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Temps de lecture estimé : 18 mn
05/01/05
Résumé:  Une jeune et belle hôtesse de l'air évoque et réalise librement ses fantasmes ...
Critères:  f fh asie frousses uniforme vacances sauna collection volupté cérébral
Auteur : Jeff            Envoi mini-message
Mona, un bain de tendresse au pays du Soleil Levant



En réalité, Mona est le diminutif familier de Monique. Mais depuis qu’elle est toute petite, tout le monde l’appelle Mona et au fils du temps qui passe, tout son entourage a presque oublié que son prénom était Monique.

Mona, malgré son métier, ne semble pas apprécier de se prêter aux jeux de l’amour, du moins en apparence.

A 26 ans, elle est toujours à la recherche de "son prince charmant". Oh ! Bien sûr, comme de nombreuses jeunes femmes d’aujourd’hui elle a depuis longtemps sacrifié sur l’autel de ce qu’elle pensait alors être celui du grand, du vrai, du seul Amour, sa virginité et ce … à plusieurs reprises déjà. Mais chaque fois, c’est la même histoire qui commence par de grands serments d’amour (et serrement d’amour) pour se terminer dans les larmes et les déchirements.

Ainsi, au fils des années, a-t-elle décidé de ne plus se prêter à ses enfantillages d’adolescente et trouve-t-elle compensation dans le plaisir solitaire, faute d’un partenaire digne de ses fantasmes, des ses rêves et de ses espérances.


Pourtant, c’est une "belle plante", comme disent ses collègues de travail dans son dos, en la déshabillant d’un regard indécent du haut en bas et bas en haut lorsqu’elle est dans leurs parages.

Mais bien peu d’entre eux osent aborder son regard d’acier gris clair qui tourne au vert océan au moindre geste qu’elle estime empiéter sur son espace féminin. Non qu’elle soit prude ou qu’elle défende à quiconque de l’approcher. Mais les hommes qui l’entourent ne sont pas à son goût. Pourtant, elle sait combien de jeunes femmes aimeraient être à sa place et partager son quotidien.

Lorsqu’elle fend la foule, dense, des halls d’aéroports, son mètre quatre vingt cinq ne passe pas inaperçu. Pas plus que son corps aux proportions avantageuses, aux formes parfaites. Cintrée dans son uniforme bleu marine d’hôtesse de l’air, le calot crânement incliné sur le côté droit, le foulard flottant au vent de ses pas rapides, elle s’ouvre un passage impérieux et affairé qui se referme aussitôt sur une trace de parfum musqué et volatil suffisamment prégnant pour que les hommes, le nez en l’air, la suivent du regard et les femmes ne la toisent en se retournant.


Mais Mona traverse ces foules sans faire véritablement attention aux troubles qu’elle jette sur son passage, qu’elle génère dans l’esprit des hommes de tous les âges. Elle reste, volontairement et imperturbablement absorbée par ses préoccupations quotidienne. Pourtant, il y a longtemps qu’elle sait combien elle plait aux hommes et qu’elle sent, dans son dos, les regards qui suivent ses pas ou s’attachent au moindre de ses gestes. Maintenant, elle est blasée, même si au creux de son ventre, de temps en temps elle ressent un petit pincement soudain et fugace qu’elle ne sait toujours pas interpréter comme une envie ou un dépit.

Certains y voient là une attitude altière, fière. D’autres celle d’une véritable professionnelle. Mais rares sont ceux qui restent indifférents. Et tous conservent durant des jours et des nuits, l’image du corps de Mona. Celle de la courbe d’un sein, entre aperçu dans l’ouverture de son chemisier lorsqu’elle a apporté un plateau repas ou un simple quotidien et qu’elle s’est penchée devant vos yeux écarquillés de plaisir et de bonheur pour ouvrir la tablette, tandis que son épaule vous a frôlé dans un geste involontaire, professionnel mais gracieux et à la limite du sensuel et que vous avez senti, au travers des tissus la douce chaleur de sa poitrine. D’autres, se souviennent de la rondeur de sa fesse, tendue sous sa jupe d’uniforme, lorsqu’elle s’est courbée au-dessus du siège du voisin de devant, pour lui tendre une boisson une vision qui vous fait regretté que ledit voisin ne soit pas un véritable assoiffé.

