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Temps de lecture estimé : 19 mn
01/02/04
Résumé:  Ma relation avec Alex s'intensifia, nous nous raprochâmes de plus belle. La journée sera dure, mais récompensée. Le petit lac qui repose en bordure du chemin principal tiendra lieu de lit à nos ébats...
Critères:  hh intermast fellation hdanus hsodo
Auteur : Dragon Vert  (Rôdeur solitaire)      

Série : Dragon d'un soir d'été

Chapitre 02 / 02
Dragon d'un soir d'été (2)

Les rayons cuisants du soleil me réveillèrent. La fenêtre en pignon au-dessus de mon matelas me laissait voir le jeune soleil se réveiller lui aussi. Ses rayons se fichaient sur mon visage comme des lances émoussées. Je me suis retourné pour voir Alex, sa respiration était apaisante, profonde. Un souffle viril qui venait caresser mes tympans. Les pièces de son armure jonchaient le sol comme nous les y avions laissés la nuit dernière. La pièce, cette fois, était pleine de gens, tous dormeurs à l’exception de moi. Mon érection matinale se faisait forte sous les draps, je me souvint de la soirée, j’avais envie de littéralement sauter sur Alex, de l’embrasser, de me blottir contre son torse. Ce spectacle aurait probablement déplu au reste du groupe qui n’avait sans doute pas besoin de ça en se réveillant. Je me couchai sur le coté, pour pouvoir le regarder. J’avançai discrètement ma main vers son visage, de mon pouce je vint lui caresser sa lèvre inférieure. Je voulais le toucher, il fallait que je sente sa chair sous mes doigts pour me convaincre que ce n’était pas qu’un mirage. Il entrouvrit les yeux, me fit un petit sourire en coin qui me révéla la chaleur réconfortante de sa satisfaction de me voir. Je me sentais près de lui comme jamais je n’ai été près de quelqu’un durant ma vie. C’était une relation bien différente, un partage, une association unique et profonde qui me déstabilisait complètement.


Des bruits, des grognements, des éternuements, quelques résonances discrètes de mouvements de draps annonçaient que le réveil se répandait comme une traîné de poudre sur nos co-chambreurs épuisés. Il devait être 10heure, approximativement. Calculer l’heure juste n’est pas chose facile, n’ayant pas de montre à ma disposition, je dûs me fier au Soleil. Alex se leva lentement, s’assis sur le matelas, bailla en regardant droit devant lui, se cambra le dos légèrement vers l’arrière pour se gratter. Je me coucha sur le dos, les bras à nouveaux croisés derrière la tête. Je trouvais comique de le voir ainsi, il entrait avec banalité dans le stéréotype conventionnel de l’homme viril au réveil, préparant avec grâce et prestance son corps pour affronter les assauts éreintants de la journée à venir. Il me regarda en souriant, il remarquait bien ce qui me faisait réagir ainsi. Il se pencha maladroitement vers son sac et y farfouilla quelques secondes pour en dénicher des vêtements propres. Il se leva et enfila sa paire de jeans et son t-shirt blanc. Il commença ensuite à déambuler un peu partout à la recherche des morceaux de son armure, qui manifestement s’étaient promenés durant la nuit. Quelques têtes étrangères se levèrent de leur socle duveteux pour regarder d’un regard épuisé de qui il s’agissait avant de se recaler aussitôt dans un semi-sommeil en fermant les yeux. Il plaçait une à une les pièces métalliques sur son corps. Je me mis alors à genoux devant lui pour lui servir d’écuyer improvisé. L’aidant à ajuster les pièces de métal, les sangles de cuir et les œillets. J’effleurais souvent sa peau dans ma démarche, le caressant légèrement du bout des doigts pendant que je serrais les lanières.


J’ai toujours adoré les armures, un modèle implacable de sensualité et de virilité concentrée, le regarder se jucher fièrement devant moi commençait à m’exciter encore plus, il projetait autour de lui une aura de puissance et d’élégance qui capturait les regards curieux. Une fois le travail terminé, Alex se pencha pour ramasser son épée, j’en profitai pour lui administrer une bonne claque sur les fesses, amicalement bien sûr. Il sursauta vivement devant mon geste grossier, il se retourna vers moi, gêné, mais souriant. Je me contentai de lui souffler un petit rire narquois. Il quitta la chambrée pour affluer vers l’étroit escalier grinçant. Le descendit d’un pas lourd avant de s’estomper dans la pénombre qui sévissait dans les appartements inférieurs.


