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Temps de lecture estimé : 16 mn
19/02/02
Résumé:  A force d'être déshabillée du regard, on finit par se retrouver nue devant le facteur, un voisin, un collègue et des inconnus. Saisie de honte au début, Philippine se laisse entraîner sur la pente grisante d'un exhibitionnisme soft. C'est sa façon à elle
Critères:  f fh couple grosseins groscul voir exhib noculotte intermast pénétratio humour
Auteur : Ohjeff  (Mesdames, donnez-moi des idées, devenez l'héroïne d'un récit)      
Mauvaise pente



Acte I : Je montre tout au facteur.


En voilà une " année-ôh là là " ! Plus je réalise, plus ça m’affole… Ce qui m’affole ? Ma naïveté, ma honte et peut-être la pente dangereuse où je glisse ! Jugez plutôt.


Au mois de juin, il a fallu un concours de circonstances. Jacques achète chez Pentathlon une chemise de toile trois fois trop courte donc impossible à mettre. Le lendemain matin, au moment où je l’essaie, le chat miaule comme un perdu à la porte d’entrée. Pour moi, c’est comme un enfant qui pleure : il faut que j’y aille immédiatement.

Je descends les escaliers, je lui ouvre ; cet animal rentre à fond de train, trempé comme une soupe. Il pleut, ses pattes sont pleines de boue, il dérape sur le carrelage et le voilà qui sème des traces partout ! Je m’exclame, provoquant une fuite encore plus désastreuse.

En pestant, je cherche une serpillière. Pas d’autre choix : je ne vois que le carrelage blanc souillé, la corvée pour ma pomme, une fois de plus, et le ras de bol d’une journée qui commence mal.

J’oublie que la porte est entrebaillée, la chemise large ouverte, mes fesses à l’air, ma chatounette itou.

Je suis chez moi, c’est tout. Debout, pliée en deux, agitant mon popotin dans l’effort.

J’en suis à la cinquième marche lorsque mon cœur s’arrête.



L’effet de surprise me cloue dès le premier centième de seconde. Je me fige. L’intrus malotru laisse passer un silence. Puis, s’adressant à ma raie :



Je vois mes seins tels des missiles américains. Je réalise ce que je donne à voir. C’est un choc cardiaque. Le cerveau en roue libre envoie des réflexes dopés à l’adrénaline. Je tire sur les 2 pans de la chemise, dégageant totalement mon généreux postérieur. Je me retourne vivement pour lui cacher ça et lui offre une vue imprenable sur mon pubis blond. Aâââââh ! Je viens de le faire épiler presque complètement : une lubie plutôt honteuse. Oh, l’horreur ! Son regard au lazer détaille mes lèvres bien dégagées.



Il a son foutu carton à la main, ne sait quoi en faire, hésite, se dilate les pupilles et le reste. C’est un black immense. Help !

Les jambes serrées, les genoux en-dedans, je me liquéfie, je vais mourir là, dans une flaque. Il amorce un quart de tour, se ravise ; il ne peut pas repartir avec le colis. Il me le tend. Je ne peux que m’en saisir. Le bas de la chemise s’écarte. C’est pas vrai ! ! ! Il voit mes cuisses, ma chatte, mon ventre, l’arrondi de mes seins. Mais sors, abruti !

En une enjambée, il disparaît de mon champ de vision. Je voudrais que ce soit de la planète. Qu’il se volatilise dans l’éther, Mamadou des postes !

Lolos brinquebalant, je me précipite sur la porte. Je te vais la lui claquer dans le dos que ça lui crève les tympans, que les yeux lui giclent des orbites !

Oups ! Le revoilà ! Le cannibale est re-là ! Suspendue en plein vol, j’ai la main gauche sur la porte, la droite sur le chambranle (et des meilleures), la bouche ouverte. Il me tend un papier. Ses yeux sont énormes. Tout est surdimensionné chez ce colosse du Kilimandjaro : son nez, ses narines de grotte, ses lèvres roses, ses mains de piroguier. À tous les coups, c’est un massif Massaï.

