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Temps de lecture estimé : 37 mn
10/04/02
corrigé 30/05/21
Résumé:  Peter étudiant randonneur rencontre dans la forêt suédoise Ulrika, qui ne connaît point d'homme.
Critères:  fh jeunes vacances bain forêt amour intermast préservati pénétratio jeu init traduction
Auteur : Sala de Espera  (Traducteur du rève américain)            Envoi mini-message
Au fond des bois

Deep in the woods


Ecrit par Henrik Larsen en 2001.

Archive : www.asstr.org/~henlar/woods.html

Traduit de l’anglais par Sala de Espera en avril 2002.




En 78, ce n’était plus la mode de prendre le route des hippies vers Goa ou le Népal, mais après avoir terminé le lycée j’ai eu envie de partir quelque part. Je suppose que c’était pour devenir adulte et indépendant.


Goa ou le Népal auraient été hors de question, même si c’était resté à la mode. Je n’avais pas beaucoup d’argent et j’ai décidé de faire une randonnée à pied dans la forêt suédoise. J’ai choisi une région où je serais à peu près sûr d’être seul. Je voulais ressentir la nature, un peu des sensations de l’explorateur, la recherche d’une nouvelle frontière, la mienne et celle de la nature.


Le printemps avait été humide mais, comme toujours, le beau temps est arrivé avec les examens. Souvent, ça finit dès que les examens sont passés, mais cet été là le soleil et la chaleur ont continué en juin et juillet.


J’avais embarqué assez d’aliments déshydratés pour me maintenir en vie pendant trois semaines, même si je ne prenais pas de poisson dans les lacs et les rivières. J’aimais pêcher, et même si la région de la Suède où j’allais n’est pas la meilleure pour cela, j’avais quand même une bonne chance de faire des prises sérieuses. Truites, perches et brochets.


C’était merveilleusement tranquille. Je marchais toute la journée sans voir une âme humaine. Je pouvais entendre les animaux, mais j’étais si loin de la civilisation qu’ils s’étaient enfuis bien avant que je puisse les voir.


Les deux premières semaines, j’ai marché au plus profond de la forêt, ne m’arrêtant que pour dormir, pêcher et manger. Derrière le prochain rocher ou le prochain arbre, il y avait une rivière plus belle ou un nouveau paysage. J’étais loin dans le nord, pourtant le temps était chaud et ce jour là il faisait lourd. De gros nuages s’étaient formés dans l’après-midi et bientôt les roulements du tonnerre m’ont rejoint.


Avant que la pluie et les éclairs arrivent, j’ai choisi un bon campement, tout près d’un petit lac de montagne. Des branches en surplomb abritaient ma petite tente, et le ruissellement était détourné par un demi-cercle de rochers et de crevasses.


J’étais surpris de la différence avec les orages auxquels j’étais habitué en ville. Chaque roulement de tonnerre et chaque éclair était puissant et distinct. Je me suis assis à l’entrée de la tente et j’ai contemplé l’orage jusqu’à ce qu’il s’éloigne. La terre était imbibée, mais c’était très bien, il y avait moins de risque de feu de par la foudre.


J’ai préparé le repas avec le bois que j’avais ramassé avant la pluie. Le lac était trop petit pour la pêche. Je me suis contenté du poisson séché que j’avais emporté. Ça ne se compare pas avec une truite grillée, mais bouilli avec quelques fines herbes fraîches ce n’est pas mauvais.


La pluie avait rendu l’air humide aussi bien que le sol. Il faisait encore chaud et j’étais en sueur. Cela faisait deux jours que je n’avais pas piqué une tête dans un lac. Le soleil n’arrive pas à les chauffer et il n’y a que quelques centimètres d’eau à peu près tiède à la surface. En d’autres termes, se baigner était une expérience réfrigérante. Mais j’étais en sueur et l’eau était claire, bleue et très tentante.


J’ai retiré mes vêtements et mes lunettes et je me suis glissé dans l’eau, m’attendant à avoir froid, mais ce n’était pas le cas. Ce bassin peu profond était assez petit pour que le soleil chauffe l’eau. J’ai fait le tour en nageant pendant quelques minutes, puis je me suis mis à laver mon linge. Je n’avais pas de détergent, et puis quel dommage de polluer l’eau transparente, alors je l’ai frotté contre une pierre lisse comme j’avais vu dans les documentaires sur le tiers monde à la télé. Je n’avais pas une technique parfaite, mais ça me suffisait.


Je crois que mes sens étaient aiguisés par la vie au désert. Soudain j’ai eu l’impression qu’il y avait quelque chose ou quelqu’un tout près. Je me suis tourné pour regarder, même si je ne voyais pas grand chose sans lunettes. Le craquement d’une brindille a confirmé ma supposition.



Ca faisait une semaine que je n’avais pas parlé et c’était étrange d’entendre ma propre voix. D’abord il ne s’est rien passé, mais j’ai gardé les yeux fixés sur l’endroit où j’avais entendu la brindille craquer. J’ai vu un petit mouvement, puis une silhouette debout derrière un buisson, à cinq mètres.


J’ai nagé jusqu’au rocher où j’avais posé mes lunettes et je les ai remises. C’était une jeune fille. Elle est restée un instant à me regarder, puis a fait quelques pas vers moi.



Je n’avais vu aucune maison proche, mais la forêt est dense et je pouvais être passé à cinquante mètres d’une maison sans la voir.



Nous nous sommes regardés une seconde ou deux, peut-être une minute, je ne sais pas. Je ne trouvais rien à dire. Elle était blonde, grande, et pas vraiment mince, tout en n’étant pas trop ronde.


Elle a dit finalement "Vous vous baignez ?"



Ca devait être le manque de compagnie qui me faisait dire ça. Je ne réfléchissais pas, je parlais comme je pensais. Ulrika a rougi et secoué la tête.


Je lui a dit "Oh, excusez-moi, je ne voulais pas vus embarrasser."



