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n° 08682Fiche technique18788 caractères18788
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Temps de lecture estimé : 14 mn
14/02/05
Résumé:  Je rencontre une fille du net et je tombe folle amoureuse suite à une nuit inoubliable
Critères:  ff jeunes couleurs toilettes amour fsoumise fdomine vengeance cérébral exhib odeurs intermast cunnilingu sm gifle init
Auteur : Stepheve  (Jeune étudiante en lettres)            Envoi mini-message
Première étreinte



Je me lance car j’ai finalement quelque chose de digne à être écrit et raconté. Je ne suis pas une pro de l’écriture érotique mais je veux bien essayer…

C’est pourquoi je décide de vous faire part d’une petite partie de ce qui sera un jour, si les choses se passent comme il faut, mon œuvre… Bonne lecture…


Je m’appelle Stéphanie, j’habite Paris et je suis étudiante en lettres. Je suis très timide, ce qui rend ma vie sociale difficile, j’utilise donc internet pour faire de nouvelles connaissances.

Quelques bavardages sur internet, le courant passe bien, je dois voir Estelle samedi soir. Mais voilà que vendredi matin je me fais voler mon portable, impossible de la joindre, rendez-vous annulé, tant pis, j’organise une soirée chez moi avec quelques bons amis. Toujours est-il que quelque chose me dit de lui laisser un message avec mon numéro de fixe, sait-on jamais…

Neuf heures du soir, entre quelques verres, discussions et rires, la soirée commence à s’écouler. Mon téléphone sonne, c’est elle. Peu importe ce qu’elle dit, le son de sa voix me plait et une envie irrésistible de la rencontrer s’empare de moi. Pourquoi est-ce que tout le monde est là ? je ne peux pas m’en aller, alors je l’invite…

Une heure plus tard je suis avec mon amie à l’attendre à l’endroit prévu, je ne l’ai jamais vue, mais elle se souvient certainement de mon visage sur la photo du site. J’attends avec impatience, mais je ne veux pas m’en aller, mon amie se presse, les autres nous attendent, et la voilà, c’est elle. Je souris, je voulais juste la rencontrer, et je l’ai face à moi, je suis étonnée par tant de charme, nous avons su nous parler directement, sans fausse timidité.

Je l’emmène chez moi avec mon amie, plus je parle avec elle plus j’ai envie de la découvrir, cette fille a réellement du charme. Sa couleur et sa coupe de cheveux me rappellent Tracy Chapman, en mille fois plus belle…ses yeux dégagent une énergie magnétique, son rire est ensorcelant, j’ai soif de la découvrir.

La soirée se déroule très bien, mais je voudrais pouvoir parler davantage avec cet être qui m’intrigue. Nous nous découvrons diverses affinités, bien moins superficielles que celles que j’ai avec les autres personnes présentes dans la pièce. Au fur et à mesure que les bouteilles se vident je sens que mon regard ne peut se détacher d’elle. Je découvre que cette attirance est bien là, et se fait de plus en plus forte. C’est alors que, presque sans réfléchir, je commence à la séduire, sans espoir mais avec détermination, de la façon la plus subtile possible, étant donné ma timidité.

Nous sommes cinq et il n’y a qu’un seul lit, beau prétexte pour se rapprocher. Je m’endors, les autres discutent, je sens qu’elle m’observe, me veut-elle ?

Je me réveille, emportée par les propos que j’entends. La conversation évolue et je me retrouve soudain à montrer à l’assemblée des photos de moi dans le plus simple appareil. Tous sourient, je n’ai jamais vraiment connu la pudeur, est-ce de l’exhibitionnisme ? Je guette sa réaction, mais Estelle a l’art et la manière d’être à la fois expansive et hermétique, je suis une fois de plus charmée, et le seul fait de savoir que son regard s’est posé sur mon corps, bien qu’à travers des photos uniquement, me procure un de ces délicieux frissons qui font le désir.

Soudain, je sens sa main sur la mienne, elle m’effleure à peine, mais ce contact infime éveille mes sens. L’a-t-elle fait exprès ? Ne résistant plus à la décharge de volupté qui s’empare de tout mon corps je saisis son doigt, je le caresse avec la plus grande douceur, puis je saisis sa main, puis son bras. Elle répond à mes caresses naturellement, comme si nos peaux s’appelaient, c’est exquis. J’ignore si les autres ont remarqué ce manège, toujours est-il que ma soif d’elle devenait besoin.


