n° 06699 | Fiche technique | 9432 caractères | 9432Temps de lecture estimé : 6 mn | 30/07/03 |
Résumé: Un moment d'amour | ||||
Critères: fh volupté intermast fist ecriv_f | ||||
Auteur : Lhéa (Juste un ressenti sur un moment aimé) |
Elle aurait pu être Mélusine, Guenièvre ou la Dame du lac. C’était en son pouvoir. Mais en cet instant, Léa se sentait tout simplement femme.
Une femme avec ses défauts, ses rondeurs trop rondes et celles qui la rendaient fière. Une femme avec ses douleurs, ses secrets, ses rires, ses joies. Une femme comme les autres qui pense à un homme pas vraiment comme les autres.
L’espace d’un instant, elle se rappelle qu’il avait rougi en la voyant, qu’il avait tremblé en lui prenant la main alors qu’une table les séparait, qu’elle avait senti son cœur battre quand il l’avait serrée dans ses bras avant de l’embrasser doucement. Séduite et sous le charme, comment aurait-elle pu lui résister ?
Ils avaient appris à se connaître, ils avaient appris à s’aimer. Les barrières de la pudeur tombant peu à peu. Puis, pendant de longues journées, en douceur, en silence, en tendresse, il était resté là face à ses choix à elle. Lui qui sans rien faire, sans rien dire, se montrait plus proche et plus aimant que le principal concerné dont il observait les faux pas quotidiennement au point de savoir que son cœur lui appartiendrait vite.
Au volant de sa voiture, Léa songeuse l’observe. C’est dans le miroir du rétroviseur qu’elle lit son prénom murmuré sans quelle puisse en entendre la consonance. Elle aimerait sortir de la voiture, là, devant tout le monde. Elle aimerait se diriger vers lui, et par la fenêtre ouverte l’embrasser avidement. Comme ça. Encore
Encore, encore, doucement ! Ne pas la brusquer. La réveiller en douceur, sensuellement. Elle qui dort si paisiblement entre ses bras. Léa n’a pas bougé quand Philippe a glissé le long de son corps alangui, respirant et effleurant la peau blanche. Sa respiration lente témoigne de son sommeil profond. Cette nuit, ils ont fait l’amour sans répit. Tellement heureux de se retrouver après une séparation presque douloureuse puisque obligée, et surpris aussi de pouvoir en jouir malgré leurs exigences de vie respectives. Fusion totale, plaisirs nouveaux, extrêmes, osés, partagés. Union des corps et des âmes.
Une fusion qu’ils avaient ressentie quasiment immédiatement dans les mots, les paroles, dans les regards, dans les baisers. Corps et âmes. C’était donc vrai. Elle lui offrait sa confiance sans retenue. Ses désirs étaient les siens. Elle acceptait tout de lui, il acceptait tout d’elle.
C’est éreintés qu’ils se sont endormis malgré leur envie de lutter contre le sommeil. Enlacés, soudés. Toute juste si Morphée ne les a pas surpris dans un baiser.
C’est un frémissement du corps de Léa qui a tiré Philippe de sa torpeur.
Là, il est totalement réveillé et comme guidé par une quelconque onde spectrale, se meut lentement sur son corps. Il hume chaque parcelle d’elle. Elle sent encore la jouissance et dieu que c’est enivrant. Sucré, salé, poivré, tiède et humide ! On dirait un parfum fait par elle, pour lui, un appel à ses sens.
Il souhaiterait qu’elle s’éveille dans le plaisir. Utopie !
Qu’à cela ne tienne, mais il va s’évertuer à la faire monter au ciel pour qu’elle redescende sur terre.
Furtivement, il glisse sous l’unique drap qui les recouvre et ses mains douces, se posent alors sur le corps de l’endormie aux yeux clairs. Comme sil pouvait la blesser, la froisser, il effleure la poitrine reposée, le ventre apaisé, les cuisses engourdies. Le tempo de ses gestes demeure la respiration. Léa, ne bouge pas quand il pose la paume de sa main sur le pubis doux. Sur les lèvres de Philippe se dessine un sourire de satisfaction toute personnelle. De petites palpitations l’animent encore. Avant même de s’aventurer plus avant, il sait quelle sera accueillante à ses caresses. Il adore ça. Il adore que quelque soit leur situation, même la plus incongrue, il trouvera un chemin, un fourreau, un écrin de velours, prêt à le recevoir.
Et comme pour vérifier sa certitude, un doigt léger glisse entre les lèvres interdites et vient s’enquérir de la chaleur animale. Réaction immédiate, presque physique. Le corps de Léa, se détend et puis se crispe légèrement. Temps mort, Philippe ne fait plus un geste. Est-ce son imagination nourrit d’excitation qui le trompe ? Lentement, le doigt glisse, caressant la peau douce, les lèvres ourlées n’osant pas trop s’appesantir. Tiens ! Cette fois, il ne rêve pas. Son souffle s’accélère un peu. Léa dort encore et toujours, il le sait. Elle est belle elle qui ne s’aime pas, si calme après avoir été belle dans le plaisir. Il se souvient même le lui avoir dit. Là, apaisée, fragile presque angélique après avoir été féline, déchaînée et lubrique.