Ulrika a eu un petit rire et s’est un peu rapprochée. Je m’étais décidé et je la trouvais vraiment mignonne. J’ai continué de parler comme je pensais.



Ulrika a rougi fortement et s’est mordu la lèvre. Je n’arrivais pas à dire quel âge elle avait. À son allure, elle devait avoir dix huit ans, peut-être vingt, mais elle se comportait comme une fille de quinze ou seize ans. C’était évident que quelque chose en elle avait envie de venir avec moi. Elle avait sûrement prévu de se baigner, sans imaginer que son bassin serait occupé.


Elle a demandé "Etes-vous seul ?"


J’ai plaisanté "A part vous, je suis tout seul ici."


Elle avait vraiment du mal à se décider. J’espérais qu’elle viendrait, mais elle a secoué la tête de nouveau.



Elle s’était assise sur un rocher et avait l’air plus détendue, maintenant qu’elle avait fait le choix pour son bain. Elle avait un joli sourire.



Ca avait l’air de lui déplaire, comme si c’était très injuste. Je suppose que c’est vrai, si on est collé quelque part sans nulle part ailleurs où aller, comme elle. Je veux dire, si ce qu’on peut faire de plus passionnant pendant les vacances d’été, c’est d’aller se baigner toute seule dans un lac, on peut s’ennuyer à mourir. Pour moi c’était différent, j’avais choisi d’y aller et j’avais tous les jours tout ce dont elle manquait probablement.



Elle a soupiré "Vous pouvez le dire. Il ne se passe jamais rien."Est-ce que vous …"


Une fois encore, j’étais resté trop longtemps seul. Sans penser à rien, je suis sorti de l’eau et j’ai marché vers ma serviette. Ulrika m’a fixé, la bouche ouverte, complètement paralysée. Et puis je me suis rappelé que j’étais tout nu.



J’ai attrapé ma serviette et j’ai couvert les parties vitales de mon corps.


Elle a balbutié "Je … je ferais mieux de rentrer à la maison."


Avant que je puisse dire quelque chose, elle a foncé entre les arbres et elle a disparu. C’est drôle, ça m’a plus surpris que quand elle était arrivée. Je me suis séché et rhabillé, en espérant un peu qu’elle reviendrait, mais elle n’est pas revenue, au moins ce jour là.


J’ai décidé de rester un jour ou deux. Peut-être à cause d’Ulrika. J’avais vu une rivière sur la carte, 1500 mètres plus loin, et j’y suis allé le soir pour pêcher. Je n’avais pas à me soucier de la lumière. Si haut dans le nord, il ne fait noir qu’une heure ou deux au milieu de la nuit. J’ai pris deux petites truites.


Je me suis levé tôt le lendemain matin. Au petit déjeuner, j’ai mangé les truites, grillées. Il faisait trop froid pour se baigner et je n’avais pas envie d’aller à la pêche. Pour la première fois, je ne savais pas quoi faire. Je ne m’ennuyais pas, c’est juste que j’avais envie de ne rien faire, pourtant je n’ai pas pris le temps de réfléchir.


J’ai entendu un frôlement et en me retournant j’ai vu arriver Ulrika.



Elle n’a pas fini sa phrase, mais j’imaginais ce qu’elle avait à dire.



Elle a secoué la tête. "Non. Je… n’en ai pas."



Elle a hoché la tête timidement.


J’ai demandé "Est-ce que vous voulez que j’aille me promener pendant que vous prenez votre bain?"


Ulrika a réfléchi un moment à mon offre. Comme hier, c’était très difficile pour elle de se décider. Je pensais à elle depuis la veille, et j’étais sûr qu’elle avait très envie de se baigner nue avec moi, et peut-être d’autre chose. Elle était seulement trop timide pour l’avouer, à moi et à elle-même. J’ai pensé qu’il valait mieux lui laisser un peu plus de temps.


J’ai suggéré "Vous pourriez aussi me faire visiter les environs."


Elle m’a fait signe que oui, avec excitation, puis elle s’est calmée.



Elle a souri, elle avait un très joli sourire.



Nous avons marché deux ou trois heures, pour voir les coins favoris d’Ulrika, ceux qu’elle aimait quand elle était petite et ceux de maintenant. Des rochers bizarres, des petits ruisseaux et des sources murmurantes. Une des sources formait une toute petite cascade. Je l’ai trouvée quelconque, et puis plus intéressante quand Ulrika m’a dit qu’elle avait pris des douches sous la cascade. J’ai essayé de me la représenter debout sous la chute d’eau glacée, et une belle image s’est formée sous mon regard intérieur.


Il commençait à faire vraiment chaud et penser à elle sous la cascade glacée ne me rafraîchissait pas. Au retour, tout en marchant, j’ai retiré mon t-shirt et je l’ai jeté négligemment sur mon épaule. Je pouvais voir Ulrika qui me fixait quand elle croyait que je ne la voyais pas. Et puisque j’avais eu le privilège de voir ses longues jambes bronzées et son dos ravissant pendant presque toute la promenade, je n’avais pas à me plaindre qu’elle montre de l’intérêt pour moi.



Elle avait rougi en le disant. En fait, il ne lui fallait pas grand chose pour rougir.



Ulrika semblait très gênée, comme la veille quand nous parlions d’aller en ville.



Ulrika a hésité un peu avant de répondre. Ella a chuchoté "Non."


Nous avons marché en silence quelque temps. Non seulement elle vivait ici au milieu de nulle part, mais en plus ses parents essayaient de la tenir à l’écart de tout le monde. Je ne savais pas quoi dire. J’avais de la peine pour elle mais je n’y pouvais pas grand chose. Je ne pouvais pas aller parler à ses parents ou quelque chose comme ça.



Nous avons rejoint le lac peu après. Ulrika était très mélancolique et je pouvais comprendre pourquoi. Je ne savais pas quoi dire pour la remettre en forme. J’ai commencé à préparer le déjeuner avec Ulrika que suivait chacun de mes mouvements.


