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Temps de lecture estimé : 30 mn
08/11/03
Résumé:  Pour fuir l'ennui de sa routine conjugale, un homme cherche celle qui pourrait partager avec lui une aventure.
Critères:  fh extracon collègues hotel travail amour lingerie chaussures cunnilingu journal
Auteur : Julienclaireuil  (Homme-écureuil)            Envoi mini-message
La quête


Il y a déjà longtemps que je me demande quel but je poursuis aujourd’hui. Quelle est cette vie, qui est mienne et qui va son petit train-train quotidien, avec ses petites peines, ses petites joies ? Il y a longtemps que j’espère le souffle ravageur qui va venir bousculer tout cela. À l’âge de la quarantaine bien sonnée, il m’est rapidement apparu que cette petite révolution ne pouvait venir que d’une rencontre amoureuse !

Bien sûr je suis marié, depuis 17ans déjà, avec une épouse qui en vaut pourtant le coup, mais comment résister aux affres du temps, aux petites déconvenues quotidiennes, aux habitudes qui transforment petit à petit un roman exaltant en une petite histoire étriquée exsangue de toute passion.

Bien sûr il y a Julia, ma fille de 8 ans, éclatante de beauté et de joie de vivre. Je me demande d’ailleurs pourquoi cette petite qui, à la naissance, m’est apparue comme un cadeau merveilleux de la vie, s’est transformée inexorablement en un simple élément du quotidien !

Peut-être que cette perception des choses est du à une altération de mon jugement. Peut-être que tout va bien (c’est le cas d’ailleurs) et que je devrais plutôt m’acharner à redevenir heureux avec elles. Peut-être que tout simplement je ne suis pas très doué pour le bonheur.


Je me suis dit un jour, qu’à défaut d’être générateur de mon propre bonheur, j’allais enquêter, traquer les différentes occasions (même insignifiantes) qui s’offriraient à moi de le saisir. Il me fallait un support, et j’ai eu l’idée d’un journal intime. Ainsi, les premières conséquences de ma prise de conscience me transformaient en écrivain-détective amateur et il me semblait qu’à défaut du souffle passionnel, une petite brise m’effleurait !



Début février :



Ce qui est triste dans ma vie, c’est que je ne côtoie que peu de femmes. Je suis informaticien dans une petite boite de 20 salariés. Nous élaborons des logiciels et si je compte les femmes dans l’entreprise, je n’en trouve que deux. Il y a la blonde platine au sourire sophistiqué qui est chargé de l’accueil et des expéditions et la secrétaire du patron qui, officieusement, n’est d’ailleurs pas que sa secrétaire. Dans mon bureau, qu’on appelle aussi « le labo » aucune femme. Ce n’est donc pas sur mon lieu de travail que je puis développer une aventure telle que celle que je recherche.


Je prend le bus pour me rendre à mon travail et souvent le matin, je croise le regard d’une jeune femme. Elle doit avoir la trentaine, cheveux mi-long châtain clair, taille moyenne, la physionomie hispanique. Je lui trouve beaucoup de charme, parfois elle sourit, sans que je sache tout à fait si je suis la cause de ce sourire. J’ai quand même l’impression de ne pas lui être indifférent, mais je n’en suis pas réellement sure. Je ne suis plus ce beau grand ténébreux qui séduisait les demoiselles de rencontre. Je reste grand et svelte, mais j’ai perdu l’essentiel de mes cheveux. Ce n’est pas dramatique, je me suis fait à cette réalité, même si dans les années 70, pendant la mode des cheveux longs, je m’enorgueillais de ma longue chevelure. Aujourd’hui je les taille court et finalement le résultat n’est pas si affreux.


Hier je suis allé m’acheter des chaussures. Cela n’a l’air de rien, mais je me suis dis en cette occasion que l’aventure pouvait être au coin de la rue. J’ai eu affaire à une jeune femme blonde, peut-être 25ans, charmante. Elle portait une jupe très courte et un pull très échancré. Lorsqu’elle s’est agenouillée devant moi pour m’aider à essayer les models choisis, outre ces cuisses gainées de résilles noires, j’ai pu admirer le galbe renflé de ses seins. Le toucher de ses doigts fuselés sur mes chevilles et sa voix suave m’ont ensorcelé. J’en avais la chair de poule. Elle était d’une patience et d’une gentillesse infinie. J’en ai profité pour prolonger l’essayage et parler avec elle. Un instant, comme elle s’était aperçu que l’une de mes chaussettes était descendue, elle a retroussé la jambe de mon pantalon et d’un geste souple a ré-ajusté la chaussette autour du mollet. J’ai été pris d’une irrésistible érection et cet émoi m’a fait rougir. Devant mon trouble, elle s’est contentée de sourire.



Mi-février :



Y a-t-il un rapport avec ma décision de passer mon quotidien au crible ?

Toujours est-il que depuis une semaine, il y a du nouveau au « labo ». Nous avons une stagiaire parmi nous. Estelle fait une formation de 3 mois. Elle est grande, brune, cheveux longs, cool, très sympathique et surtout très séduisante. C’est incroyable comme, de par sa présence, l’ambiance a changé. Il y a comme un challenge à peine voilé entre les huit collègues qui travaillent dans ce labo pour s’attirer sa préférence. Je suis bien sûr dans la course, même si ce genre de compétition ne me met pas à l’aise.


