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n° 07951Fiche technique13126 caractères13126
Temps de lecture estimé : 8 mn
20/10/04
Résumé:  Où l'on s'aperçoit que la canicule n'agit pas que sur la température de l'air...
Critères:  f inconnu vacances plage volupté voir fmast ecriv_f
Auteur : Diane Valmont      
Jeu de plage




LUI :


Malgré qu’il soit dix heures passées, tout le monde roupille encore. Après un café avalé debout au comptoir de la cuisine, je décide de bouger. J’en ai marre d’être toujours en décalage avec le reste de la bande. Ils se couchent aux aurores pour émerger passé midi. Bilan le repas de midi se borne souvent à un bol de céréales et encore si celui ou celle chargé des achats a pensé à acheter une de ces boites à l’hyper en faisant les courses ! C’est bien d’être insouciant, de refuser les contraintes, je suis jeune moi aussi, je peux comprendre, mais de mon point de vue quelques bribes d’organisation nous rendraient à tous bien des services et des désagréments en moins.

Ben oui, j’suis chiant ! C’est d’ailleurs ce que n’arrête pas de répéter ma copine qui, pour l’heure, gît dans notre lit, membres épars, encore noyée dans les brumes du sommeil plus ou moins lourd que provoque l’absorption d’alcool un rien exagérée. Je dois dire que lorsque nous sommes rentrés aux lueurs de l’aube, elle était un brin chargée, ma nana !

Bref ! Je laisse un mot pour dire où je suis sur le comptoir, coincé sous la boite à sucre, rince ma tasse et m’éclipse serviette sur l’épaule en prenant soin de refermer doucement la porte derrière moi.

La chaleur me tombe dessus comme une couverture de l’armée, épaisse et lourde. Je ne serais pas étonné que nous ayons de l’orage en fin d’après-midi…

Traversée de la route pleine de bagnoles d’estivants, puis le petit sentier qui descend la petite falaise. Tout en dévalant la pente je regarde la plage qui étale son croissant de sable jusqu’à la jetée du port. Ça grouille de monde. Bientôt, il faudra installer à demeure un gardien pour pouvoir profiter d’un espace où disposer sa serviette ! Putain de touristes !

J’ai repéré un coin libre. Je m’empresse de franchir les quelques mètres qui m’en séparent. Ouf ! Oh, faut pas rêver, ce n’est pas Byzance, l’espace est restreint mais comme je ne compte pas y passer la journée, je m’en contente.

Je déplie ma serviette, m’allonge. Béatitude immédiate. Enfin presque… Les petits vieux installés à ma droite, après m’avoir fusillé du regard à mon arrivée reprennent leur dispute à propos des programmes télé alors qu’à ma gauche une fillette de quatre ans environ sollicite de sa mère l’achat d’une glace sur un ton geignard.



Et paf ! La gosse se met à trépigner en hurlant. La mère gênée regarde autour d’elle, surprise de la violence de la réaction de sa fille.



Un type arrive sur ces entrefaites, genre cadre bedonnant. Il se précipite sur la petite, la prend dans ses bras. Ce doit être le père…



Puis se tournant vers sa femme :



Sa fille serrée contre lui, il s’éloigne.



Sans un regard pour sa femme, il s’éloigne vers la jetée où est stationné le camion du marchand de glaces.

Restée seule, la mère les suit un moment des yeux puis tend la main vers un bouquin tout en regardant autour d’elle. Ce faisant, nos regards se croisent. Elle semble gênée de cet échange, m’adresse un vague sourire en forme d’excuse et, posée sur un coude, ouvre son livre.



