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n° 03686Fiche technique24328 caractères24328
4080
Temps de lecture estimé : 17 mn
21/11/23
corrigé 21/11/23
Résumé:  Une jeune fille vierge et complexée découvre la passion et du plaisir
Critères:  fh init intermast fellation pénétration volupté
Auteur : Flavalinc      
La métamorphose de Jeanne

Jeanne ne s’est jamais trouvée jolie. Son visage, elle l’a définitivement qualifiée de quelconque et s’en désintéresse complètement : elle n’a pas besoin d’y faire face dans un miroir puisqu’elle ne se maquille pas. Elle a même pris l’habitude de se brosser les dents sous la douche pour éviter de croiser son reflet. Elle n’arrive malheureusement pas à faire aussi abstraction de son corps : dès qu’elle baisse les yeux, dès qu’une vitrine lui renvoie sa silhouette, Jeanne bute face à l’image déplaisante que lui renvoient ses formes. Jamais elle n’a aimé son corps : trop longtemps, jusqu’à plus de seize ans, elle a été une de ces grandes sauterelles, complètement filiformes, presque androgynes, avec cette allure dégingandée que donnent les corps poussés trop vite. Elle avait alors l’impression d’avoir trop de jambes, trop de bras et pas assez de chair pour couvrir un squelette qui transparaissait sous la peau trop fine. À l’école, au collège puis au lycée, elle a subi toutes sortes de surnoms : la girafe, la planche à pain parmi les moins méchants. Très vite, elle s’est renfermée sur elle-même, à l’abri derrière des vêtements trop épais et trop larges, derrière une broussaille de cheveux toujours ramenés sur le visage et derrière des lunettes qui lui mangeaient le visage.

Et soudain, à 16 ans, en quelques mois qui lui semblèrent quelques jours, des formes en rond et en creux se sont incrustées sur le corps plat : les hanches se sont élargies tandis que la taille s’affinait, la poitrine s’est gonflée tandis qu’un sillon se creusait dans les reins. Jeanne n’aimait pas son corps plat et anguleux, mais, au moins, elle s’y était habituée : toutes ces courbes sont venues détruire l’image habituelle et elle les a prises en horreur. D’autant qu’elle a remarqué les étincelles que ces formes nouvelles avaient allumées dans l’œil de garçons qui ne l’avaient jamais regardée auparavant. Ah, ces regards lourds, visqueux, affamés, posés sur ses seins et ses fesses ! Rien que les évoquer lui procure des frissons de dégoût. Elle n’a rien changé à son look, prenant juste soin d’acheter ses pulls deux tailles au-dessus pour masquer sa poitrine. Ainsi cachée, évitant avec précaution les piscines, les plages et tous les endroits où se dénuder est obligatoire, elle est restée à l’écart des autres et, en particulier, des garçons. C’est ainsi qu’à 21 ans, étudiante studieuse et renfrognée, elle est encore vierge.


Cette virginité tardive ne lui pèse pas. Elle ne s’en glorifie pas non plus. Il lui semble simplement que le sexe et elle ne sont pas faits pour se rencontrer. Aucun des rares garçons qui lui ont tourné autour ne l’a jamais attirée. Elle n’a jamais fantasmé pour un chanteur ou un acteur vedette. Les femmes ne lui font pas plus d’effet. Et quand, suite à des lectures de journaux féminins, elle s’est essayée timidement à poser ses mains sur son propre corps, effleurant la pointe des seins, glissant dans les méandres de sa toison, aucune chaleur sensuelle n’a allumé son ventre. Quand elle y pense, c’est-à-dire rarement, elle se considère comme une anorexique de la sensualité : à s’en être trop privée toute sa vie, elle en a totalement perdu l’appétit.


Pourtant, depuis quelques jours, à l’université, des émotions étranges et inconnues la parcourent et la laissent perplexe : pourquoi se sent-elle rougir ou blêmir lorsqu’Antoine vient lui parler ?


