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Temps de lecture estimé : 14 mn
15/02/04
Résumé:  Une nouvelle enquête de Don Booth, confronté cette fois à un mystérieux fantôme
Critères:  fh voir policier fantastiqu
Auteur : Yuri Netternich            Envoi mini-message

Collection : Don Booth
Le fantôme de Sequoia Drive



Ce jour là, j’étais vautré dans le superbe 2 pièces cuisines décrépi qui me servait d’appart et de bureau. Je ravaudais mes chaussettes, activité hautement passionnante s’il en est. Surtout qu’on était en plein été, et que (putain de climat), il faisait une chaleur à faire tomber les mouches sur le sol. La télé tournait en bruit de fond, branchée sur une chaîne du câble spécialisée dans les séries policières. Sur l’écran, un monstre en image de synthèse à mi-chemin entre l’alien et le Stallone d’avant sa chirurgie esthétique, menait une enquête visiblement passionnante. Une série allemande ; il n’y a que les Allemands pour être capable de mettre en scène un monstre sortit d’un film d’horreur dans une série policière. La créature disait s’appeler Derrick, mais à mon avis, c’était un nom d’emprunt. Les derricks, ils sont au Texas et servent à extraire le pétrole, j’avais vu un reportage là-dessus sur CBS.


La sonnette de la porte d’entrée vint me tirer de ces passionnantes réflexions. Délaissant mes chaussettes, j’allai ouvrir. C’était une jeune fille d’environ 20-25 ans, brune, grande, fine, au teint bronzé. Plutôt mignonne… Elle semblait paniquée.



Au lieu de me répondre, elle se mit à pleurer. Ne sachant pas trop quoi faire, je la fis entrer, lui désignai un siège, et lui servis un scotch. Elle était encore plus belle lorsqu’elle pleurait ; il y a des femmes qui sont comme ça…


Elle s’enfila le verre d’un trait, et parût un peu calmée.



Je la coupai. Charmante, l’orpheline, mais quand même un peu bavarde.



Heureusement qu’elle était jolie, sinon je l’aurais volontiers assommée.



Et elle se remit à éclater en sanglot. Finalement, l’assommer n’était pas une solution suffisamment définitive. Je cherchai des yeux mon fidèle Colt qui devait traîner quelque part dans le bordel de mon appartement. Heureusement, pour elle comme pour moi, elle se reprit.



Pour ça oui, j’en avais la preuve sous les yeux.



Non, finalement, même le Colt ne suffirait pas. Il me fallait trouver autre chose… Appelez Max Von Sydow pour qu’il reprenne son rôle de « L’exorciste », ou alors lui donner l’adresse d’une bonne clinique psychiatrique… si ça existait.



Je me levai, près à la raccompagner vers la sortie.



Brave oncle Peter ! Je ne pouvais pas dire non à une pauvre orpheline si éplorée tout de même… J’acceptai donc avec entrain. À 1.000 dollars la nuit, les call-girls de luxe pouvaient aller se rhabiller.


Karen Beltram, du coup, avait complètement changé d’attitude. Fini les larmes du désespoir, vive la joie ! Elle sautillait partout, tapait dans ces mains, mais, hélas, continuait à faire marcher son moulin à parole. On aurait cru une gamine capricieuse en extase devant un poney.



Au moins, je n’aurai pas à supporter son incessant babillage pendant le trajet.


Dix minutes plus tard, le temps qu’elle m’explique encore plein de choses très passionnantes, j’étais enfin seul dans ma voiture, en route vers Sequoia Drive, vers une maison hantée dans laquelle j’allais devoir exercer mes talents de détection. Une folie, mais une folie bien payée. Karen Beltram était ce que l’on appelle dans le jargon une bonne poire, crédule, prête à croire n’importe quoi, et surtout prête à payer. J’avais un peu honte de moi, mais d’un autre coté, comme je dis toujours, le client est roi et l’argent est Dieu… Et puis après tout, cette enquête pouvait vite devenir très drôle.


