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n° 08602Fiche technique7593 caractères7593
Temps de lecture estimé : 5 mn
06/02/05
Résumé:  Ses formes répondent aux miennes avec l'exacte correspondance de deux moitiés brisées dans une chute. Se peut-il que notre arrivée sur cette terre ait été cette chute ?
Critères:  fh amour volupté
Auteur : Aresgalduin
Ames restaurées



Le coup de sonnette tant attendu résonne encore dans l’appartement ensoleillé que mon doigt agresse fébrilement le bouton d’ouverture de la porte de l’immeuble. Si longtemps je t’ai attendue. Qui a dit que l’attente est douce ? Je suis mort dix fois, cent fois, au rythme des minutes qui ne s’écoulaient pas ! Deux jours sans te voir m’ont été un supplice. Deux jours emplis du souvenir d’un baiser posé sur tes lèvres timidement, avec la quasi certitude d’être repoussé. Tu ne l’as pas fait et tu as souri. Puis la porte de ton immeuble s’est refermée sur un dernier regard illuminé d’un nouveau sourire que je n’ai pu décrypter.


Maudite retenue féminine !!! Que je me sens faible, moi que les critères périmés de notre société classent dans le sexe fort. Depuis deux jours, je suis comme un enfant attendant la sentence d’un tribunal dont il ne comprend pas les règles. Et enfant, je le suis en ta présence. Moi dont les plus longues relations se sont comptées en semaines, je suis timide et soumis devant ta féminité et ne souhaite pas moins qu’une vie à tes côtés. Je prétendais connaître les femmes et j’ai rencontré LA Femme !


Comment traduire en mots ce que j’ai ressenti lorsque nos regards se sont croisés ce jour-là. La vie nous avait amenés au même endroit à cet instant précis, mais elle n’avait rien fait pour nous faciliter la rencontre car nous étions tous deux accompagnés. Une fille à mes côtés s’extasiait vigoureusement devant la dernière exposition de peinture à la mode, tandis qu’un homme encerclait ta taille d’un bras possessif. Dans la seule pièce de ce temple des vernissages, une centaine de personnes se pressaient autour de tableaux d’éclairs zigzagants d’un artiste dont j’ai déjà oublié le nom. Mais pour moi, il n’y avait que nous, ou plutôt que toi. Nos regards soudés, le temps s’est arrêté et j’ai contemplé le paradis.


Ton corps ? Une merveille ! indescriptible ! Es-tu grande ? Petite ? Blonde ? Brune ? Qu’importe. Tu es mon complémentaire. J’ai reconnu ton âme en cet instant. Tu es inscrite en moi.


Mais toi ? Qu’as-tu ressenti ? Je me rassure en revoyant le sourire engageant que tu m’as adressé au milieu de cette futile assemblée, en repensant à tes réponses ouvertes à mes balbutiements futiles sur des toiles que je ne voyais plus, à la carte que tu m’as glissée en un moment où nos accompagnateurs respectifs regardaient ailleurs. Tu es toi aussi attirée, mais jusqu’à quel point ? Comment penser qu’à ma passion incroyable pourrait répondre la tienne. Et pourtant, nous nous sommes revus. De part et d’autre d’une anonyme table de restaurant, nous avons libéré des paroles évanescentes, pour meubler de bienséance un échange au-delà des mots. Je t’ai raccompagnée puis – toujours pour respecter les conventions – t’ai embrassée délicatement. Quel courage (ou quelle lâcheté) il m’a fallu pour ne pas te serrer contre moi. L’espace entre nous m’était insupportable, nos habits une barrière nuisible. Tu m’as dit simplement : « après-demain soir, chez toi ». Et je t’ai laissée partir, abasourdi, vaincu par cette phrase sans appel.


Deux jours sans sortir, en confondant le jour et la nuit, l’éveil et le repos, en oubliant de manger. Et tu es là à présent ? Je n’ai même pas vérifié par l’interphone à qui j’ouvrais : c’est toi ! Ce ne peut être que toi ! Mon corps le sent, mon âme le sait !


