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n° 08627Fiche technique18842 caractères18842
Temps de lecture estimé : 12 mn
09/02/05
Résumé:  Souvenirs corsés de Corse ...
Critères:  fh plage amour volupté fellation cunnilingu init
Auteur : Jeff            Envoi mini-message
Marie-Ange

Il faut grimper dans un chemin digne du passage des chèvres, seulement accessible aux ânes. Il faut courber l’échine pour éviter les ronciers, se frotter les mollets aux orties, écraser l’herbe odorante du maquis corse, suer sang et eau pour trouver, là-bas, tout au bout de nulle part, une masure qui se confond avec le paysage. Bancale, toute de pierres de tailles ajustées sans mortier, au toit recouvert de lourdes lauzes. Seul signe d’un brin de vie dans cet univers végétal et minéral est la cheminée qui fume.

La lourde porte reste ouverte toute la journée pour faire entrer l’air, le soleil, la chaleur et évacuer la fumée qui règne presque en permanence dans cette antre. Devant, sous un figuier plus que centenaire, une table en pierre, une ou deux chaises de paille, branlantes, aux assises défoncées vous tendent leurs fragilités et accueillent le visiteur, le promeneur que vous êtes.

En guise de bienvenue, une cruche de terre cuite, suinte l’eau fraîche, deux verres à la propreté impeccable sont déjà remplis d’un gouleyant rosé, au côté d’une grande assiette de charcuteries maison. Quelques belles mouches bourdonnantes, y ont entamé leur festin avant vous…

Au moment où vous vous effondrez sur le siège, en faisant attention que le bois ne s’écroule pas sous votre poids de citadin encroûté par des heures et des heures de bureau, sur le pas de la porte, un vieux chien vous inspecte de loin, grognant, le poil hérissé, la babine pendante qui montre une gencive édentée et des flancs pleins de cicatrices, restes d’affrontements avec les cochons sauvages du coin.

Cet accueillant cerbère sert de cloche d’alerte à l’être humain qui vit ici.

Mais qui peut bien vivre dans ces lieux, éloignés de toute civilisation, perdu au milieu de la montagne corse ? Un ermite ? Un berger misanthrope ? Un bandit ?

Alors que vous vous apprêtez à saisir le verre de l’amitié qui étanchera votre soif, revigorera vos muscles endoloris par la marche et nettoiera la poussière qui vous colle la langue au palais, une voix sourde souffle dans votre dos :



À l’apostrophe, vous vous retournez d’un bloc, sur vos gardes.

Face à vous, apparue comme par enchantement, une grande fille d’une trentaine d’années, la peau brune, le cheveux noir natté serré. La poitrine avantageuse, prête à déborder d’une chemise sombre à carreaux, dont elle a retroussé haut les manches, laisse voir des bras musclés mais fins et délicats. Le pantalon noir, crasseux, moule des hanches légèrement évasées et met en relief un postérieur ample et ferme.



Et elle vous tend alors une main ferme, aux doigts longs, à la fois doux comme la soie et calleux comme une écorce de chêne.

Ainsi, vous découvrez là, la retraite de la belle Corsoise, célèbre dans toute son île pour sa charcuterie et ses fromages.

Elle y demeure été comme hiver. Passe son temps à courir le maquis à la recherche des herbes et plantes qui lui serviront à fumer et agrémenter ses jambons, ses saucissons, son lonzo, ses figatellis, ses saucisses. En automne, elle chasse, ramasse les champignons, les châtaignes… Au printemps, elle agnelle les brebis et en été prépare ses fromages et accueille quelques touristes perdus. Et si, aux détours de la conversation, vous lui demandez si de temps en temps elle n’a pas peur pour sa sécurité, elle vous lance un œil noir, siffle entre ses dents une note modulé et suraiguë, qui fait rappliquer à ses côté un énorme chien berger qui vous jette un œil mauvais, la babine pendante, montrant de forts jolis crocs, salivant à la vue de votre postérieur replet de touriste bien nourri. Puis, d’un signe de la main, le renvoie à ses occupations et vous montre aussitôt, sorti de la poche arrière du pantalon, un de ces fameux stylet corse, longue lame à cran d’arrêt, fine et tranchante comme un rasoir et qu’elle semble manipuler avec une dextérité qui vous glace le dos.

Sans eau courante, sans électricité, la bergerie, habitation de Marie-Ange, ne respire pas ce que nous, citadins, appelons communément le "confort". Pourtant, elle en est très fière et vous explique que pour tout l’or du monde elle n’irait vivre "à la ville", et que ce n’est pas parce qu’elle semble être totalement isolée qu’elle en est pour autant, coupée du monde. Elle est au courant de tout… à une opinion bien tranchée sur chaque sujet et peut vous réciter par cœur la liste de tous les conseillers régionaux élus à l’assemblée d’Ajaccio.