Mais, le temps transforme et déforme les souvenirs, jusqu’à les effacer, tel est aussi la destinée des visions qu’offre Mona. Et Mona en totale conscience, continue son travail comme si de rien n’était, enfin presque comme si de rien n’était.


Lorsque j’ai rencontré Mona, j’étais un simple passager d’un vol transcontinental à destination du Japon où je m’apprêtais à entamer mes vacances.

Je venais de passer plus d’une année à être constant éveil vis-à-vis de la gent féminine. J’’étais alors toujours à la recherche de portraits de femmes ne pouvant connaître le plaisir que dans des situations exceptionnelles, incongrues ou anormales.

Semaine après semaine, tel un chasseur, j’étais donc resté à l’affût des signes discrets et généralement imperceptibles qui pouvaient venir troubler le comportement habituel d’une femme, dans sa vie quotidienne ou dans sa vie professionnelle. Je passais alors le plus clair de mon temps à les épier, les observer, disséquer leurs attitudes, leurs gestes, leurs comportements. Cela en était arrivé à un tel point que cette attitude d’observateur clinicien, pour le moins étrange, était devenue obsessionnelle et, paradoxalement, avait créé une sorte de vide féminin autours de moi. En effet, amies et copines me fuyaient alors comme la peste, craignant de retrouver, étalé dans une page de journal, leurs petites turpitudes solitaires.

C’est vrai que cette série de portraits avait fait grimpé en flèche la vente du journal qui en avait osé la publication. Certaines bonnes âmes s’étaient même particulièrement indignées que l’on ose publier de telles confidences, alors que d’autres, au contraire, trouvaient ces articles croustillants et excitants à souhait. Mais beaucoup de courriers des lecteurs (et lectrices) révélaient aussi l’importance que ces divulgations pouvaient avoir eu sur la vie de certains couples ou sur leur vie de femme.


Ainsi, en l’espace de quelques mois, était-il devenu presque normal, qu’une femme puisse "enfin" éprouver un plaisir solitaire, y compris sur son lieu de travail ou durant ses occupations quotidiennes et le reconnaisse "publiquement".

Mais aborder ce sujet avec une femme, restait cependant toujours difficile et délicat et il me fallait user d’une grande diplomatie et d’une grande persuasion pour arriver à leur arracher leurs petits secrets intimes. Il me fallait aussi de plus en plus de perspicacité pour trouver des "sujets".

Aussi, lorsque mon œil a aperçu la haute et belle silhouette de l’hôtesse de bord, mes signaux de mâle se sont-ils mis à clignoter… Chassez le naturel, il revient au galop … Et je passais alors une bonne partie du vol à observer attentivement Mona.

Elle se déplaçait avec facilité et aisance à travers les allées de l’appareil, toujours attentive, prévenante. Son regard ne cessait d’aller et venir sur les passagers présents dans la cabine, cherchant comment leur rendre ce long vol agréable et leur faire oublier ces longues heures passées à être assis.

Toujours en activité, toujours souriante, toujours avenante, Mona n’abandonnait jamais son sourire. Un sourire qui brillait sur ses lèvres charnues, pulpeuses à souhait mais aussi dans ses yeux. Pourtant, au fils des heures, l’on pouvait voir la fatigue commencer à cerner ces yeux magnifiquement gris et de temps en temps, d’un simple geste de la main, elle remontait les mèches de sa chevelure rousse flamboyante, dont la mise en plis commençait à se tasser.

Au fils du voyage, les passagers s’évertuaient à quémander qui de l’eau, qui un journal, qui un café, à la jeune hôtesse dont on sentait la gestuelle plus lente en raison de la fatigue et de la tension. Ainsi, le sein qui - en début de vol - effleurait votre épaule, s’appesantissait maintenant un peu plus moelleusement sur cette dernière, à la grande joie des voyageurs qui tentaient d’en profiter en multipliant leurs exigences.

Et plus j’observais la jeune femme, durant son travail, moins j’arrivais à déceler le moindre tressaillement, la moindre parcelle d’un plaisir physique qui aurait pu venir interférer dans son travail.

Gagné par la fatigue, je m’étais alors lâchement abandonné aux "bras de Morphée" pour me faire réveiller par la douce main de Mona qui me tapotait l’épaule avec délicatesse, en me tendant une mini serviette chaude, un café noir et m’annonçait que nous atterrissions à Tokyo dans quelques instants.


