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n° 07503Fiche technique33246 caractères33246
Temps de lecture estimé : 20 mn
30/08/04
corrigé 03/08/09
Résumé:  Un jeune très coincé par son éducation , décide d'aller voler une revue pornographique chez un marchand de journaux pour satisfaire ses fantasmes
Critères:  fh fplusag inconnu grosseins complexe magasin photofilm entreseins fellation cunnilingu pénétratio jeu init humour
Auteur : Pierre Lebal
Ma si douce éducatrice

Combien sont les personnes qui, comme moi, n’ont commencé à vivre que le jour de leur déniaisement ? Dans mon cas, ce fut bien tardif : j’allais vers mes 20 ans. Je n’exagère pas en affirmant que ce fut mon véritable acte de naissance : tout n’avait été jusqu’à ce jour là qu’un pitoyable simulacre de vie, entièrement basé sur la contrainte, la répression de toute curiosité, de toute envie, de toute recherche du plaisir. Cette vie « exemplaire » de mes 20 premières années, je la dois bien sûr à mes parents. Dans ma famille, on vit par obligation, dans la grisaille, dans l’attente résignée de la mort. Mes parents étaient des « croyants » sans foi, des pratiquants sans autre conviction que « ce n’est pas bien de ne pas aller à la messe ». Leur mort survenue il y a quelques années les a sûrement délivrés de cette existence qui n’avait aucun sens. Si je ne crois pas en Dieu, eux étaient sans doute incapables d’imaginer le paradis : l’idée d’un bonheur postterrestre ou au moins de sérénité leur était parfaitement inaccessible.


Chez moi, tout ce qu’on faisait, c’était parce que « ça se faisait ». Ils se sont mariés parce que ça se faisait, ils ont eu leurs deux enfants (mon frère Ludovic a deux ans de plus que moi) parce qu’il faut une descendance. Ma mère avait 46 ans à la naissance de Ludovic, et ce qu’ils ont dû faire pour l’avoir devait sans doute les répugner : je ne veux même pas imaginer la scène. Bien évidemment, le sexe était un tabou absolu à la maison.


Mes parents usurpaient totalement leur titre de bourgeois. Mon père prétendait occuper un poste de très haute responsabilité aux Affaires Étrangères, j’ai appris sur le tard qu’il n’était qu’un obscur petit cadre de ce ministère, et qu’il avait un traitement très modeste. Seule l’« imposante demeure » de 250 mètres carrés héritée de mes grands-parents (et hypothéquée) et désormais rejointe par les quartiers ouvriers de cette ville de banlieue en expansion dans les années 60, ainsi que les quelques meubles de famille pouvaient faire illusion lorsque mes parents recevaient du « beau monde ». Ces jours-là, obligation de paraître, et ma mère allait chercher une voisine pour le service. La pauvre femme était à l’occasion honteusement exploitée. Le reste du temps, notre train de vie était minable et ce qu’on mangeait était infect : il n’aurait plus manqué que l’on prenne goût aux bonnes choses, mon frère et moi ! Chez nous, on mange par nécessité, et rien d’autre.


Enfants, nous n’avions aucun jouet et presque aucun jeu, à part ceux identifiés par ma mère comme ayant une vertu « éducative ». Les cadeaux d’anniversaire, c’étaient immanquablement des livres religieux enfants achetés à la paroisse, des œuvres de théologiens lorsque nous fûmes plus âgés. Naturellement ça ne me faisait aucunement plaisir, et j’ai bien vite renoncé à les lire.


Contrairement à mon frère qui est devenu curé ensuite (un choix tout à fait conforme à ce que voulaient mes parents), je manifestais, au grand dam de mon père, une certaine personnalité qu’il n’a jamais totalement réussi à tuer. Évidemment, je n’étais pas pour autant un rebelle : il faut être un minimum épanoui pour pouvoir le devenir ! Mais j’arrivais néanmoins à afficher des goûts personnels, et même à formuler certaines revendications, auxquelles mes parents n’accédaient bien sûr jamais. La seule chose qu’ils m’aient jamais autorisé à faire, ce fut de consacrer une partie de mon temps libre à la sculpture sur bois dans le garage. Ils ont commencé par tenter de m’en dissuader : l’art, le goût de la création, c’étaient des choses éminemment suspectes à leurs yeux, à cause de leur rapport avec la sensualité. Mais un jour, un de nos invités de renom a remarqué dans l’entrée une des « œuvres » que je venais d’achever, et m’a félicité devant ma mère. Évidemment, vu cette caution d’un membre de la haute société, le regard de mes parents sur cette activité « hautement subversive » a été obligé de changer.


