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Temps de lecture estimé : 38 mn
08/02/05
Résumé:  Un week-end à la campagne chez Monsieur le directeur et sa très charmante épouse.
Critères:  fh ff ffh fbi piscine voir ecriv_c
Auteur : Marion et J Philippe  (Ecrit à 4 mains par deux lecteurs de Revebebe ...)      
Monsieur le directeur



"Marion est lectrice sur Revebebe. J Philippe y est auteur. Ils y ont fait virtuellement connaissance et ont échangé quelques e-mails.

L’idée d’écrire une histoire à 4 mains s’est imposée, naturellement.

’Monsieur le directeur’ est le résultat de l’imagination de l’une et de l’inspiration de l’autre.

De deux auteurs qui ne se sont jamais rencontrés et qui, probablement, ne se rencontreront jamais.

D’une histoire virtuelle, ils ont fait une histoire fictive.

Et ce fut bien agréable."


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Monsieur le Directeur




Sur le coup, Marion ne sut comment réagir.

Cadre comme elle dans l’entreprise de design mobilier, Benoît tentait apparemment depuis plusieurs semaines différentes techniques de drague, sans en maîtriser aucune.



Marion avait dit ça dans un trait d’humour acide.

Mais elle avait fait mouche.

Benoît la regarda un instant, l’air ahuri (ce qu’il savait très bien faire, sans se forcer d’ailleurs), et marmonna un truc incompréhensible de type « bof xxryxxthggd ouais bon », et sortit du bureau.

Penaud.


Marion ne put retenir un sourire.



Et à bien y réfléchir, c’était la seule pensée que pouvait inspirer le pauvre garçon…


Il est vrai que, sans le vouloir, Marion attisait la convoitise de ses collègues mâles. La trentaine alerte et gentiment délurée, elle arborait en permanence un sourire franc et brillant. Son visage aux traits fins et agréables était un écrin de velours pour ses yeux bleus et coquins, pétillants de vie.

Elle dissimulait de façon si maladroite son esprit mutin et espiègle derrière une façade faite de sérieux professionnel et de distance trop prudente, qu’elle en était craquante.

Elle semblait, elle-même, ignorer qu’elle était jolie, mais pas d’une beauté sophistiquée qui s’étale sur papier glacé. Et c’est justement à cause de ce genre de comparaison qu’elle se dévalorisait trop souvent.

Mais elle était craquante.

Et jolie.


Dans sa tête, bien au-dessus de la pile de catalogues, de plans et de projets, une image prenait depuis quelque temps déjà beaucoup trop de place. L’image d’un homme inaccessible, celui que la plupart de ses collègues appelaient avec déférence, et avec la pointe de respect de rigueur, monsieur le directeur.

Mais elle, de par sa fonction, l’appelait Hervé.

La quarantaine dynamique et très classe, Hervé avait déclenché sans en avoir conscience, dans la machine à fantasmer de Marion, un processus qu’elle ne maîtrisait plus.

Qu’elle n’avait d’ailleurs pas envie de maîtriser.


Elle ne savait pas vraiment pourquoi.

Mais elle savait depuis quand : un jour, elle s’était rendue au bureau directorial pour discuter d’un point de stratégie tellement sensible qu’elle en avait oublié de s’annoncer, comme le veut pourtant l’usage.


Marion s’en souvient encore, de ce jour où elle était arrivée devant la porte du bureau du big boss.

Il était tard et les bureaux étaient vides depuis une heure ; dans la petite pièce d’à côté, seule la respiration mécanique du photocopieur troublait discrètement le silence.

La porte était entrouverte.

Elle n’avait pas osé frapper.

Le directeur n’était pas seul.

Ce n’est d’ailleurs pas lui qu’elle vit en premier.

Une femme était assise sur l’accoudoir du bureau des invités.

Cette femme, Marion la connaissait bien, c’était Emmanuelle, la femme du directeur.

Hervé n’était d’ailleurs pas très loin.

Il se tenait à genoux, sa tête dodelinant doucement entre les cuisses ouvertes de sa femme.

Marion ne sut comment réagir.

Partir ?

Non, pas tout de suite.

Elle ne pouvait détacher ses yeux du visage d’Emmanuelle, de l’impression de bien-être et de plaisir qui en émanait.

Emmanuelle ronronnait doucement ; de temps à autre, entre deux petits râles de plaisir, elle laissait échapper un léger cri de jouissance.

Sur le buste tendu en arrière, sa poitrine, désespérément comprimée par un soutien-gorge de soie rouge et noir qui avait résisté aux préliminaires, semblait appeler d’autres caresses que celles qu’Emmanuelle leur accordait parfois.


Poussée par une curiosité téméraire et irréfléchie, Marion avança prudemment dans un recoin de l’entrée.

Elle voyait maintenant Hervé. Si elle ne voyait pas son visage, dissimulé par les cuisses à moitié recouvertes par la jupe retroussée, elle devinait sa langue brûlante et gourmande allumant lentement mais sûrement un orgasme qui allait bientôt embraser le corps offert de sa femme.

Marion observait avec envie les mains de l’homme malaxant avec une délicatesse experte les fesses d’Emmanuelle, puis le haut de ses cuisses, s’aventurant même parfois sur son ventre avant de redescendre vers le mont de Vénus. Puis elle imagina, plus bas, la rencontre des doigts et de la langue dont l’action conjuguée sur le clitoris surexcité arrachait systématiquement un cri incontrôlé de la bouche entrouverte et haletante d’Emmanuelle.

Ses soupirs de plus en plus appuyés déclenchaient en Marion des picotements délicieux et troublants, insupportables de volupté.

Elle s’adossa contre le mur, luttant contre une envie impérieuse de se faire du bien. Ses seins s’étaient dressés. Elle passa sa main entre ses cuisses et, malgré l’épaisseur du jean’s, elle sentit son sexe sensible et excité.

C’était folie.

Une exquise folie.


Marion dégrafa son jean’s et glissa sa main sous la petite culotte de coton déjà bien humide. Elle retint avec peine sa respiration au contact de ses doigts sur sa toison. Elle s’obligea à serrer les dents lorsque son majeur impatient parvint aux lèvres suintantes entre lesquelles il se glissa.

Emmanuelle se cambra, ses mains se crispèrent dans les cheveux de son homme, elle ne savait si elle devait l’encourager ou le stopper.

Son corps hésitait entre l’explosion et l’abandon.

Il opta finalement pour les deux.

Les cris d’Emmanuelle masquèrent les soupirs que Marion ne pouvait retenir.


Marion reboutonna en hâte son pantalon et se retira tandis que les amants, enlacés sur l’accoudoir du fauteuil, échangeaient un baiser langoureux et passionné.

