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n° 03439Fiche technique9259 caractères9259
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Temps de lecture estimé : 7 mn
06/11/23
corrigé 06/11/23
Résumé:  Une simple rencontre qui a bouleversé la vie...
Critères:  fh amour volupté intermast pénétratio
Auteur : Arthur Delavega  (Je crois en l’amour romantique.)      
Une saison

Une saison





D’habitude, elle était là, assise au fond du bus. Discrète, ce n’était pas le genre de fille à s’afficher ; elle était simple, innocente, respirait l’honnêteté et était absolument ravissante, d’une beauté rare, d’un charme fou. Mais c’est fini, on ne la reverra plus.


J’ai fait sa connaissance par l’intermédiaire d’un ami, dans le même bus. Elle était dans sa classe d’histoire et ils avaient un projet ensemble. C’est dans ce bus qu’on s’est parlé la première fois (le fameux 462 qui passe toujours avec dix minutes de retard au mieux, ou même pas du tout, selon son humeur, et spécialement mauvaise à la sortie de nos cours, apparemment) en piochant dans la caisse « banalités d’usages ». Ce fut ainsi pendant six mois, quand nos horaires coïncidaient, une fois ou deux par semaine, le matin ou le soir, tout dépend.


À la session suivante, il s’est trouvé que l’on avait un cours en commun : le super cours d’informatique sur Excel. Je ne connaissais presque personne et le fait d’avoir une tête connue à qui parler était sympathique, à défaut d’avoir un cours intéressant. On s’est donc mis à côté pour discuter, sauf que Nathalie ne comprenait absolument rien et m’avoua même ne pas avoir d’adresse email. Bref, on s’est retrouvé à rester une ou deux heures après chaque cours pour revoir en détail ce qu’avait enseigné le prof, et on déconnait tout le long. C’était pas tellement productif, notre affaire, mais on rigolait bien et on créait des liens.

Moi derrière elle, lui tenant la main sur la souris pour la diriger…


Au fil des semaines qui passaient, je m’approchais sans même m’en rendre compte, elle aussi se rapprochait. Un soir, ma main droite toujours sur la sienne en train de diriger, mais mon menton fini par s’appuyer sur son épaule gauche, puis sa tête sur la mienne. Nos deux mains gauches s’étreignirent, par une force sensuelle, incontrôlable. Mais on continuait, probablement dans le vide, la tête ailleurs. J’étais sur un nuage. Je n’avais pas envie d’aller plus loin ; mais de rester ainsi, l’un contre l’autre, à s’écouter respirer profondément, irrégulièrement, à s’enivrer de son parfum si subtil qu’il en devenait grisant. Seul le ronronnement imperturbable des ventilateurs des PC nous accompagnait dans la salle désertée à l’heure tardive. Mais finalement, rien ne se passa, et nous prîmes le dernier 462 après un quart d’heure de bataille dans la neige, comme des enfants de cinq ans.


Une fin de semaine, elle m’invita à son chalet pour aller skier. Les conditions météo n’étaient pas extraordinaires, mais bien couvert, il n’y avait plus de problèmes de froid. On skia toute la matinée dans l’esprit bon enfant et chahuteur qui a toujours marqué notre relation. Après le repas, on s’est retrouvés seuls, dans sa chambre, épuisés par la semaine chargée de travail et le ski dans le froid, on s’allongea l’un à côté de l’autre et on parla, de tout et de rien en regardant le plafond. Et elle se retourna pour me regarder de profil. Je la devinais en train de m’observer de profil de ses yeux noisette.


Et je finis par me retourner pour la regarder à mon tour. Ils brûlaient, animés par une flamme qui les faisait briller de malice. Elle se pinçait la lèvre inférieure avec ses incisives, ce qui lui donnait son petit air saint, belle à croquer. Le monde autour de nous fondu, les sons disparurent ; nous étions tous les deux, à quelques centimètres, dans un état paisible excité, ou de calme torride, à s’observer. Je n’osais bouger, par peur de rompre cette passion qui se faisait de plus en plus forte chaque instant. On communiquait par les yeux, on se disait tout, tout à la vitesse de la lumière, c’était tellement plus rapide que par la bouche, tellement plus intense, tellement plus profond.