Tous les samedi, j’emmène ma fille à son cours de danse. Elle y rejoint une copine de classe, Léa et j’ai fini par sympathiser avec la maman. Au début nous nous contentions de simples bonjours, assortis de sourires polis. Mais les deux enfants sont très liés et il était difficile de rester à distance. Samedi dernier, nous avons discuté de choses et d’autres. J’ai appris qu’elle est enseignante et que son mari est informaticien lui aussi. C’est une femme brune, cheveux courts, de taille moyenne, très souriante et délicieusement potelée. Elle doit avoir 35ans. Je sais aussi qu’elle et son mari sont catholiques très pratiquants.


Je suis très étonné, depuis que je me suis mis à collecter « les occasions même insignifiantes » qui traversaient mon quotidien, du nombre de femmes que je côtoie. Cela dit, je ne vois rien de concret se matérialiser à l’horizon.



Fin février :



Aujourd’hui, je crois que j’ai fait une gaffe terrible. J’ai du gâcher une occasion extraordinaire de mettre du piquant dans ma vie. J’étais dans le bus, comme tout les matins et à l’arrêt habituel, la voyageuse hispanique est montée. Nous nous sommes regardés et elle m’a lancé en souriant :



Je n’ai pas voulu accepter que ce salut me soit destiné, alors j’ai eu la réaction la plus bête que l’on puisse avoir, je me suis retourné pour voir à qui pouvait être adressé ce « bonjour » ! Personne derrière moi ne semblait réagir, elle s’adressait donc bien à moi. Quand je lui ai fait face à nouveau, elle passait à côté de moi, le visage braqué sur le sol, je n’ai rien osé pour rattraper le coup.


Estelle s’est bien intégré au boulot. Nos relations sont cordiales et il semble qu’elle soit plus à l’aise avec moi et deux autres collègues. C’est une compétition par élimination !



Début mars :



Je crois que je suis grillé avec la fille du bus. Depuis le fiasco, elle n’est d’abord pas reparue pendant une semaine et à présent, elle fuit mon regard ou s’arrange pour se placer de telle sorte que nous ne puissions nous voir.


Le souvenir du corps de la vendeuse du magasin de chaussures et aussi, disons le, ma nouvelle identité de détective amateur, m’ont conduit à essayer de créer avec elle, les conditions d’une nouvelle rencontre. Il s’agissait de me mettre en situation de séduire et d’observer comment je m’en dépatouillerais.


Je suis donc allé choisir une nouvelle paire de chaussures (la 2ème en un mois) et je me suis arrangé pour avoir affaire à elle. Hormis la couleur, sa tenue était identique, donc prometteuse. Elle m’a souri comme si elle me reconnaissait. Je me suis assuré en dialoguant que c’était bien le cas et elle a eu cette petite phrase :



A ces mots j’ai rougi à nouveau et elle a ri franchement. Sa gaieté communicative m’a totalement décoincé.


Elle a recommencé le cérémonial qui me permettait d’admirer ses appâts et accessoirement de me faciliter l’essayage des chaussures. J’ai appris qu’elle se prénommait Mathilde et comme je matais ses rondeurs sans vergogne, elle a rougi à son tour.



Elle a souri et a ajouté :



Elle avait noué le lacet de la chaussure, je me suis levé pour faire quelques pas. Puis je me suis rassis, elle était toujours à mes pieds, son regard m’interrogeait :



Elle a ri.



Elle souriait tout en délaçant la chaussure. Je gouttais les attouchements de ses doigts sur mon pied, tout en attendant qu’elle daigne répondre à mon offre.



Elle avait remis la chaussure dans sa boite, elle s’est levée et m’a dit doucement :



Puis en souriant, elle a ajouté :



Nous sommes allé dans un café, assis face à face dans une arrière salle. Je n’avais pas d’émoi particulier, sauf celui de jouer mon va-tout. Je l’ai dragué comme je savais le faire, c’est à dire mal. Je lui ai fait de nombreux compliments, elle m’écoutait gentiment. J’occupais le terrain, ne lui laissant pas l’initiative du dialogue. Par instant, j’effleurais ses doigts posés sur la table près de son verre. Elle ne s’est pas formalisé, elle a juste reposé sa main sur ses genoux, un peu plus tard, quand ce geste ne pouvait plus être pris pour une défense. Quand mes cartouches se sont épuisées, elle a repris la parole, petit à petit, me disant combien elle me trouvait sympathique, ajoutant même que j’étais séduisant. Puis elle a dit, avec un sourire d’excuse, que sans être mariée, elle n’était pas seule pour autant.


La suite de la discussion a été plus confidentielle. Je lui ai parlé de mon mariage, de mon envie de changer d’air. Nous sommes restés une heure ensemble, cette fille était si réceptive que j’ai eu la tentation de m’en faire une amie. Finalement nous sommes sortis du café, nous nous sommes fait la bise sur le trottoir et j’ai eu le plaisir, pendant quelques secondes de sentir son corps épouser le mien. Nous n’avons pas échangé nos coordonnées, mais je sais où la trouver si l’envie me prend de lui parler à nouveau.