Elle tenta péniblement de recouvrer ses esprits en retournant vers son bureau.

L’attirance qu’elle éprouvait pour l’homme depuis quelque temps déjà s’était sauvagement transformée en désir fou.

Mais un autre trouble, aux contours indéfinis, avait enveloppé son esprit échauffé.

Elle n’aurait su l’expliquer.

Elle se souvenait seulement qu’il était étrangement délicieux.



La voix agressive et suraiguë de Chantal la tira de sa rêverie.



Deux heures plus tard, lorsque le dernier paraphe fut posé sur le dernier bon de livraison, Marion se leva et s’étira.

Sans même jeter un ultime coup d’œil sur le rangement de son bureau, elle attrapa son blouson et sortit.

Dans le couloir, ses pas résonnaient dans le silence des bureaux désertés.

Un doute désagréable l’agaçait. La sensation d’oublier quelque chose.

La porte de l’ascenseur était à peine refermée qu’elle prit conscience de ce qui la tracassait ainsi, son sac était resté accroché à sa chaise. Avec, à l’intérieur, les clés de la voiture et de l’appartement.

Elle en était quitte pour remonter au quatrième.

Lorsque, arrivé au rez-de-chaussée, l’ascenseur s’ouvrit, Marion, au moment d’appuyer à nouveau sur le bouton numéro quatre, sursauta en apercevant madame Leroy, la femme du directeur.



Sa voix était naturellement chaude.

Marion observa discrètement la femme qui se tenait à côté d’elle, qui retouchait son maquillage derrière un minuscule miroir. Elle se rendit compte qu’elle l’admirait plus qu’elle ne la regardait. Son tailleur, sans aucun doute fort onéreux, classique sans être strict, mettait admirablement en valeur ses formes parfaites et son élégance naturelle.

Ses longs cheveux bruns frisés tombaient sur ses épaules en une cascade libre et ondoyante. Ses lunettes de soleil posées en serre-tête domptaient les mèches qui encadraient un visage au charme pur, un visage terriblement et magnifiquement femme.

Elle était à la fois ingénue et naturellement séductrice.

Son regard était doux et pénétrant.

Elle inspirait immédiatement la sympathie, le désir de lui plaire ou simplement de lui être agréable.

Le décolleté fort sage de sa veste laissait à peine deviner, derrière un fin chemisier ivoire, deux petits seins discrets et pointus.

Le regard de Marion s’arrêta un instant sur les fesses dessinées à la perfection et sur le galbe ensorcelant de ses reins.

Tout, chez cette femme, semblait avoir été créé dans une recherche de sensualité et d’équilibre, pensa Marion avec une admiration teintée de jalousie.


Le clignotement du néon et les premiers soubresauts de l’ascenseur la tirèrent brutalement de son observation.

Soudain, la cabine s’immobilisa, le néon s’éteignit, laissant l’éclairage à une lampe de secours qui diffusa une lumière blafarde.

Elle remarqua que la physionomie de sa voisine venait de changer brusquement.



La respiration d’Emmanuelle était devenue saccadée et, avec ses yeux apeurés, elle était comme une bête sauvage prise au piège.



Emmanuelle tenta de se reprendre, soupira bruyamment et avoua dans un souffle :



La voix manifestait maintenant une réelle panique.

Elle s’adossa au mur, elle était livide et respirait difficilement.


Soudain inquiète, Marion hésita un instant puis la prit dans ses bras en murmurant des mots apaisants. La femme du directeur se laissa aller lorsque Marion l’attira vers elle en s’asseyant sur le sol de la cabine désespérément inerte.



Machinalement, Marion dégrafa la veste puis le chemisier ivoire, afin de dégager la gorge secouée de spasmes nerveux sur laquelle elle passa une main timide et douce.

Presque malgré elle, elle contempla la poitrine se gonfler au rythme irrégulier des convulsions nerveuses.

C’est en passant ses doigts dans les cheveux fins et parfumés qu’elle ressentit à nouveau ce trouble qui l’avait intriguée lorsqu’elle avait surpris les ébats du couple dans le bureau.

Elle se souvint de ce qu’elle avait ressenti alors, de l’ambiguïté de ses sensations, de l’indéfinissable émotion qui l’avait envahie, émoustillée.

Elle s’était surprise à se demander à la place de qui elle, elle aurait voulu être à ce moment-là…


Emmanuelle avait fermé les yeux et faisait apparemment des efforts pour maîtriser sa phobie et son angoisse.

Murmurant toujours des paroles réconfortantes, Marion sentait le corps se détendre tandis que ses doigts tendres massaient délicatement ses épaules, avant d’aller se perdre à nouveau dans les boucles brunes de la crinière abondante et soyeuse.

L’instant s’étira dans le temps pourtant immobile. Marion ferma, elle aussi, les yeux et laissa son esprit mutin vagabonder au pays de ses rêves, puis elle le laissa glisser dans le jardin de ses fantasmes.

Elle se sentait étrangement bien.


Le voyant sur le téléphone se ralluma.


Vaguement déçue, Marion décrocha sans se précipiter.

La voix nasillarde du réparateur la rassura sur l’état de l’ascenseur.

Effectivement, le néon reprit du service et l’ascenseur s’anima sans à-coup et, un instant plus tard, la porte s’ouvrit au sixième étage.



Elle tenta de se lever, mais n’y parvint pas.



Emmanuelle respira lentement, et se leva avec peine.

Marion la soutint et l’amena vers le bureau.

Une fois à l’intérieur, elle l’aida à s’allonger dans un fauteuil.

Marion remarqua les bouteilles dans le petit bar du bureau, dont la porte était ouverte. Elle s’y dirigea et servit une lampée de cognac dans un verre en cristal.



Emmanuelle avala l’alcool ambré d’un trait. Les couleurs revenaient peu à peu sur ses joues.



Marion quitta le bureau.

Une pointe de regret portait ombrage au curieux bien-être qu’elle ressentait d’avoir porté secours à cette femme.




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Martine attrapa son café dans la machine.

Marion marmonna un mmmh approbatif, entre deux gorgées de thé brûlant.

Elle appréciait ce moment rituel de la pause-café avec Martine, la seule véritable collègue qui pourrait être aussi une amie.



Martine rit de bon cœur.



Martine nota que, si Marion avait dit « un homme pareil » et non « un mec pareil », c’est qu’elle était vraiment sincère.



Le fou rire commun que déclencha cette réflexion disait assez ce que les deux jeunes femmes pensaient de l’individu.