C’est le lendemain de mon arrivée en terre nippone que j’ai véritablement eu l’occasion de rencontrer Mona. Alors que je faisais la queue à un long buffet de petit déjeuner, dans une salle à manger aussi impersonnelle que celle des hôtels de grand standing, je l’ai vue.

Elle était attablée, seule, dans un coin de la grande salle, en civil.

Il est vrai que loin de chez soi, dans ces caravansérails modernes on reste toujours à l’affût d’un improbable visage connu et la vision de la jeune hôtesse rousse aux yeux d’acier et au corps parfait, a soudain aiguisé mon appétit et surtout ma curiosité.



La jeune femme, qui ne m’avait pas vu arriver, a soudain levé la tête. Elle a d’abord eu l’air contrarié mais en un espace de seconde, elle a vite transformé cette petite contrariété matinale en un sourire "professionnel" charmant et avenant.



Après un très court instant d’hésitation, elle acceptait et me désignait le siège qui était devant moi, faisant un geste d’invitation à m’asseoir à sa table.



La conversation est restée sur un ton anodin durant un long moment, faisant appel à tous les poncifs et toutes les niaiseries qui peuvent être dites en pareilles occasions, à propos des voyages, des hôtesses de l’air … De fil en aiguille, nous avons aussi abordé, inévitablement, le sujet de l’exotisme puis des sujets encore plus chauds.

Mais je sentais alors que Mona restait sur la défensive.

En réalité, elle me prenait pour un de ces nombreux dragueurs impénitents qui hantent ces hôtels internationaux et qui, loin de chez eux, sont toujours à l’affût d’une occasion, d’une aventure … En plus avec une hôtesse de l’air … Le fantasme de tous les grands voyageurs.

Et il m’a fallu de longues minutes pour la convaincre du sérieux de mon travail journalistique sur les récits des plaisirs solitaires féminins.

Mona est restée silencieuse un long moment. Elle me regardait fixement, de son regard gris et me jaugeait.



Pour tenter de sortir de cette série de questions qui me semblaient mener nulle part, dans un grand sourire un peu narquois et bête, je lui fredonnais le début de la chanson de Jacques Dutronc, "Toute ma vie j’ai rêvé d’être une hôtesse de l’air …", ce qui a eu pour effet de la faire rire.



Mona se tait. Elle semble tout d’un coup absorbée par le fond de sa tasse, qu’elle tripote entre ses longs doigts fins et soigneusement manucurés.





Maintenant nous marchions, côte à côte, au milieu d’un vaste jardin qui entourait un temple japonais.

Mona commençait, petit à petit, à se confier.

Elle m’avait déjà parlé de ses déboires sentimentaux, des attachements et des détachements physiques et amoureux, de la brusquerie des hommes et de la recherche de son prince charmant …

Elle n’avait de cesse, au fils de ses voyages, de contempler et détailler les passagers mâles qui montaient à bord de sa cabine.

Elle avait tout loisir de les examiner, les approcher, les frôler, les sentir.

Certains lui plaisaient plus que d’autres, certains n’attiraient son attention que par un seul et unique trait physique, à moins que se ne soit une simple odeur ou une silhouette.

En fait, sous ses airs affairés, elle observait, évaluait, jaugeait, triait, classait, analysait les hommes qui étaient autours d’elle. Ensuite, lorsqu’elle avait un instant de répit, elle fermait les yeux et mémorisait les traits qu’elle venait volontairement de sélectionner. Elle savait alors qu’à tout moment, elle pourrait les réutiliser à sa guise. Et, le soir venu, seule dans sa chambre d’escale, après s’être allongée dans sa baignoire, au milieu des bulles d’un bain moussant, dans une eau qui exaltait les parfums des essences de plantes odoriférantes, elle fermait les yeux et se laissait porter par sa mémoire.

Elle pouvait composer un, deux, dix, cent visages différents et n’avait plus alors que l’embarras du choix pour opter pour celui qui, ce soir, d’une façon exceptionnelle et fugace partagerait son bain et son intimité.

Elle y ajoutait alors une silhouette composite, arrachée à sa mémoire sous forme d’une vue entière ou refaite à partir de morceaux soigneusement choisis. Elle y associait une ou plusieurs odeurs, récupérées au fil du temps et qui lui titillait particulièrement les narines.

