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Temps de lecture estimé : 8 mn
24/11/04
Résumé:  Quand la passion est poussée à son extrême....
Critères:  ff intermast cunnilingu tutu ecriv_f
Auteur : Isilwen            Envoi mini-message
Dodge the dodo


La nuit est chaude, un peu trop même.

Je sors de la douche.

Je pense à toi.

Je vois mon ventre musclé… à part mes tongs et ma serviette nouée autour de la taille et qui me descend jusqu’aux chevilles, je suis nue ; je sens ma peau douce.

Je souris de me sentir une peau de velours.


Mes seins nus ont l’air heureux, libres de ce soutif qui ne fait que les écraser, non par leur grosseur mais par leur forme, très ronds. À la lueur de mon ordinateur, ma peau paraît légèrement halée, c’est joli !


Je vais bientôt éteindre cet écran que j’ai allumé voilà plus de 14h, me lever, traverser le salon pour aller à la cuisine, ouvrir le frigo, sentir cette fraîcheur sur mes seins qui certainement vont durcir, me descendre une demi-bouteille d’eau, refermer le frigo, éteindre la radio dans ma chambre, fermer les volets et me glisser sous les draps.


Je me roule une clope, attends un moment. Voilà, je l’allume. J’aime l’odeur assez épicée de ce tabac. L’émission de radio que j’écoutais est terminée, je viens de me mettre "Dodge The Dodo".

J’ai envie de toi…comme la nuit dernière…



Peut-être es-tu chez toi, l’as-tu mis toi aussi en t’allongeant sur le lit, écartant lentement les cuisses? Imitant mes gestes d’hier soir, t’offrant autant à moi qu’aux notes divines de ce piano et à l’ivresse de cette composition à trois, angoissante comme un premier rapport sexuel…avec la batterie en fond, qui tient le rythme, ajoute une note à chaque mesure, la contrebasse qui te fait vibrer jusqu’au fond de ton sexe…Tu te souviens toi aussi?

Laisse la musique entrer en toi, comme tu as laissé ma main…

Rappelle-toi…


Le morceau attaque assez fort. Comme moi.

Autant la main gauche du pianiste se fait lourde sur les accords de basse, autant mes gestes sont rapides pour t’arracher tes vêtements, que je déteste : ils te cachent à ma vue.

L’ouverture du Charley figure parfaitement le bruit de tes vêtements qui volent, qui tombent à terre. Te voilà enfin sous mes yeux gourmands.


Ta peau claire et frémissante, tes muscles tendus et fins, comme tes cheveux que je détache : j’aime à les voir couvrir ainsi tes épaules.

Je ne t’ai toujours pas parlé… pas un seul mot. La musique sera ma voix.

Ton regard bleu et presque perdu, la contenance que tu essaies de trouver, nue au milieu de ma chambre, tout cet espace que tu dois meubler par ta seule présence, toi si menue… Je me recule pour t’admirer.

J’aime ton buste, tes jolis petits seins, ton ventre qui appelle les baisers, ta toison si discrète.

Je me retiens de m’agenouiller devant toi, mes mains sur tes hanches que j’adore, t’attirant vers ma bouche. Mais je tiens bon. Je veux profiter de ta beauté. Le plaisir des yeux. Rien d’autre. Pour l’instant…


Je me sens prédatrice, presque menaçante par mon regard.


Ce soir je veux tout de toi.

D’un bond, brusquement, je me rapproche et c’est sans mal que je te soulève, tes jambes se joignent sur mes hanches, je te porte jusqu’au lit, où je te jette presque. Les cymbales se multiplient, le piano monte.

La musique est forte, trop certainement, pour les voisins. Je ne suis guidée que par ce rythme, ces accords qui me font presque mal par l’écho qu’ils font résonner en moi.

Je m’allonge sur toi, emportée par mon désir, je ne prends presque pas garde à toi, à ta fragilité face à mon corps qui, par contraste, paraît si robuste.

Mon visage est dans ton cou, respirant ton odeur, cette odeur qui me fait chavirer, qui m’enivre, que je respire à plein poumons, dont je veux m’imprégner, que je ne veux jamais oublier. Mes mains serrent les draps : j’ai envie de toi, ça me fait mal, tes mains sur ma nuque, tes ongles qui remontent mon dos.

Je commence à onduler, à goûter ta peau de ma langue, de mes dents. Craignant de te mordre trop fort, je ne cherche pas ta bouche, et pourtant j’en crève d’envie. Je veux me garder pour l’assaut final, savourer cette attente, ce plaisir… jusqu’au bout.

Tes gémissements font écho aux miens, je me perds en toi, je n’existe plus, je me fonds dans la musique, dans ton corps. Je me sens ivre de toi.


La musique s’apaise, moi aussi.

Je bascule sur le côté, en t’enlaçant. Le piano tendre ne laisse plus place qu’aux caresses vaporeuses. Griffes rentrées, nos mains flânent l’une sur l’autre. Ce que j’aime sentir tes mains sur moi ! Tu me rends belle…

Je cherche ton regard. Je le capte tel que je souhaitais le voir : enfiévré, impatient et non apeuré par ma quasi brutalité.

Je passe ma main que tu trouves si fine sur ton visage racé, partant de ton front humide de transpiration, glissant jusqu’à tes lèvres. D’un baiser tu arrêtes la course de mes doigts. Je t’attire à moi par le menton; enfin tes lèvres si joliment dessinées joignent les miennes pour un long baiser, mais je te refuse encore ma langue; je veux attiser, encore, ton désir.


J’ouvre les yeux, je me sépare de ta bouche. À ton tour ton regard accroche le mien.