Le fou rire se figea pourtant sur le visage de Marion quand elle aperçut Emmanuelle. Elle devait être à côté de la machine à café, Marion était mortifiée à l’idée qu’elle avait probablement entendu leur conversation. La jolie brune s’avança vers elle, un sourire poli éclairait son divin visage.



Son sourire désarma Marion, lui retirant toute velléité de lutter davantage.

Son problème était, en fait, de ne pas manifester une joie excessive à cette proposition.



Marion ne voulut pas remarquer le sourire énigmatique et mutin qu’Emmanuelle lui avait adressé avant de tourner les talons.

Son imagination avait déjà pris trois jours d’avance.



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Elles se firent la bise, naturellement, comme deux amies de longue date. C’était pourtant une première.


Le soleil déjà bien chaud augurait une journée des plus agréables.

Emmanuelle était rayonnante dans une robe d’été blanche retenue par deux minuscules bretelles. Elle ne portait pas de soutien-gorge et ses deux petits seins mobiles pointaient légèrement à travers le fin tissu. Sa peau brillante de crème solaire fit penser immédiatement à Marion qu’Emmanuelle devait être au bord de la piscine lorsqu’elle avait sonné au portail.



Marion attrapa son sac et suivit la maîtresse de maison.

Elle était déjà sous le charme des lieux, du contexte et des perspectives qui se dessinaient dans son esprit mutin toujours en éveil.

L’endroit était réellement magnifique, sans être pompeux.

Raffiné, sans être excessif.

Il se dégageait de l’endroit un sentiment de bien-être immédiat et d’enchantement tranquille.

De la magie sans l’illusion.

C’était mieux qu’accueillant.


Le paradis devait ressembler à quelque chose d’approchant.

En tout cas, à ses côtés, Emmanuelle était un ange diablement ravissant.


La chambre était dans le ton de l’ensemble et Marion s’y sentit immédiatement bien.

Emmanuelle la laissa s’installer et se préparer.


Le voyage avait été assez long, beaucoup de circulation, énervement dû à l’impatience…

Marion prit une douche réparatrice, enfila un maillot de bain bleu. Elle choisit le maillot « une pièce ». C’était sa façon à elle de se protéger de la comparaison que ne manqueraient pas de faire les invités entre elle et Emmanuelle.

Surtout Hervé d’ailleurs, l’autre invité elle s’en moquait.

Cela pouvait paraître puéril, mais elle se sentait intimidée, une adolescente se préparant pour sa première boum…


Elle descendit et se rendit à la piscine.

Hervé était arrivé, il vint à sa rencontre et, tout naturellement, lui fit la bise sans se soucier qu’il brisait ainsi la distance qui sied à sa position.

On lui présenta Jean-Michel. Il n’avait ni la classe, ni le charisme d’Hervé, il aurait pu paraître quelconque, et même fade, mais Marion était maintenant détendue et d’humeur joyeuse. Elle décida donc de le trouver sympa, ce qui sembla le ravir.


Hervé remplit avec application les verres d’un liquide rose.

Il fit le service et l’on porta un toast à la douceur de vivre.

Tout le monde, installé au bord de la piscine, but un cocktail en discutant gaiement.

Marion se sentait bien, le week-end serait certainement des plus agréables.



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La soirée avait été des plus conviviales et le repas, simple et délicieux.

Ensuite, ils avaient fait un billard.

Une soirée agréable et sympa.

A minuit, tout le monde avait regagné sa chambre.


Marion se sentait nerveuse.

Une vague impression de frustration flottait dans son esprit.

Sentiment qu’elle sentait grossir, comme un caprice malin qu’elle désirait soigner au plus vite. D’accord, tout s’était très bien passé aujourd’hui, mais Hervé ne lui avait pas accordé l’attention à laquelle ses rêves l’avaient préparée. Il avait été serviable, affable, attentionné aussi, mais Marion avait espéré autre chose.

Quoi ? Elle n’aurait su le dire. Un clin d’œil, un sourire moins franc, plus léger, quelque chose de canaille, de surprenant. Un geste discrètement fou, incorrect.

Une promesse muette.

Et il s’était montré tellement tendre avec Emmanuelle …

Ce faisant, souhaitait-il faire comprendre à Marion que, si elle était évidemment la bienvenue, elle ne restait qu’une invitée, et, de plus, sa subalterne…

Elle l’avait senti tellement distant à cet instant qu’une vague mélancolique était venue s’échouer dans son esprit distrait.


A deux heures du matin, Marion n’arrêtait pas de se tourner dans son lit, les yeux ouverts.

Devant la fenêtre ouverte, le rideau dansait mollement, apportant une note rafraîchissante.


De l’autre côté du mur, Jean-Michel semblait, lui aussi, bien énervé.

Il devait avoir les mêmes regrets en ce qui concernait Marion.

Lui, les clins d’œil, les sourires polissons, les allusions grivoises, il avait tout tenté.

Marion se mit à regretter de ne pas y avoir répondu.

« Faute de grives, on mange des merles » lui disait parfois sa grand-mère.

Et il y avait là justement, dans la chambre d’à côté, un merle qui piaffait.


Elle mit un tee-shirt et ouvrit la porte.

Au moment de frapper à la porte du voisin, des bruits attirèrent son attention.

Cela venait de l’extérieur.

En fait de bruits, c’était des cris joyeux retenus maladroitement.

Marion s’approcha de la fenêtre.

L’eau de la piscine était agitée de remous désordonnés, la pleine lune s’y reflétait en morceaux brisés.

Là, à quelques mètres, Marion reconnut immédiatement la fine silhouette d’Emmanuelle qui sortait de l’eau pour venir s’asseoir sur le transat. Elle était entièrement nue et sa peau trempée jouait avec les reflets de la lune. Hervé émergea à son tour, et vint vers elle.

Marion sentit son corps et son désir se réveiller brusquement.

Ses yeux venaient de se poser sur le corps nu de l’homme, acteur de ses rêves insensés.

Un homme au corps tonique et bien charpenté. La distance de l’eau au transat était très courte, pourtant Marion avait eu le temps d’admirer les fesses musclées et surtout le sexe en érection, qui criait son impatience. Marion se pinça légèrement la lèvre lorsqu’Emmanuelle se saisit du pénis tendu entre ses deux mains câlines. Hervé se pencha.

Les deux amants s’embrassèrent goulûment.

Marion vacillait dans son désir et dans sa frustration.

Elle se surprit d’en vouloir à l’homme de faire ça sous ses yeux, mais se sentait prête à tout lui pardonner au premier mot. À tout lui donner au premier appel.


