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n° 03828Fiche technique17545 caractères17545
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Temps de lecture estimé : 12 mn
26/05/24
corrigé 26/05/24
Résumé:  Au fin fond de la campagne, de bien étranges histoires !
Critères:  f voir forêt fmast poilu(e)s
Auteur : Psycho-pitre
Le fantôme de Diane

En ce temps-là…

J’avais toujours été un gros nase, mais à cette époque de ma vie ce n’était pas simplement une couche qui me recouvrait… mais plutôt une carapace ! J’en avais vraiment un sacré coup dans la cafetière, passablement fêlé le bougre, le style du personnage qui vous laisse pantois, baba, atterré et scotché aux mécanismes obscurs d’un délire incompréhensible.


Tel un « poor lonesome cowboy » dégingandé, j’errais donc dans le « no man’s land » de ma folie passagère, cherchant par-dessus tout à échapper au monde du vivant et à la réalité. Je recherchais la solitude, beaucoup de solitude, toujours plus de solitude, les grands espaces sans âme qui vive, les déserts infinis, à perte de vue, une saine tranquillité pour rassasier ma démesure et mon besoin d’échapper à mes congénères.

Armé de mitraillettes virtuelles, de bazookas dévastateurs, prêt à tirer sur tout ce qui bouge, je progressais avec panache dans l’inextricable méli-mélo neuronal qui prenait naissance dans mes cervicales pour m’exploser le nerf optique. Je rêvais d’épurations, de carnages et de massacres, tout en moi réclamait « vengeance », vengeance et rébellion, rébellion et revanche. Ralliez-vous à mon panache blanc !

C’est certain. J’allais un jour devenir leur idole, leur divinité passagère, l’entité biblique de toute une foutue génération d’encenseurs qui ne pourraient que m’aduler et se jeter à mes pieds dans un sursaut d’admiration béate.


Évidemment, je déconne : mais j’étais encore bien pire que tout ce que je ne pourrai jamais vous raconter… et tout ça dans la gamme du psycho-tarabiscoté. Car j’y croyais vraiment à toutes ces fadaises. Ce n’est que maintenant que je m’aperçois que je déconnais grave, parce qu’à l’époque, je n’avais aucun doute sur mon devenir glorieux : un jour, j’allais forcément tous les niquer. Ils finiraient tous par m’aimer et ils se mettraient à chouiner comme de pauvres loques en regrettant amèrement de ne pas m’avoir glorifié plus tôt.



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Parallèlement à cela, je cherchais désespérément l’âme sœur, une entité féminine nécessairement encore plus atteinte que moi, car aucune fille normale n’aurait pu vouloir de moi, un être totalement improbable. Autant dire que ma recherche était nécessairement chimérique, surtout dans les endroits que je fréquentais, de vieux sous-bois dégoulinants d’ennui et grignotés par les ronces.

Cette muse idéale serait forcément folle de moi. On finirait par s’aimer, à la folie, pas du tout et sans limite en faisant des doigts d’honneur à tous ces enculés qui nous exécraient. À nos côtés, juste une petite bande de bandits sans foi ni loi qui nous seraient fidèles, à mi-chemin entre Bonnie & Clyde et Robin des Bois. Et tous les enculés, on les massacrerait. Inévitable !


Je m’étais fait une petite cabane dans les bois, au milieu de nulle part, une sorte de petit fortin préhistorique où je vivais reclus, à même un sol véreux et détrempé. J’y passais toutes mes journées l’été, à rêvasser, à ne rien faire, recroquevillé sur moi-même, inquiet au moindre bruit.

Je ne rentrais « at home », c’est-à-dire chez les vieux, qu’à la tombée de la nuit, tout simplement par lâcheté, profondément débile jusqu’au bout de mes actes, juste pour dormir dans des draps rêches, pour coucher dans un lit pouilleux, tout en m’obligeant à échanger quelques syllabes bâtardes avec ces fantômes qui m’entouraient et qui m’étaient passablement étrangers. Qu’avais-je de commun avec eux ? Rien, et rien depuis longtemps et rien depuis toujours !

Par moments, cela ne faisait aucun doute : j’avais été largué d’une soucoupe volante par des extra-terrestres et j’étais tombé là par hasard, dans cette tribu de morts-vivants, ces zombies qui se faisaient appeler « êtres humains ». Mais ils n’avaient rien à voir avec moi, ce n’étaient que de pâles copies de la caste des dieux, dont j’étais descendant en ligne directe.


Par conséquent, je vivais dans les bois, en attendant mon tour, à grignoter des pommes véreuses et à fumer des Gitanes ou des P4, quand ce n’étaient pas de vieux mégots ramassés dans la rue. Mes idées fixes jouaient la sarabande et creusaient des sillons.


