n° 04103 | Fiche technique | 18243 caractères | 18243 3240 Temps de lecture estimé : 13 mn |
26/04/02 |
Résumé: C'est jamais très agréable de retrouver son appartement saccagé mais ça peut avoir de bien curieuses conséquences. | ||||
Critères: #journal fh copains grosseins amour revede voir exhib | ||||
Auteur : Etranges Délires Envoi mini-message |
J’étais parti quelques jours pour faire les vendanges, histoire de me faire un peu de tunes. Et, lorsque je suis revenu à la maison, stupeur, mon appartement avait été saccagé. Mais saccagé bien comme il faut, pas le petit saccage, le gros saccage maison, celui qui vous laisse sur le cul et sans voix. À tel point que j’ai éclaté de rire en rentrant dans la pièce.
Les murs tout peinturlurés, des objets hétéroclites qui pendaient du plafond, ma pile de vieux disques archi-destroy, fracassés et éparpillés dans la pièce, mes bouquins de fac couverts de confiture et de vomissures diverses et variées…
Je me suis dit « Le monde est formidable et on va tous crever ». J’ai viré les merdes qui traînaient sur la chaise puis j’ai grillé une clope, le sourire aux lèvres et l’air hilare.
« Putain d’enfoirés », j’avais laissé mes clefs à mes vieux potes, des vieux briscards punkoïdes aux allures dégingandées. Et ces bâtards en avaient profité pour organiser une petite fiesta, un vieux pogo des familles, convenablement arrosé de canettes de bière et de rots tonitruants. J’les voyais bien dans ma tête, à sauter sur le lit et à copieusement m’insulter en braillant comme des gorets, la chaîne à fond, la tête scotchée, en train de faire un joyeux anathème de feu mon passé. Ils avaient peut-être raison ces pauvres tarés, ceux qui s’attachent aux objets sont souvent des enculés. Même les draps avaient été déchirés !
Mais, maintenant, la surprise passée, mon plaisir était retombé. J’avais pris ça comme une bonne farce, mais il ne fallait pas exagérer. Ils auraient pu au moins me laisser une canette !
Et puis, soudain, l’angoisse insurmontable, la panique dans la demeure. Je me suis mis à chercher partout, à farfouiller… Tout avait été fouillé, vidé, retourné, manipulé. Putain, mon journal, mes écrits ! Putain ! La galère ! Quelle merde ! Je l’avais pourtant bien planqué, mais ILS l’avaient trouvé, lu et embarqué ! Ils auraient pu en faire des confettis, mais non… Ils avaient bien dû se marrer en lisant mes écrits secrets ! Honte sur moi !
Cette nuit-là, j’ai très mal dormi. Pas à cause de tout ce bordel qui m’entourait, encore moins à cause de la perte financière, pourtant non-négligeable, tout ça, je m’en foutais.
Mais qu’y avait-il donc de si précieux dans ce satané journal ? Et quels secrets obscènes allaient faire de moi la risée du monde ?
Des histoires de jeunesse, certes, du gros cul qui tache, bien épais et bien lourd, mais rien de bien méchant, quand même ! Et puis la plupart des personnages dont je parlais, ils vivaient ailleurs, dans mon passé, et mes nouveaux amis ne les connaissaient même pas… et ne les connaîtraient sans doute jamais : Alors, ils pouvaient toujours se marrer !
Mais, en plein cœur de la nuit, je me suis réveillé, la sueur au front et tout tremblant. Je me suis levé, complètement affolé, et j’ai fouillé, et j’ai cherché. Il y avait aussi quelques pages beaucoup plus récentes qu’on pourrait intituler « Les tribulations d’un maniaque sexuel à l’Université » ou « Un curieux petit obsédé, vilain, malicieux et pervers ».
Non, ces confessions, elles ne devaient pas être dans mon vieux journal, mais plutôt dans un petit cahier, un petit cahier de brouillon complètement anodin, le genre de chose qui passe inaperçue… Mais je l’avais mis où, au juste, ce cahier ?