Mi-mars :



Hier j’ai passé la journée avec Estelle. Je devais la former sur un utilitaire de programmation dont il paraît que je suis le spécialiste. J’étais heureux de ce privilège dont m’enviaient tous les collègues. Notre proximité devant l’écran favorisait les contacts physiques multiples. Je me suis interrogé plusieurs fois en cours de journée sur la perversion qui m’amenait à ressentir du désir sexuel lors de ces attouchements anodins. Pourtant l’attrait que je ressens pour cette fille n’est pas que physique. Elle est très intelligente, gracieuse, presque lumineuse. Il semble que l’atmosphère au sein du « labo » se soit encore vivifiée grâce à sa présence. Il apparaît que je figure dans le carré de ses proches, mais que les laissés pour contre se satisfont de sa simple présence. De toute façons, nous sommes tous hommes mariés et la joute inavouée pour la conquête de la belle pourrait, dans la plupart des esprits, rester virtuelle. Sauf, peut-être pour les hommes du dernier carré !


A la cantine, j’ai eu l’impression que j’étais peut-être le mieux placé actuellement. Mais je ne me fais pas d’illusions, cela doit être dû à notre rapprochement professionnel momentané. Il n’empêche, même si cela n’aboutit à rien, j’en ressens une grande satisfaction. Cela me rappelle des souvenirs anciens, lorsque j’étais au collège, à l’heure où l’on n’ose avouer sa flamme.

L’un de mes collègues, issu du « dernier carré » est venu me le confirmer en fin de journée.



J’ai ri.



Cette compétition occupe finalement plus les esprits qu’il n’y paraît.


Samedi dernier, j’ai passé tout le temps du cours de danse de Julia à discuter avec la mère de Léa. C’est inhabituel, les autres fois, nous les déposons, nous discutons quelques minutes, puis chacun vaque à ses activités et ne reparaît qu’une heure et demi plus tard, à la fin du cours. Elle est vraiment sympa cette femme, dommage qu’elle soit mariée.



Mi-mars :



Hier un incident a bousculé mes habitudes. Nous étions dans le vestiaire du cours de danse, les petites venaient de rejoindre leur professeur, nous étions seuls. Nous discutions agréablement, sans que rien ne puisse encore prouver que nous resterions jusqu’à la fin du cours, lorsque brutalement, mon interlocutrice a pali. Visiblement prise d’un malaise, elle s’est assise sur l’un des bancs. Je me suis agenouillé près d’elle et je lui ai pris spontanément la main. Elle semblait avoir du mal à respirer. Elle a tenté d’ouvrir le col de son manteau, mais ses gestes étaient lents et mal assurés. Je l’ai prié de me laisser l’aider et j’ai dégrafé le vêtement. Mes mains étaient fébriles, je pressentais l’urgence de la situation. Lorsque j’ai écarté les pans du manteau, mes paumes ont épousé par mégarde les formes rondes de sa poitrine. J’ai réalisé alors l’incongruité de mon geste. Nous nous sommes regardés et j’ai compris qu’elle avait perçu, du fond de sa torpeur, l’attouchement mais qu’elle ne m’en tenait pas rigueur. Son visage était toujours très pale, mais elle semblait respirer mieux. Elle a pu parler, elle semblait gênée, mais en proie à une véritable détresse.



Ses yeux parcouraient la pièce, à la recherche de je ne sais quoi. Lorsque nos regards se croisaient, ses yeux semblaient s’accrocher aux miens quelques secondes, puis fuyaient à nouveau.

Lorsqu’elle a surmonté ce malaise, je lui ai proposé d’aller boire un café dans le bistrot d’en face et elle a accepté.


Au fil de la discussion, j’ai perçu en elle un fardeau, quelque secret dont elle avait besoin de se délivrer. Elle a tout d’abord parlé d’un problème de santé récent qui était sans doute la cause de son malaise. Puis elle a parlé d’épreuves plus faciles à surmonter que d’autres. Je l’ai écouté patiemment, je la questionnais petit à petit, sans la brusquer, je souhaitais l’amener à se confier. Il me semblait qu’elle en avait besoin. Le côté dramatique de la situation s’étant dilué, je me suis mis à raisonner avec le cerveau du détective amateur qui m’anime depuis peu. Je me suis pris au jeu et elle s’est livrée.


J’ai appris qu’elle avait fait une fausse couche quelques mois auparavant et que cela avait été dure physiquement. Elle m’a confié qu’elle y voyait un reproche divin et que depuis cette épreuve, son couple ne fonctionnait plus comme avant. Elle m’a avoué, avec des larmes dans les yeux, qu’elle doutait de tout même de dieu. Je savais que cette dernière déclaration, dans sa bouche, était terrible. J’ai fait de mon mieux pour la rasséréner. Elle s’est mise à pleurer, tout en essayant vainement de se contrôler.


J’ai repris sa main, nous étions assis cote à cote, elle m’a laissé faire. De l’autre main, elle essuyait ses larmes avec un mouchoir. J’ai continué de lui parlé doucement, je disais ce qu’il me passait par la tête, en prenant bien soin de ne pas écorcher dieu qui ne m’a pourtant jamais inspiré de profond respect. L’heure de la fin du cours approchait, il lui fallait se recomposer un visage serein avant de récupérer sa fille.



J’ai réglé les consommations pendant qu’elle descendait aux toilettes. En sortant du café elle m’a remercié de ma gentillesse.



