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n° 04479Fiche technique22631 caractères22631
Temps de lecture estimé : 14 mn
26/06/02
Résumé:  Un malade abuse de son médecin.
Critères:  fh couleurs extracon médical intermast humour
Auteur : Achour            Envoi mini-message
Le malade imaginaire


La clinique semble porter un nom prédestiné : Clinique des Lilas. Bien qu’arrivé de bonne heure, Sébastien Bontemps constate qu’il y a foule devant lui. Il a dû faire la queue à deux guichets successifs, présenter des tas de papiers différents, avant d’obtenir le droit d’accéder à la consultation du Dr. Diouf-Michaud. Une infirmière lui a indiqué la salle d’attente où pas moins de quatre personnes l’ont déjà devancé. L’une d’elles, une femme entre deux âges, parée comme pour se rendre à une réception, lui jette un regard inquisiteur. Elle paraît se demander ce qu’un si beau Monsieur, si classe avec son chapeau à large rebord et son parka en cuir, portant galamment sa quarantaine, peut avoir comme maladie pour venir consulter dans cette lointaine clinique de banlieue ouvrière ! Ici la vie est comme à la télé, elle semble ne rimer qu’avec galère et misère ! Mais Sébastien n’en a cure. Il ajuste ses grosses lunettes de soleil et se carre sur une chaise. À raison d’un quart d’heure par patient, il en a pour une heure d’attente avant de se trouver en tête à tête avec le Dr Diouf-Michaud.



Sébastien Bontemps a passé la nuit à rêver de ce tête-à-tête avec le Dr. Diouf-Michaud, Marguerite de son prénom. Pourtant leur rencontre ne date que de la veille ! Elle a eu lieu chez madame le proviseur du lycée où Sébastien exerce vaillamment ses talents de prof de français. Après une trentaine d’années de service, pour cette « dame de devoir », l’heure de la retraite a sonné. Aussi, enseignants, personnel administratif et amis, sont-ils venus en nombre et en couple. Sébastien lui-même est venu en compagnie de son épouse. Passées les présentations d’usage et les discours idem, « the right woman in the right place », le champagne a fait son effet et l’ambiance s’est détendue. Hommes et femmes rivalisent de zèle, de ruse, de coups bas et d’imagination, pour se plaire et se séduire mutuellement. Sébastien n’est pas en reste, malgré la présence de son épouse qui, en ce genre d’occasions, ne se laisse pas distancer non plus.


Maintes fois par le passé il l’a surprise en plein échange de coordonnées avec les hommes, une fois même avec un de ses collègues, « ce con de prof de math » ! C’est la règle dans leur couple : pour peu qu’on observe une certaine discrétion et qu’on veille un tant soit peu à sauver les apparences, la chasse en dehors du terrier familial est candidement tolérée. Ça a ses inconvénients, certes, mais ça a aussi ses avantages : certaines copines de sa femme, hummm… Pour cette soirée cependant, Sébastien, l’air de ne pas avoir l’air, n’a de yeux que pour la femme de son collègue Jean-Marc Michaud, un prof d’histoire aussi vaniteux que creux. C’est une black, élégamment habillée, qui dégage autant de classe et de distinction que toutes les femmes réunies ce soir-là. « Ça doit être une règle générale », pense Sébastien, « les femmes les plus intéressantes, les plus belles, les plus craquantes, sont toujours les femmes des autres ! » Celle-là, Jean-Marc l’avait rencontrée lors d’un de ses multiples séjours en Afrique, Sénégal, à ce que croit Sébastien. Il l’avait ramenée de là bas comme on ramène un souvenir, et cela se passait quelque vingt ans plus tôt. Aujourd’hui, à côté de son mari, elle passe volontiers pour sa fille…


Entre elle et Sébastien, dès le premier regard, le courant est passé, comme on dit ; un courant chargé de ce fluide indéfinissable qui attire les êtres les uns vers les autres. Point n’est besoin de grands discours, de stratégie préétablie, encore moins de compliments oiseux ou à l’emporte pièce, pour qu’ils s’expriment leur mutuel désir. Celui de Sébastien est ardent, franc ; ses yeux le disent avec une éloquence qui ne trompe pas. Marguerite, tout en bavardant à droite à gauche, se sent déshabillée par ce regard brûlant, mouillé de désir, plein de promesses. Elle se voit entre les mains de cet homme, « pas mal du tout, ma foi ! », caressée, embrassée, léchée, sucée… « Oh non, il faut que j’arrête », ne cesse-t-elle de se rappeler à l’ordre et à la raison. Mais Sébastien ne lui laisse aucun répit. Chaque fois que leurs regards se rencontrent, il lui en dit davantage et lui promet plus encore. Marguerite a beau regarder ailleurs, penser à autre chose, rire avec les autres, se serrer contre son mari, rien à faire : elle se voit toujours déshabillée et livrée à cet homme. Son trouble est d’autant plus grand qu’à la suite d’une brève présentation – ils n’ont échangé que quelques banalités sans consistance aucune – elle vient d’apprendre la relation de ce Sébastien avec son mari. Le comble quoi ! Un collègue ! Depuis qu’elle est mariée, elle n’a jamais trompé son mari. Ce n’est tout de même pas avec un de ses collègues qu’elle va commencer !


