Temps de lecture estimé : 4 mn
14/09/23
corrigé 14/09/23
Résumé:  Séance de masturbation sous l'oeil amoureux de son mari.
Critères:  fh couple voir exhib fmast
Auteur : Lio  (Femmes, je vous aime)      
Saveurs d'Afrique

Cette histoire se déroule alors que nous tentions de sensibiliser un peuple à la souffrance endurée par les fillettes durant l’excision de leurs lèvres vaginales. Tous ces cris, toutes ces larmes versées pour une raison qui m’échappe, pratique ritualisée sous couvert de religion, dont les victimes ignorent même le sens. Plaie béante qui rendra tous rapports sexuels douloureux au point de provoquer l’évanouissement, qui éveillera une douleur insoutenable au moment d’enfanter. Notre tâche consiste à informer, à permettre aux femmes de faire plus ample connaissance avec leur anatomie, à soutenir aux hommes qu’aucune religion monothéiste ne préconise une telle mutilation.


Après plusieurs jours à côtoyer ces visions d’horreur, le besoin de digérer tout cela se fait sentir. Alors je me positionne à proximité de la porte d’entrée, entouré par un bureau qui me sert de table à dessin et je me mets à l’œuvre tout en goûtant à la relative fraîcheur du soir qui s’annonce. Mon angle de vision porte sur une plaine aride terminée par des montagnes teintées d’ocre et de rouille aux multiples crevasses. En cet instant de la journée, la luminosité et les couleurs chaleureuses de cette terre desséchée changent en permanence, dévoilant, chaque fois que je lève le regard de ma planche à dessin, un spectacle différent. Que de complexité dans ces monts nus érodés par les vents et les pluies épisodiques, mais torrentielles, dans cette plaine aux arbres clairsemés, à l’herbe rare, jalonnée de pierrailles ! Une légère brise fait voltiger la poussière en un ballet aux acteurs invisibles. Je m’applique, je rature puis recommence dans l’infini changement du film qui se déroule devant mes yeux.


Alors que les rayons obliques du soleil mettent le feu à l’horizon, je jette un coup d’œil au-dessus de mon épaule et aperçois ma femme appuyée contre l’encadrement de la chambre à coucher, le regard rêveur, perdu dans la contemplation de ce soleil couchant, un doigt courant dans l’encolure de son chemisier pudiquement entrouvert sur sa gorge halée. Je l’entrevois de trois quarts et elle semble ne pas s’être rendu compte de ma présence. Je tente de me fondre dans l’obscurité croissante pour mieux l’observer, laissant la finition de mon gribouillage à plus tard.

Son doigt court toujours, jouant parfois avec un pendentif qu’une femme lui avait offert pour avoir permis à sa fille d’échapper aux souffrances qu’elle avait elle-même subies. La chaleur retombe comme un voile, recouvrant de sa moiteur la moindre particule de vie.


Mais à quoi pense-t-elle donc ? Pendant que je m’interroge, sa tête s’est penchée pour prendre à son tour appui sur l’entrebâillement de la porte. Ses yeux brillent des derniers rayons solaires, ses doigts jouent avec le premier bouton comme s’il était responsable de la pesanteur de l’air, puis, à force d’être malmené, s’échappe de l’orifice qui le retenait prisonnier. Elle esquisse un mouvement pour allumer la mèche de la lampe à pétrole accrochée au mur de la chambre à coucher. Sa lumière hésitante me maintient dans l’ombre, mais se joue des courbes graciles de l’être aimé. Quelques gouttes de sueur roulent sur son cou puis s’évanouissent dans une projection de lumière. Sa main s’insinue sous ce tissu qui recouvre sa poitrine qui, après quelques tentatives d’asservissements, se dévoile, plus arrogante, fièrement dressée vers l’extérieur comme un appel à la tendresse, à la cajolerie. Sa main s’aventure par monts et merveilles, lui soutirant quelques inspirations involontaires. Cette main si câline se met en tête de débarrasser le corps de cette pièce de tissu contraignante qu’est le short, déboutonnant avec adresse cette tenue censée cacher ce que bien des gens voudraient voir. Elle glisse sur ses jambes sans un bruit, s’affalant sur le sol à la manière d’une feuille morte, et d’un mouvement souple, s’extrait de ces tenailles pour se diriger vers le lit et s’y étendre.


Furtivement, je me glisse vers un autre point d’observation en priant de ne pas attirer son attention. Ses caresses jouent avec les ombres sur son corps, ôtant les derniers habits avec sensualité, glissant ses paumes sur son ventre, ondulant dans un corps à corps avec les draps. Ses mouvements s’accélèrent, puis ralentissent, leur pression se fait plus grande, ses mains enveloppent son corps de tendresse, le remerciant de tant de services rendus. Enfin, elle ose, elle descend lentement et ouvre ses jambes à la manière d’une fleur qui s’épanouit, offrant l’accès à ma vue à son intimité enduite de nectar. Ses doigts s’ingénient à trouver leur récompense, prenant le chemin le plus tortueux, tournant en rond puis s’égarent sur la peau soyeuse de l’intérieur de ses cuisses satinées. Comme par mégarde, comme s’il avait trébuché, un doigt effleure son bouton d’amour, délivrant une légère décharge qui lui arrache un gémissement presque inaudible. Son autre main continue sa ronde, allant d’une extrémité à l’autre de ce corps voué dans l’immédiat au plaisir charnel.


Ses doigts s’improvisent funambules sur l’arête de ses lèvres gorgées de sang et, dans un même mouvement, sa bouche s’entrouvre et clôt définitivement ses paupières. Son plaisir est manifeste, une ode à la sensualité féminine. Ces caresses se font plus précises, plus appuyées ; quelques contractions la contraignant à de brèves contorsions, de petits cris s’échappent de sa gorge emplissant l’air d’érotisme sauvage. Le paroxysme semble ne plus être loin, son souffle court se fait audible, son corps s’offre sans retenue à ces prémisses de l’orgasme, qui dans un dernier élan éclot dans un vibrato étouffé. Je reste coi dans mon coin, émerveillé par cette offrande de la femme auréolée de sa jouissance décroissante, les mains reposantes sur le fruit de sa passion, deux doigts introduits.


Je prends la pose, debout dans l’obscurité, à la regarder sombrer dans le sommeil, lui offrant des mercis pour ce cadeau involontaire (peut-être ?). Puis, assuré de ne pas la déranger par ma venue, je m’allonge à ses côtés et m’endors à mon tour.