Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
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Temps de lecture estimé : 30 mn
08/11/02
Résumé:  Une visite dans les recoins les plus sombres du site...
Critères:  ff hh grp bizarre piscine photofilm fmast fellation fgode pénétratio fsodo hsodo sm fouetfesse humour sf -revebebe
Auteur : Gufti Shank  (Salut !)            Envoi mini-message
Dans l'antre du mal

Bonjour. Je m’appelle Gufti Shank. Je ne suis ni un homme, ni une femme. Je ne suis pas non plus un animal, je suis un être humain (comme disait mon ami Elephant Man), mais je suis du troisième sexe. Vous me connaissez peut-être, je suis le lauréat du concours d’avril 2037 du site Revebebe. (Après 814 récits, ils me devaient bien ça, chez Revebebe…) Et vous savez ce que j’ai gagné ? Une visite virtuelle gratuite dans les tréfonds de l’antre du mal : les recoins les plus sombres de « revebebe.free.fr »…

Je n’hésitai pas une seule seconde avant d’accepter. Depuis le temps que je visitais leur site… Mais je n’en connaissais que l’extérieur, la façade. Enfin m’allaient être dévoilés les moindres petits rouages du fonctionnement. J’étais très excité à l’idée de connaître enfin la vérité…


J’enfilai donc ma combinaison et mon cybercasque « webwanderer » spatiodéflecteurs à ondes interdynamiques et les connectai à mon PC. C’était un vieux 320 GHz, mais ils m’avaient assuré que ça suffirait. J’allais bien voir. J’entrai les différentes adresses d’anti-subidentification, et mon code secret. J’attendis. Il y eut un bruit. Ça y est, j’étais dans la zone matricielle. Je composai alors les différents protocoles que m’avaient fourni les gens de chez Revebebe. Je fus presque instantanément plongé dans le noir, sans plus un son. J’attendis de nouveau.

Quand je rouvris les yeux, je me trouvai devant une vision féerique. Dans un décor entièrement rouge m’attendait l’archétype de la bombe sexuelle des années 2030 : une jeune femme, très grande et très maigre, de longs cheveux rouges ondulés, les yeux rouge et un épais maquillage également dans les tons rouges qui venait recouvrir les traits fins de son beau visage. Elle portait une sorte de petite robe noire très moulante qui dévoilait des seins énormes et un cul assez rebondi qui n’allaient pas bien avec sa maigreur presque maladive. (Moi j’avais grandi dans le XXème siècle, et je ne m’étais jamais fait à ces exagérations post-modernes.) Néanmoins, personne ne pouvait rester indifférent à sa beauté, homme, femme ou troisième sexe. Elle se tenait d’une pose aguicheuse, mais attendait visiblement que je parle :



Elle avait une voix douce, me révélant ainsi qu’elle n’était pas un robot. J’obtempérai pendant qu’elle m’examinait attentivement, de haut en bas. Son regard s’arrêta un instant au niveau de ma poitrine, puis à celui de mon entrejambe. Elle finit par me dire, d’un ton laissant paraître une certaine désolation :



Une nuée de questions me vinrent immédiatement à l’esprit. Je parais à la plus pressante :



Je me tus un instant pour réfléchir. Mais j’étais pris de court et d’autres questions me vinrent :



Je levai les yeux au ciel et hurlai :



Je me rendis vite compte que j’étais ridicule. J’étais encore habitué aux méthodes du début du siècle, à me méfier de tout et de tout le monde. Je la suivis en volant. (J’avais choisi dans mon casque le mode déplacement aérien.)

Je remarquai en la contemplant plus précisément que Catalina avait une quinzaine de piercings à l’oreille gauche, et plus du double à l’oreille droite. Je savais que c’était une façon pour certains webwanderers d’indiquer le nombre de partenaires sexuels qu’ils avaient eus. Les filles à l’oreille gauche, et les gars à l’oreille droite. « Mais cette fille est une délinquante ! » pensai-je. Les lois gouvernementales en vigueur n’autorisaient pas plus de deux partenaires par an et par personne. Cette fille ne pouvait avoir plus de 25 ans, et elle totalisait apparemment facilement une cinquantaine de partenaires.