Antoine est l’exact contraire de Jeanne : grand, blond, athlétique au regard clair, un look de Californien égaré en province, il se sait beau et il est fier de son corps qu’il entraîne à la natation et au rugby. Il aime l’eau qui glisse sur sa peau et il aime les contacts rudes des mêlées. Depuis l’adolescence, les filles lui courent après et il se laisse souvent attraper pour des aventures souvent sans lendemain, mais qui lui procurent le plaisir que son sexe réclame. Ses prouesses ne l’empêchent pas de se masturber longuement tous les matins sous la douche. Pourtant, quand, d’une main paresseuse, il caresse la peau fraîche d’une de ses conquêtes faciles qui lui a donné un plaisir efficace sans que lui ne se soucie de lui rendre vraiment la pareille, il regrette son égoïsme et rêve de la jeune fille qu’il aura envie de faire vibrer de jouissance pendant des heures. Une jeune fille qui verrait en lui autre chose qu’un beau gosse sensuel et voudrait le découvrir au-delà de ses apparences. Une jeune fille qu’il lui faudrait découvrir au-delà de ses apparences. Et pourquoi, depuis quelques jours, quand il évoque ce vieux rêve à demi endormi, est-ce la silhouette de Jeanne qui s’impose à son esprit ? Jeanne, la jeune fille triste et pâle, timide, mal fagotée, toujours voûtée sur son pupitre de son amphi de biolo, celle à qui presque personne ne parle puisqu’elle ne parle à personne, celle que l’on peine à deviner derrière sa tignasse brune et ses grosses lunettes cerclées de plastique gris. Jeanne qu’il n’a pas remarquée pendant des mois. Jeanne dont il a croisé un jour le regard par hasard : elle a trébuché dans les marches de l’amphi, il était à côté et l’a rattrapée par réflexe. Elle lui a alors planté un regard droit, reconnaissant et surpris, un regard brun doré qu’il ne lui avait pas deviné si chaud. Ça n’a duré qu’un instant, elle a baissé les yeux très vite, murmurant un merci et quittant l’amphi dans un air de fuite, désarçonnée par le geste galant, par le sourire franc, par les mains fermes qui lui tenaient la taille et par le regard à la fois inquiet, sincèrement gentil et surtout infiniment surpris.


Depuis cette esquisse d’accident, Antoine a pris l’habitude de demander à Jeanne des conseils pour les travaux dirigés, des copies de cours d’amphi, de l’aide pour préparer les examens. Bien sûr, ses copains lui demandent ce qu’il lui prend de s’intéresser à une fille aussi insignifiante et quelconque que Jeanne, mais il laisse dire : un bref instant, il a deviné une séduction mystérieuse derrière le mur infranchissable qui cerne la jeune femme et il a très envie de l’atteindre. Mais Jeanne, acharnée dans ses défenses, ne se laisse pas apprivoiser sans mal : dès qu’il approche, elle emmêle ses cheveux devant son visage d’une main nerveuse, croise ses bras sur sa poitrine, se voûte davantage. Pourtant, après quelques échanges, elle perd de sa raideur et commence à oser lever les yeux. Et, bien que paniquée, elle commence à le regarder, à s’emplir les yeux de sa séduction, de son sourire charmeur, de sa peau visiblement douce, de ses cheveux blonds pleins d’épis dans lesquels elle se surprend à vouloir passer la main. Malgré la naissance de cet émoi larvé, il faudrait un miracle pour que tombent véritablement les défenses de Jeanne.


Et ce miracle arrive : un après-midi d’avril, plongée dans ses révisions, elle aperçoit le soleil de printemps à travers la fenêtre de sa chambre universitaire. Étonnamment, elle a envie de cette chaleur sur elle. Sans réfléchir, elle prend ses livres sous le bras, descend dans le parc, marche de longues minutes avant de s’installer sur un banc pour réviser. Plongée dans ses notes, elle ne voit ni arriver Antoine qui, l’apercevant de loin, vient à sa rencontre, ni l’orage qui se prépare. Le premier coup de tonnerre éclate quand Antoine s’assoit à côté d’elle. Sous la double surprise, elle sursaute et éparpille ses feuilles qui s’envolent dans le vent. Une pluie aussi violente que soudaine s’abat sur eux, tandis qu’ils tentent désespérément de récupérer les notes clouées au sol par les énormes gouttes. En quelques secondes, ils sont trempés jusqu’aux os. Antoine prend le bras de Jeanne et l’entraîne en courant. Prise dans l’étrangeté du moment, elle se laisse faire et conduire jusqu’à une des résidences universitaires. Enfin à l’abri sous l’auvent, Antoine regarde Jeanne qui dégouline : les cheveux plaqués en arrière ont révélé le visage ruisselant. Des traits fins, de la peau rosie par la course et luisante de pluie, des lèvres palpitantes et humides, des yeux sombres enfin libérés de l’écran des lunettes que Jeanne a dû retirer, se dégagent un mélange troublant de pureté farouche et d’animalité contenue.