Je décidai de me lever à mon tour, je retirai mes draps d’un trait, sautai sur mes pieds et ramassai toutes mes affaires. Enfilai rapidement pantalon, chandail, costume et accessoires divers. Je me faufilai discrètement vers la sortie.


En bas, il n’y avait presque personne, quelques costumés anonymes qui mangeaient leur petit déjeuner en solitaire. Alex était là, en train de finir de nouer les lacets de ses bottes. N’ayant pas très faim, je lui proposai d’aller marcher un peu avant que la dernière partie du scénario ne recommence. Nous partîmes alors dans les bois, marchâmes quelques minutes pour finalement atteindre un petit lac d’eau claire. C’était généralement un des endroits les plus fréquenté du GN, les bains de minuit sont devenus monnaie courante après un scénario éreintant, un peu de détente et de filles nues attiraient des foules de jeunes coqs débordant de testostérone. Chose inhabituelle, il n’y avait personne, seulement quelques oiseaux et une tendre brise qui perçait les feuillages sifflant sa mélodie apaisante. Je remarquai Alex en train de regarder furtivement autour de nous, fronçant les sourcils je me retournai pour le regarder plus attentivement, cherchant à analyser son comportement nerveux. Je n’eus à peine le temps de soupirer qu’il me plaqua vivement contre un tronc d’arbre placé tout près. Il souda aussitôt ses lèvres bestiales aux miennes et enfila sa langue avide dans ma bouche gourmande, accomplissant un massage oral d’une sensualité et d’une fougue presque indescriptible. Mes yeux pétillaient leur étonnement, ma bouche était au bord de l’orgasme, tout mon corps incandescent d’excitation se tordait de plaisir. Il avait placé ses mains chaque côté de ma tête, au niveau des oreilles, tenant délicatement ma tête enlignée sur la sienne, me massant les cheveux du bout des doigts avec toute la tendresse d’une goutte d’eau ruisselant sur les plumes d’un oiseau. Le baiser était féroce, il soupirait à grandes respirations nasales, tout son corps ondulait, cambrant ses hanches libidineuses telle une vague perverse qui me consumait jusqu’à la chair. Les yeux clos et la bouche déchaînée, il me dévorait de sa chaleur lascive, de son érotisme sybarite. Je bandais aussi durement que l’arbre qui me servait de support à la fureur enivrante d’Alex. Je tentais, tant bien que mal, de lui rendre un baiser aussi vivace que le sien, il était beaucoup trop fort pour pouvoir le battre sur ce terrain là. J’étais devenu à ce moment, son esclave, ligoté de ses bras, caressé de ses mains, plaqué contre l’arbre froid par son corps brûlant de désir, j’étais dans sa prison de chair qui me faisait affluer le rouge aux joues.


Je me sentais presque perdre conscience quand Alex se retira de ma bouche, il recula d’un pas et regarda au loin. Des gens descendaient bruyamment le sentier de terre pour se diriger vers nous. Alex me regarda un instant, peut-être pour admirer son œuvre, j’étais écrasé contre le tronc, mes bras pendaient de chaque côté de mon corps bouillant. Il souriait, il voyait manifestement que son baiser m’avait complètement épuisé. Je sentais les afflux violents de testostérone qui se répandaient comme un fleuve jusque dans mes orteils. Mon érection n’en était que plus forte, la masse saillante de mon sexe s’étouffait dans mon pantalon devenu terriblement petit. Discrètement, caché par l’arbre, je fis glisser ma main dans mon caleçon pour venir le replacer de manière à ne pas trop attirer l’attention. Ayant l’air curieux, je sortis la tête de ma cachette improvisée pour regarder le groupe de gens qui s’amenait vers nous. Ils devaient être une dizaine, tous m’étaient étrangers, mais semblaient néanmoins connaître bien Alex. Ils s’arrêtèrent un petit moment pour lui jaser un peu avant de repartir sur la route en me mimant un salut un peu paresseux. Certains me dévisagèrent un peu, sans doute curieux de savoir qui je pouvais bien être, et pourquoi je semblais aussi distant à leur égard.


