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Temps de lecture estimé : 27 mn
13/04/02
Résumé:  Un coup de fil dans la nuit. Inattendu. Pour une nuit surprenante. Pleine d'imprévus. Une nuit avec Mathilde.
Critères:  ff ffh fbi frousses amour volupté fmast intermast cunnilingu 69 fdanus fouetfesse init lettre ecriv_f
Auteur : Astrid
Ma nuit avec Mathilde


Mon cher Bruno


La dernière fois où nous avons chatté ensemble, vous m’avez confié combien vous étiez sensible aux images et aux récits évoquant des lesbiennes. Combien cela vous attirait et vous titillait les sens.

Je vous ai répondu qu’il n’y avait la rien d’étonnant. Que c’était une attitude fréquente chez les hommes. Je suis d’ailleurs, moi-même, je vous l’avoue, assez fascinée par l’homosexualité masculine. Il m’arrive parfois d’imaginer deux hommes faisant l’amour ensemble, ce qui n’est pas sans susciter en moi un certain trouble… mais la n’est pas le sujet…Bref, je vous ai promis une nouvelle confidence. Confidence ayant un rapport avec mon hétérosexualité et votre intérêt pour les lesbiennes.

Elle fait l’objet de cette lettre où je vous confie ce que je n’ai jusqu’alors jamais raconté à personne. Je me demande d’ailleurs bien pourquoi je vous fais cette faveur. Probablement parce que vous êtes mon lecteur de prédilection et que mes mots se sentent bien en votre agréable compagnie.


De mon hétérosexualité, j’étais profondément convaincue jusqu’au mois de juin 2000.

Jusqu’à ce que Mathilde vienne travailler dans mon entreprise…


Mathilde qui n’aime pas son prénom, qu’elle juge un peu vieillot pour une jeune femme de vingt-neuf ans; mais qui assume gentiment.

Elle n’est pas très grande, aussi brune que je suis rousse, les cheveux très courts, un visage agréable à regarder, avec des petites fossettes qui se dessinent à chaque fois qu’elle sourit.

Et elle sourit souvent Mathilde ! Elle est très sympathique et nous nous entendons rapidement très bien.

Elle n’est pas très féminine par contre, toujours en pantalons et baskets, et il faut reconnaître que de dos, on peut la prendre facilement pour un homme.


Nous travaillons donc ensemble et au fil des jours je constate, à ma grande stupéfaction, que j’ai de plus en plus de plaisir à me trouver près d’elle.

Que j’adore discuter avec elle, rire avec elle, boire un café avec elle, la regarder travailler…

Qu’elle me manque lorsqu’elle n’est pas près de moi et même…oui même…que j’ai le cœur qui bat lorsque je la vois arriver !

Je suis très troublée et je ne peux que me rendre à l’évidence : je suis tombée amoureuse de Mathilde !

Vous savez ce que j’ai pensé à ce moment là ?

Quelle horreur !

Une hétérosexuelle pure et dure comme moi qui tombe amoureuse d’une autre femme !

Je ne pensais qu’à cela à longueur de journée, sans rien en laisser paraître bien entendu.


Bien que possédant des allures plutôt masculines, Mathilde a un comportement tout à fait "normal " et rien ne peut laisser supposer qu’elle pourrait être lesbienne.

Elle me parle même à un moment donné de son désir de fonder une famille, d’avoir si possible au moins deux enfants.

De mon côté, je me surveille sans arrêt, j’ai peur que quelqu’un, Mathilde elle-même surtout, ne remarque cette attirance que je juge malsaine.

Je travaille dans cette entreprise depuis dix-huit ans au moment des faits, et je sais que les langues vont bon train dès qu’un événement inhabituel se produit.

La prudence est donc de mise si je ne veux pas souffrir des sarcasmes de mon entourage.

Je suis très mal à l’aise, je me surprends à m’imaginer embrassant Mathilde, ou plutôt je l’imagine, elle, m’embrassant, et je ne sais plus du tout où j’en suis.


J’ai très envie d’en parler à quelqu’un, à une autre femme de préférence, afin de savoir si je suis une exception ou si ce phénomène est fréquent, mais je ne sais évidemment pas à qui m’adresser.

J’essaie un jour d’en parler avec l’une de mes sœurs, mais dès que je lui parle d’homosexualité, elle emploie les termes "gouine " et "pédé ", ce qui m’incite à changer rapidement de sujet.

La seule personne à laquelle je peux me confier est ce jeune internaute dont je vous ai déjà parlé. Pourquoi lui ? Car bien que vivant avec une jeune femme, il m’a confié être très attiré par les hommes. Nous en avons souvent discuté et il sait très bien que tôt ou tard il aura des rapports sexuels avec un homme. Antoine ( c’est son prénom ) est convaincu que je suis, bien entendu, bisexuelle; mais je ne suis pas de son avis. Je suis même allée avec lui sur le chat "entre-filles " afin de discuter de mon histoire avec ces dames. Je ne rencontre que de "vraies" lesbiennes ou bisexuelles, mais aucune femme qui ait vécu la même chose que moi. J’ai des propositions coquines de la part de certaines d’entre-elles, mais elles me laissent de marbre.


Cette situation dure environ un mois. Un mois de doutes, de questions sans réponses. Je pense souvent à Mathilde, mais bizarrement, bien qu’elle m’attire beaucoup, je ne m’imagine pas avoir des rapports sexuels avec elle. Un baiser à la rigueur, mais l’idée de la caresser par exemple me rebute tout de même. Ce qui me laisse penser que je ne suis décidément pas bisexuelle. Les vacances arrivent, et nous sommes séparées durant un mois. J’ai alors tout le temps de réfléchir à la situation et j’en arrive à une conclusion.