Jeanne le suit, parce qu’entre la panique et le désir, elle ne sait plus que choisir et ne sait plus rien faire que s’en remettre à Antoine. Et c’est ainsi qu’elle se retrouve dans sa chambre, affrontant le regard de plus en plus lourd du jeune homme : la pluie a détrempé ses vêtements et les plaque contre son corps, ne laissant rien ignorer de ses courbes détestées. Réalisant soudain cette indécence, Jeanne croise vivement ses bras sur sa poitrine, sans réaliser que ce geste met en valeur la finesse de sa taille et l’arc de ses hanches.


Fasciné, Antoine saisit une serviette et s’approche d’elle. Pour ne pas la brusquer, il ralentit chacun de ses gestes au maximum et c’est avec délicatesse qu’il pose la serviette sur les cheveux et commence à les masser doucement. Jeanne frémit, d’un émoi mêlé qu’elle ne sait identifier. D’une main, Antoine relève la lourde chevelure brune et la serviette vient frotter légèrement la nuque. Puis, elle descend dans le dos où colle le T-shirt. Antoine se fait violence pour ne pas arracher cette barrière de tissu. Évitant les fesses charnues par prudence, la serviette descend le long des jambes prisonnières d’une lourde et longue jupe, jusqu’aux chevilles fines, et puis elle remonte lentement, soulevant avec elle la jute de la jupe, découvrant des mollets déliés, puis des genoux parfaitement ronds. Jeanne tremble comme une feuille, ses dents se mettent à claquer lorsque la paume d’Antoine prend la place de la serviette et suit le dessin de ses cuisses.



C’est même l’inverse : une chaleur qui vient de l’intérieur embrase chaque parcelle de sa peau, jusqu’au plus profond d’elle-même.


Les deux mains d’Antoine remontent le long des cuisses, massant et réchauffant chaque centimètre carré de peau. Parvenu à la lisière des fesses, Antoine arrête son ascension pour ne pas effaroucher la jeune femme.



Et avant que Jeanne ne puisse esquisser une protestation, il défait la fermeture éclair d’une main habile. La jupe gorgée d’eau tombe immédiatement aux pieds de Jeanne qui émet un faible « Oh » de surprise.


Antoine, à genoux aux pieds de Jeanne, a sous les yeux le plus beau cul qui lui ait été donné de voir : bien mal cachées par la grande culotte blanche humide, les fesses sont rondes, fermes, pleines, d’un galbe impeccable, avec ce creux parfait qui descend des reins vers cette région mystérieuse et fascinante du corps des femmes. Antoine, dont l’érection devient douloureuse, n’y résiste pas : il glisse ses doigts sous l’élastique, effleurant la peau douce à peine grenelée par une légère chair de poule, et fait rouler la culotte jusqu’à terre. Au passage, il en profite pour retirer les sandales.

Jeanne, en proie aux émotions les plus violentes et les plus contradictoires, s’est statufiée. Elle reste sans réaction quand les mains chaudes d’Antoine remontent le long de ses jambes, caressent doucement ses fesses, glissent sous le T-shirt qu’elles soulèvent puis retirent complètement, et enfin dégrafent le soutien-gorge qui rejoint le reste des vêtements sur le sol.


Jeanne est maintenant complètement nue, tremblante, raide comme la justice extérieurement, liquéfiée intérieurement. Après lui avoir longuement caressé la nuque, le dos et les cuisses, Antoine quitte son dos et se place en face d’elle. Alors, ses vieilles peurs la submergent à nouveau et balayent ses désirs, elle se cache encore dérisoirement derrière ses mains et murmure, d’un ton implorant, en baissant les yeux :



Interloqué, Antoine la regarde, comme pour vérifier qu’elle est sérieuse. Constatant que des larmes perlent sur les longs cils, il s’approche d’elle, relève sa tête et plante ses yeux dans ceux embués de Jeanne.