Tel ne semble pas être l’avis de Sébastien. Tout en devisant gaiement à droite et à gauche, tout en couvant sa femme d’attentions et de disponibilité, il ne cesse de travailler Marguerite au corps. Ses yeux semblent lui chanter une symphonie à la volupté, un prélude au coït, un concerto pour copulation en deux majeurs. Sous son air discret et sérieux, son sexe danse tout seul. Il l’imagine entre les lèvres de cette reine africaine à la bouche fine et rieuse, au regard altier, au buste fier. Ses yeux vous embarquent directement au bord des lacs africains, son sourire évoque les femmes Massaïs, les chevauchées dans la savane, l’amour en plein air, les déjeuners sur l’herbe… « Bon Dieu ! Comme elle doit bien baiser celle-là ! » Elle porte une robe mi-africaine mi-européenne qui lui découvre les épaules et à peine la naissance des seins. Sa peau est faite d’un trait, sans la moindre marque, le moindre grain. Sébastien imagine sa tête posée sur sa poitrine, ses lèvres goûtant cette peau satinée, sa langue taquinant l’arrondi des seins, mordillant les mamelons ou les happant à satiété… Il l’imagine devant lui à quatre pattes, lui offrant sa croupe, piaffant de désir en attendant l’assaut… Il l’imagine jouir sous ses coups profonds et possessifs… Il l’imagine sourire d’aise et de jouissance… Il l’imagine le récompensant d’un tendre baiser… Il l’imagine…


Tout cela, et plus encore, ses yeux le récitent en stéréo à Marguerite. Celle-ci, à chaque regard, y recueille une figure de Kama Sutra. Entre deux regards, deux vers, deux rires, elle fait le plein d’images, s’abreuve à l’océan de plaisir que lui peint cet homme… Elle l’imagine sur elle ! « Oh, mon Dieu ! » Excitée et effrayée par cette idée, partagée entre l’abandon et la résistance, elle se colle contre son mari … Sébastien perçoit dans son attitude un début de commencement de consentement…



Tant de sollicitude de la part de Sébastien envers sa femme est sans doute destinée à ne pas éveiller ses soupçons. Officiellement, dans leur couple, la jalousie n’a pas cours. Mais, devant une femme de la classe de Marguerite, sa chère et tendre épouse serait, assurément, capable de se rebiffer et sortir ses griffes, son arme favorite : le tourner en ridicule, quoi qu’il dise ! Deux fois sur trois, ça gâche la soirée. À éviter. Tout faire même pour détourner son attention. Car son esprit est si enflammé à l’idée de voir bientôt cette Marguerite se déshabiller pour lui qu’il redoute d’être trahi par son air ravi et son empressement suspect. Dans un dernier effort pour se contenir, il serre quelques mains, embrasse quelques joues, avant de se retirer, toujours couvant

sa femme de sollicitude… En serrant la main de Marguerite, il accentue son geste par une pression plus qu’explicite…





Cette nuit-là, Sébastien a baisé sa femme sauvagement, en levrette. À chaque poussée, à chaque ahanement, il s’imagine s’enfoncer dans Marguerite. Il lui a fallu produire un effort vertigineux pour ne pas crier son nom… Quand à Marguerite, elle s’est endormie sans faire l’amour. À peine à la maison, son mari s’est enfermée dans son bureau, un article à finir semble-t-il, ce qui lui arrive de plus en plus souvent. C’est comme ça, depuis qu’il publie quelques papiers dans divers journaux, il a de moins en moins de temps à consacrer à sa femme. Aussi, la nuit a-t-elle été longue, hantée par les yeux de Sébastien, ses mains, son sexe enfin, qu’elle imagine tout mignon, comme ses yeux… Elle porte sa main à sa bouche et l’effleure de ses lèvres, une main qu’il a serrée, caressée… si voluptueusement… langoureusement… Elle sait qu’elle a fondu sous cette caresse… Pourvu qu’elle ne le revoie plus !



