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n° 08032Fiche technique48588 caractères48588
Temps de lecture estimé : 27 mn
29/10/04
Résumé:  Prise entre cauchemars et remords, la vie devient dure quand on se sent seule.... surtout quand on est responsable de cette solitude.
Critères:  ff jeunes douche amour intermast cunnilingu conte policier
Auteur : Toology  (Toujours rien à dire qui en vaut la peine...)      Envoi mini-message

Série : L'emprise des regards

Chapitre 02 / 02
L'emprise des regards - Episode 2 : Appartement 43

Ce qui ne nous tue pas

Nous rend plus fort

Parfois, ne vaut-il mieux pas

Faire des concessions, des efforts ?

Accepter ses erreurs

Et tout réparer ?

Accepter ses erreurs

Et tout recommencer…

Les rêves sont certes futiles

Mais pourtant, si utiles…


A vous d’en juger…



Nathalie :


Nathalie était restée cloîtrée chez elle toute la journée (une fois de plus). Elle ne voulait pas sortir, ne voulait pas voir la lumière du jour, et surtout ne voulait croiser personne. Elle se haïssait. Les derniers mots qu’elle avait prononcés à Ingrid lui revenaient sans cesse en tête, comme une torture. Elle ne pouvait s’empêcher de pleurer en repensant aux journées passées dans la chambre 307.


Julien n’avait semble-t-il pas remarqué de changements, il pensait juste qu’elle était malade. Pourtant il y avait de quoi prendre peur. Entre ses yeux rougis et gonflés par les larmes, et sa peau aussi blanche que la neige, Nathalie avait l’air d’une morte.


Après tout, c’était un peu comme si elle était morte. Dés l’instant où elle était sortie de la chambre 307, elle avait perdu son seul vrai amour, sa raison de vivre, son attente inconsciente depuis sa naissance. Ingrid……la silencieuse.


Elle avait cherché à la contacter, elle lui avait téléphoné, mais était tombée sur sa mère qui lui avait ordonné de disparaître et de ne plus jamais blesser sa fille (savait-elle toute l’histoire ?).


Nathalie, s’était remise à sangloter. « Quelle conne je fais ! Pourquoi j’ai tout gâché comme ça !? ». Elle se força à se lever, et se dirigea vers la salle de bain. Arrivée devant le grand miroir posé contre le mur, elle se regarda pour la première fois depuis des jours.


En voyant ce visage blanc enlaidi par les larmes, Nathalie ne pût réprimer une grimace de dégoût. « Qu’est-ce qui m’arrive ?! Pourquoi je me mets dans des états comme ça !? ». Elle se passa de l’eau sur la figure. « Aller ! Ressaisis-toi ! ». Elle sécha ses larmes, mit un peu de fond de teint, et se regarda à nouveau. « Bon c’est déjà mieux ! ».


Nathalie entendit le bruit du téléphone, et se précipita dans le salon pour décrocher. « C’est peut être elle ! Qui sait !? ». Elle prit le combiné :



Nathalie raccrocha. Elle s’assit sur le canapé et se mit à attendre le retour de Julien, folle de rage. « Je crois que t’as des choses à me dire toi ! »



Ingrid :


Assise sur son lit, les bras autours des jambes, Ingrid essayait de se calmer. Les souvenirs, les images, les sons se bousculaient dans sa tête. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à ses journées passées dans sa chambre d’hôpital. La douleur physique qu’elle avait endurée avait certes été pénible, mais maintenant elle n’était rien comparée à celle qu’elle endurait en ce moment.


La douleur mentale est l’une des pires que l’on puisse subir. Elle est bien souvent inguérissable, et elle torture sans trêve, et sans baisse de tension.


Ingrid regarda autours d’elle. Elle fixa chaque recoin de sa chambre, symbole d’une vie monochromatique. Tout était gris, terne, et triste. Des murs nus, sans posters, sans cadres, des meubles sombres et froids, et un rideau foncé flottant au vent dans l’entrebâillement de la fenêtre.


Ingrid se mit à se rappeler son enfance, son adolescence, et chercha au plus profond de sa tête des souvenirs heureux. Comme elle s’y attendait, elle ne trouva rien.


« Pourquoi je vis ? » Cette question, elle se l’était déjà posée des centaines de fois, sans jamais y trouver une réponse. Elle avait toujours pensé que sa vie pouvait s’améliorer, surtout lors de sa rencontre avec Nathalie. Mais maintenant Nathalie n’était plus là, et sa vie était redevenue ce qu’elle était. Une vaste déception, mélangée à une vaste solitude.


Les yeux d’Ingrid se mirent à parcourir sa chambre à la recherche de quelque chose, dont elle-même ne connaissait pas la nature. « Je n’en peux plus ! A quoi ça me sert de continuer à vivre ainsi ?! ».


Ses yeux se posèrent sur un cutter à lame acéré, posé sur son bureau. Association d’idées. Tout se bousculait dans sa tête. Elle sentait qu’elle allait faire quelque chose de grave.