Sentant que Jeanne ne le croit pas, il décide de la convaincre par la parole et par le geste. Descendant à ses pieds à nouveau, il encercle les chevilles de ses mains :



Les mains remontent jusqu’aux cuisses :



Les paumes glissent sur les hanches et enserrent la taille :



Il pose sa joue sur le léger renflement du ventre :



La forçant doucement à se retourner, il l’embrasse juste au-dessus des fesses :



La prenant à contre-pied de ses attentes, les lèvres et la pointe de la langue remontent le long de la colonne vertébrale, finissant leur course dans la nuque.



La retournant encore, il la regarde avec un sourire qu’il espère doux et empli de désir. Le visage de Jeanne s’est détendu, illuminé, révélant toute sa beauté.


Confiant, Antoine poursuit alors son inventaire sensuel en effleurant les seins du bout des doigts. Il en redessine la parfaite rondeur avant que ses paumes ne viennent les épouser.



Et les doigts suivent le profil des seins, effleurant les mamelons gonflés et les tétons tendus qui vibrent sous la caresse. Antoine ne résiste pas à cet appel : d’une main, il presse le sein gauche tandis que, des lèvres, il cueille le bourgeon du sein droit.

Jeanne frissonne de plus belle, elle arque les reins, et lorsqu’elle sent la pointe de la langue envelopper son mamelon, elle lâche un soupir. Elle ferme les yeux sur ce miracle : ce corps qu’elle détestait est aimable. Ce corps depuis toujours éteint s’incendie et irradie de plaisir.

Pendant de longues minutes, des mains, des doigts, des lèvres, de la langue et même des dents, Antoine rend un hommage vibrant à cette poitrine trop longtemps méprisée. Mais le corps de Jeanne ploie sous le plaisir trop neuf et trop fort. Alors, il la conduit jusqu’au lit et l’y allonge. La Cendrillon raidie et apeurée de tout à l’heure a laissé place à une princesse éblouissante de langueur et d’abandons, offerte avec reconnaissance, auréolée de sensualité. Lèvres gonflées entrouvertes sur un souffle profond, yeux mi-clos dont la lumière sombre filtre entre les paupières bistrées, poitrine impudiquement tendue vers le ciel et soulevée par les soupirs de plaisir, taille creusée par un imperceptible ballet des hanches, jambes nonchalamment repliées et légèrement écartées sur une toison brune et palpitante, à cet instinct, Jeanne est un irrésistible appel aux sens, le plus puissant des aphrodisiaques. C’est d’une voix blanche qu’Antoine murmure :



Jamais il n’a désiré une femme comme il désire Jeanne en cet instant. Tout son corps se tend vers elle, il a soif de sa peau, de ses odeurs, soif de la toucher, de la caresser, de s’enfoncer en elle. Et, en même temps, malgré l’urgence de son désir, il souhaite étirer ce moment jusqu’à l’éternité. Réfrénant son désir de la posséder là tout de suite, désir qui devient douloureux à force de se brider, il veut d’abord lui faire découvrir le plaisir, devinant avec certitude à quel point Jeanne est vierge.


Il pose d’abord ses lèvres sur celles de la jeune fille, la respire longuement, caresse les lèvres renflées de la pointe de la langue. Instinctivement, Jeanne s’arque, vient à sa rencontre, ouvre les lèvres et mêle sa langue à celle du jeune homme. Elle découvre ce qu’est un baiser et s’en enivre. Tous les feux se rallument dans son corps, sa peau réclame de nouvelles caresses, son corps se tend et, pour la première fois, elle ressent un vide intense au creux du ventre, un vide qu’elle souhaite ardemment remplir.


