Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 03675Fiche technique14801 caractères14801
2486
Temps de lecture estimé : 10 mn
22/02/02
corrigé 07/01/24
Résumé:  Début de la rencontre entre deux histoires récement parues...
Critères:  ff vacances bateau voir intermast cunnilingu
Auteur : Océane  (Rencontre entre tisane à l'anis et 4 filles et leur jardin..)            Envoi mini-message
Un ciel toujours trop bleu

Notre petite cabine avait deux couchettes en « V » que l’on pouvait transformer en triangle parfait grâce à un coussin d’appoint à placer au centre. Au-dessus se trouvait un grand panneau en plexiglas bleuté qu’on pouvait ouvrir.

Je finissais par haïr ce ciel artificiellement bleu, planté là au-dessus de ma tête chaque fois que j’essayais de trouver un moment d’intimité. Et depuis trois semaines, Dieu sait que j’avais besoin d’intimité à bord de ce douze mètres pourtant luxueux dans lequel j’avais le sentiment de mourir de confinement.


C’étaient les parents de mon amie Aurélie qui m’avaient invitée sur ce maudit rafiot. Ils l’avaient loué pour visiter comme presque tous les ans une « belle région », comme ils disaient, chaque fois différente.

Cette année-là, c’était la Grande-Bretagne, Cowes, sur l’île de Wight. Nous avons remonté la Cornouaille. La beauté de la côte et le confort du voilier ne parvenaient pas un instant à me faire oublier le temps : très anglais.


Le voilier faisait douze bons mètres et avait trois cabines. Aurélie et moi avions celle à l’avant, dans le nez du bateau, c’est pour ça que le lit était triangulaire. En mer, la cabine jouait à saute-mouton, et j’étais malade. Une fois au port, elle se révélait tout aussi inconfortable, et de là venait mon irascible mauvaise humeur. En fait, la forme triangulaire nous amenait immanquablement à ce que nos pieds se touchent puis nos jambes. Ce qu’Aurélie appelait intimité se révélait pour moi une insupportable promiscuité.


Il faut que je m’explique, ce n’était pas tant d’avoir à partager cet espace minuscule où nous étions en permanence obligées de faire attention à ne pas heurter l’autre qui m’insupportait. Non, c’était bien autre chose…


Par exemple, le soir au mouillage dans ces petites baies caractéristiques du coin, mon amie aimait se tenir debout sur le lit, le buste passé au travers de l’écoutille pour regarder la mer ou le port. Elle discutait comme ça avec moi des petites choses de vacances, et c’étaient les seuls moments où je me sentais relaxée, je la retrouvais alors telle que je la connaissais depuis plusieurs années scolaires.

Mais comme nous dormions en petite culotte et en t-shirt, c’était dans cette tenue qu’elle se postait. Depuis le début, elle m’avait prévenue : « tu sais, ce qu’il y a de bien en bateau c’est qu’on partage beaucoup plus de choses qu’à terre ». Effectivement, je ne cessais de m’en apercevoir.


La première fois qu’elle s’est mise debout là, j’étais assise sur ma couchette, et c’était le deuxième jour de la croisière. J’ai eu son petit derrière immédiatement sous les yeux. Sa culotte était entrée entre ses fesses, le tissu en était roulé par inadvertance, dans le pli, et voici ce qui m’a fait mal : je suis restée fascinée par le grain de sa peau.

À ma grande consternation, elle avait les jambes écartées, et les lèvres de son minou étaient moulées par le coton qui était trop remonté. Le galbe de ses jambes impeccables se raccordait avec une infinie délicatesse dans la courbure suave des adorables pêches qui construisaient son petit cul. L’imperceptible duvet blond qui veloutait sa peau de blonde bronzée, malgré les intempéries, scintillait dans le rai de lumière tombant du roof. Le tableau d’ensemble était, je le compris aussitôt, une des plus belles choses que j’avais vue de ma jeune existence.