Je ne voyais que peu les voisins de mon âge : mes parents m’interdisaient de les fréquenter, car on n’était pas « du même milieu ». Mes rapports avec les autres enfants étaient très difficiles, vu la dose d’inhibition que je traînais à cause de cette éducation. Mais les rares contacts extérieurs (et clandestins) que j’avais avec mes petits voisins étaient suffisants pour que je constate par opposition à moi, leur force, leur vitalité, et pour que je les envie. Matériellement, ils avaient beaucoup plus que mon frère et moi. Leurs parents n’étaient pas plus riches, mais ils étaient moins radins que les miens. Me faire plaisir en m’achetant un vélo, des petites voitures, voilà bien une idée totalement saugrenue à leurs yeux.


Mon père avait hérité de mon grand-père l’idée que toute dépense superflue est un crime, en conséquence de quoi il consacrait entièrement la maigre épargne que lui autorisait son salaire au boursicotage foireux. En fait de « faire fructifier vertueusement son capital », il perdait régulièrement sa mise. Il faut dire qu’il avait aussi peu le sens des affaires et de l’investissement que grand-papa. Nul doute qu’à l’ère d’Internet ou du TGV, il eut placé toute sa fortune dans la production de masse de bouliers chinois ou dans le train à vapeur.


Mais la misère matérielle de mon enfance n’était rien à côté de l’indigence morale et affective. Mes pauvres parents (oui, je les plains sincèrement) étaient incapables d’aimer, et même tout petit, tout contact physique avec eux ou quelqu’un d’autre était proscrit. Je me rappelle d’une seule fois où ma mère a dû esquisser un baiser sur le front de sa nièce lors de la communion : ça a dû être un véritable supplice pour elle. Son regard exprimait un véritable dégoût. C’est d’ailleurs une des rares circonstances où le visage de ma mère exprimait un sentiment !


Que dire alors de la misère sexuelle ? Bien entendu, le vent de libération sexuelle des années 70 devait apparaître à mes parents comme la pire des abominations, et bien qu’on ne parlât jamais de ces choses-là, on devinait à quel point tout ça était horrible, sale, diabolique. Tout ce qui avait rapport au corps était frappé de tabou. Et ce tabou était si profondément incrusté dans ma chair, qu’en classe, même la proximité physique de mes camarades me rendait mal à l’aise.


J’avais découvert tardivement la masturbation. Mais si fatalement je m’y abandonnais par nécessité physique comme tous les gamins de mon âge, je peux jurer que longtemps, je n’y ai pris aucun plaisir : la force des interdits ne me permettait pas d’élaborer des fantasmes, d’autant plus que j’avais une idée très floue de la configuration sexuelle des filles et du type de sensation qu’on pouvait attendre d’un accouplement. Quant aux rapports entre hommes, je n’aurais pas osé l’imaginer une seconde. Je me soulageais donc tous les soirs dans mon lit d’une érection molle sans véritable excitation, et j’éjaculais sans orgasme. Ce qui ne m’empêchait pas de me sentir terriblement sale et honteux après la séance…


Tout ceci a duré jusqu’à dix-neuf ans. J’étais à l’époque un élève assez médiocre en prépa dans un grand lycée parisien : mon père me destinait à Sciences Po, et ces études m’ennuyaient profondément. Je me résignais néanmoins à travailler un minimum, car à l’époque, je n’avais pas suffisamment de courage pour refuser cette filière, et j’avais trop peur du scandale sans nom qu’aurait provoqué mon échec scolaire.



Un soir où je planche dans ma chambre sur une pénible leçon de droit constitutionnel (la barbe absolue !), je m’aperçois que je suis à court de papier, et je me décide à aller en emprunter dans la chambre de mon frère, qui est au séminaire depuis deux ans. Il n’est pas encore rentré.