C’est un groupe de gars que j’ai rencontré hier pendant le scénario. On s’est promené beaucoup sur les terres pour aller chercher pleins de petites quêtes. Ils sont sympathiques.


Je trouvais étrange qu’il cherche à se justifier de la sorte, d’ordinaire il ne parle pas beaucoup, encore moins quand je ne lui ai rien demandé. Peut-être avait-il remarqué mon interrogation quand je les aient vus venir lui parler. De toute façon je ne vais pas commencer à faire une synthèse sur toutes les personnes qu’il connaît, m’ingérer dans sa vie de cette manière ne fera qu’écrire le chapitre désolant de notre autodestruction amoureuse.


Nous repartîmes vers l’auberge, je jeta un dernier regard dans le creux des eaux du lac clair avant de presser le pas pour débuter la dernière journée de notre fin de semaine médiévale. En chemin, nous parlâmes un peu du scénario à venir, de ce que nous pensions qu’il allait arriver en analysant la journée précédente. Généralement, aux dires de plusieurs, les Dimanches sont les plus remplis de péripéties et d’aventures de toutes sortes. Nous devrons donc attacher notre tuque solidement (encore une petite expression à nous).


Nous n’avons même pas réalisé la moitié du trajet qui nous séparait de l’auberge qu’une poignée de monstres jaillit des buissons pour nous attaquer, un combat violent s’en suivit, bien orchestré pour Alex et un peu maladroit pour moi. Je me fis toucher plusieurs fois mais réussis quand même à terrasser deux d’entres eux avec mon bâton et un autre avec un sort de feu. Alex se déchaînait dans la petite foule et acheva tous ceux qui résistèrent. Une fois le combat terminé, nous convîmes de nous séparer pour aller avertir les autres des embuscades. Ainsi donc je continua mon chemin vers l’auberge à la course, seul. Alex partit vers les bois pour aller voir les elfes.


Je me sentit beaucoup plus impliqué dans ce qui se passait que la journée précédente, comme si un poids écrasant s’était retiré de moi et m’avait rendu la liberté qui m’était contrainte depuis le jour où je vis Alex pour la première fois. Les chaînes dominatrices de mes restrictions sociales ont été émoussées, le temps qu’il fallait pour me rendre la bouffée d’air qui m’asphyxie depuis déjà si longtemps. Il me restait encore du chemin à accomplir, mais les plus grands voyages débutent toujours par un premier pas, une première inspiration insufflant la volonté.


Une fois arrivé à l’auberge, la plupart du monde était levé, j’avertis donc au chef de l’armée l’embuscade qui venait de nous surprendre. Nous craignions ce genre d’attaque depuis hier, probablement qu’il y en a plusieurs autres partout sur les terres. L’anneau dissimulé par Alex pourrait bien finir par se trouver par le clan ennemi. Je n’ai jamais su à quoi il pouvait bien servir, sinon peut-être simplement un objet symbolique pour faire naître des discordes. Quoi qu’il en soit, nous devions le protéger.