Mi-mars (toujours) :



Je suis toujours dans le dernier carré des proches d’Estelle, mais je ne suis plus le numéro un. La direction de l’entreprise a décidé qu’elle terminerait sa formation avec l’un de mes collègues plus spécialisé dans la branche qui l’intéresse. Celui là ne fait pas parti du dernier carré, enfin pas encore. Il ne fait aucun mystère du plaisir qu’il éprouve à revenir ainsi dans la course.


Ma relation avec Clotilde devient ambiguë. Nous sommes retournés au café samedi dernier, elle se sentait redevable et a tenu à m’inviter. Nous avons repris la même table, devant la baie qui donne sur la rue, assis cote à cote. Nous avons parlé, enfin surtout elle. Je suis devenu son confident, la facilité avec laquelle je me suis retrouvé dans ce rôle en dit long sur son désarroi. Elle me semble être complètement perdue. Elle m’a confié avoir l’impression de s’être trompée de voie depuis le début, d’avoir négligé certains aspects de la vie et de le regretter à présent.


Je crois savoir à quoi elle fait allusion. Son engagement religieux a pris une telle place dans sa vie et demande une telle rigueur, qu’elle a dû réfréner toutes les envies jugées coupables, bien qu’humaines, dans ce milieu là. C’est une position peu confortable, une véritable remise en question . Je la sens fragile, je n’ai pu que lui conseiller de prendre le temps, que le trouble qu’elle ressent n’est peut-être que passager. J’ai l’impression de remplir le rôle de son confesseur auquel elle ne doit certainement pas parler de tout cela. Le détective et l’écrivain ne me sont d’aucune utilité, je suis en face d’une situation à laquelle je ne suis pas préparé. Mais je suis finalement assez exalté de m’y plonger.



Fin mars :



Estelle m’a pris à part au court de la journée, elle voulait me parler.

J’ai pu tester à cette occasion en quelle estime elle me tenait. Après un long préambule, dont je me serais bien passé, où il était question de mon côté sérieux et stable, elle en est venue à me parler de Mathieu, le collègue avec qui elle est associée jusqu’à la fin de son stage.


Elle m’a confié que ce Mathieu semblait avoir des intentions à son égard, ce qui ne m’a pas surpris, puisque tout le monde en a, ici. Elle a comparé sa relation avec lui et la notre, compte tenu de ma situation familiale. J’ai compris alors, que quelqu’un dans la boite avait tenu sournoisement à lui apprendre ma situation personnelle, afin qu’elle ne se fasse plus d’illusions à mon sujet, si toutefois elle était tentée.


Elle a précisé qu’à son avis, Mathieu semblait souhaiter plus qu’une relation de travail avec elle. Puisqu’elle sollicitait mon avis, j’en ai profité pour me venger en lâchant que lui aussi était marié, cet enfoiré !

Elle a précisé : « Mal marié ! », en fait, ce qui motivait sa démarche était de savoir s’il était dragueur !

Devant moi, dans sa petite jupe qui lui moulait les fesses, les hanches, elle a semblé mal à l’aise tout à coup. Je lui ai demandé s’il lui avait manqué de respect, comme ce n’était pas le cas, je me suis contenté de lui dire qu’il était naturel qu’une jeune femme séduisante et charmante soit courtisée, qu’elle n’en conçoive aucune gêne, que cela faisait partie de la vie.

J’ai compris, lors de cet entretien, que Mathieu était en train de coiffer tout le monde sur le poteau.

Voilà, les femmes qui me côtoient, m’estiment, au point de me faire leur confident, mais il semble que cela ne puisse aller plus loin. Il va falloir que je mette le détective sur le coup !



Fin mars (encore) :



Trois jours après cette conversation, je suis allé prendre un pot avec Estelle, après le boulot. Je suis de plain-pied dans le rôle du confident. Elle m’a raconté qu’elle sortait d’une longue période de déprime, suite à une rupture amoureuse et que le stage dans notre entreprise lui avait fait beaucoup de bien. J’ai compris par la suite que Mathieu n’y était pas pour rien. Elle semble vraiment éprise de lui, même si elle en parle à mots couverts. Je ne crois pas qu’il se soit encore passé quoique ce soit, mais cela ne saurait tarder.


J’ai essayé de la dragué gentiment, mais elle ne semblait rien voir de mes manœuvres, se contentant de sourire ou de me remercier si je la flattais sur son physique ou son caractère. J’ai préféré abandonner ce manège, afin de ne pas ternir l’estime qu’elle me porte. Quelle faiblesse ! Après tout, que m’importe cette estime ? Dans un peu plus d’un mois, elle partira de la boite et je ne la reverrai certainement plus. Cette fille est splendide et je troquerais volontiers mon image de marque contre une aventure, même d’une nuit avec elle ! Seulement voilà, on ne se refait pas. Ou alors, il me faut être plus lucide, je ne recherche peut-être pas tant le sexe que la relation amoureuse. Encore du boulot pour le détective !



Fin mars (toujours) :



Quelque chose de très doux est en train de se tisser avec Clotilde.

Le séjour au café pendant le cours de danse de nos filles est maintenant devenu institutionnel. À la fin d’un long monologue où elle m’a décrit l’atmosphère étouffante dans laquelle elle s’est immergée durant de longues années, elle a conclu avec un pauvre sourire :



Par réflexe, j’ai souri. Elle avait les mains posées sur les cuisses, le manteau ouvert sur un pull moulant sa charmante poitrine. Elle semblait attendre un commentaire. J’ai ressenti un élan de tendresse, j’ai posé la main sur l’une des siennes. Elle a juste baissé la tête.