Finalement, une infirmière est venue introduire Sébastien auprès du Docteur Diouf-Michaud. Celle-ci, assise derrière un modeste bureau, semble clore le dossier du précédent patient par quelques notes hâtives. Elle lève la tête vers Sébastien et l’invite à s’asseoir, ce qu’il fait sans mot dire. Une fois ses notes terminées, elle saisit le dossier de Sébastien et regarde son propriétaire. Quelque chose dans son attitude l’intrigue, le chapeau et les lunettes surtout…



Puis, ayant pris connaissance des informations marquées sur le dossier, elle tressaille à la lecture du nom: SEBASTIEN BONTEMPS ! Elle sursaute et se dresse, partagée entre la surprise, la peur… et l’excitation…



Sébastien s’exécute. Sans les lunettes, ses yeux sont encore plus dangereux, expressifs, enflammés, tentateurs…



Ayant retrouvé un semblant d’assurance, elle demande, sceptique et méfiante



Sa voix est suppliante, vaincue presque. Sébastien pousse son avantage :



Tout en parlant, il a commencé à se déshabiller. Le voilà torse nu…



Et, sans attendre de réponse, il se dirige vers l’espèce de brancard couvert de papier neuf et s’allonge sur le dos. Le docteur Marguerite ne sait plus que faire ni où se mettre. Cette poitrine velue et musclée lui tourne la tête. Et ses mains auxquelles elle n’a cessé de rêver la veille, les voilà prêtes à l’enlacer, l’assaillir… Un moment elle a failli porter sa main à sa bouche, comme elle l’a fait maintes fois la nuit… Mais non, elle ne va tout de même pas

se laisser faire ICI, sur son lieu de travail ! Fort bien, mais comment résister ? Comment ne pas céder aux sollicitations de cet homme qui semble si sûr de lui, de son charme, de l’effet qu’il produit sur elle… Il lui suffit de la prendre dans ses bras pour qu’elle cède, se donne… Non, non, il ne faut pas, il ne faut

pas ! Elle va l’ausculter pour la forme et le mettre à la porte. Au besoin, elle lui fait miroiter un rendez-vous bidon. Bidon ? Pourquoi bidon ? Bah, on verra bien…



Heureusement, il a n’a pas l’air têtu ! Elle saisit son stéthoscope et s’approche de lui :



Malgré elle, le regard de Marguerite oblique vers l’entre-jambes de Sébastien, comme pour chercher confirmation de ce qu’il prétend. Pas de doute, il dit vrai : une ahurissante bosse se dessine sous son pantalon en flanelle. Elle se fait violence pour ne pas regarder davantage, admirer, tendre la main ; autant de trouble qui n’échappe pas au « patient ». Ses yeux vont de la poitrine de Marguerite vers la bosse de plus en plus piaffante sous son pantalon. Plus qu’une invitation, son regard est une vertigineuse tentation…



Ouf ! Contente de s’en être tirée à si bon compte, elle pose délicatement la main sur le cœur de Sébastien :



Elle accentue la pression de sa main, pression qui ne tarde pas à se transformer en langoureuse caresse. Mais Sébastien en veut davantage…



Coopératif, Sébastien soulève légèrement le buste pour indiquer l’endroit. Marguerite bat rapidement en retraite :



A la bonne heure, pense Sébastien, c’est le moment de lui porter la dernière estocade.



Le « soulager » ! Mon Dieu, comment va-t-elle faire ? Un début de panique la saisit. Sébastien se montre compréhensif. Il se dresse et fait mine de se lever. Marguerite est soulagée… déçue aussi… et reconnaissante…



Mais Sébastien n’écoute plus. Il pousse un cri de douleur et porte la main à ses yeux.



Docile, Sébastien lui présente son œil fermé, le visage labouré de douleur. Marguerite recouvre son rôle de médecin et se penche sur l’œil en question :



Sébastien entrouvre les yeux. Sa proie est penchée sur lui, frémissante, excitée, craintive, sans défense… Sa main la saisit à la nuque et il plaque ses lèvres contre les siennes. Surprise de s’être laissée prendre à ce jeu d’enfant, elle ne résiste pas plus d’une seconde, avant de s’abandonner à ce baiser qu’elle n’a cessé de désirer. Sébastien y va de bon cœur, suçant ces lèvres qui l’ont tant hanté, assaillant cette langue étonnamment petite et rose, léchant ou mordillant ici ou là les joues, le menton, le cou, la nuque… Marguerite n’en peut mais. Elle se sent emportée par un tourbillon : ses jambes tremblent, sa respiration se ralentit, ses seins se tendent, son corps s’ouvre, ses yeux se ferment. Elle ne sait plus où elle se trouve, ni ce qu’elle fait, encore moins ce que Sébastien lui fait. Tout juste sent-elle une décharge électrique la secouer quand elle se rend compte que sa main entoure le sexe de Sébastien chaud et tendu. Il la guide en lui empreignant le mouvement qu’il souhaite et inconsciemment elle obéit. Elle accentue même sa pression, caressant avec un plaisir libérateur cette bite si dure et si tendre à la fois.


