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n° 06216Fiche technique26507 caractères26507
Temps de lecture estimé : 16 mn
04/05/03
corrigé 03/08/09
Résumé:  Leurs races les opposent mais l'amour va briser ces barrières.
Critères:  fh jeunes amour fellation cunnilingu pénétratio init aventure merveilleu -merveille -amourdura
Auteur : Luna, guerrière elfique      
L'amour d'une elfe est éternel...

Mendar le Sage referma doucement derrière lui la porte de son étude et s’assit lentement à son bureau, essayant de se concentrer sur les glyphes épars et les schémas qui couvraient la page à laquelle son grimoire était ouvert.

Au bout d’un long moment de silence, il rejeta la tête en arrière et soupira longuement, profondément. Ce soir encore, il n’arriverait à rien il le sentait… La question que lui avait posée son apprenti lui tournait encore dans la tête.

Elle n’aurait pas dû avoir cet effet pourtant, car il aurait dû s’y attendre. Après tout, il avait lui-même posé exactement la même à son mentor, il y a bien longtemps…

Alors pourquoi ? Pourquoi avait-il flanché lorsque son apprenti lui avait demandé s’il regrettait les sacrifices qu’il avait eu à faire pour devenir le mage qu’il était aujourd’hui ?

Heureusement, il avait rapidement pu recomposer son attitude, et il était prêt à parier que son apprenti n’avait rien remarqué. Il avait pu ainsi lui répondre avec aplomb que non, il ne regrettait rien. Un plaisant mensonge…


Cela remontait à quinze années, quinze ans, déjà…




*

* *

*




Il se nommait alors Devon l’apprenti, ou plutôt l’ex-apprenti, car il venait juste de terminer son long temps d’apprentissage auprès de son mentor. À ce moment exact, il se rendait à Kerndral, la ville d’origine de son Ordre de Magiciens, pour enfin recevoir son nouveau nom… et la place qui lui revenait désormais de droit en son sein.

Devon se devait de faire à pied les cinquante lieues séparant la demeure de son mentor à Kerndral, et cela sans s’aider aucunement de la magie que l’on lui avait apprise. Une sorte de voyage initiatique, long et difficile, aux règles strictes, définies depuis des générations dans les archives de l’Ordre. La sentence pour toute transgression était la radiation à vie, purement et simplement.


Il n’avait alors guère parcouru qu’une dizaine de lieues de ce long périple quand, tout à coup, un cri de guerre se fit entendre, poussé par une voix immanquablement féminine. Poussé par une sorte d’intuition, il se dirigea rapidement dans la direction du cri, pour finalement apercevoir au loin un groupe de goblinoïdes à la peau verte s’en prendre à une silhouette humaine, ayant l’air nettement désavantagée dans le combat.

N’écoutant que son courage, Devon se jeta dans la mêlée, armé seulement de son bâton de mage.


La bataille ne dura guère longtemps, mais fut pour le moins mouvementée. Rapidement, il perdit le compte des coups donnés, des blessures qu’il évita de justesse et des moments où il fut tenté d’utiliser sa magie afin de mettre rapidement fin au combat, mais, finalement, il se retrouva seul debout au milieu d’un groupe de cadavres… qu’il put aisément identifier comme étant des orques, maintenant qu’il avait un peu de temps à y consacrer.


De la silhouette qu’il entraperçut avant de se jeter dans la mêlée, il n’y avait aucune trace. Mais certains des corps l’entourant portaient des traces de profondes coupures, apparemment dues à une lame longue, fine et terriblement acérée, tandis que d’autres étaient hérissées de hampes de flèches qui dépassaient de leurs chairs. Preuves indiscutables, s’il en avait fallu, qu’il ne s’était pas battu seul contre ces monstres.


Tentant de reprendre sa route, il se rendit rapidement compte à quel point il était exténué, et décida donc de monter son campement sur place, non sans avoir au préalable éloigné les cadavres, bien entendu, afin de ne pas attirer tous les prédateurs nocturnes de la région. À peine eut-il terminé d’allumer son feu qu’il sombra dans un profond sommeil.


Il se réveilla le lendemain, le corps légèrement courbaturé mais reposé, et l’esprit encore embrumé par d’étranges rêves, peuplés de longues chevelures frôlant son visage, baisers à peine appuyés sur sa joue et autres mots gentils soufflés à son oreille.