Toc !Toc !Toc !

Les bruits sourd d’un poing tapant à la porte la firent revenir à la réalité. Elle entendit la voix de sa mère : « Ingrid ? C’est moi ! J’entre ! »


La porte s’ouvrit, et sa mère entra un plateau à la main. Elle posa le plateau sur le bureau et s’assit à côté de sa fille :



Sa mère se releva et sortit de la chambre.


Ingrid ne pût se retenir plus longtemps et fondit en larmes. « Je suis maudite ! Qu’est-ce qui lui a pris de dire ça !? Pourquoi faut-il que ce soit à moi que ça arrive ?! »


Ingrid releva ses yeux remplis de larmes, et les reposa sur le cutter du bureau. Association d’idées.



Nathalie :


Nathalie déambulait dans un long couloir obscur, avec une vieille porte en fond. Elle avait froid. Elle fur et à mesure qu’elle s’approchait de la porte elle sentait un malaise lui monter.


C’était la deuxième fois qu’elle faisait ce rêve. Et comme la fois précédente, elle était consciente, et pouvait raisonner comme quelqu’un d’éveillé.


Elle s’approcha de la porte sale, vieillie par le temps, attrapa la poignée rouillée, et fît coulisser le mécanisme. La porte émit un long grincement en coulissant, et Nathalie dût appuyer de toutes ses forces pour pouvoir l’ouvrir entièrement.


Une fois la porte ouverte, Nathalie dans une grande pièce orangée et claire. Elle avança d’un pas prudent le long du mur près d’elle. Elle n’était pas arrivée aussi loin la première fois. Son rêve s’était arrêté à la porte. Elle ne savait pas vraiment quoi faire. Ses pieds glissaient lentement sur le parquet…..lentement……



Nathalie ouvrit subitement les yeux en sursautant. Elle avait la respiration haletante, et des gouttes de sueur perlaient le long de son front.

Elle était sur le canapé du salon, allongée sur le coté. Elle avait dut s’endormir en attendant Julien. Elle voyait le beau soleil du matin percer à travers les volets entrouverts. « Quelle heure il est ? ».


Le téléphone se mit à sonner. Nathalie sursauta, se leva d’un bond et alla décrocher :



Nathalie raccrocha. Elle sentit son estomac se nouer, et courut aux toilettes pour vomir.



Ingrid :


Ingrid était au milieu d’une vaste étendue de verdure, sous un soleil radieux. Elle sentait le vent chaud soulever quelques mèches de ses cheveux, qui en retombant, lui caressaient délicatement les joues. Elle était vêtue d’une simple robe bleue avec le col en V, mais n’avait pas froid pour autant.


Elle ne comprenait pas où elle se trouvait. Elle se rappelait s’être saisie du cutter, l’avoir posé en long sur l’intérieur de ses poignets, et avoir tiré fort. Elle se rappelait avoir senti une horrible douleur l’envahir, avoir beaucoup pleuré, et avoir vu sa chambre s’assombrir progressivement.


Puis plus rien. Elle se retrouvait dans ce champ magnifique, sous ce ciel radieux. Sans comprendre pourquoi. « Qu’est-ce que je fais ici ?! Et où on est d’abord ?! ».


Ingrid parcourut des yeux la longue plaine jusqu’à l’horizon, et tourna sur elle-même. Ce merveilleux paysage semblait s’étendre à l’infini, sans pour autant paraître inquiétant.


Vu qu’elle n’avait rien d’autre à faire, Ingrid se mit à marcher au hasard au milieu de cette verdure somptueuse.


Elle marcha pendant longtemps, mais ne croisa jamais deux fois le même paysage. Elle était déjà passée à travers une vaste prairie, avait traversé un cours d’eau, et avait surmontait une petite montagne (dont les rochers reflétaient la lumière du soleil en lançant des éclats vermeils) mais était toujours étonnée par le paysage qui ne cessait de changer.


Elle arriva à l’orée d’une forêt aux arbres gigantesques. Ne se sentant nullement fatiguée, elle décida de s’y aventurer.



Nathalie :


Nathalie entra en flèche dans l’hôpital, le souffle court. Elle se dirigea vers Virginie et sans l’interpella :



Nathalie se précipita vers l’escalier, monta les marches quatre à quatre, courut le long du couloir, et se posta devant la porte de la chambre 209. Elle réajusta un peu sa coiffure, essaya de calmer un minimum sa respiration et entra.


Arrivée dans la vaste chambre claire et blanche, elle s’arrêta net.

Ingrid était dans le lit, un appareil respiratoire dans la bouche, une perfusion de sang dans le bras, et des tas de fils sortant de son haut et allant vers l’électrocardiogramme toujours fixé sur la petite table à côté du lit.


Nathalie avait déjà vu ce tableau, pourtant elle restait une fois encore figée par sa beauté. Elle voulut s’avancer mais remarqua la présence d’une femme assise à côté du lit. « Qui c’est ?! Oh non ! Ca doit être sa mère ! ». Nathalie voulut partir mais la femme se retourna :



Sans attendre de réponse de la part de la femme, Nathalie sortit de la chambre à vive allure.