À moins qu’elle n’ait commencé à la naissance…« me dit une petite voix au fond de moi, suite à un rapide calcul.  « Mais non » , répondis-je tacitement à cette petite voix,  « ça aussi c’est interdit… » Mais trop tard, c’était parti. Catalina devint floue, puis disparut. Le paysage se mit à défiler à toute allure. Et je devinai autour de moi d’affreuses scènes de sexe avec des enfants se succédant à une vitesse fulgurante. Je réagis heureusement rapidement et intimai à mon corps resté devant le PC de tapoter le casque qui commençait à s’enrayer…

Je me retrouvai de nouveau subitement au sein de ce même monde rouge, où m’attendait tranquillement Catalina, apparemment pas plus soucieuse que ça de ce qui venait de se passer. Elle me dit le plus naturellement du monde :



Elle repartit, je la suivis encore en voletant légèrement. C’était évident, Revebebe, ou qui-que-ce-soit, m’avait envoyé cette fille, reine de beauté et d’expérience, bombe sexuelle collectionneuse de partenaires jusque dans l’illégalité, avec l’évidente intention de me séduire et de me dérouter.  « Ils » ne voulaient pas que je pénètre dans leur domaine… Non, ce n’était pas ça sinon, ils n’auraient pas organisé ce concours… À moins que… Oui, peut-être que comme les auteurs l’avaient réclamé, « ils » se sont dits qu’« ils » allaient le faire, mais qu’« ils » feraient en sorte que le gagnant soit vite mis en déroute par leur superbe créature, sans rien voir de crucial…

Ou alors était-ce tout bonnement une gentille attention de leur part. Ils m’offraient la plus belle de leurs hôtesses, pour le voyage que j’attendais tant. Oui, peut-être était-ce tout simplement ça, et peut-être étais-je tout simplement trop soupçonneux… De toute façon, ce n’était pas important puisque j’étais troisième sexe. Je ne risquais rien… Quoique… Après tout il y a bien des trisexuels…



Il me sembla qu’elle rougissait sous son maquillage rouge. Je repris :



Elle m’avait répondu du tac au tac, avec un sourire au coin des lèvres. Je songeai à ces paroles lorsque nous arrivâmes devant une porte. Une porte toute seule. Il n’y avait pas de mur, ni rien d’autre. Tout était rouge autour de nous, mais il y avait là une bête porte en bois.



Elle ouvrit la porte, il s’en dégagea une vive lueur bleue et nous fûmes tous deux comme aspirés par cette lumière, et précipités à travers la porte, vers le bas, vers un monde tout bleu. On se retrouva en plein milieu d’une immense salle circulaire d’où partaient dix couloirs à chaque coin du cercle (si j’ose dire !). Nous étions toujours seuls, mais de nombreuses voix nous provenaient de tous les corridors. J’entendais des paroles, mais également des cris.



Ca y est, j’étais au sein du monde de Revebebe. J’allais enfin tout connaître…

Elle m’entraîna à sa suite vers l’un des couloirs, au-dessus duquel je pus lire un numéro. Le chiffre 1 était gravé sur l’obsidienne noire qui constituait le mur. Je tournai rapidement la tête vers les autres couloirs, et activant mon mode « zoom » je pus lire d’autres chiffres, allant de 2 à 9, ainsi que le symbole 0 au-dessus d’une porte qui paraissait un peu plus grande que les autres. Je fis part à Catalina de mon étonnement :



Je me contentai de cette réponse. Mais il restait un point obscur :



Oui, évidemment, je n’y pensais jamais, à cette putain de connexion. C’étaient eux bien sûr, qui régulaient le terminal, étant donné que c’était moi l’invité. J’entendis un rire éclater parmi les autres voix, plus fort que les autres voix. Un rire doux, clair et puissant à la fois. Je regardai partout autour de moi.



Je me laissai faire, tout en pensant à ce qu’elle venait de me dire. Il devenait clair maintenant que tout cela cachait quelque chose de louche. Je me devais de le découvrir…

On arriva dans une petite pièce ronde. Il y avait en son centre une table sur laquelle étaient posés un livre énorme et un crayon.



Je n’en avais pas vus depuis fin 2015. Tout était informatisé à présent.



Je jetai rapidement un coup d’œil. Quelqu’un y avait recopié tous les messages d’amitié ou de haine envoyés sur le site.



