n° 04982 | Fiche technique | 30068 caractères | 30068Temps de lecture estimé : 17 mn | 07/10/02 |
Résumé: 45° 35' 11 '' N. - 1° 10' 25 '' O. | ||||
Critères: fh inconnu fépilée vacances bateau volupté cérébral exhib noculotte fmast intermast fellation cunnilingu anulingus pénétratio hdanus | ||||
Auteur : Jeanmi |
LE FONDU DE CORDOUAN
45° 35’ 11 ’’ N. – 1° 10’ 25 ’’ O.
La question presque murmurée à son oreille, là au large de la Pointe de Graves, la fait sursauter.
Jessica fait volte face ; son paysage ouvert à mille milles est désormais fermé par le polo anthracite de ce grand escogriffe au regard aussi bleu gris que la mer.
Habituée aux propositions scabreuses que son charme très naturel suscite sur son passage, la jeune femme ne répond pas. Se détournant vers le large, elle scrute au loin la silhouette de Cordouan qui lentement grandit au rythme lent de ce rafiot de pêcheurs transformé en caboteur touristique. Le ciel charrie de lourds nuages en cette après-midi de toute fin d’été ; les rayons du soleil dardent et les traversent, embrasent de temps à autre le phare flamboyant.
J’ai toujours aimé les phares aux enfers, continue-t-il, comme s’il soliloquait et qu’une réponse à sa précédente question n’avait pas d’importance. Les phares loin du monde, en pleine mer, c’est un vrai fantasme. J’aimerais m’y enfermer des jours et des nuits durant, juste avec dans mes cantines, assez d’encre et de papier, quelques flacons de rhum jamaïcain et les inévitables rations de biscuits….
L’homme rit doucement, presque avec tendresse.
Jessica n’a aucun désir de poursuivre la conversation. Elle est en effet en vacances, ayant quitté son Québec natal voici deux mois déjà pour rejoindre le vieux continent, s’offrir une pause, goûter à une certaine solitude après bien des aventures amoureuses qui l’ont laissées sans grande joie mais sans remords. Elle a ainsi erré dans le vignoble bordelais, sur les plages landaises, remonte actuellement vers le Nord. Le phare de Cordouan était l’un des buts de ces pérégrinations solitaires. Jessica aime les phares ; elle les trouve effectivement très mâles dans l’écume des flots. Elle aime le mugissement des vagues qui les fouettent. Cordouan est phare royal et roi des phares, hiératique au large de l’estuaire de la Gironde. Non et non, cet homme ne va pas lui gâcher cette courte traversée et la visite du phare. Elle n’a vraiment aucune envie de répondre. Mais la voix de l’homme la charme, la séduit. Elle a quelque chose, un rien, d’insidieusement envoûtant.
Jessica frémit ; les mots de l’homme sont comme une douce mélopée qui l’envahit.
Ironique, elle se défend du trouble qui grandit en elle :
Les mots sont prononcés comme autant d’évidences. L’homme est désarmant mais sa présence presque animale. Jessica, les yeux fixés sur le phare ne se sent ni la force de le gifler, ni de faire un esclandre, ni même de poliment l’éconduire. Elle tressaille, se sent elle-même fondre, ne peut que balbutier faiblement :
L’homme pour seule réponse se campe fermement entre elle et les autres vacanciers qui profitent du soleil sur le pont du bateau. Jessica, gênée, jette un regard circulaire, rosit, ré interroge l’homme du regard, rougit ; elle se tortille, ses mains glissent sur sa petite robe d’été à hauteur de ses jambes, saisissant l’élastique de son string. Elle serre les cuisses, descend subrepticement le string le long des jambes. La dentelle blanche, arachnéenne, tombe sur ses sandales. Prestement, tandis qu’elle s’en libère, l’homme se baisse, saisit la délicieuse dentelle presque au vol, la roule en boule entre ses doigts avant de la fourrer dans la poche de son jean. Jessica se sent complètement nue comme si elle avait également ôté sa robe d’été. Troublée, elle sent sa pêche se fendre, s’humidifier d’une fraîche rosée tandis que l’homme se rapproche d’elle, pose la main sur sa fesse, dans un geste de dévotion et de possession à la fois, la caresse avec douceur.