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Nathalie était assise sur une des nombreuses chaises recouvrant les murs du couloir. Elle attendait. La mère d’Ingrid ne semblait pas vouloir partir (après tout, c’était normal). Nathalie était bien décidée quant à elle, d’attendre le temps qu’il fallait.


Elle se prit la tête dans les mains. Les larmes commençaient à affluer aux bords de ses yeux, et elle ne pouvait les contenir. Elle se dirigea vers les toilettes pour s’essuyer les yeux, et se passer un peu d’eau sur le visage.



Ingrid :


Ingrid déambulait parmi les arbres aux feuilles colorées. L’air était si pur, la nature si belle, la fatigue ne la gagnait pas et elle n’avait pas faim. Ses pieds nus caressant l’herbe lui procuraient la sensation de flotter.


Cependant, quelque chose au fond d’elle-même lui manquait. Elle se sentait trop seule à son goût. La nature avait beau être magnifique, cela ne servait à rien si elle ne pouvait pas en profiter avec quelqu’un.


Son pas s’accéléra. Très vite elle se mit à courir. Le paysage défilait devant ses yeux, toujours beau, toujours différent, mais Ingrid ne se sentait pas pour autant bien. Les arbres s’écartaient de plus en plus. Elle vit un peu plus loin la lumière se faire plus insistante ; elle accéléra.


Ingrid sortit de la forêt et se retrouva dans un immense champ de fleurs multicolores. Le vent soulevait des millions de pétales et les faisait tournoyer autour d’elle, dans une danse gracieuse. Ingrid se sentait revivre, mais n’arrivait pas à enlever cette sensation de manque de son esprit.


Elle se mit à tourner sur elle-même au rythme des pétales. Le vent était chaud et doux, et sa robe caressait ses cuisses au fur et à mesure qu’elle tournait. Prise par l’élan de la rotation, Ingrid se laissa tomber sur le sol, au milieu des fleurs.


Elle releva la tête, et s’assit sur ses genoux. Le vent s’était un peu calmé. Les pétales retombaient comme une pluie tout autour d’elle.



Nathalie :


Nathalie s’approcha du lit, et s’assit sur la chaise posée à coté. La mère d’Ingrid venait de partir (un rendez-vous qu’elle ne pouvait pas manquer ou quelque chose comme ça), et Nathalie en avait profité pour entrer.


Elle regarda longuement le visage d’Ingrid, éclairé par les néons bleus de la chambre. Les larmes commençaient à monter en elle. Elle prit la main inerte de son amie et la serra entre ses doigts.




Ingrid :


Ingrid entendit un faible bruit siffler à son oreille, comme le son d’une voix. Elle se concentra mais ne réussit pas à déchiffrer le sens. Elle tourna la tête, et faillit s’évanouir.


Nathalie était assise dans les fleurs à côté d’elle et lui souriait. Ingrid ne bougeait plus. Son cœur martelait sa poitrine. Elle était prise d’une joie incontrôlable, mais ne pouvait esquisser un mouvement.


Nathalie inclina sa tête sur le côté sans cesser de sourire. Ingrid voulut s’approcher mais déjà l’image de Nathalie s’écartait. Ingrid avait beau avancer, Nathalie ne cessait de s’éloigner. « Non ! Ne pars pas ! J’ai trop besoin de toi ! Ne pars pas ! Ne pars pas !!! »



Ingrid ouvrit les yeux brusquement. L’éclairage du plafond lui faisait mal, mais elle garda les yeux ouverts. Elle inclina légèrement la tête sur le côté et vit Nathalie pleurer sur sa main, qu’elle tenait fermement dans les siennes.


Ingrid resserra doucement ses doigts autour de ceux de Nathalie.



Nathalie :


Nathalie sentit les doigts d’Ingrid remuer. Elle releva la tête et vit cette dernière la fixer dans les yeux et esquisser un léger sourire derrière l’appareil respiratoire.


Elles restèrent longtemps ainsi à se fixer mutuellement. Nathalie rompit le silence :





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Nathalie déambulait dans un long couloir obscur, avec une vieille porte en fond. Elle commençait à avoir l’habitude de se retrouver ici, et se dépêcha d’ouvrir la porte.


Comme la dernière fois elle se retrouva dans la grand pièce orangée, et comme la dernière fois elle se sentait mal à l’aise. Elle se mit à longer le mur lentement. Ses pieds glissaient sur le parquet.


Elle s’arrêta devant un vase posé sur une table, et le prit dans sa main. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle l’avait pris, mais elle se sentait plus en sécurité avec. Elle continua sa progression dans l’appartement…….. lentement…..


Elle ouvrit subitement les yeux en relevant la tête. Sa respiration était haletante. Ingrid la regardait de ses grands yeux bleus et profonds.


