Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 08484Fiche technique21165 caractères21165
3544
Temps de lecture estimé : 15 mn
18/01/05
Résumé:  Un entretien exclusif pour RVB. Rencontre avec une sexologue à propos du plaisir solitaire des femmes...
Critères:  f fh collection amour cérébral revede voir fdanus
Auteur : Jeff            Envoi mini-message
Eva, sexologue



Lorsque j’ai eu la grande chance de rencontrer Eva, c’était à la veille de mes vacances.

Il me fallait alors remettre un ultime portrait de femme pouvant connaître le plaisir dans des situations exceptionnelles, incongrues ou anormales et qu’elles acceptent de vouloir non seulement se confier à moi, mais que leurs confessions intimes soient publiées dans un grand quotidien, largement diffusé aux lecteurs.


Semaines après semaines, tel un chasseur, j’étais resté à l’affût des signes discrets et généralement imperceptibles qui pouvaient venir troubler le comportement habituel d’une femme, dans sa vie quotidienne ou dans sa vie professionnelle. Je passais alors le plus clair de mon temps à les épier, les observer, disséquer leurs attitudes, leurs gestes, leurs comportements. Cela en était arrivé à un tel point que cette attitude pour le moins étrange, était devenue obsessionnelle et, paradoxalement, avait créé une sorte de vide féminin autours de moi. En effet, amies et copines me fuyaient alors comme la peste, craignant de retrouver, étalées dans une page du journal qui m’employait alors, leurs petites turpitudes solitaires.


C’est vrai que cette série de portraits avait fait grimper en flèche la vente du journal qui en avait osé la publication. Certaines bonnes âmes s’étaient particulièrement indignées que l’on ose publier de telles confidences, alors que d’autres, au contraire, trouvaient ces articles croustillants et excitants à souhait. Mais beaucoup de courriers des lecteurs (et lectrices) révélaient aussi l’importance que ces divulgations pouvaient avoir sur la vie de certains couples ou sur leur vie de femme. Ainsi, au fil du temps, en l’espace de quelques mois, était-il devenu presque normal, qu’une femme puisse "enfin" éprouver un plaisir solitaire, y compris sur son lieu de travail ou durant ses occupations quotidiennes et surtout, le reconnaisse "publiquement".

Mais aborder ce sujet avec une femme, restait cependant toujours difficile et délicat et il me fallait user d’une grande diplomatie et d’une grande persuasion pour arriver à leur arracher leurs petits secrets intimes. Il me fallait aussi de plus en plus de perspicacité pour trouver des "sujets".


C’est ainsi, que par un bel après-midi de juin, je me suis retrouvé dans le bureau encombré d’Eva, sexologue de son état, car je voulais obtenir quelques informations pointues et scientifiques sur le plaisir solitaire des femmes. Or, qui en dehors d’une sexologue pourrait me les communiquer? Voilà pourquoi je voulais la rencontrer. Pour moi, pour mon travail et pour vous, ami(e)s lecteurs et lectrices.


Eva est une femme mûre, au regard trouble et troublant tantôt vert de gris, tantôt gris clair. Sa figure, pâle, aux pommettes saillantes, les lèvres très ourlées mais toujours méticuleusement entretenues par des couleurs sombres qui sont en accord avec le feu cuivré foncé de ses cheveux qui auréolent sa tête. Sa longue silhouette, aux courbes majestueuses, est toujours soulignée par une longue robe noire d’intérieur, sorte de djellaba unie, illuminée par une rose ou un camélia rouge (selon la saison et l’arrivage de son fleuriste).

Elle me reçoit, non dans un bureau, mais dans son boudoir, selon sa propre désignation des lieux où, ajoute-t-elle non sans malice, elle vient là méditer le cas de ses patients.


Après quelques longues minutes passées à converser de tout et de rien, de nos relations communes et des difficultés de la vie, bref une conversation mondaine, j’aborde le sujet qui nous réunit : le sexe et le plaisir solitaire féminin.



Constatant mon silence, qu’elle interprète comme une réelle envie d’en savoir plus, elle continue de sa voix chaude et un peu grave.



Et sans attendre, elle continue.



Eva, s’interrompt un instant. Elle me considère à travers ses yeux mi-clos.



Pour détendre un peu l’atmosphère, je l’interromps :



J’observais longuement mon interlocutrice avant de tenter de conclure :



Eva, sur ces paroles encourageantes pour mon travail, se lève et me signifie que notre entretien est terminé. Rapidement, je prends congé de mon hôtesse et vais, dare-dare, coucher les mots sur le papier pour vous les livrer tout chauds… à votre réflexion, en attendant les prochains portraits de femmes dans leurs plaisirs solitaires.