Jessica noie son regard dans l’océan.
Jean Mi se tait maintenant. Tandis que le phare approche, il poursuit la lente découverte des fesses de la jeune femme, de sa chute de reins qu’inconsciemment elle cambre, son mont de venus scié par le froid métal du bastingage. La main qui l’explore est légère, elle virevolte presque, mais elle est de plomb aussi, chaude chape coulée sur son corps. Si Jessica perçoit qu’elle a toute liberté de lui échapper, elle n’a aucune envie de bouger, frissonne lorqu’un doigt suit son sillon fessu. Peu à peu, elle accorde même le rythme de ses sensations au roulis du bateau, se laisse glisser dans l’érotisme que l’homme imprime à sa main. La caresse lui semble terriblement intime, là en pleine mer, entourée par ces vacanciers débonnaires et insouciants. Juste glisse-t-elle de temps en temps quelques regards en coin. Non, hormis peut-être le pilote dans sa cabine surélevée, non personne ne lui semble pouvoir suivre des yeux la main qui s’enhardit de plus en plus et qui l’investit.
Non ce n’est pas possible. Le lieu est monument historique. Classé, protégé. Accessible aux visiteurs par ce seul bateau qui fait la navette deux fois par jour, piloté par un jeune guide, neveu du dernier gardien de phare. Rester une nuit ? Clandestinement ? Jessica est déconcertée, désarçonnée. La main se fait pressante sur sa cuisse, remonte sous la robe, empaume sa fesse nue cette fois, glisse le long de son sillon.
Jessica fixe le phare maintenant tout proche ; un bref instant c’est un sexe dressé qu’elle entrevoit, érigé à même le roc, à même les flots, un sexe puissant. Et tandis qu’elle sent cette main s’immiscer, doucement insistante, entre ses cuisses, toute proche de sa rose intime, elle s’entends dire, se collant contre la hanche de l’homme :
Tout va très vite dès lors ; le temps change de rythme. Jessica se sent fébrile, Jean Mi comme soulagé. Le bateau accoste au pied du phare ; les vacanciers en descendent. Au moment de sauter à terre, alors que galamment il lui tend la main afin de l’aider, Jessica se doute que Jean Mi doit avoir une agréable vue, contre-plongée du haut de ses cuisses nues, peut-être un peu plus même. Cela l’émoustille, elle s’attarde même un instant, se prête au jeu, à cette transgression de l’interdit.
Au pied du phare, alors que dans un cocasse unisson le groupe se dévisse le cou vers la lanterne du phare, Jean Mi regarde Jessica, la détaille sans vergogne. Blonde, fine, pas très grande mais la cuisse élancée –ses cuisses de grenouille a t-elle l’habitude de dire à ses copines montréalaises croisées chez l’esthéticienne - la fesse haute. Sa robe d’été lui colle comme une seconde peau, ses seins tendent la rayonne blanche et fleurie. Sous le regard de l’homme, un brin carnassier, elle se sent désirée. Elle le regarde ; il est là main dans la poche, triturant et éprouvant la délicatesse de la dentelle du string entre ses doigts. Elle le sait, sourit, rosit, se sent complice, entretient le souvenir de ces mêmes doigts sur sa peau nue. Tandis qu’en file indienne tous s’engouffrent dans l’escalier de pierre qui mène à la première plate-forme, elle sent son regard a lui accroché à ses jambes, ses fesses. Jessica accentue son déhanchement. Ce regard l’excite.