Le scénario toucha à sa fin très tard dans la soirée, nous avions voyagé d’un bout à l’autre de la forêt plusieurs fois, traquant énigmes et aventures. Nous étions éreintés, les multiples combats, les messages à transmettre, les problèmes à résoudre nous avaient exténués. Vers 11heure le soir, tous se regroupèrent à la petite clairière dans laquelle se trouvait le traditionnel feu de camp. Des bûches ceinturaient ce spectacle crépitant pour permettre aux joueurs de s’y asseoir. Presque tout le monde était là, il manquait quelques personnes, sans doute partis dès que le scénario de termina. Tous parlaient de la journée, de ce qui s’était passé, exprimaient des commentaires appréciatifs ou dépréciatifs aux organisateurs. C’était un petit moment de détente avant de reprendre la route et retomber dans la monotonie de nos vies « normales ». J’étais assis près d’Alex et de mes amis, nous parlâmes beaucoup ensemble, il me demandait comment j’avais aimé mon tout premier scénario médiéval, si j’allais revenir, etc. Quand vint l’heure de quitter, il me demanda si je voulais rester un peu, il partirait seulement le lendemain matin, n’aimant pas beaucoup voyager de nuit. Je devais partir avec mes amis, mais j’acceptai quand même. J’avertis Patrick et les autres que je ne partirais pas avec eux ce soir, que j’allais passer une dernière nuit ici. L’idée ne déplut pas aux autres pour rester aussi, mais Paul était très occupé le lendemain matin, il ne pouvait pas attendre pour partir, les autres durent le suivre. Nous fîmes nos au revoir et nous séparâmes. J’espère ne pas les avoir déçus de ma décision, mais je ne pouvais pas rater une occasion d’être seul avec Alex. À part nous, il restait encore quelques personnes qui avaient sans doute pris la même décision qu’Alex. Nous restâmes encore une bonne heure à regarder le feu grésiller. Je sentais la fatigue me gagner lentement, j’en touchai quelques mots sur le sujet à Alex. Il acquieça et nous quittâmes donc les autres pour emprunter le sentier sombre menant à l’auberge. La lune était presque pleine, sa lueur poudrée donnait une atmosphère étrange à la forêt, quelque chose de mystérieux. Nous avançâmes dans les chemins noueux pour arriver, après plusieurs minutes, au petit lac d’eau claire auquel moi et Alex nous nous étions embrassés durant la matinée. Des lucioles curieuses étaient venues tapisser l’atmosphère ambiante, se promenant à tout hasard au-dessus des rives. La lumière vaporeuse de la Lune baignait dans ces eaux, son reflet semblant onduler comme de souples serpents d’argent à sa surface. La nuit était trop belle pour la gâcher en allant dormir si vite.


Hey Alex, as-tu envie d’aller dormir tout de suite ?Parce que le lac à l’air plutôt tranquille ce soir, si ça te tente, j’aimerais bien aller me baigner. Ça va faire des semaines que j’ai pas mis les pieds dans l’eau.


Il me sourit, il ne fit que soupirer un petit rire entre ses dents. Sans un mot, il ôta son chandail, me présentant presque fièrement son torse sculptural dans la pénombre mielleuse de la nuit. Il me regarda, semblant demander si j’allais me décider à l’imiter. Je retira mon chandail aussi, commença à retirer, un à un, mes souliers et mes chaussettes. Bientôt, nous nous retrouvâmes tous deux en caleçon, nous courûmes dans l’herbe humide, avancèrent vers l’eau avant d’y sauter à pieds joints faisant naître sous notre corps une vague onduleuse qui alla se perdre dans les quenouilles et les nénuphars qui ceinturaient le lac. L’eau était tiède, presque chaude malgré l’air frais qui nous chatouillait la nuque, néanmoins rafraîchissante. Je sortis la tête et scruta du regard où se trouvait Alex. Faisant un tour sur moi-même, il était introuvable, il ne restait de lui que les dernières ondes houleuses qu’il avait réalisées dans son plongeon, se propageant lentement sur la surface du lac. Je nageai vers elles, un peu nerveux qu’il n’ait pas déjà émergé de sous la surface de l’eau, le fond est plutôt bas, il pouvait sûrement s’y trouver des rochers et des hauts-fonds invisibles sur lesquels il aurait bien pus se heurter. Je regardais vivement au travers des eaux sombres, je ne voyais rien, sinon le reflet inquiet sur mon visage et ma poitrine pâle qui s’enfonçait dans les brumes opalines. Soudain, une pression très forte s’empara de mes chevilles et me tira ardemment vers l’avant. Inéluctablement, je basculai sur le dos en m’enfonçant aux creux des eaux. Je sentis des mains se poser sur les cotés de ma tête, et vit ensuite devant moi, le visage souriant d’Alex se découper dans le brouillard d’ébène qui régissait le lac. Il vint affectueusement m’embrasser, collant amoureusement ses lèvres mielleuses aux miennes. Semblant flotter doucement entre la terre et l’air, couchés entre deux eaux, nous échangeâmes un long baiser qui me paru aussi divin que celui du matin. C’était beaucoup plus amoureux, beaucoup plus tendre, nous étions simplement entrelacés dans les bras de l’autre, s’enfonçant doucement au creux des traits de lumière fibreux découpés par la Lune traversant la surface du lac.