Je m’approchai des stèles, commençant par celle de gauche. Il était écrit : « Nous nous souviendrons longtemps de NIKO. Tu nous manques. »

Je demandai à ma guide :



Je passais à la suivante, où je pus lire : « Adieu, EDDY. Puisse ta route être longue. »



Sur la suivante : « Veille sur nous, LENA. » N’attendant pas ma question, Catalina me dit :



Il n’avait pas l’air de rigoler, ce « maître ».



Elle ressortit vers la grande salle bleue, puis se dirigea vers le couloir numéroté 2. Nous parvînmes dans une assez grande chambre éclairée de lumière jaune. La pièce ne contenait qu’un vaste bureau, presque contre un mur, sur lequel trônaient trois ordinateurs tournés vers le mur. Il y avait aussi trois fauteuils, entre le mur et le bureau. Il n’y avait personne. La disposition était très dissymétrique : un grand bureau d’un côté, rien de l’autre… J’attendis des explications de ma compagne :



Elle fit demi-tour pour s’en aller vers le couloir suivant. Je jetai un dernier regard dans cette pièce jaune. C’était triste, une grande pièce comme celle-là, jaune et vide…



Nous entrâmes dans la pièce qui terminait le couloir intitulé 3. Cette pièce était éclairée d’une lumière vert pastel, qui me fit cligner des yeux, tandis que nous émergions de la douce lumière bleue de la pièce principale. La salle contenait la même disposition que la précédente, mais il y avait cette fois-ci une personne assise dans un des fauteuils. Était-ce un homme ou une femme ? Difficile à dire dans la lumière brillante. Assez âgé en tout cas. Il (ou elle) regardait entre les ordinateurs et avait toute son attention fixée sur une scène qui se déroulait sur ma droite, en face de lui, près du mur opposé, et que je n’avais tout d’abord pas remarquée : une piscine (ou ce qui y ressemblait) avait été apportée là, et un couple y pataugeait en silence, s’embrassant tendrement. Je tournai vers Catalina des yeux interloqués. Me regardant, elle posa son index sur ses lèvres, m’intimant le plus grand silence. J’attendis en regardant la scène.

C’était chiant. Il ne se passait rien. Le couple ne bougeait pas d’un poil, c’était tout juste si leurs langues s’agitaient. La personne assise au bureau avait l’air extrêmement absorbée dans leur contemplation. De temps en temps, il (ou elle) jetait un coup d’œil sur son écran, puis reportait toute son attention aux deux petits baigneurs. Deux minutes passèrent ainsi, pendant lesquelles je crus que j’allais m’endormir. Je me retournai vers Catalina, j’allai rompre le silence, quand une voix résonna :



C’était la voix de l’être qui siégeait devant l’ordinateur. Était-ce une voix de femme ? Pas évident… Je retournai subitement la tête vers la pièce. L’homme dans la piscine s’exécuta.



Et la personne se mit à tapoter à toute vitesse sur le clavier de son ordinateur. Ce furent cette fois-ci des yeux de hibou que j’écarquillai en direction de ma guide. Elle me traîna à l’extérieur de la pièce, et m’expliqua :



Je restai bouche bée.



Je commençai à prendre conscience de l’immense travail que devaient fournir les critiques.



Je restai toujours extrêmement perplexe, ne sachant si tout ceci était une vaste blague ou non. Mais Catalina me saisit par le bras, et m’entraîna déjà vers le couloir suivant. Des voix en parvenaient, ainsi que des cris, qui semblaient de plaisir. En y entrant, elle me dit :



Je ne répondis même pas à cette provocation. Ce n’était pas parce que j’étais troisième sexe que je ne connaissais rien au sexe. Au contraire, même…

Nous entrâmes dans une salle éclairée d’une pâle mais vive lumière grise. Toujours la même disposition, mais cette fois trois personnes étaient assises auprès du bureau, et une quatrième debout au fond de la pièce était en train de filmer avec une gigantesque caméra sur tréteaux la scène qui se déroulait sur la droite de la pièce :