Penchés sur le puits central qui perce le phare sur toute sa hauteur, il lui souffle à l’oreille que c’est un oculus profond, un œil ouvert et profond sur le roc, les reins du phare.
Le désir croît, les emplit peu à peu, la complicité grandit au fil des jeux et des regards. Dans l’escalier, il lui dira que son désir colimaçonne et tandis qu’il lui frôle la jambe nue, elle répondra que l’escalier est à…vice. Arrivés sur la seconde plate-forme, alors qu’à nouveau, il se serre contre elle au sein du groupe et que le guide évoque la forme tronconique du phare, elle s’aperçoit que c’est sa queue chaude et nue qui se presse contre son postérieur. Il a pris le risque de défaire les trois boutons de son jean pour lui témoigner tout le désir qui l’emplit. Jessica sait que si elle s’écarte de lui, il se retrouvera sexe au vent au milieu des touristes. Elle sourit intérieurement, bande et contracte ses muscles comme pour l’emprisonner en la raie de ses fesses et lui souffle câlinement que son phare à lui n’a rien de tronconique.
Lorsqu’il n’est pas près d’elle, attisant le désir de caresses, suscitant la découverte de leurs corps, il furète les coins et recoins de chaque salle. Il cherche, se dit-elle, recherche le meilleur endroit afin de prendre le maquis, d’échapper au groupe qui rejoindra bientôt le bateau mouillant au pied du phare. Elle mouille tout autant, constate-t-elle aussitôt…
Tous sont bientôt au pied de la lanterne, scrutant le large, l’immensité océane. Il l’a rejoint, goûte avec elle la brise marine. Jean Mi, les lèvres enfouies dans le cou de la jeune femme, profite de l’inattention collective, pour déboutonner sa petite robe d’été fermée par-devant. Écartant le tissu, il libère les seins ronds, gonflés. Il les empaume par-dessous, frôle leurs pointes durcies.
Jessica, bombant le torse, lui laisse bercer, pointes dardées, ses seins dans le nid de ses mains. Toute pudeur l’abandonne. L’air, les flots, l’horizon l’enivrent ; elle hume la caresse comme elle inspire le vent. Pour peu quelque regard indiscret sur ces doigts titillant ses deux bourgeons bandés ne la dérangerait plus.
C’est bientôt la retraite, le groupe descendant l’escalier de pierre au rythme d’un train de sénateurs. Jean Mi a retenu Jessica par le bras, laissant passer tout le monde devant eux. Redescendu dans la chapelle du phare, salle ronde qui épouse la tour, il la pousse dans l’une des cinq niches qui la ceint. Fiévreux, il se retient de se précipiter, de la coller au mur sous les arceaux. Jessica ne cache pas son émotion, tente de garder contenance, rougit à nouveau, frissonne, fixe le polo anthracite tout proche d’elle, lève les yeux vers ce regard ardent de désir qui la dévore. Jean Mi lui relève le menton.
Le baiser est doux, prometteur. Jean Mi lui mordille les lèvres, la bécote, la déguste. Ils s’apprivoisent avant de se manger la bouche avec gourmandise ; leurs langues s’enroulent ; étanchant leur soif, ils catalysent leur désir.
Ils dévalent l’escalier, jettent de furtifs coups d’œil par la fenêtre de l’Appartement du Roi vers le bateau qui roule au pied du phare. Les touristes embarquent, nonchalants, prennent les dernières photographies. Le pilote a déjà mis le moteur en marche, ronronnant. Personne ne semble remarquer leur absence. Jean Mi et Jessica dégringolent encore, heureux comme des enfants qui ont préparé une niche à leur précepteur. Cachés derrière l’un des pilastres de l’entrée du phare, ils observent le guide pilote qui arpente le pont, semble hésiter comptant ses ouailles, regarde en direction du phare, puis rejoint sa cabine et manœuvre le départ. Le bateau quitte son gîte enfin. Il s’éloigne. Jessica et Jean Mi se regardent en riant, attendent encore, sortent au grand jour. Cordouan leur appartient désormais.