Cependant, après un repas somptueux, pris à même la table de pierre à la lueur de la lampe tempête, quand elle sort son alcool maison, après avoir largement honoré la cruche de vin rouge, et que la conversation aborde des sujets plus personnels, la voix se fait plus douce, moins râpeuse, plus langoureuse.

Sous l’accent qui évoque pourtant le soleil, pointe alors de la mélancolie et de la tristesse.

Alors, accompagnée par le son des grillons, elle vous confie dans une mélopée chaude et harmonieuse l’histoire de son vrai chagrin d’Amour. Une évocation d’un passé, pas si lointain, qu’elle narre d’une voix étouffée, cassée par l’émotion qu’elle contient à grand’peine. Vous l’écoutez alors comme vous écoutez un de ces légendaires chants polyphoniques corses. Son histoire vous transporte dans l’univers de Colomba ou de Carmen.


A cette époque, sa terre, son île, vivait des moments difficiles. Pas de travail pour les jeunes, un flot de touristes de plus en plus grandissant, une spéculation immobilière totalement anarchique et tous les jours, des attentats et des morts violentes.

A cette époque, après avoir passé un baccalauréat scientifique à Bastia, elle avait dû rejoindre le continent pour aller y poursuivre des études d’ingénieur agronome, à Toulouse. Très vite, elle y avait rencontré un jeune et beau compatriote, aussi exalté en amour qu’en politique et doué pour les études et pour l’Amour. Ils avaient d’abord cohabité puis s’étaient mis en ménage avec la bénédiction de tous les parents qui voyaient dans la future union de leurs progénitures l’aube d’une renaissance de l’Île de Beauté.

Après leurs études, ils étaient revenus tous les deux au Pays, pensant que dans les mois qui suivraient ce retour, ils convoleraient en juste noce. Ils avaient fondé un cabinet de consultants pour le développement de l’agriculture et le succès avait très vite frappé à la porte de la jeune entreprise. Bref, c’était idyllique…

Bien sûr, dans cet univers assez chaotique, Marie-Ange faisait attention de ne jamais prendre de positions extrêmes et veillait à diversifier sa clientèle.

Mais c’était sans compter sur l’impétuosité intègre de son Homme…


Un dimanche après-midi, par une belle journée de juin, ils décident d’aller se compter fleurette dans le maquis, au Cap Corse. Ils connaissent là, une vieille bergerie abandonnée qui domine une petite anse où la mer est verte émeraude et toujours chaude. Ils y passent de nombreuses heures, nus au soleil, à se baigner et à s’aimer. C’est un peu leur refuge, leur nid d’amour, leur paradis à eux, rien qu’à eux.

Or, cet après-midi là, Marie-Ange rentre de se baigner.

Elle a le cheveu dégoulinant, dans le dos et sur les seins, les poils noirs de son pubis resplendissent de centaines de gouttelettes d’eau de mer. Une goutte d’eau de mer est suspendue au bout de son téton, qui a durci au contact de l’eau et pointe fièrement vers le haut depuis qu’elle est sortie de son bain, la brise marine lui a balayé son corps humide, en lui donnant la chair de poule.

Paul – c’est le prénom de son Homme, comme vous l’expliquera Marie-Ange – est allongé sur le ventre, entrain de se faire dorer ses belles fesses au soleil.

Doucement, la jeune Corsoise vient taquiner son homme, égouttant ses longs cheveux noirs sur le dos chaud de Paul qui se retourne brusquement, lui enserre la cheville et d’un mouvement du bras la fait basculer sur un lit de branches de bruyères qui sert de couche à leurs ébats. Dans un grand éclat de rire, il vient butiner ses lèvres et lui applique un long et profond baiser, prélude à une nouvelle séance d’amour. Ses mains viriles parcourent sa figure, descendent dans son cou, amorcent la naissance du sein. Puis sa bouche abandonne les lèvres de sa dulcinée et vont cueillir les gouttes d’eau salée qui ornent le téton de Marie-Ange. Sous la douce aspiration des lèvres gourmandes et goulues, la jeune femme tressaille. Ses seins se redressent un peu plus, se gonflent de la sève du plaisir et son ventre se creuse, invitant la main de Paul à poursuivre sa descente vers son intimité humide d’eau de mer mais aussi de désirs.

Paul, la main en conque ne se fait guère prier pour aller explorer cette grotte d’amour qu’il commence à connaître et dont il possède le secret pour qu’elle s’ouvre.

D’un doigt câlin et fouineur, il va grattouiller le haut de la jeune vulve pour y dénicher, là, le clitoris. D’un bout du doigt léger et appliqué il en fait consciencieusement un tour complet, l’agaçant souvent, au passage, avec l’ongle. Cette insidieuse caresse, a comme conséquence de déclencher de longues ondes de plaisir qui traversent le ventre de Marie-Ange pour se terminer en soupirs et feulements de bonheurs. Paul ne s’arrêtant que lorsque qu’il commence à avoir des crampes dans les doigts de la main. Une main généralement copieusement arrosée par le plaisir intime de Marie-Ange.

