n° 06970 | Fiche technique | 10193 caractères | 10193Temps de lecture estimé : 7 mn | 09/01/04 |
Résumé: Métaphore cycliste outrée et sous-titrée: c'est bien d'être le premier, c'est encore mieux la prochaine fois de etc. | ||||
Critères: ffh fbi campagne volupté fdomine voir init | ||||
Auteur : Bucolpic (Hédoniste bucolique et dilettante.) |
Le Tour de Marie
En 1980, c’est l’année où nous louons une très vieille ferme.
C’est un bel endroit, perdu dans la forêt. Elle appartient à un noble ruiné, qui essaie de la retaper depuis vingt ans.
C’est à soixante kilomètres de là où nous vivons, et nous prenons vite l’habitude d’y aller dès le vendredi soir pour tout le week-end. C’est assez précaire, il n’y a pas de chauffage, rien qu’une immense cheminée dans la grande pièce principale ; le seul vrai luxe est une douche. Pour le reste, une grande chambre pour nous, une petite pour les amis. Les enfants se sont installés dans le grenier, et cohabitent avec les loirs qui dévastent tout. Et puis, s’il y a vraiment trop de monde, on installe des lits de camp dans les dépendances, de l’autre côté de la cour pavée.
Nous vivons dehors, nus ou en maillot de bain, cela dépend de nos invités. Beaucoup de gens viennent, avec leurs instruments de musique, leur vin et leur libido.
Moi, je fais des dessins au pastel, je les accroche sur des fils dans la cour, D. en fait des photos. C’est aussi l’époque où je m’intéresse enfin sérieusement à mon corps. Je m’en occupe avec des kinés, je m’initie au massage des pieds. À l’évidence, je suis doué, et j’acquière une petite notoriété.
C’est dans l’air du temps, tout le monde veut se faire masser les pieds. Je touche plein de femmes, les hommes se défilent, cela m’arrange bien. Et puis D. aime me regarder faire, il n’y a pas longtemps qu’elle m’a parlé de son homosexualité. Je vois bien, avec son air de ne pas y toucher, qu’elle guette du coin de son oeil bleu les réactions des heureuses massées. Tout en parlant, bien sûr, de tout à fait autre chose. Mais j’en trouve les traces à l’heure de la sieste. Nous aimons ce trouble.
Un samedi matin, autour de la table du petit déjeuner, elle parle de mes nouveaux talents à Marie, une de nos amies qui n’est pas très bien dans sa peau. Elle est venue la veille pour trois jours. Elle sort de son divorce.
Pour tout le monde, Marie est l’une des plus belles femmes que nous connaissions. Toute brune, les cheveux, les yeux, la peau jaune d’or foncé, elle est magnifique. Elle arbore en permanence un sourire chaleureux, elle semble toujours ravie de parler avec quelqu’un. C’est délicieux, au quotidien.
Donc, nous voilà tous les trois devant notre café, en maillot de bain, Marie semble pudique, et nous ne voulons heurter personne. D. lui parle du massage des pieds, suggère que ce serait une détente pour elle, que je fais ça très bien etc.
Elle est très convaincante, et en même temps détachée, du genre c’est-toi-qui-décide-pour-toi.
Moi, je l’observe, un peu surpris tout de même. Elle ne regarde pas directement Marie, pourtant en face d’elle. Ses yeux flous observent le ciel d’été par la fenêtre grande ouverte. Elle parle, ses seins posés sur la table, avec ses fameuses bosses dans le coton que nos ami(e)s regardent toujours à la dérobée.
Marie, enthousiasmée, hoche la tête, approuve tout, mais c’est ce qu’il me faut et quand commence-t-on.
Et D. : mais pourquoi pas maintenant ; c’est bien, le matin, installez-vous dans la chambre, c’est grand, il y a de la place.
Bon. Je lui jette un coup d’oeil : tu pourrais me demander mon avis. J’aime masser les pieds des femmes, mais pas forcément de toutes. Marie est belle, mais ne m’attire pas au point d’avoir envie de la toucher. Beaucoup de chaleur, peu de sensualité.
C’est une amie, cependant, je dis d’accord, et après avoir rangé la vaisselle, nous allons dans la chambre aux murs blancs. Avec D., nous nous sommes construit un grand lit avec des planches et des poutres de récupération, comme une grande estrade, et nous aimons beaucoup la couverture piquée de satin vert.
Dans cette maison, les portes - y compris celle de l’entrée - sont sans serrures, assez symboliques, fendues et vermoulues. Je dis à Marie de s’installer confortablement sur le dos, en se rehaussant sur les oreillers. Alors que je pousse symboliquement la porte, je vois D. qui me regarde avec un air de connivence goguenarde, la langue dans sa joue, les mains sur ses hanches.
Je lui rends son regard. C’est toi qui l’a voulu, non ?
Marie est étendue sur le satin vert, dorée dans son maillot deux pièces, et m’attend, confiante. Je m’installe au bout du lit et je lui prends doucement le pied gauche. Quelques explications sur ce que nous allons faire, elle est d’accord, et je commence délicatement mes mouvements autour de ses petits orteils.