Nathalie lui sourit, s’approcha et l’embrassa tendrement :



Nathalie embrassa une dernière fois Ingrid et sortit de la chambre sans la quitter des yeux.




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Les jours se succédèrent. Nathalie se rendait à l’hôpital le plus souvent possible. Chaque heure passée loin d’Ingrid lui paraissait être une éternité.


A chaque retrouvailles, les cœurs des deux jeunes filles chantaient à l’unisson la même ode à la joie, si bien que l’ont aurait pût croire qu’elles ne se voyaient que très rarement (ce qui était totalement faux).



Ingrid :


Ingrid était sortie de l’hôpital le matin. Elle était dans sa chambre, assise sur son lit, les bras autour des jambes. Elle ne pensait à rien. Seulement à Nathalie.


Le téléphone sonna. Ingrid se précipita dans le salon, et prit le combiné :



Ingrid raccrocha, et fonça à la salle de bain pour se préparer.



Nathalie :


Nathalie se gara devant l’immeuble, et monta les marches de l’escalier quatre à quatre. Arrivée devant la porte de l’appartement d’Ingrid, elle reprit son souffle, se regarda dans une vitre pour s’arranger un peu. Elle réajusta sa robe fendue blanche, laissa ses cheveux tomber sur ses épaules, et sonna.


Elle entendit le bruit des pas qui résonnent sur le parquet, et celui du verrou qui pivote. La porte s’ouvrit. Nathalie resta bouche bée. Ingrid ferma la porte à clé et se retourna.


Elle était là, sur le pallier de la porte, les mains dans le dos. Elle portait une robe bleue s’arrêtant aux genoux, avec un col en V. Ingrid avait les cheveux attachés, et avait laissé quelques mèches gambader sur ses joues, ce qui lui donnait un air angélique. Elle avait tracé (sans doute pour la première fois) le contour de ses grands yeux en noir. Leurs reflets azur paressaient nettement plus profonds, plus imposants, plus sublimes. Nathalie suivit la courbe parfaite de ces épaules, de ces hanches, et de ces magnifiques jambes qui s’offraient à sa vue.


La beauté même dans la simplicité. L’attirance souveraine sans la provocation. Ingrid était en un mot splendide. Nathalie ne l’avait jamais vue plus resplendissante. Ceci accentua son désir de lui montrer sa « surprise ».


« Tu es magnifique ! ». Ingrid rougit. Nathalie s’approcha, et déposa un long baiser passionné sur les lèvres de son amie. « J’ai vraiment beaucoup de chance de t’avoir ! ». Sans plus attendre, elle prit la main d’Ingrid et l’entraîna dans les escaliers. « Viens, j’ai quelque chose pour toi ! »



Ingrid :


Ingrid se laissait enlever par Nathalie. Elle la suivait, elle l’aurait suivit où qu’elle aille. Son ventre ne cessait d’éprouver cette sensation de contraction, comme au premier jour.




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Elles roulaient depuis un moment déjà, et Ingrid ne cessait de se demander où Nathalie la conduisait. Le paysage défilait derrière la vitre. Ingrid ne savait plus où elles étaient.


Nathalie s’arrêta devant un grand immeuble de briques rouges, dans une belle allée de platanes. Toutes deux descendirent, puis Nathalie reprit la main d’Ingrid et la conduisit à l’intérieur. Elles arrivèrent dans un vaste hall clair et illuminé par les rayons du soleil se reflétant sur le parquet blanc et lisse.


Nathalie emmena Ingrid dans l’escalier. Elles gravirent deux étages, franchirent le couloir, et s’arrêtèrent devant une porte avec le chiffre 43 inscrit élégamment sur une plaque dorée. Nathalie glissa une clef argentée dans la serrure, sous les yeux interrogateurs d’Ingrid, et la fit pivoter. Puis, elle se recula et lança à Ingrid avec un grand sourire : « vas-y…..ouvre. ».


Ingrid ne comprenait plus rien. Tout était confus, elle n’arrivait pas à trouver d’explication à ce qui se passait. Comme elle ne savait pas quoi faire, elle décida d’obéir aveuglement à son amie. Elle avança une main tremblante et pleine d’appréhensions vers la poignée dorée, l’entoura de ses doigts, et ouvrit lentement la porte. Sans même regarder alentour, Ingrid avança de quelques mètres à l’intérieur.


Elle se trouvait au milieu d’une ample salle vide. Une grande baie vitrée sur le coté, située face au soleil, baignait la pièce de lumière et de chaleur. Le parquet brillant et marbré reflétait des couleurs orangées sur les murs unis, ce qui accentuait l’effet de chaleur et de confort qui régnait dans la salle. De légers souffles de poussières se reflétaient dans les rayons de soleil jusqu’au centre de la pièce, là où se trouvait Ingrid.


Prise dans ce cercle de lumière et de chaleur, celle-ci ne bougeait pas. Elle restait debout, à regarder la pièce avec envie et émerveillement. Elle sentit un souffle d’air contre son cou, et une voix la sortit de sa contemplation.



