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n° 08256Fiche technique14017 caractères14017
Temps de lecture estimé : 9 mn
11/12/04
Résumé:  Une jeune étudiante en art s'applique dans le dessin à l'encre de Chine, le Sumi-e, selon une tradition ancestrale qui vous fait découvrir ce que sont réellement les estampes japonaises.
Critères:  f asie volupté voir fmast
Auteur : Jeff            Envoi mini-message
Yoko et le Sumi-e...


Yoko, nue, se réinstalle à genoux sur son coussin, devant sa planche à dessin.


Une longue table basse, étroite et longue. Du plat de la main, elle caresse le papier de soie qui est couché sur le bois. Puis, dans un geste lent, elle croise les mains devant elle, joint ses doigts et étire ses bras le plus loin possible pour décontracter tous ses muscles. Puis, elle s’empare d’un gros pinceau à manche trapu et aux poils longs et soyeux, formant une grosse goutte qui se termine en une pointe acérée.


Doucement, elle frotte la pointe du pinceau sur la pierre d’encre, la charge du mélange d’eau et de poudre et s’applique délicatement à en parfaire la pointe.


Elle lève les yeux, droit devant elle, face au mur blanc de son atelier, ferme les yeux, calme sa respiration, incline légèrement sa tête, abaisse sa main vers la table, suspend son geste à quelques millimètres de la feuille et attend.


Yoko prend une grande aspiration, puis le pinceau dessine enfin une série d’arabesques continues plus ou moins appuyées, trace des pleins et des délies sur la feuille blanche et diaphane. En quatre, puis six, puis sept et enfin huit lignes d’inégale longueurs, d’inégale épaisseurs, les traits se rassemblent et forment une femme nue, de dos, les fesses rebondies, la main soutenant la tête, tournant un buste aux seins lourds.


Yoko, lève son pinceau, le repose sur le chevalet suspendu au-dessus du godet d’eau et expulse lentement l’air qu’elle avait bloqué dans ses poumons durant tout le tracé. Elle redresse son dos. Pose ses deux mains à plat sur ses cuisses nues et contemple le résultat de sa méditation.


Elle a passé l’après-midi à observer le modèle, à l’école d’art. Quatre heures durant lesquels ses camarades, dans un bruissement incessant, se sont tous escrimés à rendre sur les feuilles de papier dessin, le corps sculptural du modèle. Une femme de quarante ans, potelée, les fesses charnues mais fermes. Le ventre rebondie, descendant doucement vers un pubis où la toison noire et frisée cachait son intimité. Les seins, aux mamelons ronds, aux larges aréoles brunes, ressemblaient à deux gros melons qui avaient tendance à s’affaisser. La lourde chevelure noire, ramenée en un chignon, tenue par deux aiguilles, perdait de sa tenue au fur et à mesure de l’avancée des travaux de pose. Yoko, durant les quatre heures d’atelier, à la grande surprise de tous, n’avait pas esquissé le moindre dessin.


Yoko, durant ces quatre heures, était restée assise, à sa place, sans bouger. Elle n’avait eu de cesse de s’imprégner du modèle, retenant les lignes de forces, les gravant dans sa mémoire.


Maintenant, au calme, chez elle, devant sa feuille blanche, elle pouvait retranscrire ce qu’elle avait vu cet après-midi, avec une pureté de ligne qui ferait pâlir ses camarades le lendemain.


Au fur et à mesure que son travail avance, que les feuilles blanches et opalines se couvrent de traits, Yoko s’oblige à calmer le feu intérieur qui anime son esprit d’artiste du Sumi-e, cet art du dessin asiatique au trait d’encre de Chine. Un art millénaire qui est encore à la base de nombreuses estampes japonaises et que les hommes recherchent avec gourmandise et délectation. Mais aussi et surtout, un art consommé du geste qui recherche la pureté de la ligne, sa force et sa puissance évocatrice.


Autours d’elle, les feuilles s’étalent. Yoko, secoue la tête, s’ébroue et semble sortir de son univers.


Après avoir soigneusement nettoyé tous ses pinceaux, elle les étale devant elle, rangés du plus gros au plus fin, couchés sur une natte de bambou, puis salut traditionnellement.


Yoko, doucement, tranquillement tend sa main droite vers le pot à pinceaux de réserve et s’empare d’un nouveau pinceau, sec.


Son manche, court et épais en bois précieux et chaud, a une forme oblongue. Les poils, blancs et soyeux, forment une longue goutte serrée qui se termine par une pointe légèrement émoussée.


De sa main gauche, elle empaume son sein gauche par en dessous, et avec une dextérité rituelle, elle passe la douce pointe du pinceau sur l’ultime bout son téton rose et légèrement pointu.


