n° 07868 | Fiche technique | 4601 caractères | 4601 806 Temps de lecture estimé : 4 mn |
04/10/04 |
Résumé: Le soir, quand tout est calme, je me glisse entre les draps, je m'enroule dans ma couette, je ferme les yeux, je retiens un peu ma respiration...
Et je pense à Gufti Shank. | ||||
Critères: humour nonéro f cérébral | ||||
Auteur : Pattie (Si j'existe, c'est d'être fan...) Envoi mini-message |
Le soir, quand tout est calme, je me glisse entre les draps, je m’enroule dans ma couette, je ferme les yeux, je retiens un peu ma respiration…
Et je pense à Gufti Shank.
Gufti Shank… Son nom roule dans ma tête, chatouille mes hémisphères, semble se perdre dans les circonvolutions.
Les neurones vibrent, bruissent, frissonnent. Elles se chamaillent un instant, se disputant le privilège d’accueillir le visiteur. Il passe de cellules en cellules, surpris de l’agitation concupiscente provoquée par son arrivée.
Guuuuuuuuuftiiiiiiiii Shaaaaaaaaank… Le nom s’étire en passant lentement dans les fentes synaptiques, se déforme, se reforme, s’éparpille et se rassemble. Il forme un long fil soyeux qui se mêle s’emmêle s’entremêle lascivement dans tout mon esprit.
Goufeuhti Shankeuh… Une extrémité de ce fil se pose délicatement dans ma gorge, caresse mon palais, s’attarde, se laisse goûter. Mes lèvres frémissent, ma langue vient lui faire fête, se prend dans le creux du G, se pince une papille par mégarde dans l’ouverture du u et part à l’ascension du f.. Elle se darde, mutine, dans les deux boucles, regrettant de n’être pas bifide.
Elle s’enroule énergiquement autour de la barre du t, n’en finit plus de tourner autour, comme une équilibriste, se faisant tout à tour légère et pressante.
Puis avisant le i, le trouve mieux à son goût, cabriole vers lui, engloutit le point et se laisse glisser tout au long jusqu’en bas, puis se retire, comme une vague, et recommence, inlassable, tatillonne, à la recherche d’un recoin où elle ne s’est pas encore hasardée.
Gufti se laisse faire, effleuré, titillé, aspiré.
Shank ne supporte plus cette inactivité. La langue n’en a que pour Gufti. Il part bouder, descend le long du conduit auditif, provoque un long tressaillement en frôlant le lobe Le voilà suspendu à ma boucle d’oreille. Il s’arrête un instant et, se balançant le plus loin possible, téméraire, se lance à l’assaut d’un téton.
Hélas, le choc le disloque.
Le S se pose un peu au-dessus de la dune visée, glisse, s’enroule, serre un peu pour ne pas chuter. Le mamelon se dresse, devient plus dur et le S peut raffermir sa prise, suspendu par un crochet.
Le h, projeté de l’autre côté, dégringole sans fin le long du sein, et ne doit son salut qu’à sa présence d’esprit. Il lance sa boucle qui, comme un lasso, encercle l’autre téton. Celui-ci, sous le choc, se dresse, affolé. Le h se rétablit et se met à califourchon pour dompter sa monture récalcitrante.
Le a dévale la pente, sans pouvoir se cramponner. Il a pris de la vitesse. Impossible de freiner. Le voilà qui déboule à pleine allure sur le ventre qui lui semble un trampoline. Tel un skieur, il voltige et virevolte, ses yeux cherchent un endroit pour se poser, il prie pour ne pas se perdre dans la forêt vierge qu’il aperçoit au loin. Et c’est l’atterrissage, en catastrophe, dans le nombril. Il reste là, tapi, espérant qu’aucune bête sauvage et affamée rôde dans la jungle entraperçue.
Le n est tombé sur sa bosse, au creux des seins. Il râle, peste, se relève. Sur ses petites pattes, il trottine jusqu’au k. Ses pas menus provoquent une chair de poule qui rend son avancée laborieuse. Mais il est presque arrivé. Le k gît, pas très loin, sortant précautionneusement de son évanouissement.
Et là, un long soupir déferle, soulevant ma poitrine. Le s et le h se cramponnent aux tétons, ballottés par le tremblement de seins, brimbalés par mon souffle voluptueux qui s’exhale.
Le n et le k glissent, dévalent la pente, le a les voit passer en vol plané au-dessus de sa tête et pense « oh mon dieu non, ils vont s’écraser dans la forêt vierge ! »
Le n tombe à cheval sur le clitoris. Il grommelle, et essaie de se dégager, mais ça se gonfle, entre ses jambes. Il est bloqué.
Les lettres éparpillées s’égosillent, pour appeler Gufti à la rescousse. (Sauf le a, toujours terré dans le nombril, qui craint, s’il s’époumone, de voir surgir une bestiole gourmande.)
Gufti, cajolé par la langue insatiable, finit par sortir de sa torpeur libertine et humide. Il se faufile entre deux dents et part à la recherche de Shank, collecte une à une chacune des lettres dispersées.
Le S agrippé à son téton, le h à cheval sur le sien, le a camouflé dans le nombril.
Pour le n, il faut se mettre en chaîne, le haler. Le a refuse de s’approcher si près de la jungle, et reste en haut. L’union fait la force, aGuftiShan remorque le n coincé.
Quant au k… Personne ne l’a jamais revu.
Gufti Shan… le nom roule encore dans mon esprit, puis s’endort, épuisé par toutes ses émotions.
Je ne restituerai pas le k avant la parution du prochain « Best of des phrases douteuses » !