Je ne bouge pas. Plus interloquée, je mourrais d’apoplexie.



Il s’approche. Mais je suis nue ! Je mets une main sur un sein, il faut prendre le stylo, mes doigts tétanisés le heurtent et le font tomber. Je hoquette vaguement.

Il s’accroupit pour le ramasser. La truffe sur ma touffe, il me regarde d’en-bas, marque un temps, se relève tel un ascenseur panoramique remontant une paroi. May day ! May day ! crie mon âme.

Il est têtu du stylo, celui-là ! Qui a dit que les fonctionnaires négligeaient leur devoir ?

Et voilà ! Moi Philippine, honnête femme mariée, mère de famille, blanche et rose depuis Adam et Eve, très catholique de par ma mère, pudique et réservée, tout bien comme il faut, je suis nue devant ma porte, signant sans le voir le papier d’un noir exorbité. Mes tétons pointent, je suis mouillée de honte et de stress et aussi désarmée qu’une gazelle devant un lion. Alors devant un Massaï qui m’assaille ! Il devrait comprendre, l’évadé de la savane.



Il trébuche sur l’allée mal dallée du jardin, je vacille dans mon entrée, m’assois à même le carrelage froid d’une marche. La serpillière me fait l’effet d’une bête crevée dont on craint qu’elle ne vous bondisse une dernière fois à la figure.

Ecran vide. Mon disque dur est effacé. Y a plus rien qui marche. Mode de survie, abonnés absents. La Philippine, elle n’est plus là, elle recolle ses morceaux.


En reprenant mes esprits, j’examine dans le miroir du vestibule ce que j’ai laissé voir. Je me penche en avant comme tout à l’heure, jambes tendues, légèrement écartées. La lumière de matin entre à flots. C’est pire que tout ; il a vu mon anus, ma fente au plus intime de son renflement, ma croupe obscène. Comment puis-je survivre à pareille infamie ?

Je ne peux plus revenir en arrière, le transformer en crapaud, jeter un sort sur sa fourgonnette jaune, effacer ma foufounette blonde. Si quelqu’un voit un noir plié dans une voiture jonquille, qu’il l’atomise illico. Un semi-remorque ferait l’affaire ; marche-avant, marche-arrière, ne pas caler et hop ! Descente de lit africaine. Noire à rayures bleues : c’est du zèbre comme on en voit peu, ça ma p’tite dame ! Et les deux yeux dans de coquets coquetiers en ébène sont… à l’œil ! Un magnifique décor de cheminée, trophées authentiques…

Cette sensation de définitif, d’irrattrapable, me serre le ventre.


Rideau sur le premier acte.


Le paquet était pour Jacques. J’ai shooté dedans. C’était une paire de chaussures de cycliste, taille 45. A-t-on idée !

Il a fallu du temps pour que ça se décante. Au début ça m’obsédait ; je revivais encore et encore le disque rayé de la scène. Puis une nuit, ça s’est insinué dans je ne sais quelle circonvolution ; j’en ai rêvé. Et moi, je me suis réveillée en émoi ! De la pure jouissance. Un bouleversement au degré neuf sur l’échelle de Richter. Pfffouh ! Jacques ronflait. J’étais… ahââââchrrrgggh !

Depuis, quand je revis la scène, c’est sur commande ; pour mon petit cinéma personnel. Et c’est très, très bon.

C’est le début de la mauvaise pente.

Maman, j’ai honte et je t’em… !


Deuxième acte.


Ca s’est tassé, c’était assez. Deux mois plus tard, - oui c’était en juin -, il m’est arrivé autre chose. Jacques pédalait au diable avec ses copains. J’avais l’après-midi libre, je voulais bronzer un petit peu, avant les vacances. Je ne me voyais pas arriver sur la plage aussi blanche qu’un… cétacé. J’ai traîné une méridienne en plastique vert, un matelas, un bouquin, des lunettes de soleil, le tube de crème solaire. Bien tranquille.