La première sensation que son cerveau enregistra fut le fumet de la viande rôtie, et la simple incongruité de la chose le fit émerger de sa torpeur plus vite que n’importe quel artifice.

Devant lui, rôti à point et posé par-dessus son feu, trônait la carcasse d’un lapin fraîchement tué, nettoyé, et, à en juger par l’odeur, relevé de quelques herbes aromatiques qu’il ne put totalement identifier.

Intrigué, il ne bouda cependant pas son bonheur, et entama avec appétit la bête cuite à point, raisonnant que si quelqu’un voulait le tuer, il l’aurait sans doute fait durant son sommeil.

Son repas terminé, Devon étouffa son feu et enterra les reliefs de son petit déjeuner. Repu, il s’épousseta, se releva et se remit en route, doucement, à son rythme.


Rapidement, il se rendit compte que les conditions de son voyage n’étaient pas équivalentes à celles de la journée précédente : tout d’abord, il se sentait surveillé, et son instinct de mage le trompait rarement à ce sujet. Ensuite, de temps à autre, il lui semblait apercevoir des mouvements dans les feuillages autour lui, accompagnés de brefs bruissements de feuilles et, occasionnellement, d’un léger rire cristallin.

Il continua cependant son chemin, se disant qu’il était peut-être encore sous l’effet de ses rêves de la nuit précédente… mais se promit de rester sur ses gardes.


Il ne sortit réellement de ses réflexions que lorsqu’il déboucha dans une clairière baignée de soleil, et certainement éloignée de son chemin d’origine. Ce fut à ce moment qu’il comprit que doucement, subtilement, on l’avait guidé vers cet endroit.

Ce fut également là qu’il ressentit un puissant déplacement d’air, juste derrière lui. Bandant tous ses muscles, serrant ses doigts autour de son bâton, il se retourna d’un seul mouvement. Mais rien ne pouvait le préparer à ce qui l’attendait…


Devant lui se tenait une superbe jeune fille, une elfe, réalisa-t-il lorsqu’il aperçut les oreilles en pointe dépasser de sa magnifique manne de cheveux bruns qu’elle portait tirés en arrière et sous la forme d’une queue de cheval. Elle était légèrement plus grande que lui, les membres longs et souples, mince, mais présentant pourtant des formes pleines, qu’il pouvait aisément jauger sous la fine cotte de mailles étincelante et la légère tunique de cuir qui épousaient son corps comme une seconde peau. Elle portait un arc composite long en bandoulière, une épée longue à la ceinture et il pouvait apercevoir une dague sertie de joyaux cachée dans une des hautes bottes de cuir qu’elle avait aux pieds…


Mais ce qui paralysa Devon sur place une fois son demi-tour terminé, ce ne fut pas les armes, qui étaient par ailleurs rangées, mais le regard de l’elfe… Des yeux bruns et pétillants, les iris sertis de paillettes dorées, qui semblaient rivés dans les siens et capables d’en extraire jusqu’au moindre secret…

Elle se fendit d’un large sourire, qui éclaira encore un peu plus les traits fins de son visage, et Devon se sentit rougir de la tête aux pieds.


Elle se nommait Isilmë, mais demandait à ce qu’on l’appelle Sil, son diminutif préféré. Son nom, dans sa langue, signifiait littéralement, Rayon de lune. Elle lui expliqua que depuis hier, elle le suivait et l’observait. Son action contre les orques, tout instinctive et irréfléchie qu’elle avait été, lui avait sans doute sauvé la vie, car elle avait été surprise par le nombre de ses opposants.

Elle suivait ce groupe particulier de peaux vertes depuis trois jours, car ils avaient commencé à s’installer dans la région que, en tant qu’éclaireur, elle avait la charge de surveiller et de protéger. Le jour précédent, elle avait pensé surprendre des membres isolés du groupe partis à la chasse, mais, étonnement, le chef de la bande semblait être d’une intelligence exceptionnelle pour sa race, et il s’était agi d’un piège… dans lequel elle s’était jetée à pieds joints, emportée à la fois par sa haine des orques et son manque de prudence, renforcé par sa sous-estimation de l’adversaire. Devon était arrivé juste à point pour renverser la tendance de la bataille, et ainsi la tirer d’une situation plutôt dangereuse.