L’ascenseur arrive à mon étage et tu apparais. Un tailleur bleu cintré met en valeur les formes d’une féminité épanouie, frappant mon plexus d’un désir à l’allure de coup de poing. Mais c’est ton regard qui me capte : tes yeux sont cernés, fatigués et pourtant emplis de lumière et d’une incroyable chaleur. En un instant tu es dans mes bras et je comprends que tu ressens comme moi cette attirance au-delà des mots, que ces 2 jours ont été pour toi aussi un supplice. En cet instant, notre union est faite et nos corps répondent à nos esprits : je sens ton envie comme tu reçois la mienne. Nos vêtements s’envolent dans un tourbillon de gestes précis et mon torse rencontre ta poitrine.


Evidence !


Comment ai-je pu désirer d’autres femmes ? Comment ai-je pu vivre 35 ans sans toi ? Tu es Ma Femme, ma plénitude, ma vie. Sans toi, je suis incomplet et plus rien ne compte que notre union.


Emerveillement !


Tes mains parcourent mes bras, mes épaules, mon dos, tandis que tu te serres contre moi. Mes mains glissent le long de ton dos et rencontrent au plus bas de leur mouvement deux masses tendres aux dimensions idéales. Ton corps est celui qui peuple mes rêves. Ses formes répondent aux miennes avec l’exacte correspondance de deux moitiés brisées dans une chute. Se peut-il que notre arrivée sur cette terre ait été cette chute ?


Timidité !


J’ai tout oublié de mon passé, de ces relations pseudo-amoureuses qui ont peuplé une vie que j’imaginais bien remplie. Tout de ces échanges physiques inaboutis que je qualifiais jusqu’à présent de sexuels en les habillant d’une technicité amoureuse qui ne remplaçait pas l’amour. Tout de cette parade sexuelle si piteusement vantée par une société en mal d’amour. Je suis devant toi un débutant, incertain dans ses gestes, hésitant dans ses désirs.


Action !


Tu t’écartes de moi et ton regard capte le mien. Tu me souris et m’entraînes dans le salon où trône le large canapé sur lequel j’ai couché tant d’éphémères conquêtes. Tu m’y fais allonger sur le ventre avec des gestes tendres et tes mains entament des mouvements circulaires sur mon dos. J’ai perdu tout esprit d’initiative et me contente de frissonner sous tes caresses. Tes doux massages m’enveloppent d’un halo de plaisir. Du dos tes gestes se déplacent vers mes jambes en s’attardant longuement sur mes fesses que tes doigts pétrissent fermement. Chaque partie de mon corps reçoit sa part de tendresse, mon abandon est total, inconditionnel. Oubliées les règles ancestrales de l’homme-acteur-moteur-dominant. Je suis à toi autant que tu es à moi : naturellement. Je n’ai pour la première fois de ma vie rien à prouver et je peux m’abandonner enfin. Sans le savoir j’ai tant attendu cet instant.


Ton doux massage se prolonge ; Je me retourne. Tes doigts glissent sur ma peau. Mon ventre frissonne lorsque tu l’effleures. Mon sexe se tend, affolé d’être contourné à chaque geste. Le désir se fait plus fort.


Douceur !


Je t’encercle de mes bras et t’attire vers moi. Nos bouches se joignent et nos langues se mêlent. Un baiser sans fin nous lie et ton corps s’offre à mes mains assoiffées. Le grain de ta peau est si doux, ton odeur si suave. Caresse ! Glissement ! Caresse ! Effleurement ! Caresse…


Tendresse !


Nos corps se séparent un instant, rappel de leurs solitudes passées, pour réaliser encore plus pleinement cette incroyable symbiose. Je/Tu te/me regarde/s. Je t’aime !


Nos corps se joignent à nouveau et nos sexes se trouvent. Nous restons longtemps l’un contre l’autre, sans bouger, dans un îlot de plénitude, un dernier rayon de soleil étendant ses ailes dorées vers notre canapé.


La nuit se lève sur notre avenir !