Je n’avais pas beaucoup d’illusions sur les convictions religieuses de mon frère, mais ce que je découvre alors sur son bureau me stupéfie. Alors que je saisis quelques feuillets de papier vierge, mon attention est attirée par des pages placées sous un dictionnaire mais qui en dépassent suffisamment pour que j’entrevoie une photo avec un grain si caractéristique. Je ne peux m’empêcher de retirer le dictionnaire, et je découvre la première page déchirée d’une revue porno : c’est la photo d’une femme nue pourvue d’une poitrine énorme et luisante, qui se lèche deux doigts d’une façon évocatrice. C’est titré « Les confessions de Marie-Louise la cochonne ». Pour moi qui ignore presque tout du sexe, le choc est violent. Je m’aperçois qu’il y a sous cette page toute une série de photos du même genre sur des pages grossièrement déchirées de magazines X. Je tremble comme une feuille en parcourant des yeux ces images illicites. Pour la première fois, je vois en gros plan le sexe ouvert et noyé de semence d’une femme. Mon excitation l’emporte sur l’imbécile sentiment de faire quelque chose de mal, et le fait est que je bande comme un cerf en poursuivant cette lecture hautement éducative. Stupidement, je baisse les yeux pour ne pas affronter ceux gourmands de la nymphomane suivante photographiée en train de faire une pipe majestueuse. J’ai l’impression que c’est moi qu’elle regarde, qu’elle va sortir de l’image et dévorer mon sexe. J’en apprends plus en quelques secondes que pendant les 19 premières années de ma vie. D’autant plus que les images sont accompagnées de textes courts, écrits dans un style déplorable, mais qui arrivent néanmoins à me faire saisir des notions d’envie et de plaisir sexuel qui ne m’avaient jamais effleuré jusqu’à présent. Bizarrement, le langage pauvre du type, qui dit « Hmmm, tu suces bien ma salope, oh oui, pompe, avale tout, hmmm », me parle comme une évidence !


Mais les dernières « images pieuses » subtilisées par mon frère me trouent le cul, si j’ose dire : comble du vice, elles mettent en scène des hommes. Des hommes, façon de parler, car la taille de leur membre évoque plutôt la famille des équidés que celle des homo sapiens.


Sur la première, la scène de copulation est particulièrement violente, et un grand mec très baraqué encule sans ménagement un type beaucoup plus petit que lui, mais monté d’une verge qui doit bien faire vingt centimètres et qu’il astique tout en subissant les assauts de l’autre. La deuxième se passe dans une piscine et on a affaire à une véritable partouze.


Ca alors, mon frère était-il à voile et à vapeur ? Mon frère n’avait effectivement rien du saint qu’il feignait d’être, mais en plus, il éprouvait visiblement des tentations pour des mœurs « contre nature » aux yeux du Vatican !

Du pieux au pieu, me direz-vous… Il n’y a qu’un X de différence, et encore… J’ignore si Ludovic a eu l’occasion de mettre en pratique ses penchants.


Incrédule, je reviens aux scènes hétérosexuelles, et bouleversé par ces chattes en folie qui s’offrent à mon regard, j’entame sans même m’en rendre compte un mouvement de branlette à travers mon pyjama. Chose inouïe, je porte une image à ma bouche, et je colle mes lèvres à la photo.


Un bruit dans l’escalier me sauve de l’humiliation d’être surpris dans une telle posture. Je remets précipitamment les photos pornos sous le dictionnaire. Ludovic entre dans la chambre. Il ne s’attendait pas à m’y trouver, et me lance un regard surpris puis soupçonneux. Je lui montre les feuilles de papier que j’étais venu emprunter, et lui tourne aussitôt les talons en sentant ses yeux m’accompagner. En refermant sa porte, je me doute qu’il sait ce que j’ai découvert : je devais être cramoisi, et n’importe qui aurait remarqué le tergal de mon pyjama tendu comme une voile et bien mouillé. La première chose qu’il a dû faire après mon départ, c’est de se jeter sur ces photos de cul, et il a forcément compris que je les avais touchées. Heureusement, ceci est encore plus compromettant pour lui que pour moi, donc il restera silencieux sur cet épisode un peu embarrassant pour un futur homme d’Église.