Alors, et seulement alors, il remplace sa main et ses doigts par sa langue. Elle est dure, longue et aussi fouineuse et habile que ses doigts. Marie-Ange aime intensément ces instants où son Homme s’occupe de son sexe, lui donne du plaisir, la fait jouir. Elle s’abandonne à toutes ses caresses avec volupté. Elle s’ouvre totalement, largement pour lui faciliter l’accès à son intimité. Il sait si bien la lécher, la sucer, l’aspirer, lui mordiller ses chairs intimes, déclencher de longs spasmes de plaisirs et d’interminables ondes de jouissances qu’elle en perd la raison et pourrait faire durer ces instants, une éternité.

Quand, hors d’haleine, Paul remonte vers son ventre, vers ses seins, elle lui enserre la taille avec ses jambes et l’attire en elle.

Elle le sent s’introduire, obligé souvent de forcer le passage de son intimité gonflé par le plaisir. Elle apprécie ce moment si délicat ou leurs chairs jouent l’une contre l’autre dans un lent et profond mouvement de va-et-vient.

Elle aime sentir le poids de Paul sur son ventre, sur sa poitrine, alors qu’il butte dans le tréfonds de son sexe. Elle aimerait qu’il aille encore plus loin. D’un simple mouvement des hanches, c’est souvent elle qui, dès lors, imprime le rythme de la pénétration, jusqu’à ce qu’elle le sente prêt à exploser en elle.

Alors, délicatement, Paul se retire du fourreau chaud, humide et gonflé pour qu’elle recueille dans sa bouche et se délecte de son long membre turgescent, dur et hypersensible prêt à jouir.

Paul, tendrement se redresse, tandis qu’elle reste à genoux, son sexe en bouche, les mains jouant avec ses bourses, ses fesses. Des fesses musclées, dures, recouverte d’un léger duvet blond roux, Marie-Ange aime à les tenir à pleines mains. Elle use de sa bouche comme un instant auparavant de son sexe. Elle l’avale le plus loin possible en aspirant puis par des contractions de la langue vient exciter le bout et la hampe. Paul aime ces sensations et, par ses gémissements, il lui fait savoir. Les deux mains toujours bien calées, pendant cet exercice, elle apprécie la tension musculaire des fesses qui lui donne une indication sur l’état d’excitation de son amant.

Paul, caresse ses cheveux, joue avec ses oreilles.


Marie-Ange marque une longue pause dans son récit. Cherchant l’inspiration à moins qu’elle hésite à ramener à sa mémoire ces instants de bonheur… Puis, les yeux dans le vague, dont on perçoit à la lueur de la lampe à pétrole, quelques larmes perler, elle reprend son récit, sur un ton encore plus confidentiel, la voix à nouveau se fait rauque.



Nouvelle pause, nouveau silence.

Dans la lumière jaunâtre de la lampe tempête, vous pourrez voir deux larmes s’écouler et rouler sur les joues de Marie-Ange.

A ce moment là, il vous faudra garder le silence.

D’ailleurs, cela n’est pas difficile de garder le silence en pareille circonstance, tant la voix est rauque, portée par la nuit épaisse qui vous entoure, charge l’atmosphère d’une émotion tangible, prégnante. Votre propre respiration vous ferait alors presque sursauter de peur et les ailes des papillons de nuit résonnent comme des coups de fusils quand ils viennent heurter le verre chaud de la lampe…

Puis, Marie-Ange lève les yeux vers la voûte célestes, étoilée, et continue son récit…



Marie-Ange se tait. Les yeux pleins de larmes à cette évocation tragique de la fin de son Amour.

Vous, vous n’osez même plus la regarder. Vous retenez votre souffle. Vous avez mal pour elle, pour lui, pour eux.

Alors que seuls le chant des grillons et des courtières percent la nuit étoilée et douce, qui magnifie les parfums du maquis, Marie-Ange reprend encore son récit, après avoir secoué la tête, comme pour chasser les idées noires ou la vision de son Homme étendu à ses côtés.



En entendant ces dernières paroles, terribles, un long frisson vous traverse le dos, glace votre être jusqu’à la moëlle de vos os.

Vous n’osez ni bouger, ni parler, ni la consoler.

D’ailleurs, que faire ? Que dire ? Comment la consoler ?

Vous attendez juste, avec elle et en face d’elle, que l’aube pointe son nez… et au premiers rayons de soleil, les yeux rougis de fatigue et d’émotions, les membres ankylosés et engourdis par la fraîcheur de la nuit, vous reprenez le chemin du retour.

Au moment de partir, elle charge votre sac de victuailles odorantes, d’un bouquet de myrte frais cueilli et vous donne une longue et silencieuse accolade.

Toujours muet, vous entamez votre sentier quand un "Pace salute !" résonne longuement dans votre dos et vous fait retourner, une dernière fois, sur ce coin de paradis pour les touristes mais d’enfer pour la belle Corsoise.