n° 03476 | Fiche technique | 4800 caractères | 4800 857 Temps de lecture estimé : 4 mn |
18/01/02 corrigé 06/11/23 |
Résumé: La réflexion d'un auteur m'ayant donné des boutons, je réponds en quelques rimes (Mathilda). | ||||
Critères: #poésie fmast uro humour | ||||
Auteur : Mathilda du Québec (Mathida du Québec) |
Poésie |
Il neige sur Montréal
Et j’ai lu des mots qui m’ont fait mal !
Alors quand on me fait mal, je râle
Comme un petit animal !
Je feule, sors mes griffes,
Et me fais ma petite manif !
Je me fous des règles de la poésie
Comme celle de la vie !
Mirlitons ! diras-ton !
Je m’en fous, ce soir c’est mon ton !
Il paraît que nous sommes citoyennes,
L’égal de l’homme ! Qu’à cela ne tienne !
Mais pas partout, loin de là !
Et pas sur tout, loin de là !
Mais ce que nous avons,
Nous y tenons !
Mais ce que nous pouvons prendre,
Vous voulez déjà nous le reprendre !
Cesserez-vous, les mecs, de nous emmerder la vie
En ne voyant pas plus loin que le bout de votre vit ?
Comme dirait, je ne sais quel tribun de la guitare,
(Et celui-là de l’entendre j’en ai marre !)
L’internet,
Ce n’est pas net !
Et vous savez pourquoi l’internet ce n’est pas net ?
Réfléchissez à ce qu’ont trouvé ces mâles honnêtes ?
Les femmes qui s’y exprimeraient n’en seraient pas !
C’est comme ça, je vous le dis de ce pas !
Parce que ces messieurs savent mieux que nous
Ce que nous fabriquons en cachette de vous !
Parce que ces messieurs savent mieux que nous
Ce qui est bien, ce qui est mal pour nous
Parce que ces messieurs savent mieux que nous
Quelle est la norme pour nous !
Et bien non !
Vous n’avez pas raison !
De notre sexe, vous ne connaissez rien !
Sachant mieux nous demander de vous faire du bien
Que de chercher à savoir ce qui nous fait du bien !
Et vous vous croyez malin ?
Vérifier donc vos dires
Arrêtez vos délires !
Donc les femmes qui s’exprimeraient sur le net
Posséderaient donc toutes une quéquette !
Ben voyons, une femme ne peut avoir de fantasmes !
Proclamez-vous entre deux crises d’asthme !
(je m’excuse au passage pour cette rime ridicule,
mais cette fausse poésie ne figurera dans aucun opuscule)
Alors quelle serait donc la vérité ?
Puisque la vôtre n’est pas la vérité !
Sans doute, j’en parierais mes poils,
Une bonne moitié des femmes sévissant sur la toile
Ne sont que des travestis de papier
S’emmêlant souvent les pieds,
Des Ginettes à quette,
Ça a l’air bête !
Des Catherines avec une pine,
Ça nous chagrine !
Oh ! Je ne leur lance point la pierre
Et ne serais pas si sévère !
Pourquoi jetterais-je l’opprobre sur les travestis de plume !
Alors que je respecte ceux qui font le bitume ?
Du moment qu’ils ne prennent pas notre place !
Du moment qu’ils peuvent se regarder dans une glace !
Mais réduire tous les pseudos féminins un peu vite
À des porteurs de bite !
Vous n’avez donc rien compris…
Écoutez-moi, je vous en prie !
La libération sexuelle a été une fumisterie à la gomme.
Elle a été faite pour les hommes !
Nous n’en étions que les instruments,
Cela fait trente ans qu’on nous ment !
Nous ne fantasmons pas comme vous,
Parce que nous ne pensons pas comme vous,
Quand une vraie femme s’exprime,
Que ce soit en prose ou en rimes
Nous savons la reconnaître assurément
Car elle parle parfois de ce qu’aucun homme ne sait vraiment.
Mais nos fantasmes existent, ils sont bien là, on pourrait presque les voir.
Et pendant des années, ils sont restés prisonniers de votre pouvoir.
Tu nous vois aller dans les sex-shops sans y être invitées ?
Bien sûr, il y en a, mais une infime minorité.
Tu nous vois prendre l’initiative d’écouter une chaîne de sexe ?
(non je n’ai pas trouvé de rime pour sexe)
En plus, tout cela n’est pas vraiment fait pour nous,
il s’en faut de beaucoup.
Avec le ouaibe, on a tout à demeure
Et à toute heure !
Et on s’en priverait ?
Pardon, je m’en priverais ?
Je ne ferais pas l’erreur de parler au nom de toutes mes sœurs.
Chacune est si différente, chacune à sa conception de son bonheur
Ça vous emmerde donc tant que ça, les mâles,
Que je puisse devenir chienne et que je râle !
Les femmes, les femmes !
Les femmes !
Vous n’avez que ce mot à la bouche !
Allez donc prendre une douche !
Bien sûr que nous aimons la tendresse.
Mais nous aimons aussi la fesse.
Bien sûr que nous aimons la poésie.
Mais nous aimons aussi les zizis.
Bien sûr que nous aimons le suggérer.
Mais pourquoi en faire une généralité ?
Laissez-nous nous éclater !
Laissez-nous exister !
Arrêtez de nous nier !
Il neige sur Montréal
Et j’ai lu des mots qui m’ont fait mal !
Alors quand on me fait mal je râle
Comme un petit animal !
Je feule, sors mes griffes,
Et me fais ma petite manif !
Soudain, j’ai chaud à mon corps
Et sue de tous mes pores.
Mon jeans tombe à terre, ainsi que ma culotte.
D’une main, je me frotte la motte.
Mon jus me mouille les cuisses,
Je fais quelques gouttes de pisse,
Une flaque sur le carrelage,
C’est rigolo et ça soulage !
Tout à l’heure, je passerai la serpillière.
J’enlève le haut et retire ma brassière.
Mes tétons pointent, ils veulent ma main,
Mais je n’en ai que deux de mains, je ne peux pas !
Jeanette et Joëlle. Chanette, Nora et Léna, aidez-moi !
===
Ne prenez pas tout cela très au sérieux !
Et ne prenez pas au sérieux ceux qui se prennent trop au sérieux !
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Bisous,
Mathilda du Québec