Au moment de notre rencontre, depuis l’accident mortel de mon mari, je vis seule depuis presque trois ans. Je suis tout simplement en manque et comme Mathilde ressemble un peu à un homme…


Seulement voilà, j’ai essayé de m’imaginer dans un lit avec une Mathilde entreprenante. Et là je suis formelle, si elle m’avait fait des avances, je sais que j’aurais cédé, que j’aurais tenté l’expérience. Alors ? ? ? Alors je reste toujours aussi perplexe. À la rentrée, lorsque nous nous sommes retrouvées, le charme était rompu. Je ne voyais plus en elle qu’une bonne copine de travail et je me sentais plus à l’aise. Je n’ai aucun préjugé en ce qui concerne les homosexuelles, mais j’aurais du mal à assumer si cela devait m’arriver à moi.

En y réfléchissant bien d’ailleurs, ce n’est pas la première fois que je suis troublée par une femme aux allures masculines. Mais seulement légèrement troublée…

Et puis, le temps a passé. Mon cœur avait recommencé à battre pour un homme qui, hélas, devait cruellement me décevoir. Un de plus ! Mais, je ne le savais pas encore. J’avais presque tout oublié de mon inclination passagère pour Mathilde. Jusqu’à ce vendredi où, m’étant mise au lit d’assez bonne heure et venant à peine de m’endormir, je fus réveillée par la sonnerie stridente du téléphone.


Au bout du fil, c’était elle. Mathilde. Méconnaissable. Effondrée. En pleurs. Elle m’expliqua, toute reniflante, d’une voix brisée, entrecoupée de sanglots, qu’elle était au bout du rouleau, qu’elle n’en pouvait plus de chagrin, de dégoût de la vie. Elle m’apprit qu’elle venait d’être brutalement plaquée le matin même par son compagnon, qui avait été ignoble avec elle. Elle avait passé une journée horrible. Je connaissais son attachement à Francis. C’était vraiment la catastrophe. J’étais toute remuée par son chagrin, sa peine, sa souffrance. Mais émue aussi que, dans sa détresse, dans son besoin de parler, de se confier, d’être réconfortée, elle ait d’abord pensé à moi.


Je me sentais tellement démunie. Que faire, que dire pour la réconforter dans son profond désarroi. Je ne pouvais m’empêcher, dans l’état déplorable où elle était, de craindre qu’elle ne fasse une bêtise. Même si je la connaissais comme une fille parfaitement équilibrée et que le risque était minime, je me serais trop amèrement reprochée ma passivité, s’il était arrivé quelque chose.

Sans trop y réfléchir, je lui ai spontanément proposée de venir la rejoindre. Pour lui tenir compagnie. Elle a accepté sans se faire prier et je me suis habillée en vitesse, enfilant mon jean et un gros pull. J’ai pris la voiture. L’obscurité était épaisse. Le temps exécrable. Le vent soufflait déjà fort et la pluie commençait à tomber. La nuit n’était décidément pas gaie.


Je crois qu’elle a été contente de me voir, de pouvoir s’épancher autrement qu’au téléphone, d’avoir une présence humaine, amicale, chaleureuse, auprès d’elle.

A mon arrivée, elle s’engouffra dans mes bras, sanglotant sur mon épaule. J’étais bouleversée par sa pauvre petite mine chiffonnée, son visage blême et défait d’une pâleur de porcelaine, ses yeux rougis d’avoir trop pleuré. Comme elle était fragile en cet instant. Et si émouvante. J’avais le cœur brisé. Je fis de mon mieux pour la consoler. Lui passant la main dans ses cheveux, la serrant contre moi. Je lui caressai le visage, essuyant ses larmes. Comme si elle avait été mon enfant, ma petite Mathilde.

Je l’ai écoutée longtemps. Elle avait tant besoin de parler. De se confier. De s’épancher. Je m’efforçais de trouver les mots, de la réconforter. Lui disant que moi aussi, plus jeune, j’avais eu un terrible chagrin d’amour. Que tout passe. Les peines également. Et qu’aussi sombre soit un ciel obscurci de lourds nuages noirs, le soleil finit toujours par briller à nouveau. Enfin, toutes ces choses qui paraissent dérisoires, que l’on peut trouver à dire dans ces circonstances…


Petit à petit, elle s’était calmée. Elle avait cessé de hoqueter, de pleurer à grands sanglots même si, de temps en temps, continuaient à rouler sur ses joues des larmes silencieuses, grosses comme des pois. Qui me serraient le cœur. Qui me bouleversaient. Je me sentais si émue. Si proche d’elle. Si désireuse de lui apporter la chaleur de mon amitié.

J’éprouvais, dans ces instants, une telle tendresse pour elle.

Quand je sentis qu’elle était apaisée, que le gros de la crise était passé et que je pouvais maintenant la laisser, je lui proposais de prendre un somnifère et d’aller dormir. Et je m’apprêtais à lui dire au revoir.

Elle me répondit, avec une petite voix lasse, d’autant plus émouvante que je l’avais jusqu’alors toujours entendue si joyeuse. Me disant qu’elle n’avait pas de somnifère. Qu’elle n’en avait jamais utilisé. Et qu’il lui ferait très plaisir, si ça ne m’embêtait pas trop, que je puisse rester dormir. Elle ne voulait pas se retrouver seule, elle avait besoin de ma présence. Ajoutant qu’il ne serait, en plus, pas très prudent de repartir. Le vent dehors, il est vrai, avait encore forci, soufflant presque en tempête. Et la pluie tombait, drue, violente.


Quand même, vous rendez-vous compte, Bruno ? Quelle situation extraordinaire ! Mathilde me réclamant près d’elle. Me demandant de dormir avec elle.