J’étais allé traîner du côté de cette décharge, sauvage et illégale, qui était planquée au milieu d’un sous-bois. Sous le soleil de juillet, ça empestait l’asticot et, la nuit, sous la lune, les rongeurs grouillaient allègrement. Sous tout ce fatras de détritus entassés, on aurait pu enterrer n’importe quoi, même un vieux cadavre des familles, un chien crevé, une vieille grand-mère. J’avais toujours un peu la trouille de tomber sur un squelette. N’importe balançait ici n’importe quoi et moi je farfouillais avec l’espoir de dégoter quelque trésor.


C’est comme ça que j’étais tombé sur ces livres de cul. Enfin, des livres de cul, c’est un bien grand mot ! Ce n’étaient que quelques vieilles revues, en grande partie en noir et blanc, et qui n’avaient déjà plus cours à l’époque. Probablement un vieux cochon qui avait eu des remords et qui les avait balancés là. J’en avais trouvé tout un stock, mais je ne vous dis pas l’odeur !

Mais pour moi, il s’agissait d’une nouveauté, ça me faisait rêver.


J’avais découpé les photos de Diane chasseresse, une brune lascive complètement dénudée qui prenait des poses suggestives sur des meules de foin.

Elle avait un sein bien plus gros que l’autre, elle était amputée. Curieux pour une femme qui s’exhibe ainsi, ça m’avait passablement choqué. Mais, en même temps, cela me fascinait. Comment une femme amputée d’un sein avait pu oser se prêter au jeu des photos coquines ? Avait-elle besoin d’argent ? J’essayais de deviner à travers ses regards ce qu’elle pouvait avoir de plus que les autres. J’aurais bien aimé la connaître, la rencontrer. J’avais agrafé ses photos jaunies sur tous les murs de ma cabane. Je tentais aussi de coller en dessous des clichés des brides de textes pris au hasard dans les autres revues érotiques.

Tout était relativement bidon, rien de véritablement excitant. Il n’empêche que dans cette pénurie, je m’étais construit un univers de plaisirs cachés. Il m’arrivait de plus en plus fréquemment de me masturber, m’imaginant croisant Diane dans un des champs avoisinants, entièrement nue et incroyablement sensuelle. Je m’astiquais sans pudeur en plein soleil et offrais ma sève au dieu Râ.



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Début août, la réalité rejoignit en quelque sorte la fiction, car je fis une bien étrange rencontre à quelques pas de là.

Il devait être six ou sept heures du soir, un soleil de plomb avait rendu l’atmosphère étouffante tout l’après-midi. Le temps était à l’orage. Le tonnerre résonnait dans le lointain. S’il y a un événement qui me fascine, c’est bien l’orage avec cette délicieuse odeur d’ozone qui enveloppe l’atmosphère et ces grosses gouttes chaudes qui dégringolent du ciel. Les coups de tonnerre en prime et je suis comblé.

J’étais donc sorti de ma tanière, décidé à profiter à l’occasion pour prendre une bonne saucée. J’espérais même rentrer à la cambuse avec des vêtements à tordre, imprégnés d’une triste odeur de chien mouillé pour bien me faire engueuler par la matrone. Je traversais donc les prés, à grandes enjambées, l’air guilleret, le cœur léger.


C’est alors que j’ai remarqué ce curieux personnage à l’autre bout du pré. Cette étrange jeune femme semblait complètement enroulée contre un arbre, le jean à moitié débraillé, on aurait dit qu’elle se frottait ! Je ne savais pas au juste ce qu’elle faisait, simplement j’essayais de deviner, j’imaginais. J’étais beaucoup trop loin pour voir quoi que ce soit. Seule mon intuition me disait qu’il devait s’agir de quelque chose de très sexuel qui se tramait sous mes yeux. Je n’avais encore jamais vu personne, et encore moins une femme, faire concrètement quelque chose de pervers avec son corps. J’avais l’impression qu’elle se tenait, plus qu’elle ne se frottait, contre l’arbre, mais son pantalon était bel et bien entrouvert et son autre main était sans nul doute entre ses cuisses, affairée à quelque entreprise solitaire.

J’étais cloué sur place. Je ne me suis pas approché, elle était de l’autre côté du champ et il m’aurait fallu progresser à découvert.

Je suis sûr que, ce jour-là, elle non plus ne m’a pas vu. J’étais suspendu à son désir de jouir et je regardais, émerveillé. Ça a duré longtemps, très longtemps, ça n’en finissait plus, parfois elle s’arrêtait pour reprendre de plus belle l’instant suivant… jusqu’à ce qu’elle se torde enfin en deux et qu’elle s’assoit par terre, manifestement terrassée par la jouissance.

