n° 06849 | Fiche technique | 8379 caractères | 8379Temps de lecture estimé : 6 mn | 06/10/03 |
Résumé: Retour du restaurant, un homme rend hommage à sa femme en la faisant jouir avec sa bouche | ||||
Critères: fh couple volupté cunnilingu anulingus fdanus journal tutu | ||||
Auteur : Arobase Envoi mini-message |
Ce soir, petite bouffe toute simple à la pizzeria « la Calèche ». Un nom à retenir car c’est la plus mauvaise que j’ai jamais pratiquée. Grosse tambouille bas de gamme…mais bien agréable moment de complicité conjugale, de taquinerie, de coquinerie douce. Au retour l’humeur était plutôt égrillarde. Tes propos se faisaient insistants et tu m’émoustillais par tes plaisanteries allusives.
Puis la tendresse de la nuit nous a pris dans sa clarté ténébreuse, tandis qu’un souffle frais et léger descendait de la fenêtre ouverte et coulait sur nos peaux réunies en travers du lit. N’as-tu pas remarqué qu’en travers du lit, le sentiment de liberté qui accompagne ébats et nudité semble s’accroître? Peut-être parce que dans le sens normal pèse davantage la contrainte de l’ordre des choses qui encadre notre vie.
Ce fut un moment exquis et de pur bonheur : tu semblais avoir apprivoisé la douceur et le temps. Tu m’as dit que tu n’étais pas douce. En femme de caractère, ce n’est pas ton registre le plus spontané, mais ce n’est pas la douceur qui te fait défaut, c’est la patience. Car la douceur a besoin de temps. Douce, tu sais l’être, et si bien, lorsque tu t’y emploies! Je n’oublierai pas ces très longs baisers, intenses mais totalement maîtrisés, presque savants : tu n’avais jamais si bien embrassé. Minutes savoureuses !
Dans ces moments de lascivité partagée, il faudrait sans doute savoir s’en tenir à l’équilibre de cette tendresse à la fois succulente et légère, la retenir, la capturer et la faire durer. On voudrait parfois ne pas être soumis à la tyrannie du plaisir qui monte, qui gronde, qui sourd en bas de nous comme un torrent de lave. Aussi bon qu’il puisse être, il rompt obligatoirement le charme léger du délice érotique, et ramène à la chair dans sa réalité primaire. Lui résister est sans doute une sagesse qui s’apprend. Il n’empêche, c’est bien bon aussi de lui céder.
Je t’ai aimée cette nuit-là quand j’ai senti le téton de ton sein se durcir, quand ma main en a pétri la souple rondeur. J’ai aimé la longue caresse soyeuse sur ton corps alangui, glissant jusqu’à tes pieds pour remonter le long de tes mollets, tournant autour de tes genoux pour parcourir enfin délicatement l’intérieur de tes cuisses, là où la peau est douce, si douce. J’ai aimé surprendre par en dessous le pli troublant de tes fesses naissantes, avant de frôler ta toison sombre et bouclée, provoquant un frémissement de désir, comme un sourire de ton corps.
Je prends maintenant tes hanches, mes lèvres s’émeuvent de ton ventre si tendre qu’on voudrait s’y réfugier. Un mouvement du bassin, un sourire que je devine dans la pénombre et te voilà à genoux, le buste posé, les reins bien ouverts, cambrant ton derrière dans cette posture que tu m’as souvent offerte et qui m’émeut tant, la croupe redressée vers moi, écartée, implorant la caresse, avide de plaisir.
Mes doigts épousent la courbe des deux hémisphères, s’enhardissent dans le sillon fessier, et descendent le long de la vallée, t’arrachant d’inavouables soupirs en passant sur la rosette coquine. Ils se fraient un chemin dans les broussailles de boucle noire pour découvrir l’entrée douce et glissante. Écartant délicatement les lèvres, comme pour demander l’autorisation de rentrer, ils commencent leur exploration dans les cavernes chaudes, bordées de coussinets moelleux et attendrissants. Ils glissent, écartent, pénètrent dans les replis, éprouvant l’élasticité des parois à la recherche de ton bonheur.