Je ne l’ai pas retrouvé, ils avaient dû, lui aussi, l’embarquer. Les semaines qui suivirent, j’ai rasé les murs. J’avais l’impression que tout le monde me regardait, qu’ils étaient tous au courant de mes moindres secrets. J’entrevoyais au coin de leurs lèvres des petits rictus moqueurs, la curieuse impression qu’ils me prenaient aussi pour un demeuré.
Quant à mes vieux potes, j’ai tout fait pour ne pas les croiser, et pour me faire oublier. Eux, en plus, ils savaient ! Ils devaient bien se poiler ! J’ai même été sur le point de changer de ville, de changer de peau, je voulais tout modifier.
Toujours est-il que le temps a passé, que j’ai fini par oublier. Et qu’eux aussi ont oublié. Mes potes sont revenus me chercher et, même s’ils avaient, entre temps, bien rigolé, ils n’ont fait aucune allusion déplacée, ils étaient déjà, quant à eux, passés à autre chose. De toute façon, ils n’en avaient rien à foutre de mes petits secrets et de tout le reste, et l’incident était clos.
Trois ou quatre mois plus tard, je prenais le bus pour me rendre à la faculté et je tombe nez à nez avec Laurence, une fille de l’Université. Il y avait une place à côté d’elle, mais je préfère m’asseoir sur le siège de devant, toujours coincé par ma grande timidité. Et comme elle est, elle aussi, plutôt du genre coincé, on ne risque pas de se rencontrer.
Mais la voici qui se penche vers moi et me demande si je ne veux pas plutôt venir m’installer à côté d’elle. Inhabituel, donc !
« Oh, euh, si… si tu veux », que je me mets à bégayer. Et, donc, je me déplace et pose mon cul sur le siège d’à côté, plutôt gêné et tremblotant…
Et l’on discute de tout, de rien, des p’tits oiseaux, de la vie claire et limpide, et de vulgaires banalités qui n’intéressent personne. Je me dis « Bon, c’est bientôt fini, encore cinq ou six stations et l’on arrive à la fac, et mon calvaire sera terminé ».
Il faut, quand même, que je vous explique que Laurence, dite Lolo, elle ne m’est pas vraiment indifférente, sinon vous allez passer à côté de quelque chose…
Le jour où nous nous sommes rencontrés pour la première fois, il y avait une tonne de monde qui traînait à la fac, ça papotait dans tous les coins, gros brouhaha comme dans une ruche, ça devait être la rentrée ou tout comme, parce qu’après cette période, ça s’éclaircit nettement dans les amphis ! Or, moi, à l’époque, je ne connaissais personne, alors je ne savais pas trop sur quel pied danser, et je cherchais désespérément un visage connu sur lequel me raccrocher.
Stéphanie Duchmol, la fille des Duchmol, des connaissances de mes parents, tellement snobs que je n’avais jamais pu les saquer. Ce qui m’avait frappé, c’est la fois où nous étions allés passer tout un week-end chez eux, dans une gentilhommière qui leur servait de relais de chasse. Les enfants mangeaient tous seuls à la cuisine et devaient vouvoyer les parents, ça ça m’avait frappé… « Père ! » « Mère ! », pourquoi pas « Saint-Esprit », ils se branlaient la tête avec des paroles de scouts. Moi, j’écoutais poliment, comme un bon petit gars ! N’empêche que j’avais piqué un harmonica dans la chambre de cet insupportable garçon qui lui servait de frère, encore pire que sa sœur qu’il était !
Et puis la Stéphanie, à l’époque, elle m’avait semblé pétasse, bégueule, gueule de con et tout ce qui s’en suit. Autant dire que je n’avais pas spécialement d’affinités avec elle et que je préférais ne pas lui parler…
Mais là… bon… ce jour-là à la fac… à circonstances exceptionnelles, réactions exceptionnelles, et puis elle avait quand même grandi et c’était devenu une vraie femme.
