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n° 07118Fiche technique7948 caractères7948
Temps de lecture estimé : 6 mn
18/02/04
Résumé:  Histoire vécue dans un train
Critères:  f train volupté cérébral voir exhib fmast
Auteur : Olivier2  (Olivier)            Envoi mini-message
La fille du train


Elle était visiblement de mauvaise humeur, assise seule, dans ce wagon vide à destination de Paris, élégante dans son épais pull de laine chocolat, la moue boudeuse, l’air absent. Elle portait un chignon haut qui faisait ressortir son attitude hautaine Une jupe ample mais fendue, des bottes noires brillantes, des mains ornées d’or faisaient d’elle un tableau où la classe rivalisait avec la sensualité. Elle était comme le modèle de cette femme française que le monde nous envie et que les Français, malgré leurs incessants efforts, n’arrivent pas à cerner.


Elle était là, face à moi, figée, froide, implacable, et terriblement désirable. Je crois quelle m’a repéré dès les premières minutes, sans rien en faire transparaître, ma gène, mon trouble, que je dissimulais autant que possible ont du en fait lui sauter aux yeux. Mon regard, il est vrai, ne pouvait se détacher de ce visage à la fois si dur et si doux, si inaccessible qu’il en était irrésistible. Je laissais passer quelques minutes, me refusant ne serait ce qu’un regard pour éteindre chez elle toute méfiance afin de pouvoir mieux l’observer ensuite. Elle fermait les yeux, mais ne dormait pas, et je savais au plus profond de moi quelle se savait regardée, analysée et même désirée. Elle aurait pu se lever et choisir une place moins exposée mais trop lasse, elle cédait par paresse et autorisait mon regard. Je pus ainsi mieux la détailler.


Elle avait des yeux sombres, délicatement maquillés qui devenaient des pièges si on se laissait aller à trop les regarder. Ses cheveux tirés en arrière faisaient ressortir l’ovale parfait de son visage, et dans son attitude figée ses belles lèvres boudaient sans excès avec un charme particulier. Elle avait les joues hautes, un nez aussi joli que discret, des sourcils fins de poupée et un menton doux et rond qu’on avait envie de caresser. Elle posa son visage contre sa main, accoudée, les yeux clos, et je pus, à loisir, admirer ses doigts fins, longs et vernis de rose tendre. Elle était une magnifique femme qui gardait visible des signes d’une jeunesse qui n’avait pas du être moins brillante. Elle se savait belle et savait le montrer.


Sa main descendit à la base de son cou dans un geste aussi innocent que sensuel. Elle ouvrait les yeux par intermittence et à chaque fois j’avais l’impression d’être démasqué, je tremblais de provoquer une fuite, ou pire, un incident, mais elle restait là comme si je n’avais pas existé et refermait les yeux sans laisser passer le moindre signe de gène ou d’émotion. Sa main descendit un peu plus et j’admirais son cou blanc, droit, tendu. C’est à cet instant que j’eus ma première surprise, quand continuant ma lente description de ce territoire inconnu je remarquais que sa main s’était posée, sans rien en montrer de prime abord, sur son sein droit, ses doigts recouvrant de toute leur longueur le bas du galbe, le pouce placé là où je pouvais deviner sous le pull de laine, le téton. Mon regard fut comme happé par ce doigt et je le vis doucement affirmer sa prise, appuyer par touches successives, puis doucement bouger de quelques centimètres de haut en bas et revenir à sa position initiale, lentement. Le pouce fit ainsi une demi-douzaine d’aller retours.


Ses yeux restaient fermés et ils semblaient subitement plus fermés encore, comme si le regard caché par ses paupières venait lui aussi de quitter ce train pour rejoindre cette infime partie de ce corps que le pouce flattait. Subitement les yeux s’ouvrir, ils me happèrent, et je me perdis dedans une poignée de secondes. Pris de panique je baissais les yeux, je craignais le pire, mais quand je les relevais elle avait refermé les siens. Elle ne bougeait plus comme endormie. Une minute passa sans qu’elle ne bougea le moindre muscle. Je reprenais mes esprits, me jurant d’être sage mais mes yeux ne voulant pas l’être ils restèrent fixés allant et venant du cou à la main, de la main au sein, du sein aux yeux clos. Soudain la main tomba et se plaça juste au bas de son ventre là où le pull en multiples plis rencontrait la jupe. La main ne bougeait pas, comme endormie.