J’ai servi la friture aux herbes et les légumes bouillis, et nous avons mangé en silence. Je n’avais pas de couverts pour deux et il fallait mettre en commun ma gamelle en plastique. Ulrika mangeait avec la fourchette et moi avec la cuiller.


Quand nous avons eu fini de manger, nous avons fait la vaisselle dans le lac. Brusquement, Ulrika m’a lancé de l’eau. J’ai lancé de l’eau sur elle. Une chose en amène une autre et soudain Ulrika a perdu l’équilibre et est tombée dans l’eau. J’ai essayé de la rattraper, mais je n’ai pas réussi à la retenir. Résultat prévisible : moi dans le lac, par dessus Ulrika.


Sa tête s’était enfoncée sous la surface et elle a émergé en soufflant et en reniflant. Dès qu’elle s’est dégagée, elle a sauté sur moi et m’a poussé sous l’eau.


Quand j’ai refait surface, elle riait d’excitation, ses yeux pleins d’attente. J’ai marché vers elle et elle a reculé, en riant encore plus fort.


J’ai plaisanté "Tu avais un costume de bain, après tout."


J’ai bondi en avant mais j’ai raté son bras. À la place, ma main a attrapé le bas de son short. Je n’avais pas l’intention d’essayer de la dévêtir, mais quand elle s’est rejetée en arrière pour m’échapper, son short est descendu sur ses hanches. J’ai lâché aussitôt.



Ulrika a remonté son short et a baissé les yeux.



Elle s’est mordu les lèvres.



J’ai d’abord été choqué qu’elle puisse penser que j’allais la violer, et puis je me suis rappelé ce que ses parents lui auraient dit sur les hommes.



Ulrika a fixé son regard sur sa main qui bougeait dans l’eau.



J’ai réfléchi une seconde.



Ulrika continuait de fixer sa main dans l’eau.



Elle s’est arrêtée au milieu de la phrase. Les gouttes d’eau sur ses joues ne venaient pas du lac.



J’ai passé mon bras autour de ses épaules et je l’ai aidée à sortir de l’eau. Nous nous sommes assis et elle a mis sa figure dans mon cou. C’était difficile d’imaginer quelle vie elle menait, mais j’avais vraiment de la peine pour elle.


Il a fallu un peu de temps pour qu’elle se calme. Des quantités d’idées passaient dans mon esprit. J’étais content d’avoir enlevé mes chaussures avant de finir dans le lac. Il aurait fallu du temps pour les sécher si elles avaient été mouillées. Ulrika avait des sandales qui devraient vite sécher au soleil.


Finalement, Ulrika a levé la main.



Elle a séché ses larmes avec le dos de la main et elle a essayé de sourire.



Elle essayait de le dire avec conviction, mais ça ne marchait pas.



Elle a hésité puis elle a dit oui de la tête. Je me suis tourné. Je l’ai entendue retirer ses vêtements mouillés et sauter dans l’eau.



Sa voix était un peu inquiète. Je me suis retourné et je l’ai regardée. Les reflets sur l’eau m’empêchaient de voir autre chose que sa tête. Soudain je me suis senti timide en retirant mes vêtements. Pourtant il n’y avait pas grand chose à enlever. C’était ridicule. Plusieurs filles m’avaient déjà vu à poil et je ne comprenais pas pourquoi je me sentais comme ça avec Ulrika. Je ne le comprends toujours pas aujourd’hui.


J’ai surmonté rapidement ma timidité et j’ai enlevé mon short et mon caleçon. Ulrika essayait de regarder ailleurs mais la curiosité a gagné, et j’ai pu la voir qui me surveillait du coin de l’œil. Je me suis glissé dans l’eau en gardant un peu de distance entre nous. Les reflets m’empêchaient encore de voir son corps sous l’eau.


Ulrika riait timidement.


J’ai demandé "On est bien mieux sans vêtements, n’est-ce pas ?"


Elle a répondu en me lançant de l’eau. De nouveau nous avons engagé une bagarre nautique. Je n’ai pas essayé de me rapprocher ou de l’attraper, je lui ai laissé l’initiative. Comme j’espérais, elle est vite venue près de moi et a essayé d’attraper mes mains. Je l’ai laissée saisir ma main gauche en continuant de l’éclabousser avec ma main droite.


Les tétons d’Ulrika étaient plutôt grands et c’était ce qu’elle avait de plus en relief. Elle a essayé de saisir ma main droite et elle a fini par toucher ma poitrine avec ses seins. Elle a arrêté de respirer et s’est figée une seconde. Puis elle m’a regardé avec hésitation. Je me contentais de sourire.


Elle a fait des efforts plus convaincus pour attraper ma main droite. Nos corps se sont effleurés. L’effet sur moi était prévisible et ma bitte l’a frôlée plusieurs fois avant qu’elle s’en aperçoive. C’est seulement quand elle a essayé d’attraper ma main sous l’eau et qu’elle a empoigné ma bitte à la place qu’elle a compris ce que c’était. Elle l’a lâchée comme si elle s’était brûlée. Sa figure est devenue cramoisie.


Elle a balbutié "Oh, pardon."



Le combat a cessé. Ulrika tenait toujours ma main gauche et je l’ai peut-être tirée un peu plus près de moi. Si je l’ai fait, elle n’a pas résisté, mais s’est rapprochée jusqu’à ce que nous soyons aussi proches qu’il était possible.


J’ai demandé "Je peux t’embrasser ?"


Elle a dit oui d’un signe de tête. Nos lèvres se sont rencontrées, d’abord doucement, puis la deuxième fois j’ai gardé mes lèvres collées aux siennes et je les ai ouvertes légèrement. Le bout de ma langue s’est faufilé entre ses lèvres et elle a compris le message. Petit à petit, elle a ouvert sa bouche et nos langues ont commencé à jouer.