Un homme et une femme, en effet, étaient en train de faire l’amour au sein d’une décoration qui ressemblait à une salle de bains. La jeune femme était blonde et très bien faite, et avait de gros seins, l’homme était baraqué et attirant, et il avait un très gros sexe. « Effectivement » me dis-je, « c’est l’archétype des scénarios pornos… » Et ils étaient tranquillement en train de baiser, il la prenait en levrette tandis qu’elle s’appuyait sur le bord de ce qui pouvait être une baignoire. Et il la limait à toute vitesse. Les deux acteurs, car c’en étaient bien, se retenaient de hurler autant que possible, mais de petits cris venaient de temps en temps témoigner du fait qu’ils prenaient quand même leur métier à cœur. De temps en temps, l’une des personnes attablées au bureau prenait la parole :



Et la fille obtempérait. Elle se mit à le pomper au plus profond qu’elle put, parvenant tout de même à prendre la moitié du gros sexe de son amant dans sa bouche, qu’elle fit ensuite aller et venir le long de l’énorme chose.

Catalina s’approcha de moi et me susurra à l’oreille, provocante et malicieuse :



Je tournai les talons pour sortir de la pièce, quand s’éleva une autre voix :



Les autres acquiescèrent d’un mouvement de tête. Catalina me chuchota encore :



Cette fois-ci, ce fut moi qui l’attrapai par le bras et la traînai dehors, dans l’immense salle bleue circulaire.



Je l’interrompis :



Une voix s’éleva qui semblait venir de partout, et résonnait le long des murs de toute la pièce :



Catalina reprit :



Pour toute réponse, elle m’entraîna par la main vers la salle numéro 5, en m’expliquant que c’était la salle des récits de masturbation. On arriva dans une salle inondée d’une lumière bleu turquoise. Toujours la même disposition, mais cette fois-ci aucun critique n’était là pour « étudier » la scène qui se déroulait pourtant, sous nos yeux : une femme brune d’environ trente-cinq ans était assise, ou plutôt avachie, sur un fauteuil style Louis XV, et était en train de s’enfoncer doucement un gode d’une longueur et d’une épaisseur qui aurait fait pâlir le plus vigoureux des étalons. Elle y prenait apparemment beaucoup de plaisir et n’hésitait pas à le crier à qui voulait l’entendre. Quand elle s’aperçut qu’on était là, à la regarder, elle retira l’objet de son intimité, et le porta à sa bouche faisant mine de le sucer, tout en nous jetant des yeux de braise.



Catalina ignora ma remarque, et s’avança plus avant dans la pièce. Elle prit la parole, s’adressant à l’autre femme :



Je fulminai, mais ne réagis pas à cette nouvelle provocation, murmurant simplement :



La dénommée Britney émit un long bruit de succion en se retirant le gode de la bouche, avant de me dire :



Encore de la provocation ? Ou était-ce une insulte ouverte ? Rien que de savoir qu’elle s’appelait Britney, j’étais dégoûté. Je sais qu’elle n’y était pour rien, mais ça me dégoûtait quand même. Il y avait eu une flopée de Britney parmi les naissances du début du siècle, et aucune d’entre elles ne se rappelait maintenant qu’elle portait ce nom en hommage à une chanteuse débile, qui avait bêtement succombé à une overdose…



Je m’approchai de son fauteuil Louis XV, et l’en fis descendre. Je lui dis de s’agenouiller par terre, le derrière en l’air. Elle m’obéit. Je glissai immédiatement quelques doigts dans son sexe, déjà trempé de l’excitation et du plaisir qu’elle s’était elle-même procuré. Elle se tortillait doucement autour de ma main qui était presque entièrement entrée en elle, en gémissant très faiblement. Catalina me regardait faire, paraissant plutôt amusée. Je ressortis bientôt ma main, et la donnai à lécher à ma partenaire d’un instant. Elle aspirait mes doigts l’un après l’autre, savourant son plaisir qui coulait le long de cette main, brûlante de son odeur. Et subitement, tandis qu’elle ne s’y attendait pas du tout, de ma main restée libre, je lui mis une forte claque sur ses fesses. Elle sursauta de surprise, et peut-être un peu de douleur aussi, puis finit par me dire :



Et clac ! Et clac ! Et clac ! Une bonne fessée bien violente… Et clac ! Clac ! Et re-clac ! Ca me démangeait !