Je n’avais pas de raisons d’avoir dès le départ les marques du maillot de bain. J’ai enlevé le haut puis j’ai fini par enlever le bas avec la même sensation que si je volais à l’étalage. La première fois de l’année, toute blanche et frissonnante, faut oser le plein air ! Même toute seule.

Non, non ! Personne ne pouvait me reluquer. Sagement, je me suis mise sous un arbre aux feuilles toutes neuves, mi-ombre, mi-soleil. C’était paisible. Le livre est tombé. Je me suis endormie.



J’ai soulevé une paupière. Est-ce que je rêvais ?

Même choc fulgurant, respiration coupée, cœur arrêté. Je n’étais plus que seins, croupe, vulve, ventre, poils, peau nue. C’est affreux. Affreux et en même temps, il y a quelque part, une petite goutte de jouissance concentrée. C’est troublant quoique infime. On ne l’identifie pas mais le corps réagit. Des hormones sont secrétées et font leur œuvre : dilatations, durcissements, humidification, rougeurs, flou de la vision périphérique, ouïe affinée, bourdonnements ; pour un peu les oreilles bougeraient légèrement dans la direction des bruits. Modification du champ de conscience, reflux du sang dans les zones vitales.

Je me crispe. Quelqu’un marche à quelques mètres de mon arbre (" au-pied-de-mon-ar-bre, je-vivais-heureuse "). Acquisition visuelle : mon ancien directeur, parti à la retraite depuis peu. Je crois rendre mon dernier souffle. Il est là, a deviné que je suis au jardin, ne va pas tarder à me découvrir… absolument découverte.

Sensation de mort orgasmique. Je ne la recommande pas. Je crois qu’on pourrait réellement passer l’arme à gauche. Je pense aux pendus dont on dit qu’ils éjaculent sous l’effet de l’étranglement fatal. Je ressens quelque chose dans ce goût-là.

Les pas froissent l’herbe, je perçois son volume dans l’espace, ses ondes m’environnent déjà. Je n’ai pas d’échappatoires, je… Je fais la belle au bois dormant. Je ne bouge plus, couchée sur le côté, les fesses dans sa direction, la tête sur le bras droit. Les lunettes de guingois. Il vient, je l’entends. Ce n’est pas le prince charmant.

Il s’arrête, ne dit plus rien. Le temps s’est figé. Chaque fibre de ma chair sait qu’il me scrute ; je suis livrée nue au regard concupiscent (quel mot ! Ah ! Les académiciens sont très verts !) de mon chef. Je suis en apnée, les yeux fous sous Afflelou. Ça n’en finit pas.

Voyons, que reluque-il ? J’ai une jambe allongée, l’autre repliée au-dessus. Oh ! Il me voit toute. Mon dieu , pas tout ça ! Je crois qu’il s’avance… Oui.

Je ne peux pas bouger, je-ne-peux-pas-BOU-GER ! Il se penche. Le sssâlaud ! Pour regarder mes seins. Mais ça va durer combien de temps ? Il déguste, le voyeur ! Je suis devenue mon sexe, ma croupe, mon dos. Toute ma lucidité s’y est concentrée. Je perçois le poids de son regard d’homme. Je suis mortifiée, pétrifiée, mortifiée, pétrifiée, mortifiée. S’il m’effleure, j’explose ! On ne retrouvera plus que des lambeaux. Faudra l’identifier à ses plombages, pépère.

Il s’éloigne. Je suis mortissimorte. Jamais je ne pourrai le revoir. Il saurait tout de suite que… Sa portière claque… La voiture part. Oh mon dieu, mon dieu !

Je me relève, je me rue à couvert. C’est fini, fini ; jamais plus !

Et pourtant. Le même processus de disque rayé a suivi. Apaisement progressif, puis inversion. La honte si mortelle, devient fantasme : être vue, devenir une proie sans défense à la merci de tous les possibles, exposée jusqu’au tréfond.