Je ne pouvais bien évidemment pas refuser d’accéder à son souhait. Je vous laisse cependant imaginer mon trouble.


Elle me prêta un de ses pyjamas. Nous nous sommes déshabillées rapidement dans sa chambre, puis aussitôt mises au lit. Tout en me le reprochant, je n’ai pu m’empêcher de la regarder à la dérobée, pendant qu’elle enlevait ses vêtements, puis ses dessous mauve pâle. Qu’elle était belle ! Comme sa fragilité la rendait émouvante. Je me sentais fondre, envahie d’émotions contrastées. Elle s’était pelotonnée contre moi, comme une petite chatte, posant sa tête au creux de mon épaule, appuyant légèrement sur mon sein. Me remerciant de ma présence, de ma gentillesse, de tout ce que je lui avais apporté ce soir. Me faisant un bisou, soupirant et me disant « Bonne nuit, Astrid. Tu as été si gentille, si sympa. ».


Je ne pouvais trouver le sommeil. Dehors, le vent se déchaînait et hurlait en s’engouffrant dans les rues étroites. J’étais pourtant fatiguée, lasse, mais les pensées n’arrêtaient pas de se bousculer dans ma pauvre tête. Je ne pouvais m’empêcher de considérer que la vie est parfois bien capricieuse et imprévisible. Qu’elle prend un plaisir cruel à vous jouer des tours pendables.

J’aurais évidemment considéré avec des yeux ahuris et pris pour fou à lier qui m’aurait dit le matin même que je passerai la nuit avec Mathilde ! Dans son lit !

Et pourtant, je ne rêvais pas ! C’était bien la folle, l’inattendue, la stupéfiante réalité du moment. Qui me projetait entre ses draps, contre son corps près du mien.

Le corps souple, le corps tiède de Mathilde.

Si attendrissant. Si désirable. Plus proche qu’il ne l’avait jamais été. En même temps si lointain, inaccessible.

Moi, si sensible aux aspects parfois dérisoires de la vie, je ne pouvais m’empêcher de goûter à sa juste mesure toute l’ironie douce-amère de cette invraisemblable situation. Avec une incroyable soudaineté, de façon totalement inattendue, je me retrouvais couchée dans le lit de Mathilde, dans un de ses pyjamas, allongée à côté d’elle.


Qui serait entré dans la chambre à cet instant nous aurait évidemment prises pour deux amantes.


Et pourtant ! Oh, cruel paradoxe ! En même temps que j’aurais pu me coller étroitement contre son corps, me laisser envahir par l’éclosion de mon désir d’elle, alors qu’il me suffisait d’allonger le bras pour la caresser, rien de cela n’était possible. Comme si entre elle et moi, un mur invisible et infranchissable s’élevait. Je ressentais toute l’horreur du supplice de Tantale! Alors qu’elle était si près, je ne pouvais pas la toucher, lui confier tout ce qui était resté enfoui, caché en moi et qui resurgissait à cet instant. Comme une source claire et limpide retrouvant l’air libre après un long parcours souterrain.

Les circonstances m’ayant conduite dans son lit m’interdisaient d’amorcer toute relation intime avec elle. D’envisager de lui faire l’amour.

Il était évidemment hors de question de paraître vouloir profiter de la situation, de sa détresse. D’abuser de son désarroi, de son état, pour me laisser aller à des gestes, qui même tendres, sincères et respectueux, auraient été déplacés et risquaient évidemment d’être mal reçus par elle. Et cela, oh non, je ne le voulais pas. Pour rien au monde.

J’étais donc résignée à ne lui apporter que la seule chose qu’elle réclamait de moi et que je pouvais lui offrir : ma présence. Prête à seulement dormir innocemment avec elle, comme deux enfants sages. Comme deux sœurs.


Le sommeil me fuyant toujours, je méditais sur l’étrangeté de cette situation. Pourquoi était-ce moi qui me retrouvais la ? Dans cette situation paradoxale, frustrante. Nous entretenions ensemble de bonnes relations de travail, avions de la sympathie l’une pour l’autre, étions copines c’est vrai, mais pas vraiment amies intimes. Et il avait cependant fallu, comme un clin d’œil ironique du destin, que ce soit moi qu’elle appelle.

Moi qui, il y a quelques mois, constatant avec surprise l’attraction qu’elle exerçait sur mes pensées, m’était interrogée sur mon éventuelle bisexualité, sur ma capacité ou non à pouvoir envisager de faire l’amour avec elle. Et qui avais balayé tout cela. Qui n’avais entretenu avec elle que des relations « normales », entre collègues. Et voilà que tout resurgissait.

Toutes mes préventions, mes doutes, mes hésitations antérieures avaient maintenant disparu, emportés par les circonstances, par mes émotions. Allongée près d’elle, baignant dans sa tiédeur, entendant le souffle tranquille de sa respiration, je ressentais avec certitude une innocente envie physique d’elle. J’étais prête à oser. Oser caresser un corps de femme. Le corps de Mathilde, qui n’avait à une époque jamais existé que dans mes rêves, était cette fois-ci bien présent. Charnellement présent. Il n’était plus seulement un fantasme, une interrogation, mais une réalité vivante, chaude et palpable à côté de moi.

Une réalité désirable.

Je m’en voulais. Je me sentais coupable de penser cela à ce moment, dans le « coma affectif » où je pouvais considérer qu’avait sombré Mathilde. Coupable de ne pouvoir m’empêcher d’éprouver envers elle un émoi sensuel. De ressentir, même confus, même censuré, ce désir d’elle, cette envie, délicieusement troublante, de la prendre dans mes bras, de passer ma main dans ses cheveux, sur sa joue. L’envie de lui offrir toute ma tendresse, mes baisers, mes caresses. L’envie de la bercer doucement contre moi, la câliner, la protéger, la rendre heureuse.