Ma main se posa sur sa nuque sans que je ne commande quoi que ce soit. Elle ferma les yeux et resserra ma main entre son épaule et sa joue en la caressant ainsi quelquefois. Je lui déposai un baiser sur la tempe, puis sur la joue, dans le creux du nez, dans le cou, sur la commissure des lèvres, et finalement sur la bouche. Elle me prit la nuque dans sa main gauche et délicatement entrouvrit mes lèvres avec les siennes pour y glisser sa langue bouillante de désir et de sensualité. On s’embrassa longuement, passionnément, regrettant de n’avoir qu’une seule langue pour se déguster l’un l’autre, regrettant d’avoir une bouche si petite pour laisser écouler les effluves d’amour qui nous irradiaient d’un bonheur nirvanique, on se goûtait l’âme du bord des lèvres. Serré l’un contre l’autre, nos jambes s’entremêlèrent, se cajolèrent, et je la fis rouler sur moi, lui caressant le dos d’une main et la nuque de l’autre ; pourquoi avais-je si peu de mains ?


Blottis, haletants, transpirant, front contre front, on se regardait droit dans les yeux. Jamais je n’ai aimé aussi éperdument, jamais je ne me suis senti aussi aimé. L’honnêteté qui se dégageait de cette relation, la fraîcheur du premier véritable amour est si intense qu’elle est semblable à la rosée du matin : si fine, si légère, mais tellement unique. Elle roula sur le côté et me sonda de son même regard. Tout en lui caressant doucement le visage, ma main s’aventura sous son tee-shirt, hésitante. Remontant du nombril jusqu’à sa poitrine ronde, elle parcourait un chemin chaotique, procurant à Nathalie des frissons de plaisir. Abandonnée aux caresses, elle se laissa faire en fermant les yeux, sans doute pour apprécier encore plus le toucher. Ses mamelons pointaient à travers son soutien-gorge que je dégrafai. Silencieuse, car sa famille était juste à côté, seule sa respiration pantelante et saccadée accompagnée de l’ondulation du bassin et du dos trahissait son plaisir intense. Je caressais ses seins tendrement, tout doucement, les effleurant à peine avec la paume de la main ; cela lui donna la chair de poule. Puis, lentement, elle retira son pantalon de ski, toujours en me fixant avec ce regard complice ; je la regardais faire, tout en continuant à la caresser. Et elle me prit la main droite, la serra fort, et la dirigea lentement vers son intimité couverte d’une fine culotte tout humide. Son jardin interdit était bouillant, plein d’attentes, chaque contact à travers le tissu la faisait arc-bouter de bonheur. Elle explosa quelques minutes après seulement, dans une expiration profonde qui cachait un râle rauque étouffé par la proximité de ses proches. On s’enlaça l’un contre l’autre se serrant fort, sachant à quel point on tenait à l’autre.


Elle se décolla et me dit :



Elle retira mon tee-shirt et pantalon pendant que je lui retirais sa culotte trempée ; puis mon caleçon, et masturba mon sexe déjà érigé quelques secondes ; et dans un souffle, elle me dit « viens », en roulant sous moi. Une onde de plaisir incommensurable me transcenda le corps, paniquant tous les sens. Elle était toute chaude, bouillante de plaisir. Elle m’accompagnait dans mes va-et-vient, m’encourageait du regard, sachant très bien que c’était la première fois pour moi. Un orgasme se préparait pour nous deux. Nos respirations s’accélérèrent, et j’explosai quelques secondes avant son deuxième orgasme. Écroulés, nous restâmes figés ainsi quelques instants, épuisés, transportés au septième ciel à l’unisson.


Il fallait se rhabiller, les parents de Nathalie allaient finir par se demander ce qui se passait dans cette chambre. En plus, il fallait absolument que je rentre en ville avant 4 h. Sur le pas de la porte, elle m’enlaça tendrement, oreilles contre oreilles, et me glissa dans un souffle :



Je lui répondis de la même voix :



Et je repartis le cœur léger vers la ville, enivré d’amour et d’allégresse.


Une fois en ville, je n’avais qu’une seule envie, lui reparler, évidemment. Après avoir fait ce que je devais faire, j’appelai chez elle, sa petite sœur de cinq ans décrocha :



Mon cœur s’arrêta, mon cerveau aussi, et le temps également. Ces trois mots résonnèrent dans ma tête comme un écho qui se perd dans d’immenses montagnes. Un bruit sourd me submergea, et sa mère prit le combiné et me débita, entrecoupée de sanglots :



Le téléphone me tomba des mains. J’étais vide, vide. Complètement vide. Et malgré ce vide, un big-bang explosa en moi, me déchirant le cœur de part en part. Je tombai, comme au ralenti, à genoux, et les larmes et râles de douleur tonnèrent leur injustice.


Mais la vie continue. Et malgré tout, il faut se relever. Ne serait-ce que pour l’honorer. Nathalie a défini en moi un amour que je n’ai jamais revécu, et que jamais plus je n’atteindrai, sauf peut-être lorsque l’on se retrouvera au paradis.



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Cette histoire est basée sur des faits réels, mais reste fictive.