Le ballet des mains reprend sur son corps, vite rejoint par la bouche. Antoine embrasse, caresse, lèche, masse consciencieusement chaque parcelle du corps vierge qui ondule de plus en plus. Jeanne a fermé les yeux, concentrée sur ses sensations inouïes qui se propagent en elle et résonnent toutes au même endroit, entre ses cuisses qui s’écartent millimètre par millimètre. Enfin, après l’avoir fait languir de longues minutes, Antoine approche la main de la toison offerte, tout en ne lâchant pas des yeux le visage de Jeanne. Un instant inquiet d’un possible rejet, il se rassure en lisant un désir intense et un abandon total dans l’expression de la jeune femme. Les doigts jouent avec la toison bouclée, comme pour en démêler les fils ; la main se pose à plat sur le mont de Vénus qu’elle masse doucement puis avec plus de force ; un doigt s’enfonce et atteint les chairs douces.

Électrisée, Jeanne gémit et soupire. Antoine lui écarte mieux les cuisses et vient contempler l’éveil de ce sexe rougissant. Les lèvres s’entrouvrent en corolle, s’épanouissent comme une fleur nimbée de rosée. Antoine y plonge le visage, respirant le parfum suave et entêtant.

Intérieurement, Jeanne émet le désir fou qu’il l’embrasse là, qu’il y promène ses lèvres et sa langue. Désir bientôt exaucé, Jeanne s’arque sous la caresse, vient à la rencontre de cette bouche qui, tour à tour, la frôle et la lape, cette bouche qui concentre les plus grands plaisirs du monde.


Antoine observe la progression de la jouissance sur le corps de la jeune femme, elle halète, s’arque, se tord, les mains se crispent sur les draps, les yeux s’écarquillent et se ferment, la bouche s’ouvre pour chercher de l’air, puis se referme sur les dents qui meurtrissent les lèvres.


Pour accompagner sa bouche, il glisse un doigt à l’entrée de la caverne inviolée. Jeanne le sent et l’appelle de son corps : enfin, enfin, le vide béant qui affame son ventre va se remplir. S’arquant un peu plus, elle va instinctivement à la rencontre du majeur qui la pénètre lentement. Son sexe est d’une incomparable douceur sous la pulpe du doigt qui, doucement, l’explore, découvrant et éveillant chaque paroi. Et puis le doigt sent une résistance et Antoine stoppe sa progression, faisant face à un terrible dilemme : comment déflorer Jeanne sans la faire souffrir ? Comment l’amener au plaisir sans la déchirure ?



Antoine reprend ses caresses, la main gauche pinçant doucement un téton, la bouche et le doigt dans le sexe. Un deuxième doigt rejoint le premier, puis un troisième, tous trois restant précautionneusement à la lisière de la rupture.

Jeanne gémit doucement d’abord, puis plus bruyamment. Une sensation indescriptible irradie son sexe enflammé, une douceur si violente, une boule de plaisir qui roule, roule, roule et finit par exploser comme un feu d’artifice qui l’incendierait d’étoiles. Jeanne crie. Antoine ne cesse pas ses caresses, au contraire, il introduit un quatrième doigt et, soudainement, il s’enfonce plus profondément en elle, rompant la barrière. Jeanne crie encore, cri de jouissance mêlée à la douleur fulgurante. Comme pour apaiser la douleur, pour panser la blessure, Antoine continue à lécher doucement le sexe ouvert jusqu’à ce que sa langue sente le goût fade d’une goutte de sang.


Abandonnant Jeanne quelques instants, Antoine revient avec un gant de toilette humide dont il nettoie la jeune femme. Jeanne garde les yeux fermés, avec sur le visage une expression indéfinissable : tension et abandon s’y côtoient.



Jeanne rouvre les yeux et lui sourit avec une douceur qui veut dire qu’il n’a rien à se faire pardonner. Elle le regarde longuement, des pieds jusqu’à la tête.



Voyant son souhait miraculeusement exaucé après cette heure entière douloureusement comprimé dans son jean, Antoine s’empresse de répondre à l’invitation de Jeanne. Jean, T-shirt, chaussures, chaussettes jonchent le sol en quelques secondes. Il ne lui reste que son caleçon tendu à l’extrême par son sexe bandé.