Depuis combien de temps étions-nous couchées ? Mes paupières se faisaient lourdes. Il était si tard et la soirée avait été éprouvante. Débordante de tant d’émotions multiples.


…Il m’était venu une vision cauchemardesque. Celle d’un Francis repentant, revenant en catimini, tout contrit, avec un énorme bouquet de fleurs éclatantes, ouvrant doucement, pour faire la surprise, la porte de la chambre et trouvant… sa Mathilde chérie, son tendre et doux amour, couchée… avec une femme ! Avec moi ! Grands dieux, non ! Pas ça ! Comment expliquer ! Comment le retenir ! Empêcher sa fureur d’éclater, sa rage de voir son bébé adoré déjà dans les bras d’un autre. D’une autre ! Pie encore. L’horreur absolue ! Et comme Mathilde me haïrait alors d’avoir tout gâché par ma présence. D’avoir massacré sa vie. Et s’il allait en plus se venger, en répétant partout, en criant sur les toits ce qu’il avait vu, me faisant passer pour une… Oh , non. Non !Pitié ! Pas ça !


Stop. J’efface tout. Je rembobine. Je reprend la scène. Je recommence ma rêverie divagante d’avant l’endormissement. Francis, d’un naturel doux et pacifique, comprend la situation. Le pourquoi de ma présence amicale. Mais que fait-il ? Voilà qu’il se déshabille et, nu comme un ver, se couche entre Mathilde et moi. Puis, il commence à la caresser. Et me caresse à mon tour. Avec des gestes de plus en plus osés, de plus en plus précis. Moi si sage, me voilà plongée dans une situation excitante, torride. Que je n’ai jamais vécu. Grands dieux ! Deux femmes et un homme dans le même lit. Et je suis une des ces deux femmes ! Il dirige ma main vers le sein dressé de Mathilde puis vers…

Me viennent à l’esprit des images crues, terriblement impudiques. Qui me rendent toute chose. Toute émoustillée. Quand même, j’exagère. Alors que Mathilde, toute à son chagrin est la à côté de moi, malheureuse, je ne trouve rien de mieux à faire que d’avoir des rêveries érotiques. Ce sentiment de culpabilité, que je ne peux m’empêcher d’éprouver, m’amène à glisser vers un nouvel épisode. Vers d’autres images…


…Cette fois-ci Francis a vraiment l’air fâché. Pas furieux, mais fâché.

« Ah ! les foutues salopes ! Ca alors ! J’en crois pas mes yeux ! Deux gouines ! Qui s’envoient en l’air dès que je suis parti ! Putain de merde ! Voilà qui mérite un châtiment et une compensation pour le pauvre cocu ! Vous êtes bonnes pour une belle fessée, les donzelles. Pour un pan-pan cucu bien méritée, non ? Allez, à genoux, au bord du lit.

Il baisse mon pantalon de pyjama, celui de Mathilde aussi. J’ai les fesses à l’air. Je frissonne. Je n’ai pas peur. J’ai même l’impression que j’aime cette situation. Je ne peux m’empêcher de regarder les fesses également nues de Mathilde, agenouillée à côté de moi. Rondes et fermes. Troublantes. Attirantes.« Allez Astrid. Donne la fessée à cette vilaine Mathilde, à cette bougresse, à cette traîtresse. Allez, fais-le sinon c’est moi qui m’en charge et Mathilde le regrettera. ». Je n’ai pas résisté. Son ton m’impressionnait. Obéissante, soumise, j’ai fessé Mathilde. Ma main a claqué sur ses fesses tendues. Doucement d’abord mais Francis m’a obligé à y mettre plus de vigueur. Ma main tombait et retombait sur son adorable petit cul, sur ses petites fesses si douces, y imprimant la marque rouge de mes doigts. Elle serrait les dents. Oh Mathilde, ma belle Mathilde comme je préfèrerai que ce soit moi qui souffre, moi qui sois humiliée et que ce soit toi qui me fesse. Francis a du lire dans mes pensées. « Bon. Même punition même motif. On change. Maintenant, Mathilde, c’est toi qui t’occupe de cette cochonne d’ Astrid. Ah, elle cache bien son jeu, celle-la ! ». J’étais soulagée. Je tendais mes fesses blanches, offertes à sa main qui s’abattit avec une vigueur qui me surprit. Ça faisait un peu mal, ça chauffait et je me découvrais excitée par cette situation. Par cette posture indécente sous le regard de Mathilde. Mathilde touchant mes fesses nues. Me donnant la fessée. Et Francis nous regardant, nous punissant. J’aimais çà. Cà m’excitait. Je me sentais toute mouillée dans mon intimité et comme j’avais envie de me caresser !


