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Temps de lecture estimé : 9 mn
06/03/02
Résumé:  Argent sexe et pouvoir.
Critères:  fhh amour fellation cunnilingu -poésie
Auteur : Liervol  (Femme 38 ans passion des mots climats.)      Envoi mini-message

Poésie
Monaco



Une ville, cinq heures du soir, décembre,

Le profile demeure ces tours éclairées, New York en miniature

Je sors du coiffeur, toujours la même.

Je me faufile dans la circulation.


Ici les tours sont toujours là et dans les livres des banques quelques noms

Qu’il est sain d’ignorer, ici on ne veut connaître que l’adresse de Cartier.

Ferrari, Rolls, Lotus, rien que du chic.

Je porte quelques bijoux de chez Dior.


La mer est froide, les yachts restent dans le port.

Un palace trône place du casino, sous les regards de quelques badauds,

En quête de richesse, et de gloire par procuration.

La véranda de la salle Empire a un air désuet loin des vieilles noblesses de la belle époque,

Cernée des constructions modernes, imitant l’ancien sans le charisme.

Américaine cette touche de Las Vegas et de Jeans, ces machines à sous, dénature la classe qui fut la sienne dans le fric.

L’époque des grandes fortunes qui se mouraient sur le tapis vert n’est plus qu’un souvenir.

Et de légende, il ne reste que la banalité des journaux à scandale, depuis un triste accident de la route, il y a bientôt vingt ans.

L’endroit a perdu son âme, ce jour là.


Il fait froid, il fait triste malgré la dépense de lumière, les milliers d’ampoules d’une veille de Noël.

Poudre d’or, poudre aux yeux,

L’argent gèle le cœur, ici pas le moindre talent d’humanité, pas un gramme de chaleur,

De grands crus, quelques très vieux cognacs sans vrais connaisseurs.

Une grande scène avec de mauvais acteurs.


Les boutiques de luxe affichent ces filles qu’on déshabille,

Maintenant que les mannequins ont remplacé les courtisanes.

Les renards chevauchent les visons chez les fourreurs.

Les talons prolongent les jambes, interminable grand écart, coupe offerte aux hommes,

Liqueur ouverte dans un élan de soie induite de ces femmes-objets poupées de vitrine.

Entre Chanel et Louis Vuiton, l’or, les diamants et le luxe appâtent les nuits,

Les corps s’achètent entre le pouvoir, l’argent, et les cadeaux illusoires.

Ce paradis fiscal, n’a de paradis que le nom, le plus souvent on ne sait qu’y faire

De ses jours et de ses nuits et le refuge devient l’artifice.

Le paraître au lieu et place du bonheur mais les coffres sont pleins.

Licencieux, ce monde s’affiche, les viveurs se projettent entre les casinos et les palaces,

Les extérieurs et les yachts quand vient la belle saison.


C’est l’heure de mon rendez-vous

J’arrive, je me gare, me voilà prête à être celle qu’il veut que je sois



Six heures du soir,

Il est seul dans un bar,

Un hôtel sur un quai, il est là

Un bâtiment moderne très clair d’une chaîne américaine, Sheraton, il me semble

Devant dans le noir, de blancs bateaux dorment dans le port.

Il est beau, dans son costume sombre

Qui est-il ?

Milieu des affaires, de la finance, des repas d’affaires qui sont autant d’excuses pour

S’offrir du bon temps.

Il aime l’argent, je le sens

L’argent pour le pouvoir qu’il procure,

Il désire plus que tout, posséder

Il se veut étrange et il l’est

Il a les yeux clairs, un coin de ciel d’été, mais son regard sait se faire glacier et les bleus

disparaîtrent derrière sa volonté.


J’aime son style, sa manière de se vêtir, quand il allie le sobre et l’élégance.

Indifférent au lieu, à l’endroit, il est là et ça se voit.

Il m’attend, mais ce soir il n’est pas seul.

Un autre homme l’a rejoint, parfois je perçois de lui comme un rire d’enfant mais son habit lui a depuis longtemps appris à dire non.

Il aime dominer, jouer, je le perçois, il a soif


A l’intérieur de ce bar d’hôtel de luxe, mélange d’acajou et de cuir, les bouteilles brillent sur les étagères vitrées, décadentes projetées de plus belle par les miroirs de la pièce, aguichantes.

Le bois exotique court sur les murs en deçà du velours, la lumière est tamisée.

L’ambiance est feutrée, chaude, fermée, plutôt anglaise, club privé.


Il a quitté le bureau, endossé une autre peau plus proche du loup au fond de lui.

Il prend sa revanche sur la journée, maintenant il dispose sa loi.

Ses cheveux noirs méchés de cheveux blancs ajoutent une dominante bleutée à

L’éclat de son regard.

Champagne, il s’évade.


Il est là à deux pas devant moi,

La douceur qui émane de sa personnalité le rend redoutable.