La gamine n’avait pas mentie, la baraque était sublime, dans un style vieux baroque de la Nouvelle Angleterre, victorien et renaissance, bref, une belle masure. Le parc était tellement grand, que même en suivant sa Chevrolet, je crûs un instant m’être perdu. Derrière une rangée d’arbres, le lac Michigan scintillait sous le soleil d’été.


Elle gara sa voiture entre deux buissons en fleur qui auraient eu besoin de passer chez le coiffeur et sortit, guillerette, à ma rencontre.



Je la suivis docilement en cherchant mon mouchoir dans ma poche. Il n’était peut être pas très propre, mais cela suffirait pour la bâillonner


Même si j’aurais préféré un bon steak, le dîné fût potable. Karen parla tout le temps, et je l’écoutai, le nez dans mes tomates et les yeux dans son décolleté plongeant. Cette fille devait être un bijou au lit. En tout cas, elle avait des atouts pour mettre les hommes sur elle.



En la suivant dans le grand escalier, je me demandai un instant si elle n’était pas en train de me mener en bateau. Si ça se trouve, son oncle n’était même pas mort, et ce n’était qu’une manœuvre pour que je finisse à poil au milieu d’un navet pornographique diffusé à l’étranger, ou un autre truc bidon de ce genre. Enfin… contre mauvaise fortune bon cœur, et je me préparai pour la nuit, prenant tout de même soin de garder mon froc et mes chaussures, et mon Colt à porté de la main. Avec une hystérique comme Karen Beltram, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer…


Allongé sur le lit, je n’essayais même pas de trouver le sommeil. Je me doutais qu’il se passerait quelque chose cette nuit. C’est ça l’instinct… Quelque part dans la grande maison, j’entendais de l’eau couler. Karen devait se faire couler un bain. Avec cette chaleur, j’aurais bien aimé aussi, mais elle ne m’avait rien proposé. Enfin… pour 1.000 dollars…


C’est alors que j’entendis le hurlement, semblant venir de l’autre bout de la terre, et pourtant très strident. Décidément, cette fille ne reposait jamais ses cordes vocales. En un instant, je fus debout, me ruant dans le couloir. Les cris ne cessaient pas, et je cherchais désespérément leur source, tournant et retournant dans les étages de la maison. Saloperie de labyrinthe !


Au détour d’un couloir enfin, Karen me tomba dans les bras. Elle était complètement paniquée, et surtout nue comme Eve au premier jour. Son corps frémissant était trempé d’eau, ses cheveux collés sur son visage. Elle se plaqua tout de suite contre moi, et je pus sentir ses seins lourds et fermes vibrer au rythme saccadé de sa respiration contre mon torse nu.


Comme si je n’étais pas là, elle continuait à hurler de toutes ses forces, me vrillant le tympan gauche. Enfin, son cri vacilla et s’arrêta. Elle se raidit dans mes bras, et, sans bouger, me murmura à l’oreille :



Elle ne sembla pas plus troublée que ça.



Mon Colt à la main, je l’entraînai comme un poids mort vers sa chambre, me perdis trois fois, et enfin, réussis à lui jeter une robe de chambre sur les épaules. Sa nudité n’était pas pour me déplaire, mais quand même, c’était ma cliente, et à en juger par ses hurlements, il s’était passé quelque chose.



Le Colt toujours à la main, je me dirigeai vers la porte.



Et je partis en direction de la salle de bains. Je me perdis deux fois avant d’arriver (décidément, cette maison était bizarrement conçue). La baignoire était encore remplie, et je me remémorai les courbes appétissantes de ma cliente. Il n’y avait pas à dire, elle était quand même vaginalement motocultable, si vous me permettez l’expression.