Oh oui. C’était bon de rêver à cette scène dans la chambre tranquille, le corps tiède de Mathilde à côté de moi dans le lit. De fantasmer sur ses fesses. J’ai poursuivi mes rêvasseries sensuelles en m’imaginant me caressant à la suite du trouble né de cette fessée. Je ne peux pas résister. Je vois ma main qui glisse vers mon ventre, sous le pyjama. Puis qui s’arrête. Vais-je oser, avec Mathilde tout à côté, sans être sure qu’elle soit complètement endormie ? Tant pis, c’est trop dur de résister ; j’en ai vraiment trop envie. Et sa présence, le danger d’être surprise, renforcent mon trouble et mon désir. Je laisse descendre mes doigts qui vont et viennent, glissent et chavirent dans mon sexe fontaine. Aussi discrètement, aussi silencieusement que possible. Comme c’est bon. Le manège virevoltant de mes doigts s’accélère. Devient frénétique. Mon sexe est ruisselant. Mes cuisses toutes luisantes. Je m’enfonce un doigt dans mon petit trou . Ouh la la, comme c’est bon. Trop bon. Je ne tiens plus. Je ne me retiens plus. Je sens que je vais jouir. Mes jambes se tendent. Je suis si excitée. En dépit de mes précautions, mes mouvements sous le drap et mes petits gémissements de plaisir étouffés ne passent pas inaperçus. Je vois alors Mathilde qui me regarde avec de grands yeux étonnés et qui…


Je dois bien vous avouer que sous le tendre assaut de ce kaléidoscope troublant d’images rêvées, d’images déraisonnables, il m’est venue, forte assez, l’envie insidieuse, insistante de me caresser pour de bon et non plus seulement en un rêve éveillé. Car de penser à tout cela avait produit entre mes jambes l’effet humide que vous pouvez imaginer…

Mais il y a rêve et réalité. Je me suis envoyée une bonne engueulade. Non mais, ma pauvre fille, tu ne tournes décidément pas rond. Tu es vraiment nulle. Comme si c’était le moment, aussi bon cela soit-il, de t’offrir cette petite gâterie ! ! !


Permettez-moi, cher Bruno, à ce stade de la rédaction de ma lettre, une petite interruption. Relisant ce que je viens d’écrire, et avant de poursuivre, il me vient l’impression bizarre que ce courrier pourrait constituer la trame d’un de ces récits légers, comme il m’arrive parfois d’en lire sur le net, sur un site spécialisé dans la « publication » en ligne de récits d’histoires érotiques écrites par des amateurs. C’est la une nouvelle confession que je vous livre. Qu’allez-vous décidément penser de moi ? J’espère ne pas vous choquer, ne pas trop attenter à l’image de la femme quasi idéale que vous paraissez vous être faite de moi. Que voulez-vous, j’ai aussi mes petites faiblesses… Et pour commencer à un peu vous connaître, j’ai l’impression que mes confessions ne vous déplaisent pas et ne vous laissent pas totalement insensible, n’est-ce pas ?

Dois-je aussi vous confier qu’en vous les écrivant, en faisant de vous mon unique confident, le dépositaire de mes secrets intimes, je ressens une émotion bien particulière.

Vous parlant de récit, d’histoire… vous pourriez éventuellement penser que mon attirance vers Mathilde, la nuit passée près d’elle, que je vous raconte, ne sont que le fruit de mon imagination, l’évocation d’un pur fantasme… Je ne peux évidemment pas vous obliger à me croire. Je vous précise quand même que, sans rien vous cacher, je ne fais que décrire les évènements que j’ai vécus. Sans enjoliver. Sans rajouter par exemple, au risque de vous décevoir, que ne résistant pas à la tentation, je me suis effectivement masturbée, non seulement en rêve mais réellement, et que Mathilde m’a vraiment surprise dans cette position compromettante. Que loin de s’en formaliser, d’en être choquée, à ma grande surprise elle a…

Elle a quoi ? Je ne peux, cher correspondant, que passer le relais à votre propre imaginaire. Puisque les choses ne se passèrent pas ainsi. Et que je veux absolument être fidèle à la réalité.


Je reprends maintenant le fil des évènements. Où en étais-je ? Ah oui, je vous indiquais justement que j’avais d’autant plus refréné l’envie excitante qui m’était venue de me caresser, que je sentais confusément que Mathilde, elle non plus, n’était pas vraiment endormie. Bien qu’elle ait maintenant le dos tourné et une respiration calme et régulière, je n’étais pas vraiment convaincue qu’elle soit vraiment assoupie. Comment dormir paisiblement après un tel choc émotionnel ?

La fatigue peut-être. Mathilde avait passé la journée à pleurer à chaudes larmes, elle devait être complètement épuisée.


Je restai encore une bonne demie heure à tourner dans le lit. Non décidément, le sommeil ne se décidait pas à me rejoindre. Je n’avais plus qu’à agir comme chez moi lorsque je n’arrive pas à m’endormir ou quand je me réveille parfois en pleine nuit et qu’il n’y a rien à faire pour retrouver le sommeil : me lever tout simplement pour me préparer une bonne tisane.

Reste à savoir si je trouverais mon bonheur dans la cuisine de Mathilde, ce qui était moins sur, cette dernière étant plutôt du genre « café ». Je me levai donc le plus discrètement possible, sans quitter mon amie des yeux. Elle ne bougea pas le moins du monde, ce qui me rassura ; je m’en serais voulue de la réveiller brutalement en cet instant. Par chance, je dénichai une vieille boîte de thé au fond d’un placard, ainsi qu’une casserole que je remplis d’eau et mis à chauffer sur la cuisinière .


Je me rendis dans le salon en attendant que mon eau frémisse et m’appuyai contre la baie vitrée. La fraîcheur de la vitre sur mon front me fit du bien. À l’extérieur, la tempête ne s’était toujours pas calmée. J’adore admirer ainsi la nature, bien à l’abri à l’intérieur, lorsque les éléments sont déchaînés. J’ai toujours été fascinée par la façon dont le vent emporte tout sur son passage, sans se soucier le moins du monde des dégâts qu’il peut engendrer ; il est le plus fort, point final… S’il pouvait seulement emporter par la même occasion tous nos chagrins, toutes nos peines…


J’avais toujours autant de mal à réaliser que j’étais bien chez Mathilde, qu’elle était tout près et surtout qu’elle avait besoin de moi et de moi seule…

