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n° 07274Fiche technique11891 caractères11891
Temps de lecture estimé : 8 mn
15/04/04
Résumé:  Quand Elisabeth pense à Albert
Critères:  fh médical amour cérébral noculotte fmast humour bizarre ecriv_f
Auteur : Mademoiselle Pâquerette      Envoi mini-message
Elisabeth


Elisabeth s’est levée de bonne humeur ce matin.On était Vendredi.


Comme tous les matins en sortant de la douche, elle inspecte son corps, campée devant sa psyché. Elle sourit en pensant à l’étudiant qui habite le studio en face, de l’autre côté de la rue. Elle écarte un peu le rideau de sa chambre pour qu’il puisse profiter de son quart d’heure narcissique. Dans ses moments là Elisabeth s’ausculte. Elle inspecte chaque recoins de son corps, soupèse ses seins, en s’assurant qu’ils sont toujours là, qu’ils n’auraient pas disparu pendant la nuit. Elle se contorsionne devant sa glace pour tout voir, ne rien manquer de son anatomie. Elle caresse les contours de son corps comme pour lui donner sa place dans l’espace. Elles sent ses rondeurs sous sa paume. Le creux de sa taille, la cambrure de ses reins, les fossettes de ses fesses rebondies, son petit ventre rond. Satisfaite du résultat, elle s’approche de la fenêtre, fait un clin d’œil au boutonneux d’en face qui ne sait plus quoi faire de son érection matinale tellement il est ému, et ferme le rideau.


Ce soir, Elisabeth a rendez-vous avec Albert.


Albert. Elle prononce son prénom, souriant aux anges et touillant distraitement son chocolat chaud.


Elisabeth aime Albert. Albert aime Elisabeth, mais il ne le sait pas encore.


Ca va faire bientôt 4 ans qu’Elisabeth fréquente Albert. Ils se voient tout les vendredi de 17h à 17h30. Elle l’a connu à une conférence où l’avait traîné son amant du moment. Et lorsque ses yeux se sont posé sur Albert elle a tout de suite su que c’était lui le bon.


Médéric qui était passionné de théories lacaniennes, de topiques freudiennes et de psychogenèse des névroses était persuadé qu’Elisabeth était frigide. Il lui avait expliqué que ça devait être lié à un traumatisme infantile, probablement en relation avec des histoires d’Oedipe mal résolu. Elle avait pas compris grand chose à son charabia, d’ailleurs elle s’en foutait pas mal. Les caresses la faisaient bailler et elle regardait souvent le plafond ou ses ongles pendant que Médéric lui faisait l’amour, un manuel de sexologie dans une main, le clitoris d’Elisabeth dans l’autre. Mais Médéric était gentil et dévoué et il supportait tous ses caprices. Ça valait bien quelques heures d’ennui par semaine.


Et puis s’il ne s’agissait que de jouir, y avait pas de problème. Elle savait très bien se débrouiller toute seule. C’était même le meilleur somnifère qu’elle connaissait. Lorsque Médéric s’endormait du sommeil du juste, heureux d’avoir accompli son devoir d’amant modèle, épuisé par ses prouesses, Elisabeth se mettait à quatre pattes à côté de Médéric et se caressait. Elle glissait ses mains entre ses cuisses, levait ses fesses bien haut, passait un doigt le long de sa fente en rêvassant et se laissait aller en ronronnant. . C’était un moment où elle ne pensait pas à grand chose, juste au sensations qu’elle ressentait. Elle se mordait les lèvres pour ne pas faire de bruit et ne pas réveiller Médéric. C’était un moment à elle seule et ne voulait pas partager avec lui. Elle jouissait en silence, les yeux fermés, la tête dans l’oreiller et s’endormait rapidement comme un gros bébé.


Mais avec Albert elle aurait bien aimé…Aaah…. Albert (soupir).