À quatre dans un lit à deux places nous nous couchons dans l’espoir de trouver un peu de sommeil avant le jour qui n’est pas très loin, nous faisons tout pour pouvoir nous serrer l’une contre l’autre ; avec une force qui me vient du plus profond de mes entrailles, je serre sa main, n’osant pas la prendre dans mes bras. Je sens sa main parcourir mes hanches, ma taille, je ne résiste pas et je fais de même, son corps m’appelle, m’aspire. Je suis submergée par une vague moelleuse et turbulente de plaisir, ce plaisir qui peut parfois nous amener à comprendre en un seul instant pourquoi on est vivant, qui répond par un frisson, un soupir à toutes les questions que l’on croyait sans réponse…

J’ouvre mes yeux qui me demandent eux aussi leur compte de plaisir et je vois son visage couché sur le lit, si près du mien. Un regard qui veut tout dire, des yeux embrasés par une passion inavouée. Je ne saurais dire si c’est la beauté de ses yeux, la force de son regard, la douceur de notre contact ou simplement mon désir qui m’ont ôté toute notion d’espace et de temps. Je ne voulais rien dire, rien penser, je voulais du contact physique, du plaisir à l’état pur, je voulais exprimer mon désir à travers ma respiration, le meilleur moyen de communiquer.

Un regard en guise d’accord tacite, de partage d’envies…

Les sourires n’ont pas lieu d’être, sourire serait comme parler, incongru et déplacé, superflu, "inessentiel".

Je me sens découverte, mise à nu à travers mes yeux, je les vois dans les siens, qui crient désir de possession, désir de plaisir, désir de sa peau, ses lèvres, ses cheveux, son cou, ses seins. Puis je deviens un aimant, une force qui ne vient pas de moi me pousse vers elle, et elle s’avance vers moi, éprouvant probablement la même sensation.

Le désir n’est vrai que lorsqu’il devient réalité.

La soif n’est pas, tant que l’on ne ressent pas le liquide couler dans notre gorge.

Ainsi, lorsqu’enfin je peux avoir ces lèvres observées avec tant de convoitise, je comprends qu’il n’y a rien de plus absolu que la réalité, l’être vrai et empirique. C’est mon prétexte pour plonger.

Et je plonge.

Un corps qui combine délicieusement la mollesse, qui fait la douceur et la force d’une constitution fine et musclée se mêle au mien, qui n’est que mollesse sensorielle. Je perçois alors avec tous mes sens sa beauté sans bornes. Prise par un besoin presque comparable aux fonctions physiologiques, je l’emmène avec moi dans la salle de bains. J’aurais donné n’importe quoi pour faire disparaître mes amis, mais cette circonstance ne gêne en rien mon désir, je veux cette femme, j’ai envie d’elle, j’ai besoin de la posséder, j’ai faim de plaisir, du plaisir de me donner et de la prendre. De la bouche de cette jeune fille qui déteste d’ordinaire se livrer à l’évocation de certaines choses qui ne se disent pas, sortent des mots osés et francs, je me sens réalisée en lui disant de m’accompagner, je la supplie presque, inutilement car mon corps m’a dit depuis déjà quelques instants qu’il s’agit d’un élan réciproque.

Et nous nous retrouvons à fermer derrière nous la porte, franchir le seuil et oublier définitivement ce qui n’est pas nous.


Nous ne prenons pas le temps d’allumer la lumière, cette pénombre est bien plus claire que tous les rayons d’un soleil d’été.

Notre beauté est mieux perceptible à travers des ombres, nous savons toutes les deux que nos ombres sauront montrer bien plus que nos images.

Je ne saurais pas décrire la force de ce baiser, premier d’une étreinte insensée et raisonnable, car c’est alors que maître Baudelaire m’appelle, et je laisse pendant l’espace d’un instant parler mon cerveau.