De retour dans ma chambre, il m’était bien sûr impossible de travailler. Je me suis précipité dans mon lit, la tête farcie de ces cochonneries, j’ai éteint et j’ai immédiatement empoigné ma verge. En moins de trente secondes, j’ai éjaculé. Un jet d’une puissance incroyable qui m’a atteint jusque dans le cou. Et pour la première fois de ma vie, j’ai ressenti cette délicieuse crampe, cette sensation merveilleuse qu’on appelle l’orgasme. Mon corps enfin me donnait du plaisir et réagissait à ces images qui stimulaient mon cerveau, sans que le gendarme de la morale, inoculé dès mon plus jeune âge, ne se montre capable d’imposer sa censure.


J’ai passé une bonne partie de la nuit à me masturber jusqu’à l’épuisement, insatiable de la jouissance que je venais de découvrir. En quelques heures, je me suis mis à élaborer de véritables scénarios érotiques d’une incroyable vraisemblance, comme si c’étaient des choses que je connaissais depuis toujours.


Quelques mois ont passé, et véritablement, quelque chose avait changé en moi, même si du dehors je maintenais les apparences. Je consacrais plus de temps à mes séances de plaisir solitaire qu’à mes révisions. En classe, je tentais de me rapprocher des filles pour essayer de leur voler dans une respiration ou un regard un peu de leur odeur, un peu de leur intimité. Mais j’étais incapable de m’enhardir davantage, et l’idée d’aller au-delà m’aurait pétrifiée. De toute façon, j’étais si coincé que pas une fois à cette époque-là, je n’ai été « entrepris » par une fille. Mon retard dans ce domaine se lisait sur mon visage.


Peu de temps après, je suis retourné dans la chambre de mon frère en son absence, en espérant pouvoir me rincer l’œil avec ses photos pornos. Naturellement, il les avait fait disparaître, et j’étais déçu mais pas surpris.


Bien vite, j’ai ressenti le besoin irrépressible de m’en procurer d’autres pour alimenter mes fantasmes. Mais il était exclu d’aller tout simplement dans une librairie acheter une revue porno. Je n’en aurais jamais eu le courage. Je n’envisageais d’autre possibilité que d’en voler une.


C’est un soir après la classe que je me suis décidé à entrer dans un tabac-journaux pour commettre mon forfait. Je rentre donc dans une boutique tenue seule par une femme d’une quarantaine d’années qui me salue d’un petit signe puis retourne à ses lectures. Je consulte hypocritement quelques revues dont je ne connais même pas le titre, tout en levant de temps en temps les yeux pour repérer l’étagère consacrée à la presse maudite. Vérifiant que la commerçante ne me surveille pas, je me redresse et d’un geste brusque, je saisis un journal au hasard et j’esquisse un demi-tour afin de tourner le dos à la dame indifférente à mes agissements. Dans un état de trouble extrême, je glisse le magazine sous mon pull-over. J’ai à peine eu le temps de voir la couverture, mais la photo que j’ai aperçue me suggère que je vais en avoir pour l’argent que j’aurais dû dépenser si j’avais eu le cran d’en faire honnêtement l’acquisition !


Pris de panique, je suis sur le point de m’enfuir, réflexe catastrophique car je courrais alors le risque qu’elle me suive en courant, crie « au voleur », etc. J’arrive néanmoins à reprendre mes esprits et je prends le premier journal qui me tombe sous la main pour aller le payer à la caisse. Je me présente devant la dame avec la même tranquillité d’esprit que l’homme qui se présente devant un peloton d’exécution. Pourtant, celle-ci relève la tête, me sourit d’un très beau sourire, et m’annonce « 3 francs s’il vous plaît ».


Ce qui devait arriver arrive : la revue était mal coincée sous mes vêtements, et tombe sur mes pieds alors que je m’apprête à sortir de ma bourse la somme réclamée. Mes jambes flageolent, j’ai l’impression que je vais m’écrouler. La femme éclate de rire devant ma déconfiture, d’un rire ni méchant ni hostile, mais qui me fait dans le cœur le même effet que le grincement d’une craie sur le tableau noir.



Son regard est profond et pénétrant, au point que j’ai l’impression qu’elle connaît toutes mes turpitudes.



Elle va à la porte du magasin et la ferme à clef.



J’obéis comme un zombie. Elle va prendre mes papiers, peut-être appeler la police… Je suis foutu.