D’abord elle s’applique de petits coups, légèrement appuyés, comme si elle s’étalait un peu d’encre.


Le contact des poils sur la peau fragile et réceptive du sein, transmet un long frisson à tout son corps. Elle assure la prise de son sein sans exercer de pression puis revient sur le bout du sein. Elle y forme des arabesques tantôt serrées, tantôt déliées. Sous le touché velouté et soyeux, à peine perceptible, la peau du téton se grène, réagit en formant une série de petits plis serrés qui en hérissent le mamelon et le téton, les fait durcir, gonflant aussi toute sa poitrine.


Yoko tente de contrôler sa respiration et maîtriser les battements de son cœur. Mais le plaisir procuré par le pinceau sur sa peau dépasse déjà la jeune femme.


Le pinceau de Yoko, parcourt le sillon entre ses deux seins. Elle descend vers son nombril, puis remonte en zigzagant, en essayant d’avoir le moins de contact possible avec la pointe en poils. Sous la délicatesse du touché, le fin duvet parsemé de son corps se hérisse, s’excite et transmet à tout son corps un long frisson qui se termine en chair de poule.


Maintenant, Yoko, cerne le bord de son nombril. À petites touches légères et concentriques, elle s’approche de l’intérieur de cette cicatrice profonde qui orne le centre de son petit ventre plat. Tendrement, elle suit de la pointe du pinceau les petits plis formés par les restes de l’ombilic. La douce et légère caresse du bout du pinceau se transmet à tout son ventre intérieur et rayonne jusque dans son sexe. De temps en temps, elle ressort la pointe de son nombril et dessine de larges cercles sur son ventre, déclenchant de nouvelles vagues de frissons qui lui parcourent tout le corps et hérissent sa peau d’une nouvelle vague de chair de poule.


Sans changer de position, les jambes légèrement écartées, les genoux bien posés sur son coussin, Yoko descend de son ventre vers l’intérieur de ses cuisses nues.


Le pinceau effleure la peau.


Jamais il ne l’appuie sur elle, toujours la frôle.


Le frôlement excite encore plus la peau, la rend électrique, sensible au touché, à la caresse du moindre déplacement des poils du pinceau. Subtilement, Yoko remonte sur l’intérieur de sa cuisse, vers son intimité. Sa très courte toison d’un noir corbeau, avec des reflets presque bleus, est déjà hérissée par les contacts du pinceau sur la peau du ventre et des cuisses.


Sans toucher son sexe avec ses doigts, Yoko en se penchant légèrement vers son ventre, glisse le bout du pinceau vers le renflement de sa vulve. Au premier contact, la peau déjà électrisée vibre et une onde de plaisir irradie dans son ventre. La jeune vulve s’ouvre pour mieux accueillir la pointe indiscrète aussi légère que l’aile d’un papillon. Sous l’effet du plaisir, les jeunes lèvres, libérées, s’humidifient.


La pointe du pinceau a atteint le haut de la vulve de Yoko. Bien que de plus en plus excitée par le contact, Yoko maîtrise la montée de son désir.


Elle atteint le repli de chair qui cache son clitoris.


De la pointe du pinceau, elle en caresse le petit gland rose qui pointe à peine en haut des lèvres. Sous les attouchements aériens de la main de Yoko, il se tend, se développe, prend de l’ampleur et pointe rapidement hors de sa gaine de protection. Subtilement, le pinceau parcourt la petite hampe, à coup de petites touches, délicatement distribuées qui stimulent la rigidité, elle en exacerbe sa raideur et Yoko attend les premiers spasmes de son clitoris pour s’attarder sur sa pointe.


La caresse se transmet à tout son sexe, ses lèvres s’écartent de plus en plus et sont largement mouillées de plaisir. Plusieurs décharges de plaisirs ont déjà secoué son ventre.


Sans se presser, Yoko retourne le pinceau et du bout du bois chaud et rond que constitue le manche, elle caresse maintenant l’entrée de son sexe.


Le manche en frotte la muqueuse qui sous la pression s’ouvre et libère un flot de cyprine.


Sa respiration s’accélère, son cœur bat la chamade, sa main commence à trembler. D’un geste plus précipité, elle avance le bout du manche plus loin dans son intimité qui s’ouvre largement au passage, facilitant l’introduction du bout de bois.


Yoko, les yeux fermés pour savourer et goûter la totalité du plaisir qui monte en elle, manœuvre le manche et lui impulse un mouvement de va-et-vient toute en le faisant pivoter pour que le bout affleure l’ensemble de sa parois vaginale. Son autre main vient maintenant masturber le bout de son clitoris, qu’elle frotte fortement, qu’elle maltraite pour augmenter son plaisir et arriver à sa jouissance.