Ayant fini de nous embrasser, nous nous sommes regardés face à face. Ce baiser ne ressemblait à rien de ce que j’avais ressenti auparavant. Je ne peux pas vous dire pourquoi, mais j’étais haletant et excité exactement comme Ulrika.


Elle a lâché mes mains et a mis ses bras autour de mon cou. Nous nous sommes embrassés, profond, et maintenant que mes mains étaient libres j’ai commencé à lui caresser le dos. Je dois avouer que dans la chaleur de l’action je me suis un peu oublié et que je lui ai caressé les fesses. Elle s’est crispée un instant puis s’est détendue avant que j’aie enlevé ma main de ses rondeurs.


Nous avions pied tous les deux mais j’étais un peu plus grand qu’Ulrika et elle n’avait que la tête hors de l’eau. Je l’ai prise par les fesses pour la hausser un peu. Par réflexe, elle a enroulé ses jambes autour de moi. Ma bitte était prise entre nous deux et, pour autant que je pouvais le juger, pressée contre sa chatte. J’en étais presque sûr, parce qu’elle a eu un hoquet et s’est serrée plus fort contre moi.


Ulrika a commencé à se balancer d’avant en arrière. Juste quelques centimètres dans chaque sens, comme si elle se pressait contre ma bitte en cadence. Elle respirait fort par le nez. J’ai arrêté de l’embrasser et je l’ai regardée dans ses yeux bleus.



Ulrika a dit oui de la tête mais ne m’a pas lâché. Je l’ai portée dans l’eau mais, quand nous avons atteint la rive, il a fallu la lâcher. Je n’aurais pas pu la porter sur les rochers glissants. À regret elle s’est détachée de moi et s’est remise sur ses pieds.


Elle a aussitôt baissé les yeux, pas par timidité, mais pour voir sur quoi elle s’était frottée. Pas moins curieux, je ne pouvais pas me retenir de regarder ses grands tétons. Nous sommes restés debout un instant à nous regarder, avant que je la prenne par la main pour la conduire à la tente. Nous n’avons pas cherché la serviette de bain. Il faisait vraiment chaud maintenant et j’étais bien échauffé moi-même. Je me suis allongé sur le sac de couchage et j’ai attiré Ulrika contre moi. Brusquement, elle est devenue raide comme une planche.



J’ai écarté une mèche de cheveux de son visage et je lui ai souri pour la rassurer. Je voyais bien qu’elle essayait de se détendre, mais c’était difficile.


Elle a murmuré "Je ne sais pas ce qu’il faut faire."



Elle était couchée sur le dos.



Je plaisantais, j’essayais de détendre la situation pour nous deux.

Je me suis penché vers elle, j’ai posé ma main sur son ventre si doux. Nous nous sommes embrassés longtemps et ma main s’est avancée doucement vers son sein droit. Il remplissait ma main, très doux et tendre. Elle s’est un peu crispée, mais n’a pas cessé de m’embrasser. J’ai gardé son sein jusqu’à ce qu’elle soit de nouveau détendue. Alors je me suis écarté et je l’ai regardée. Elle avait fermé les yeux et tremblait.



J’ai contemplé son corps. Ses seins étaient pâles et je pouvais voir les veines bleues. L’aire rose autour de ses mamelons était très large. Son ventre était comme recouvert de soie. Plus bas, le relief de sa motte était couvert de poils roux. Ses jambes étaient serrées l’une contre l’autre et elle était toute anxieuse.


Je lui ai soufflé : "Détend toi."


Ulrika a essayé de prendre une grande inspiration mais ça n’a rien changé. Je l’ai rapprochée de moi et je lui ai donné un baiser sur le front. J’ai passé doucement mon doigt son mamelon, et elle a sursauté. Elle s’est arquée, en serrant ses cuisses encore plus fort, alors que je continuais à la caresser.


J’ai chuchoté de nouveau : "Détend toi."


Elle essayait de contrôler sa respiration. Je me suis rappelé la citation de la Bible: "L’agneau et le lion se coucheront côte à côte" ou quelque chose comme ça. Certes, si c’était comme ici, l’agneau n’aurait pas beaucoup dormi. J’aurais peut-être dû arrêter, j’aurais peut-être dû lui laisser un peu plus de temps, mais même en essayant d’être adulte et attentionné, la situation agissait sur moi, et sur mon raisonnement.


J’a lâché sa poitrine et j’ai descendu ma main vers son ventre, en décrivant de petits cercles. Lentement, je suis allé de plus en plus bas, jusqu’à ce que je touche ses poils soyeux. J’ai laissé ma main s’attarder un instant, avant de continuer jusqu’à sa cuisse.


Ulrika respirait par petits coups, la bouche grande ouverte et les yeux fermés. Chaque fois que ma main passait sur sa motte, elle tressaillait mais elle n’a pas essayé de m’arrêter. J’ai supposé qu’elle aimait ça, que c’était ça qu’elle voulait.


Je me suis centré sur sa motte. Mes doigts jouaient avec les poils soyeux, effleuraient le sommet de ses lèvres humides. Elle gardait ses cuisses serrées et ne me laissait pas de place pour m’aventurer plus bas. Je lui ai chuchoté de se détendre et de prendre son plaisir, mais cela ne faisait pas encore d’effet. Elle était tendue et anxieuse, son esprit refusait de se laisser aller.


Je me suis penché sur elle et j’ai posé un baiser sur son mamelon. Un soupir lui a échappé et elle a soulevé ses hanches, en s’appuyant sur mon doigt. "Enfin", ai-je pensé en moi-même, et j’ai aspiré son mamelon dans ma bouche. Au même moment, j’ai essayé de passer mon doigt entre ses cuisses, en appuyant sur le sommet des grandes lèvres.


Ulrika a desserré un peu ses jambes et mon doigt a glissé dans l’humidité chaude de sa chatte. Elle avait beau essayer, elle ne pouvait plus rester immobile et silencieuse. Tremblante et gémissante, elle a commencé à ouvrir ses jambes, en se frottant elle-même contre mon doigt. Ses mains ont agrippé le sac de couchage et elle s’est cramponnée comme si elle avait peur de tomber par dessus bord.


