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n° 03841Fiche technique9583 caractères9583
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Temps de lecture estimé : 6 mn
19/03/02
corrigé 18/11/22
Résumé:  Rencontre, sous le ciel, en banlieue. Les terrasses sont parfois bien cachées.
Critères:  ff voir exhib intermast
Auteur : Océane  (Association d'auteurs franco belge)            Envoi mini-message
Une terrasse en ville

Bien sûr, j’étais un peu étonnée et en même temps très heureuse de cette invitation. J’avais bien senti que nous avions des atomes crochus Kathleen et moi, mais on se connaissait depuis si peu de temps. Sans le savoir, j’étais séduite à l’avance. Et puis, quoique l’été s’annonçât particulièrement beau, je n’avais pas un moral bien haut, puisque je n’avais encore rien prévu de façon probante pour l’organisation de mes vacances. Aussi étais-je particulièrement enthousiasmée à l’idée de venir à son invitation pour discuter de projets de voyage.


Elle m’avait bien décrit le trajet pour accéder à la maison de son amie Sarah, à La Courneuve. Et c’est sans difficulté que j’avais trouvé le chemin pour venir frapper à la porte. Étonnant, ce quartier pavillonnaire en cet endroit. Comme quoi, on peut se faire des idées au simple énoncé du nom d’une ville, surtout de banlieue.


La chaleur du métro avait été suffocante. Aussi étais-je contente d’avoir mis une robe si légère, alors que j’avais eu un peu d’hésitations à l’enfiler ce matin-là. D’aussi fines bretelles pour une robe aussi courte, c’était peut-être quand même un peu trop sexy pour les transports en commun.


La maison était de l’extérieur comme Kathleen l’avait décrite, grande et banale, si ce n’est cet escalier dans la cour menant au premier étage. Je l’avais donc emprunté, sonné à la porte, et en attendant la réponse, j’observais quand même les quelques signes disant que la banalité s’arrêtait juste à la façade : un mur aveugle là, à la place d’un pan de toiture, des stores extérieurs… Un petit courant d’air bien agréable me rafraîchissait, j’étais à l’ombre, et je profitais de la fraîcheur passant entre mes jambes.


Je l’ai entendue :



Presque fébrile à la joie de la revoir, je rajustai mes bretelles de robe et de soutien-gorge. Je les avais assorties, ce jour-là. Je me sentais très jolie pour une fois. Quand elle a finalement ouvert, je n’ai d’abord vu que ses yeux, aussi rieurs que d’habitude, même si l’habitude de la voir ne remonte pas à si loin que ça, c’était notre troisième rencontre seulement. C’est seulement quand je suis entrée que j’ai constaté qu’elle portait un peignoir. Jolie, la couleur du vêtement rehaussait le vert de ses yeux, on voyait ses longues jambes, qui ont l’habitude du footing. Ses cheveux blonds et raides, coiffés à la va-vite, encadraient son sourire un peu moqueur.



Et déjà, elle me prenait la main pour me faire entrer dans la grande cuisine. Ce n’est qu’en commençant à boire le café qui était déjà prêt qu’elle complétait :



Ce que je n’ai pas compris tout de suite. Voyant sûrement ma mine étonnée, elle continuait :



Je savais que Sarah, son amie et la propriétaire des lieux, était architecte et que c’était elle qui avait entièrement refait sa maison. Cette maison me charmait déjà, étrange et douce à la foi, le soleil n’y entrait que par les raies des stores, et son ambiance tamisée m’avait déjà fait oublier le stress du métro.



Je n’ai pas dû lui paraître bien vive, car c’est seulement à ce moment que j’ai compris ce qu’elle voulait me dire. J’étais en même temps estomaquée, et en même temps très heureuse de la confiance qu’elle m’accordait d’un seul bloc par cette simple phrase. La tête me tournait un peu, la fraîcheur de l’ombre après la canicule peut-être ? Je ne crois pas, mais je m’entendis répondre que « ça » ne me gênait pas du tout. En fait, j’étais horriblement gênée et en même temps terriblement curieuse, elle voulait donc être toute nue devant moi, à notre troisième rencontre ?


Aussitôt, elle m’a fait grimper un escalier. Arrivant à la porte de la terrasse, elle lançait :



J’ai vaguement entendu une réponse satisfaite (« Ah ! très bien ! ») avant de franchir la porte.