Mes plus beaux orgasmes se multiplient. Jacques n’y est pour rien. Pauvre Jacquounet, s’il savait ! Mais les hommes ne savent presque rien. Surtout lui.

En peu de temps, deux types se sont repus de ma chair. Je suis sur une mauvaise pente. Je crois entendre ma mère. Elle va se taire oui ! Je ne veux pas devenir comme elle ! Une folle de bénitier, une pauvre folle dont j’ai honte. Sinoque, amok ; la vioque, c’est de toi que j’ai honte ! C’est toi la malfaisante, la mère archi-nuisible. Toi et tes bondieuseries démentes ; toi qui as fichu en l’air ta vie, celle de mon père et celles de ses enfants ! Je te hais ! Je ne te pardonnerai jamais. Arrête d’encombrer ma tête ; je vais t’exorciser par le cul, t’horrifier jusqu’à ce que tu me lâches tout à fait. Hors de moi ou je fais un malheur ! Je vais traire des tonnes de sperme pour éteindre les chemins de ton enfer !


Rideau sur le 2ème acte…

Quand même ! Je suis sur une mauvaise pente.


Troisième acte.


En novembre, j’ai réalisé quelque chose qui m’a sciée. Le matin, j’ai pris l’habitude depuis longtemps, de me sécher les cheveux devant la glace en pied du pallier. C’est devant la salle de bain et il n’y a pas de vapeur. Où est le problème ?

Il n’y a pas de problème. C’est à l’étage de notre maison sans grenier, directement sous la pente du toit. Il y a un grand " vélux " mais nous sommes en limite de lotissement et des champs. La maison voisine est légérement décalée par rapport à la nôtre. À 8h, les R. sont partis au travail, or seule la fenêtre de leur chambre donne de ce côté.

Moi, je suis en pleine lumière sous le plafonnier, ampoule 150 watts (maintenant, je le sais). C’est pratique pour le maquillage, après le brushing.

Le fils des voisins voit tout. J’ai compris un matin en me penchant pour ramasser le séchoir électrique que j’avais laissé choir. Une silhouette à peine perceptible derrière la vitre. Je n’étais pas sûre, je suis passée dans la chambre de ma fille, j’ai jeté un regard de sioux : oui, il était là. Des jumelles à la main. Tu parles ! A moins de 30 m.

Depuis quand ? J’ai réfléchi : pour ma part, depuis 5 ans, presque tous les matins. J’ai visualisé : de dos, nue face à mon miroir, concentrée sur mon image, - lui aussi ! -, littéralement sous un projecteur, dans le carré découpé du toit. Une cible centrée sur l’essentiel : mes fesses toutes rondes. Il doit me connaître par cœur. Proie de choix, je déchois.

Le fils du voisin… À son âge ! J’ai honte, j’ai hôôônte !

Maman, ferme-la, je te hais…

J’y ai repensé maintes fois. Ça m’a empêchée de dormir. Chaque matin, j’ai allumé le pallier de la salle de bain et je suis allée guetter depuis la chambre contigüe : il y était toujours.

La même inversion, perversion, s’est reproduite. Plus rapidement encore que la deuxième fois. En décembre, - en conscience surtout ! -, j’ai recommencé mes brushings impudiques. Je me penche en avant pour bien gonfler les cheveux, je tends et j’écarte les jambes. Je me mets par moments de profil pour qu’il voie mes seins ballotter. Il m’arrive de plus en plus souvent de les caresser longuement d’onguents parfumés. Je pourrais presque jouir. Alors je vais à côté, je l’épie à mon tour : c’est le " voyeur voyu " ! Il se masturbe à un rythme effréné. Inlassablement. Je… Moi aussi.

Maman, c’est bon ! Prends-ça dans les dents, vieille pie ! Harpie ! L’impie te maudit. Tant pis.


Rideau sur le troisième acte.