Lorsqu’elle vit Hervé pétrir délicatement les petits seins dressés de sa femme, elle aurait tout donné pour être à la place d’Emmanuelle, pour sentir les mains sur ses seins à elle. Il avait des mains tellement sensuelles, à la fois douces et solides. Elle voulut imaginer ça, mais elle s’interdit de fermer les yeux.


Mais, lorsqu’Hervé se redressa, Emmanuelle, qui n’avait pas lâché sa belle proie, attira son homme vers elle. Le sexe tendu disparut un instant dans sa bouche gourmande, avant d’en ressortir, luisant et droit. Hervé passa ses doigts dans les cheveux trempés de sa femme, et lui massa doucement la tête, délicatement, sans à-coup. Pour Emmanuelle, il devait s’agir d’un signe de contentement, d’approbation et d’encouragement car elle poursuivit la fellation avec un délectable plaisir.


Captivée par la scène, Marion sentit son corps aux abois. D’étranges et délicieux picotements lui parcouraient le bas des reins, le bas du ventre, et, peu à peu, tout le corps, partout où elle aurait maintenant aimé sentir des baisers brûlants. C’est-à-dire partout.

Jean-Michel, attiré lui aussi par les bruits extérieurs, se tenait sur le pas de la porte de la chambre. Le caleçon qu’il portait en guise de pyjama ne cachait rien des idées et de la tentation qui devaient le tarauder, en admirant ainsi, dans la clarté lunaire, la jeune femme en tee-shirt, penchée à la fenêtre, une main entre les cuisses et trémoussant mollement les fesses.

Lutter eût été inhumain. Il s’approcha sans bruit.

Il posa ses mains sur les reins et se pencha vers elle en lui murmurant à l’oreille :



L’originalité n’était pas de mise mais Marion s’en moquait.

Elle avait à peine sursauté.



Elle lui tendit ses lèvres, il les accepta avec précipitation.

Leurs langues se heurtèrent avant de s’enrouler en un baiser fougueux que Marion abrégea pour revenir à la contemplation du spectacle que lui offrait le couple sur le transat.

Elle passa sa main dans le caleçon de coton noir, et enserra entre ses doigts le pénis chaud et palpitant.



Elle entama une savante caresse le long du membre, s’attarda à la base et joua un instant avec les poils drus et la peau ridée des testicules gonflés. Jean-Michel eut un soubresaut de plaisir, et Marion sourit de l’effet qu’elle lui faisait. Les mains de l’homme s’étaient glissées sous son tee-shirt et avaient recouvert ses deux adorables petits seins dont les tétons manifestaient déjà leur contentement. Le garçon étant visiblement impatient, Marion relâcha sa caresse et enleva son tee-shirt.

Elle écarta ostensiblement les jambes.

Elle abandonna un instant le couple de la piscine pour répondre au baiser que sollicitait Jean-Michel. Tout en l’embrassant, il fit glisser son caleçon sur ses chevilles. Marion sentit avec plaisir la peau satinée du pénis contre ses fesses, elle profita de la pause pour se caresser les seins, montrant ainsi à l’homme qu’il y avait d’autres endroits qui réclamaient ses câlins.

La main de Jean-Michel se glissa entre ses cuisses, passa rapidement sur le triangle de fins poils bruns et s’immisça entre les lèvres déjà bien humides du sexe demandeur.


Son majeur était adroit et rapide.

Marion laissa monter le plaisir sans rien retenir.

Sur le transat, Hervé s’était assis. En gémissant voluptueusement, Emmanuelle vint s’asseoir sur le sexe dressé, puis se pencha et se laissa mordiller les tétons toujours érigés. Marion suivit le mouvement de son bassin sur le bas-ventre d’Hervé. Emmanuelle était magnifique dans sa jouissance. Elle était infiniment désirable.

Marion ferma les yeux un instant et dut se rendre à l’évidence : elle la désirait.

Le sexe de Jean-Michel la pénétra au moment ou Emmanuelle poussait des cris étouffés mais caractéristiques.

Marion appréciait le mouvement régulier et appliqué qui, en elle, allumait peu à peu un feu grandissant. L’éjaculation la surprit un peu mais elle en dégusta toutes les saccades chaudes au fin fond de son ventre. Emmanuelle, rompue d’extase, se coucha sur son homme pour un baiser langoureux.



Elle posa un baiser sur ses lèvres.

Ils s’écartèrent de la fenêtre au moment où Hervé et Emmanuelle regagnaient leur chambre, main dans la main.


Marion ne proposa pas à Jean-Michel de rester passer la nuit.

Il n’en sembla pas contrarié.


Marion se coucha et ferma les yeux.

Le sommeil était à portée de rêve, elle se sentait bien.

Au moment de sombrer, elle se souvint de ce qu’elle avait répondu à Jean-Michel pour le rassurer.



Malicieusement, elle en sourit.

Etait-ce réellement à Jean-Michel qu’elle avait dit ça…



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Marion se réveilla à 10 heures.

Elle avait dormi comme un bébé, d’un sommeil plein de doux rêves qui, à bien y penser, ne pouvaient pas être des rêves de bébé…

En descendant à la cuisine, elle se sentit honteuse de se lever à cette heure indécente.

Emmanuelle ne la blâma pas ; elle aussi, en paréo bariolé, était en train de terminer son petit déjeuner.



La question était simple, la réponse était complexe. Marion l’éluda avec un classique « Très bonne, je vous remercie », ce qui, finalement, n’était pas un mensonge.



Elle se sentait moyennement attristée par ce départ imprévu.



L’idée de s’éloigner de la maison ne tentait pas Marion le moins du monde.

Les deux femmes discutèrent un moment, de tout et de rien, en dégustant un copieux petit déjeuner.


Elles se retrouvèrent un peu plus tard sur les transats, baignant dans les rayons généreux du soleil de juin.

Après quelques instants, Emmanuelle se redressa et retira, le plus naturellement du monde, le haut de son maillot de bain.



Marion sourit et en fit autant.

Tout aussi naturellement.



La réponse était polie, mais une inquiétude amusée perçait dans la voix.



Marion était soudain rêveuse. D’agréables souvenirs traversèrent son esprit. Des souvenirs qui, bien entendu, se conjuguaient au passé. D’autres images apparurent, conjuguées aussi au passé, mais de ces trucs qu’elle aurait bien rangés dans la corbeille de son ordinateur. Avant de sélectionner l’option « vider la corbeille ».



L’insistance amusait Marion, qui appréciait que la femme de son patron s’intéresse ainsi à elle.



Son sourire en disait long.

Emmanuelle en rajouta dans l’allusion :



Les deux femmes rirent de bon cœur.

Emmanuelle semblait satisfaite des révélations qu’elle avait obtenues et changea radicalement de sujet.