Et ce qu’elle n’avait pas pu voir ou entrapercevoir dans la cabine passagers, elle l’imaginait, à son idéal, selon ses propres critères de la perfection masculine.


Alors, ce travail de mémorisation accompli, Mona se laissait enfin aller.

Doucement, elle utilisait sa propre main pour caresser son cou et ses épaules, puis descendait sur ses seins qui étaient à moitié immergés dans le bain moussant. Elle glissait ses mains sous ses deux lourds globes, tendres, chauds et moelleux, glissant les doigts jusqu’à ses mamelons. Elle les coinçait entre son pouce et son index et les excitait, les rendant ainsi pointus et durs.

Elle aimait à imaginer la main de l’homme soigneusement sélectionnée et virtuellement construite, se promener sur sa poitrine sensible qui s’alourdissait au fur et à mesure que son premier émoi traversait son ventre et s’irradiait dans son corps. La main devait être ferme, douce mais rugueuse. Les doigts longs et agiles. Elle devait aussi être caressante et enveloppante, parcourir le ventre, tourner autours du nombril et, par cercles concentriques, descendre sur son mont de Vénus.


Mona aimait à imaginer les doigts effleurant les quelques poils de sa toison pubienne, qui excitaient son ventre et déclenchaient de longues ondes de plaisirs dans tout son corps. Alors, elle écartait les cuisses, les collait à la paroi d’émail de la baignoire et par une caresse lascive qui devait partir du creux du genou et remonter vers son intimité, sa main atteignait enfin son sexe.

Du bout de ses doigts, elle en écartait les lèvres épaisses et humides, remontant vers son clitoris encore tout encapuchonné dans le haut de sa vulve.

Du bout de l’ongle, elle en grattait le bout, tendre et sensible, déclenchant au passage une longue et puissante onde électrique qui lui faisait pousser un premier grand soupir. Le doigt faisait le tour de la tigette en début d’érection. Elle la frottait sur toute sa petite longueur, pour la tendre, la durcir, la faire émerger des plis de son sexe. Et ce n’est que lorsqu’elle avait pris l’ampleur et la rectitude désirée, que du bout des doigts, elle coinçait le clitoris entre le pouce et l’index et le masturbait comme un pénis.

Elle attendait toujours la première jouissance qui venait de son clitoris pour porter alors ses autres doigts libres, à la bouche. D’abord l’index, puis le majeur, puis l’annulaire. Les trois doigts étaient serrés les uns contre les autres.

Elle imaginait ainsi le sexe développé et tendu d’un hypothétique partenaire, parfait. Ni trop gros, ni trop fin. Juste à la taille et à la tension qu’elle souhaitait.

D’un mouvement adroit du poignet, elle simulait des aller et retours buccaux. Du bout de sa langue, elle venait exciter la peau sensible et fragile qui pousse sous les ongles, cette partie charnue des doigts qui s’électrise et érotise les rapports tactiles.

Elle pouvait ainsi passer de longues et délicieuses minutes de plaisirs solitaires, sans débandades ni amollissements. Et, quand elle le désirait, elle pouvait retirer ses doigts de sa bouche et les plonger directement dans son intimité, pour aller la fouiller, aussi loin qu’elle le souhaitait, aussi longtemps qu’elle le pouvait, donnant aux doigts des mouvements lents et rapides, profonds ou superficiels, tournants ou non et déclencher une, puis deux, puis trois, puis … Elle avouait qu’au-delà de trois, elle ne pouvait plus compter les orgasmes, tant elle aimait à se donner ainsi du plaisir.

Un plaisir qu’elle prolongeait souvent, à ses propres dires, bien au-delà des limites du raisonnable.

Mona, avant même qu’elle ne retire ses mains de son sexe, avait des courbatures aux doigts tant son plaisir solitaire, alimenté par ses images de partenaire virtuel, était fort et puissant.




Mona, marchait toujours à mes côtés, la tête basse. Elle parlait d’une voix étouffée, rapide, saccadée, le col de son manteau relevé et tenu fermement par sa main droite, tandis que la gauche était enfoncée dans la poche.



Je laissais un instant le silence s’installer entre nous. Non par gêne. Mais par pudeur.