Après le combat, elle avait décidé de s’éclipser et de se cacher dans les environs, afin d’observer et de jauger son sauveur. Elle avait été surprise de découvrir un jeune humain, mage de surcroît, surtout qu’à aucun moment il ne s’était servi de magie…

Elle l’avait ainsi observé durant la nuit, puis durant la matinée suivante. C’était également elle qui avait tué et préparé le lapin pour son petit-déjeuner. Elle avait ainsi été favorablement impressionnée par Devon, son respect marqué pour la nature et son attitude sérieuse, malgré sa jeunesse. Elle avait alors décidé qu’il était digne de recevoir sa gratitude.

Subtilement, elle l’avait, guidé vers son repaire, cette clairière où ils se trouvaient en ce moment, et avait alors décidé de se découvrir à ses yeux.


Elle lui proposa de rentrer dans sa demeure, afin qu’ils puissent discuter à leur aise. Elle passa devant lui et se dirigea vers le seul arbre se dressant au milieu de la clairière, laissant flotter derrière elle un léger parfum floral, très agréable.

Presque sans réfléchir, Devon lui emboîta le pas, et se dirigea à sa suite vers le large tronc central, se demandant quand même où se trouvait cette demeure dont elle parlait…

Arrivée au pied du tronc, Sil tendit la main et caressa l’écorce de l’arbre. À son contact, cette écorce s’écarta comme par magie, formant une sorte de portail où elle entra sans hésiter. Après juste un instant d’hésitation, Devon la suivit et, en l’ombre d’un instant, se retrouva dans une pièce ronde, où la lumière pénétrait à flots par une multitude d’ouvertures dans les murs. Elle était fournie de différents meubles, qui tous semblaient avoir poussé plutôt que d’avoir été construits. Sur ceux-ci trônait une série d’objets en cristal, d’une grande finesse, et colorés d’une manière exquise, se fondant naturellement dans le spectacle que fournissait l’endroit. Au fond de la pièce, un feu ronronnait dans une sorte d’âtre, mais ne semblait pas endommager le bois autour de lui. En dehors de l’issue qu’il venait d’emprunter, une seule autre porte se trouvait dans cette pièce, une porte qu’il déduisit être celle de la chambre.


Sil attrapa sur une commode une carafe remplie d’un liquide bordeaux - une sorte de jus de fruits, découvrirait-il plus tard - et deux verres à pied en cristal. Elle prit place à une des chaises entourant la table qui se tenait au centre de la pièce, emplit les deux verres, et, tout en lui tendant un des deux, lui fit signe de s’asseoir.

À sa demande, Devon lui découvrit le but de sa quête, lui expliqua le pourquoi et le comment de son voyage. Il lui décrivit ses dures années de labeur auprès de son mentor, ses joies et ses désillusions sur le chemin de la magie, et, finalement, sa délivrance le jour où son mentor lui avait déclaré qu’il était prêt.


De son côté, Sil lui conta son enfance heureuse dans la ville elfique d’Elendillia, son apprentissage de la magie de la nature, des armes, et de tout ce qu’il lui avait fallu apprendre au cours de ses soixante premières années d’existence pour être finalement accueillie au sein de la communauté des Elfes comme une adulte. Et comment, à l’aube de sa septante-cinquième année, elle succéda à son père comme gardienne de ces bois.


Leurs discussions durèrent jusque tard dans la nuit, et, au bout de ces longues heures, il s’étonnèrent de ressentir l’un pour l’autre un profond respect. Sil proposa alors à Devon, pour le remercier de son aide, de lui enseigner la magie de la forêt durant quinze jours, une offre qu’il ne put évidemment pas refuser. Satisfaits, ils allèrent se coucher, chacun de leur côté, Sil dans sa chambre et Devon dans l’espèce de divan qu’elle avait mis à sa disposition.


Ainsi Devon commença-t-il son apprentissage de la magie de la forêt. Tous les matins, Sil lui apprenait l’un ou l’autre nouveau tour et, durant la journée où elle partait en patrouille, il s’entraînait à sa maîtrise. Leur amitié grandissait jour après jour, amplifiée par la myriade de choses qu’ils se découvraient en commun.

Devon ne se sentait cependant pas suffisamment utile, et, rapidement, il prit sur lui de se mettre à réaliser de menues tâches ménagères durant le temps où Sil était absente, comme fendre les bûches pour le feu, par exemple.