Ils sont face à face sous le porche. Jessica déboutonne sa robe lentement. Leur solitude la nourrit d’assurance. Elle est impatiente de se donner, de se découvrir, de le découvrir, lui, qui l’a amenée jusqu’ici. Elle est belle, les seins hauts, gonflés, le ventre velouté, le mont de Vénus lisse, parfaitement rasé. Il avance vers elle ; elle recule, vers l’intérieur du phare., butte dans cette provocante retraite sur l’escalier. Elle s’assied sur les premières marches de pierre, cul nu. Les températures du roc et de son sexe chaud contrastent délicieusement. Lentement elle écarte les cuisses, le fixant droit dans les yeux, se cambre légèrement. Libérée de toute inhibition, elle s’ouvre de ses doigts, lui offre effrontément son huître, dégageant la perle de son écrin. Il la viole des yeux, tout en ouvrant son jean, dégageant son sexe déjà gonflé, l’empoignant, s’approchant d’elle.
Elle le goûte enfin, découvre le gland de sa langue, le hume, le respire, lèchouille, mordille la hampe, lèche, liche, pourlèche, l’engobe, gorge profonde, nez dans sa toison, jusqu’au bout, lentement. Elle le visite comme elle a visité le phare, de bas en haut, de haut en bas, s’arrêtant à chacun des paliers, respirant les parfums iodés. Ses mains se crispent sur les fesses de l’homme campé devant elle : elle le suce avec appétit, délectation, sans hâte, profondément. Il gémit, s’arrache à la bouche qui l’honore, passe son polo par-dessus tête, s’agenouille sur la première marche, approche ses lèvres du sexe de Jessica, le lape, y glisse la langue. Mais Jessica s’appuie sur les mains, soulève ses fesses, lui échappe, se hisse ainsi de plusieurs marches. Il grogne.
Elle le laisse la rejoindre. Il la lèche avec adresse, l’excite. Son ventre houle. Sa langue est comme un dard ; elle mouille, elle coule, elle va jouir très vite, pense-t-elle. En appui sur ses mains et ses pieds, soulevant les fesses, elle accompagne la langue adroite et éprouvée, la guide de ses déhanchements. Mais Jean Mi a compris ; il retarde le plaisir, s’interrompt, s’empare des fesses, Force Jessica à se retourner. La voici à quatre pattes dans l’escalier, cul en l’air qu’il pétrit, mord, embrasse, écarte, dégageant son œillet fripé.
Jean Mi a dardé sa langue entre ses fesses. Il lui pourlèche le pourtour de l’anus en grognant de contentement. Un gardien de phare qui n’a pas baiser de femme depuis deux quarantaines en mer, pense-t-elle un instant, tant il est passionné, enivré. La langue a forcé le barrage, une main a investi les pétales de sa rose, l’index empressé autour de son bouton d’amour. Les caresses catapultent Jessica qui bondit en avant, non plus pour se faire désirer mais bien afin d’échapper au plaisir trop aigu. Il la rattrape, l’enlace, l’entraîne et c’est en titubant qu’ils atteignent l’Appartement du Roi.
Ils sont là face à face, haletant, dans la pénombre. Jean Mi pousse Jessica contre le mur. Il la hisse à hauteur de son sexe, n’en pouvant plus d’attendre, la soulevant sous les fesses. Empoignant sa queue bandée, il est au bord du sexe brûlant de sa compagne.
Les deux amants rivalisent. Jessica agrippe ses cuisses aux hanches de Jean Mi. Les bustes en plâtre des anciens directeurs du Service des Phares et Balises qui décorent les niches de la salle rougissent devant cette cavalcade amoureuse, devant cette fusion ample et mugissante. Parmi eux, Augustin Fresnel. Il n’a aucun besoin de ses fameuses lentilles : c’est au socle de son buste que Jessica s’accroche, penchée en avant, sous le regard de l’inventeur, tandis que Jean Mi la bourre, la défonce, lui claquant les fesses de son ventre, de plus en plus rapidement, de plus en plus puissamment, avec la force d’un rameur.