Le facteur, et mon directeur, et le fils boutonneux des voisins, me connaissent intimement. Où vais-je ? Sur quelle pente savonneuse glissè-je ?


Quatrième acte.


Souvent, le dimanche matin, le voisin, - le père, à présent ! -, s’agite assez tôt dans son jardin.. J’ai envie d’une folie. Délibérée, cette fois. À moi, l’initiative. Femme libérée ? Je fais ma révolution. Et que ma mère se dessèche en attendant un jugement dernier qui n’arrivera jamais. Retourne-toi dans ta tombe, vieille momie.

J’ai décidé d’ouvrir mes volets, penchée en avant, entièrement nue. Il n’y a que lui qui puisse me voir. Je feins l’innocence, j’ai faim de sensations. Et je suis servie : tous mes pores irradient de mille capteurs, je suis femelle à fleur de peau.

Ca marche dès la première fois. Au bruit de claquement, il lève la tête. Je suis trop myope pour me sentir crûment exposée, pas assez pour ne pas me rendre compte que rien ne lui échappe. Je me penche, me défenestre presque afin de plaquer les panneaux à la façade. Je m’attarde à relever les taquets. Ces quelques secondes s’éternisent, me galvanisent, m’électrisent. Garder mon self-contrôle, ne rien précipiter, me coûte une telle énergie que je rougis de la tête aux pieds.

Je passe les draps par la fenêtre, les secoue énergiquement ; ma poitrine carillonne. Quelle audace !

Chair de poule. Il me reluque. Je ne fais semblant de rien. Les oreillers, je les bats, les retourne, les tapote ; je m’appuie à la fenêtre pour contempler le paysage. Ils s’écrasent sur le moelleux des taies toute fraîches. Vas-y ! Regarde-moi ! Tous les jours, si tu veux. Joyeux Noël au père, au fils et au saint-esprit de ma mère ! Et nique ta mère !

Ce n’est pas une mauvaise pente, c’est un toboggan.

Un redoux extraordinaire magnifie le matin du 31 décembre : je m’exhibe. Jacques entre dans la chambre, tout frais humide de sa douche. Il me voit appuyée au bastingage.

A quelle vitesse un sexe d’homme peut-il se dresser ? Le temps de trois enjambées. Son arme à " bout " portant prend l’initiative. Il me braque de son braquemard, sans réfléchir fléchit ses grandes jambes, glisse une main conquérante. Ses doigts me pénètrent. Je suis déjà mouillée. Viens, entre en moi. Viens profond, soulève-moi. Enserre-moi, prends mes seins à pleines pognes. Bourre-moi.

Je n’ai pas besoin de le lui dire. Une massue me fouaille, me remplit toute, me possède, me soulève. Je suis hors du cadre. Mon homme pousse en moi. Mes mamelles balancent d’avant en arrière.

Le voisin est en partie dissimulé mais j’entrevois son sexe nu : il s’agite comme jamais. Je jouis très vite. Jacques continue ; je ne touche plus terre. Si je ne passe pas par la fenêtre, c’est uniquement parce que je suis profondément empalée.

Il sort de moi :



Il n’en fait qu’à sa tête et s’agenouille.



J’obéis. Sa langue pointe fermement sur mon petit trou. Il m’écarte les fesses, me lèche la raie. Oôôôh ! Jacques… la langue revient au but. Il me lape, tourne, s’insinue et me lèche… le cul. De mon pied, je tarabuste ses balloches, sa verge turgescente contre son ventre dur. De mon gros orteil, je sens ses boules, jouets fragiles en mon pouvoir. Oui ! Lèche-moi encore, là. Je m’écarte, coule. Bois-moi, suce-moi, avale !

Il s’assied entre mes jambes et prend à pleine bouche ma vulve liquéfiée. Je jouis, je jouis. Fort. Vas-y voisin, écoute ou bouche-toi les oreilles ! Je brâme. Je crois distinguer une sorte de fulgurance laiteuse : le voyeur éjacule. Ah ! Monsieur le jardinier arrose de bon matin. C’est très bien. Vive la semence d’homme !