Il n’a pas encore flairé ma présence, reniflé le parfum qu’il aime que je porte.


Je suis droite dans le cuir, bottée comme un chat, les cheveux lissés, uniquement une perle fine à chaque oreille.

Lentement je m’approche, une jambe après l’autre, je me glisse de tapis en tapis au-dessus

Du traversin poli qui couvre le sol.

Je ne fume plus, il me l’a interdit comme il a choisi la couleur et la longueur de mes cheveux,

l’aspect de mon corps, ce qu’il aime que je porte.


Il regarde sa montre, j’ai surpris une grimace, il me croit en retard

L’autre homme prés de lui que je ne connais pas vient de me déshabiller de la tête aux pieds

Il m’a vu, il tente un sourire dont les dents soulignent tout autre chose.


Je suis restée debout dans le long manteau, verticale et nue hormis mes bottes, mes bijoux et mes bas.

Je me demande si cet inconnu a vu et je me dis que bien sûr il sait

Il le lui a dit, qu’il m’attendait ce soir, il lui a proposé de venir et de rester

J’entrevois ce pourquoi je suis là et la raison de son changement de jour à la dernière minute.


Enfin, il relève les yeux et m’aperçoit, il me fait signe de m’asseoir

Femme proie, passive, je m’étends où il me dit dans un lourd fauteuil de cuir fauve entre lui et l’autre

De sa main, il a jugé mes jambes trop proches, il les repousse un peu plus loin l’une de l’autre, stoppe son geste, reprend sa main et me juge un instant, et satisfait attends..


Je n’ai rien dit, il me veut poupée, je me comporte comme un bel objet de vitrine, plastique

Je suis là, il commande au serveur une autre flutte, porte les bulles à mes lèvres, me demande d’y tremper ma langue, de lécher le pourtour du verre, je m’exécute, je lape le liquide jusqu’à la dernière goutte, doucement, très lentement de ma langue rose sans le quitter du regard.


Je n’ai pas bougé à un seul moment mes jambes en dehors de la position qu’il leurs a accordée.

L’autre homme se délecte de mes cuisses entrouvertes, nous avons le bar pour nous seuls

Il l’a transformé en salon privé, loué pour le début de la soirée.

Le serveur a refermé les lourdes portes, il ne viendra qu’à son appel, s’il le désire.

La bouteille de Mumms, patiente dans le sceau à glace, inox et noir.



Calmement , il repose le verre et allonge sa main le long du nylon, s’y promène quelques minutes puis remonte entre mes chairs, l’autre dévore du regard, l’index humide qu’il ressort de mon entrejambe et dont il me maquille les lèvres et me donne à sucer la substance, lascive à la rencontre de son geste dans mon premier aveu de chatte dont les yeux verts brillent.


Puis plus rien, ce geste passé, il ne s’occupe plus de moi et reprends la conversation

Qu’il avait avant mon arrivée.

L’autre, l’écoute et lui répond, mais ses pensées s’emparent de mon intimité.

Je me demande quand il osera me toucher, poser ses mains masculines sur ma grâce féminine, je me sens fragile.


Maintenant il ouvre mon manteau et me découvre sans plus de ménagement un sein lourd, dont il malaxe le bout entre le pouce et l’index, un court instant, entre deux mots, deux à propos sur l’année qui vient qu’il adresse à l’autre, plus préoccupé de son geste que de ses paroles.


Il boit et me redonne à boire comme à son chat, l’écuelle de lait, malaxant ma peau fine de

Sa rudesse d’homme.

Je commence à mouiller et doucement je m’écoule, sur la peau tannée où je suis assise.

Le siège est froid au contact de mon sexe et de mes fesses, je n’ai pas bougé.

Je suis restée chair rose contre cuir havane, docile.


Je les regarde allumer des cigares

Je hume la fumée qui monte,

Ce goût sucré, ce parfum de caramel, qui se mélange à mon Chanel.


Il porte le cigare à ma bouche

Et l’autre me regarde imagine autre chose de plus gros, autre chose qui déforme,

Qui s’enfonce dans la douceur de ma bouche, qui va et qui vient entre mes lèvres, ma gorge et mes cheveux qui flottent entre ses jambes, mes mèches blondes qui courent sur son pantalon, alanguies.

Il me dévisage et se laisse aller plus profond dans le fauteuil, c’est lui qui écarte les jambes

Maintenant.


Je sens sa chaleur, je devine la raideur, le désir qui bat dans ce corps que je ne connais pas.

Il étale sa main le long de son bas ventre, il me dévisage et lui me tourne la tête un quart

Plus à droite dans ses deux mains, il me fait boire le regard de l’autre, avaler l’envie qui gonfle sous son pantalon.

J’ai chaud. Je m’ouvre.


Alors il plonge sa main dans ma toison et la transformation s’achève, je renais à rien d’autre qu’un ventre qui a faim, il le sait, il connaît l’état second où ses doigts qui me fouillent, projettent mon âme.