J’étais vraiment peinée pour elle. Un chagrin d’amour est tellement dévastateur pour le cœur. Mais je me sentais en même temps flattée qu’elle m’ait choisie, moi, pour lui tenir compagnie en cet instant douloureux. Je pouvais être enfin utile à quelque chose … Je me demandais si ma présence avait été vraiment efficace. J’étais incapable de mentir, de lui murmurer par exemple : « Ne t’inquiètes pas, il reviendra… » D’autant plus que j’ignorais complètement la raison du départ de Francis. Avait-il succombé à un coup de foudre ravageur ? Avait-il compris qu’il n’aimait pas suffisamment Mathilde pour poursuivre cette relation ? Ou bien Mathilde l’aurait-elle trompé ? Tout était possible…Tout ce que je savais c’est qu’il l’avait quittée…et plutôt brutalement…


Je ne sais pas comment vous réagissez, Bruno, lorsque la vie vous assène un coup dur ( je suppose que comme tout le monde vous avez eu droit à vos petites misères ), mais moi, personnellement, j’ai toujours préféré me retrouver seule dans ces cas-là. Une certaine pudeur m’a toujours empêchée de me « laisser aller » devant qui que ce soit. Je ne veux pas qu’on me voit pleurer et je m’efforce même de faire « bonne figure » en société. Il est tellement facile d’invoquer une nuit blanche, une migraine tenace ou une légère indisposition pour justifier une mauvaise mine… Perdue dans mes pensées, je me retournai lentement afin de me rendre à nouveau dans la cuisine et sursautai violemment…Mathilde était assise, tout près de moi, sur le canapé et me fixait de ses grands yeux noirs… Je ne l’avais ni vue, ni entendue venir…


La surprise passée, je m’approchai d’elle et lui demandai si je l’avais réveillée en me levant. Elle me répondit que non, qu’elle ne dormait pas vraiment. Elle continua à me fixer pendant quelques instants, puis baissa la tête et murmura tout doucement : « J’ai besoin de te parler… ».Intriguée, je m’installai près d’elle sur le canapé, prête à recueillir ses confidences. Je ne doutai pas un seul instant, à voir son air sérieux et déterminé, que ses révélations allaient être assez pénibles pour elle…et très intéressantes pour moi ! Elle me fit promettre tout d’abord de ne pas l’interrompre, de la laisser aller au bout de son récit. Me disant que cette situation était très difficile pour elle, mais qu’il fallait absolument qu’elle se « libère », même si les conséquences devaient s’avérer désastreuses…Vous me connaissez Bruno, j’étais prête à lui promettre n’importe quoi, du moment qu’elle me livre immédiatement ce qui la tourmentait ainsi. J’étais littéralement dévorée par la curiosité…impatiente de savoir enfin…

J’étais loin d’imaginer ce qui m’attendait réellement…


Elle commença par me raconter brièvement sa rencontre avec Francis. Comment elle s’était sentie tout de suite bien avec lui, comment elle s’était imaginée que c’était enfin « l’homme de sa vie ». Lui aussi paraissait heureux avec elle… Il lui avait fait une véritable déclaration d’amour peu de temps auparavant, à l’occasion d’un dîner aux chandelles, avec champagne, musique douce…etc… Je ne connaissais pas suffisamment Francis pour avoir ma propre opinion sur lui ; je ne l’avais qu’aperçu de temps en temps lorsqu’il venait chercher Mathilde à la sortie du travail. Nous n’avions échangé que des banalités. Il avait l’air « sympa ». Mais alors, que s’était-il passé pour que tout s’écroule ainsi du jour au lendemain ?

« J’étais tellement proche de lui que je pensais pouvoir tout lui dire, qu’il serait un merveilleux confident, un complice et qu’il n’y aurait jamais de secret entre nous… ».

A ce moment de son récit, Mathilde se remit à pleurer à chaudes larmes et mit quelques minutes à se remettre. Je me contentai de lui tendre un mouchoir en silence, de peur de la voir se murer à nouveau dans son silence.

« Hier soir, nous avons regardé le film « Gazon maudit » ; nous l’avions déjà vu tous les deux mais nous l’avons suivi à nouveau avec plaisir. Francis s’est beaucoup amusé et j’ai pensé stupidement que le moment était venu, puisque nous étions « dans l’ambiance » de lui avouer enfin le lourd secret que j’avais sur le cœur… » Nouvelle crise de larmes…et stupéfaction pour moi… Il me semblait comprendre petit à petit où elle allait en venir… mais il ne fallait surtout pas l’interrompre, la « bloquer » dans son élan, j’en étais d’ailleurs incapable…littéralement pendue à ses lèvres…


Elle releva lentement la tête et me fixa droit dans les yeux. Je m’efforçai de soutenir son regard, ce qui n’était pas facile. Mes sentiments étaient plutôt mitigés : j’avais une envie terrible de savoir la suite…mais également une grosse envie de fuir, de la laisser là, seule sur son canapé avec ses révélations embarrassantes…Comme si je craignais intuitivement ce qui pouvait se passer. Mais non, j’avais trop d’affection pour Mathilde pour l’abandonner ainsi à son désespoir…

Les quelques mots qu’elle prononça ensuite d’une petite voix malheureuse, presque indistincte et en reniflant me glacèrent le sang. « Il m’a traitée de sale gouine ! Il m’a dit que je le dégoûtais et qu’il ne voulait plus jamais me revoir ! ». Comment vous expliquer ce que j’ai ressenti à ce moment là Bruno ? Mon cœur se mit à toquer violemment dans ma poitrine.

Je me doutai immédiatement de ce qu’elle allait me dévoiler, je pensais même avoir une idée de la raison pour laquelle elle avait fait appel à moi pour la consoler.