Elle a souri à son tour.



Fin mars (fin) :



Estelle a cédé aux avances de Mathieu. C’est le même collègue qui m’avait annoncé mon statut de numéro un qui me l’a dit. Il semblait déçu, il s’attendait sans doute à ce que je le sois aussi. Je me suis contenté de sourire et de répondre :




Début avril :



Il n’y avait pas de place côté rue, au café, alors Clotilde a choisi une table tout au fond. Je me suis assis sur la banquette près d’elle pour ne pas changer nos habitudes. Nos consommations sont arrivées. Je venais de lui demander si elle allait bien, elle a tourné son visage vers moi. Ses yeux étaient brillants, comme si une émotion puissante la traversait. Sans que rien n’explique ce geste, nos visages se sont rapprochés inexorablement, et nous nous sommes embrassés, comme au ralenti !


Nous n’avons pratiquement pas parlé, comme si aucun mot ne pouvait nous aider à expliquer notre attitude. Nous ne pouvions que nous embrasser, encore et encore. Nous n’avons pas fini nos cafés, qui étaient devenus froid. Plus le moment de la séparation approchait, plus nos baisers devenaient passionnés. Au moment de quitter le troquet, nous nous sommes dit au revoir, nos yeux étaient mouillés.



Début avril :



Aujourd’hui, Julia était invité chez sa copine Léa. Je suis allé la récupérer, l’esprit préoccupé, je ne savais pas comment me comporter en me rendant chez Clotilde, ni quelle pourrait être son attitude. Elle m’a reçu dans la cuisine, les petites jouaient encore à l’étage de la maison. Elle semblait gênée, mais heureuse pourtant. Nous avons parlé de choses banales, nous nous tenions debout de part et d’autre de la table. Pas de poignées de main en entrant, pas de bises non plus, juste des sourires embarrassés.


Son mari était absent. Petit à petit, la conversation s’est espacée. Elle portait un pull noir et un jean sur une paire de mocassins. Une tenue simple, dénuée de tout artifice, qui lui collait au corps et la mettait en valeur. Son regard étincelant, ses cheveux noirs et courts qui encadraient un visage pale dont la bouche petite et rouge apparaissait comme un fruit mûr. Un élan réciproque nous a rapproché. Chacun a parcouru sa moitié de chemin en contournant la table. En levant le bras je pouvais maintenant la toucher. J’ai esquissé un geste, elle m’en a dissuadé :



Ma main s’est figée en l’air, à quelques centimètres de son visage, puis lentement, j’ai glissé mes doigts dans sa chevelure. Elle a baissé les yeux, sans se soustraire à ma caresse. Sa respiration s’est accélérée, devenant plus bruyante. Je palpais la souplesse de son cuir chevelu, jouissant de la sensation de glissement de ses mèches entre mes doigts. Mais une galopade dans l’escalier a mis fin à cet élan de tendresse, les filles descendaient. Nous nous sommes éloignés, unissant nos regards une dernière fois avant de reprendre nos rôles de parents dissociés.



Avril… :



Moins d’une semaine après ma visite chez elle, je me retrouve assis près de Clotilde à la petite table au fond du café, que nous avons adopté. Pas de vraie conversation encore, juste des banalités, nous savourons ce moment hors du temps qui nous isole ensemble. Puis les consommations arrivent et dés que le serveur a tourné le dos, nous nous unissons en un long baiser, comme des collégiens qui se cachent pour flirter.


Sa tête est appuyée sur ma poitrine, j’ai passé mon bras autour de ses épaules. Elle caresse mon pull à hauteur de mon sein droit et confesse :



C’est la première fois que j’ose le tutoiement. Elle relève la tête et sourit. Je l’embrasse.


Elle se dégage pour attraper sa tasse, elle boit le café sans sucre. J’en profite pour sucrer le mien et le touiller. Elle semble soucieuse tout à coup.



Je me pose les mêmes questions, mais les réponses que j’ai trouvées ne sont pas satisfaisantes, je me contente donc de continuer à remuer mon breuvage.



Elle me dévisage soudain.



Je réfléchis un instant.



Ses yeux scrutent mon visage, elle digère mes paroles, puis revient à son idée :



Elle a tourné la tête vers sa tasse, livrée à ses méditations. J’ai passé une main dans ses cheveux.



Elle est venue se blottir dans mes bras, je l’ai serré contre moi. Nos lèvres se sont rejointes, puis nos langues sont devenues ardentes. Je ne pouvais réfréner l’élan qui me parcourait, alors j’ai osé, pour la première fois, venir coiffer l’un de ses seins de ma paume libre. Notre échange est devenu plus brûlant, plus audacieux. Je sentais sous l’étoffe, fleurir ses appâts. Elle se laissait caresser et me rendait, en audaces buccales, les émois que ma main lui procurait.