Elle en ressortit quelques instants plus tard, étala une serviette sur le bord et s’y allongea sur le dos.

Des gouttes ruisselaient sur son ventre et sur ses seins écrasés, dont seules les pointes émergeaient. Des gouttes qui roulaient en un lent filet désordonné vers le nombril, puis vers le petit triangle de tissu trempé où elles se noyaient avant de se disperser…

En admirant ce corps alangui, Marion se remémora le spectacle que le couple lui avait offert dans la nuit, elle laissa aller son imagination fertile.

Leurs regards se croisèrent, elles échangèrent un sourire étrangement complice.


Emmanuelle attrapa son flacon d’huile solaire et se mit à genoux.

Elle versa une dose généreuse de crème dans sa main et l’étala sur sa poitrine, qui avait retrouvé son charmant volume, et sur son ventre. Ses mains allaient et venaient en passes aléatoires, faisant danser mollement ses seins à chaque passage.



Quoique dans ce cas précis, le mot innocemment n’est peut-être pas le plus pertinent…



Marion se leva, prit le flacon et se mit à genoux derrière Emmanuelle.

La peau satinée glissa sous ses mains en une caresse huileuse.

Elle s’attarda sur les épaules qu’elle pétrit en un massage appliqué. Emmanuelle pencha la tête sur le côté, attrapa ses longs cheveux en une grosse natte qu’elle maintint sur le côté, appelant explicitement le même genre de massage dans son cou.

Ce que fit Marion.

Emmanuelle ferma les yeux.



Le compliment, et le ton sur lequel il était présenté, toucha Marion plus qu’elle ne l’aurait avoué, ses mains se firent alors imperceptiblement plus câlines, plus caressantes.

C’est à ce moment qu’Hervé apparut.

Il portait un pantalon de toile blanche et un tee-shirt Boss, blanc également.



Marion, surprise, ne sut que répondre.



Hervé, qui venait de ressortir de la maison, contourna la piscine, apportant trois cocktails sur un plateau.



Emmanuelle se releva et alla s’asseoir sur un transat.

Marion l’imita, vaguement déçue. Si la présence d’Hervé ne lui était absolument pas importune (bien au contraire), sa venue lui laissait un curieux goût d’inachevé.

Toutefois, lorsqu’il lui tendit son cocktail, cette petite contrariété se dissipa.


Hervé servit sa femme et, au lieu de prendre un transat, se releva.



La blancheur de son pantalon contrastait avec le hâle de sa peau.

Marion observa le torse bien taillé qu’elle avait aperçu sous la clarté lunaire. Des réminiscences de sensations nocturnes se réveillèrent dans son esprit et dans son corps.

Il prit un transat qu’il vint placer entre les deux femmes.


Le cocktail était délicieusement frais et fruité.

Le soleil, haut dans le soleil, enveloppait la piscine d’une lumière blanche et torride.


Marion croisa le regard bleu de l’homme. Ils échangèrent un sourire.

Celui d’Hervé n’était pas vraiment innocent.

Celui de Marion était déjà presque coupable.

Coupable de désir et d’admiration.

D’envie aussi.


Ils échangèrent quelques propos polis et convenus.

Marion se sentait bien. Très bien même.

La question sur les éventuelles paroles en l’air lui revint curieusement en mémoire. Elle se rendit alors compte qu’Emmanuelle était en train de la dévisager.



La tournure de la phrase était curieuse. Elle avait un sens qui échappait à Marion.



Sa voix était moins catégorique que ne le voulait le propos.



Marion se sentit devenir, malgré elle, rouge de confusion.

La discussion devant la machine à café lui revenait en pleine face.

Elle cherchait les mots.



Hervé la coupa gentiment.



C’est Emmanuelle qui répondit pour lui.



La voix cajoleuse d’Emmanuelle et le regard ensorcelant d’Hervé anéantirent en Marion toute intention de continuer à jouer la politesse faussement innocente.



Elle n’aurait pu définir ce qu’elle ressentait alors. Les sentiments contradictoires se bousculaient.

Mais tous, quels qu’ils soient, se noyaient dans l’excitation qui la submergeait en vagues d’idées et d’images délicieusement indécentes. Son corps répondait déjà à l’appel du plaisir et de la volupté.

Il y avait là deux personnes qui s’invitaient dans le jardin de ses fantasmes.

Ils y étaient les bienvenus.

Il fallait les accueillir comme ils le méritaient.



Marion se leva à son tour et vint à sa rencontre.


Malgré elle, elle ressentait les dernières bribes de ce qui aurait pu ressembler à de la culpabilité, de la méfiance ou de la réserve. Alors elle chercha, et trouva immédiatement dans les yeux d’Emmanuelle une réponse aux questions qu’elle ne voulait plus se poser.

Le corps d’Emmanuelle était un appel au plaisir, un trésor de sensualité, et son regard en était le sésame.

Les visages des deux femmes s’approchèrent et leurs lèvres s’embrassèrent avec une sensualité inouïe. Leurs langues entamèrent une danse de l’amour, se croisant et s’entrecroisant avec une ardeur grandissante.

Les femmes se séparèrent dans un délicat bruit de succion et, de concert, tournèrent la tête vers l’homme. Leurs regards se croisèrent, leurs sourires en dirent long sur leur nouvelle complicité.

Dans leurs yeux brillaient les mêmes flammes du désir.

Un désir fou et irrationnel.

Un désir vrai que seule la passion peut engendrer.

La passion de l’instant.

Un instant magique et inoubliable.

Inoubliable, c’était déjà voir trop loin, seul le présent comptait.


Le pacte était scellé.

Le jeu pouvait commencer.


Elles s’agenouillèrent de part et d’autre de l’homme.



Marion plongea son regard dans les yeux d’Hervé.

Jamais elle ne les avait vu aussi bleus, aussi beaux, aussi près d’elle.

Ils étaient là pour elle. Et c’est vraiment elle qu’ils regardaient.

Marion enlaça celui qui la faisait rêver depuis si longtemps.

Elle était probablement en train de rêver, mais alors, elle ne voulait pas se réveiller.

Peut-être était-elle en train de faire une erreur, mais alors, elle ne voulait rien corriger.

Maintenant, seul le présent comptait.

Seule comptait l’envie de donner, de se donner… et de prendre.

Maintenant.

Elle goûta la peau avec un appétit tout neuf, les épaules et les pectoraux, le cou et les mains. Oh, les mains !

Les mains d’Hervé lui caressaient le visage avec une délicatesse enivrante, elles passaient dans ses cheveux en vagues stimulantes. Marion ouvrit les yeux, Hervé la regardait, non, il l’admirait, il la désirait, il la couvrait d’un regard où se lisait la soif et la faim.