Il me rappelle un certain poème, écrit pour nous, pour moi, pour elle, ma belle d’abandon, la brillante Estelle, l’étoile…

Quand le cerveau sert la sensation de cette façon, il n’y a que la poésie qui puisse faire un lien. La raison perce, à une vitesse imperceptible, la déraison d’une femme livrée au plaisir, une femme qui a pris la décision de s’abandonner à son objet désiré. Puis les mots baudelairiens du Serpent qui danse envahissent ma sensibilité en rendant raisonnables ces instants insensés.

Mes sens se conjuguent ainsi avec la poésie et je me mets à vivre les mots, voilà ce que signifie l’extase pour une âme littéraire.

Dans un fond sonore emprunté à une chanson chérie de mon cœur pendant la quasi-totalité de mon existence, chaque sensation épouse les vers évoqués, ceux de la chanson, et ceux de Baudelaire, et mon esprit tout comme mon corps s’adonne à ce plaisir empirique et charnel.

Ma vue me procure un plaisir sans bornes lorsque j’ose ouvrir mes yeux pour contempler cette déesse qui s’empare de mon être. Je vois cette magnifique femme se mouvoir dans les gestes du désir. Je suis éblouie par l’éclat lumineux de mon étoile dans l’obscurité brûlante de cette salle de bains surchauffée.


Que j’aime voir, chère indolente,

De ton corps si beau,

Comme une étoffe vacillante,

Miroiter la peau


Je m’enivre avec l’odeur de phéromones qui appelle mon instinct sauvage et excite mon désir de telle façon que le plaisir est le seul but recherché.

Je me noie dans ce plaisir, procuré par ses mouvement, par la poésie de Baudelaire, les notes musicales de Luis Eduardo Aute mais tout cela en fonction de l’extase procurée par Elle.

Je prends ses cheveux dans mes mains avides et les effluves qui émanent de son corps me remplissent les narines, ce message de plaisir est aussitôt transmis au centre et mon sexe réagit en me brûlant dans l’humidité presque obscène que je sens entre mes cuisses.

Mon odorat et mon toucher se rejoignent dans la mer de lave de mon sexe, et mon cerveau récite…


Sur ta chevelure profonde

Aux âcres parfums,

Mer odorante et vagabonde

Aux flots bleus et bruns,


Je tremble, je frémis, elle me prend.

Elle s’empare de mon corps offert et me donne le sien, puis nous nous mêlons dans une fusion charnelle que mon âme berce avec des évocations artistiques traduisant mes élans. Le temps se fond dans un seul gémissement, tandis qu’elle me pousse violemment par terre et écarte furieusement mes jambes pour plonger dans mon corps.

Elle pousse avec sa force d’Athéna, déesse guerrière, et je sens ses muscles se contracter. Mes mains posées sur ses fesses épousent le rythme de ses mouvements saccadés.

Délicieuse syncope de coups.

Ma tête cogne le rebord de la douche à chaque poussée, les os de son bassin percent mes cuisses molles et ces douleurs me procurent un plaisir insensé. Je jouis de nos sexes collés qui se cherchent, je jouis de son désir de pouvoir embrasser mon corps tout entier. Tandis que sa main s’empare de mon sein en le pétrissant avec vigueur, je cherche à l’embrasser car ses lèvres me manquent. Mais elle ne veut pas, elle préfère mordre mon cou, tirer mes cheveux, pétrir mes sens.

C’est ainsi qu’elle veut que nous prenions notre plaisir.

Je n’ai pas le choix, je veux me donner et je me donne, je veux être sa chose, je veux qu’elle me fasse mal avec les décharges surnaturelles de plaisir qui nous emportent. Puis je commence à perdre pied, je me désespère, je ne sais comment éviter cet orgasme si douloureux, je crains de me briser, de me perdre, et alors je succombe…mais Baudelaire me sauve, et le plaisir physique se transforme ainsi en éternité spirituelle, désir d’évasion vers l’infini. Toute ma vie peut ainsi se résumer à cet instant. Je rejoins tous mes désirs, tous, ceux de toute ma vie, en une seconde…et je m’élève, je m’en vais, je jouis…


Comme un navire qui s’éveille

Au vent du matin,

Mon âme rêveuse appareille

Pour un ciel lointain.


Mais cette Athéna guerrière s’efforce de me posséder encore davantage, elle veut m’anéantir pour que je ne sois que sienne.

Elle continue, plus vite, plus fort.

Mon instinct de survie me donne la force de m’emparer avec furie de sa tête et la placer face à la mienne, mais quand je découvre dans la pénombre son regard, je ne veux plus l’embrasser, la beauté me fait mal, c’est une jouissance infinie qui me brise. Cette femme est précieuse, c’est une déesse qu’il faut honorer, comment est-ce que je peux oser vouloir interrompre ses élans ? Son regard traduit son désir de possession, il n’y a pas d’amour, pas de haine, il y a du sexe, de la chosification, tout est si simple. Elle me baise, je suis baisée, j’aime ça, je jouis sans cesse et elle est belle, et ça me fait mal, je subis, c’est délicieux.

Cette femme précieuse et divine me possède.


Tes yeux, où rien ne se révèle

De doux ni d’amer

Son deux bijoux froids où se mêle

L’or avec le fer.


Puis vient l’obsession, je veux son sexe, je le veux, le sentir, le toucher, rouler son clitoris entre mes doigts et l’entendre gémir, la sentir se tordre dans mes bras, je la veux, et je l’aurai. Son règne sera bientôt fini, je le sais, mon désir commence à atteindre des forces insoupçonnées, non, je ne suis pas molle, non, je ne suis pas faible.

C’est bon.

Je jouis, encore et encore, j’en veux encore, j’en veux plus.

Elle me parle, comme si elle m’entendait, elle me demande si j’en veux encore, je ne réponds pas. Je sens que ça l’agace de ne pas avoir de réponse, mais c’est là que son règne finit, maintenant. Aphrodite l’emporte, l’art attaque la force brutale, la volupté renaît, je la saisis, puis j’embrasse avidement son cou avec la plus dure des douceurs.

Elle frémit.

Je refuse de parler, je veux agir, agir, posséder, je veux baiser.

Estelle se tord tandis que mes mains parcourent son corps, j’ai faim.

J’ai faim d’elle, je veux l’avoir. Je la veux et je l’ai, c’est exquis. Mes lèvres torturent les siennes, je la blesse avec tant de douceur, et j’aime ça. C’est ma vengeance d’italienne. C’est moi la souveraine maintenant, car mon désir me l’impose. Je veux posséder cette femme autant qu’elle a su me posséder. Ma langue parcourt son cou avec patience, tandis que mon ventre brûle, impatient, à l’attente d’un nouvel orgasme. Je la sens trembler tandis que ma main descend de sa tête jusqu’à son cou que je saisis pour mordre.

Mais elle ne s’arrête pas, ma main !

Gouvernée par mon sexe, elle descend avec une force voluptueuse puis s’empare de ses seins, ma bouche descend en suivant le chemin de ma main, j’agace doucement ses tétons, je les suce, je les mordille, elle tremble, c’est bon ! J’ai l’impression que mon sexe inonde la salle de bain, est-ce nos corps en sueur, les gouttes qui coulent de la douche, nos salives mêlées ? Toujours est-il que je sens que je nage et le plaisir me trempe, je sens que tout mon être est trempé, c’est un vrai délice.

Cette splendeur aquatique rend mon corps plus léger et je peux ainsi compenser la lourdeur de la force avec laquelle elle me serre dans ses bras. Jamais je n’ai connu autant de plaisir, cette étreinte durera à jamais. Je lèche ma nouvelle possession, je peux imprégner ainsi tout son corps du mien, et ainsi l’avoir, la marquer. Je jouis encore et encore. Puis vient le moment délicieux où je peux enfin plonger ma langue dans son sexe. Elle mouille presque comme moi, j’ai gagné, mais j’en veux encore. Je la bois, je me délecte de ce nectar divin qu’elle m’offre, peut-être malgré elle, mais sans aucun doute dans le plus grand plaisir. Le plaisir la révolte, elle s’empare avec force de mes cheveux, m’insulte, m’oblige à continuer, et je ne veux que ça, je ne veux rien d’autre, je veux son sexe, encore et encore. Puis ma langue glisse de plus en plus vite sur la vulve, j’aspire son clitoris comme si ma vie en dépendait, je jouis encore. Elle jouit, se tortille sous les ondes de plaisir, dans un rythme fascinant, plus beau que la musique qui me traverse toujours l’esprit. C’est elle mon serpent, avec la mollesse et la force, avec la finesse dangereuse d’une vipère, et elle s’abandonne, elle me donne sa beauté, rien n’est fait à moitié, elle danse pour moi, pour et par moi, elle jouit et sa cadence m’emporte, pas besoin de me toucher.


À te voir marcher en cadence,

Belle d’abandon,

On dirait un serpent qui danse

Au bout d’un bâton.


Elle se blottit au creux de mon cou, j’aspire encore ses effluves, et mon désir se retrouve exacerbé. Je me repose de mon orgasme en l’embrassant tendrement, la tendresse est un bien précieux que le plaisir nous accorde quand on a su l’honorer. Je sens nos corps fatigués fusionner dans un désir commun de nous aimer. Elle se frotte doucement contre mon cou, je caresse son dos, j’effleure ses lèvres de mes doigts, nos lèvres se cajolent tranquillement. Elle se fait légère en m’écrasant voluptueusement.


Sous le fardeau de ta paresse

Ta tête d’enfant

Se balance avec la mollesse

D’un jeune éléphant,


Mais toute fatigue est aussitôt anéantie par le plaisir. Désir et plaisir deviennent UN. Je la veux, je l’ai. Elle me veut, elle m’a. Rien n’est plus à forcer, nous faisons l’amour simplement, dans un accord raisonnable et doux.

Mais comment pouvoir espérer qu’Athéna jouisse sans s’imposer ?

Elle perce subtilement mon corps pour le posséder, je sens ses doigts s’agiter sauvagement sur ma vulve et son long doigt si gracieux s’enfoncer en moi comme un pieu. Dans l’eau de ma caverne, elle abandonne son doigt violent qui me transperce délicieusement.


Et ton corps se penche et s’allonge

Comme un fin vaisseau

Qui roule bord sur bord et plonge

Ses vergues dans l’eau.


Je jouis dans un gémissement plaintif, c’est tellement beau que ça s’apparente à la douleur, et j’en veux encore et encore. Je l’embrasse alors, et c’est divin, nos salives se mêlent avec délice, tout est liquide, comme si nous nagions dans de l’eau bouillante, c’est bon, très bon. Les orgasmes se succèdent, je lui donne à boire mes gémissements et elle s’abreuve gracieusement, mon souffle est froid dans la chaleur de nos bouches et nous salivons comme des bêtes, les bêtes de sexe que nous sommes devenues dès l’instant où nos peaux se sont touchées.


Comme un flot grossi par la fonte

Des glaciers grondants,

Quand l’eau de ta bouche remonte

Au bord de tes dents,


Mais bientôt le plaisir devient violence.

Ma jouissance me contraint à frapper, je la gifle, elle me tire par les cheveux, elle veut me posséder, je veux la punir de m’avoir donné tant de plaisir. La douleur du plaisir m’aveugle, je ne vois plus qu’il n’est pas cohérent de frapper ce que l’on aime, mais je refuse de transmettre à mon cerveau cet amour, une première étreinte est réservée à autre chose… ô plaisir, quand tu nous tiens ! Ne sachant comment lutter contre cette jouissance extrême, je me livre. C’est bon, oui !… c’est ça le but de la vie, c’est pour ça que je suis née, c’est pour ça qu’il a fallu que je la rencontre et que je l’aie. Car c’est elle, Estelle, l’étoile de la magnificence du bonheur, le summum du plaisir, le délice de l’apothéose, du triomphe de la jouissance. D’un ultime élan elle entre ainsi dans mon cœur. Et depuis ce magnifique orgasme, je ne vois qu’elle…


Je crois boire un vin fin de Bohême,

Amer et vainqueur,

Un ciel liquide qui parsème

D’étoiles mon cœur !


C’est ça l’infini.


Impossible qu’une telle étreinte n’aboutisse pas à l’amour, cet amour qui, à l’instant même encore, me rend folle…


Désormais, Estelle est ma femme.




NDLR : Le poème est de Charles Beaudelaire