Je crois que jamais quelque chose d’érotique ne m’avait autant fait bander que de voir et d’entendre Ulrika. Consciemment, elle savait ce qui était en train de se passer, mais l’expérience de ces sensations physiques était nouvelle pour elle et lui faisait probablement peur. Pourtant elle ne pouvait pas se défendre, même en faisant effort. Son corps défiait son esprit et elle était vaincue par quelque chose qu’elle n’avait jamais goûté.


Son orgasme a brisé la dernière barrière. Son bassin a bondi et elle a serré les cuisses, emprisonnant ma main. Elle faisait du bruit comme si elle se noyait et ne sortait la tête que quelques secondes avant de plonger à nouveau. C’était tellement érotique et tellement beau.


Elle est retombée sur le sac de couchage, faible et finalement détendue. Je l’ai serrée contre moi, et l’ai enlacée pendant qu’elle se calmait. Elle s’est tournée sur le côté, elle a mis ses bras autour de mon corps et a caché sa tête sur mon cœur. Quand j’y pense, j’admire encore qu’elle ait pu être si détendue après une avoir ressenti une émotion sexuelle aussi forte. Mais je voulais seulement la tenir contre moi.


Nous nous sommes endormis dans les bras l’un de l’autre. Je ne sais pas quelle heure il était quand nous avons émergé, mais Ulrika s’est réveillée en sursaut et s’est assise, confuse et apeurée.



J’ai regardé ma montre. J’ai eu le plaisir de voir qu’elle avait survécu à la baignade.



Ulrika s’est relâchée et s’est allongée. Puis c’est comme si elle réalisait brusquement qu’elle était nue et elle a paniqué de nouveau. Elle a essayé de se couvrir avec ses mains. Elle m’a regardé et a vu que j’étais nu aussi. Il a fallu quelques secondes pour dissiper sa confusion.



Ulrika a rougi jusqu’au bout des seins. Je crois qu’elle se rappelait ce qui était arrivé avant que nous dormions. Je m’en suis souvenu aussi et ma bitte a réagi immédiatement. J’étais allongé sur le dos et elle s’est dressée comme un mat. Ulrika l’a regardée.


J’ai pris la main qui cachait son entrejambe et je l’ai guidée vers ma bitte. Craintivement, elle a touché la peau avec le bout de son index. La petite touche a fait osciller ma bitte et elle s’est retirée comme si elle s’était brûlée.



Avec précaution, elle l’a touchée de nouveau, cette fois en passant son doigt le long de la verge. La bitte a oscillé de nouveau, mais cette fois ça l’a fait rire. Quelque chose en moi voulait qu’elle l’attrape et me fasse jouir, mais contempler son innocente tentative d’exploration était bien plus fascinant.


Je l’ai laissée explorer à son rythme. Le bout de son doigt a parcouru chaque partie de ma bitte et de mes boules, et son petit rire a laissé place à une concentration intense. Finalement, elle a mis sa main autour de la verge et m’a regardé, dubitative.


Je l’ai guidée. "Monte et descend."


Elle a obéi, mais la pression était trop faible.



Elle a serré un peu plus et a descendu doucement le prépuce. De nouveau, elle m’a regardé pour voir si j’approuvais. Mon gars, est-ce que ça t’est déjà arrivé ?



Ulrika a suivi mes instructions avec grande attention et c’était insupportablement jouissif. D’avoir été seul dans les bois pendant trois semaines le rendait peut-être encore meilleur. Ulrika s’est redressée, appuyée sur le coude pour mieux voir. Instinctivement, sa main est montée et descendue de plus en plus vite.


J’ai fixé sa main puis ses tétons tressautant. Se faire branler par une fille, c’est normalement du deuxième ou troisième choix, mais cette fois c’était quelque chose que je n’avais jamais ressenti. Je voulais que ça dure et je me suis retenu, mais pas moyen. J’étais vaincu par le merveilleux contact de sa main et j’ai commencé à lancer en l’air des jets de foutre. Ulrika s’est arrêtée et a regardé fixement.


J’ai réussi à souffler "Ne t’arrête pas."


Ulrika s’est remise à pomper et plusieurs jets de foutre ont éclaboussé le toit de la tente et mon estomac avant que je me vide. J’ai posé ma main sur le poignet d’Ulrika pour l’arrêter.


J’ai soufflé : "Bon Dieu, c’était jouissif. "


Ulrika a souri. Elle avait l’air heureuse, presque fière.



Je me suis soulevé sur les coudes et j’ai regardé. Ulrika a eu un petit rire.



Elle avait raison. Il y avait du foutre sur mon estomac, sur la toile de tente et sur le sac de couchage. Il y en avait même une traînée dans ses cheveux. J’ai pris un peu de papier toilette du rouleau que j’avais amené avec moi et j’ai commencé à m’essuyer. Ulrika a pris du papier aussi et a commencé à nettoyer la tente.


Il faisait chaud sous la tente et nous étions en sueur.



Nous sommes restés longtemps dans l’eau, à jouer et à nous caresser mutuellement. Nos lèvres étaient bleues et nous avions des frissons mais nous n’avons pas fait attention jusqu’au moment où il a fallu sortir. J’ai mis le sac de couchage et le drap de bain dehors au soleil et nous nous sommes fait des câlins jusqu’à ce que les cheveux d’Ulrika soient secs et qu’elle doive rentrer chez elle.



Ulrika a eu l’air triste. Je l’ai embrassée sur le front.



Ulrika a essayé de sourire.


Elle a dit "Je serai ici de bonne heure" et elle a disparu entre les arbres.