Contrairement à ce que l’on pense d’habitude, les apprentis mages sont loin d’être faibles et chétifs. Les innombrables tâches et travaux que leur maître leur impose font qu’en général, ceux qui arrivent au bout de leur apprentissage sont plutôt musclés et en bonne santé. Et Devon ne dérogeait pas à la règle.

Il maniait la hache avec une certaine dextérité, gagnée avec l’habitude, et le tas de bois fendu à ces côtés montait à vue d’œil. Il se mettait souvent torse nu pour ces travaux, appréciant la caresse du vent et le jeu de ses muscles sous sa peau… ce que Sil ne tarda pas à découvrir, par ailleurs. Plus d’une fois, elle revint à l’improviste, et, sans en avoir l’air, regarda son ami humain abattre le travail, qu’il s’était lui-même attribué, avec efficacité.


De son côté, souvent, quand elle était présente, Devon ne pouvait détacher les yeux de la superbe silhouette de Sil, de sa démarche féline, tout en douceur, de ses cheveux que de temps à autre elle laissait flotter au vent, de sa taille fine et de son ventre plat… de tout son être, en fait.


Les soirées étaient belles, à cette époque, et Devon prit rapidement l’habitude d’aller regarder le soleil se coucher au bord d’un étang situé non loin de la clairière, puis d’y rester regarder les étoiles scintiller un moment avant de regagner la demeure de Sil…

Au bout d’une demi-douzaine de jours, il eut la surprise de voir Sil venir à sa rencontre, et, sans une parole, s’asseoir à côté de lui, venant admirer le ciel en sa compagnie…

Un soir, Sil, exténuée par sa journée de patrouille, s’endormit sur son épaule. Devon aurait préféré se couper le bras plutôt que de la réveiller. Elle était si belle, dans la lueur du soleil couchant… Elle portait la tenue qu’elle aimait mettre quand elle n’était pas en mission, une simple tunique verte, fermée par des lacets à l’avant et laissant apparaître son nombril, souvent décoré d’un bijou en forme de feuille, et une courte jupe de la même couleur, fendue sur le côté, qui, selon l’avis de Devon, mettait encore plus en valeur des jambes qui n’en avaient guère besoin. Elle était pieds nus.


Comme tous les apprentis mages, les connaissances et expériences de Devon en matière féminines étaient quasi nulles, et il avait bien du mal à comprendre ces sensations qui l’envahissaient en ce moment.

Sans pouvoir se retenir, il passa la main dans la longue chevelure brune, libre en ce moment, étonné de sa douceur. L’odeur qui s’élevait de Sil lui obscurcissait l’esprit, et troublait son corps d’une manière qu’il n’avait jamais expérimentée.

Poussé par un instinct millénaire, il se pencha et, doucement, déposa un tendre baiser sur le front de la belle endormie. Comme par magie, celle-ci se réveilla, et lui sourit. Elle releva la tête et ce fut un Devon surpris et émerveillé qui reçut son premier véritable baiser.

Serrés l’un contre l’autre, ils passèrent ainsi la nuit, heureux d’être ensemble.


La scène de cette nuit-là se reproduisit toutes les nuits suivantes, et leurs baisers se firent de plus en plus passionnés, leurs caresses de plus en plus précises. Jusqu’au jour où Sil se leva, prit la main de Devon et le tira jusqu’à sa demeure, puis vers sa chambre et sa couche.

Dans les yeux l’un de l’autre, ils pouvaient lire le désir qui les consumait, mais aucun des deux ne pouvait se décider à faire le premier pas, de peur de choquer l’autre et de terminer là ce qui semblait vouloir débuter.

Finalement, ce fut Devon qui débloqua l’instant, en portant ses mains à sa tunique, afin d’en défaire les lacets et de la retirer. Sil intercepta ses mains et, doucement, les guida vers ceux qui retenaient son corsage, indiquant ainsi qu’elle préférerait qu’ils se déshabillent l’un l’autre, une forme de prélude amoureux.


Comprenant la demande non formulée, les mains tremblantes de Devon s’attelèrent à la tâche, venant à bout des lanières, l’une après l’autre, pendant qu’au passage il volait encore quelques doux baisers à Sil.

Finalement, le dernier nœud se défit et le corsage s’ouvrit, libérant deux magnifiques seins, ronds, pleins et fermes, qui, libérés de leur enveloppe d’étoffe, ne s’affaissèrent qu’à peine, comme libérés de la tyrannie de la gravité.