J’en ai eu mal tellement c’était beau. Comme une torsion du ventre… en bas. Et il a fallu se coucher. Je me suis déshabillée et j’ai tardé avant d’enfiler t-shirt et culotte de nuit. Elle a fait comme si la promiscuité était naturelle, et a juste dit :



C’était ma petite vengeance. Je ne savais pas si elle m’avait provoquée, mais si c’était le cas, je le lui retournais bien.


Au matin, je l’ai regardée dormir. Un nouveau rai de lumière, bleu, tombait cette fois sur sa chevelure. Ce fut seulement quand les parents nous ont réveillées en frappant que je me suis aperçue que mes jambes s’étaient emmêlées avec les siennes, à cause de la forme de la couchette. Elle a sursauté et s’est dégagée aussitôt pour rejoindre sa famille, gênée.


La journée fut exécrable, crachin et pluie en constituèrent l’essentiel, ma mauvaise humeur s’installait. Nous sommes restés au mouillage.


Le soir, elle a repris son poste de vigie, en rêvant, mais cette fois le courant de la mer descendante nous avait fait tourner autour de l’ancre. Pour regarder la côte, elle devait me faire face. Même t-shirt, même culotte un peu lâche, vous savez, de celles qu’on a longtemps portées, dont la texture est un peu usée et tellement plus douce, bref qui sont tellement confortables, mais tellement propices à faire voir qu’elles sont justement très confortables. Je suis restée complètement béate à regarder sa douceur.


J’aurais pu approcher mon visage tout près et sentir son odeur. Ses lèvres étaient visibles dans le bâillement de sa culotte.

On s’était souvent trouvées nues ensemble, mais là c’était la situation et ma position de voyeuse qui m’excitaient, et cette excitation ne me lâchait pas. Le besoin d’intimité en devenait obscène et prenait toute la place dans ma tête. Je m’efforçais de faire bonne figure à ses parents, mais cela ne les trompait pas beaucoup. S’ils ne savaient pas pourquoi, je pense qu’ils commençaient à regretter sérieusement de m’avoir invitée.


Deux jours plus tard, après le repas de midi, ces frustrations répétées me poussèrent à prétexter un mal de tête récurrent pour m’isoler dans la cabine. Non seulement le prétexte était idiot, mais en plus je m’en rendais compte. Cela mettait le ridicule de la situation à son comble. Mais, en marins habitués au manque d’espace, les parents n’osèrent rien dire et eurent l’intelligence de me laisser aller bouder sans trop insister.


La cabine était dans un désordre indescriptible. Bouquins en cours, linge sale, affaires de toilettes traînaient pêle-mêle dans un négligé typique de l’état de vacance. J’entamai une tentative de rangement, pas très convaincue, mais au moins je pensais que ça allait m’occuper.

Je ne tardai pas à ramasser le maillot d’Aurélie, elle s’en était servi le matin même pour nager autour du bateau. Comment trouvait-elle la force d’aller dans cette flotte quasi glaciale ? Je n’en avais pas la moindre idée.

Rouge vif, une-pièce, le tissu achevait de sécher avec la plus grande difficulté dans cette atmosphère confinée.


J’ai eu envie de l’essayer, j’inventai le prétexte qu’il m’en fallait un neuf et que j’avais envie de voir comment le rouge allait à mon teint asiatique. Ce rouge me rappelait le drapeau vietnamien, ça avait un sens particulier.

Je me déshabillai et l’enfilai (petits claquements d’élastique, glissement des seins dans la forme) pour constater aussitôt deux choses : le tout petit miroir de toilette n’était pas ce qu’il se faisait de mieux pour un essayage, et Aurélie était décidément plus petite que moi. Le miroir à bout de bras, je ne pouvais me voir que par morceaux, notamment mon entrejambe moulé et comprimé par le tissu élastique.