Je suis donc allé la voir la Stéphanie Duchmol et le pire, c’est qu’elle m’a reconnu et qu’elle m’a parlé.
Elle déplaçait de l’air, beaucoup d’air, c’était Mademoiselle Stéphanie, la seule, la grande, l’immense Stéphanie qui déplaçait toute son aura et ses senteurs exotiques. On ne pouvait pas ne pas la remarquer…
Or, Stéphanie Duchmol ne se déplaçait jamais sans sa cour, ses copines, ses admirateurs. Ils frétillaient tout autour d’elle, comme des mouches. C’est ainsi que j’ai rencontré Laurence, elle, c’était la bonne copine, l’amie d’enfance, la confidente, celle qui serait pour toujours condamnée à rester dans l’ombre de sa maîtresse.
Laurence, impossible de ne pas la remarquer, non pas qu’elle cherche particulièrement à se mettre en valeur. Baba cool jusqu’au bout des ongles, avec ses pulls amples tricotés main et son incroyable odeur de patchouli…
Mais elle restait en toutes circonstances incroyablement discrète. D’un naturel réservé, pas véritablement timide, mais très peu expansive, elle vivait dans l’ombre de sa copine et en paraissait s’en satisfaire.
Et pourtant, moi, c’est une déesse que j’ai vue, de l’instant même où mes yeux se sont posés sur elle. Vous auriez vu ces seins, cette poitrine gigantesque, pourtant très bien dissimulée sous un chandail épais. Mais on devinait ses globes, lourds et appétissants. J’en ai rêvé la nuit, cette nuit-là et les autres.
Des semaines durant j’ai été à la fac spécialement pour la rencontrer, je n’avais que cette idée en tête, c’était pour mater ses gros seins ou plutôt pour les deviner, pour les pressentir, pour les espérer. Elle était née « vache à lait » et c’était tout ce que je préférais.
En plus une fille pas bégueule, très simple, très gentille et d’apparence très douce avec de beaux cheveux très noirs qui contrastaient avec une peau étonnamment blanche. J’étais vraiment accro, investi d’un amour ravageur qui ne laissait de place pour aucune autre considération.
Alors je griffonnais des lignes et des lignes, des pages et des pages, des scénarios rocambolesque où cette jeune femme timide et incroyablement mammaire s’avérait être une véritable chienne, avide et vicieuse, une petite obsédée qui cachait bien son jeu sous ses allures candides.
Alors, je la surprenais toujours dans des situations pas possibles, en train de se branler, d’exhiber ses gros seins, de dévorer des bouquins de cul, avec la bave aux lèvres. Et, invariablement, je me branlais comme un malade, en pensant à ses grosses miches.
Qu’y avait-il sur ce cahier ? Il ne parlait presque que de Laurence, Laurence et quelques autres, il est vrai, mais surtout de Laurence. Je crois même avoir indiqué que j’avais la certitude qu’elle se doigtait toutes les nuits, dans son lit, et qu’elle rêvait que je la baise. Elle avait alors ses gros tétons qui s’érigeaient, et elle désespérait qu’un jour, je me décide enfin à lui sauter dessus, à tout lui arracher.
Autre scène, à la fac… Souvent, je me mettais derrière elle. Pendant une heure, je ne faisais que humer son odeur poivrée. Voir un coin de sa peau, de sa joue, de son cou, me mettait en extase, c’était tout le bonheur d’une belle journée. Et si, par malheur, elle me créditait d’un sourire, je me transformais en Bernadette Soubirou atteignant la félicité.
Que n’aurais-je pas donné pour voir ne serait-ce qu’une petite parcelle de ses protubérances ! Juste un petit bout de nichon, l’imminence d’une gorge profonde…
« Lolo, tes lolos m’affolent », voilà ce que je me disais. Et dès que je voyais un mec s’approcher d’un peu trop près, je devenais jaloux comme une teigne. Il n’aurait pas fallu qu’elle se fasse peloter devant moi, moi, je l’aurai buté ce sale type, avec ses sales pattes.