Jacques, - tiens ! encore un paysan -, se relève. Je sais qu’il réclame son apothéose. Attention ! Je suis le fourreau qu’il enfile d’une poussée. Il me veut jusqu’au fond. Moi aussi. Encore. Encore ! Allez ! Prends-moi, prends-moi. Va ! han ! han !

Il vient, il monte, il gonfle, il me force, aaaah ! moi aussi. Je… ! ! !

Le voisin continue. Je m’en fiche ; j’ai fermé les yeux. Des implosions sous-marines me dévastent. Un tsunami déferle. Mes jambes ne me portent plus. Qu’importe ! Mon centre de gravité est bien amarré.

Rien ne peut atteindre un tel degré de plaisir. Ça rejoint la souffrance dans l’extrême, ça tue mais on vit encore, on en redemande ; oh oui ! oui ! oui !

Maman ? Je ne t’entends plus ? Tu n’es plus sur la même planète, hein ? Là, tu ne pourras plus me rejoindre. Stupre, foutre, je vais me faire plaisir et m’ épanouir et jouir. Je saurai garder mon équilibre et gagner mon paradis sur terre. Tu n’es plus rien, je me libère de ton joug.

" Femme libérée ?"… Je ne l’avais pas imaginé comme ça. Je veux : marcher nue sur un chemin de forêt, recevoir des amis en étant la seule à poil, me faire tripoter et goûter par tous, partouze. Goûter à mon tour, sans me gêner. Être livrée en pâture. Être prise en sandwich, et… je ne ferais peut-être pas tout, presque rien du tout, mais je vais y penser et te tenir au large, la vieille ; je vais m’occuper de moi. C’est ma peau, je veux la sauver, y être bien ; désirée, enduite, caressée, éprise et prise jusqu’au bout des mâles, jusqu’au bout de la chandelle, jusqu’à plus soif, jusqu’à mon plaisir, à l’infini de l’extase. Déshonorée ? Non. Honorée !


Rideau. Fin du quatrième acte. Circulez, y a plus rien à voir !

Quand je vais et je viens dans mon impasse, le regard des hommes me tient chaud. Des rideaux bougent, des visages se tournent ou se détournent dans un silence pesant. Il faudra que je vérifie si les oiseaux cessent ou non de chanter.

Depuis quelques temps, il m’arrive de ne plus porter de culotte. Au vent fripon, j’avance stoïque. Mes jupes légères se soulèvent. Je ne fais rien, je poursuis au même rythme. Je meurs intérieurement et j’exulte. Chaque pas est une agonie suivie d’une résurrection.

J’ai fait une commande par correspondance. Demain le " facteur-paquet " passera. Dans quelle tenue la petite bourgeoise blonde ouvrira-t-elle la porte. Juste un t-shirt au ras du pubis minimaliste, ce serait bien, non ? Une chemise " fermée " d’un seul bouton ?

Un petit tablier de bonne sans rien dessous ! Voilà ce qu’il me faut. Je lui dirai d’attendre un instant pour aller lui chercher un pourboire. Il me matera à loisir tandis que je remonterai l’escalier. En haut, je me baisserai pour ramasser quelque chose. Arrêt sur image.

Retour avec deux euros pour un heureux. Un sein s’échappera sur le côté et tressautera vivement dans la descente. Tenez ! Voilà pour vous. Rincez-vous l’œil. Euh ! le gosier.

Je vais peut-être le faire. Enfer et contre tout.

Je ne l’ai pas fait. Pas osé. Je ne veux pas aller trop loin : il faut la part " divine " du hasard. Ça doit être un reliquat de ma sainte mère : je me mets dans une certaine situation mais ce n’est pas moi qui décide du dernier moment. Je préfère encore que mon cœur batte la chamade pour rien. Et puis, - assez rarement -, le petit coup de pouce du destin engendre l’irrémédiable.