De temps à autre, un gémissement étouffé me rassurait sur son plaisir et m’encourageait à d’autres conquêtes. Sous son pull, mes doigts glissaient sur du satin à l’assaut des monts merveilleux dont les deux pointes saillaient. Le désir de la posséder tout entière se heurtait, cependant, à la réalité du lieu où nous évoluons. Naturellement, nos ébats se sont calmés. Ma main restait sous son pull, mais je ne caressais plus que le ventre. Nos bouches s’étaient désunies, elle avait sa joue contre ma poitrine. D’une voix presque imperceptible, c’est elle qui a dit :



J’ai attendu la suite, elle a ajouté :



J’ai soupiré :



Elle a levé son visage vers le mien. J’ai fait glisser ma paume vers le bas, pour quitter la chaleur de ses dessous, puis j’ai parcouru une cuisse, puis l’autre, mes doigts ont effleuré la jointure des deux. Alors, sans fuir son regard, j’ai pénétré l’étau des cuisses et je me suis frayé un chemin vers le pubis. Enfoui contre sa chaleur, je ne bougeais plus, attendant une réaction. Elle a fermé les yeux et imperceptiblement a desserré l’étau. Du bout de mes doigts, j’ai lissé lentement, sans appuyer, l’endroit où le jean abritait son intimité. Elle a ouvert la bouche et exhalé le souffle tiède de sa volonté vaincue !



Avril… :



J’adore constater les métamorphoses de Clotilde lors de nos séances du samedi.

C’est tout d’abord la mère de Léa, polie et conviviale qui nous salue, ma fille et moi, à notre arrivée au cours de danse. Puis les regards complices de l’amie, dés que les enfants quittent le vestiaire. Le visage radieux de la femme épanouie, lorsque nous nous installons au café, dans l’attente de nos consommations. Enfin, lorsque nous sommes surs de ne plus être dérangés, la sensuelle complice de nos inavouables secrets.


Nous n’avons pas encore mis les mots sur ce qui paraît maintenant inéluctable, depuis les audaces de la dernière fois. Clotilde ne se défend plus de mes empressements. Lorsque nous nous embrassons, elle se colle à moi et me laisse toutes licences. Je possède ses seins, son ventre et elle m’ouvre ses cuisses si ma main s’aventure plus bas. Elle s’offre dans la limite de ce qui est possible compte tenu de l’endroit où nous nous trouvons. Notre symbiose se trouve contrariée par des convenances dont il va bien falloir s’affranchir.


Je tente, par des manœuvres compliquées, d’évoquer ce sujet.

Je lui parle de mon désir de m’isoler seul avec elle. Elle convient que cette idée est le centre de toutes ses réflexions actuelles. Elle semble extirper avec peine les résultats d’un combat intérieur. Il me faut trouver les mots pour l’aider à s’exprimer. Elle finit par m’avouer, qu’elle a besoin de franchir cette étape, pour y voir plus clair, pour fouler un territoire jusqu’alors interdit.


Un espoir fabuleux prend forme, il ne me reste plus qu’à évoquer le lieu de cette rencontre mais je n’ai rien pu imaginer d’autre qu’une chambre d’hôtel.

Comment faire autrement ? Je crains que le manque de romantisme de ma proposition, ruine tout espoir. Mais elle se contente d’hocher la tête affirmativement.



Ses yeux sont maintenant brillants d’émotion, tout en elle confirme mes dires, mais elle ne peut ni acquiescer par des mots, ni par des gestes. Je presse son corps contre le mien, notre baiser est fougueux.


J’ose enfin des mots d’amour, je la couvre de baisers, de caresses. Elle répond à mes mots d’amour et plus encore :



Elle rougit brusquement. Elle baisse les yeux. Je prend son menton entre mes doigts pour la forcer à relever la tête.




Fin avril :



Au bureau, Mathieu et Estelle ne cachent plus vraiment leur relation. Il semble que cela jette un froid. Certains collègues n’admettent pas de ne plus pouvoir nourrir quelque ambition que ce soit la concernant. Je fais partie des rares qui ne s’en formalisent pas. Mais je ne sais pas si ma sérénité aurait été telle, sans l’espoir formidable né de ma relation avec Clotilde.


Nous avons convenu que le jour propice à notre escapade hôtelière, serait un mercredi. Ce jour-là elle ne travaille pas et peut facilement faire garder sa fille en prétextant une des innombrables formations dispensées par l’éducation nationale. Quand à moi, je peux poser un congé comme bon me semble, il me suffit de le savoir une semaine à l’avance.


Je suis retourné voir ma petite vendeuse de chaussures, sans rien acheter. Je suis simplement passé une demi-heure avant la fermeture pour lui proposer de passer un moment ensemble à boire un pot. J’avais besoin de raconter mon histoire à quelqu’un.


Nous avons bavardé une heure sans voir le temps passer. Elle s’est réjouie de ce qu’il m’arrivait. Elle m’a confié qu’elle vivait une période difficile dans son couple. Je me suis à nouveau fait cette réflexion sur la pertinence de cette obstination qu’ont les humains à vouloir vivre en couple. Il me semble que cet état ne soit pas un état naturel et encore moins définitif.



Fin avril :



Le vent puissant et dévastateur, celui que j’appelais de mes vœux il y a maintenant 3 mois, le vent de l’aventure, soufflera sur ma vie et celle de Clotilde le premier mercredi de ce mois de mai !




Début mai :



Nous nous sommes retrouvés dans une brasserie. J’ai retenu une chambre dans l’un de ces hôtels anonymes qui poussent à la périphérie des villes. L’accès ne peut se faire qu’à partir de 14 heures. Cela nous laisse le temps de manger ensemble, mais nous n’avons pas faim. Nous parlons peu, nous contentant de rappeler les impératifs de chacun, quant à la suite de la journée.