De quel droit porter un jugement sur les fantasmes d’une jeune femme et ne rien dire était aussi un signe d’impuissance avouée pour la détromper sur les possibilités délicates des hommes en proie au rut. Et cela m’était difficile. Moi-même, à cet instant précis, en écoutant Mona se raconter, mon sexe avait durcit et je l’aurais bine épinglée, là, contre un tronc d’arbre ou sur la pelouse. Aussi, le silence restait-il, pour l’instant présent, mon meilleur allié.



Tout en marchant, nous sommes arrivés devant le temple qu’abritait le jardin. Sur une plaquette, on pouvait lire, en anglais, qu’il était dédié à l’Amour. Suivait ensuite une longue et complexe légende japonaise qui était tellement longue que personne ne devait plus la lire, ni y croire.

Montrant le panneau et le temple, je me tournais vers Mona.



Je lui tendais la main qu’elle accrocha à la sienne, juste sortie de sa poche.

La moiteur de sa paume, sa douceur et son contact déclencha en moi un long frisson électrique qui se répandit en moi comme une coulée de lave en fusion. Pour en parfaire la sensation, je portais délicatement à mes lèvres sa main et y déposait un doux baiser dans la paume, respirant au passage les effluves d’un parfum musqué lourd, chaud et capiteux.

Elle ne disait rien mais me contemplait avec ses yeux gris qui viraient au vert très clair.

Ensemble, nous avons pénétré dans le temple de l’éros local, après s’être déchaussés.

Devant l’autel, dédié au Dieu de l’Amour, des milliers de messages, des centaines de bougies, des dizaines de bouquets de fleurs de toutes les formes et de toutes les couleurs. Dans le silence et en profond recueillement, quelques couples, les mains jointes au niveau du visage, priaient ensemble, un bâtonnet d’encens dans les doigts, répandant des fumerolles acres et odorantes devant eux.

Nous tenant en retrait, silencieux, la main dans la main, face à ce Dieu étranger, chacun de nous était perdu dans ses propres pensées.


Le temps semblait s’être arrêté.

D’un simple regard, par une simple pression de nos mains, nous avons emboîté le pas d’une procession qui effectuait des tours de l’autel à tout petits pas. Après en avoir fait trois fois le tour, nous nous sommes retrouvé dehors.

Mona a tourné vers moi son visage, a approché sa bouche de la mienne et y a déposé un long et langoureux baiser auquel j’ai répondu, bien que surpris, avec fougue et passion. Sans disjoindre nos mains, elle m’a entraîné vers un établissement de bain traditionnel.

Là, une serviette d’un blanc immaculé autours des reins, je l’ai rejointe dans une salle sombre, surchauffée, fumante. Dans un coin, un petit baquet et un petit banc de bois. Au centre, un vaste cuvier, muni d’une échelle en bois, luisante d’humidité.

Mona, sans rien dire, m’a pris par la main, a défait ma serviette, a contemplé non sans sourire ma virilité glorieuse et fière et m’a invité à la suivre dans la grande cuve d’eau chaude.

Autours d’elle, s’étalait en corolle, la longue serviette de bain qui lui servait à cacher son corps.

La chaleur de l’eau a tout de suite eu raison de ma virilité flamboyante, mais Mona, m’attirant à elle m’a fait comprendre qu’elle attendait de moi la réalisation de son fantasme dont elle venait de me faire la confidence.

Enhardi par l’invitation, sans précipitation, je commençais donc à caresser sa lourde poitrine blanche, diaphane, aux aréoles brunes et aux mamelons déjà érigés. Sous ma main, la douceur de la peau mêlée à la chaleur de l’eau ont vite transformé les seins de la belle hôtesse en deux blocs solides et tendus.

Mona, les mains étendues le long des bords du cuvier, la tête renversée, fermait les yeux sous la caresse voluptueuse qui lui faisait frémir les ailes du nez, ahanant plus qu’elle ne respirait.

Je descendais la main vers son nombril, zone qu’elle m’avait décrite comme sensible et érogène. Il était profond et légèrement oblong. Sous mes doigts, je sentais le ventre se creuser et se gonfler au rythme régulier mais rapide de sa respiration.


Mes doigts descendaient toujours plus bas. En me penchant un peu, j’ai pu glisser ma main sur le creux de son genou et remonter à l’intérieur des cuisses pour rejoindre le haut des cuisses, les écarter tendrement et accéder à son intimité, tout en mordillant ses tétons.