Parviennent à ses narines les effluves de leur nuit, seules témoins de la débauche.
Sa main comme un petit animal fouisseur, se faufile entre les cuisses qui s’écartent ostensiblement sur son passage. Il regarde Léa gémir dans son sommeil dans les lueurs dorées des quelques bougies qui brûlent dans la chambre. Rêve t’elle? Que ressent-elle?
La quittant des yeux quelques secondes, il pose ses lèvres sur le ventre, et les fait glisser comme attiré par sa main cachée. Le parfum l’enivre totalement, il la respire, il respire la façon dont il lui à fait l’amour, il respire ses palpitations, son essence de femme. Alors qu’il s’abandonne à cet instant de plénitude, Phil dévoile l’intimité de sa douce de façon outrageuse. Quel spectacle !
Cédant d’un coup à un désir fou, il plonge sa tête entre ses cuisses pour aller étancher sa soif à son sexe encore humide. Sa langue se pose, s’insinue, tantôt précise, tantôt généreuse. Elle découvre les lèvres gonflées et la chair brûlante, elle tournoie dans la fente, retrouvant les doigts perdus ; Elle s’introduit puis ressort, cherchant à épouser tous les reliefs, a goûter toutes les saveurs. Elle découvre tous les trésors cachés, les replis, les renflements, le petit bouton de chair qui palpite lui aussi, qui se gonfle, qui n’attend que ses caresses. Philippe l’agace adroitement par des frôlements rapides puis plus lents, le hume, le palpe, le masse, le lèche. Il laisse ses doigts s’aventurer, s’enfoncer doucement. Un, puis deux.
La belle endormie, elle, s’est mise à onduler du bassin. Elle émerge peu à peu d’un sommeil dans lequel elle sentait son corps lui échapper. Son corps, son sexe qui épouse la bouche de l’homme qui embrasse son entre jambes. Elle gémit doucement son plaisir, plaisir qui monte alors qu’elle ne sait toujours pas si elle rêve ou si c’est la réalité. Philippe s’active plus encore, la buvant littéralement. Il ne la caresse plus avec douceur, mais la possède complètement de ses doigts. Combien ? Trois, quatre ? Elle se tend, s’arque, mais elle s’ouvre à la possession digitale, aidée par la savante caresse de la langue. Cinq ! Elle gémit. C’est bon. Il ne doit pas se retirer, s’arrêter.
En fait Philippe ne bouge plus. C’est Léa qui au rythme de sa respiration, pousse son bassin et qui fait entrer la main peu à peu jusqu’à ce qu’elle disparaisse complètement dans ses entrailles. Entre deux brumes de sommeil, elle réalise qu’elle agit comme jamais elle ne l’a fait. Jamais osé, jamais tentée sauf avec lui. Un soupir, un long râle. Il lui a même appris à se laisser aller. Ne pas se retenir, lui faire confiance. Laisser son plaisir exploser en une jouissance très masculine. Tout se bouscule dans sa tête. La légère douleur, le plaisir, la confiance, l’envie d’encore, de plus. Encore, encore, encore. Encore sa langue, sa main, sa douceur, sa violence contenue. Encore, encore, Phil, encore…
Le plaisir monte. Elle lutte pour l’apprivoiser. Philippe est fou de désir tandis qu’une plainte s’échappe des lèvres entrouvertes de Léa qui s’agite, oscillant la tête de droite à gauche, ses bras zébrant l’air, s’appuyant sur le chevet du lit comme pour se sentir possédée plus qu’elle ne l’est. Une onde brûlante irradie son ventre d’un coup d’un seul. Comme la corde d’un arc trop bandé, elle s’arqueboute. Ses pieds et sa tête restant les seules parties du corps incendié encore en contact avec le matelas. Un cri rauque explose dans la gorge ouverte cherchant l’air qui lui manque, la langue de son amant lapant le plaisir liquide qu’elle abandonne soudain, ressentant les contractions de plaisir, véritables spasmes sismiques. . D’autres râles, d’autres cris se font entendre, puis ses mouvements désordonnés se ralentissent. Le volcan s’apaise, la tempête retombe. Léa épuisée, essoufflée, heureuse semble alors replonger dans une torpeur réparatrice. Tout en la caressant doucement, Philippe la contemple, puis vient se lover contre son corps encore agité de quelques soubresauts.
C’est alors que Léa pose sa main sur le ventre doux de son amant et qu’ouvrant les yeux, elle plonge son regard dans celui de Philippe. Un regard qui ne laisse aucun doute sur la suite qu’elle va donner à leur nuit.
Philippe murmure: "Je t’ai… "
Léa plonge sa langue entre ses lèvres.
"Moi aussi"