Ca y est, je commençais à péter les plombs. Sans doute cela faisait-il maintenant trop longtemps que j’étais en webwandering. Et puis toute cette provocation gratuite ! Tout cela était la faute de Catalina, bien sûr. Je me suis repris, quand même. J’ai laissé Britney en plan, le cul en l’air :



Nous arrivâmes dans la salle numéro 6, éclairée d’une lumière synthétique rose. Ma guide n’eut rien à m’expliquer. Il était évident devant la scène qui s’offrait à mes yeux que c’était la chambre consacrée aux lesbiennes. Deux critiques, une femme et un homme, d’environ trente et quarante ans, contemplaient deux belles jeunes femmes enlacées nues dans un soixante-neuf effréné à même le sol. L’une était brune, l’autre blonde, mais c’était tout ce que je pouvais distinguer d’elles, dans la position où elles se trouvaient. Je me tournai vers Catalina pour lui demander à voix basse :



Pendant toute notre discussion, les deux filles n’avaient pas cessé de se lécher mutuellement. Soudain, les critiques les interrompirent :



Les filles se désenlacèrent, et entreprirent de se rhabiller. Quand elles aperçurent Catalina, elles la saluèrent d’un grand sourire amical. Et les critiques de se remettre à discuter :



Je restai sans voix devant le travail impressionnant que devaient fournir ces critiques.



Je commençai d’en avoir vu assez, et à mon avis, pas l’essentiel pourtant. Nous entrâmes ensuite dans la salle 7, baignée d’une lumière bleu nuit tamisée. Nos yeux mirent un instant à s’habituer à la pénombre. C’était évident, aux bruits, qu’il y avait du monde dans cette salle, mais mes yeux ne parvenaient pas à se faire à cette lumière. Mais oui ! Que j’étais con ! J’étais toujours en mode zoom… Je repassai en vision standard, et devinai dès lors que c’était la chambre des gays.

Un homme était assis sur une cuvette de chiottes, se masturbait de sa main droite, et de l’autre, il serrait le sexe d’un autre homme qui se tenait debout à côté de lui. Il le suçait doucement. Un critique était là, à les observer, en tapant parfois quelques lignes sur son clavier. Catalina se fit plus pressante que jamais, me murmurant :



Elle avait dit cette dernière phrase en posant sa main sur mes fesses, qu’elle commençait à caresser à travers le tissu de ma combi. À vrai dire, c’étaient plutôt ces caresses que le spectacle qui m’excitait. Je dardai mes yeux sur ma compagne. C’était vrai qu’elle était très belle, personne n’aurait pu y rester indifférent, homme, femme ou autre. Et puis tous ces piercings… Cette fille devait en connaître un rayon sur le sexe…

Mais je ne devais pas me laisser aller à succomber à ses charmes, pas pour l’instant en tout cas. Je me repris, enserrai la main qui me caressait le derrière et la portai jusqu’à mon visage pour l’embrasser. Catalina me regardait, faussement émue :



Juste à cet instant, l’un des acteurs de la chambre se mit à couiner un peu plus fort qu’il ne l’avait fait jusque-là. Il venait de jouir, ou allait probablement le faire. Mais dans cette pénombre, impossible pour moi de dire lequel c’était. J’abandonnai ces messieurs à leur jouissance, quittant la pièce pour m’en aller vers la suivante, talonné par Catalina. De nombreuses voix semblaient en provenir, criant leur jouissance. D’après ce que j’avais pu en comprendre, c’était la salle allouée à l’étude des récits mettant en scène plusieurs partenaires sexuels, car c’était ici que les deux lesbiennes qu’on avait quittées peu avant devaient retrouver Carlos pour jouer la suite de leur récit. En arrivant près de l’entrée du couloir numéro 8, ma guide me dit :



Je décidai de mettre fin à cette conversation, à mon goût stérile, pour me concentrer sur le spectacle que m’offrait cette nouvelle salle. La lumière était ici violette. Ça faisait drôlement flash. Quatre personnes s’ébattaient sur ma droite, une femme et trois hommes qui la pénétraient par tous ses orifices possibles. La fille gémissait fort sous les coups de boutoirs de ses trois partenaires. Sur la gauche de la pièce, deux critiques et un caméraman. J’en déduisis que cette scène était intéressante, sous-entendu qu’elle pourrait bien se vendre. Je me rapprochai de Catalina.