Sébastien, tout en laissant libre cours à sa langue, serre un sein d’une main et de l’autre déchire un bout de papier qu’il approche de sa queue. Au moment où il sent la montée du premier jet de sperme, il saisit Marguerite à la nuque et l’oblige à regarder sa jouissance. Elle trouve les gestes adéquats pour l’aider de son mieux, l’embrassant, le serrant, branlant sa queue vigoureusement. Il se raidit, se secoue, puis enfouit sa tête au creux de son épaule avant de se lâcher, essayant de son mieux d’étouffer sa respiration. Marguerite, dans un éclair de lucidité, ne peut s’empêcher malgré tout de lui être reconnaissante : un, il a pensé au papier sinon il aurait sali partout ; deux, de faire ce qu’il peut pour ne pas laisser libre cours aux bruits de sa jouissance qu’elle a sentie intense et violente. Dans ses bras, elle a cru qu’il allait s’envoler…


Une fois « soulagé », Sébastien se hâte de se rhabiller, saisi par la crainte de voir quelqu’un entrer, n’importe qui, une infirmière, un collègue, un patient impatient… Marguerite est soulagée de voir cette aventure dangereusement compromettante sur le point de prendre fin ; soulagée et déçue, elle n’aurait pas opposé plus de résistance s’il avait voulu aller plus loin, pourvu qu’elle

jouisse à son tour. Elle se sent nouée de partout, jusque la gorge, où la frustration est restée bloquée, une véritable torture. Elle regarde Sébastien d’un air à la fois contrit et assoiffé. « Monsieur est soulagé ! », semble-t-elle dire. Pour toute réponse, Sébastien, complètement habillé maintenant, d’un geste théâtral, la prend dans ses bras et lui entrouvre les lèvres de sa langue ; un vrai baiser d’adieu. À sa grande surprise, cependant, il sent Marguerite s’abandonner totalement entre ses bras, toute tremblante, proche de la défaillance. Son nez perçoit une odeur qui ne trompe pas. Il lui empoigne un sein qu’il martyrise sans retenue, accélérant ainsi son tremblement et sa respiration.


Instinctivement, il glisse son genou entre ses jambes et sent, malgré leurs deux vêtements, une bouffée de chaleur démentielle l’accueillir. Excité et fier de l’avoir mise dans cet état, il remplace le genou par la main. La chaleur est encore plus impressionnante. Il plonge un doigt. Mes aïeux ! Quel volcan ! Huileux, chaud, accueillant… Marguerite émet un bruit de la gorge et sourit : c’est la frustration qui trouve la voie de sortie. Bon débarras ! Place au plaisir, à la jouissance. Elle se rend corps et âme et jouit en s’accrochant à son assaillant de toutes ses forces, mordant le pan de sa veste, luttant avec la dernière énergie pour ne pas crier, sombrer… « Je suis folle… folle… », pense-t-elle, « folle de plaisir, de désir… Comment il a fait, putain, pour me faire ça ! Des lustres que ça ne m’est plus arrivé… » Sébastien semble tout étonné et secoué qu’elle. De voir cette femme qu’il a élevée au rang de déesse se pâmer au point de s’évanouir entre ses bras, lui chatouille agréablement sa fierté de mâle. Déjà il bande de nouveau, mais elle ne perd rien pour attendre ! Pour l’heure, il s’agit de l’aider à se remettre, ce qu’il fait avec beaucoup d’élégance et de délicatesse…



Une fois cet orage de plaisir passé, Sébastien demande :



Ivre d’aise et de béatitude, Sébastien ne se laisse quand même pas conter. Il secoue négativement la tête, en essayant de cacher son contentement et son sourire par un air sérieux et grave :



Marguerite sourit et lui griffonne le numéro de son portable.



Elle l’accompagne vers la sortie, en le couvrant de baisers hâtifs et silencieux. Parvenus derrière la porte, elle lui susurre à l’oreille :



A suivre.