Il fait très, très beau. Le foehn soulève les poussières et les pollens. Je devrais faire un tour en ville. Mini-robe à fleurs, sans culotte, citoyenne ! Pas de soutien-gorge. Boutonnage de bas en haut, sauf le bouton du dessus pour la beauté du décolleté… et un " oublié " entre les seins. Plus celui du bas pour le frisson de ma fente qu’il est possible aux chanceux d’entrapercevoir.

Je ne perdrai pas un regard de tous ces petits mâles en mal de vraies femmes. Ça va être moite dans les rues piétonnes et les rayons de la Fnac. Ouvrez l’œil, minets et matous ! Hurlez, les minarets ! Louchez, louchez sur moi ! La chasse est ouverte, j’arriiiive ! Et si les rideaux des cabines d’essayage s’entrebaillent, qu’y puis-je ? Si un téton rose et fragile traverse votre champ de vision, est-ce ma faute ? Détournez-vous de ce sein si doux que vous ne sauriez voir. Voilez-vous la face quand les femmes se dévoilent. Bandez en silence, ou débandez-vous, voyous. !

Je suis allée en ville. Entre deux rayons de livres d’art un beau mec blond, frisé, était accroupi. À mon approche, il a levé la tête et ses yeux bleus ont fait tilt. Tandis qu’il se replongeait dans un bouquin, je me suis carrément postée devant lui. Vu l’étroitesse des lieux, il était entre mes jambes. Je me suis mise à tourner des pages sans savoir ce qu’il faisait.

Un frôlement s’est insinué, sa main m’a touchée. Il ne dépendait que de moi que tout s’arrêtât. Je n’ai pas réagi, ce qui valait consentement. La main s’est posée franchement, a remonté sous la robe, s’est mise à me caresser l’intérieur des cuisses, les fesses. Un doigt a trouvé le chemin, a exploré partout, frotté, pénétré. Index et majeur ont pris possession de moi.

C’est un paradoxe difficile à admettre mais je l’ai vécu comme " un viol consenti ". Tandis qu’il me manoeuvrait, le pouce s’est posé à l’orée de mon oeillet et s’y est logé sans hésitation, sans rencontrer la moindre résistance. En plein magasin. Hum…

De l’autre main, il a rejeté ma robe sur mon dos si bien que j’étais complètement exposée à quiconque surviendrait. Ce qui ne pouvait pas manquer. J’ai pressenti l’imminence d’un orgasme supersonique en même temps que, terrifiée par la situation, je tournais la tête pour surveiller. Trop tard : dans la même fraction de seconde, j’ai découvert la caméra de surveillance, la mine réjouie d’un type au rayon " Histoire ", la mâchoire tombante de la responsable " Romans / Nouveautés " et le spasme a fulguré dans la honte et l’épouvante d’un orgasme public.

Ô temps ! Suspends ton vol…

La main s’est retirée, je me suis éloignée, marchant de plus en plus vite, sans un regard en arrière mais sous les fourches caudines des deux témoins et du réseau de caméras. De moi, ce bel inconnu ne connaîtra que l’arrondi de ma croupe, l’humidité de mon vagin, l’hospitalité de mon anus. C’est déjà pas mal.

Mon forfait accompli, je suis rentrée tourneboulée comme jamais de ma vie. Tremblante, coupable, sûre d’être bientôt arrêtée et clouée au pilori, sans force, cotonneuse et toute mouillée.

Allo ? Maman ? Les limites, je les franchis pour m’affranchir. Tu voulais aller au ciel, moi je vise le septième ciel. C’est plus sûr ; l’éternité dans quelques minutes de plaisir. Fort et tout de suite. Pas d’escroqueries au bon dieu. Fini la carotte et le bâton de l’enfer et du pardon. La carotte et le bâton, tu sais où je vais me les mettre ? Et devant témoin encore !

J’arrêterai, peut-être, quand l’écho de l’écho de ta voix aura rejoint le néant…


Philippine