Je me sentais heureux et triste à la fois. Ulrika était si mignonne et j’avais du mal à attendre le matin, mais alors que je voulais que le temps passe vite, j’ai eu un vide dans l’estomac, en pensant à mon départ. Je n’avais pas envie de rentrer mais il le fallait. Allongé dans mon sac de couchage, j’entendais à peine les bruits de la forêt. Je pensais à Ulrika.


Je crois que j’ai fait plein de beaux rêves cette nuit-là. Dommage que je ne puisse pas me souvenir. Dans le dernier c’était elle, assise en dehors de ma tente, en train de me regarder à travers la moustiquaire. J’ai ouvert les yeux et j’ai vu que ce n’était pas un rêve. Elle était là et me souriait timidement.


Elle m’a dit "Bonjour".



Je me suis réveillé à une vitesse étonnante, comparé au temps qu’il me faut d’habitude pour être prêt à sortir du sac. J’ai rampé hors de la tente.



Ulrika a répondu "Oui", toute excitée.


Et puis elle a rougi de timidité en réalisant que c’était évident qu’elle était excitée. Quand j’ai eu brossé mes dents et que je suis ressorti des buissons, elle était encore toute habillée. Nous avions fait tout ça la veille, mais c’était comme si il fallait briser les mêmes barrières une fois de plus. Je n’ai rien dit, j’ai juste retiré mon caleçon. Ulrika m’a tourné le dos timidement et a commencé à retirer ses affaires.


Je me suis glissé dans l’eau et j’ai fait semblant de regarder ailleurs, tout en jetant des coups d’œil discrets pendant qu’elle se déshabillait. Elle était belle, tellement belle. Elle n’a pas mis longtemps à retirer ses vêtements. Elle a regardé avec anxiété par dessus son épaule pour voir si je la surveillais. Je ne suis pas sûr qu’elle s’en soit aperçue. Elle s’est retournée et a vite caché son corps dans l’eau.


Nous avons joué dans l’eau jusqu’à ce que la timidité d’Ulrika s’en aille. Elle était décontractée et excitée quand nous sommes sortis de l’eau. J’ai étalé mon sac de couchage sur une plaque de mousse, en l’ouvrant complètement comme une couverture. C’était agréable et moelleux de s’étendre dessus et les mouvements n’étaient pas entravés comme sous une petite tente.


Ulrika n’a pas essayé de se cacher avec ses mains mais elle avait l’air anxieuse et crispée quand nous avons été allongés sur la couverture.


Je lui ai dit, en prenant un ton joueur "Hé, n’aie pas peur, je ne vais pas abuser de toi."



Elle a hésité et s’est mordu les lèvres. C’était très difficile pour elle de dire ce qu’elle voulait dire. Elle a pris une grande inspiration.



Elle l’a dit très vite en me regardant droit dans les yeux, rougissante mais déterminée. Ça m’a pris par surprise, et j’ai raisonné.



Elle s’est étirée pour attraper ses vêtements et a fouillé dans la pile jusqu’à ce qu’elle trouve ce qu’elle cherchait: trois préservatifs. Elle s’est mordu la lèvre en me les tendant. Sa main tremblait. Avant de le faire elle avait dû avoir beaucoup d’appréhension et prendre tout son courage. J’ai saisi sa main et je l’ai refermée sur les capotes.



Ulrika a ri en racontant l’histoire de sa maman. Puis elle est redevenue sérieuse. Elle a demandé:



Je l’ai attirée vers moi et je l’ai embrassée, mais elle s’est vite écartée.



C’était horriblement maladroit, mais je ne savais pas comment le dire. Je ne savais toujours pas ce qu’elle connaissait vraiment sur le sexe. On n’avait pas l’impression que les préliminaires faisaient partie de son éducation sexuelle.


Ulrika était détendue autant qu’on peut l’être quand on va faire l’amour pour la première fois. Elle était plus détendue que la veille et elle prenait visiblement plaisir à mes caresses. Ses hanches ont ondulé quand j’ai commencé à caresser son entrejambe, et elle a gémit presque bruyamment, en comparaison de la veille. Après quelque temps, elle a commencé à me caresser aussi.


Nous nous sommes embrassés tendrement en faisant jouer nos langues. Progressivement le baiser est devenu plus vorace et nos langues sont allés plus loin dans l’exploration de la bouche de l’autre. Ulrika était étonnamment active, ses mains couraient partout sur moi. C’était beaucoup plus excitant pour moi, parce que j’aime que la fille soit active et parce que ça me rendait sûr qu’elle le voulait autant que moi. Peut-être plus.


Quand je me suis écarté pour enfiler le préservatif, Ulrika a grogné de déception. Dieu, que je hais les préservatifs. Je ne m’en servait pas souvent. La plupart des filles avec qui j’étais sorti prenaient la pilule. Je n’avais pas voulu mettre le préservatif dès que j’avais été à poil parce que je voulais ressentir le "vrai" contact peau contre peau. Mais pour le mettre juste au moment où on en a besoin, il faut cesser de se caresser. C’était une situation non gagnante, mais malheureusement inévitable.


Ulrika a regardé chaque geste pendant que j’enfilais le préservatif. Ça ne rendait pas la chose plus facile, pourtant j’ai réussi à le passer sans le déchirer. Je lui ai fait écarter les jambes un peu plus avant de me placer entre, et j’ai passé ma bitte plusieurs fois sur sa fente pour que le préservatif glisse bien.


J’ai placé le gland au bon endroit et je l’ai regardée au fond des yeux.



Elle m’a regardé avec ses grands yeux bleus.



Avec précaution, j’ai commencé à entrer en elle. Ulrika anxieuse retenait sa respiration et elle a mis ses mains sur mon ventre comme si elle avait peur que j’aille trop vite. Lentement et sans arrêt, j’ai pénétré de plus en plus profond. Ulrika haletait et baissait les yeux.