Elle mit un bon moment avant de se relever et rajusta prestement son jean, avant de s’en aller de l’autre côté.

C’est la première fois de ma vie que j’ai eu l’impression de faire l’amour, si l’on peut appeler ça faire l’amour. En tout cas, ça m’a franchement marqué et je suis rentré chez moi l’esprit dans les nuages.



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Les jours qui suivirent furent obsessionnels : une seule idée en tête, revoir cette fille en train de se toucher. Combien de fois, me suis-je masturbé en pensant à elle ? Avec la distance, je ne l’avais pas bien vue, mais ce qui était certain, c’est qu’elle n’était pas vraiment brune, pas autant que Diane Chasseresse en tout cas.

Je ne sais pas pourquoi, j’avais décidé qu’elle devait s’appeler Josiane, pour moi toutes les Josiane de la terre devaient être forcément de sacrées coquines, peut-être encore plus que les Diane. Elle devait se toucher tout autant que moi, aussi souvent et avec la même frénésie…

Bizarrement, à cette époque, je pensais que la plupart des jeunes femmes, les normales, les bien élevées, ne devaient vraiment avoir aucune idée sexuelle en tête ! Pour elles, c’était l’amour romantique, les livres à l’eau de rose, les tricots, les parfums, la cuisine, Claude François et le papotage. Alors que, pour les garçons, c’était foot, bibine, bagnoles et cul !!!!

Les premiers jours je me suis contenté de faire le guet devant ce point fétiche… Mais, devant son absence obstinée, je m’étais décidé à élargir mon cercle d’intervention. D’où venait-elle au juste cette fille ? Elle devait bien venir de quelque part ! Probablement de pas très loin. J’avais une trouille bleue de ne jamais la revoir.


La chance fut avec moi. La veille du 15 août, je l’ai repérée aux abords de sa ferme. Elle vivait beaucoup plus au nord, à trois ou quatre kilomètres de ma tanière, dans une des métairies du château. Apparemment c’était la fille du métayer ou tout du moins une de ses filles. Le père avait la cinquantaine grisonnante et la mère était sans âge. Quant à ma Josiane, elle n’avait rien de spécialement attirant, grande, sèche, une abondante crinière châtain clair, et son inévitable accoutrement (pantalon sans forme, chemise épaisse, bottes crottées) rien de très séduisant. Je lui donnais environ vingt-cinq ans, peut-être même trente, mais pour moi c’était une déesse sortie tout droit des cieux, un ange merveilleux qui effaçait d’un coup toutes mes années de souffrance solitaire.

Je regardais sa petite famille depuis les fourrés à quelques centaines de mètres, la grand-mère bancale, le petit dernier colérique, le père qui cachait une bouteille de vinasse dans son manteau. Pour mieux voir, j’avais fauché une paire de mauvaises jumelles au pater, il s’en servait quand il allait à la chasse, mais à cette époque elles ne lui faisaient pas défaut.

Je m’imprégnais de chacun de leurs gestes, je voulais tout savoir, tout connaître, et tout voir et surtout ne rien rater des prochaines incartades de ma belle vicieuse ! J’étais d’une patience infinie, restant des heures à surveiller, à ne rien faire, sans même bouger.


Les premiers jours, au ras du sol, dans les orties, à la surveiller, à guetter ses moindres allées et venues, à attendre surtout de longs moments tandis qu’elle vaquait à ses affaires dans l’un des bâtiments.

Et les suivants, j’avais pris un peu de hauteur, en grimpant dans un arbre. Tous les matins, de bonne heure, je regagnais mon perchoir. Je n’étais pas vraiment à l’aise. D’ailleurs, à la fin de la journée, j’étais tout engourdi. Mais, peu importe, cette mission était pour moi capitale, rien ni personne n’aurait pu m’en détacher.



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Ma patience fut enfin récompensée au bout de cette longue semaine où il ne se passa, à vrai dire, pas grand-chose, lorsque je la vis s’éclipser discrètement en fin d’après-midi en direction des bois. Branle-bas de combat, le temps de rejoindre le plancher des vaches, je lui ai immédiatement emboîté le pas tout en prenant bien soin de garder mes distances. Elle s’est enfoncée dans le sous-bois à grandes enjambées, elle allait tellement vite et la végétation était à cet endroit tellement abondante que j’ai eu un instant peur de la perdre…

Le craquement d’une branche me permit de la repérer. Elle s’était arrêtée aux abords d’une clairière tout contre un arbuste. À cet endroit, quelques arbres abattus laissaient passer les rayons de soleil, ils inondaient ma dulcinée.