J’inspectai minutieusement la pièce, cherchant un indice quelconque. Au bout de quelques longues minutes d’investigation, bredouille, je m’apprêtai à repartir quand mon regard fût soudainement attiré par la grille de ventilation. Celle-ci était fixée à la verticale de la baignoire. Prit d’une bonne idée, je montai sur le rebord de la baignoire et jetai un coup d’œil derrière cette grille. Il y avait quelque chose dans le conduit, un petit objet. Je tirai sur la grille, qui résista un instant. Tirant plus fort, elle vint d’un coup sec, me faisant perdre l’équilibre. Je m’étalai de tout mon long dans l’eau déjà refroidit du bain de Karen.


Je me relevai hâtivement en poussant une bordée de juron. Sûr que mes godasses étaient foutues. Heureusement que j’avais posé mon Colt sur un petit placard.


Me saisissant enfin de l’objet de toute ma convoitise, je repartis en courant vers la chambre de Karen, sans me perdre cette fois (quel exploit !). Oubliant que la fille c’était enfermé à double tour, je m’étalai contre le battant de la porte, manquant de m’exploser le nez.



Note pour plus tard : acheter un bazooka !



La porte s’ouvrit, encadrant le visage suspicieux de Karen Beltram.



Nouvelle note pour plus tard : acheter aussi des pilules qui rendent intelligent !!!


La repoussant à l’intérieur, je pénétrai dans la chambre. Tout de suite, elle me sauta dessus.



Et je brandis, comme un trophée, le petit magnétophone que j’avais ramassé dans le conduit d’aération. Je lui expliquai comment je l’avais découvert, puis, pour faire une démonstration, appuyai sur la touche de lecture. Une voix sourde emplit la pièce et chuchota cette même phrase que Karen avait entendu quelques minutes plus tôt.



Je m’assis donc sur un confortable fauteuil au fond de la pièce, tourné vers la porte, avec mon Colt à portée de main. Ainsi, je serais prêt à faire face à toute intrusion. Sans beaucoup de pudeur, Karen se débarrassa de sa robe de chambre et se mit au lit, sous le drap de satin. Durant ce court laps de temps, j’eus loisir de me rincer l’œil un instant, admirant ses longues jambes bronzées, sa chute de rein parfaite, et ses rondeurs fermes et appétissantes. Décidément, cette fille était parfaite, son corps était une symphonie.



La lumière me permettrait de mieux observer son visage d’ange, de mieux chercher à deviner ses courbes à travers le fin tissu du drap. Et je ne m’en privais pas, vous me connaissez…


Un moment se passa ainsi avant que Karen ne parle à nouveau :



Je restai un instant interdit. Le pire, c’est que cette fille était sérieuse, et que, visiblement, sa proposition n’avait rien d’indécent, ne comportait aucune arrière pensée graveleuse. Combien de garçons avaient déjà abusé de cette naïveté ? Beaucoup sûrement, c’était tellement facile.


Je me levai de mon fauteuil, trop heureux de profiter de la situation, et vint m’allonger à ses cotés, appréciant la chaleur de son corps. Sans rien ajouter, elle vint se blottir contre moi, me laissant une nouvelle fois goûter au contact de ses formes contre moi.


Je n’osais plus bouger, attendant la suite, espérant une ouverture de sa part, parce qu’après tout, j’étais mal placé pour faire le premier pas. C’était ma cliente !



Je ne savais plus trop quoi penser. Mais bon, avais-je vraiment le choix ? Mon pénis disait que non. Je rejetai le drap, dévoilant son corps superbe offert à moi. Elle ne bougea pas, s’étendant sur le dos et écartant légèrement les jambes, me dévoilant une charmante fente surmontée d’un petit ticket de métro. C’était trop facile, trop mécanique. Un instant (mais juste un instant), j’hésitai, me demandant si c’était vraiment bien de faire cela ainsi. Je posai ma main doucement sur son mont de vénus, et fut rassuré. L’humidité que je sentais sous mes doigts n’avait rien de mécanique. Cette petite avait le feu, et il se propageait en moi à une vitesse hallucinante, comme attisé par un vent d’amour aphrodisiaque (je deviens poète dans des instants comme ça…)