Nos bouches se dessoudèrent enfin et nous regagnâmes la surface pour prendre une bonne respiration. Je secouai mon visage pour en disperser l’eau, en voyant Alex je me tournai sur le dos et battis mes jambes dans l’eau pour l’éclabousser. Ça lui apprendra à essayer de me faire peur. Amicalement frustré, il entreprit de me traquer. Il me poursuivait en nagea, faisant mon possible pour échapper aux poursuites de mon prédateur. Après quelques secondes, j’abandonnai, désirant goûter la vengeance qu’Alex me réservait. Il attrapa ma taille de son bras droit inquisiteur, me colla à lui en se barrant les muscles. Il vint m’embrasser sur la nuque, dans mon cou, et sur la base des épaules. Je commençais à respirer plus fort, plus profondément. Je sentais son sexe durcir au travers de son caleçon, à l’embrasure de mes fesses. Je sentis sa main gauche venir me caresser lentement les pectoraux et redescendre posément jusqu’à mes sous-vêtements. Le pouce se ficha sous l’élastique, d’un coup vif, il y introduisit toute la main. Elle agrippa mon pénis avec une dextérité sensuelle. Tout en m’embrassant mielleusement dans le cou, il me massait le sexe qui ne tardait pas à se raidir avec toute la vigueur presque bestiale d’un cheval. Je sentais le mouvement mièvre des courants marins s’unissant timidement avec les attouchements amoureux d’Alex. Leurs contacts frais m’électrifiait, naissant en moi une onde frissonnante qui vint me faire pousser un doux gémissement, un soupir brûlant perçant le silence forestier qui régissait les hectares de flore aux rivages du lac endormi.


Alex arrêta son massage un instant, il se recula d’un demi pas, glissa ses mains le long de mes flancs, fit coulisser ses doigts dans mon caleçon. Il empoigna solidement l’élastique et le fit descendre lentement, libérant ainsi mon sexe manifestant toute son impétuosité féroce aux fonds marins qui le baignait de leurs regards avides. Je me penchai pour retirer le reste de mon caleçon, le passant sous mes pieds. Je me retrouvais entièrement nu dans le lac, l’eau qui se meut autour de mon corps sans se soucier de ma présence, allant simplement se frotter goulûment à ma chair. Ça m’excitait, comme une incessante caresse sur ma peau. Alex replaça ses mains sur moi, les glissa sur mon dos, sur mes flancs, et descendit lentement jusqu’à mes fesses. Il les caressa presque avec gourmandise, comme s’il s’agissait d’un bien précieux et personnel auquel il ne doit en être que le seul possesseur. Il vint placer l’une de ses mains entre elles, je sentit l’un de ses doigts se faufiler à pattes de velours jusqu’à l’ouverture discrète de mon couloir anal. Je bloquai net, une impulsion brûlante me traversa le corps. Inquiet, le rouge me monta aux joues. Il s’approcha de mon oreille, il semblait aussi gêné que moi, une note vibrante et nerveuse dans la voix.


Est-ce que ? Est-ce que ça t’intéresse d’essayer ? Sinon, je peux m’arrêter là, je ne veux pas que tu te sentes mal de refuser d’aller jusque là avec moi.