Mais elle me tournait le dos, je ne voyais pas grand-chose, mais je devinais quand même qu’elle avait dégrafé son jean et qu’elle s’affairait, lentement, doucement, sans geste excessif.

J’étais très frustré de ne pouvoir en voir plus, j’ai décidé de me déplacer. J’ai contourné lentement les arbres en essayant d’éviter de faire du bruit. Quelle galère ! À chaque pas, j’avais l’impression de me faire repérer.


Je me suis retrouvé derrière un gros tronc d’arbre qui me protégeait. Debout, bien droite, elle avait effectivement ses doigts entre ses cuisses et s’astiquait, jean et culotte baissés à mi-cuisses. Elle fermait les yeux et se laissait aller, une main sur la chatte et l’autre fermement agrippée au jeune bouleau pour ne pas tomber.

Malgré les jumelles, je ne voyais pas grand-chose, je ne faisais que deviner. Au bout de quelques minutes, j’ai décidé de me déplacer à nouveau, pour me retrouver cette fois face à elle. Et là, quel spectacle : voir cette main fébrile s’agitait dans ce buisson-ardent ! Je bandais comme un ours en m’acharnant sur les jumelles. J’aurais voulu voir sa chatte, l’intérieur de sa chatte, mais elle était trop poilue et ses doigts camouflaient le reste.

Elle n’en finissait pas de se caresser. Par moments, elle ralentissait pour reprendre de plus belle. Un spectacle réellement enchanteur.


Depuis un certain temps, ses yeux étaient ouverts et elle semblait chercher quelque chose dans les buissons, quelque chose ou quelqu’un… J’avais dû faire du bruit. Elle paraissait un peu inquiète, quoique « inquiète » n’est sans doute pas le mot approprié. D’ailleurs, elle continuait à se masturber avec autant d’entrain. J’ai essayé de me cacher du mieux possible, pour ne pas être repéré. Le problème, c’est que dans cette posture je ne voyais plus très bien, et mon désir de tout voir était vraiment trop fort. Un instant rassuré par le fait qu’elle regardait ailleurs, j’ai continué à mater cette main qui progressait dans sa chatte. J’étais réellement fasciné par son activité fébrile, j’aurais aimé la voir encore plus débridée, qu’elle arrache ses vêtements, qu’elle s’exhibe totalement… mais elle ne semblait pas décidée à aller plus loin dans son effeuillage.


Cette longue masturbation a duré en tout presque une heure, une heure de frotti-frotta effréné, quel divin spectacle ! Le soleil, qui jusqu’à présent l’inondait, commençait à vaciller. Elle s’est finalement écroulée, tordue dans la jouissance. La main qui, pendant toute la séance, avait agrippé le bouleau lâcha d’un coup. La fille se retrouva sur le cul, complètement hébétée, hagarde, méconnaissable, les yeux révulsés par le plaisir. Elle resta un long moment dans cette posture, assise parmi les feuilles humides, peinant visiblement à reprendre haleine, avant d’émerger à nouveau. Puis, elle se releva et rajusta prestement son pantalon avant de reprendre le chemin du retour.


J’ai attendu un peu, puis je l’ai suivie. Comme à l’aller, elle avançait très vite. J’avais du mal à la suivre, d’ailleurs j’ai fini par la perdre. Qu’importe, je savais désormais où elle habitait !




Une surprise m’attendait. En émergeant du bois, j’ai été accueilli par un « Bonjour » grinçant. J’ai dû rougir jusqu’aux deux oreilles, je me suis liquéfié sur place. Elle était à deux mètres de moi, elle me regardait, j’étais pitoyable et elle inflexible.



J’avais les jambes qui flageolaient.



Son facies fermé n’exprimait vraiment que du mépris envers le petit puceau que je devais être pour elle.




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Bien sage, j’ai fait profil bas et n’y suis jamais retourné.

Pendant longtemps, l’image de cette femme au visage grêlé, debout, en habits crottés, en train de se branler comme une possédée, a hanté mes rêves. Combien de fois, me suis-je masturbé en pensant aux deux saynètes auxquelles j’avais assisté, combien de fois, ai-je crié le nom de Josiane en lâchant ma purée, car elle devait forcément s’appeler Josiane ?

Mais à quoi ressemblait-elle vraiment ? Au fil du temps, le visage froid, distant et peu avenant de la cultivatrice s’estompait. Et, lorsque je fermais les yeux, c’est avec la tête de Diane que je la voyais. Et je l’imaginais aussi amputée d’un sein, sous son épaisse chemise de coton…