Ce sentiment amoureux que j’avais éprouvé pour elle rejaillit tout simplement à la surface, brutalement.

Il me submergea sauvagement, soudainement, telle une rafale de ce vent violent qui régnait à l’extérieur.

Mais je n’étais pas certaine de ce que j’allais découvrir, je m’attendais à tout.


Je la pris dans mes bras à ce moment là ; elle posa sa tête sur mon épaule et constatant que j’étais loin de m’enfuir, que je ne demandais qu’à l’écouter, elle me raconta comment elle avait avoué à Francis que depuis l’adolescence, elle se sentait attirée par certaines femmes, qu’elle avait lutté contre ce sentiment dérangeant, mais en vain… Comment elle avait cédé un beau jour aux avances d’une amie de sa mère, comment elle s’était sentie troublée à cette occasion ; honteuse et heureuse à la fois… Elle était persuadée que Francis la comprendrait. Il était tellement gentil avec elle, ils s’entendaient si bien… Et puis maintenant ils étaient ensemble, ils formaient un « vrai couple » et elle n’éprouverait certainement plus jamais ce genre de sentiment pour une autre femme, c’était terminé… Elle avait pris son silence pour de la compassion… Elle s’était imaginée qu’il l’aimerait encore plus parce qu’elle s’était livrée à lui, qu’elle lui avait confié son secret le plus pesant, le plus intime…

Qu’elle terrible désillusion. Quelle catastrophe…


Comment ce type avait pu être aussi stupide, aussi cruel ! Je n’ai pu me retenir de déposer un léger baiser sur ses cheveux délicatement parfumés. Elle avait tant besoin de réconfort, de soutien…J’étais tellement émue moi-même… J’avais tant de choses à lui dire, tant de phrases qui se bousculaient dans ma tête…et qui restaient « coincées » dans ma gorge…« Ce n’est pas tout » me déclara-t-elle soudain.

Allons bon ! Qu’allais-je encore apprendre maintenant ? Quelle terrible épreuve avait-elle encore endurée ? ( ou allais-je endurer ? ). Elle se rassit en face de moi, tout en restant presque « collée » à moi, son visage tout près du mien, ses yeux dans mes yeux…« Il y a une chose que je n’ai pas avouée à Francis, que je n’ai pas pu lui dire…que je ne voulais pas admettre d’ailleurs…(long silence)… : Une chose que je n’ai jamais osé te dire … je me suis sentie attirée, troublée par toi dès le début… j’ai beaucoup pensé à toi… je crois que j’ai été amoureuse depuis le premier jour où je t’ai rencontrée. Astrid…Astrid peux-tu imaginer cela…tu étais mon tendre secret…j’aimais beaucoup Francis… je vous aimais tous les deux.. en même temps… »


Là, je suis obligée de marquer une pause Bruno. Pendant un court instant, j’ai eu la sensation que le temps s’était arrêté tout simplement. Que notre environnement tout entier avait disparu. Il ne restait que Mathilde et moi. Le reste n’existait plus…avait été effacé comme par magie. Plus le moindre décor autour de nous, le moindre bruit non plus… J’avais l’impression que mon cœur se dilatait dans ma poitrine. J’étais tellement bouleversée, au plus profond, par ce qu’elle venait de m’avouer. Je lui indiquais à mon tour ( je pouvais enfin le faire sans risques ), les sentiments que j’avais éprouvés, et que j’éprouvais encore pour elle. Je ne pouvais plus m’arrêter cette fois. J’avais la sensation que les mots se bousculaient pour sortir, qu’ils étaient pressés de s’échapper de mes lèvres… Je lus dans ses grands yeux tout l’étonnement, la surprise, la joie qu’elle ressentait en m’entendant me confier. Nous avions toutes les deux partagé le même secret, éprouvé les mêmes sentiments !

Je vis une larme rouler lentement sur sa joue, mais je sus que c’était une larme de bonheur, de soulagement…

Elle avait eu tellement peur que je la repousse…


Ce qui se déroula ensuite fut quasiment « féerique ». Nous étions toujours face à face, à nous fixer intensément. Chacune tellement émue et lisant dans les yeux de l’autre la même complicité, la même tendresse. Mathilde s’avança très lentement sans me quitter des yeux ; j’étais littéralement envoûtée par son regard… Frémissante.

Je fus traversée par une délicieuse décharge électrique à la hauteur des reins lorsque ses lèvres se posèrent délicatement sur les miennes. Je sentis cette merveilleuse petite contraction au niveau de mon bas-ventre et une énorme envie de faire l’amour avec elle ; de faire l’amour à une autre femme…Faire l’amour avec Mathilde ! Oh, mon dieu ! Mon cœur battait à tout rompre, complètement affolé… Elle me déshabilla tout en douceur, avec précaution, comme si elle craignait de m’effaroucher par des gestes trop brusques ; et j’en fis de même pour elle. Nous n’étions qu’ « envies » toutes les deux : envie de nous embrasser, de nous caresser, de nous lécher, de nous faire jouir par tous les moyens…


Je posai ma bouche sur son cou et y déposai de petits baisers qui eurent pour effet de lui donner la chair de poule. Je m’éloignai alors un peu de Mathilde afin d’admirer ses seins que je trouvai presque parfaits, petits mais bien ronds aux mamelons dressés vers moi comme s’ils n’attendaient qu’une chose : que je les caresse, que je m’intéresse à eux.

Et je ne résistai pas au plaisir de les prendre dans mes mains, de les caresser délicatement d’abord, pour finir par les pétrir plus fermement, mais toujours en douceur…

La première fois que je touchais les seins d’une autre femme…J’étais tellement troublée…Et elle aussi… Je descendis jusqu’à sa poitrine et me mit à en sucer avec délectation les pointes déjà durcies.