Elle me fait asseoir devant une petite desserte où elle pose la revue porno. Debout à côté de moi, elle épluche une à une les pages, les commente très crûment. Je suis rouge de confusion, mais toutefois la panique mortelle de tout à l’heure s’est dissipée. Je commence à voir où elle veut en venir, et bien que normalement, cela devrait me terroriser, son attitude me rassure peu à peu. Elle se rapproche de moi tout en continuant à tourner les pages, et pour la première fois de ma vie, j’entre dans l’espace intime d’une femme, sentant son parfum, le souffle de sa respiration sur mes cheveux, son haleine agréable. Je me mets à bander.


Sur une photo, une rousse exhibe fièrement son anatomie. Désignant sa chatte, la commerçante me dit :



Elle avait l’air de savoir de quoi elle parlait !



Je suis bien sûr incapable de répondre quoi que ce soit, et la question piège arrive inévitablement :



Tout penaud, je fais non de la tête.



D’autorité elle saisit ma tête et la conduit tout droit vers son décolleté. Ce contact si inattendu avec cette chair odorante est une sensation que je n’oublierai jamais. Le nez coincé dans la gorge profonde de ses deux seins qui se gonflaient, je sentais la cadence infernale de ses battements de cœur et mon propre pouls atteignait presque le seuil de rupture.


Elle enlève sa jupe et, s’asseyant sur la table face à moi, elle écarte les jambes.



Guidé par elle, je sors de son écrin le précieux joyau. C’était encore plus beau que ce que j’avais vu en photo. Une magnifique toison noire comme de l’encre, fraîchement coiffée, et cette fente aux plissements jusque-là tout à fait mystérieux pour moi, s’ouvrant sur une grotte féerique ! Ma main bloblotante se risque sur son pubis, puis sur les encouragements de mon éducatrice, je pose un doigt sur son bouton qui réagit à mon contact. Un peu plus bas, je recueille l’humeur onctueuse qui a envahi tout son sexe.



Elle m’ordonne de goûter mon doigt et demande si elle a bon goût. Je réponds oui dans un souffle.

Elle s’agenouille alors devant moi, et sans me demander mon avis me déboutonne. Ses doigts fouillent mon slip et attrapent mon sexe qui se déploie devant elle. Elle l’entoure de sa main, le comprimant fortement. Je sais ce qu’elle va faire, mais elle n’en a pas le temps. Quelques secondes à peine se sont écoulées avant que je ne ressente les premiers picotements annonçant la jouissance. Impossible de me retenir. Ma verge enserrée dans sa poigne solide, les convulsions sont d’autant plus fortes et le liquide jaillit torrentiellement, venant se perdre dans sa longue chevelure noire puis en petits bouillons le long de son corsage.


Naturellement, je me suis trouvé à nouveau un peu honteux devant cette situation, mais elle m’a rassuré en rigolant :



Je remballai mon matériel sans oser prononcer quoi que ce soit.



J’étais bien sûr, encore sous le choc de cette violente succession d’émotions, totalement incapable de dire non.



Me reconduisant vers la sortie, elle m’a retenu par le bras et a eu ce geste encore plus bouleversant pour moi que tout ce qui venait de se passer. Elle a posé sa bouche sur la mienne. Je n’avais qu’une idée très limitée du baiser, et elle a dû longuement insister avec sa langue avant que je réalise que je devais me servir de la mienne. Mais j’ai très vite ressenti cette exquise saveur, d’autant qu’elle y mettait toute la douceur et la tendresse dont elle était capable. Je bandais à nouveau, mais l’excitation sexuelle se mélangeait maintenant à des sensations tout à fait nouvelles : intuitivement, je ressentais cela comme une forme de sentiment amoureux. Avant de refermer la porte derrière moi, elle m’a dit : « Tiens. Cadeau. » Elle me tendait la revue que j’avais tenté de subtiliser !


Je suis sorti dans un état second, voire troisième !


État qui devait encore se voir lorsque j’ai pris place plus tard devant le souper, sous le regard inquisiteur de mon père. Toute expression sur le visage était forcément suspecte, car reflétant une manifestation de vie intérieure proscrite par la morale familiale. Et le fait est que moins de deux heures auparavant, j’avais connu un bouillonnement intérieur dont je n’aurais pu imaginer la possibilité.