Yoko, la main tremblante, les muscles de son corps tétanisés, émet un long feulement de plaisir. Sous ses doigts, elle sent son sexe couler de plaisir, sous ses doigts son clitoris lui fait mal tant il est dur et tendu.


Avec la puissance de jouissance, elle est obligée d’interrompre ses gestes, ses mouvements et essaye de conserver le plus longtemps possible cet intense moment de bonheur, de béatitude, de flottement.


Après un long moment de prostration qui permet à son corps de se relâcher, à ses muscles de se détendre, aux vagues de plaisir de s’atténuer, Yoko relève la tête et se redresse. Elle reprend une respiration douce, contrôlée et commence à retirer délicatement le manche du pinceau toujours enfoncé profondément dans son sexe.


D’une main, elle écarte ses lèvres et délicatement, au moyen des poils du pinceau, nettoie consciencieusement les coulures de cyprines. Délicatement, elle les recueille pour les déposer avec soin sur une nouvelle pierre à encre qui lui sert à faire ses mélanges.


A chaque contact de la pointe du pinceau qui recueille son liquide intime, la jeune femme a le corps secoué de nouvelles convulsions. Mais elle s’affaire à absorber tout le liquide, sécher son sexe, ses lèvres, ses cuisses.


Lorsque cette toilette intime est terminée, Yoko repose son pinceau dans son pot, joint ses mains à la hauteur de son nez et incline sa tête en signe de salut envers l’objet de son plaisir.


Elle pose devant elle une nouvelle feuille de papier blanc et fin, s’empare religieusement d’un lourd pinceau aux poils bruns, le trempe dans la cyprine recueillie de son sexe, le frotte délicatement sur la pierre à encre.


Elle tient le pinceau en son milieu, cale son bras au-dessus du papier, prend lentement sa respiration.


Enfin, se sentant prête, en quelques grands traits délicats, qui mêlent pleins et déliés, appuie et légèreté, en quelques traits elle esquisse le corps d’un jeune homme à la virilité flamboyante, penché vers une jeune femme, qu’elle trace rapidement, la représentant les jambes largement écartées.


Yoko suspend ses gestes, reprend son souffle. Elle redresse ses épaules et choisit un nouveau pinceau, fin, délicat, au manche d’ivoire.


Elle en humecte d’abord la pointe avec sa salive puis en trempe la pointe dans le reste de cyprine, frotte de nouveau la pointe sur la pierre à encre. Elle immobilise sa main au-dessus de la feuille, respire lentement et avec un geste précis et sûr, en quelques traits fermes et délicats, trace les contours et les détails d’une vulve généreusement ouverte, détaillée et prête à accueillir l’important membre de l’amant excité.


Avant de ne terminer ses traits, Yoko dépose délicatement une goutte d’encre sur le pubis de la jeune femme et repose son instrument de travail.


Elle plonge alors le bout d’un doigt vers son sexe, écarte légèrement les lèvres collées de reste de cyprine et recueille un peu de son liquide intime avant de l’étaler sur la tâche d’encre, pour suggérer la légèreté d’une toison pubienne entretenue.


Yoko essuie minutieusement ses doigts sur un chiffon de lin blanc avant d’apposer son sceau, rouge dans le bas de la feuille.


Epuisé et apaisée, Yoko déplie son corps, s’étire, va s’allonger sur son lit et s’endort paisiblement.




Épilogue.


J’ai acheté ce dessin lors d’une exposition réalisée par cette jeune artiste japonaise que j’ai eu l’occasion de rencontrer à Paris. Amateur d’estampes japonaises érotiques, j’ai eu l’immense privilège de découvrir comment elles étaient peintes, d’assister à la naissance de quelque unes de ses plus belles réalisations. J’ai ainsi découvert que cet art millénaire, souvent signé par des hommes, était en réalité des œuvres réalisées par des femmes, des geishas, mais toujours signées par des hommes, car les femmes ne comptaient pas dans la société chinoise et japonaise de ces époques.


Ému par cette technique, il m’a semblé important de vous en transmettre le secret, qui donne à ses dessins cette brillance étonnante, surprenante qui traverse les âges sans la moindre altération…


Maintenant, je sais pourquoi …


Ainsi, lorsque vous contemplerez une estampe japonaise érotique, souvenez-vous que la geisha qui l’a peinte, a donné tout ce qu’elle avait alors de plus précieux, de plus érotique, pour le mettre au service de son art et mieux vous séduire et vous exciter.