En attendant, je noircissais mon petit cahier, créditant ma dulcinée de tous les vices. Pourtant, rien de méchant dans tout ça, un jour, nous allions forcément nous retrouver, et de là naîtrait une idylle, intense et sans limite, qui nous rendrait inséparables… Et nos ébats n’en seraient que plus fougueux et plus complices. Car elle avait forcément de gros besoins, de grosses envies insatisfaites qui lui torturaient le corps et l’esprit, le genre de truc qui l’obsédait jour et nuit, et toutes ces visions de sexe dont elle ne pouvait plus se séparer et qu’il fallait qu’elle satisfasse de toute urgence.
Autrement dit, je me retrouvais ce jour-là à côté de la grosse cochonne avide qui avait peuplé mes fantasmes durant tous ces longs mois, mais je ne trouvais rien à dire de particulier sauf « Au fait, tu as préparé ton expo pour le cours de bio ? ». C’est dire si j’étais satisfait de ma performance !
Or, la voici qui me jette, comme on jette un os, dans la conversation : « L’autre jour, il y a un type qui m’a proposé de faire des photos de nus, il y en a qui ont de drôles d’idées, tu ne trouves pas ? »
Mais, à voix basse, en se penchant à mon oreille, de peur d’être écoutée :
J’ai cru que j’allais exploser sur place. Elle était toute proche, à me toucher en plus. J’ai relevé la tête, le boulevard Albert Camus et son marché, merde, nous avions dépassé la fac.
Mais, alors j’allais me lever, la voici qui me retient par le bras :
Je n’osais pas la regarder. J’étais là à ses côtés, attendant bêtement, incapable de la moindre initiative.
Ô temps, suspend ton vol. Un ange passe, j’ai cru que le silence durerait une éternité.
Ça trottait désormais dans la tête, l’expression « Vache à lait » revenait comme un leitmotiv, avec cette bien curieuse intonation. Et puis des mots, et puis des phrases, et des petites allusions. Cette fille-là avait eu mon cahier entre les mains, c’est certain, ou alors on lui avait tout raconté, avec moults détails. Je crois même que, l’histoire du photographe, c’était moi qui l’avais inventée, dans un des scénarios qui la mettait en scène. Mais je ne me souvenais plus très bien, j’avais tellement inventé d’histoires.
Je devais être rouge grenat, prêt à exploser. À un arrêt de bus, j’ai même failli me tirer. Seule l’idée que cela rendrait peut-être ma situation encore plus délicate m’en a empêché !
Un petit « oui » frileux s’est glissé entre mes lèvres et je l’ai suivie tel un automate à travers le dédale des rues de la vieille ville. Je ne me souvenais plus qu’elle habitait par là, je ne reconnaissais même plus cette ville, une bien curieuse démence me remplissait la tête. Une maladie incurable, la folie furieuse, rien ne serait plus jamais comme avant.
Et même dans l’ambiance feutrée de sa petite chambrette, toute ornée de tentures accrochées aux murs, j’avais encore du mal à trouver mes repères.
Elle a tiré les rideaux, pénombre énigmatique, et a un peu tardé à passer à l’action :
Elle reprenait tous mes fantasmes un à un, pour bien me faire comprendre qu’en fait elle savait tout. Et, au fur et à mesure que les mots s’égrenaient, elle prenait de l’assurance. Elle a fini par retirer son pull, tout d’un coup, ses seins étaient grandioses dans leur soutien-gorge XXXL, des vraies merveilles de la nature. Moi qui en avais toujours rêvé, qui avais failli ne pas les voir, je les avais devant mes yeux. Et quel spectacle quand elle a enfin osé libérer ses lourdes mamelles.
Cette fois, ça m’a déridé, je ne pouvais plus attendre, c’était trop grand, trop beau, trop génial…
Alors je me suis levé et me suis jeté sur elle, mais, croyez-moi sur parole, elle n’attendait que ça !!!!