La conversation de Ludovic permit de détourner l’attention. Il était question de je ne sais quelle conférence épiscopale dont le seul intérêt résidait dans le politiquement correct. Bien que cela ennuie tout le monde, on en parlait parce qu’il s’agissait d’un sujet convenable pour des gens convenables. Je n’étais pas disposé à participer à cette mortelle conversation et tout à mes pensées enflammées, je revivais ces instants extraordinaires. Un instant toutefois, j’ai songé à la tempête sous les crânes que je déclencherais en demandant à Ludovic si la pornographie et la sodomie étaient compatibles avec son sacerdoce. Je n’ai pu réprimer un léger rire qui m’a voulu d’être foudroyé du regard par ma mère. « Décidément, il change bien ce garçon, il file un mauvais coton » devait-elle penser. Là-dessus au moins, elle ne se trompait pas.


Retranché dans ma chambre, j’ai rouvert la revue porno, mais j’ai bien vite constaté que je n’y trouvais plus autant d’intérêt. Les images me paraissaient bien fades à côté de celles, imprimées dans ma tête, de mon éducatrice, de cette vulve charnue qui avait été quelques instants à portée de ma bouche. Je revivais cet instant où j’avais joui dans sa main, puis le long et langoureux baiser. Mon sexe raide ne m’a pas laissé une minute de sommeil cette nuit-là. Pourtant, pour la première fois depuis longtemps, je ne me suis pas consacré à mes activités solitaires.


Le lendemain, j’ai sonné à la porte du bureau de tabac à six heures et demie pile. Elle m’a ouvert en souriant, et j’ai eu le droit à un baiser dès qu’elle eut refermé la porte. J’étais maintenant en totale confiance, si bien que je l’ai embrassée avec fougue, de façon très appuyée, en même temps que mes mains soulevaient son tee-shirt pour entreprendre une exploration. Mes manières étonnamment hardies m’ont valu un compliment de sa part.



C’est elle qui a parlé de devenir ma maîtresse, mon éducatrice sexuelle. Il est vrai que j’avais besoin de cours de rattrapage accélérés.

La première leçon fut d’abord consacrée aux caresses mutuelles. Une longue séance où je découvris les délices que peuvent procurer une main, les doigts, la langue. Sur le sol qu’elle avait tapissé de journaux, elle s’était allongée nue, et elle m’invita à la butiner en partant de sa bouche puis en descendant lentement jusqu’à son sexe. J’étais encore habillé. Après avoir longuement joué avec sa langue, je l’effleurai de mes lèvres dans le cou, puis découvris la texture de ses seins. Je respirai profondément, enivré par l’odeur musquée qui s’en dégageait. J’ai ensuite plongé la tête entre ses cuisses, enthousiasmé de constater combien sa chatte frémissait sous mes sollicitations. Ma maîtresse accompagnait les mouvements de ma langue en se cambrant de plus en plus, et ses soupirs m’indiquaient à quel point mes efforts pour lui donner du plaisir étaient concluants. Elle me pria alors d’introduire l’index dans son vagin et de lécher son bouton. Quelques instants après, je la sentis imploser, et elle émit une sorte de gémissement que je n’avais jamais entendu, mais dont je compris la signification.


En me donnant un 14 sur 20 très encourageant, elle se redressa pour m’embrasser et je découvris le délice des goûts mêlés de son sexe et de sa bouche. Elle tira ensuite mon sexe du pantalon, puis se mit à le caresser doucement en continuant son baiser. Sentant comme la veille la sève monter j’eus un léger mouvement de recul. Elle sourit à nouveau et me dit de ne pas m’inquiéter. Elle s’accroupit devant moi et approcha ses lèvres de mon gland, esquissant une première caresse buccale. C’était d’une douceur exquise. Je commençai à mieux contrôler mon excitation, et je pus une minute ou deux contenir la pression qui menaçait de faire rompre la digue. Je fermais les yeux tandis que sa langue mielleuse flattait la chair vive de mon membre.


J’ignorais si je devais m’abandonner ou bien me retenir encore. Elle décida de me terminer avec ses seins voluptueux. Je dus les lui lécher abondamment, ce qui me permit de lui arracher de nouveaux soupirs, puis elle emprisonna mon sexe entre les globes humides, et m’intima de donner des coups de reins. Je pétrissais en même temps sa poitrine, et elle avait libéré une main pour se branler la chatte. Elle était à nouveau parcourue de nouveaux frissons. J’ai juté au bout d’une vingtaine de va-et-vient. La secousse était violente, et le flot ne semblait pas vouloir s’arrêter.