Par jeu, Devon ne les caressa pas tout de suite. Il caressa d’abord doucement tout leur pourtour, accompagné par la respiration se faisant haletante de Sil, avant de se baisser et de tout doucement frôler de ses lèvres les mamelons dressés. Il joua ensuite avec eux se servant de sa langue, et, sans précipitation, se mit à caresser cette poitrine étonnement douce sous ses mains, comme si c’était la chose la plus précieuse au monde…


Au bout d’un moment, Sil le fit se redresser et, à son tour, se mit à défaire la tunique de Devon. Les lacets vaincus, elle fit passer l’étoffe par-dessus ses épaules et le long de ses bras, mais s’arrêta à mi-chemin, bloquant ainsi la vision de Devon.

Elle passa alors ses longs et fins doigts dans les poils épars sur sa poitrine, ne s’arrêtant que pour caresser les tétons, et laissa courir ses doigts dans les sillons creusés entre les muscles abdominaux, tandis qu’elle embrassait la poitrine dénudée…

Finalement, elle se redressa à son tour et libéra Devon de sa prison d’étoffe, l’embrassant passionnément sur les lèvres.


Devon s’attaqua alors à la jupe de Sil, dont il défit les lanières placées à l’arrière, juste au-dessus des fesses. S’arrêtant avant qu’elle ne glisse, il plaça les mains le long des jambes de sa compagne, et les fit glisser, des chevilles aux hanches, toujours cachées en dessous de la jupe qui ne tenait plus que par l’habitude…

Il se mit à genoux, et fit s’asseoir Sil sur la couche. Il embrassa ses chevilles et, lentement, il parcourut de sa langue le trajet entre celles-ci et la fine culotte de peau qu’elle portait en dessous de sa jupe.

Il releva les pans de sa jupe et embrassa le triangle d’or de Sil au travers de cette même culotte. Délibérément, il repéra l’ouverture tant convoitée et le petit mont de chair la surplombant, et commença à les titiller de sa langue.

Quand la fine couche de peau fut détrempée et devint une gêne, il glissa les mains sur les fesses de Sil, les passa sous la culotte et tira doucement vers le bas, jusqu’au moment où le buisson d’amour de Sil apparut, fin duvet de poils de la même couleur que ses cheveux, et prit un moment pour recommencer son ouvrage, sans la protection de ma couche de peau, cette fois.

Dans le même moment, il continua à faire glisser la culotte, et, finalement, la laissa déposée sur les chevilles de sa partenaire.


Au bord du plaisir, Sil demanda à Devon de s’arrêter, retira sa jupe et sa culotte, et se redressa, entraînant dans le mouvement Devon qui en fit de même.

Coquine, elle défit les lanières du pantalon de Devon et glissa la main au-dedans, y enfermant l’objet de son désir, et le caressa doucement. Par de petits gestes tendres et de délicats baisers, elle guida Devon et le fit échanger de place avec elle, puis, brusquement, le poussa en arrière et le fit choir sur la couche.

Elle demanda alors à Devon de ne pas bouger. Rapidement et adroitement, elle le débarrassa de son pantalon, révélant au monde extérieur sa virilité en extension.

Elle se coucha alors sur lui, déposant un baiser au creux de son cou, puis descendit peu à sur son plexus solaire, puis, de plus en plus bas. Elle s’arrêta un moment, malicieuse, à l’instant où le membre de Devon se trouvait entre ses seins, et releva la tête, lui faisant un clin d’œil. Puis, elle reprit sa progression.


Arrivée à l’endroit critique, elle sembla hésiter un instant puis le prit entre ses lèvres, tout d’abord doucement, puis de plus en plus vite, découvrant avec la langue toutes les facettes de cette partie de lui.

Sentant le plaisir arriver, elle s’interrompit, et remonta le long du corps de son amant pour venir à nouveau déposer un baiser sur ses lèvres. Ils s’embrassèrent ainsi un long moment, laissant légèrement retomber la tension du moment, jusqu’au moment où ils ne purent plus attendre plus longtemps…


Sil se redressa alors, et s’assit sur le ventre Devon toujours couché sur le dos. Lentement, délibérément, elle se recula et se releva un peu. D’une main douce, elle attrapa le sexe de Devon et le dirigea vers le sien.