Tu sais ce que je vais dire… je sais ce que tu ne vas pas dire… et ce que j’ajouterais. La mélodie me rend romantique, ces notes qui tombent… qui tombent comme cette pluie qui ne vient pas, ces notes qui roulent comme ces larmes que je retiens…


Alors, je me tais.


Le piano guidant toujours mes gestes me rappelle à l’ordre. Il est plus insistant. Je me replace au-dessus de toi.

Léger est mon souffle au creux de ton cou, tu sens à peine mes seins qui effleurent légèrement les tiens… du bout des seins je découvrirais ton corps nu, ton ventre doux et chaud, l’intérieur de tes cuisses humides de ton excitation, je remonterais sur tes seins…

Mes lèvres caresseront les tiennes, tu veux ma bouche… Les accords du piano se font plus forts… Tu crois que c’est bon, que, moi aussi, je suis trop excitée, que je vais plonger en toi ?… Non.


Tu es au supplice. Le piano est diffus, il joue avec toi, avec ton plaisir, le sens-tu?



Un moment de flottement, la musique t’a perdue, tu ne sais plus, tu ne la devines plus, elle est fuyante, mystérieuse, imprévisible…

Et c’est là qu’elle reprend à un rythme terrible, passionné, c’est à ce moment précis que ma langue entre dans ta bouche, cherche sa jumelle; ma chatte se plaque sur la tienne dans un mouvement de mes reins, je me frotte à toi, ton sexe avec le mien, sur tes seins que j’écrase presque de mon poids, de la violence de ma passion, je te cambre en t’attrapant par la nuque de la main gauche. Ton cou est offert. La batterie est pressante. Tu coules sur mes cuisses.


Je bouge, je te branle le clito avec mon pubis, tu halètes, je gémis, tu es si belle ainsi offerte, tes yeux s’ouvrent et se ferment mais tu ne vois plus rien, tu sens que le morceau est bientôt fini, tu as peur, tu es triste, tu veux jouir et en même temps tu veux que ce plaisir que tu ressens si profondément ne s’arrête pas.

Dans l’hystérie du désir je mords ton épaule. Mais je n’ai pas envie de te faire mal.

Tu m’attrapes la nuque pour pouvoir m’embrasser, mais je ne te concède qu’une rapide et légère morsure de la lèvre. Nos regards se croisent.

Tu me défies, je replonge dans ton cou.

De ma main droite je commence à te branler, tu sens la relation entre ma prise sur ta nuque, ma morsure, ma main sur ton sexe trempé… J’adore t’entendre gémir de plaisir. J’alterne caresses diffuses et rapides, avec de lentes et fortes pressions. Tu feules comme une tigresse qui veut sa ration… Je lâche ton épaule, ta nuque.


25 secondes encore et le morceau est terminé… Par-dessus la musique qui est presque assourdissante et qui te rentre dans la chair, je te crie presque de jouir, mes yeux plantés dans les tiens. Je te l’ordonne :

«Tu vas jouir. Tu vas jouir pour faire honneur à cette musique, pour achever d’être en phase avec elle.»


Je glisse ma main gauche sous tes fesses, et presque sans ménagement, y enfonce le majeur, comme tu as toujours adoré. Je continue à te parler, tu aimes ça, je te dis que tu m’excites, que moi aussi je suis trempée, que sur nos cuisses, nos ventres, sont mêlés toute notre excitation, notre désir.

Presse-toi, 10 secondes. Juste le temps d’un dernier accord… Un deuxième doigt dans ton cul déjà bien ouvert, ma bouche attrapant un de tes seins, mes doigts te branlant comme une démente, l’odeur de nos corps en sueur, la musique et nos respirations mêlées, nos gémissements, nos cris, tes ongles dans ma peau que tu lacères en grognant; tout cela te fait jouir…


Tu jouis, ma belle, et pendant ces quelques secondes irréelles, je glisse mes doigts au fond de toi afin que ton orgasme dure…que se prolonge ce moment où nous ne ne faisons plus qu’une. Car ce que je sens me traverser les reins est bien un orgasme. Je jouis de te sentir jouir, cette émotion, ce tremblement qui t’agite, tu me le transmets avec une force qui me fait parfois frémir.


Le silence se fait dans la pièce, et pourtant la musique résonne en toi comme si les notes et mes caresses étaient gravées dans ta chair…

Tu as du mal à reprendre tes esprits, tu pleures presque, tu sais pourquoi je t’ai fait l’amour avec une telle fureur et tu paniques.

Tu sais aussi que lorsque tu entendras à nouveau ce piano, cette contrebasse, cette batterie, tu mouilleras à flots, car en jouissant sur cette musique, tu t’es donnée à moi, totalement et entièrement, comme seule une femme peut se donner à une autre.

Tu t’endors d’épuisement dans mes bras; toi endormie, moi en éveil.

Dans le sommeil tu parais si douce, si innocente. J’aime te parler quand tu dors. Ainsi, tu ne me coupes pas de ton regard désapprobateur, tu ne m’interromps pas par ta peur.


Ce matin…toi partie, vêtue des mêmes habits que la veille, avec encore dans les yeux le plaisir de cette nuit…moi, appuyée sur le montant de la porte, je sais qu’à chaque fois que j’écouterai ce morceau monteront ces larmes que j’ai retenues, et je retrouverai l’odeur de ta peau, le goût de ton sexe , la douce brûlure de tes ongles dans ma peau…

Je gémis à travers un sanglot combien je t’aime…

Je sursaute quand j’entends frapper.


Une vague d’espoir me chavire; je souris à travers mes larmes. Et si????


Tu as juste oublié tes clefs de voiture.


Tu repars en m’adressant un clin d’œil qui me brise le cœur.


Ce sera le dernier.


Jamais plus je ne fermerai ma porte sur toi au petit matin.