Sur le parking de l’hôtel, nous marchons cote à cote, tendus. Je rentre le code que l’on m’a donné. Personne ! Nous errons dans les couloirs exigus avant de trouver notre chambre. Encore le code, puis nous refermons la porte sur ce qui sera notre petit paradis de quelques heures.


Mobilier restreint, fonctionnel, un lit, une penderie, une télé, une table et deux chaises. Une petite pièce sert de toilettes et de salle de bains. Une fenêtre donne sur le parking. Elle est debout, je la rejoins et je l’enlace. Nous nous embrassons et curieusement, je n’ose les caresses que je lui dispensais au café. Nous ne parlons pas, angoissés par l’enjeu, la liberté offerte qu’il nous reste à cueillir. Nous avons gardé nos manteaux, je la débarrasse du sien et ôte le mien.


Je la tiens contre moi, je ne trouve pas les mots qui nous libèreraient. Elle me semble si belle tout à coup, si vulnérable. Qu’allons nous faire ? Y a-t-il une place pour le remord alors que rien n’est encore consommé ? Se pose-t-elle les mêmes questions que moi ?


Je suis conscient d’être celui de nous deux qui a le plus l’expérience de ce genre de situation. Je réalise que c’est à moi de prendre des initiatives. Pourtant je n’ose rien d’autre que de l’embrasser. Je ne pensais pas que ce serait si difficile. Est-ce, ce que je sais d’elle ? Est-ce par peur de la choquer ? Ou tout simplement, est-ce de la timidité de ma part ?


Au bout de quelques minutes, c’est elle qui suggère :



Je m’acquitte de cette tâche, ravi de trouver une occupation non compromettante. Dans l’obscurité, je la cherche, elle s’est assise sur le lit. Je viens près d’elle, je la serre contre moi. Elle se laisse caresser, puis glisser en travers du lit. La pénombre permet toutes les audaces, je me suis allongé près d’elle et je profite de toutes les ouvertures de sa tenue pour entreprendre la conquête de son corps, toucher la peau nue. Petit à petit, je prépare l’effeuillage, le bouton du jean, la fermeture éclair, le pull relevé jusqu’au niveau des seins. Ses baisers semblent s’effaroucher de mes investigations, elle paraît contrariée. Elle me demande timidement :



Cette question me désarçonne. Je me voyais déjà, sur ma lancée, la dénuder, la couvrir d’attentions de toutes sortes tout en me dévêtant à mon tour et enfin la prendre.



Nous voilà chacun de notre côté du lit à s’extraire de nos vêtements. Je suis nu avant elle. Je perçois encore des froissements de son coté. Ce bruit particulier m’impose tout à coup cette réflexion : Une femme que je ne connaissais pas il y a quelques semaines est en train de se mettre nue, pour partager avec moi les délices de l’amour.


Je n’arrive pas à faire le point dans mes sentiments. Je n’arrive pas à me sentir excité, du moins physiquement. L’angoisse du début m’a repris. Mon cœur bat très fort. Je cherche de l’aide, dans ma mémoire, je fais appel à mes souvenirs, lorsque jeune adulte, je me confrontais régulièrement à de telles situations. Ma tête est vide, je recherche un appui du côté de mon double écrivain, ou alors le détective, mais là non plus, point de secours.


Elle se glisse sous les draps, je la rejoins.

Elle se love immédiatement dans mes bras. Un immense sentiment de bonheur m’envahit à me fondre contre elle, palper ses appâts, du moins ceux qui sont à ma portée. La volupté vient tout autant de son corps appétissant que de cette première étreinte, nus, peau contre peau.


Je la caresse doucement, elle ronronne. Nous reprenons nos baisers passionnés, nos jambes s’entremêlent. Je la sens réceptive, mais pas encline aux initiatives. Je pense à l’heure qui tourne et à la nécessité d’aboutir. Nous roulons l’un sur l’autre, afin de varier les angles et les caresses. Le drap s’échappe, j’ai envie de tendre le bras vers le bouton d’éclairage, afin de la voir. Elle s’abandonne, étendue sur le dos. Je promène mes doigts sur elle. Je découvre ses merveilles, une à une. Elle se laisse parcourir, ma bouche est entrée dans la danse. Je déguste ses pointes érigées, elle passe ses doigts dans mes cheveux. J’embrasse son ventre, puis continue mes découvertes. Je la façonne de mes paumes, la pianote de mes doigts. Elle se raidit un instant lorsque je cherche à immiscer ma langue entre ses cuisses, au sein de son buisson, son pelage humide. Elle accepte enfin cette caresse et jouit du plaisir de s’offrir.


Je répète la gamme de mes caresses. Je sais qu’elle est prête, elle a joui déjà. C’est moi qui n’y est pas. Je désire cette femme, mais je n’ai pas ’la queue’ pour arriver à mes fins !

Je n’arrive pas à dominer l’émotion qui me submerge. L’exaltation qui me traverse n’est pas véritablement un désir sexuel.


Je ne sais pas expliquer ce que je ressens. J’ai envie de l’emmener vers le plaisir, tout autant que de jouir d’elle, mais le déclic physique ne se fait pas. Pourtant, tout son corps m’appelle. Elle me tire de ses bras pour m’amener sur elle. C’est le moment où je devrais la prendre, m’introduire en elle, mais je ne le peux pas. Nos visages sont face à face, nous nous embrassons encore. Elle semble si passionnée, si offerte, si belle aussi !