Peu à peu, ils reprennent pied. Il est séduisant, se dit-elle, alors que Jean Mi halète comme un étalon fumant, sexe encore dressé.
L’un et l’autre se regardent. Jessica se passe une main entre les cuisses. Non elle n’a pas rêvé ; son fourreau intime est plein de son sperme. Elle lèche ses doigts, replonge en sa fente, en ressort trois doigts trempés, luisants, qu’elle lui donne à goûter. Lentement, ils prennent conscience de l’environnement dans lequel ils se trouvent. Ils rient. Rient des bustes en plâtre, voyeurs en rang d’oignons. Ils redécouvrent le phare, comme ils se découvrent leur corps. Enlacés, nus, ils visitent, fouinent en chaque niche, chaque recoin. Contre elle, elle sent son corps chaud, plus chaud encore dans la fraîcheur de cet univers de pierre. Un corps de pulsions, de désirs.
Ils pouffent. Il l’embrasse.
Ils sortent sur la première galerie extérieure ; en font le tour, puis encore le tour. La nuit tombe, ils fixent l’horizon. À un moment, elle lui échappe. Elle ne peut être loin, là aux Enfers, loin de toute terre. Pourtant, c’est comme s’il la perdait. Il grimpe l’escalier quatre à quatre, la retrouve dans la chapelle du phare. Jessica a allumé plusieurs cierges dont les flammes dansent sur les murs. Elle l’attend, toute droite sur le dallage de marbre de Sainte-Anne.
Jessica s’est hissée sur la pierre de l’autel dressé contre le mur. Elle s’y assied, y posant ses pieds, écartant ses cuisses largement.
Ses mains se sont emparées de ses seins, de ses bouts durcis qu’elle pince et triture un moment, descendent sur son ventre, sur son sexe qu’elle ouvre, qu’elle se met à caresser lentement. Jean Mi veut s’approcher ; elle l’en empêche. Non, il ne peut que regarder. Ses doigts titillent son bouton gorgé de désir, s’enfoncent en elle. Elle gémit, se fourre, se masturbe en regardant fixement son sexe mâle, dressé, au zénith. Le geste n’est pas sacrilège ; elle expose sa conque à un unique adorateur, son temple, son tabernacle. Ses doigts vont et viennent ; elle feule. Offrande de son plaisir, elle lui donne à voir son corps jouissant, ventre creusé, respiration suspendue, regard hagard. Intense fulgurance.
Tremblante, elle se laisse glisser au sol, tombe à genoux devant lui, le prend en bouche. Jessica suce cette queue avec toute la force du désir, mains palpant les bourses, bouche ventousée en grandes succions. Jean Mi gémit. Elle se relève, le prend par la main, lui intime l’ordre de s’appuyer des deux mains sur la margelle au centre de la pièce, cet oculus qui traverse le phare sur toute la hauteur et par lequel les gardiens montaient naguère de bois de combustion. Jessica se glisse derrière lui, sous lui, lui lèche les testicules, le périnée, crache sur son anus, y insinue une langue pointue, déserre l’anneau secret, stimule, pénètre. Jean Mi pourtant bien campé sur ses jambes frémit de plus en plus, emporté par le viol de cette langue qui le fouille. Jessica se colle à son flanc ; c’est son doigt qui remplace bientôt la langue au creux des reins de l’homme : elle le sodomise, d’un trait acéré. Il hurle tandis qu’elle entame un lent va-et-vient, s’emparant en même temps de sa queue gonflée, dure comme ébène. Elle le masturbe, tout en lui stimulant le cul, le mène au plaisir, accélère au moment où elle sent la sève brûlante monter. Il gicle en longues saccades qu’elle dirige vers le puits, dans le puits, l’oculus du phare.