Je passais un long moment à jouer avec mes doigts dans et sur son sexe. Tantôt sur son clitoris que je grattais du bout de l’ongle, tantôt dans l’entrée de son sexe que je fouillais méticuleusement, tantôt plus profondément en cherchant et en trouvant le point G qui, irrité et excité à souhait, devait lui faire rapidement rendre grâce. Ses deux mains s’agrippaient au rebords, blanches de l’étreinte qu’elle faisait peser sur le rebord de bois.

Le souffle court, les yeux fermés, Mona ne bougeait pas.

Mon corps s’était enfin habitué à la température de l’eau et ma virilité pouvait enfin s’affirmer de nouveau.


Doucement, j’incitais alors Mona à se tourner et précautionneusement, je m’introduisais en elle. Sous la poussée de mon sexe, elle vint plaquer ses fesses au creux de mes jambes, m’avalant entièrement en elle.

Sous l’intrusion, son vagin avait des spasmes et des contractions qui me massaient la hampe de haut en bas et de bas en haut. Je ne pouvait plus bouger et décidais de laisser faire les muscles à leur rythme.

On aurait dit une bouche profonde qui m’aspirait, se contractait, se détendait pour encore mieux m’aspirer.

Mes mains sur les seins de Mona, roulaient les pointes des tétons déjà très dures.

Ma bouche, plaquée sur sa nuque respirait ses effluves de parfums, mélange de musc et de sueur. Doucement, je lui mordillais les tendons de la nuque et les contractions et les balancements de son bassin se sont accélérés, puis ralentis, puis accélérés, jusqu’à la jouissance d’abord de Mona, puis encore de Mona avant que je n’éclate en elle alors qu’une troisième et longue jouissance lui contractait les muscles du vagin et qu’elle émettait un long feulement de contentement.

Savourant cet unisson de nos plaisirs, nous sommes restés un long moment, emboîtés l’un dans l’autre.

Seuls, de temps à autres, des spasmes et des contractions vaginales de Mona me rappelaient que nous étions dans une phase de décroissance du plaisir.

Après cette longue montée vers la jouissance, Mona s’est détachée de moi, en se tournant vers mon visage elle m’a offert sa bouche fraîche et gourmande à baiser, puis est sortie du cuvier.

Je l’ai suivie du regard, le temps qu’elle sorte de la pièce. Son long corps souple et parfaitement proportionné, ses longues jambes se terminant sur des fesses fermes et rebondies. Son dos droit, musclé et fin. Tel est la vision qu’elle m’a proposée en sortant.

Sur le trottoir, où nous nous sommes rejoints, elle m’attendait, les yeux rieurs, le maquillage refait à la perfection.



Mona m’a regardé puis est partie d’un grand éclat de rire, sonore, tellement incongru que les passants se retournaient sur nous, à la fois choqués et intrigués.



Sous le coup du dépit et celui de m’être un peu (et involontairement) fait berner, je balbutiais, ne sachant pas trop comment me tirer de ce mauvais pas.



Sous le coup, j’avais lâché son bras que je tenais tendrement enlacé, m’arrêtais net et pivotais sur moi-même pour lui faire face.



Un peu déconfit par cette aventure, moi qui avais horreur de mêler sentiments et travail, moi qui étais pétri de certitudes et d’images toutes faites sur les femmes et leurs plaisirs, me voilà bien attrapé.

Je ne pouvais que m’en prendre à moi-même.

Mona venait non seulement de me faire vivre une super expérience, mais en plus elle m’avait aussi donné un leçon et aussi matière à écrire un article … Alors, pourquoi lui en vouloir ?

Non, bien au contraire, nous sommes restés ensemble, le temps de son escale à Tokyo. Nous avons refait l’amour, tout aussi tendrement, voluptueusement avant de nous quitter.

Si, sur un vol transcontinental vous croisez Mona, une hôtesse rousse, sculpturale, dites lui …

Non, … ne lui dites rien.

Mais si vous sentez que son sein s’appuie un peu plus qu’à l’accoutumé contre votre épaule, invitez-là à venir partager tendrement un bain japonais … Et ayez une douce pensée pour l’auteur de ces lignes.