Je me suis arrêté et j’ai attendu qu’elle finisse sa phrase, au cas où elle aurait eu mal. C’était évident que non. Ses mains qui me retenaient ont agrippé mes flancs et m’ont tiré plus près. D’une dernière poussée je l’ai pénétrée complètement. En même temps, elle a expiré comme si j’avait chassé tout l’air de son corps. En somme, c’était le cas.


C’était loin d’être la première fois que je m’accouplais avec une fille, mais j’ai eu la même impression d’anxiété et d’excitation que la première fois. L’impression de franchir une frontière, d’essayer quelque chose de neuf, quelque chose d’inconnu. C’est ce qu’ Ulrika me faisait ressentir. Son hoquet de surprise quand je l’ai pénétrée, l’éclat voilé et excité de ses yeux quand nous avons commencé à bouger ensemble. Comme si c’était la première fois, pour moi aussi.


Le temps s’était arrêté, mais nous avancions, menés l’un par l’autre de plus en plus haut. Elle avait fermé les yeux et elle bougeait ses hanches instinctivement à la rencontre de mon corps. Elle a eu un orgasme paisible. Son dos s’est tendu comme un arc, elle a écarté les jambes et elle a sangloté doucement. C’était vraiment intense. Son clitoris serré entre nos corps l’a poussée au sommet de la jouissance. Je voulais jouir avec elle et je me suis lancé en elle plus fort et plus vite.


Elle a levé les jambes et les a croisées sur mon dos comme si elle m’éperonnait. C’était devenu une rude chevauchée vers mon orgasme. J’étais appuyé sur les mains, je flottais au-dessus d’elle en regardant ses seins sursauter à chaque poussée. C’était merveilleux, même avec un préservatif.


Quand j’ai joui, mes bras tremblaient et ils ne m’ont plus soutenu. J’ai couvert son corps en sueur avec le mien et nous nous sommes unis dans un profond baiser, en essayant de reprendre notre souffle. Nous respirions par le nez, en faisant le bruit d’une machine à vapeur emballée.


Nous sommes restés ainsi jusqu’à ce que je sente ma bitte débandée et prête à se retirer. Nous étions encore tous les deux brûlants et collants de sueur. Nous nous sommes baignés encore, mais sans jouer à nous chatouiller. C’étaient de tendres caresses d’amour.


Quand nous sommes sortis et que j’ai regardé ma montre, il n’était que neuf heures du matin. Je ne sais pas exactement combien de temps s’était passé depuis qu’Ulrika m’avait réveillé, mais j’avais l’impression qu’il y avait plus de deux heures.



Un éclair de tristesse est passé sur son visage.



Après un instant de silence, j’ai dit:



Elle a répondu avidement "Tout."


Je crois qu’elle n’y a pas mis le ton qu’elle avait prévu. Elle a rougi et elle a baissé les yeux après l’avoir dit. Je n’ai rien dit, mais je ne pouvais pas m’empêcher de sourire un peu.


Elle a murmuré "Je veux dire, je ne te verrai peut-être plus jamais."


Je pouvais voir ses yeux se remplir de larmes. J’ai senti mon estomac se nouer. Elle avait raison et je ressentais la même chose. Je voulais rester avec elle, mais je savais que c’était impossible.



Elle n’était pas aussi convaincante qu’elle aurait voulu. C’était difficile à dissiper. J’ai passé mes bras autour d’elle et je l’ai amenée près de moi. Nous sommes restés ainsi pendant quelques minutes.


"Tu te sens mieux ?", ai-je demandé quand elle a levé les yeux vers moi. "Oui."


Il faisait déjà chaud. La forêt préserve la chaleur. On peut le sentir la nuit et ça veut dire qu’il fait très vite chaud dans la matinée. Nous avons décidé de faire une marche. Ulrika connaissait un endroit dégagé, plus haut, là où on aurait de l’air frais et aussi une belle vue sur le paysage. Nous avons marché à peu près deux heures. Nous n’avons parlé de rien en particulier. Quand nous sommes rentrés, il était temps de manger quelque chose, et après le déjeuner nous avons fait une heure de sieste à l’ombre. Tout ça faisait partie du "tout".


Bien entendu, le "tout" comprenait la consommation d’un autre préservatif. Nous avions pris un autre bain, après nous être réveillés brûlants et en sueur. Ensuite, nous sommes restés allongés sur le sac de couchage, nus, à nous donner mutuellement du plaisir. Ulrika était très active, presque frénétique, et j’ai dû la ralentir pour prolonger le plaisir.


Elle voulait tout essayer et nous avons essayé de le faire comme les animaux de la ferme, elle à quatre pattes et moi à la pénétrer par l’arrière. Elle a trouvé que j’étais trop loin dans cette position, alors nous avons essayé avec elle au-dessus de moi. C’était beaucoup mieux. Elle pouvait me voir et me sentir, et moi aussi.


Nous avons fait l’amour pendant presque deux heures. Nous étions rassasiés et épuisés après çà. Ulrika est restée avec moi aussi longtemps qu’elle pouvait, mais le moment est arrivé où elle devait partir. Elle a pleuré. Je crois que j’ai un peu pleuré moi aussi, mais je ne crois pas qu’elle l’ait vu. Même maintenant, je n’ai pas envie d’y penser. Ça fait mal. Je lui ai donné mon téléphone et mon adresse. Quand elle irait s’installer à Gothenburg, elle pourrait m’appeler. Pour moi, l’appeler était hors de question.


Je n’ai pas bien dormi cette nuit-là. Je me suis réveillé plusieurs fois pour regarder ma montre. Il fallait partir tôt pour être sûr d’être dans les délais et je craignais de dormir trop tard. Vers six heures, je me suis réveillé de nouveau. Je n’étais pas vraiment conscient quand j’ai regardé ma montre. J’ai entendu quelque chose bouger dehors. Cela pouvait être n’importe quoi, une souris ou un renne. Un renne peut être très silencieux s’il n’a pas à courir vite. Alors ça fait comme un tremblement de terre.