La soif d’amour, la faim d’elle.

Non, la faim de son corps et la soif de sexe.

C’était égal, Marion n’aspirait qu’à le rassasier et le désaltérer.

Affamées et impatientes, leurs langues se rencontrèrent avant que leurs lèvres ne se touchent, elles s’apprivoisèrent immédiatement, elles s’aimaient déjà et se le montraient bien.

Elle l’embrassa à pleine bouche au moment où il posa ses mains sur ses jolis seins dont les pointes dressées frétillaient de bonheur.


Après avoir ouvert la ceinture de son homme, Emmanuelle les interrompit au moment où Hervé risquait une main sur le ventre de Marion. Une main qui savait parfaitement où elle voulait aller.



Marion était comme hypnotisée par la bosse impressionnante qui tendait le tissu du boxer noir et sur laquelle Emmanuelle passait une main câline.

Marion posa sa main sur celle d’Emmanuelle.

Les deux femmes échangèrent un baiser furtif mais intense.

Emmanuelle retira sa main.



Par-dessus le tissu tendu à l’extrême, Marion risqua avec délice et application une exploration sur le pénis qu’elle sentait dur et déjà impatient. Les sensations se bousculaient dans son esprit surchauffé et dans son corps survolté.

Sa main descendit vers les testicules. Elle frissonna de plaisir en sentant le corps de l’homme se contracter légèrement lorsque, d’un geste expert, elle les soupesa délicatement.



Marion leva les yeux vers elle et sourit en voyant Hervé lécher avec gourmandise les tétons pointus des adorables seins que son épouse offrait à sa bouche gourmande.



Elle posa sa bouche sur le tissu tendu sur lequel une petite goutte trahissait le désir et l’impatience d’Hervé. Elle mordilla le sexe à travers le tissu entre deux baisers appuyés.

Elle le caressa avec ses joues en savourant chaque seconde, chaque millimètre de son exploration.

Elle ne quittait plus Emmanuelle des yeux.

Emmanuelle répondit à sa question muette.

Elle posa un baiser sur la bouche de son mari et s’approcha de Marion.



Tout en échangeant un baiser voluptueusement mouillé, les deux femmes saisirent l’élastique qu’elles soulevèrent prudemment.

Le pénis ainsi libéré se dressa comme un ressort.

Un gentil diable sortant de sa boite à malice…



Marion savourait le contact de la peau tendue et infiniment douce de la verge dressée sous ses doigts cajoleurs et connaisseurs. Elle l’enserra dans sa paume, il était tellement gonflé que ses doigts ne parvenaient pas à en faire le tour. Une verge magnifique et droite qui palpitait d’impatience et de plaisir, et qu’elle fit coulisser dans sa main câline et amoureuse.



Emmanuelle ne se fit pas prier.

Elle passa une langue amoureuse sur le pénis frémissant et dur, puis le gland disparut dans sa bouche affamée.

La main de Marion, posée sur les testicules gonflés, enserrait doucement la base du sexe.



Emmanuelle lui offrit sa bouche en signe d’assentiment. Marion la dévora avec fougue en laissant ses cheveux jouer sur le pénis de l’homme.

Hervé se contracta, il luttait contre une libération prématurée.



Les langues des deux femmes se croisaient, se décroisaient, pourléchaient et se léchaient aux détours de moments délicieusement gourmands le long du phallus maintenant luisant de salive et de baisers.


Marion risqua un baiser langoureux sur le gland suintant avant de laisser le pénis glisser dans sa bouche avide et aimante.


Elle savoura chaque instant, chaque contact du sexe sur sa langue, contre ses dents, contre son palais sensible et ses papilles délicates. Chaque sexe d’homme avait son goût et son parfum bien à lui, celui-ci était exceptionnellement bon.

Il avait le goût du désir et du plaisir, mais aussi le goût de la folie, de l’indécence et de l’interdit

Il avait le goût du fantasme assouvi et inespéré.

Le goût de la passion irraisonnée, brute et sophistiquée à la fois.

Le goût de l’amour.

L’amour du sexe, sans tabou et sans lendemain.

L’amour du sexe sans regret et sans remords.

Un goût unique, un délice absolu.


La fellation dura longtemps.

Marion aimait sentir l’effet qu’elle faisait aux hommes.

Hervé aimait ce qu’elle lui faisait. Et ce plaisir nourrissait son propre plaisir, sa propre excitation.


Elle se moquait presque du contrôle surhumain qu’elle imposait à Hervé. Elle était tellement excitée qu’elle était prête à le boire, à laper chaque goutte de l’orgasme qu’elle prenait un plaisir divin à préparer et à faire grandir. Elle imaginait la verge au fond de son vagin accueillant et impatient. Elle la sentait, la ressentait déjà contre les parois de son intimité gourmande et réceptive.

Elle la sentait au fond d’elle.

Elle la voulait en elle.

Elle tressaillit avec délice en sentant les mains d’Emmanuelle sur sa poitrine. Des mains à la douceur insolente et électrique qui allumaient en elle les derniers feux de la jouissance en des centaines de petits incendies de plaisir sur ses seins, sur son ventre, puis sur son sexe.

Puis dans son sexe où un doigt, plus délicieusement téméraire et indécent, se glissa entre les lèvres ruisselantes de son vagin déjà prêt, venant titiller son clitoris incandescent.

Elle ne sentit que vaguement le frôlement du tissu, lorsque la femme lui retira son maillot. Elle savoura le souffle léger sur ses fesses nues.

Elle se laissa gagner par la déferlante, merveilleuse de sensualité, qu’Emmanuelle déclenchait en elle.


Lorsqu’elle sentit une contraction caractéristique contre sa langue, elle sut qu’il était temps de laisser à l’homme le temps de se reprendre.

Elle abandonna le pénis trempé et tendit ses lèvres à Emmanuelle.

Qui les accepta avec empressement.



******************************************


Hervé ferma les yeux, cherchant, combat titanesque, des images neutres à opposer à celles qui lui arrivaient en masse. Peu à peu, il sentit s’éloigner le besoin d’éjaculation. Il savait qu’ainsi le feu d’artifice offrirait un plus beau bouquet final.

Mais…que la lutte était difficile !



Les petits seins toujours dressés, Emmanuelle alla s’allonger sur son transat. Marion posa ses yeux sur son maillot.

Il lui parut bien inutile.



Marion se tourna vers Emmanuelle et planta son regard dans ses yeux verts.



Et, se tournant vers Hervé, elle ajouta :



Dans les yeux d’Hervé, la réponse n’imposait aucune réponse verbale.



Emmanuelle sourit.



Marion s’approcha d’elle.