Jeanne n’a jamais vu de sexe d’homme, en vrai. Fascinée, elle ne peut détacher son regard de l’excroissance qui palpite sous le tissu. Enfin, elle fixe Antoine droit dans les yeux :



D’un seul geste, il est nu et droit devant elle. Jeanne s’assoie au bord du lit, le visage à quelques centimètres à peine de la verge qui darde vers elle. Doucement, presque timidement, Jeanne en approche la main et l’effleure du bout des doigts. Au comble de l’excitation, Antoine doit retenir sa respiration pour que cette simple caresse presque innocente ne le fasse jouir immédiatement. Sans réaliser les tourments qu’elle déclenche, Jeanne continue son exploration manuelle, découvrant l’infinie douceur de la peau, la chaleur fraîche du gland, la raideur de la verge qu’elle mesure en la pressant, mettant Antoine au supplice. La paume frôle les bourses, les palpe, s’amusant de voir la verge tressaillir et vibrer de plus belle sous l’assaut. Enfin, Jeanne dépose un baiser léger sur le gland. Antoine se mord les lèvres, mais ne peut empêcher une goutte de perler. Jeanne dépose un nouveau baiser et, de la pointe de la langue, ramasse cette goutte. Antoine se retient de crier de surprise, de plaisir et d’espoir « Elle ne va pas. Elle ne va pas ».

Jeanne suce et tète doucement le gland gorgé de sève : parfaitement vierge de toute lecture, de tout film, elle est sans tabou et puisqu’elle s’est relevée de son deuil du sexe, elle a toutes les libertés de ses envies. Et elle a trop aimé la bouche d’Antoine sur elle pour ne pas deviner le plaisir qu’elle est en train de lui donner. Elle sent le sexe se durcir par à-coups sous sa langue, gonfler et trembler. À quelques secondes de ne plus pouvoir se retenir, Antoine quitte l’écrin des lèvres.


Jeanne, un instant surprise, s’allonge sur le lit et lui tend les bras. Antoine la rejoint. Les deux corps s’épousent, hanches contre hanches, ventre contre ventre, poitrine contre poitrine, peau frémissante contre peau frémissante, sexe tendu contre sexe ouvert. Les mains de Jeanne se promènent sur la nuque d’Antoine, sur son dos sculpté, sur ses fesses musclées qu’elles attirent contre elle. Enfin, Antoine se cale sur ses bras et, millimètre par millimètre, introduit sa queue au bord de l’explosion dans le sexe brûlant et étroit de Jeanne. Hébétée de plaisir, envahie par un sentiment nouveau de complétude, elle referme ses jambes sur lui comme pour l’enfoncer au plus profond d’elle-même malgré la brûlure qu’elle ressent encore. Antoine va et vient doucement, mais profondément en elle, retenant son plaisir dans l’espoir d’emmener Jeanne avec lui dans l’orgasme. Mais à cet instant, Jeanne est au-delà du plaisir, inondée d’un bonheur trop intense qu’elle ne veut rater pour rien au monde, bien décidée à ne rien en perdre : en une seconde, elle fixe chaque détail du lieu et du moment, le poster de l’équipe de France de rugby épinglé au-dessus de sa tête, les soupirs rauques d’Antoine, la lumière rose et affleurante du soleil de cette fin d’après-midi, le grain de peau rugueux sur les coudes d’Antoine, les gouttes de pluie accrochées à la vitre, les battements de son cœur qui s’accélère inlassablement, et cette colonne vivante et trépidante, plantée au plus intime d’elle-même, qui l’emplit, qui fait vibrer ses chairs, qui palpite, tressaute et fait jaillir une nouvelle chaleur dans son ventre. Antoine n’a pu se retenir plus longtemps, il étouffe un cri dans la chevelure gorgée d’arômes de pluie et de sexe ; l’orgasme puissant le plante au plus profond pour se déverser en jets impétueux.


Épuisé, il s’effondre sur Jeanne, le nez dans le cou de la jeune femme. Doucement, elle lui caresse les cheveux et la nuque, emmêlant les épis blonds, laissant ses doigts courir sur la veine qui bat trop fort. Elle sourit dans le vide, sourit à Antoine qui ne la voit pas, sourit au plafond impassible, sourit à la vie qui s’ouvre à elle, sourit à la Jeanne nouvelle qui vient d’abandonner ses oripeaux de triste vierge.