Sa bouche est avide, gourmande et son corps frémit sous le mien, impatient. Elle m’attend, mais je ne peux répondre à cet appel, je me sens fragile, amoureux sans doute, respectueux, trop respectueux. Elle souhaite un mâle entreprenant, alors que ma pauvre verge repose sur son ventre brûlant. C’est la panne !


Je me suis assis près d’elle, elle a mis sa tête sur ma poitrine, elle ne dit rien.

Elle caresse doucement mon torse.



Le silence s’installe.



J’ai déjà ressenti cette gêne, je suis désolé que cela arrive maintenant, avec elle. Les autres fois, j’avais retrouvé mes sensations par le dialogue. Je ne sais pas comment le lui formuler.



A quoi bon tenter d’expliquer l’inexplicable, je préfère parler de nos caresses.



Elle ne répond pas.



Je reste abasourdi.



Nous nous embrassons, je cueille un sein et le durcis entre mes doigts.



Comme elle ne répond pas, j’ajoute :



Elle a avoué cela timidement, avec des regrets dans la voix. Je m’agenouille tout à coup entre ses cuisses. Je prend sa bouche et empaume ses seins. Je glisse une main vers son sexe, je la pénètre d’un doigt. Elle s’affole sous mes caresses. Je me sens conquérant tout à coup. Je laisse mes hésitations de coté, je l’attire sous moi, je gobe ses seins et je sens la vigueur me venir, enfin !


Clotilde est repartie dans les errements du plaisir et je n’ai aucun mal à la pénétrer. Alors, comme une revanche, je me mets à l’aimer de toute ma fougue. Elle s’ouvre à moi, nos souffles mêlés témoignent de notre bonheur commun. Je pousse mon organe retrouvé, si puissamment, qu’elle dispose ses cuisses ouvertes autour de mes hanches. Je me cramponne à sa taille mouvante. Notre plaisir atteint rapidement son paroxysme et je ne cherche pas à le contrôler. Il me vient une image de moi-même, celle d’une bête en rut ! Je ne retiens pas mes cris qui doivent être terribles. Avant la jouissance, j’ai conscience des réponses de ma partenaire, son corps arqué, les soubresauts qui l’animent et ses plaintes impudiques. Je me répand en chaudes saccades sur son ventre !


Cette étreinte endiablée nous a libéré. Enlacés sur le lit défait, nous échangeons mille gestes de tendresse, mille mots aussi. J’allume la lumière. La pudeur du début s’est envolée. Elle s’offre à mon regard sans aucune gêne. Son visage est constellé de gouttes de sueur, elle est radieuse. Nous nous retrouvons sous la douche. Je la savonne entièrement, elle me rend la pareille. Ses mains douces sur mon sexe la font rire, et de cette gaieté, le désir renaît. Je la possède debout, sous l’eau brûlante. Elle jouit de mes assauts répétés, qui propulsent son dos contre le carrelage glissant du mur.


Plus tard, dans la chambre, après un long moment de câlins sur le lit, il est l’heure de se rhabiller. Elle a déjà enfilé sa charmante petite culotte blanche, son soutien-gorge, elle revêt une combinaison de satin. Je paresse sur le lit, je la regarde, je suis encore nu. Ces sous-vêtements englobant ses formes, la rendent désirable. Je me lève, attire son dos contre ma poitrine. Je l’embrasse dans le cou. Je palpe ses seins, elle se laisse aller et passe ses bras derrière moi, elle caresse mes fesses. Mes mains aventureuses passent sous la combinaison et s’introduisent dans le triangle de coton blanc. Elle gémit. Mon sexe redevient tel qu’il n’aurait jamais du cesser d’être pour elle. Je prend l’une de ses mains et la guide pour qu’elle l’empoigne. Elle se soumet volontiers à cette fantaisie. Ce n’est plus le moment pour ces jeux, pourtant le désir est irrésistible.


Elle ne proteste pas, bien au contraire. En quelques mouvements, je l’amène à s’accouder sur la table. Je ne retire pas sa culotte, je l’écarte juste pour permettre le passage. Elle gémit. Cette position qui doit être nouvelle pour elle, lui a inspiré spontanément la cambrure des reins. Elle tourne la tête, je sens dans son regard une avidité mêlée d’inquiétude. Je la pénètre doucement. Elle râle en renversant la tête, puis, soumise à mes mouvements, elle ramène le visage vers le plateau de la table, dans une attitude de concentration et d’acceptation du divin outrage que je me propose de lui infliger.



Epilogue :



Cette histoire se prolonge encore aujourd’hui.

Je crois que Clotilde trouve avec moi tout cet univers sensuel qui lui était inconnu. Elle apprend vite et demande toujours plus. Le moment n’est pas loin où nous emprunterons des chemins que je ne connais pas encore mais que nous aurons à cœur de défricher ensemble.


Nous n’envisageons pas de divorcer. Tant que cette union restera possible, nous aurons plaisir à la faire durer. Nous sommes aussi conscient que rien n’est éternel et le jour où cela s’arrêtera, nous saurons, je crois, faire bonne figure.


Estelle a quitté l’entreprise, j’ai de ces nouvelles par Mathieu. Il envisage sérieusement de se mettre avec elle, mais il sait que cela ne se fera pas sans douleur.