Les secondes tombaient lentement. Le temps lui aussi venait de ralentit. Puis le corps tressailli, les jambes se serrèrent légèrement et je ne vis plus le bout de ses doigts perdus dans les plis les plus bas du pull. Je ne voyais que les premières phalanges du majeur et de l’annulaire qui s’agitaient tremblantes. Je priais pour que ses yeux ne s’ouvrent pas. Ils restèrent clos. Ses lèvres, elles, esquivèrent un mouvement et n’eurent plus l’air boudeuses, comme détendues. Les jambes se serrèrent un peu plus et étaient maintenant soudées l’une à l’autre. Mon regard retourna vers la main. Le tremblement était plus marqué et avait pris un rythme lent et régulier. La main entra plus profondément dans les plis du pull jusqu’à disparaître complètement. Seuls quelques soubresauts des plis de sa manche trahissaient le jeu qu’avaient commencé à jouer les doigts entre ces deux jambes crispées. C’est à cet instant que se mit en mouvement la seconde main. Lentement elle monta jusqu’au visage endormi. L’index se posa sur les lèvres qui s’ouvrirent légèrement tandis que la main glissait pendant d’interminables secondes le long de cette bouche soudain avide. Elle s’arrêta, le doigt suspendu au coin de la lèvre avant de s’effondrer comme morte le long de la cuisse. Les lèvres restèrent entrouvertes un instant avant de se refermer dans l’esquisse d’un sourire.


Plus rien ne bougeait plus sauf la manche de ce pull décidément trop grand. Une bonne minute passa ainsi sans que rien ne change, comme si ce mouvement avait été aussi naturel qu’anodin… Les jambes se dessoudèrent. La main sortit de sa cachette. Les yeux s’ouvrir légèrement. Je vis clairement la main replonger mais cette fois-ci elle passa sous la limite du lainage et sans la voir je sus ou elle finit sa chute coincée entre la ceinture de la jupe et son ventre nu. La manche bougea dans des mouvements irréguliers. Je n’avais pas besoin de voir quoi que ce soit d’autre pour savoir que les doigts se frayaient un chemin, descendant toujours plus bas. La manche se figea. Je sentis un léger tremblement sur ses lèvres: Les doigts avaient trouvé ce qu’ils cherchaient. La manche fit un petit mouvement brusque puis se mis à vibrer en rythme. Je vis l’autre main se poser sur la cuisse droite, sur la jupe de velours, le pouce jouait comme un balancier, voguant de plus en plus vers l’intérieur et venant prendre le tempo de la manche qui justement accélérait.


Maintenant je ne priais plus pour que les yeux restent fermés. J’avais envie de les voir s’ouvrir et de sentir tout le poids du désir en eux. Ils restèrent cadenassés jusqu’à ce que d’un mouvement réflexe les jambes ne se serrent d’un coup et que la manche ne se paralyse. Les lèvres étaient maintenant ouvertes, la main droite serrait le velours de la jupe, se figea, serra plus fort. Les yeux, enfin, s’ouvrirent et frappèrent directement les miens dans toute leur intensité. Ils me fixèrent tandis que les lèvres souriaient. Il me fallut tout le courage du monde pour soutenir ce regard et c’est seulement à ce moment là que je sentis entre mes jambes les effets incontrôlés de mes observations. Je bandais si fort qu’elle ne pouvait manquer de s’en rendre compte. Son sourire s’ouvrit plus largement. Elle se leva. Le train ralentissait et entrait en gare. J’hésitais à m’approcher, à prononcer quelques mots maladroits. Mais je restais assis à l’admirer encore quelques secondes avant qu’elle ne disparut à jamais derrière la porte automatique du wagon.