Ingrid était au comble de la joie. « C’est génial ! Quel endroit magnifique ! J’espère que je pourrai venir souvent ! ». Sans savoir pourquoi, elle se jeta dans les bras de Nathalie, qui semblait ne pas comprendre, elle non plus.


Ingrid l’embrassa, et se tourna pour admirer à nouveau « le décor ». Elle était très excitée à l’idée de pouvoir rendre visite à son amie dans cet endroit qu’elle connaissait si peu, mais qu’elle aimait déjà énormément.


« Je……j’aimerais que tu vives ici……avec moi… ». Ingrid se stoppa net. Elle avait senti les mots lui parvenir, mais avait du mal à croire qu’ils étaient réels. Elle se retourna lentement.



Nathalie :


Nathalie était au centre de la pièce, Ingrid devant elle ne bougeait pas. Nathalie sentait son cœur battre à tout rompre, si bien qu’elle ne tenait pas très bien sur ses jambes. Elle était au point de non-retour. La phrase était sortie de sa bouche tremblante arrachant au passage tout son courage, toute son assurance, et lui révélant ses peurs, ses angoisses, et ses incertitudes.


Ingrid se retourna lentement. Nathalie sentait sa respiration s’accélérer une grande peur monter en elle. «Qu’est-ce qu’elle est en train de penser ?! ». Ingrid était devant elle et la regardait de ses grands yeux bleus.


Nathalie se força à ouvrir la bouche, et lança tremblante : « A….aa….alors ?…..qu’est-ce…..que tu en dis…? ». Elle se serrait les mains si fort qu’elle en eut mal.

Ingrid restait immobile.



Ingrid :


Ingrid avait du mal à rester debout. Son cœur s’était subitement accéléré, au point qu’elle le sentait cogner dans sa tête. Ses pensées se bousculaient en elle. « Habiter ici ? Avec elle ? Quitter ma mère ? Vivre ma vie ? Etre heureuse ? Elle est sérieuse ? ». Elle lança un regard inquiet à Nathalie qui semblait liquide. « Oh oui ! Elle est sérieuse ! Ca se voit ! ». Ingrid s’approcha. Sa joie était revenue. « Je serais prête à vivre n’importe tout avec toi ! Alors ici… ! ».


Ingrid s’arrêta devant Nathalie. Elle lui caressa la joue de sa main, puis lui fit le signe correspondant à la réponse tant attendue, tant espérée, et pourtant si facile à exprimer. « Oui ! Je veux vivre ici…avec toi ! ».



Nathalie :


Nathalie prit Ingrid dans ses bras. Elle sentait son cœur battre contre le sien dans l’étreinte de leurs seins. Elle regarda longuement les yeux azur qui l’impressionnaient toujours autant, et approcha lentement son visage. Au contact de leurs lèvres, Nathalie sentit son bas-ventre s’enflammer. Elle ouvrit la bouche pour recueillir cette langue chaude et fine qu’elle appréciait tant.


Leurs langues s’emmêlaient dans un tourbillon de désir incontrôlé. Nathalie sentit la poitrine d’Ingrid se frotter à la sienne. Elle sentait ses tétons pointer à travers le fin tissu de sa robe, et les fit glisser contre ceux de son amie.


Elle commença à lui caresser les fesses, sans pour autant cesser le frottement de sa poitrine. Ingrid retira sa bouche de celle de Nathalie, et posa sa tête contre l’épaule de cette dernière. Elle avait la respiration haletante.


Nathalie sentait l’air chaud lui caresser la nuque et les cheveux. Elle remonta ses mains jusqu’aux épaules, et les replongea vers les fesses rebondies d’Ingrid. Elle continua ce massage un long moment, puis se mit à remonter légèrement la belle robe bleue, jusqu’à la taille.


Ses mains parcouraient la fine culotte blanche, déjà humide. Elle attarda un doigt sur l’origine de cette humidité, et entama une petite série de mouvements circulaires. Ingrid appuyait sa tête contre l’épaule de Nathalie, sa respiration s’accélérait, son corps se mettait à trembler.


Nathalie cessa ses caresses et remonta sa main sur ventre d’Ingrid. Celle-ci releva la tête, plaqua ses mains sur les joues de Nathalie et l’embrassa avec fougue et passion.


Nathalie sentait son bas-ventre au bord de l’explosion. Sa langue ne cessait de s’emmêler contre celle d’Ingrid. Retirant sa bouche, elle regarda longuement son amie dans les yeux et se perdit dans leur profondeur.


Ingrid lui sourit, se tourna et se plaça au centre de la pièce face à la baie vitrée. Nathalie admirait cette silhouette sombre aux formes parfaites qui s’offrait à elle. Elle ne voyait aucun détail, du fait qu’elle avait le soleil en face des yeux, mais pouvait admirer les contours obscurs évoluer, avec cette boule de chaleur et de lumière en fond.


Elle distingua des bras et des mains se lever en l’air, redescendre, et remonter en emportant au passage la fine robe souple. Une fois la robe expédiée au loin, les bras retombèrent le long du corps, dessinant ainsi une silhouette parfaite de corps féminin.