Hervé enfermait déjà les adorables petits seins de sa femme au creux de ses mains.


Marion observa le couple un instant. Ils n’étaient plus le mari et la femme qu’elle admirait et avait désiré secrètement, ils étaient ses partenaires pour un jeu torride où il n’y aurait que des gagnants, les complices d’un hold-up où ils allaient être tour à tour trésor et voleur. Ils étaient son égal dans la volupté, le temps d’une parenthèse à l’indécence futile et grandiose.

Plus rien ne la retenait, son excitation était entière et immense.

Insupportable d’envie et d’appétit.


Elle s’approcha du couple.

Elle sentit avec délice le corps d’Emmanuelle sursauter lorsqu’elle posa sa main sur le petit triangle blanc futile et dérisoire qui abritait le plus beau et le plus désirable des trésors.

Alors que les deux amants se dégustaient à pleine bouche, Marion glissa une main audacieuse sous le maillot de bain et sentit avec bonheur la toison soyeuse qu’elle caressa avec application. Son pouce, naturellement, s’était posé, puis immiscé dans la fente ruisselante de son sexe demandeur et impatient.

Emmanuelle gémit de plaisir lorsque le pouce de Marion frôla le clitoris exacerbé de l’attente et du désir. Marion insista adroitement, voluptueusement.

Puis elle enleva le maillot désormais inutile.



Marion se délectait du nectar que le sexe d’Emmanuelle secrétait à profusion, sa langue aventureuse et indécente visitait chaque recoin de l’intimité chaude, humide et consentante, titillait le clitoris surexcité. Elle aimait le balancement de son bassin.



Tout son corps vibrait et réclamait sa part de frissons et de délices.

Sa part de plaisir insensé.

Marion sentit le corps d’Emmanuelle se contracter de façon plus désordonnée.

Elle retira sa langue et se releva.

Emmanuelle lâcha sa proie et vint vers elle.

Le baiser passionné qu’elles échangèrent avait le goût de leurs deux sexes impatients et ardents, le goût de la passion dévorante et de l’abandon.

Leurs bouches étaient à la fois fraîches et enflammées.

Emmanuelle s’appuya contre le dossier du transat, les jambes écartées, c’était un signe clair. Son corps était un appel.

Hervé vint se mettre derrière elle.

Son sexe glissa sans peine en pénétrant le vagin accueillant de sa femme.

Emmanuelle se mit à gémir doucement en soufflant.

Marion admira l’expression de satisfaction et de bonheur qui se lisait sur le visage de la magnifique brune.

Elle vint se mettre derrière Hervé.

Elle posa ses mains sur les fesses musclées qui allaient et venaient.

Qui venaient et allaient.

Sous ses mains, chaque muscle se bandait, vibrait, tressautait et se contractait.

Hervé tourna la tête.

Sa bouche demandait à Marion un baiser. Ses lèvres imploraient ses lèvres, sa langue implorait sa langue. Marion lui offrit tout cela. Sa langue et ses lèvres.

Et même plus.

Elle lui offrit la fougue et la passion.

Elle lui offrit son désir et son excitation.

Hervé accepta tout et s’en délecta.



Emmanuelle laissait échapper des petits cris et des gémissements, témoins de l’imminence d’un orgasme qu’elle se plaisait à retenir.

Marion quitta le mari et vint se positionner devant la femme.

Son corps était un appel à l’indécence, ses petits seins en poire étaient si appétissants qu’après les avoir délicatement soupesés et pétris, elle les lécha et les pourlécha avec un appétit tout neuf.

Marion était aux anges ! Entre deux souffles, Emmanuelle prononçait son prénom, l’encourageait et lui susurrait des douceurs impudiques et stimulantes.

Alors, Marion se laissa submerger par une vague délicieuse et grisante, et, naturellement, sa main se glissa dans la fente ruisselante où le pénis allait et venait maintenant avec une frénésie appliquée.

Lorsqu’elle sentit sous son pouce le clitoris et, sous ses doigts, les testicules se balancer mollement, elle imprima à sa main un mouvement électrisant.

Emmanuelle cria son plaisir sans aucune retenue.

Son orgasme déchira le silence en un cri spontané.

Dans un râle de contentement, Hervé lui fit écho.

Au creux de sa main, Marion sentait les vibrations des jets qui partaient des testicules pour aller irradier le corps d’Emmanuelle en spasmes réguliers et puissants.

Le corps d’Emmanuelle était tétanisé par l’extase.

Marion laissa sa bouche parcourir son ventre et ses seins en dizaines de baisers apaisants.

Elle n’avait plus qu’une envie.

Elle voulait ça, elle aussi.

Et il lui restait un vœu.



*****************************************



Elle laissa le couple s’échanger mille tendresses, épilogue délicieux et indispensable à tout acte d’amour intense.

L’eau bleue de la piscine l’attira, des milliers de reflets y scintillaient en diamants lumineux.


Elle s’immergea entièrement. Elle apprécia immédiatement le contact tiède de l’eau sur sa peau. Marion adorait se baigner nue, mais aujourd’hui, plus qu’un autre, ce bain était un délice absolu. Elle venait de prendre un plaisir extrême, mais elle savait que l’orgasme qu’elle venait d’avoir n’était que le prélude à un autre orgasme, encore plus fort.

L’eau sur son corps nu était une caresse.

Des préliminaires…


Marion frémit de désir en voyant le couple descendre dans la piscine.

Emmanuelle avait un sourire épanoui lorsqu’elle prit la main de Marion :



Emmanuelle se tourna vers Hervé, qui faisait quelques brasses pour se détendre.



Emmanuelle lui prit le visage entre ses mains et lui offrit un baiser plus passionné.


Marion ne sursauta même pas au contact des mains d’Hervé sur ses hanches, mais elle chavira lorsqu’il posa ses lèvres dans son cou, pour un baiser ardent et électrisant.

Autour d’elle, l’eau faisait des clapotis.

Sentir le sexe tendu d’Hervé sur ses fesses la fit fondre.

Marion le saisit à pleine main. Tout son être vibra au contact de la peau si merveilleusement douce du pénis en érection.

Hervé bandait intensément et ses mains posées sur ses seins étaient divinement excitantes.

Emmanuelle abandonna sa bouche et lui prit la main.

Elles nagèrent lentement vers le bord et sortirent de l’eau.

Emmanuelle fit allonger Marion sur une mousse.

Sur le dos, le corps offert au soleil et au plaisir.

Marion se sentait à la fois détendue et terriblement impatiente.

Tout en elle n’était qu’excitation.

L’homme qu’elle attendait sortit de l’eau et vint s’agenouiller à côté d’elle.