Je ne répondit pas tout de suite, je voulais bien peser ma réponse. Pourtant, elle était déjà toute décidée. J’ai toujours craint, dans un couple avec un autre homme, de passer pour la petite pute, d’être « la fille ». Cette image me répugnait, me faisait détourner les yeux de dégoût, je ne me voyais absolument pas comme ça, je me trouvais encore moins efféminé. La simple idée de me faire enculer par quelqu’un d’autre me faisait peur, ce n’est ni la douleur ou le plaisir que j’en retirerais qui m’en repoussait, mais l’image sociale que ça entraînerait, j’aime le sentiment de soumission envers Alex, mais pas jusqu’au point de devenir son inférieur, la victime d’une soumission injustifiée dans un ébat sexuel. J’imaginais un couple homosexuel composé de deux hommes ordinaires, de l’archétype du mâle conventionnel qui partageaient une relation privilégiée, mais néanmoins privée des lubies péjoratives fondées sur les rumeurs ou les généralisations hâtives à propos des « folles » ou des gays en talons hauts. Je respectais cette autre « caste » d’homosexuels, si je puis me permettre de la nommer ainsi dans tout le respect qu’elle mérite, je la vois un peu de la même manière que l’homme rose chez les hétéros. Nous ne sommes pas vraiment différents au fond, chez les gays, il y a aussi des « machos » virils, dominateurs et phallocrates, il y a aussi la classe ordinaire, ainsi que ses hommes roses. Je visais la catégorie du milieu, jugeant en faire partie et la recherchant pour mon partenaire. La proposition d’Alex me donnait l’impression de me projeter sur un palier inférieur, pourtant la justification d’un tel palier est purement arbitraire, parce que rien ne prouve que ce soit réellement inférieur, peut-être seulement l’opinion de la masse sociale qui assimile un tel préjugé. Bref, l’envie de me sentir aussi près de lui me démangeait à m’en mordre les lèvres, je ne pouvais pas rester insensible aux pulsions de mon corps qui me guidaient vers un plaisir certain.


C’est correct, ça me gêne un peu, mais je suis prêt à essayer avec toi.


Ne t’inquiète pas, je vais faire attention pour ne pas te faire mal, j’ai jamais fait ça avant, j’espère que tu m’excuseras si je ne m’y prends pas de la bonne manière.


Je ne suis pas plus expérimenté que toi, tu sais. Toute l’expérience que j’ai sur le sujet, c’est toi qui me l’as offerte.


Sans plus attendre, je sentis l’un de ses doigts se ficher avec prestance sur mon anneau et coulisser aisément à l’intérieur de mes entrailles, il s’y engouffra comme un serpent dans sa tanière, dans un mouvement sensuel, ressentant la moindre de ses courbes passer au travers du col. Une onde de choc me percuta tout le corps, mes jambes cambraient sous les assauts manuels des doigts d’Alex. Il remarqua le plaisir qu’il semblait me donner, et renchérit aussitôt avec un autre doigt, puis encore un autre, augmentant la fréquence de ses va-et-vient pour en devenir presque frénétiques et déchaînés. Il prit son bras gauche pour me tenir la taille plaquée contre lui, me ramant le postérieur avec d’autant plus de souplesse. Il m’embrassait dans le cou et sur la nuque de plus belle pour me calmer un peu, j’avais envie d’hurler à la Lune comme l’aurait fait un loup. Je m’efforçais d’étouffer mes gémissements qui se faisaient de plus en plus pesants, ne poussant alors qu’un grincement déchirant à travers mon visage crispé, semblant manifester un rictus de douleur. Mais je n’avais pas mal, non, je voulais hurler mon extase, hurler tout le plaisir qui se faufilait dans mon corps.


Après quelques minutes qui me parurent des heures, Alex retira ses doigts de moi. Je sentis son bassin se retourner vers moi, se souder à moi, en se frottant doucement contre ma peau. J’eus la sensation de son sexe qui vint de plaquer entre mes fesses, je sentis sa main se frayer un chemin jusqu’à son caleçon pour empoigner sa queue, la sortir par l’ouverture dans le tissu et la pointer vers mon anus qui venait de subir ses attaques pénétrantes et fougueuses. Il y allait à tâtons, faisant glisser son gland sur toute la longueur de la fente de mes fesses en cherchant désespérément l’entrée. Finalement, il toucha au but, j’entendis alors un soupir de soulagement suivit d’une impulsion rauque manifestant un léger effort de contractions dans ses muscles. Je sentis alors une pression très lourde se glisser avec dominance dans mes entrailles brûlantes. J’avais l’impression que mon corps ne concentrait ses terminaisons nerveuses qu’à cet endroit uniquement. Il poussa un peu plus fort, ma barrière céda à son assaut et son gland aussi dur que le bois me traversa avec force. Ce qui tout à l’heure me paru un frisson, cette fois me paru comme un éclair évinçant qui venait me disloquer en miettes. Je ne puis plus me retenir, je poussa un cri rauque et profond qu’Alex s’empressa d’étouffer avec un baiser inquisiteur.