La nuit noire est tombée. Ils ont rejoint la lanterne du phare et sa galerie supérieure. Vert, blanc, rouge sont les couleurs de Cordouan. Ils sont suspendus dans l’obscurité, entendent sans les voir les vagues mugissantes au pied du phare. Jessica frissonne à l’idée de ces lames déferlantes en son ventre, en ses reins, en flux et reflux de plaisir. Accrochée à la queue à moitié bandée de son compagnon, elle lui dit qu’il est sa balise. Jean Mi glisse ses doigts au creux de sa coquille intime et nacrée, lui répond qu’elle le submerge et qu’il se noie d’elle, mouillée, fondante, sexe liquide. Leurs corps chauds se protègent l’un l’autre des embruns, de la fraîcheur. L’océan palpite soixante mètres plus bas, autant que leur cœur, autant que leurs sexes. Obscur, il est inquiétant, brutalement éclairé toutes les quatre secondes par l’incandescence de la lampe, qui brille là, juste au-dessus d’eux. Le corps de Jessica apparaît et disparaît ; ses seins gonflés, ses hanches, ses jambes galbées, son ventre duveteux sont comme fantasmagoriques apparitions. Ils se prennent et se déprennent, des lèvres, des mains, des sexes. Assis sur une banquette de pierre, elle caracole sur son pieu dressé, seins dansants devant ses lèvres, empalée sur sa bite d’amarrage. Leurs peaux sont saline. Debout, face à face, s’agrippant l’un et l’autre aux fesses, ils se dévorent la bouche, tandis qu’il glisse sa queue contre sa fente, son bouton exacerbé. Leurs regards s’embrument. Pliée en deux, accoudée aux balustres, les yeux perdus dans l’obscurité océane, elle lui laisse investir ses reins, forcer son trou étoilé sous les étoiles. Debout, dressée comme la figure de proue d’un navire, elle lui donne son sexe à lécher, mains crochées à sa tignasse folle. Ils sont fluides, électriques. Accroupie, sexe ouvert et coulant, elle le suce, lui torture la queue de ses lèvres. Le désir tournoie, s’engouffre, tourbillonne au cœur de la tour, ne peut que s’échapper par la lanterne, éclater multicolore. Couchés à même la pierre, ils jouissent l’un après l’autre, l’un dans l’autre, l’un par l’autre. Ils sont au Paradis aux Enfers.
Au petit matin ils sont toujours là, respirant au rythme de la montée du jour. Étonnés, ils aperçoivent de loin le caboteur touristique quitter son embarcadère de la pointe du Verdon et s’approcher peu à peu du phare. Lentement ils redescendent, se souvenant de chaque pierre, de chaque gémissement de désir et de plaisir. Les cierges de la chapelle se sont consumés. Ils retrouvent leurs vêtements à terre dans le vestibule, les enfilent, frissonnants dans l’aube, silencieux.
Le caboteur est là, roulant au pied du phare. Rien ne bouge semble-t-il. Main dans la main, Jessica et Jean Mi s’en approchent, furtivement. Sur le pont ils découvrent leur guide pilote, nu, embrochant une belle jeune femme brune, cuisses écartées sur une banquette. Il la baise avec ardeur, relève la tête.
Celle-ci gémit. Jessica et Jean Mi assistent à la montée de leur plaisir. Ils vont jouir ; le jeune pilote se retire d’elle, empoigne sa queue et gicle sur le ventre et les seins de sa belle.
Jessica plonge la main dans la poche de Jean Mi, en sort son petit string, s’approche du couple. À l’aide de cette dentelle blanche, elle nettoie les traces de sperme sur le corps de la jeune femme encore pâmée, puis s’agenouille aux pieds du pilote, en fait de même de sa queue encore dressée.