J’étais encore à moitié endormi quand j’ai brusquement entendu la fermeture éclair de la tente. J’ai regardé la porte de la tente, désorienté, et un peu effrayé, en fait. Je veux dire, je venais juste de me réveiller et je n’attendais personne. Comme on peut être stupide.


Dans la lumière de l’aube, j’ai vu devant moi Ulrika à genoux, en train d’ouvrir la porte de la tente. Elle était nue et me regardait avec inquiétude. Je devais avoir l’air effrayé ou quelque chose comme ça.


Elle a dit "Je … je regrette. J’ai dû …"



Christ ! c’était idiot de dire ça. Ça n’avait pas d’importance. Je ne crois pas qu’aucun de nous deux ait fait attention à ce que nous disions. J’ai essayé d’ouvrir le sac de couchage, mais la fermeture s’est coincée. Ulrika a été obligée de m’aider. En riant, nous l’avons ouvert et elle s’est blottie contre moi, aussi près qu’elle pouvait.


Sa peau était froide au toucher. Douce et froide. Nous n’avons rien dit pendant un long moment.



La dernière chose dont j’avais envie, c’était un père furieux de nous trouver ensemble.



Silence encore, quelques instants.



J’ai été surpris de voir le sourire heureux Ulrika. Elle a vu mon air perplexe.



La suite était prévisible. Nous nous sommes embrassés et caressés l’un l’autre, de plus en plus excités. La première fois que nous l’avions fait sous la tente, nous étions restés tranquilles et sans beaucoup bouger. Cette fois, nous faisions des rebonds contre les parois de la tente et c’était plus amusant. Nous avons beaucoup ri. Je crois que c’était le moyen de tenir à l’écart la pensée de l’adieu inévitable.


Il nous restait le dernier préservatif.



En gazouillant, elle l’a mis en place et s’est allongée près de moi, les jambes ouvertes, attendant que je vienne sur elle. J’ai préféré lui faire lever la jambe gauche et l’approcher par le côté. Je pouvais la caresser et lui donner des baisers pendant que nous faisions l’amour, et je me sentais plus proche ainsi.


C’était tellement intense. Je n’ai jamais éprouvé quelque chose d’aussi intense avant ni après. C’était notre dernière chance de faire l’amour et il fallait que ce soit bon. Et c’était bon. Pas l’orgasme, pas que nous ayons fait quelque chose de rare, mais parce que c’était nous, là bas au fond des bois. Parce que c’était ce que nous désirions tous les deux et parce que tous les deux nous savions que ce serait un souvenir pour toujours.


Quand elle a joui, elle a posé sa main sur la mienne, en l’appuyant sur son clitoris. Elle geignait sans arrêt et se serrait très fort contre moi. C’était si intense, je n’ai pas de mots pour le raconter. J’ai regardé son visage. Elle était en train de pleurer. De pleurer en plein orgasme. J’étais prêt à jouir, mais de la voir pleurer m’a confondu. Un instant, j’ai eu peur de lui avoir fait mal. Mes doigts pinçaient fort son clitoris et j’étais si raide en elle, au plus profond, jusqu’à l’entrée de l’utérus. Je me suis un peu relâché. Ulrika a immédiatement réagi.



Je l’ai fait et l’interruption avait accru mon énergie. J’ai continué plus longtemps que je n’aurais rêvé de pouvoir. Je voulais que ça dure. C’était si jouissif, et pas que physiquement. Il y avait un lien entre nous, et faire l’amour nous attachait ensemble plus que toute autre chose.


C’était merveilleux tout le temps que ça, je veux dire moi, a duré, mais il y a une fin. Nous sommes restés allongés l’un contre l’autre, haletants et en sueur. Ulrika a caché sa tête contre mon cœur. Je ne sais pas si elle pleurait encore ou si elle reprenait sa respiration. Quand elle a tourné son regard vers moi, elle souriait.


Nous n’avons pas beaucoup parlé. Nous nous sommes baignés et elle m’a aidé à faire mon sac. Aucun de nous ne voulait dire adieu. Elle m’a suivi au début du chemin à travers les bois jusqu’à la route de la ville, alors nous n’avons pas pu différer encore. C’était un adieu triste avec beaucoup de larmes. Ce n’est pas ce que j’ai envie de me rappeler, mais je ne peux pas l’oublier.


Assis dans le train j’ai pensé sérieusement à sauter au premier arrêt et retourner, mais il y avait un long trajet jusqu’au premier arrêt et j’avais eu le temps de réfléchir. L’été ne durerait pas toujours et je n’allais pas vivre dans le désert toute une année. Ce n’était pas possible.


J’espérais un signe d’Ulrika. Un an après, quand l’année scolaire a commencé, j’ai attendu près du téléphone chaque jour et j’ai ouvert le courrier avec avidité. Mais elle n’a jamais téléphoné, ni écrit. Rentrant à la maison par le train, j’ai réalisé que je ne connaissais que son prénom. Même si je le voulais, il n’y avait pas moyen de la retrouver. Un moment, j’ai pensé retourner là bas et la chercher, au cas où elle aurait encore vécu chez ses parents, mais je n’ai jamais eu le courage de le faire. Je le regrette encore et quelquefois je fais le projet de retourner. Mais maintenant vingt ans ont passé et les choses seraient bien différentes.


Mais je ne l’oublierai jamais.





(c) Copyright Henrik Larsen 2001


Note de l’auteur :


Je passe énormément de temps à écrire mes histoires, ce que j’aime beaucoup. Je passe aussi énormément de temps à mettre au point et à corriger mes histoires, ce que je hais. Mais il faut le faire, si vous voulez lire une histoire compréhensible et à peu près cohérente. Ma seule récompense, ce sont les lettres que je reçois des gens qui lisent mes histoires. C’est peut-être vous. Si vous avez aimé l’histoire, sachez que vous êtes libre de me l’écrire. Si vous croyez qu’elle aurait pu être meilleure, dites-le moi aussi. Mon adresse email est : henlar@hotmail.com