Heureuse de me voir jouir aussi fort et de la gratifier d’un torrent impétueux, mon éducatrice se cochonna tout le thorax et le visage de ma semence, et me reprit en bouche pour aspirer jusqu’à la dernière goutte le liquide dont elle était si friande.

Je paraissais sans doute épuisé quand je reçus le nouveau verdict : 15 sur 20.



En professeure compréhensive et soucieuse de la réussite de son élève, elle fit tout le nécessaire pour me redonner les moyens de la satisfaire, et dix minutes après, j’arborais à nouveau une gaule inflexible.


Elle se mit alors à califourchon sur moi et guida mon sexe. Elle frotta d’abord mon gland sur sa vulve inondée puis j’accédai enfin à ce long tunnel brûlant. Je la vis onduler gracieusement au-dessus de moi, changeant régulièrement de rythme à la recherche de son plaisir. Elle me pria de serrer ses fesses entre mes mains. Sans même que j’y aie réfléchi, mon index se faufila dans sa raie et vint se poser sur son anus qui réagit vivement. Elle émit un « nooon » qui se termina en « oui », tandis que j’assistai au merveilleux spectacle de son corps tordu de plaisir. Je sentis à mon tour ma verge palpiter et mon foutre tapisser les profondeurs obscures de son vagin.


Cette fois-ci, je l’avais vraiment remuée, et elle convint de rehausser généreusement ma note à 17 sur 20.



Pareil à l’élève modèle qui minimise toujours ses mérites, j’acceptai ravi la « modeste » note de ma maîtresse, en reconnaissant que je lui devais tous ces progrès fulgurants, et en lui renouvelant mon désir de m’améliorer encore grâce à ses talents de pédagogue. On se sépara alors, et je rentrai chez moi plus guilleret que jamais, affrontant avec le plus grand détachement le regard consterné de ma chère famille.


Ces séances se renouvelèrent presque quotidiennement jusqu’au jour où ma chère éducatrice, qui n’était qu’employée de son bureau de tabac et qui ne remplaçait les propriétaires en voyage que pour quelques semaines, soit contrainte de déménager pour trouver un nouvel emploi.


Derrière le jeu de l’élève et de la maîtresse s’était instaurée une véritable complicité, et les « travaux pratiques » étaient devenus une quête de sensualité, de tendresse et de sentiments. Mon éducatrice ne m’avait pas seulement appris des jeux sexuels, elle avait profondément contribué à mon changement radical, à la découverte pure et simple de la vie.


Je fus peiné de son départ et bien des années après, je pense souvent à elle. Mais je trouvai bien vite le réconfort auprès de nouvelles conquêtes. Je suis sorti dans les mois qui ont suivi avec une dizaine de filles différentes !


Je ne pense pas que mon physique assez banal était responsable de ce soudain succès. Mais ma rapide métamorphose avait sans doute excité la curiosité des jeunes étudiantes que je côtoyais. On me fit du jour au lendemain une réputation de tombeur et d’amant hors pair, réputation sans doute usurpée sur ce dernier point ! Tout simplement, j’étais devenu un jeune homme comme les autres, voulant aimer et capable de plaire. J’avais brisé le moule étouffant de mon éducation.


Décidant d’arrêter des études qui n’étaient pas faites pour moi et prenant la tangente au chemin que mes parents avaient tracé pour moi, je devins bien sûr la honte de la famille, et je dus prendre mes distances et m’assumer matériellement à une époque où, déjà, il n’était pas facile de trouver du travail avec un simple bac.


J’ai mené néanmoins à partir de là une existence mille fois plus intéressante pour moi que celle à laquelle j’étais promis. Si par sentiment de devoir, je continuais à rendre des visites « de courtoisie filiale » à mes parents, je devais désormais affronter, en plus de leur sécheresse, leur mépris ostensible. J’ai fait avec, car de toute façon je n’aurais pas pu faire autrement.


À cette femme que le hasard m’a fait rencontrer et à qui je dois une vie meilleure, je dédie cette courte histoire. Si jamais, ma chère éducatrice, tu lis ces quelques pages et que tu t’y reconnais, sache que je te voue une reconnaissance et une affection éternelles.



Pierre Lebal