Je soupirai, des désirs me labouraient les flancs, des souvenirs de jambes entrecroisées s’imposaient à moi, mais je décidai de continuer ce rangement stupide. Las, mon ramassage me fit empoigner le sweat de nuit de mon amie. Je l’approchai de mon visage, j’en éprouvai la douceur, elle était très réelle, et son odeur m’a enveloppée aussitôt. Pas son parfum, non… vacances et bateau, on n’en mettait plus. C’était l’odeur de sa peau.


J’enlevai le maillot pour passer le sweat, sentant couler sa chaude douceur sur ma poitrine à la place de la fraîcheur piquante du maillot pas tout à fait sec. Je n’en pouvais plus… je cessai de me raconter des histoires, cherchai délibérément sa culotte de nuit, la trouvai sous les draps jetés par terre et la portai à mon nez. C’était différent, plus fort et plus doux encore, et la tête m’en tournait pour de bon. Je me suis allongée, en disposant la culotte sur l’oreiller. Je m’imprégnais de l’arôme, il était trop tendre et délicieux. Je me suis roulée en boule, mes bras tendus, poings entre les cuisses, comprimant mon sexe dans un élan de désir. L’image d’aurélie à son poste d’observation occupait tout l’écran de mes yeux fermés. Ses jambes s’enroulaient en pensée dans les miennes.

Mes cuisses se frottaient déjà l’une l’autre sans que je ne puisse les contrôler, mes doigts passaient sur ma propre humidité qui s’était déclenchée aussitôt.


D’autres images se formaient, confuses. Sans le vouloir, je pense que mon éducation refusait de voir ce que mon cerveau désirait. Une peau douce, proche de mon visage, floue et odorante. Mais l’envie emporta la décision : je me suis mise à imaginer Aurélie m’embrassant doucement d’abord, sous l’oreille droite, dans le cou, puis par petits bécots successifs, se dirigeant vers ma bouche, tout en douceur et en gradations que mon cerveau demandait pour s’accommoder de ma gêne.


Mes lèvres se déployèrent sous mes caresses, j’inondai mes doigts pour leur livrer le passage qu’ils connaissaient si bien, les laisser accéder à ces recoins de dedans moi, qui me donnent tant de satisfactions.


Les lèvres imaginaires de la bouche de mon amie se posèrent avec douceur sur les miennes, infiniment fraîches et mouillées, légères et aériennes. J’enfouissais en réalité mon visage plus profondément encore dans ce linge qui masquait, il y a peu, ce si joli endroit de son corps qui me faisait tellement envie.


Je m’allongeai sur le dos, disposai la culotte sur mon visage, il me semblait maintenant y sentir le souvenir d’une humidité chaude. Je ne savais pas si je l’imaginais. Je relevai les genoux et les écartai le plus loin que je pus ; de deux doigts, je caressai mes lèvres autour des deux autres toujours plongés en moi.


J’ai eu un plaisir saccadé, presque en sanglots, comme des convulsions électriques qui me laissèrent pantelante et épuisée dans la même position.


Un grand fracas, plus grand dans mes oreilles que dans la réalité sûrement, me tira à ce moment de ma torpeur. Aurélie avait ouvert l’écoutille. Conne que j’étais, j’avais oublié qu’on ne pouvait s’enfermer nulle part sur cette foutue barcasse.


Je ne sais pas qui de nous deux fut la plus embarrassée, mais, à la réflexion, peut-être aucune. De toute façon, la nature de mes occupations ne laissait aucun doute.


J’ai vu son visage confusément, moitié masqué par sa culotte qui me masquait encore la vue. Elle est entrée, en tremblant sur ses bras appuyés de chaque côté de la trappe. Je n’avais pas vraiment prévu ça, je me sentais écarlate.



Elle avait la voix comme soudainement enrouée. Je n’ai pas pu répondre par autre chose qu’un raclement de gorge et mon silence. Un long moment est passé avant qu’elle ne s’empare de sa culotte qui était retombée sur le lit, elle la renifla brièvement. Je m’étais redressée et avais passé mes jambes dans son sweat. Finalement, après un long calme, elle fouilla des yeux le désordre général, elle chercha, chercha, puis sembla s’arrêter sur l’objet de sa convoitise, il lui suffit de tendre le bras pour s’en emparer, le retourner sous toutes les coutures et l’approcher de son nez à son tour.