À cet instant, l’un des critiques prit la parole :



Et les trois acteurs de s’exécuter.



Ledit Maurice se mit à gémir quand le sexe de Bernard le pénétra, le tout sans cesser de sodomiser la demoiselle. Catalina reprit :



Mais sa voix fut couverte par celle du critique :



Bernard se retira du derrière de Maurice, et se tint debout derrière la fille, la queue à la main, et hésitant.



Le critique finit par trancher :



Bernard ferma les yeux et s’astiqua doucement, s’imaginant sans doute quelque scène excitante.



Elle me regarda, avec un sourire incrédule :



Puis elle reconcentra toute son attention sur la scène. Mais le pauvre Bernard ne s’en sortait pas du tout. Le résultat était même plutôt contraire à celui souhaité. Pendant ce temps, les trois autres protagonistes continuaient de s’ébattre. Maurice enculait tranquillement la jeune femme qui suçait doucement Gérard. Ils avaient l’air de prendre leur pied.



Je la regardai avec des yeux de chouette qui hallucine.



Stinger-Bernard ne répondit rien, il se contenta de regarder Catalina, qui s’était campée juste devant le quatuor d’acteurs, adoptant une pose aguicheuse. Je ne parvenais à la voir que de trois-quarts dos, mais il me sembla qu’elle glissa une main entre ses jambes, se masturbant sans doute un instant. Bernard-Stinger semblait déjà se sentir mieux. Elle ressortit bientôt sa main et se lécha un doigt langoureusement. Cela ne dura que quelques secondes, puis elle se retourna et revint vers moi, réajustant sa culotte et m’adressant un clin d’œil. Je zyeutai rapidement vers Bernard, il était déjà revenu au garde-à-vous, et s’avançait derrière Maurice en criant, à l’adresse de ma guide :



Je la suivis jusque dans la grande pièce centrale, puis nous nous dirigeâmes vers la dernière salle, la numéro 9.



Elle ne répondit pas et m’expliqua que ce que j’allais voir dans cette dernière pièce allait peut-être m’impressionner. C’était la salle relative aux récits SM. La lumière y était marron. Aucune voix n’en provenait. J’entrai. Il n’y avait aucun critique, et une seule personne, un homme, sur la droite de la pièce. Il était debout, nous tournait le dos et semblait être en train de manger quelque chose.




Elle me regarda en rigolant, puis répondit :



Elle retournait vers le centre de la grande salle circulaire.



Je la suivis.



Elle s’arrêta tout net, et se retourna. Les yeux qu’elle fixa sur moi étaient plus flamboyants que jamais.



J’avais beau en repousser l’idée, mais il était indéniable qu’elle m’attirait. C’était la première fois depuis bien des années que j’étais attiré par une femme. Je dus faire un gros effort pour lui répondre en soutenant son regard :



Elle sourit, puis se retourna, et reprit sa marche vers le cœur de la pièce. Sachant que la suivais de près, elle adopta une démarche plus provocante encore que celle qu’elle avait habituellement. Ses deux globes fessiers se dandinaient en roulant juste sous mes yeux. Je crois que la plupart des hommes auraient déjà craqué. Heureusement que je n’étais pas un homme.



Je parvins à me contrôler suffisamment, et recouvrai tout mon flegme. Puis repris :



On était arrivé en plein centre de la pièce. Elle s’arrêta de marcher et se retourna vers moi.



Je réfléchis rapidement. Mais je repoussai toutes les idées qui se présentaient à mon esprit. Je repoussais l’idée d’être venu jusqu’ici et de ne pas avoir tout vu, comme je repoussais l’idée qu’une fille comme Catalina puisse me plaire.



Et plus je repoussais ces deux idées, plus une autre s’imposait.



Je voulais absolument voir ce qui se cachait derrière le couloir 0, mais j’avais également bien envie de…



Je dus rougir. Elle me sourit, puis répondit :



Elle marqua une pause, toujours me regardant de ses yeux inquisiteurs, maintenant presque brillants.



Je ne répondis rien.



Toujours rien. Elle s’avança vers moi. Et ne s’arrêta que lorsque ses yeux furent à quelques centimètres des miens. Je sentais le souffle de sa respiration sur mes lèvres. Elle resta ainsi une minute. Je ne bougeai pas d’un poil, soutenant encore son regard brûlant.