Pendant quelques instants, le temps parut s’arrêter, comme si lui aussi hésitait, à l’instar de Sil en cet instant…


Et puis tout recommença. D’un seul mouvement souple, mais lent et calculé, Sil fit pénétrer le sexe de Devon au plus profond d’elle-même, son visage reflétant un mélange de plaisir, de surprise, mais aussi d’un peu de douleur. Et c’est à ce moment que Devon réalisa que malgré sa déjà longue vie, en tout cas au point de vue humain, elle était tout aussi peu expérimentée que lui dans ce genre de choses… et que deux personnes venaient de s’offrir mutuellement leurs virginités…


Sil le chevaucha un court instant, puis se laissa tomber sur le côté gauche, passant sa jambe droite autour de la hanche de Devon.

Leurs reins restaient collés, et ce malgré les mouvements synchronisés de leurs corps, d’abord lents et prudents, puis de plus en plus rapides et impatients, tandis qu’ils échangeaient des baisers et des caresses de plus en plus passionnés et qu’ils se rapprochaient de la délivrance finale. Délivrance qui arriva simultanément pour chacun d’entre eux, plus forte que tout ce qu’ils avaient connu auparavant, une vague de plaisir qui les emporta jusqu’au sommeil… et au-delà…


Le sommeil reflua, et ils recommencèrent, puis le sommeil revint. Et ainsi de suite, jusqu’au matin.


Chacune des nuits des cinq jours qui suivirent fut une variation du même thème. Devon ne fut jamais aussi heureux de sa vie, mais il savait que le jour de la séparation arrivait, et cela lui brisait le cœur. Sil aussi le savait, car il ne lui avait rien caché.

Le jour suivant, il devrait reprendre la route, et aller prendre sa place auprès de ses pairs magiciens. Il devrait faire vœu de tout sacrifier à la magie, et donc aussi faire vœu de chasteté…


Cette dernière nuit fut à la fois la plus violente et la plus passionnée qu’ils vécurent, portés qu’ils étaient par le désespoir de la séparation proche.

Ce fut aussi la plus triste…


Le lendemain, aux aurores, Devon attrapa son bâton et se dirigea vers le sentier qui le ramènerait sur son chemin. Il savait que s’il attendait encore, il ne pourrait jamais partir.

À l’orée de la forêt, Sil l’attendait. Elle l’embrassa une dernière fois, puis se retourna, choisit une feuille sur un arbre proche, l’attacha à une chaînette d’argent et la lui remit comme symbole de son amour. Elle lui dévoila que tant que son amour pour lui serait vivant, l’amour d’une Elfe pour son premier amant, jamais cette feuille ne se flétrirait.

Sentant les larmes lui monter aux yeux, Devon s’avança sur le sentier et, sans se retourner, disparut dans la forêt.




*

* *

*




Assis dans son fauteuil, Devon - ou plutôt Mendar le Sage, maintenant - passa une main sous sa robe de mage et en tira la feuille d’arbre qu’il gardait sur son cœur depuis quinze ans. Elle n’avait pas vieilli d’un jour.

Durant ces quinze années, il avait atteint tous ses objectifs, et était devenu un mage puissant et respecté, mais jamais il n’avait pu oublier Sil… Et même s’il ne regrettait presque rien, le souvenir du sourire de sa demoiselle elfe le hantait encore, jour après jour.

Mendar se leva, ouvrit la fenêtre de son étude, et se dirigea vers son lit. Il se coucha et, d’un sort mineur, éteint le cierge qui fournissait la lumière. Sur sa joue, une larme, unique, coulait, ignorée de tous, même de lui…


De tous ? Non, certainement pas. En tout cas pas de cette silhouette qui enjamba la fenêtre et se glissa au pied du lit de Mendar. Elle tendit une main fine et gracieuse et essuya la larme. Tendrement, doucement, silencieusement, elle embrassa le front de l’homme endormi et passa une main dans ces cheveux. Puis, sans le réveiller, elle tira de sous les draps la chaînette au bout de laquelle se trouvait la feuille d’arbre et la remplaça par une nouvelle, fraîche du jour, comme elle le faisait toutes les nuits depuis une quinzaine d’années.


Sil, car c’était bien elle, recula alors dans l’ombre, ressortit par où elle était venue et se perdit dans la nuit.


L’amour d’une elfe est éternel…