En guise de présentation, ces simples mots m’ont rendu comme si j’étais soudain un peu ivre. En plein soleil, sur un banc couvert de coussins soyeux, une fille très grande, très mince, était allongée sur le ventre, ses fesses, toutes petites, m’apparaissaient dans la lumière. Cette vision me parut idyllique, ce lieu tournait au paradis. La fille se retourna et se redressa. Elle avait un visage triangulaire, un peu rêveur en fait, elle donnait plutôt l’impression de se réveiller. Elle avait un sourire d’une plénitude aussi épanoui que celui de Kathleen, sans la pointe de moquerie.


Immédiatement, elles m’ont plu autant l’une que l’autre et je brûlai de devenir leur amie. Maintenant que Sarah était debout face à moi, sa minceur se confirmait. Interminablement longiligne, elle me faisait l’effet d’avoir été anorexique dans sa jeunesse, mais de s’être amendée, et aucune maigreur n’était perceptible dans son extrême finesse. Si ses tout petits seins semblaient plaqués sur sa cage thoracique, elle donnait une impression de grâce et de légèreté que je ne suis pas près d’oublier. Comme elle me tendait la joue pour que nous nous embrassions, je remarquais le bas de son ventre parfaitement imberbe, et cela m’intrigua beaucoup, c’était tellement joli, lui donnait tellement une apparence lisse et un peu androgyne que j’eus comme un frisson. Cela me donnait envie de la toucher, et la bise qu’elle me fit m’électrisa instantanément. Malgré l’inédit de la situation pour moi, je n’essayais même pas d’empêcher ce frisson de me parcourir. Sarah me plaisait, sa liberté et son évidente gentillesse m’emballaient. Ma crainte fut seulement de ne pas être à la hauteur de la rencontre. Elles ne le savaient peut-être pas, mais je peux être trop timide souvent.


Kathleen a laissé tomber son peignoir, et son corps, beaucoup plus féminin, paraissait presque rond en comparaison de celui de Sarah. Tant de beauté en un si petit endroit me bouleversait. La disposition des murs faisait qu’aucun voisin n’était visible. On ne voyait que le ciel au-dessus de leurs corps. Je constatais aussitôt que les deux se rasaient le sexe, mais chez Kathleen cela exacerbait la féminité. Quand elles se sont assises côte à côte, c’est comme si j’avais eu un concentré de douceur face à moi.


La conversation s’engageait avec des présentations, comme si la situation était banale, alors que j’avais un spectacle sous les yeux que je ne pouvais même pas imaginer une heure plus tôt. Quand Sarah passa son bras autour des épaules de son amie, je fondis, et je crois bien que j’ai mouillé un peu. En voyant leurs seins se rapprocher, leurs côtes se toucher délicatement, je rêvais d’être à leur place. Ou mieux, entre les deux.


Il y avait de la citronnade glacée sur un plateau marocain ciselé, une salade de fruits sur une table basse, beaucoup de petits détails racontaient que la terrasse était un lieu constamment utilisé. Je remarquais qu’en fait, il n’y avait de maillot de bain ni de vêtement nulle part. Ce qui voulait dire qu’elles ne s’étaient pas déshabillées ici. Je comprenais que Kathleen n’avait même pas imaginé en mettre un.


Sarah me fascinait. Elle semblait pétrie de liberté, assise, ou plutôt alanguie sur les coussins, ses cuisses légèrement écartées me montraient son sexe, sans la moindre pudeur, mais il était évident que cette pose ne comportait pas de provocation non plus. De temps en temps, sa main passait sur ses lèvres, et, de ma place, aucun détail du geste ne pouvait m’échapper. Sa sensualité était naturelle, son geste aussi anodin que quand elle passait la main dans ses cheveux châtains, frisés et longs. Cette proximité m’enchantait, et ma robe, pourtant minuscule, me pesait.



Et, se levant, elle se retourna et se baissa vers Kathleen pour l’embrasser, comme si la séparation du temps d’une douche était déjà trop longue pour ne pas lui dire au revoir. C’est quand elle s’est baissée, et que son petit derrière s’est arrondi quasiment sous mon nez que je remarquais qu’elle avait à nouveau les jambes suffisamment écartées pour que je puisse voir toute la finesse de son sexe.


C’est seulement à ce moment que je me suis aperçue que ma propre main caressait déjà depuis longtemps mon entrejambe, déjà humide…