Je me sentais complètement à sa merci, soumis aux moindres de ses commandes, j’étais ancré à lui de la manière la plus sensuelle qui soit. Il redoubla d’effort, continua à m’embrasser pour éviter d’être surpris dans nos ébats par mes gémissements, forçant son engin à s’enfoncer lentement à l’intérieur de mon corps, centimètres par centimètres. Je me sentais déchiré en deux, fendu au milieu par sa lance de chair qui assiégeait la moindre de mes défenses de toute sa masse. L’introduction était difficile au début, mais se facilita sensiblement à chacun des centimètres gagnés durant sa lente pénétration. Alex finit par atteindre la garde de son engin, je sentis la caresse de ses testicules venir embrasser les miennes lorsque enfin il atteignit la limite presque interminable de sa pure virilité. Il était entièrement en moi, mes voies anales insatiablement gourmandes l’avaient entièrement avalé. Il resta immobile quelques secondes, venant me caresser le ventre et le torse comme s’il tentait de sentir son pénis quelque part au travers de ma chair turgescente, éprise de légers spasmes d’excitation. Je me calma un peu, je ne faisais maintenant que pousser quelques grognements, soupirant profondément, haletant comme un animal essoufflé.


Ça va ? Tu te sens bien ? Je ne te fais pas trop de mal ?


Ses questions s’envolaient dans l’air comme l’aurait fait une feuille morte dans le vent, je l’entendais à peine, assourdit par le plaisir qu’il me prodiguait. Alex empoigna ma taille de ses deux mains, mon dos se cambra naturellement, légèrement vers l’avant. C’est à ce moment qu’il commença un mouvement de va-et-vient au travers de mon corps. Il se retira lentement de quelques centimètres, et se re-engouffra en moi aussitôt, recommençant son manège de plus en plus vite. Ses impulsions devenaient souples et franches, il gagnait en adresse, se glissant en moi avec une fluidité aphrodisiaque et pulpeuse. Mon corps tout entier se tordait, se trémoussait avec énergie. Il me reprenait en main, m’attirant à lui comme s’il voulait me dompter, me soumettre à ses inclinaisons perverses et dominatrices. Je bandais encore plus dur, l’excitation me gagnait entièrement, même mes orteils et mes cheveux semblaient ressentir la jouissance indescriptible qui me perçait le corps. Alex devenait presque mécanique, comme une machine sexuelle parfaitement rôdée qui me pilonnait, me pompait les intestins avec sa barre de fer éprise d’une fougue bestiale et masculine. À chacune de ses contractions énergiques, en moi naissait un afflux puissant de concupiscence lascive assouvissant une extase profonde qui me piquait la peau comme un million d’aiguilles effilées. La luxure du moment me consumait, je me délectais avec envie du contact torride de son sexe parcourant impétueusement mes cavités intimes. Il se mit à grogner, à pousser plusieurs souffles graves. Ses doigts me serraient plus fort sur ma taille, sa pénétration devenait plus profonde, beaucoup plus rapide. L’eau semblait se briser en éclats à la surface, nos mouvements dans l’eau coupaient les ondes marine formant des formes chaotiques qui se répandaient dans toutes les directions, accomplissant le ballet aphrodisiaque et fantasmagorique du plaisir charnel.


Soudain, Alex s’arrêta tout net. Plus aucun mouvement n’émanait de lui. Je poussa un petit soupir d’inquiétude.


Chut ! T’as entendu ça ? Me dit-il avec une nervosité palpable dans la voix.

Décidément, il avait l’ouie terriblement fine.


Entendu quoi ? Excuse-moi, j’étais absolument pas concentré à ce qui se paissait en dehors.


J’ai entendu des pas dans le chemin, des voix surtout. On ferait mieux de pas rester en plein milieu du lac. On risque de se faire voir, tu trouves pas ?


J’acquiesçai, je n’avais pas tellement envie d’être surpris dans ce genre de situation. Nous avions déjà pris un énorme risque en entrant dans le lac. Les chances d’être aperçus étaient beaucoup plus grandes. Il nagea discrètement vers des rochers ceinturés de quenouilles placées sur le bord de la rive. J’allai aussitôt le rejoindre en faisant une particulière attention à ma nage, éviter d’éclabousser. Environ une minute plus tard, des voix se firent entendre avec beaucoup plus de clarté, il y en avait plusieurs, trois ou quatre je dirais. Alex avait l’air inquiet, je voyais une respiration irrégulière gonfler sa poitrine.