Je vous avoue, Bruno, avoir déjà essayé de me sucer moi-même les mamelons, la taille de mes seins me le permettant, et je dois reconnaître que la sensation en a été très agréable. Mais cette fois c’était différent, j’avais dans la bouche les bouts d’une autre femme, j’en découvrais, avec ma langue, les formes et ce petit goût particulier que j’ai du mal à identifier, mais que je qualifierais de légèrement amer.

Je sentais mon envie d’elle augmenter de plus en plus…mes lèvres se gonfler…je savais que j’étais trempée de désir…

Comme si elle l’avait compris, elle glissa une main sur mes seins et une autre plus bas, toujours plus bas, jusqu’à mon intimité plus qu’humide. Et je me retrouvai bientôt allongée sur le canapé, la tête de Mathilde entre mes jambes.

Elle commença par me donner des petits coups de langue à l’intérieur des cuisses, de petits baisers sur le pubis avant de descendre et de happer brusquement mon clitoris. De le sucer pendant de longues secondes… de faire descendre sa bouche encore plus bas jusqu’à mon anus qu’elle titilla gentiment… avant de relever la tête brusquement.

Je fus surprise par cette interruption. J’étais complètement concentrée sur mon plaisir… complètement ailleurs, les cuisses impudiquement écartées.

Elle capta mon regard et sans me quitter des yeux porta l’index et le majeur de sa main droite à la bouche et les lécha avec délectation, voluptueusement. Puis, toujours en me fixant, elle me pénétra d’un coup le vagin et l’anus de ses doigts. La sensation fut tellement forte que je faillis jouir sur le champ, d’autant que Mathilde recommença en même temps à bousculer mon clitoris de sa langue.

Mais je ne voulais pas me laisser emporter ainsi par la jouissance. Pas aussi rapidement. Je voulais moi aussi profiter du corps de Mathilde, goûter à son désir, lui donner du plaisir…

Je pris sa tête entre mes mains pour stopper son mouvement et lui murmurai « Viens sur moi, j’ai envie de toi moi aussi ».


Et bien non, Bruno ! Le sexe de Mathilde ne me rebuta pas le moins du monde.

D’autant que son pubis était soigneusement entretenu, comme le mien. Je dois vous avouer que je trouve un pubis bien velu plutôt repoussant, surtout pour une brune. J’ai eu l’occasion d’observer un jour, sur une plage, une femme brune d’un certain âge dont la pilosité était assez importante ; des poils lui remontaient sur le ventre et entre les cuisses, ce qui m’avait littéralement dégoûtée, même choquée… Mais chacun ses goûts n’est-ce pas ?

Ce fut le soixante-neuf le plus excitant à ce jour pour moi. Le plus jouissif aussi. Je pus faire subir à Mathilde tout ce que j’aimais qu’on me fasse à moi-même. Sans gêne, sans honte, sans tabou…

J’ai adoré passé ma langue sur son intimité, faire connaissance avec ses lèvres, son clitoris, son odeur plutôt légère, qui, loin de me rebuter m’excitait encore plus. Je m’amusai à titiller violemment son clitoris pour en revenir à des caresses plus douces avant qu’elle ne jouisse…retarder au maximum un orgasme que je sentais imminent…Et Mathilde copia instinctivement son rythme sur le mien…

Je sentis à sa respiration plus saccadée, à sa langue devenue plus brusque, plus gourmande que la jouissance était proche. C’est lorsqu’elle commença à gémir de plus en plus fort que je pénétrai profondément son sexe trempé de mon doigt…elle en fit de même et nous eûmes en même temps un orgasme très violent qui nous laissa pour quelques minutes sans force, anéanties…déconnectées du monde extérieur.

Une sublime expérience…Les violentes émotions subies dans la journée par Mathilde, le trouble profond que j’avais ressenti en découvrant ses sentiments pour moi, nous avaient embrasées toutes les deux et avaient décuplé l’excitation accordée de nos sens, le plaisir de nos caresses, de la découverte de nos deux intimités ruisselantes. Je crois n’avoir jamais vécu une telle jouissance aussi forte, âpre, sauvage.

Nous nous sommes embrassées ensuite passionnément, amoureusement…


Je me relevai soudain d’un bond. Une odeur que je reconnus immédiatement m’envahit brusquement les narines.

Je compris tout de suite de quoi il s’agissait et me précipitai à la cuisine.

J’avais complètement oublié ma casserole d’eau sur le feu !

Il n’y avait bien entendu plus d’eau depuis longtemps et cette odeur désagréable était une odeur de queue de casserole brûlée ! ! !


Inutile de préciser que nous n’avons pas beaucoup dormi cette nuit-là. Nous avons encore discuté pendant des heures, mais cette fois d’une façon plus détendue. Et nous nous sommes donné encore bien du plaisir avant de nous endormir dans les bras l’une de l’autre.

Vous devez penser que je suis fixée maintenant Bruno. Que je sais enfin que je suis bisexuelle. Et bien non ! Toujours pas ! Je sais que j’éprouve un sentiment amoureux pour Mathilde ( nous passons d’ailleurs un bon moment ensemble de temps en temps ), mais je ne suis pas sûre de pouvoir éprouver ce sentiment pour une autre femme un jour. Je pense également que notre différence d’âge ( j’ai douze ans de plus qu’elle), m’incite à la materner un peu, à la protéger, la dorloter…


Voilà, cette lettre est terminée. J’espère ne pas vous avoir trop ennuyé avec mes petites histoires et que vous ne m’en voudrez pas pour ces petites confidences intimes…

Portez-vous bien.

Au plaisir de vous lire.


Astrid.