Nathalie s’approcha de ce corps immobile. Au fur et à mesure qu’elle avançait, elle recommençait à percevoir des détails, des couleurs. Elle vit ce dos recouvert de plaies, et pourtant loin d’être repoussant.


Nathalie posa ses mains délicatement sur les hanches d’Ingrid, et se mit à lui embrasser le cou par de petits baisers légers et successifs. Elle humait cette peau vanillée, tandis que sa bouche descendait entre les omoplates, le long de la colonne vertébrale.



Ingrid :


Ingrid sentait la chaleur du soleil contre sa peau s’ajouter à la chaleur qui l’envahissait. La bouche de Nathalie descendait le long de son dos, de plus en plus bas. Elle sentait la langue lui caresser l’entrée de sa culotte. Elle se retourna, leva les bras et détacha ses cheveux qui retombèrent prestement sur ses joues roses.


Nathalie se releva, leva les bras, et enleva lentement à son tour sa fine robe blanche. Elle se retrouva en string devant Ingrid, bouillonnante d’excitation. Pris d’un même désir, leurs deux corps s’approchèrent et se frottèrent l’un contre l’autre délicatement.


Nathalie prit ses seins dans ses mains, les releva, et les frotta contre ceux d’Ingrid, dressés par le plaisir. Ingrid se sentit fondre, elle frotta son visage contre celui de Nathalie, et l’embrassa avidement. Elle sentit la jambe de son amie venir se glisser entre les siennes, et les écarta légèrement pour lui faciliter l’accès.


Ingrid avait du mal à rester debout. La cuisse de Nathalie se frottait contre son entrejambe, tandis que leurs tétons dressés se chevauchaient joyeusement les uns sur les autres. Ne pouvant plus tenir, Ingrid se laissa glisser sur le sol, accompagnée par Nathalie qui ne cessait ses caresses.


Allongée sur le dos, Ingrid se laissait emporter par ses sensations. Elle fit basculer sa tête vers l’arrière tandis que Nathalie faisait glisser sa main entre ses seins, le long de son ventre, vers ses cuisses.


Nathalie fit passer sa main sous le fin tissu, et la déposa sur les lèvres trempées. Ses doigts commencèrent leurs mouvements, tandis que de sa bouche elle suçait les tétons droits qui s’offraient à elle.


Ingrid se sentait tomber en arrière, dans un gouffre infini. La chaleur du soleil contre sa peau combinée aux caresses de Nathalie, lui procurait une sensation d’excitation inconnue jusqu’alors. Elle ne bougeait pas, les bras contre son visage, elle se laissait emporter par son amie.


Pendant un instant qu’elle jugea infime, elle eut la sensation de se retrouver dans son champ de fleurs, avec ces pétales virevoltants au gré du vent. Quand elle reprit ses esprits, elle et Nathalie étaient nues, l’une sur l’autre. Nathalie entama une série de mouvements de son bassin contre celui d’Ingrid. Leurs deux vulves se frottaient entre leurs cuisses, au rythme des mouvements irréguliers.


Ingrid gardait les yeux fermés. Elle sentit des lèvres se poser sur les siennes, et ouvrit aussitôt la bouche. Prise dans ce tourbillon de désir, elle retourna délicatement Nathalie sur le dos, et descendit sa bouche vers l’entrejambe de celle-ci. Nathalie écarta aussitôt les cuisses.


Ingrid commença alors à embrasser doucement les lèvres brûlantes et déjà trempées qui s’offraient à elle, puis, prise dans l’élan de son propre désir, introduisit lentement sa langue en effectuant de petits mouvements de bas en haut. Elle sentit Nathalie trembler et accentua l’ampleur de ses mouvements. Sa langue entrait et sortait de plus en plus rapidement. Elle se mit à sentir quelque chose monter en elle.


Nathalie releva la tête et lui fit signe de venir dans ses bras. Ingrid s’exécuta. Aussitôt arrivée sur Nathalie que celle-ci commença à lui introduire un doigt dans sa fente. Ingrid sentit aussitôt l’orgasme arriver, du fait de l’amplitude de son excitation. Elle se mit alors à faire la même chose à son amie.


Les deux mains bougeaient de plus en plus vite en se touchant, tellement les deux filles étaient serrées l’une contre l’autre. Les deux sexes commençaient à mouiller abondamment sous l’ampleur de ces caresses.


Ingrid avait du mal à se contenir. Elle sentait son bas-ventre sur le point d’exploser. Elle avait la bouche, la respiration haletante, et de grosses gouttes de sueurs perlaient sur tout son corps. Elle ouvrit les yeux et découvrit Nathalie dans le même état qu’elle, ce qui accentua son excitation.