Il posa ses mains sur son corps lascif et offert.

Les mains magiques d’Hervé attisaient tous les sens que Marion croyait enfouis profondément au fond d’elle, de la naissance de ses seins où elles glissèrent, électriques et chaudes, jusque sur le mont de Vénus où elles allumèrent un incendie de désir.

Emmanuelle se pencha au-dessus d’elle.

Elle posa ses lèvres sucrées sur les siennes.

Ses petits seins se balançaient doucement, Marion en recueillit un au creux de sa main.


Emmanuelle caressa quelques instants les cheveux de Marion en souriant, puis ses mains se firent plus aventureuses. La poitrine de Marion l’attira, ses doigts effleurèrent les tétons érigés, se promenèrent sur la peau douce des jolis seins offerts à ses caresses. Marion frémit et se cambra légèrement ; la main d’Hervé, avec une impertinente et très audacieuse douceur, venait de descendre le long de son ventre avant de se perdre entre ses cuisses entrouvertes.

Lorsqu’il sentit que le baiser s’enflammait vraiment, Hervé se pencha vers les bouches enlacées et invita sa langue à se joindre à la danse. Ce fut Marion qui, la première, l’accueillit dans sa bouche aimante.

Avant qu’Emmanuelle ne réclame sa part de butin, qu’elle butina.


Marion sentait déjà un premier assaut de jouissance s’emparer de son corps.

Une vague sublime irradiait son corps depuis son clitoris que l’index de l’homme titillait en expert.



Après quelques instants, Hervé s’allongea sur une mousse.

Son sexe était comme un mât de Cocagne entouré d’une broussaille brune.

Marion fut prise d’une envie folle d’y grimper pour aller décrocher le gros lot.

Ses yeux ne pouvaient s’en détacher.

Elle se mit à califourchon au-dessus du visage de l’homme et se pencha pour saisir le pénis irrésistible de tentation.

Le premier coup de langue d’Hervé lui arracha un soupir de plaisir.

Elle se laissa un instant gagner par les milliers de vibrations exquises qu’il faisait naître à coup de langues et de baisers mouillés et brûlants.

Les mains d’Emmanuelle sur ses seins lui attisaient les sens, ses baisers enflammés dans son cou et sur son dos les embrasaient.

Pour la seconde fois, elle se délecta du phallus dans sa bouche, le passant sur ses joues, dans ses cheveux, l’embrassant, le mordillant délicatement, avant de l’engloutir encore et encore.

La vague de jouissance grossissait en elle comme une lame de fond.

Tous ses sens étaient dans le rouge.

Chaque seconde était une victoire sur la jouissance, le plaisir, sur l’interdit, sur la folie.

Chaque seconde était un hymne à la jouissance, au plaisir, à l’interdit, à la folie.

Chaque seconde était un trophée arraché au temps qui n’existait plus.


Elle sentit la verge prête à exploser.

Alors elle répondit à la question muette qu’Emmanuelle venait de lui poser en l’attirant vers elle pour un baiser langoureux.

Marion se releva.

Hervé ne bougea pas.

Elle surprit comme un léger rictus sur son visage. Il luttait apparemment contre la surexcitation, contre la libération. Elle lui sourit.

C’est elle qui était responsable de ça. Elle en tira comme de la satisfaction et de la fierté.



Marion ne répondit pas.

Qu’aurait-elle pu répondre ?

Quels mots pour exprimer sa propre impatience, l’imminence de son propre orgasme, l’absolu désir de sentir Hervé au fond d’elle…

Maintenant.

Leurs yeux ne pouvaient se détacher l’un de l’autre.

C’est avec un indicible bien-être qu’elle vint s’empaler sur le sexe raide et droit.

Elle le sentit pénétrer loin dans son vagin détrempé, gourmand et impatient.

Hervé le fit coulisser en un mouvement de va-et-vient régulier et expérimenté qui faisait tomber les dernières barrières qui menaient à l’extase.

Les doigts d’Emmanuelle se glissèrent aussi dans son intimité survoltée, démultipliant ainsi un plaisir qu’elle croyait au zénith.


Elle entrouvrit la bouche, elle voulait crier, pleurer, rire. Elle voulait hurler son plaisir.

Elle voulait se taire pour mieux intérioriser les impressions et les sensations, les retenir le plus possible avant de les laisser exploser en un cri de victoire et de jouissance infinie.

De sa bouche ne sortait qu’un souffle haletant et un murmure qu’Emmanuelle recueillit entre ses lèvres et sur sa langue, en un baiser sensuellement fougueux.


Hervé poussa un léger râle, son visage se contracta.

Marion sentit l’ultime sursaut du sexe à son paroxysme.

L’éjaculation fusa, explosa, jaillit, assaillit et submergea Marion au plus profond de ses profondeurs loin derrière la dernière limite de ce qu’elle appelait la jouissance et le plaisir. Loin derrière la frontière de son imagination et de ses fantasmes.


Son corps, dans son intégralité, se partageait l’orgasme qui s’était emparé d’elle.

Un orgasme irréel d’intensité et de sensualité.

Un orgasme de magnitude 20 sur l’échelle de Gräfenberg, qui ne compte que 10 échelons.

Un moment rare et divin.

Un moment grandiose dans l’éphémère.

Un moment à oublier le temps.


Elle cria enfin son plaisir.

Sans retenue.

Sa voix claire s’éleva dans l’air électrique saturé de soleil.

Longtemps, elle savoura les jets puissants et chauds au tréfonds d’elle.

Puis son corps, laminé de bonheur et de bien-être, s’abandonna lascivement aux baisers tendres et sensuels du couple.

Moment magique de volupté où le temps s’immobilisa.


********************************************


En fin d’après-midi, après un bon repas, Marion prit congé de ses hôtes.



Emmanuelle lui souriait poliment.


Le vouvoiement était à nouveau de mise.

La parenthèse se refermait.

Une parenthèse de douce folie, de passion et de délices impudiques et magnifiques.

Une parenthèse inoubliable et merveilleuse.


La vie reprenait son cours.

Innocemment.


Avant de claquer la portière, Marion adressa un dernier sourire de reconnaissance à Hervé et Emmanuelle.



L’espace d’un instant, Marion revit dans les yeux d’Emmanuelle la lueur qu’elle avait tant aimé, cet après-midi.

L’espace de cet instant, son imagination fertile et coquine s’était remise en marche.



Marion démarra et reprit la route.

Un sourire énigmatique éclairait son joli visage, donnait à ses yeux bleus, déjà si beaux, une teinte superbe.

Elle se sentait très bien.

Elle n’aurait pas su expliquer pourquoi.

Le bonheur, peut-être…