Albert est entré dans sa vie le 19 Mai 1999. Quand elle l’a vu grimper sur l’estrade, elle est sortie de la torpeur qui l’avait saisie 30 minutes plus tôt. Son regard s’illuminât et Médéric fût surpris et heureux de voir enfin une lueur d’intérêt dans les yeux d’Elisabeth. Elle était saisie par le timbre se sa voix, son léger bégayement, la façon dont il butait sur certains mots. Elle trouvait ça drôle et touchant de le voir s’intimider de son propre discours sur «La (les) sexualité(s) féminine(s)». Plus il parlait, plus le sourire d’Elisabeth s’élargissait. Elle le trouvait beau, là debout sur son estrade, osant à peine parler dans son micro sous les yeux de 150 personnes venues assister à la conférence. Elisabeth ne ratait pas une miette de ses mouvements, suivait du regard ses mains qu’elle trouvait déjà propices à la caresse. Elle cherchât le dépliant qu’on lui avait donné à l’entrée et qu’elle avait négligemment glissé dans son sac à main et regardât si le nom des intervenants y était inscrit.



Albert Marceau, Psychiatre-psychothérapeute, Ancien Interne des Hôpitaux de Lyon.


Il est 16h30 et Elisabeth quitte son travail, joyeusement. Elle a mit sa petite robe à fleurs, si légère, qu’un courant d’air la déchirerait. C’était les premiers rayons du soleil de l’année et Elisabeth espérait bien réveiller les ardeurs de son si beau docteur. Albert était un amoureux timide. Il ne l’appelait pas encore par son prénom. Elle non plus d’ailleurs. Sauf le soir, dans son lit qu’elle ne partageait plus avec personne depuis qu’elle avait viré Médéric, le jour où celui-ci piqua une petite crise de jalousie en se demandant qui était cet Albert qui la faisait gémir dans son sommeil.


Il est 16h45 et Elisabeth s’installe sur le grand fauteuil rouge de la salle d’attente. Elle arrive toujours en avance, des fois qu’un patient d’Albert ai du annuler son rendez-vous. Elle croise et décroise les jambes en feuilletant un vieux magazine distraitement. Elle sourit en se disant que la semaine prochaine, elle viendra les fesses à l’air, sans petite culotte, histoire d’émoustiller le bel Albert Marceau. Elle se demande d’ailleurs si elle ne va pas la retirer là, maintenant. L’idée lui fait rosir les joues et avant même d’avoir mis en pratique son petit jeu, Albert rentre dans la salle d’attente en souriant:

« Bonjour Mademoiselle Malewski, je vois que vous avez sorti vos tenues estivales?» lui dit-il en lui serrant la main.

Elisabeth jubilait. Enfin il avait remarqué.


Voilà des années qu’elle se pliait en 4 pour qu’il la remarque. Elle avait investit des sommes faramineuses en lingerie sexy qu’il ne semblait jamais voir. Pourtant elle en faisait de la gymnastique sur ce divan de velours rouge, elle en prenait des tas de positions aguicheuses pour que puissent être entraperçus la dentelle de sa culotte ou la naissance de son sein. Mais Albert était tellement délicat. Il préférait fixer le carnet sur lequel il prenait tout un tas de notes pendant qu’elle parlait, ou alors il regardait le plancher en triturant son stylo. Qu’est ce qu’elle aurait aimé être ce stylo! Parfois il jouait avec le bouton d’ouverture et de fermeture de la mine du stylo. On entendait un petit «clic clic» discret dans le bureau d’Albert et Elisabeth aimait à imaginer ce même geste reproduit sur diverses parties de son anatomie. Elle frissonnait en pensant à son clitoris qui aurait lui aussi «cliqué». Elisabeth le suppliait des yeux, elle aurait voulu lui dire «Albert mon amour, prends-moi là sur ton bureau, arrache moi ma robe et montre moi ta jolie queue que j’attends depuis si longtemps».