Ne pouvant se retenir plus, Ingrid laissa l’orgasme la submerger, mais n’arrêta pas son mouvement de la main pour autant. Elle sentit la chaleur de son corps exploser, la brûler. D’entre ses jambes, elle éclaboussait le ventre et le sexe de Nathalie, qui ne tarda pas à la rejoindre, trempant le parquet. Elle sentit le liquide couler entre ses doigts, et ralentit son mouvement, pour le stopper totalement.


Nathalie lui souriait. Elle lui rendit son sourire, et l’embrassa doucement. Ses cheveux tombèrent de part et d’autre de son visage, comme pour préserver à ce baiser toute son intimité.


Elle restèrent un long moment l’une sur l’autre, allongées sur le parquet chaud, les rayons du soleil leurs frottant la peau. Entre leurs jambes, le parquet brillait d’une vaste tache de mouille, enluminée par le soleil. Le silence régnait dans la pièce, seul le bruit de leurs baisers venait le perturber.


Ingrid reprenait sa respiration. Elle se mit à se sentir à nouveau dans ce champ de fleurs, mais cette fois elle n’était plus seule…… Nathalie était avec elle, dans ses bras.




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Nathalie :


Nathalie déambulait dans un long couloir obscur, avec une vieille porte en fond. « Encre ce rêve !!? C’est pas vrai ! ». Cette fois Nathalie se dépêcha d’ouvrir la porte et d’entrer. Elle se retrouva à nouveau dans la grande pièce orangée, rassemblant étrangement à celle de son appartement. Elle avança, prit à nouveau le vase, toujours sans savoir pourquoi, et poursuivit sa progression. Elle entendit du bruit venir de la pièce voisine. Prise de panique elle lâcha le vase qui s’écrasa au sol avec fracas.



Nathalie ouvrit subitement les yeux et se releva. Elle était assise dans son lit, Ingrid à ses cotés. Nathalie la regarda dormir longuement. Elle adorait écouter la petite et quasi inaudible respiration qui sortait de son nez fin.


Cela faisait deux mois qu’elles vivaient ensemble. Personne ne le savait mis à part la mère d’Ingrid, qui ne s’en était toujours pas remise. De ce fait, elles ne recevaient jamais de visites, et vivaient tranquillement loin de toutes sources de problèmes.



Nathalie regarda le réveil : 9 h 30min. Elle décida de se lever. Après tout, pourquoi faudrait-il obligatoirement rester au lit un dimanche matin, surtout quand le sommeil est parti. Elle se glissa hors du lit, et alla prendre sa douche, sans bruit.



Ingrid :


Ingrid écarquilla les yeux faiblement en entendant le doux bruit de l’eau qui coule dans la salle de bain. Sans faire de bruit elle se leva et se glissa dans la salle de bain. Nathalie était sous la douche, le rideau était tiré. L’épaisse vapeur d’eau régnait dans toute la pièce.


Ingrid tira délicatement le rideau et entra dans la douche. Nathalie, d’abord surprise, lui sourit. « Bonjour toi ! ». Puis elles se mirent à s’embrasser délicatement. Ingrid se laissait aller sous la caresse de l’eau chaude.



Nathalie :


La chaleur commençait à monter, quand la sonnette de la porte retentit. Nathalie stoppa net, étonnée. « Qui c’est ?! Logiquement personne ne sait où on habite !? ». Elle regarda Ingrid qui semblait aussi étonnée qu’elle. « Attends, je vais voir ! ».


Nathalie enfila un peignoir et alla ouvrir. Elle tourna la poignée, ouvrit la porte, et resta bouche bée, sans bouger, devant Julien debout sur le pas de la porte. Julien se mit à sourire :



Folle de rage et apeurée Nathalie lui claqua la porte au nez, et s’empressa de fermer le loquet. Ingrid était dans le salon, une serviette autour de la poitrine. Nathalie s’approcha d’elle, inquiète :




Ingrid :


Ingrid ne comprenait plus. Il lui semblait avoir déjà vu cet homme, mais elle ne savait plus où. Mais, de toute évidence, son visage lui paraissait hostile. Elle tenta de calmer Nathalie qui commençait à sangloter sur son épaule. « Qui c’est ce type !? ».




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Ingrid était sur le bord d’une route seule, la nuit. Elle avait froid. Elle avançait prudemment, quand elle entendit le bruit d’une voiture arriver. Elle se tourna, et fut éblouie par les phares se rapprochant de plus en plus……de plus en plus….



Ingrid se réveilla en sursaut. Elle se tourna, mais était seule dans le lit. Elle se leva, alla dans le salon, et prit le papier posé sur la table. « Bonjour ma chérie ! Je suis allée acheter deux trois trucs je reviens dans pas longtemps ! Bises…Nathalie… » Ingrid sourit et alla enfiler une robe.


Elle prit la robe bleue avec le col en V, et l’enfila. Une fois prête, elle se regarda dans le miroir et se coiffa. La sonnerie retentit. Ingrid, intriguée alla ouvrir.