Tes jambes s’ouvrent encore davantage à la limite de l’écartèlement, et tandis que l’index et le majeur flattent ton vagin inondé de désir, le pouce remonte le long du sillon à l’arrière jusqu’à l’anus, le titille, le dorlote, le lubrifie, l’assouplit jusqu’à rentrer dans l’étroit tunnel et sentir les deux autres doigts complices de l’autre côté de la fine paroi, t’arrachant un gémissement de volupté… Parfois ma main se retourne. Alors les deux doigts, gardiens fidèles et jaloux de tes chairs féminines demeurent en leur écrin de douceur, mais en venant flatter la paroi interne, ils s’enroulent autour de l’os pubien, tandis qu’à l’extérieur la paume recueille et presse ta vulve en son creux, chaude motte vêtue de boucles noires. Je tiens ton intimité dans ma main, je l’empoigne, je dispose de toi.
Ton corps cette fois réclame le plaisir, l’appelle comme un dû ; tu roules sur le côté, une main malaxe au hasard ton sein, ton ventre ou ta nuque, tandis que l’autre se déplace cette fois de quelques infimes centimètres vers la fleur de ta féminité. Elle en écarte, en les humectant, les tendres chairs qui montent la garde autour du pistil rose et suppliant, vibrant de tension et d’énergie contenue, impatient de déclencher son déchaînement de frissons, de spasmes, de soupirs et de délices…
Et puis les barrières ont cédé, mes lèvres sont descendues pour répondre à l’appel de tes sens qui réclamaient la caresse de ma bouche et de ma langue. Avec quel amour je me suis alors délecté de ton sexe trempé de cyprine comme d’un fruit savoureux et juteux, de ton clitoris frémissant et gonflé que j’agaçais voluptueusement ! Ce fut une promenade fraîche, délicieuse, pleine de senteurs délicates jusque dans les recoins retirés de ton intimité qui ne demandaient qu’à s’offrir, y compris pour cet acte pur de pure tendresse qu’est le baiser anal et que l’imagerie érotique appelle joliment «feuille de rose».
Elégance suprême de ces offrandes intimes. En toute autre circonstance elles seraient d’une insupportable vulgarité. Mais là, dans les heures secrètes de l’amour, « lorsqu’on prend tout son temps pour poser le moindre baiser, et qu’on fond de tendresse à ébaucher les gestes d’une dernière indécence », elles deviennent soudainement une des plus sublimes et des plus émouvantes manifestations de la descente du cœur dans le corps, ou plutôt de l’élévation du corps dans le cœur, permettant miraculeusement que l’un et l’autre soient confondus. Tous les gestes, et justement ceux qui seraient inadmissibles autrement, deviennent non seulement acceptables mais nécessaires parce qu’ils sont alors la traduction la plus haute, la plus respectable, la plus belle, la plus raffinée de la fusion de deux amants et du don immense qu’ils se font.
Quand ta jouissance est venue, elle fut profonde. Quel bonheur fou de te sentir t’envoler sous l’action de ma bouche ! Satisfaction inouïe que ce moment extraordinaire où tu sembles vouloir emmener ma tête dans ton extase en l’enfouissant et resserrant tes jambes, avant de l’éloigner sous l’exquise douleur du plaisir pour la reprendre l’instant d’après, tandis que mes mains t’agrippent à pleines fesses, comme pour ne pas sombrer dans l’abysse insondable de ton spasme.
Comme il est étrange ce mouvement typiquement féminin de flux et de reflux, d’alternance entre le refus et l’offrande, entre le rejet et la supplique, qui conduit presque dans le même élan à écarter l’amant pour aussitôt l’appeler et le happer, lui offrir dans une tension insoutenable ce qu’on lui refusait l’instant d’avant. Et c’est ainsi jusqu’au bord de l’instant crucial quand l’onde de plaisir s’annonce irrépressible, où c’est quelquefois un «non » qui s’insurge sans espoir avant que ne cède la dernière digue, que l’esprit ne cède au corps, qu’il l’accompagne enfin lorsque les sens s’abandonnent, submergés par les spasmes du plaisir dans une sorte d’exultation gémissante, de complainte d’approbation, de « oui » soupirés ou criés qui veulent dire « encore » et « plus fort » ! Vertige de bonheur et de reconnaissance quand le visage, enfoui au plus secret des ombres de la chair, est inondé du soupir mouillé des humeurs du plaisir, rosée d’amour, fontaine de délices.
Soupirs et gémissements, tendresse et abandon, tu n’avais pas encore pris possession de mon corps ; la nuit commençait…
Arobase