Elle a fermé ses yeux, se laisse aller, laisse échapper des petits soupirs de contentement. C’est rassurant, je me détends à mon tour, et je glisse mon pouce vers le bas de la plante de son pied, où je trouve une légère résistance. Comme d’habitude, je masse tout doucement, pour ne pas faire mal et, en même temps, écraser lentement la petite bosse dans sa chair.
Au bout de cinq minutes, tout change, son visage se crispe, son corps se tend. Je ne l’ai jamais vue avec cette expression de souffrance. Je prends peur, j’arrête mon mouvement avec une interrogation presque muette : je t’ai fait mal ? Elle agite violemment la tête en signe de dénégation et sa main s’agite, me fait signe de continuer.
Je suis un peu désemparé, je reprends le massage au même endroit, pas très sûr de moi. Marie, toujours aussi crispée, se redresse sur ses avant-bras, le visage en arrière et se met à respirer bruyamment et assez vite.
Subitement, elle écarte sa jambe droite de celle que je tiens et son bassin se met à bouger sur le satin. Elle m’offre une vue sur l’entrejambe de son maillot, tendu par son mouvement de rotation, et affolé, je vois les lèvres gonflées de son sexe, sculptées dans le coton. Et surtout une auréole qui s’étale sur le tissu. Une odeur monte dans la chambre.
C’est celle de Marie en train de jouir, les yeux fermés.
Elle n’a aucun geste qui me fasse signe d’arrêter, je continue,. Je me mets à genoux entre ses jambes écartées, pour pouvoir masser son pied droit, en même temps que le gauche. Elle frotte ses fesses sur le lit, son maillot fait des plis sur les côtés.
Le mien, un beau maillot rouge et blanc, laisse échapper le bout de mon sexe comprimé. Le monde entier doit nous entendre. Un frôlement derrière moi, D. est là.
Elle pose sa main sur mon épaule gauche et porte son doigt à ses lèvres : chut. Très rose, son visage est tendu, ses yeux durs, elle ne sourit pas. Elle a enlevé son soutien-gorge, et je vois ses seins qui se balancent, les fameux longs mamelons accentués par la pénombre de la chambre.
Elle glisse à la tête du lit, s’installe doucement tout contre la tête de Marie, qui a forcément senti une autre présence. Persuadé qu’elle va se relever d’un bond en criant au scandale, je sens une onde de chaleur me traverser : son bras se pose sur la cuisse de D..
Qui lève les yeux vers moi, et m’offre son sourire de certitude victorieuse.
Prenant son sein gauche, elle le descend vers le visage de Marie, cherche sa bouche. Les lèvres se tendent et engloutissent le gros mamelon épais, avec des gémissements courts de satisfaction. D. se laisse téter, tout en tirant sur son mamelon droit. De temps en temps, elle le ressort de la bouche de Marie, et se regarde, gonflée, étirée, mouillée. Elle m’a expliqué, déjà depuis longtemps, toujours devant le miroir de la salle de bains, que sa jouissance vient plus de la vision que de la sensation.
Elle dit : je me regarde bander. Et toi, regarde-moi, je bande.
Et moi, je ne masse plus grand chose. Mon maillot baissé sur mes cuisses, je tiens les pieds de Marie sans y penser, je les lâche pour faire aller et venir mes doigts autour mon sexe rouge. Sa culotte est baissée sur son bas-ventre, je me débarrasse de la mienne. Impérieusement, D. me fait signe de ne pas bouger.
Elle descend sa main vers le soutien-gorge de Marie, le tire en arrière et se met à tirer rapidement sur les pointes raides des petits seins. On dirait des moitiés de citrons. Marie geint, elle cherche entre les cuisses de D. qui retire ses fesses brusquement en arrière. Lui caresser son sexe ne la fait pas jouir ; elle ne se masturbe jamais.
Je crois le moment venu, mon sexe se balance. Je me penche, et avec mes deux mains, j’agrippe le bord du maillot taché de Marie. Aussitôt, ses fesses se soulèvent pour accompagner le mouvement. La main de D. plaque le ventre qui monte vers moi et le fait retomber sur la couverture. Je la regarde, que veux-tu ?
Sa main se jette entre les cuisses de Marie. Du bout des ongles, comme un crochet, elle tire sur le tissu, dénude le sexe ouvert, les lèvres brunes ouvertes, mouillées.
Elle plonge rapidement son index, le ressort, le contemple. Elle saisit mon sexe à la base, le tire, l’entraîne vers le maillot écarté, vers la fente gluante, l’introduit et pousse sur mes fesses.
Je glisse et je tombe au fond de Marie qui souffle, gémit, lève son bassin vers moi, se redresse, bascule. D., figée, tire largement sur l’élastique, regarde mon sexe qui sort et qui rentre dans le maillot humide entrebâillé. Elle voit, elle sent, elle écoute son oeuvre. Les narines pincées, la bouche entrouverte, avec le son grave de sa jouissance, elle souffle :
« Mouille-la, mouille-la maintenant ! »
Marie l’entend, et sent mon sexe se raidir sous la pression qui va la remplir. Sa main gauche se met à frotter frénétiquement mon bras, elle halète de plus en plus vite et ouvre grands ses yeux sur le vide. Ses cuisses et ses fesses se bloquent brutalement.
Elle dit :
« Tu es le premier. »
Son maillot est jaune.