Nathalie :


Nathalie déambulait dans les petites rues sinueuses de son ancien quartier. Elle s’arrêta devant son ancien appartement, bien décidée à aller expliquer à Julien le fond de sa pensée. Elle alla sonner. Personne……Elle sonna une deuxième fois……puis une troisième…..une quatrième….. « Il veut pas m’ouvrir !? Il va voir ! ». Elle sortit de son sac un jeu de clefs qu’elle avait gardé, et entra.


Une fois à l’intérieur elle appela Julien plusieurs fois, mais ne reçut aucune réponse. Le téléphone se mit alors à sonner. Loin d’être gênée, Nathalie alla décrocher.



Nathalie lâcha le combiné et partit en courant à sa voiture. « Comment j’ai pu être aussi bête !? J’ai rien vu ! Rien !.. »



Ingrid :


Ingrid ouvrit la porte et tomba nez à nez avec le garçon venu la veille. Prise de panique elle voulut refermer mais l’homme l’en empêcha ! « Tiens !? On dirait que t’es seule ! »



Nathalie :


Nathalie fonçait vers l’appartement. Tout se bousculait et s’éclairait dans sa tête. La voiture de Jérôme, la personne ayant dit à Julien où elle habitait…..Nathalie commençait à avoir peur.



Ingrid :


Ingrid se recula apeurée. Et voulut partir mais tomba à la renverse. L’homme la regardait amusé. « T’es vachement bien foutue ! Je comprends pourquoi elle m’a plaqué…. ». Ingrid se reculait. Le visage de cet homme commençait à apparaître dans sa tête. Elle le voyait au volant d’une voiture……une voiture lui fonçant dessus.


Elle releva la tête et vit l’homme dégrafer sa ceinture. « Ce serait dommage de pas en profiter… ». Ingrid n’arrivait plus à bouger.



Nathalie :


Nathalie s’arrêta devant l’immeuble, et commença à monter les marches à toute vitesse. Elle traversa le couloir, et ouvrit la porte. Elle se retrouva dans le salon, vide. Elle avança prudemment vers la chambre. Elle attrapa au passage le vase posé sur la table.


Elle se mit alors à se souvenir de son rêve. « C’est quoi ça !? Pourquoi ça se passe pareil ! ». Elle se souvint alors que dans son rêve le vase était tombé sur le sol, provoquant ainsi un vacarme important. « Surtout ne pas lâcher le vase ! Surtout ne pas le lâcher !! ».


Nathalie perçut du bruit venant de la pièce voisine. Elle rattrapa de justesse le vase qu’elle avait laissé glisser sur le coup de la surprise. Le cœur en alerte, elle s’avança lentement, et entra dans la chambre.


Julien était là, de dos, face à Ingrid attachée et à moitié nue, contre le lit. Julien lui, était debout, torse nu, et commençait à déboutonner son jeans. Ingrid se débattait de toutes ses forces. Julien fit voler son jean à travers la pièce : « C’est vraiment cool que tu puisses pas parler ! On a même pas besoin de te bâillonner ! ». Il s’avança vers Ingrid affolée.


Nathalie s’avança alors elle aussi, et prise dans son élan, écrasa le vase sur la tête de Julien. Celui-ci tomba lourdement sur le sol, et se prit le radiateur sur la tempe en tombant. Nathalie ne bougeait plus. Elle regardait le radiateur, d’où des gouttes de sang commençaient à couler, et le corps inerte de Julien.


Puis elle se tourna vers Ingrid. Ses yeux se remplirent de larmes. Elle se précipita sur le lit, la détacha, et la prit dans ses bras en pleurant. « Je suis désolée ! Tellement désolée !.. ». Ingrid pleurait sur son épaule. Nathalie lui releva la tête et l’embrassa, en lui murmurant à l’oreille : « C’est fini ! Je suis là ! Je suis désolée……c’est fini ! »




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Nathalie état assise devant le juge à côté de son avocat. La sentence venait d’être promulguée. Homicide involontaire : 2ans de prison ferme. Elle aurait put s’en tirer avec légitime défense, si la mère d’Ingrid n’avait pas mis sur le tapis le fait qu’elle et sa fille étaient lesbiennes, et donc (selon elle) « anormales et perturbées ».


L’homophobie est une chose encore très présente à notre époque. Même dans les endroits réputés « justes ».


Le juge pria tout le monde de se lever. Ingrid se jeta dans les bras de Nathalie. Nathalie était à la fois apeurée de devoir la quitter, mais en même temps était assez sereine. Elle lui murmura à l’oreille :


« Ne t’en fais pas, tu auras le droit de me rendre visite ! C’est vrai, moi aussi j’ai peur de devoir partir, mais je suis quand même rassurée……parce que je sais que quand je sortirai, tu seras là, à m’attendre ! Et tout pourra recommencer…..comme avant ! ».


Ingrid releva la tête, lui lança son sourire si beau et l’embrassa. Le juge fit signe aux agents de polices de lui enlever « ça » des yeux, et les hommes s’exécutèrent.


Nathalie lança un clin d’œil à Ingrid avant de partir. « Oui…….Je sais que tu seras là ! ».





fin