ELLE :


Pourquoi Sébastien cède-t-il tout à Audrey ? Quelle culpabilité éprouve-t-il à son égard, ou au mien, qui le mette ainsi tout le temps en position de lui accorder tous ses caprices ? D’accord il travaille beaucoup, n’est pas souvent là, mais c’est le lot de bien des pères à notre époque. Il va falloir que je réfléchisse là-dessus…

Haut les cœurs il fait beau, tu es en vacances, profites-en au maximum, les problèmes c’est pour plus tard ! Ce soir, demain, il sera toujours temps d’étudier le cas de Sébastien…

Regarde plutôt le charmant garçon que le sort t’envoie… Pas mal ! Et, de plus, j’ai le ticket, il n’arrête pas de me mater, le vilain voyeur !



LUI :


A la dérobée, l’air de rien, je l’observe. Plus proche de vingt cinq que de trente, elle est mignonne, sans plus. Un peu maigre, elle paraît grande. Par contre, jurant presque avec son aspect fragile, elle possède une poitrine assez forte contenue dans un soutif de maillot qui semble être d’une taille trop petit. Habituellement, les gros seins n’attirent pas particulièrement mon attention, mais ceux-ci provoquent chez moi un intérêt véritable. J’ai une brutale envie de les toucher. Cette pensée, va savoir pourquoi, déclenche immédiatement un fourmillement dans mes reins et un début d’érection. Heureusement, je suis allongé sur le ventre ! Sous mes paupières mi-closes je la détaille, m’attardant sur les protubérances que font, sous le fin tissu, ses mamelons érigés.

Inconsciente de mon émoi, la femme lit. Elle tourne les pages en humectant à chaque fois son doigt d’un petit coup de langue. Ce petit geste anodin m’excite au possible, cette fois je bande pour de vrai. Je savoure béatement l’instant, même pas surpris qu’une parfaite inconnue, assez ordinaire, provoque en moi une telle réaction. Ajoutant à mon trouble, je constate que de plus en plus souvent ses yeux quittent son bouquin pour se poser, à la dérobée, sur moi. Est-ce parce qu’elle sait que je l’observe ? En tout cas, je continue de feindre le sommeil sans perdre de vue la moindre de ses respirations.



ELLE :


Oh la vache ! Le soleil est plus mordant qu’il n’y paraît. Si je ne me protège pas de crème, la nuit menace d’être inoubliable !



LUI :


Elle pose son livre, se redresse, regarde la plage. Elle doit essayer de repérer son mec et sa fille. Elle a dû les voir. Rassurée, elle se penche sur son sac de ficelle, en extirpe un flacon d’huile solaire et entreprend de s’en tartiner le corps. Ses gestes sont caressants. Partout où sa main passe sa peau brille, prend un aspect plus foncé, moins laiteux, plus sain.

Après les épaules et les bras, sa main glisse vers la partie visible de sa poitrine pour oindre la naissance de ses seins. Ses gestes, pourtant très ordinaires, me renvoient à mes envies de caresser les deux globes jumeaux dont la nature l’a dotée. À la voir faire mon membre grossit encore. Incroyables les pulsions érotiques que provoque chez moi cette inconnue.

La main, toujours caressante, répartit maintenant le liquide huileux sur son ventre et ses cuisses. Ses mouvements sont lents, les arabesques qu’ils dessinent sont empreintes de sensualité. Ils lui procurent un plaisir certain, si j’en juge le grossissement perceptible de ses mamelons. Ce sont de petites fraises qui maintenant pointent, tendant le tissu qui les protège.

Méticuleusement, la jeune femme veille à enduire chaque parcelle de peau exposée de sa lotion solaire. Elle pratique avec application, versant à chaque changement de zone quelques gouttes dans sa paume.

L’érotisme de la scène, peut-être inconscient pour elle, a sur moi un effet certain qui m’amène au bord de la jouissance. J’atteins des sommets quand, pour s’enduire l’intérieur des cuisses, elle écarte les jambes et me laisse voir le renflement de son sexe emprisonné dans sa petite culotte où une petite tache indiscrète, plus sombre, marque l’orifice masqué de celui-ci.