Bien sûr, il s’agissait de ma propre culotte…



Ça ne me surprit pas outre mesure.



Je ne pus toujours pas donner de réponse.



Je repris subitement confiance, pas trop, cependant, puisque je ne réussis qu’à répondre :



Sa réaction fut curieuse, elle me passa un bras autour des épaules et m’embrassa sur la joue, l’air un peu perturbé.



Je ne vis pas le rapport aussitôt, il me fallut quelques secondes avant de comprendre le sens de son appel, puis elle s’adossa à la coque, en attente. Alors, c’est moi qui m’enhardis. Tout doucement en essayant de ne pas faire de bruit, j’ai débouclé son jean. J’étais dans un état où je me regardais faire, comme quand on se découvre un nouveau courage dont on ne se savait pas capable l’instant d’avant.


J’ai tiré sur son pantalon, elle a d’abord résisté, puis elle a levé les fesses. Ses jambes me sont apparues interminables et musclées. Elle tremblait. J’ai retiré son pull marin, je l’ai laissée avec son soutien-gorge, puis je me suis à nouveau assise en face d’elle. Elle était fondante, toujours éclairée par ce bleu obsédant, comme une feuille réagissant au moindre friselis de vent, tendue comme un arc désirant. J’ai retiré son sweat que je portais toujours parce que je voulais qu’elle me voie nue. Je voulais qu’elle me regarde intensément. J’ai à nouveau écarté les jambes afin qu’elle ne puisse rien manquer de l’état dans lequel elle m’avait mise, qu’elle l’ait fait exprès ou pas, et j’ai recommencé à me caresser, prenant toujours garde à ne pas faire de bruit. Je voulais la provoquer, presque la blesser, en tout cas la choquer. Je ne sais pas où j’ai trouvé cette énergie de provocation.


En tout cas, elle y a été réceptive, elle m’a regardé faire un long moment, et ce regard accélérait la montée de mon plaisir. Je savourais ses yeux posés sur moi, avec une délectation nouvelle.

Finalement, elle se décida à se déshabiller, et entama sur elle-même une longue série de caresses et de câlineries équivalentes aux miennes. Nous étions engagées dans un jeu de miroir où chacune, je crois, regardait l’autre comme étant soi-même. Je nageais d’ailleurs dans une douce confusion, ne sachant plus quel plaisir j’éprouvais. Je crois bien que chacun de ses soupirs était provoqué par les prémisses de ma jouissance, et que moi-même frissonnais de son propre plaisir. Elle s’écartait elle aussi largement, je savais qu’elle cherchait à déclencher exactement les mêmes sentiments chez moi, en miroir d’excitation. J’entendais un nouveau clapotis, ce n’était pas cette fois le bateau qui l’émettait…


Nous avons joui simultanément. Pour notre malheur, nous avons étouffé les soupirs qui nous venaient en se jetant le visage dans les oreillers. Je mordais le tissu de rage, de souffrance et de la frustration de ne pas pouvoir me laisser aller, mais, mélangée aux spasmes d’exultation qui me soulevaient les reins, la mixture de sensation m’a quand même fait perdre la tête.


J’ouvris les yeux pour voir ceux d’Aurélie, froncés d’avoir eu du plaisir, elle avait la bouche entrouverte dans une pose d’abandon adorable. Elle émergea pour me sourire :



Je l’en assurai d’autant plus facilement que j’en mourrais d’envie.


Mais déjà, on entendait des pas sur le pont. C’était raté pour aujourd’hui, les vieux sortaient de la sieste. Je ne savais pas que le lendemain, le mauvais temps s’étant levé, je serais malade à en crever et que cela allait changer le cours des vacances…