Je n’arrivai pas à croire que je me laissai séduire si facilement par cette fille. Et puis cela faisait si longtemps. Mais cessant de lutter, je fermai les yeux, et avançai doucement mes lèvres jusqu’à toucher les siennes. Ses mains se posèrent presque aussitôt sur mes joues, et nos langues se touchèrent. Elle serrait mon visage, le pressant contre le sien. Nos langues s’entremêlèrent. Elle pencha légèrement la tête. Nos visages se rapprochèrent encore. Nos langues s’enroulèrent. Je passai mes bras autour de sa taille, pressant à mon tour son corps contre le mien. Nos langues dansèrent alors. Je sentais sa poitrine contre la mienne, s’écrasant au rythme de sa respiration qui s’accélérait. Nos langues virevoltaient. Ses mains caressaient à présent mes cheveux. Je retrouvai des sensations que j’avais oubliées. Je la désirais. Nos langues tournaient et tournaient encore. Je la désirais comme un homme peut désirer une femme. Nos langues frissonnaient. Je la désirais comme une femme peut en désirer une autre. Nos langues s’entouraient. Et son souffle chaud sur ma joue. Ses seins qui durcissaient contre mon cœur. Nos langues s’unissaient. Je rouvris les yeux. Les siens étaient fermés. Je les refermai. Nos langues s’accouplaient. Mes mains grimpèrent le long de sa taille, remontant jusqu’au milieu de son dos. Nos langues vibraient. Et son odeur. Son odeur qui descendait de ses cheveux chaque fois qu’ils s’agitaient. Mes pouces touchèrent le bas de ses seins.


Puis remontèrent. Doucement. Je la caressai un instant à travers le fin tissu de sa robe noire, sans cesser de l’embrasser. (Ce n’avait pas l’air d’être du silicone, contre toute attente. C’était sans doute un nouveau miracle de la génétique.) Elle se recula vivement, brisant soudainement notre trop courte étreinte. Mais elle serrait toujours ma tête entre ses mains. Elle plongea de nouveau ses yeux, plus pétillants encore, dans les miens, admiratifs et avides. Elle me transperça d’un regard plein d’envie et de désir. Elle. Elle si belle et si jeune. Et moi si sombre et si différent.


Elle tenait toujours ma tête, fermement, et m’attira doucement vers elle. Mais non plus vers sa bouche. Je me laissai guider. Mon visage s’écrasa bientôt doucement sur sa poitrine. Sur ses seins. Je ne pouvais pas en profiter, à cause de sa robe. Mais ils m’excitaient. Elle le savait. Elle se jouait et s’excitait de mon excitation. Je les caressai, ces gros seins souples et fermes à la fois. Je les caressai, avec mes mains et avec mon visage. Je me frottais contre elle. Comme un chien contre son maître. Ses mains m’abandonnèrent un instant. Je levai les yeux vers elle. Elle avait défait les bretelles de sa robe, mais celle-ci ne tombait pas, tellement elle était moulante.



Je mordis délicatement le fin tissu noir, dernier rempart entre son corps et moi, au niveau du décolleté, et le fit descendre avec mes dents. Ses seins, énormes et magnifiques, m’apparurent bientôt. Je tirai encore légèrement vers le bas, jusqu’à finir de libérer entièrement sa poitrine envoûtante. Je m’emparai de chacun de ces deux atouts, un dans chaque main, et entrepris de les caresser maintenant plus fermement. Et de les déguster doucement. Elle se laissait faire, ses mains parcourant de nouveau mes cheveux. Mais elle retira bientôt ma tête en arrière, et m’embrassa encore, longuement, tendrement. Et ses mains glissèrent, de mon crâne à mon cou, puis de mon cou à mon thorax. Puis le long de mon ventre, entraînant la fermeture éclair de ma combinaison. Puis jusqu’au bas de mon ventre, elle m’en retira le haut, toujours m’embrassant. Et puis, imperceptiblement, infiniment lentement, tout son corps glissa entre mes mains. Elle s’agenouillait doucement à mes pieds, tirant toujours plus bas ma combinaison. Bientôt je serai nu aussi. Bientôt, ma belle Catalina, nous serons tous les deux nus comme des vers, prêts à nous aimer tendrement…