ELLE :


Il n’y a pas à dire, tu lui fais un effet terrible à ce type ! Bien joué le coup de l’huile solaire ! Ne serait-ce pas une érection qui gonflerait son maillot ? Pas de doute. Bravo ma vieille, voilà bien longtemps que ça ne t’était plus arrivé ! Preuve que tu n ’as rien perdu de ton pouvoir attractif d’antan… Un bon point pour toi ! Avoue que tu n’es pas peu fière du résultat… Excitant de sentir à nouveau la petite boule du désir s’installer dans ton ventre, hein ?

Brutalement, j’ai envie, une envie irraisonnée de me caresser sous les yeux de ce parfait inconnu, de jouir de ses regards inquisiteurs qui me dénudent…

Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu n’es pas bien ma pauvre fille ! Où est donc passée ta pudeur, ta réserve, ton bon sens ? Est-ce de cette façon que doit penser une femme mariée et, qui plus est, une mère de famille ?

Justement, je ne sais pas, je ne sais plus ! Paumée, la nana, en plein délire !

En plus, c’est complètement irréalisable… Tu comptes faire ça comment sur cette plage, au milieu des gens, avec Sébastien et Audrey qui peuvent revenir d’un moment à l’autre ?



LUI :


Qu’est-ce qui lui arrive ? Elle a un air bizarre tout à coup. Elle balaie tout son environnement d’un regard affolé…

T’inquiète, il va revenir ton mec, ta fille et lui ne sont pas perdus ! En attendant, sois sympa, regarde-moi comme tout à l’heure et puis si tu pouvais m’en montrer un peu plus…



ELLE :


Je suis sûre que je suis en train de mouiller ma culotte… Te voilà bien, ma vieille avec tes pensées cochonnes et ton maillot trempé ! Là, tu as tout gagné, tu n’as même pas un slip de rechange !

Mon paréo, voilà la solution, me draper dans mon paréo !

Ah, voilà qui est mieux… D’autant que, si je glisse ma main en dessous…

Ah, la vache ! Ben dis donc, il était fort celui-là ! Un vrai, comme il y a bien longtemps que je n’avais pas eu ! Hum… Dieu, que c’était bon !

Tu crois qu’il s’en est rendu compte ? Sûrement, à voir son visage…, Il est rouge brique, à la limite de l’apoplexie…



LUI :


Oh merde !

Je rêve ou elle vient de se donner du plaisir là, à l’instant, devant moi !

Deux choses simultanées me tirent violemment de mon délire érotique. La gosse rejoint sa mère en criant, suivie de près par son père pendant qu’une voix que je connais bien dit au-dessus de moi :



Je me redresse, totalement ahuri, ramasse ma serviette pour suivre Karen qui remonte vers la maison, en cachant du mieux que je le peux la bosse que fait ma bite tendue à craquer sous mon maillot.

C’est à ce moment que nos regards se croisent. Les yeux plantés dans les miens, l’inconnue affiche un sourire un rien narquois comme pour me demander : Tu as aimé ma prestation ?

Un rien désarçonné, je lui renvoie quand même mon sourire numéro un pour essayer de lui passer le message :




ELLE :


Je pense que c’est sa copine, la petite qui est venue le chercher… Il a bon goût, elle a tout pour plaire, bien faite, jeune… Remarque, on verra comment elle se retrouvera après sa première grossesse…

Dommage que Sébastien soit revenu aussi tôt !

Dommage aussi que mon bel inconnu parte maintenant, j’aimais bien ses regards indiscrets sous son air de ne pas y toucher… Rien à voir avec les regards de certains hommes, lourds de sous-entendus, fouilleurs… Le sien, à moins que je ne me trompe, était direct, un peu comme celui d’un petit animal curieux, sans arrières pensées sales, juste du désir !

La tête qu’il a fait quand il a compris que je m’étais caressée…


J’essaierai de décider Audrey de revenir à la plage demain, histoire de vérifier si j’ai toujours mon pouvoir de séduction, ça me ferait un bien fou…

C’est super bon pour le moral de pouvoir lire que l’on existe dans le regard d’un homme !