Albert était un homme attentionné malgré tout. Il s’inquiétait de la qualité de son sommeil, il lui prescrivait souvent de nouvelles pilules (qu’elle ne prenait jamais, mais qu’elle acceptait parce qu’elle voulait qu’il soit content.) en lui disant que grâce à telle nouvelle formule c’était la fin des angoisses assurée et qu’ils allaient enfin pouvoir attaquer tous les deux le vrai travail d’analyse.


Le travail d’analyse, Elisabeth s’en foutait. Ce qu’elle voulait, c’était qu’Albert la travaille au corps. Qu’il lui dise des mots doux tout en lui cunnilinguant le lobe de l’oreille, qu’il la renverse sur son divan, qu’il la prenne un peu sauvagement en lui mordant la nuque ou les fesses. Toutes ces idées lui mettaient le bas ventre en ébullition, et quand elle était trop tendue par trop d’imagination, elle trouvait toujours le moyen de se masturber discrètement à travers ses vêtements en se tortillant sur le divan rouge. Elle espérait qu’Albert la verrait, que ça l’exciterait mais non…Il restait stoïque la tête plongée dans ses notes à faire cliquer son stylo. D’habitude, avec les hommes, elle n’avait aucun problème. Il lui suffisait d’un clignement de paupière pour que ceux-ci tombent immédiatement amoureux d’elle. Mais avec Albert c’était différent.

Il était parfois austère son Albert.


Plus le temps passait, plus Elisabeth se demandait ce qu’elle allait bien pouvoir entreprendre pour le faire sortir de sa réserve. Elle avait beau minauder en lui racontant ses rêves les plus érotiques, jouer de ses grands cils de biche traquée, rien y faisait, l’Amoureux restait transi sur son fauteuil.


La semaine suivante, à 16h45 Elisabeth patiente dans la salle d’attente. Comme prévu, elle a oublié de mettre une petite culotte ce matin. Elle glousse en imaginant la surprise d’Albert face à cette omission. Elle lui parlera d’acte manqué (il adore ça quand elle prononce les mots «lapsus» ou «acte manqué», ça se lit dans ses yeux…. Elle lui dira qu’elle est tellement distraite en ce moment, qu’elle ne savait plus où elle avait la tête ce matin. Il lui dira qu’il la trouve belle, qu’il est ému par le grain de sa peau, il lui chuchotera quelques cochonneries à l’oreille avant de guider la main d’Elisabeth sur….

«Bonjour Mademoiselle Malewski…» dit-il en ouvrant la porte de la salle d’attente. Elisabeth sursaute et pousse un petit cri en lâchant son magazine.


Albert l’invite à s’allonger sur le divan. Elisabeth s’assied d’abord en remontant un peu sa jupe. Comme d’habitude il s’installe à sa tête dans son grand fauteuil en cuir, il prend son stylo, son calepin, il croise les jambes et se gratte le sommet du crâne en expirant bruyamment. Elisabeth s’est mise à plat ventre, la tête dans ses bras croisés et l’observe le regard en coin. Elle aime ses quelques secondes de silence qu’il laisse planer avant de commencer leur rendez-vous intime. Elle tortille un peu des hanches pour faire remonter encore un peu sa jupe, juste assez pour sentir l’air qui vient de la fenêtre ouverte sur le bas de ses fesses.

Il prend une profonde inspiration et se lance:



L’occasion était trop belle. Il fallait la saisir au vol. Oui. Enfin, il avait lu dans ses pensées, il avait deviné le désir qui la tenaillait depuis si longtemps.



Albert l’arrêta dans son élan, pourtant Elisabeth était là, offerte sur ce divan rouge qui ce soir allait se changer en autel de l’amour, ce divan où elle connaîtrait la sublime étreinte. Son imagination allait tellement vite, elle était si proche de ce moment d’ivresse qu’elle attendait tellement, qu’elle n’entendit pas les mots qu’Albert susurrait à côté d’elle: