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n° 08675Fiche technique35473 caractères35473
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Temps de lecture estimé : 25 mn
14/02/05
corrigé 30/05/21
Résumé:  Un homme et une femme et une infinité de possibilités
Critères:  f h couple vacances caférestau telnet cérébral lingerie massage -héros
Auteur : Fanny et Philippe      
Une histoire à choix multiples

Une histoire à choix multiple :

Entre deux choix…



scène 1 : En début de soirée…



Fanny est alanguie dans un grand fauteuil club… en cuir marron

Elle porte une tenue légère… en soie crème… de fines bretelles retiennent la douce étoffe… boutonnée du bas de l’échancrure du cou jusqu’au milieu du ventre… de discrets petits boutons de nacre bordés d’une toute fine dentelle à peine visible… l’étoffe parvient à peine à dissimuler ses genoux…

Elle aime le contact de ce tissu soyeux sur sa peau.

Elle est assise les jambes repliées sous elle… un livre à la main, un thé à la menthe fume devant elle… les enceintes laissent échapper de la musique classique… Purcell… dont la pureté de la voix la chavire chaque fois… la lumière n’est que celle dégagée par la cheminée et les quelques bougies éparses dans la pièce…

Elle regarde, les yeux dans le vide, les flammes danser… la chaleur irradiant ses jambes…

Elle rêve ou semble attendre un coup de fil (scène 2)… ou une visite… (scène 8 bis)



scène 2 : téléphone 1



Plongée dans ses pensées douces et virevoltantes dans un tourbillon de souvenirs, elle tressaillit quand le téléphone retentit…

À la sonnerie particulière, elle sait qu’elle a envie de décrocher… C’est P, son Ami, son Ater Ego, celui à qui elle peut tout dire, capable de tout entendre, celui en qui elle a une confiance Absolue, le révélateur de sa boîte noire, son compagnon de jeux, l’objet de ses fantasmes aussi…

Il est comme à l’accoutumée dans sa voiture une pipe au bec probablement… elle aime d’ailleurs le goût que le tabac lui laisse dans la bouche quand ils s’embrassent… celui qui reste après son départ…



F est incapable de parler… P sent qu’elle se laisse guider… et qu’elle s’abandonne…



La voix de P qu’elle aime tant la caresse sensuellement… son corps frissonne… le plaisir de l’écouter se métamorphose en désir… désir intense… elle le sent… il est là en effet… devant elle…

Une chaleur se diffuse sous le chemin de ses mains… à moins que ce soit la chaleur du feu de cheminée…

Elle se sent bien… le feu, l’odeur du feu, Purcell, la voix douce et sereine de P, ses caresses… la propulsent dans cet univers érotisant qu’elle n’avait approché qu’à travers des lectures… elle est ailleurs, elle est loin… son coeur bat la chamade… sa respiration devient vive… sa gorge nouée… elle devient une autre qu’elle ne connaît pas… qu’elle connaît mal… qu’elle découvre avec lui chaque fois un peu plus… ou plutôt elle se révèle à elle-même… elle l’écoute…



À ce moment-là…

La sonnerie de la porte résonne… elle sursaute…



Elle ouvre (scène 8) ; elle n’ouvre pas (lire la suite)



(la sonnerie est insistante…)



L’échange de cette tonalité particulière propre à l’intimité que permet un fil ténu relié à l’imagination fantasmatique reprend…

F se sent électrisée… encore une étincelle… et… mais elle ne bouge pas… elle a le sentiment d’aucune maîtrise ou d’un grand voyage intérieur… très loin… ses mots à lui s’espacent… elle l’imagine… mais ne sait pas bien… et puis elle l’entend… pas des mots mais sa respiration plus rapide… elle le suit… ses mains suivent le parcours tracé quelques minutes plus tôt par sa voix… comme s’il était fléché… leurs respirations s’accélèrent encore… à l’unisson… quelques minutes plus tard… quelques soupirs plus tard, quelques râles de plaisir plus tard… rien… le silence… après le partage d’un plaisir intense… elle est exsangue et tremblante… lui, elle ne sait pas… il lui manque… elle aimerait se blottir dans ses bras…


À ce moment-là… la sonnerie de nouveau… elle enrage à l’intérieur… quel est l’importun inopiné capable par deux fois de la sortir de sa douce torpeur ?



scène 3 : l’importun insiste




La sonnerie continue sans discontinuer…



Elle n’ouvre pas (scène 4) ou elle ouvre (scène 8)



scène 4




La tristesse teintée de colère devant l’insistance de son ami qui la provoque se lit sur le visage de Fanny… la déception est visible… mais a-t-elle d’autre choix que de lui souhaiter une bonne soirée ?



À peine le téléphone raccroché que ses pensées partent en vrac et en vrille… il lui manque… et son insistance l’a agacée… sa voix avait une intonation qu’elle ne lui connaissait pas… presque autoritaire…

Après avoir noyé son regard dans le rouge et or des flammes… Fanny se lève machinalement pour remettre une bûche dans la cheminée… et appuyer sur la touche repeat de la chaîne…

À ce moment là, elle découvre un mot glissé sous sa porte :

" Dommage d’être si têtue… tu avais le choix entre moi dans l’oreille ou moi en vrai. BAISERS "

Mais quelle conne !… et quel con !… Elle est furieuse et déçue… elle avait tant imaginé qu’il pouvait être là…

Tremblante de colère cette fois, elle se réinstalle dans son fauteuil et, le temps d’une longue inspiration, prend son téléphone et compose son numéro…


Il ne répond pas (scène 5) ou il répond (scène 6)



scène 5



Il est sur messagerie… dépitée, elle raccroche… et essaie de se concentrer sur son livre…



scène 6 : au téléphone 2



Il décroche…



Il est déjà loin (scène 7) Il est encore en bas de chez elle et remonte (scène 8)



scène 7 : au téléphone 2 suite déjà loin… très loin..trop loin…




Très désolée, Fanny se sent soudain très seule et très triste… complètement chiffon… elle reprend son livre… mais a du mal à se concentrer dessus…



scène 8 : Fanny ouvre la porte



F se lève, engourdie… se frotte les yeux… et regarde dans le judas…

Elle sent le rouge au joue la gagner… c’est…



À ce moment-là F le toise de haut en bas… toujours surprise et follement ravie…




scène 8 bis : Fanny ouvre la porte



F se lève, engourdie… se frotte les yeux… et regarde dans le judas…

Elle sent le rouge au joue la gagner… c’est…



Après s’être jetée dans ses bras pour se lover contre la grande carcasse, F le toise de haut en bas… surprise et follement ravie… et lui demande :




scène 9 : le bain




F met l’eau à couler… de l’eau chaude, de la mousse… elle va chercher ses bougies qu’elle dispose dans la salle de bain dont elle n’aime pas la lumière un peu blafarde… Pendant ce temps P se déshabille… elle observe sa grande carcasse du coin de l’oeil… un sourire aux lèvres, les yeux pétillants… il est incroyable tout de même… Elle aime cette forteresse de plus d’1m90 aux épaules carrées et au ventre rebondi des quadras… elle n’a jamais aimé les maigres, ni les petits… elle aime se sentir enveloppée… avec lui, ce plaisir est décuplé… dans ses bras, elle se sent engloutie… elle oublie tout pour profiter du présent… intensément… au point que les marques de cette intimité rarement partagée en réalité du fait de leur vie respective sont réactivées chaque fois que l’intimité se fraye un passage dans le fil des réseaux télécom ou internet…



(rire)



P entre dans le bain… et s’y immerge avec volupté et élégance… l’eau monte d’un niveau… F déboutonne quelques-uns des boutons en nacre, fait glisser sa tenue légère sur les chevilles en ondulant des hanches, puis enlève d’un geste rapide sa culotte… et enjambe la baignoire d’un bond… elle sent que P l’observe… elle n’est toujours pas très à l’aise…

Tels les chats qui tournent en rond pour trouver la meilleure façon de s’installer, F se met en face… puis… finalement s’encastre dans la carcasse… P passe les bras sur ses épaules et les laisse pendre sur son ventre… la touchant presque timidement…

La voix de Purcell s’élève jusqu’à la salle de bain… dans la pièce se répand l’odeur du feu mêlée à celle de la mousse d’eucalyptus… il fait doux… aucun des deux ne bouge, ni ne parle… moment de détente intense… ils sont paisibles et heureux…


Ils n’ont pas envie de parler…

F rêvait de ce moment de calme depuis de longs jours où la tension avait été forte pour des raisons à la fois graves pour lui et irraisonnables pour elle… Comme ils se voyaient assez peu… ou dans des environnements peu propices au silence, il était alors difficile de profiter, de jouir d’un moment tel que celui-ci…

F rêvait d’un moment de calme comme celui-ci où les tensions se reposent… où les contraintes s’effacent… où le monde extérieur disparaît… comme on rêve d’une île déserte pour se ressourcer, se rassurer aussi peut-être… se rassurer de quoi d’ailleurs ? elle n’en savait rien… mais ses bras avaient des vertus apaisantes… Dans son esprit, ce moment pouvait durer des heures… parfois, elle se demande ce que peut penser P… mais il ne bouge pas non plus… seules de légères ondulations du bout des doigts sur sa peau entraînent un léger clapotis…

Alors que F a les yeux fermés, et est complètement abandonnée… P lui dit doucement :



Encastrés comme ils le sont, F doit se lever la première… se rince à l’eau très chaude… P la suit… ils restent ainsi encastrés un long moment sous les jets d’eau chaude… ils se caressent dans un élan de bien-être partagé… tout est simple et évident…..

F est sereine, détendue… elle se sent bien… et en oublie même le regard acéré qu’elle porte sur elle… contre lui… elle est une autre…

P est détendu aussi… est-il possible qu’il ait la tête vide ?

Puis elle sort… lui tend une grande serviette… et ils se sèchent…


Et maintenant ?


Tu veux boire un thé ? (scène 10) ou encore autre chose ? (scène 13)



scène 10 : le thé





scène 11 : le thé sur le tapis



Enroulé dans sa serviette, P s’installe en tailleur sur le tapis… La chaleur du feu achève de sécher les dernières perles d’eau de son torse… Son regard bleu océan se perd dans le vide des flammes… Purcell tourne toujours en mode repeat…

L’atmosphère est feutrée… douce et calme… comme jadis lors de leur première escapade à Cernay…

Elle a eu une bonne idée F de se retirer du monde quelques jours dans ce chalet…

Quelques minutes plus tard, F apparaît. Elle a remis sa tenue légère… refermé consciencieusement les petits boutons de nacre… et pose le plateau avec deux tasses de thé à la menthe…

Elle s’assied face à lui… les jambes repliées sous elle… elle le regarde intensément… elle l’observe alors qu’il semble rêver… elle le trouve très séduisant… et est toujours interpellée par ce qui peut se passer derrière ce grand front… elle finit par lui tendre une tasse… et le sucrier… en souriant… un sucrier… un vieux souvenir… depuis… elle regarde toujours les sucriers avec un regard secret qui la ramène vers lui…

Il la remercie d’un sourire…

Hormis Purcell qui transperce le silence accompagné du crépitement du feu… pas un bruit… pas un mot… il est doux de ne rien dire…

Les mains sur sa tasse… elle attend que la fumée s’estompe… elle ne boit jamais chaud… elle est décontractée… comme si rien n’existait… d’ailleurs, il n’existe rien… qu’eux deux… perdus au bout du monde… dans un chalet…

Le temps de décompression s’étire langoureusement… en apparence…

Pour Fanny mille pensées se bousculent… mille envies contradictoires aussi… se lover contre lui doucement (lire la suite)… ou se jeter sur lui sauvagement… (scène 14)… ou sortir (scène 15)


L’envie d’être contre lui devient forte… tel un chat à la recherche d’un endroit pour se mettre en boule, Fanny se rapproche de P qui a reposé sa tasse… s’allonge en posant sa tête sur ses jambes… calée à l’aine…

Instinctivement, aussi naturellement que machinalement, il commence à laisser aller ses mains dans ses cheveux…

Fanny s’abandonne les yeux fermés… il peut faire ce qu’il veut…

Les mains de P continuent leur trajectoire… le cou… le torse, les seins, le ventre… aussi loin que ses bras lui permettent d’aller… puis remontent pour se faufiler sous la robe… sous les boutons en nacre…

F sent le sexe de P durcir sous sa tête… qu’elle bouge alors doucement… sentir son sexe dur près de l’oreille l’excite…

Elle continue de se laisser faire doucement (lire la suite) ou, n’y tenant plus, elle se jette sauvagement sur lui (scène 14)

P commence à déboutonner un à un les petits boutons… elle se sent désirable et jolie, oubliant toutes les imperfections de son corps qu’elle déteste tant… F retient ses mains… qu’elles ne progressent pas trop vite… surtout pas trop vite… que le désir puisse prendre toute son ampleur…

Elle le caresse… et l’attire près d’elle…

Ils sont allongés devant la cheminée… collés l’un contre l’autre… le sol est dur… mais ils ne le sentent pas…

Elle l’embrasse… sa langue pénètre sa bouche… elle y prend un infini plaisir… puis laisse glisser sa langue dans son oreille… il fait de même… des frissons lui parcourent le corps…



Alors elle déroule la serviette qui était encore fermement maintenue autour de sa taille par un miraculeux hasard… la grande carcasse apparaît intégralement… le sexe dressé comme une offrande à laquelle elle ne peut résister plus longtemps… Dans un geste aussi audacieux que surprenant de sa part, laissant s’épanouir l’instinct animal tapi en elle, elle approche la bouche de ce sexe offert et se met à l’embrasser… sa langue en fait le tour…

P laisse échapper quelques râles pendant que ses mains pérégrinent…

puis… sa langue remonte… son pubis, son torse, sa bouche… ils se serrent l’un contre l’autre… ses doigts s’aventurent dans cette fente intime toute humide de tant de désirs contenus… tandis que ses mains à elle effleurent son corps à lui… pour être de nouveau aimantées sur son sexe… qu’elle se met à caresser tantôt frénétiquement, tantôt doucement… leurs respirations s’accélèrent… s’accélèrent encore… leurs coeurs cognent… et quelques minutes plus tard… tandis qu’elles resserrent les jambes avec une force incontrôlée, un liquide blanc et légèrement salé se répand sur eux…

Dans un ultime soubresaut, ils se collent l’un contre l’autre… et restent ainsi immobiles…



Beaucoup plus tard… après être restés ainsi… un mal de hanche les surprend… bouger devient une nécessité…

Ils décident de sortir (scène 15)… ou de se coucher (scène 16)



scène 12 : le thé à l’anglaise… dans les fauteuils club…



Ça c’est une autre histoire !



scène 13 : l’autre chose…




Quelques minutes plus tard, le matelas est posé à même le sol devant la cheminée… avec sa grosse couette…



Il s’exécute…



Alors commence une valse d’indications…



F s’assied à califourchon sur ses fesses et commence un massage… le cuir chevelu, le cou, les épaules, le dos. Elle fait rouler vertèbre par vertèbre… jusqu’en bas du dos… puis remonte… ses mains se répandent ensuite sur les côtés… elles se laissent glisser à ses chevilles et continuent de lents cercles concentriques semblables à des caresses… puis elle lui demande de se retourner…

Elle lui attache les mains aux pieds des fauteuils club… et lui bande les yeux…

Elle enlève sa robe aux boutons de nacre… et reprend son tour du corps à deux mains… le front qu’elle déplisse… les yeux qu’elle masse au travers du tissu, les joues… la bouche dont elle dessine le contour… P en profite pour attraper un de ses doigts et le sucer avec douceur et sensualité… F a du mal à résister…

Elle susurre des indications comme elle a pu les entendre lors de lointains cours de relaxation… détends-toi… tous tes muscles sont relâchés… elle l’observe à loisir… il ne la voit pas… elle se sent libre… elle le trouve très séduisant… et abandonné… dans une confiance totale… derrière son front lisse, aucune pensée… il se laisse porter par ses sensations… il suit le parcours de ses doigts qui sont maintenant sur son ventre… le bas du ventre… sur le pubis… mais elle évite soigneusement son sexe… qui commence à peine à se tendre… puis sur ses cuisses… l’intérieur des cuisses… les jambes…

D’un coup, elle se pose à califourchon sur lui… et recommence son ballet de mains selon une logique qui lui est propre… parfois des bruits s’échappent de sa bouche…

Elle s’approche et se met à l’embrasser… du bout des lèvres… ses lèvres suivent le parcours emprunté par ses mains quelques instants plus tôt… le visage, le ventre, le bas du ventre, le pubis, les cuisses… Ses cheveux suivent de près cette progression… il ne bouge pas… il n’a pas le droit… il est dans le noir absolu… les sensations sont concentrées sur les points d’impact de son corps… rien ne peut faire diversion… le toucher et la vue ne sont plus… (pas)…

Puis… ses lèvres s’entrouvrent… sa langue dessine de façon invisible des dessins anarchiques… sur son ventre… puis dans son cou… puis s’accroche au lobe de l’oreille… la droite… puis la gauche… elle murmure à son oreille des mots doux… et reprend son chemin pour se poser sur sa bouche… sa langue va rencontrer la sienne… décidément elle adore son goût… mais… elle doit aller ailleurs aussi… elle se retire tandis qu’il essaie de la retenir en la mordillant…



Elle éclate de rire…



Elle se laisse glisser contre sa peau qu’il la fait frissonner… et sa langue continue ses pérégrinations… jusqu’à son sexe maintenant durci par le désir… elle se met à le lécher… puis l’aspire… en le maintenant… encore une fois… elle aime son goût… elle est à l’écoute… et lui ordonne de ne pas bouger… il a du mal à contenir de petits coups de reins…

Ses mains attachées le gênent…

Un jeu intime s’organise entre sa bouche et son sexe, un lent va-et-vient… un doux supplice… elle le trouve loin… ses sens ligotés lui manquent… alors… elle s’allonge sur lui… et lui fait l’amour… en ondulant sur lui…



Toujours encastrée sur lui… dans un geste d’extension qui mène ses seins au-dessus de sa bouche, elle le démenotte… ses grands bras se resserrent alors avec force autour de son torse…

Elle l’embrasse… le caresse… il la bascule en dessous… et…




… Et… ses mains mènent une opération de rattrapage… pendant que leurs sexes se frottent l’un contre l’autre, ses mains se baladent… Les siennes l’agrippent…

Il entre en elle…

Tout doucement, le désir cède la place au plaisir… progressivement de plus en plus fort… chacun attentif à son plaisir autant qu’à celui de l’autre… dans un esprit de partage et de symbiose, le plaisir devient de plus en plus fort… indomptable… une chaleur diffuse les enveloppe… un cri ou râle s’échappe, se mêlant à Purcell…

Elle sent des palpitations et des crispations sur son visage… des larmes coulent… mais, par chance, il ne la voit pas… sa bouche se contorsionne dans un dernier râle… ils sont bien…

Alors, doucement, elle lui retire le bandeau… et l’embrasse sur les yeux… qu’il cligne comme pour signaler qu’il se réveille d’un long voyage…

il est tard… vont-ils commencer leur nuit (scène 17) ou sortir (scène 15) ?



scène 14 : elle se jette sauvagement sur lui



Elle craque littéralement… de le voir… disponible… si près (et prêt aussi) et… elle en a tellement rêvé… que d’un mouvement vif et aussi spontané qu’irréfléchi, elle se jette sur lui… ôte d’un coup sec la serviette encore nouée autour de sa taille et le plaque au sol… en s’allongeant sur lui…

Elle se met à l’embrasser voracement, avec gourmandise… il se laisse faire… un peu surpris… il bande déjà… elle sent le désir la prendre d’assaut… son corps ondule, loin du rythme paisible de Purcell sur le sien… elle se frotte contre lui… d’un geste maîtrisé, il remonte sa robe… et lui demande de l’enlever… sous peine d’arracher les boutons… elle se cambre pour obtempérer…

Il l’enlace et la serre… très fort… elle l’embrasse encore… toutes les parties de son corps sont électrifiées… et en état d’alerte maximum… il en est de même pour lui… quelques minutes plus tard, elle est emboîtée, empalée sur lui… elle aimerait tout et son contraire… être assise sur lui tandis que ses doigts la saisiraient à pleine mains… les seins… la taille… ou au contraire… allongée sur lui pour le toucher partout… sa tête tourne… elle ne sait pas très bien… Purcell est loin… tout est loin sauf lui…

Elle aimerait qu’il lui signale ce dont il a envie… mais il semble être dans le même état… envie de tout…

D’un geste solide et fort, il la force à se redresser pour la regarder… et commence par de légers coups de reins à la pénétrer plus profondément… il retient sa force de peur de lui faire mal… elle suit son rythme et l’invite à s’abandonner par des ondulations de réponse…

Des perles d’eau réapparaissent sur son torse… il était pourtant sec…

Les perles d’eau pointent aussi sur son corps à elle de ce corps à corps à corps perdu dans les abîmes de sensualité passionnée tel un cheval lancé au galop… rien ne peut les arrêter… la chevauchée est fantastique… fantastiquement sportive, fantasmatiquement impensable à priori dans leur tête de gens bien élevés et pleins de retenue… surtout la sienne…

Elle se redresse comme le cheval qui rue… dans un ultime soubresaut pendant qu’il émet de longs râles de plaisir…

Leurs mains se cramponnent, leurs ongles s’incrustent dans leur peau pour ne pas vaciller…

Tout est plaisir orgasmique… malgré la violence du corps à corps, rien n’est violence… ou tout est douce et délicieuse violence… elle sent un liquide chaud se répandre en elle… ses cuisses se resserrent…

Il se cramponne de plus en plus fortement à sa taille… le front plissé, la bouche entrouverte laissant siffler dans un ultime murmure un long "je t’aime " comme un serpent qui se faufilerait le long de son corps… Elle en a des frissons…

Quelques secondes plus tard, humide de sueur, elle s’affale sur lui… les bras en croix sur ses bras qu’il a étendu en croix dans un relâchement total…

Exsangues, ils restent là comme KO d’un tel combat…


F ne veut ni ne peut bouger… P semble s’assoupir…

Un bien-être se répand… une douce torpeur les envahit… ils sont plongés dans un demi-sommeil… jusqu’au moment où F commence à sentir le froid l’envahir…

Elle se blottit plus serrée encore dans ses bras… mais le feu n’est plus que faible braise…

Il doit être tard…



Il referme ses bras sur elle…



Ils sortent (scène 15)… ou ils se couchent (scène 16)



Scène 15 : ils décident de sortir



N’ayant pas dîné, ils se décident pour une fondue dans un chalet non loin au milieu de nulle part.

Il est déjà tard mais, par chance, le patron accepte de les servir.

Ils se laissent guider vers une table un peu isolée. La tonalité de ce restaurant de montagne est bois, odeur du fromage mêlée à celle du feu de bois, bougies sur les tables. Les voix et discussions sont à peine couvertes d’un fond musical apaisant.

Fanny serait bien assise près de Philippe, mais lui préfère traditionnellement qu’elle soit en face. Ils s’assoient donc face à face. Fanny commence par dégager la table pour prendre la main de Philippe pendant qu’il regarde la carte. Leur choix est déjà fait : une fondue. Elle sera accompagnée d’un blanc sec choisi par P.

Ils n’ont pas très envie de parler. La journée a été chargée : randonnée et plaisirs du corps sans limite pour elle, kilomètres et plaisirs pour lui. De l’extérieur, on pourrait voir deux êtres détendus mais exsangues juste tirés dehors par la faim.

Pourtant, ivre encore de toutes les caresses de la soirée, Fanny le désire encore. L’envie de le toucher, de sentir son sexe dur est encore présente en elle.

Elle le regarde l’air malicieux à la recherche d’une idée.



Probablement, un sourire doit la trahir puisqu’il lui rend ce sourire en hochant la tête. Elle est incapable de rester impassible.

Elle disparaît sous la table pour défaire un de ses lacets.



Elle retire sa chaussure et, l’air de rien, pose son pied sur son entrejambe.

Ne montrer au-dessus de la table rien d’autre que le spectacle d’un couple qui dîne "normalement" pendant que sous la table se "joue" une autre scène l’excite follement.

Lorsque son pied commence avec une plus ou moins grande dextérité à le caresser, elle perçoit un léger changement de mimique…

Elle continue. Elle sent son sexe se durcir.

Va-t-il résister à lui attraper le pied ?

Elle continue. Leur plat arrive, le vin est servi.

Au-dessus de la table, tout est classique. Chacun pique son pain pour le plonger dans le fromage.

Ils se promettent des gages. Ils boivent.

Sa tête tourne.

Pendant ce temps, leur deuxième moitié de corps vit autre chose.

Elle sent que son sexe se remplit d’humidité pendant que sous son pied le sexe de P a parfois des soubresauts.

Si elle était un homme, elle banderait. Elle ne l’est pas mais il devient difficile de séparer son tronc du bas.

P semble plus nerveux.

Elle sent sa respiration rapide.

Son pied continue ses pressions, et ses caresses.

De sentir son organe tendu lui procure un doux plaisir tout en réveillant un désir toujours exacerbé.

Soudain, alors qu’ils se regardent droit dans les yeux, la bouche pleine, il lui attrape le pied pour l’immobiliser d’une poigne de fer.

Ses yeux lancent des points d’interrogation.

Elle semble juste entendre "buzz". Selon leur code à distance, cela signifie que l’orgasme a été atteint.

Elle sourit. Elle a du mal à le croire. Il est resté quasiment impassible. Elle se penche par dessus la table pour l’embrasser, avec les deux lèvres, à pleine bouche.

Elle rit aussi.



Quelques minutes plus tard, le temps de se réajuster, il était de nouveau là, souriant, plus détendu aussi. F avait remis sa chaussure.

Le repas terminé, ils sont rentrés en se laissant glisser dans la neige pour se coucher, réellement épuisés.



scène 16 : ils se couchent



Après une douche rapide, F et P se couchent. F se love contre le torse de P qu’elle embrasse encore. Il peut faire ce qu’il veut d’elle mais elle est gagnée par le sommeil. P la caresse doucement. Ses mains traînent partout avec tendresse. Aucune zone ne lui est interdite. Elle a déjà sombré dans un délicieux demi-sommeil. Elle a l’impression de jouir mais ne sait plus si elle dort ou si elle rêve. Elle, elle n’est plus capable de rien.



scène 17 : il l’attache…





scène 17a




F s’installe sur le ventre… les bras en croix, les jambes serrées… à son tour de lui attacher les mains et de lui bander les yeux… elle est dans le noir… immobile…

Étrange sensation que celle d’être ligotée… dans un état de passivité totale… et très inhabituelle…

P s’installe alors à son tour à califourchon sur elle… et commence un long massage… avec ses mains accompagnées d’un léger souffle d’air… sa bouche tout près de son oreille gauche… elle est électrisée… 100 000 volts circulent en elle…

Le massage est fermement mené sans hésitation avec des pressions plus ou moins accentuées… la nuque s’avère très sensible… tout comme le haut du dos entre les omoplates… puis ses mains descendent… en même temps, il se laisse glisser sur ses genoux… ses mains sont sur ses fesses…

Elle émet des légers soupirs discrets… et évite de penser aux séances de "renforcements fessiers" qu’elle n’a pas faites depuis des années… elle déteste cela….

Le massage continue… jusqu’à la pointe des pieds… il est maintenant agenouillé près d’elle… enfin elle imagine… puis, dans une douceur infinie… ses mains remontent entre ses jambes qu’il écarte doucement… ses doigts s’insinuent entre ses lèvres… humides… très humides…

Une crise de tachycardie doit résonner… ses oreilles fument…

il ne s’y attarde pas… et remontent… le dos, le cou… et… comme elle l’avait fait… il recommence avec sa langue…. la trajectoire est chaude et humide… et laisse des sensations au-delà de son passage… elle se sent bien… légère… seules de légères contractions du ventre lui rappelle qu’elle est encore entière…

D’un seul coup… elle n’est plus légère… P vient de s’allonger sur elle… il la recouvre… totalement… elle aime se sentir recouverte de la sorte… il dépasse de partout… elle se sent menue… elle adore… il profite de cette position pour onduler et se frotter contre elle… son sexe flirte avec le sien… ses caresses sont douces… elle laisse échapper des gémissements… puis doucement il se dégage… pour la détacher…



Scène 17 b



Il la pousse à se retourner sur le dos… et la (r)attache aussitôt…

Elle trouve cela frustrant… ne pas pouvoir le serrer dans ses bras, ni le toucher… devient insupportable… mais elle a promis de se laisser faire….

De nouveau il la caresse, tantôt avec ses mains, tantôt avec la bouche, tantôt avec la langue, avec tout son corps aussi… aucun centimètre carré n’est épargné… chaque parcelle est passée au crible… les parties émergées et les zones immergées… cachées…

Elle est détendue mais les frissons de plaisir qui la parcourent raidissent certaines zones… la chair de poule l’envahit… ses seins sont tendus… son ventre dur… des fourmis lui envahissent les doigts… tellement le manque de le toucher est grand… elle n’a pas le droit de parler… elle respecte la consigne… elle essaie de dénouer ses mains silencieusement… mais il l’a bien attachée… agggrh…

Puis il s’allonge sur elle… elle peut enfin l’embrasser… c’est bon de pouvoir enfin s’exprimer… il la pénètre… elle se détend totalement… elle le laisse faire comme il le souhaite… le plaisir est intense… son va-et-vient est doux et rapide… elle fait de même avec sa langue qu’elle tourne autour de la sienne dans des mouvements désordonnés…

Elle sent le paroxysme de son plaisir la submerger… des frissons partout… l’envie irrépressible de resserrer les jambes par chance non attachées… ce qu’elle fait en même temps qu’elle peut entendre un long râle de plaisir… et sentir un ultime spasme dans le bas de son ventre…

Un "je t’aime" lui reste en travers de la gorge… elle n’a pas le droit de parler…

Elle est là… chiffon et détendue… toujours dans le noir… il s’éloigne d’elle… lui enlève le bandeau… l’embrasse en souriant… comme on réveille l’endormie du Bois Dormant… elle se réveille d’un long voyage dans les émotions intimes… il la détache… enfin elle peut le serrer dans ses bras…


Il lui a tellement manqué…