Nos vêtements ! Ils sont sur les rives ! Dis-je dans un murmure grinçant.


Je sais Shawn, il fait noir, ils ne les remarqueront probablement pas… . Du moins, j’espère.


Nous restâmes silencieux, la tension montait lentement en nous, comme un poids incroyablement lourd qui venait se jucher dans notre poitrine. Je pouvais sentir aisément chacun de mes poils se relever, se dresser comme l’aurait fait ceux d’un chat. Les sons s’intensifiaient de plus en plus, jusqu’à devenir presque collés sur nous, on n’entendait pas les paroles avec distinctions, mais on remarquait une structure de discussion, des rires, des mouvements dans la terre battues qui volaient sous le piétinement de leur bottes. Puis, elles s’estompèrent, jusqu’à se masquer entièrement dans la brume noire de la nuit. Je n’avais jamais été aussi gêné de toute ma vie. Moi et Alex soupirèrent un long souffle, très profond, qui nous fit aussitôt relâcher tous nos muscles. Je n’avais même pas remarqué que j’avais été à ce point tendu à ce moment. Alex me regarda en me souriant.


Ont l’a échappé belle, un peu plus et il aurait fallu qu’on se débarrasse d’eux ! Me dit-il avec une note de sarcasme dans la voix.


Après mûre réflexion, nous décidâmes de sortir du lac et de se dépêcher de rentrer, le dernier événement nous a complètement sortit de notre espèce de transe romantique, il fallait y mettre fin plutôt que de risquer que ça ne se reproduise. Demain matin nous allions rentrer, il ne fallait pas attirer l’attention sur nous. Malgré son côté désolant, la dissimulation fanatique d’un secret à son petit côté excitant. Comme dit le proverbe : L’interdit est toujours intéressant. Seulement je sais qu’un jour il faudra passer outre cette philosophie de lâche et sortir au grand jour, jaillir de l’ombre dans laquelle je suis enfermé depuis déjà trop longtemps. Étouffé par la haine et le mépris au dépend de mon épanouissement. Cela n’est pas chose facile, le risque est grand et le gain n’est pas indubitablement honorifique. Je suis sans doute trop nerveux, mon éducation de campagne fait ses preuves en me poussant à me haïr moi-même. Heureusement, Alex est venu à moi, je n’aurais jamais espéré, sinon en songe, qu’il le lierait à moi de cette manière, que notre relation, aussi lubrique soit-elle, aboutirait quelque part. Ce soir, dans le lac, il me vint le sentiment réconfortant de la libération, allégement d’une restriction écrasante qui venait me broyer les épaules avec toute la pesanteur du préjudice. Je ne suis pas seul dans le brouillard maintenant.


Je regagnai rapidement la rive humide, je marchai dans l’herbe suivit d’Alex, nous cherchâmes du regard nos vêtements. Je me rendis vite compte que je n’avais plus mon caleçon, je l’avais retiré dans l’eau, et dû le lâcher par mégarde au fond du lac. Je soupirai un sacre entre mes dents et enfilai tout de même mon jeans. Je déteste cette sensation, mon sexe nu grattant le tissu rugueux. Étant circoncis, la douleur n’était pas des plus agréable, mon gland me faisait mal à chacun de mes pas, comme si j’avais des dizaines de chardons dans mes pantalons. Je revêtis mon chandail en prenant soin de retirer la poussière et les brindilles qui s’y étaient accroché. Alex finit de nouer ses lacets, se releva en me regardant du coin de l’œil en souriant, il remarqua sans doute, au travers de la pénombre, mon expression crispée, fichée dans mon visage.


Nous regagnâmes le chemin principal, déambulant lentement vers l’auberge, un peu penaud, épris d’un sentiment de déception. Nous reprîmes une discussion ordinaire sur la pluie et le beau temps en évitant l’épisode du lac. En cours de route, je sentit sa main venir à la rencontre de la mienne, la caressant du bout des doigts au début, puis venant l’agripper entièrement. Le rouge, une fois de plus, me monta aux joues…


À suivre…