Tout alla très vite. J’attendis qu’elle se fût suffisamment abaissée, et puis soudainement, tandis qu’elle ne s’y attendait pas, je lui mis un grand coup de genou dans la mâchoire. Un coup, un seul coup, mais violent. Elle s’écroula tout net. Elle n’avait pas bronché, pas eu le temps d’émettre un son. Je regardai vite fait autour de nous, en réajustant ma combi. Personne. Tant mieux. Je marchai d’un pas rapide et décidé vers le couloir numéroté 0. Je m’en voulais, mais tant pis. Le secret de Revebebe valait bien ça… Je franchis le couloir en quelques secondes. Il me parut plus long que les autres. Une étrange lumière blanche, qui semblait presque naturelle, se dégageait de la pièce dans laquelle j’allais déboucher.



Sa voix me tira de ma rêverie. Non, je ne pouvais pas faire ça. Je crois que je l’aimais presque. Enfin, en tout cas trop pour faire ça. Heureusement que le casque n’avait pas réagi…



Elle avait complètement défait ma combinaison. Je ne portais plus qu’un malheureux caleçon auquel elle s’apprêtait maintenant à s’attaquer.



Ah, et en plus c’était une première pour elle. Elle n’allait pas être déçue. C’était vrai que j’étais très excité. Ça allait lui faire un choc…



Elle était là, devant moi, à-demi nue, agenouillée à mes pieds. Je la regardais me caresser encore doucement à travers mon caleçon. Elle me paraissait aussi espiègle qu’un gamin qui découvre un nouveau jouet.



Elle tâtonnait, essayant de deviner ce qu’elle allait bientôt voir. Et ses tâtons maladroits m’excitaient encore. Elle me regarda, souriant, puis ses mains se refermèrent toutes les deux sur l’élastique de mon dernier vêtement.



Et elle l’abaissa d’un seul coup. Je fermai les yeux. Et elle poussa aussitôt un cri de surprise. Presque un hurlement.



Mais tout bascula en un clin d’œil. Je ne compris pas. Je fus immédiatement déconnecté. Ce n’était pas possible ! Cela ne venait pas de moi. Je n’avais pensé à rien. Pensé qu’à elle. Que s’était-il passé ? Je me retrouvais tout seul dans mon aire d’accueil de webwandering. Tout seul. Plus seul que jamais. Je cherchai en tous sens. J’appelai. Catalina ? Catalina ? Catalina ?


Mais aucune réponse ne vint jamais. Je retirai mon casque. Et ma combinaison. J’éteignis l’ordinateur. J’avais tout essayé. J’avais réessayé les différents codes d’accès, tous les mots de passe. J’avais demandé à l’ordinateur de retracer mon parcours. Rien à faire. Disparue ma Catalina ! Pfffuiiit !

J’avais tout perdu. J’avais perdu Catalina, et j’avais perdu ma chance de percer les secrets de Revebebe. J’avais eu raison dès le début. Tout ceci n’était que le vaste plan de Revebebe. C’était le « maître » qui était derrière tout ça. Catalina m’avait séduit, et hop ! Salut Gufti, merci d’être venu ! Et je n’avais rien pu découvrir de l’essentiel de ses secrets. Ni ceux de Catalina, ni ceux de Revebebe… J’avais perdu sur toute la ligne… Mais je les retrouverai. Je les retrouverai, j’y consacrerai toute mon énergie. Tous les jours de ma vie. Je te retrouverai, Revebebe ! Et toi, Catalina, ma déesse… Mais qui préférais-je retrouver ? Catalina ? Revebebe ?


Mais une autre idée s’imposait doucement… Revebebe… Catalina… Et s’ils n’étaient qu’une seule et même personne ? Oui, et si tout avait été prévu… Tout ou presque… C’était évident, Revebebe était Catalina. C’était elle qui avait maîtrisé toute la connexion pendant ma « visite », et c’est quand, surprise, trop surprise, elle n’avait plus rien contrôlé que j’avais été subitement déconnecté. Son pouvoir avait fléchi, son emprise s’était affaissée, au moment où elle avait découvert le secret du troisième sexe…


Non, j’étais toujours trop suspicieux, je voyais encore le mal partout. C’était impossible. Je te retrouverai, Catalina. Je te retrouverai… Attends-moi…