Je ne pris même pas le temps d’ôter mon froc, j’ouvris juste ma braguette, sortant un pénis raide comme une trique, et me couchai sur elle sans aucun ménagement. Comme un missile à tête chercheuse, ma queue empala la fille, d’un seul coup, brusque, et jusqu’au plus profond de son intimité moite et accueillante. Elle me regarda droit dans les yeux en poussant un feulement de jaguar, et noua ses cuisses autour de mes reins, m’incitant à rester en elle (ça tombe bien, de toutes façons, je n’avais pas envie de partir)


Comme l’aurait dit Tarantino, j’étais comme Charles Bronson dans « la grande évasion », je creusais un tunnel en elle vers une liberté sensuelle et sensorielle, vers une terre promise où les fleuves charrieraient le plaisir charnel. (« poésie sur l’oreiller », par Don Booth, ça sonne bien, il faudrait vraiment que j’y songe un jour…)


Et puis se fût elle qui prit les devants, faisant onduler son bassin, jouer ses muscles intimes, comme possédée par un sauvage démon. Bon sang, cette fille savait y faire pour vous envoyer en orbite en un rien de temps. Elle aurait tout aussi bien pu être vautrée sur un feu de braise qu’elle n’aurait pas mieux bougé.


Elle eut un premier orgasme, violent, expansif et expressif, le genre de tremblement de terre à vous faire écrouler les murs. Puis elle enchaîna presque tout de suite sur un autre plaisir, plus soft cette fois, plus félin. J’explosai dans son ventre en poussant un « arrrggghhh » et m’écroulai encore plus sur elle, mes sens repus à la saturation, mes forces consommées dans l’exercice.


Cinq minutes plus tard, elle dormait profondément, et je tardai pas à la suivre dans cette voie. Le sexe, comme destressant, y a rien de mieux !


Je fus réveillé en sursaut. Quelle heure pouvait-il être ? Peut-être trois ou quatre heures du mat’. Je tendis l’oreille, attrapant instinctivement mon Colt. Un bruit, comme un frôlement, se faisait entendre, devant la porte de la chambre. Karen dût, elle aussi, entendre quelque chose car elle s’éveilla également, la voix empâtée.



Je me levai sans bruit, jetant un coup d’œil à Karen qui, heureusement, semblait trop terrorisée pour parler.


Je m’approchai de la porte à pas de loups, silencieux comme un de ces types des forces spéciales. Gardant le Colt brandi dans la main droite, j’ouvris la porte en grand, prêt à faire face à un éventuel ennemi. Un homme se tenait devant moi.


Il pouvait avoir une bonne soixantaine d’année, des cheveux gris, frisés, il était de petite taille et semblait éberlué d’avoir été découvert. Je le saisis par le col de sa chemise et le fit entrer sans ménagement dans la chambre. Karen poussa un petit cri en tirant le drap à elle pour cacher sa nudité. Le petit homme resta planté au milieu de la chambre, tout étonné de se trouver là. Un silence pesant s’installa, rompu soudain par Karen :



Je savais bien qu’il était pas mort, je l’avais compris dès le début, grâce à mon instinct. Et maintenant, il allait nous annoncer que c’était une mise en scène pour une caméra cachée version porno. D’ailleurs, Karen était sûrement dans la confidence, en fait, elle était payée pour ça.


Au lieu de ça, le brave oncle Peter nous regarda, Karen et moi, l’air visiblement gêné.



Et c’est ainsi que j’appris que l’oncle Peter avait trempé dans des histoires louches. Poursuivis par la police et la mafia, il avait mis en scène sa mort afin d’avoir la paix. Mais bien sûr, il n’avait pas prévu le débarquement de sa nièce dans la maison où il continuait à vivre en secret. Tout cela aurait pu bouleverser ses plans et rendre la situation difficile, alors il avait tenté d’effrayer Karen pour qu’elle reparte à Los Angeles… Mais tout cela, c’est une autre histoire…