Il reporte le cigare à ma bouche et me repousse en arrière sur le dossier où je m’écroule lentement molle et soumise où son geste m’a abandonné.


D’un mot, il appelle l’autre à me goûter et me demande de redresser mon bassin, de bien étirer au maximum mes fesses entre l’accoudoir et le dossier.

L’autre s’approche, remonte sa main le long de l’écrin qui abrite la perle au goût salé que

Je porte entre les cuisses, fiévreuse, sa main m’impose la caresse d’un doigt qui n’en est pas un, qui se voudrait déjà verge, qui joue, s’immisce, devient plusieurs, pénètre ma douceur.

Puis c’est sa langue et ses cheveux qui plongent en moi subitement, sous le cuir dans le chaud, et je coule et j’ai honte, j’aime sa succion et il me fait tirer sur le cigare tandis que cet inconnu mange goulûment de cette poupée offerte, et ouverte, dégoulinante à souhait, espérant de celui à qui elle appartient le droit de la baiser, de la culbuter sur le dossier, de la fourrer sans lui décrocher une parole autre que son sexe qui se dresse, dur et droit, tendu du besoin de se répandre dans un ventre de femelle.


C’est bon et je me noie, il m’a guidé à son pénis à sucer et il alterne sa saveur d’homme avec celle du cigare, tandis qu’il me soutient la tête par les cheveux et joue avec mes seins qui débordent du manteau de cuir.

J’avale et je suis avalée, liqueur de chatte en attente du rut et je gémis des deux hommes qui s’activent de moi. Je souffre le délice de ces deux mâles qui tirent plaisir de mon corps de femme, qui rigolent, qui chahutent de ma bouche à mon entre-cuisse comme des gamins en train de faire une bêtise.


Il me regarde subversif et j’aime ça, totalement défaite par le plaisir,

J’aime sa satisfaction de propriétaire.


Je ne m’appartiens plus, sa volonté domine la mienne, putain volontaire, je me plie sous la langue de cet étranger qui me contraint à son rythme, je m’étale jusqu’à me déchirer si je le pouvais, pour encore plus subir cette sensation qui me parcourt l’échine, qui m’use, me cabre, me brûle, autant le bien que le mal au creux de mes reins, dans la plainte où

Je sers les dents et soudain, coup de tonnerre, éclair et raz de marée, avalanche.

Une vague s’élève du plus profond de moi, me submerge.

Des murs de neige gagnent la vallée,

Orgasme,

Je me raidis devant l’élan liquide

Qui s’empare de moi, tous mes muscles profonds subissent un typhon, connaissent

La mer et le vent, la tempête, les inondations, je ne gémis plus, je crie, hurle à la mort au fond

De moi, pour renaître de plus belle dans le calme, la douceur du coton, le nuage, plus qu’une musique qui bat lentement de mon cœur à mon entre-cuisse,

la décrue,

Les tensions s’apaisent en contactions lentes. Je suis infiniment bien.


Il l’a senti et voilà qu’il se laisse partir à son tour, il lâche les amarres

Et se distille au fond de ma gorge, le regard plus violent que tout à l’heure quand il m’offrait, là il est victorieux et j’avale chaque giclée, respectueuse.


L’autre n’a pas été autorisé à me pénétrer, pas cette fois, c’est le jeu !

Dans un milieu où tout devient trop facile, il faut savoir inventer de nouveaux frissons

Savoir décupler les envies, interdire quand c’est oui.

En accord avec les règles, il vient de ranger ses atouts masculins.

Il me regarde en se pourléchant les lèvres de sa langue, ravivant le goût de mon intimité,

Comme pour me laisser ce dernier message, toi, la prochaine fois je t’aurais.

Il ne demeure plus que l’alcool et les cigares, il m’a revêtue et demandé de m’en aller.

Il reprend nonchalamment sa conversation d’affaires.

Je me lève et je sors par la porte sans un mot, autre que les siens, sans un seul regard

Autre que son indifférence.

Je retourne chez moi laver la poupée et ranger ses beaux habits pour une autre fois,

Un autre de ses désirs.

Faut-il que je l’aime pour m’offrir à un autre pour mieux me donner à lui !


Dix heures du soir,

Quelques belles autos, se rendent au Casino

Quelques hommes trop riches, cherchent à tromper leur ennui.

Comment acheter le désir quand on possède tout, quand on peut s’offrir le tour du monde

Comme d’autre le RER chaque matin et qu’on crève d’envie de rien !

Comment résister à la drogue dernier continent de plaisir et de loisir ?

Trop d’argent tue le bonheur

Il fait froid, il fait paraître,

Authentiquement, il ne reste rien

Rien d’autre que des milliards à la place du cœur et l’argent coule dans un désir

Dissolu, pervers et débauché.

Et l’amour se terre au fond des bibliothèques

Et je t’aime à me perdre , à te suivre dans tes mœurs, évaporée, indécente…


Liervol 12.01